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27 juillet 2025
INQUIETUDE ET ANXIETE CHEZ CERTAINS TRAVAILLEURS
Avec la scission du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, certains agents craignent pour la perte de leurs avantages. Et l’équation du rattachement de certaines directions et services à cheval entre l’Economie et les Finances se pose.
Avec le dernier remaniement, Macky Sall n’a pas fait qu’affaiblir l’homme fort des Parcelles-Assainies et installer une épée de Damoclès sur la tête de ses ouailles. Il instaure, également, nombre d’agents de ce ministère très prestigieux dans l’expectative. C’est presque la psychose, à cause des fonds communs, confient certaines sources. Même si, du point de vue de l’efficacité, plein d’arguments militent en faveur de la cassure opérée par le président de la République, certains spécialistes mettent en garde contre certains fantômes du passé. Un ancien inspecteur des impôts et domaines explique : “Par le passé, la scission du ministère en deux a eu à causer des conséquences dévastatrices chez certains travailleurs. Avec l’unification, ils avaient des avantages et il va falloir les sauvegarder. A l’époque, cela n’a pas été fait.’’ Selon notre interlocuteur, une mauvaise prise en charge de cette problématique peut démotiver les travailleurs et impacter négativement sur l’efficacité naguère reconnue aux différents services du Mef.
Se justifiant, il renseigne que si, pendant ces dernières années, la santé financière de l’économie sénégalaise a été saluée partout, c’est parcequ’il y a, à la base, un travail d’équipe de tous les agents. D’où la nécessité, selon lui, de trouver des moyens de motiver toutes les parties. En fait, ce qui est ici en jeu, c’est surtout la répartition des fonds communs. Les agents sous la menace de perdre certains avantages, ce sont ceux dont les services sont rattachés au département de l’Economie, du Plan et de la Coopération. Ce qui fait qu’ils étaient nombreux à prier de toutes leurs forces pour rester avec Abdoulaye Daouda Diallo qui s’occupe des Finances et du Budget. Ce problème des fonds communs soulève, en effet, deux problèmes fondamentaux, selon les spécialistes. D’abord, au niveau même du Mef, cela soulève le problème de l’équité entre les agents de différentes catégories. Au niveau de l’Administration de l’Etat, il y a aujourd’hui une ruée vers ce département où tout le monde veut aller. Ancien inspecteur des impôts et domaines, le député Ousmane Sonko relevait à l’Assemblée nationale, devant le ministre Amadou Ba, le problème de la transparence dans la gestion de tels fonds ainsi que le fait que cela crée une certaine tension au sein de l’Administration. A cela donc s’ajoutera la rancune entre des travailleurs ayant la même formation, le même grade, mais qui pourraient se retrouver avec des rémunérations différentes. Il y a, aux départements de l’Economie, des Finances et du Plan, deux sources de rémunérations spéciales qui sont particulièrement courues. D’une part, il y a la prime d’incitation au recouvrement qui tombe tous les 3 mois. D’autre part, les fonds communs qui soulèvent nombre de polémiques et qui sont versés tous les 4 mois.
LA SUPREMATIE D’ABDOULAYE DAOUDA DIALLO
À l'analyse de la répartition des services de l'Etat, Abdoulaye Daouda Diallo, s’en sort avec le gros lot, bénéficiant entre autres de la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor, la Direction générale des Douanes, la Dgid
Dans l'ensemble, l’orthodoxie a bien été respectée dans la répartition des services. Ce spécialiste des régies financières revient d’abord sur les tâches qui devront normalement incomber à chaque département. En attendant d’étudier le décret de répartition, il faut retenir qu’en principe, le ministère en charge des Finances doit se charger de tout ce qui est en relation avec l’élaboration et l’exécution de la loi de finances, donc du financement de toutes les dépenses publiques, de la gestion de la trésorerie de l’Etat... Et ainsi, renseigne-t-il, toutes les directions générales participant à l’élaboration et à l’exécution doivent dépendre de lui. Quant au ministère en charge de l’Economie, il lui revient, en principe, tout ce qui est suivi des agrégats macroéconomiques, le respect des engagements de l’Etat vis-à-vis de ses partenaires... “Il s’agira, à ce niveau, d’être dans la planification et le suivi’’, estime-t-il, soulignant que la coopération doit permettre le suivi des relations. Au vu du décret de répartition, on peut affirmer que cette dernière direction va également participer à la recherche de financements des différents projets de l’Etat. En effet, Amadou Hot a hérité de la stratégique Direction générale de la Coopération et des Financements extérieurs, en plus de la Direction générale de la Planification et des Politiques économiques. En tout, l’ancien patron du Fonsis, qui débarque de la Banque africaine de développement, n’aura que deux directions générales sous sa tutelle. M. Hot hérite aussi de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), du Comité paritaire public privé des zones économiques spéciales ainsi que du Comité national d’appui aux partenariats public-privé (Cnapp). Son tandem Abdoulaye Daouda Diallo, lui, s’en sort avec le gros lot. Sans surprise, il a la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor, la Direction générale des Douanes, la Direction générale des Impôts et des Domaines, la Direction générale du Budget ainsi que la Direction générale du Secteur financier. Daouda Diallo contrôlera également le Fonds spécial de soutien au secteur de l’énergie (Fse), l’Observatoire de la qualité des services financiers, le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) et enfin le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis). Donc, le nouvel homme fort.
La Coopération, première source de discorde
Très souvent oubliée, la Coopération est, en effet, un portefeuille très important qui suscite bien des convoitises. D’ailleurs, expliquent nos sources, ce n’est pas pour rien si Amadou Ba était très couru, jusqu’au-delà des frontières sénégalaises. En effet, par lui devaient passer tous les partenaires privés comme publics devant contracter avec le Sénégal sur le plan économique et financier. Habituellement, la Coopération était rattachée au Trésor et donc au ministère en charge des Finances. Ce n’est plus le cas, depuis le dernier remaniement ministériel et confirmé par le décret de répartition des services. En fait, certains considèrent ce département comme la source de beaucoup de nébuleuses.
Dans son livre dédié au “scandale’’ Prodac, le coordonnateur du Forum civil, Birahime Seck, fait d’ailleurs un focus sur cette direction qui fait rarement parler d’elle, en montrant comment le Mef a pu engager, selon lui, le pays dans des conventions fortement léonines au bénéfice d’intérêts obscurs. En effet, au chapitre 13 de l’ouvrage, le coordonnateur du Forum civil, s’appuyant sur le contrat entre l’Etat et Locafrique, dans le cadre dudit programme, dénonce : “Au Sénégal, les conventions de financement sont entourées de mystères. Elles sont signées dans une opacité absolue.’’ Mieux, se demande-t-il “si l’argent utilisé pour rembourser le principal et payer la charge de la dette (intérêts et commissions diverses) au titre des conventions de financement, appartient aux citoyens’’.
Selon le patron du Forum civil, “cette culture d’opacité, développée autour de la préparation, de la signature et de la mise en œuvre des conventions de financement, est générale. Amadou Ba, estime-t-il sans dédouaner pour autant l’ancien ministre de la Jeunesse Mame Mbaye Niang, “est l’artisan de la convention de financement défavorable à l’Etat du Sénégal’’. Et le mal, selon lui, ne concerne pas uniquement la convention État du Sénégal et Locafrique. Il cite, en outre, l’exemple de la convention de financement signée au profit de l’entreprise Myna Distribution Sa pour des études, la fourniture, le transport, la construction de dorsales Mt et l’électrification de localités dans le cadre du Programme national d’urgence d’électrification rurale (Pnuer). Un programme d’un montant de 60 milliards de F Cfa. “Elle est nébuleuse et pleine d’irrégularités’’. Homme le plus informé du pays, le président de la République ne pouvait l’ignorer.
Pendant longtemps - plus de cinq années - il a laissé son “poulain’’ dérouler. Il y avait aussi un second mandat en jeu. Maintenant que c’est dans la poche, les risques de sabotage minorés, le “plan de liquidation’’ peut être mis en branle. Pourquoi ce portefeuille de la Coopération a été confié à Amadou Hot, au détriment d’Abdoulaye Daouda Diallo qui, selon nos interlocuteurs, devait en être le bénéficiaire légitime ? Il y a deux hypothèses, de l’avis des spécialistes. Peut-être le président de la République, constatant les dérives mises en exergue par Birahime Seck, veut une gestion plus “transparente et vertueuses’’ de ces financements. Raison pour laquelle il a choisi Amadou Hot qui est moins coloré, au détriment d’Abdoulaye Daouda Diallo qui est un politicien pur et dur. Peut-être aussi, ce n’est qu’une mise en œuvre de recommandations des institutions de Bretton Woods qui surveillent la politique d’endettement du Sénégal comme du lait sur le feu. Et qui ont eu, à maintes reprises, à tirer la sonnette d’alarme. Quoi qu’il en soit, les puristes, eux, trouvent que cette amputation relève d’une anomalie qu’il va falloir corriger. Ce scénario qui consiste à amputer la Coopération du Trésor n’est pas une première. Déjà, en 2009, Abdoulaye Wade avait réalisé le même scénario, même si la motivation était diamétralement opposée. Là-bas, il s’était surtout agit de renforcer son fils Karim Wade.
AMADOU BA, LE GRAND PERDANT
S’il y avait dans le gouvernement de Macky Sall un ministre du ciel et de la terre, c’était bien Amadou Ba. Avec le remaniement suivi de la répartition des services, on peut affirmer sans se tromper qu’il est l’un des principaux perdants de Macky II.
Sur ses seules épaules reposaient l’Economie, les Finances, le Plan, la Coopération et même, dans une moindre mesure, le Budget qu’il administrait par le biais du ‘’très discipliné’’ ministre délégué Birima Mangara.
Ainsi, l’ancien argentier de l’Etat avait sous sa charge, d’abord son cabinet qui chapeautait des services comme l’Inspection générale des finances (Igf), la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), la Cellule d’intelligence économique et la Cellule de communication. Il contrôlait, en outre, six directions générales : le Fonds spécial de soutien au secteur de l’énergie (Fse), le Fongip (Fonds de garantie des investissements prioritaires), l’Ansd et l’Observatoire de la qualité des services financiers.
En tout, c’est pas moins de 70 services où Amadou Ba faisait et défaisait qui il veut. Presque un gouvernement dans le gouvernement, comme dirait l’autre, avec à sa tête le ‘’très liquide’’ Amadou Ba, un petit Jupiter au royaume Apr. De ce fait, certains n’hésitaient pas à lui tailler, à tort ou à raison, le même costume, sinon même un de plus costaud que celui du Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne.
Réputé très puissant, Ba était ainsi craint, jusque dans le premier cercle présidentiel. Jusqu’à sa défenestration, seul le ministre Mame Mbaye Niang a osé le défier publiquement. La suite, tout le monde l’a connu. Mame Mbaye l’accuse et claque la porte du gouvernement. Le président de la République, par le biais de Boun Dionne, le rappelle et le confirme dans ses fonctions. Aujourd’hui, des mois après, le fils d’Imam Mbaye Niang s’est rapproché du palais, tandis que son ‘’ami’’, lui, a été on ne peut plus éloigné, avec les Affaires étrangères.
Pour plusieurs observateurs, ce dernier est l’un des plus grands perdants, suite aux derniers changements intervenus dans l’attelage gouvernemental. Même si, dans l’ordre protocolaire, M. Ba peut toujours se glorifier d’être au deuxième rang, après le ministre des Forces armées Sidiki Kaba. Et il est loin d’avoir abattu toutes ses cartes, signale-t-on. Sa puissance ou force de nuisance, c’est selon, estiment même certains, lui vaut encore sa présence au sein de Macky II. Même si, s’empresse t-on de préciser, la machine s’est déjà emballée. Nos sources de préciser, à l’endroit du profane, qu’en fait, Amadou Ba a perdu bien plus que l’Economie, les Finances, le Plan et le Budget, il a surtout perdu le portefeuille ‘’très juteux’’ de la Coopération. Au vu du décret de répartition des services, il n’aura que quelques directions simples, sans grands pouvoirs qu’une direction générale, à savoir l’Appui aux Sénégalais de l’extérieur, la Délégation générale au pèlerinage, entre autres.
(SénéPlus.com, Dakar) les étudiants de l’UCAD n’entendent pas donner au nouveau ministre de l’enseignement supérieur une période de grâce.
Ils viennent de lancer une pétition pour exiger la démission de l’ancien directeur du COUD et nouveau ministre.
La coordination des étudiants de l’université de Dakar estime que l’ex DG du COUD était épinglé par les corps de contrôle du pays et cette affaire doit être élucidée. Même si certains pensent qu’il faut respecter la présomption d’innocence.
Par Samboudian KAMARA
LES NOUVEAUX ATHEES
Le recteur de l'UGB nommé en mai 2018, justement pour « calmer les esprits » après la tragédie qui a coûté la vie à l’étudiant Fallou Sène, affronte la négation de la connaissance
Le Pr Ousmane Thiaré, recteur de l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, fait face, depuis quelques heures, à pire que « l’hypothèse de Riemann » ; problème mathématique non encore entièrement résolue depuis son énoncé, en 1859, à moins que le chercheur ne fasse appel à référentiel autre que le raisonnement, base de sa discipline, mais aussi de toute élaboration d’un processus « humain » normal, pour trouver une explication au déferlement de haine, de violence, d’indiscipline et d’impunité qui s’est abattu sur son bureau en début de semaine. En effet, l’universitaire, nommé il y a moins d’un an (mai 2018), justement pour « calmer les esprits » après la tragédie qui a coûté la vie à l’étudiant Fallou Sène, tombé sous des balles après de violents affrontements avec les gendarmes de la légion nord de Saint-Louis, affronte la négation de la connaissance, la relégation du savoir dans les décharges de colère, le déni de l’autorité académique. Pour cause de « non respect des engagements pris par les autorités, le silence sur le cas Fallou Sène et des problèmes d’assainissement », des étudiants de l’Ugb (pourtant une satisfaction de notre système universitaire) ont bloqué la route nationale. Classique ! Les forces de l’ordre ayant libéré la Rn2 qu’ils avaient bloquée, ils se sont rendus dans le bureau du recteur pour le mettre à sac, y déverser des eaux provenant de fosses septiques… Le Saes Ugb a décrété 72 heures de grève, convoqué une assemblée restreinte de l’université et l’activation de la commission de discipline de l’établissement. Là encore, classique !
Les étudiants qui ont saccagé le bureau de leur recteur, nouveaux croisés du «hors-la-loi» académique, sont dans un ordre «religieux» comportemental structuré autour d’un paradoxal athéisme tendu contre l’autorité.
Les coupables s’inscrivent dans un registre bien connu, la religion de l’indiscipline, avec un œcuménisme dans l’impunité qui ne déparerait pas, toutes choses égales ailleurs, dans la pire des zones de nondroit. Ils sont dans un ordre « religieux » comportemental structuré autour d’un paradoxal athéisme tendu contre l’autorité. Athées, car contre le culte de l’apprenant qui (en religion comme en apprentissage professionnel) doit adopter une posture de contrition si nécessaire, de demandeur en tout cas. Athées, car contre toute foi en leur capacité à trouver des compromis salvateurs à la hauteur de leur stature de diplômés, de sélectionnés parmi des milliers d’autres jeunes bacheliers. Athées, car libérés de la croyance que « la violence est l’arme des faibles », sauf à penser que l’action physiquement agressive est un dogme à respecter devant toute contradiction. Athées, car en dépit des dévotions que beaucoup d’entre eux affichent avec ostentation, ils sont foncièrement rétifs à s’inscrire dans la trame des bons usages qui fondent les respects réciproques dans la bonne compréhension des frontières érigées entre l’enseignant livreur de connaissances et l’étudiant nourri, logé, blanchi. Plus de respect dans le pays ! Si les œuvres sociales dans nos campus connaissent des manquements, elles ne sont pas les seules dans ce cas.
Les mots de Platon dans sa « République » résonnent fort encore : « Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants ; lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles ; lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter ; lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne ; alors c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie… » C’est connu, les régimes de libertés enfantent leurs pires ennemis…
VINGT-DEUX ARTICLES DE LA CONSTITUTION SERONT MODIFIES
La réforme constitutionnelle qui va consacrer la suppression de la Primature sera profonde, en ce sens qu’elle va toucher le cinquième des articles de la Constitution et devrait connaître son aboutissement avant la fin de la première quinzaine de mai
La réforme constitutionnelle voulue par le Président, qui aboutira sous peu à la suppression du poste de Premier ministre, sera profonde. A en croire un interlocuteur digne de foi et au fait du dossier, un peu moins de la moitié des treize Titres et le cinquième des cent huit Articles de l’actuelle Constitution du Sénégal seront modifiés. Plus précisément, les modifications toucheront les Titres Premier (De l’Etat et de la Souveraineté), Trois (Du Président de la République), Quatre (Du Gouvernement), Cinq (De l’Opposition), Sept (Des rapports entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif), et Dix (De la Haute Cour de Justice).
Processus achevé avant la mi-mai
Au Titre Premier, seul l’article 6 sera modifié, et sept au Titre Trois : les articles 40, 42, 43, 49, 50, 51 et 52. Au Titre Quatre, qui parle du Gouvernement, seront concernés les articles 53 à 57. Au Titre Cinq, seul l’article 58 sera modifié. Au Titre Sept des rapports entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, la réforme ne laissera pas intacts les articles 80, 81, 82, 84, 85, 86 et 87. Enfin, au Titre Dix relatif à la Haute Cour de Justice, l’article 101 sera modifié. Au total, ce sont vingt-deux articles qui seront modifiés. Quid des délais dans lesquels cette réforme constitutionnelle prendra corps ? Toujours selon notre interlocuteur, dans les trois semaines qui suivront la prochaine réunion du Conseil des Ministres, le 17 avril prochain, le Sénégal entrera dans une nouvelle ère marquée par un régime politique de type présidentiel avec un chef de l’Exécutif s’appuyant sur deux leviers pour exercer : un Secrétaire général de la Présidence de la République, coordonnateur de l’activité gouvernementale, et un Secrétaire général du Gouvernement, coordonnateur de l’activité administrative. En somme, il serait question de revoir la notion de Gouvernement dans son aspect organique, en insistant sur son aspect fonctionnel.
Le décret 2019-756 met fin aux fonctions des membres du Cabinet du Président
Le 05 avril 2019, deux jours avant la formation du nouveau Gouvernement et quelques jours après avoir remercié tous ses collaborateurs réunis dans son Cabinet, le Président de la République passait à l’acte. Avec le décret 2019-756, il a mis fin aux fonctions de tous les membres de son Cabinet. Sont concernés les ministres d’Etat, ministre-conseillers, ambassadeurs itinérants, Conseillers spéciaux, Conseillers techniques, Chargés de missions, etc
58% DES FEMMES DANS LE MONDE UTILISENT DES CONTRACEPTIONS MODERNES
Le rapport sur l’état de la population mondiale montre que beaucoup d’efforts ont été faits dans le domaine de la santé de la reproduction. 58% des femmes utilisent aujourd’hui des méthodes modernes de contraception contre 24% en 1969.
Le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) a publié, le Jeudi dernier, le rapport sur l’état de la population mondiale. Le document indique que beaucoup de progrès ont été accomplis depuis 1969. Par exemple, le nombre moyen de naissances par femme était de 4,8 contre 2,9 en 1994. « Aujourd’hui, il est de 2,5 », peuton lire dans un communiqué. Le rapport souligne que « le taux de fécondité dans les pays les moins avancés a chuté de 6,8 en 1969 à 5,6 en 1994 et à 3,9 en 2019. Le nombre de décès maternels liés à la grossesse est passé de 369 pour 100 000 naissances vivantes en 1994 à 216 en 2015 ».
Le document révèle que 24 % des femmes utilisaient des méthodes modernes de contraception en 1969, contre 52 % en 1994 et 58 % en 2019. Toutefois, il fait savoir que de nombreuses femmes sont encore privées de leurs droits reproductifs. « Elles sont environ plus de 200 millions de femmes qui voudraient éviter une grossesse mais n’ont pas accès aux informations et services relatifs à la contraception moderne », souligne l’Unfpa grâce aux plaidoyers des Organisations de la société civile, le nombre de grossesses non désirées et de décès maternels a chuté. Mais, le document informe que dans les pays en situation d’urgence, 500 femmes et filles meurent chaque jour en donnant la vie.
Le rapport sur l’état de la population mondiale passe aussi en revue les progrès accomplis en matière de santé reproductive. Le communiqué rappelle que l’Unfpa a démarré, en 1969, ses activités en tant que premier organisme des Nations unies chargé de la croissance démographique et des besoins de santé reproductive.
Selon la directrice exécutive de l’Unfpa, Dr Natalia Kanem, le fait est que de nombreuses femmes sont encore privées du pouvoir de prendre des décisions relatives à leur corps, notamment de choisir si et quand elles souhaitent concevoir un enfant. Elle ajoute que « le fait de ne pas disposer de cette capacité qui influe sur de nombreux autres aspects de la vie, allant de l’éducation à la rémunération en passant par la sécurité, empêche les femmes de définir elles-mêmes leur avenir ». Mme Kanem rappelle que c’est la première fois que le rapport dispose des données sur la capacité des femmes à prendre des décisions dans trois domaines fondamentaux. Il s’agit des relations sexuelles avec leur partenaire, de l’utilisation de la contraception et de la santé. « Dans les 51 pays où de telles informations sont disponibles, seules 57 % des femmes mariées ou en couple sont capables de faire leurs propres choix dans chacun de ces trois domaines », commente-t-elle.
LE VISA OBLIGATOIRE POUR FIABILISER L’INFORMATION FINANCIERE
Après la Côte d’Ivoire, le Sénégal devient le deuxième pays de l’Uemoa à instaurer un visa obligatoire pour les états financiers. Une mesure qui devrait améliorer, « de façon substantielle », l’information financière délivrée par les acteurs économiques.
On dit parfois que les Pme ont souvent trois états financiers différents : un pour le fisc, un pour la banque et un autre (le bon) pour les actionnaires. Avec l’instauration d’un visa obligatoire des états financiers de synthèse, ce subterfuge ne sera plus possible. Désormais toutes les entreprises soumises à l’obligation de produire des états financiers doivent nécessairement avoir un visa délivré par un expert comptable. A l’exception de celles qui sont soumises au système minimal de trésorerie (un chiffre d’affaires inférieur à 60 millions pour les entreprises de négoce, 40 millions pour les entités artisanales et 30 millions pour les entités de services) ou les grandes entreprises soumises à l’obligation de commissariat aux comptes. La philosophie qui sous-tend cette réforme est simple. Dans un monde où les marchés dictent largement leur loi en matière de choix économiques, la fiabilité de l’information financière est devenue un intrant indispensable pour les décideurs publics et privés. Cette mesure a été testée en 2018 pour le compte des états financiers de 2017, mais elle était restreinte aux grandes entreprises. Cette année, son application sera étendue à tous les états financiers établis pour le compte de l’exercice 2018 et dont le dépôt est prévu à la Direction générale des impôts et des domaines (Dgid) au plus tard le 30 avril 2019. Le temps est donc compté. Dans cette perspective, l’Ordre national des experts comptables et des comptables agréés du Sénégal (Onecca) a organisé, jeudi, une conférence de presse conjointe avec la Dgid pour expliquer les tenants et les aboutissants de cette réforme.
Les enjeux
Les enjeux sont multiples. Il s’agit d’avoir une « unicité » du bilan des entités concernées. Autrement dit, chaque entreprise devra fournir un seul état financier authentifié par un expert comptable. Jusqu’ici, il fallait déposer cinq exemplaires à la Dgid qui, à son tour, remettait un exemplaire aux autres structures (Bceao, Ansd, etc.). L’autre enjeu, c’est d’avoir des politiques économiques conformes à la réalité. « Si on n’a pas une information financière fiable, nos politiques économiques sont forcément mal dimensionnées et manqueront d’efficacité », explique Mor Fall, conseiller technique à la Dgid. Pour lui, le premier bénéficiaire, c’est l’entreprise, « parce que quand on n’a pas une comptabilité fiable, on ne peut pas avoir une bonne stratégie ». Et aussi moins de crédit auprès des banques ! Enfin, il s’agit de pousser les entreprises du secteur informel à se formaliser. L’Etat a choisi l’Onecca comme étant la seule structure (à travers ses membres) à délivrer un tel visa. Une façon de lutter contre l’exercice illégal de la profession qui, selon le président de l’Onecca, Serigne Moustapha Kâ, « gangrène » l’économie. Pour éviter la reproduction frauduleuse du visa, sa structure a travaillé avec des partenaires techniques spécialisés dans la signature électronique pour « authentifier et assurer son inviolabilité », explique-t-il. M. Kâ précise aussi que l’Ordre a organisé plusieurs séminaires et ateliers à l’intention de ses membres pour échanger sur la mise en œuvre de cette réforme. Pour ce faire, il incite ses collègues à se déployer dans les régions pour être plus proches des acteurs économiques. « C’est une mission publique qui nous a été confiée par les autorités pour fiabiliser l’information financière et aider les acteurs économiques à avoir un outil performant dans leur gestion », indique le président de l’Onecca qui voit dans ce visa un outil « gagnant-gagnant » pour la Dgid, les experts comptables et les acteurs économiques. L’Etat a tenu à ce que la rémunération soit « la plus faible possible », avec un barème qui équivaut à la moitié de celui appliqué en Côte d’Ivoire. Reste à savoir si cela sera suffisant pour rassurer certaines entreprises qui y voient une augmentation des charges.
Le visa obligatoire, c’est quoi ?
Conformément aux dispositions de l’article 31 du Code général des impôts, l’arrêté n° 1954 du 09 février 2018 a institué une procédure de visa des états financiers avant leur dépôt au Guichet unique de dépôt des états financiers (Gudef). Ce visa vise à vérifier la vraisemblance et la cohérence d’ensemble des états financiers, leur caractère complet, leur unicité, leur homogénéité ainsi que leur comparabilité au référentiel comptable applicable, à savoir le Syscohada révisé tel que réglementé par l’Acte uniforme de l’Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada) relatif au droit comptable et à l’information financière.
SOULEYMANE BACHIR DIAGNE INTEGRE L’ACADEMIE ROYALE DE BELGIQUE
Il sera à la cérémonie officielle le 5 octobre prochain au Palais des Académies à Bruxelles.
L’Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-arts de Belgique, en sa séance du 25 mars 2019, a élu le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne parmi ses membres associés dans la classe des Lettres et Sciences morales et Politiques, nous informe celui-ci. Directeur de l’Institut d’études africaines à l’Université Columbia (Etats-Unis), où il enseigne depuis plusieurs années, Pr. Diagne est l’un des plus grands penseurs africains contemporains. Il sera à la cérémonie officielle le 5 octobre prochain au Palais des Académies à Bruxelles.
Créée en 1772, l’Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, surnommée « la Thérésienne » (du nom de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche), a pour mission de promouvoir les travaux scientifiques et artistiques. Elle a une activité de publication et d’aide à la recherche, qui s’exprime notamment par des prix, des concours, des colloques, des fondations et des subventions.
RECULER POUR MIEUX SAUTER
L’édition 2019 du Tour cycliste du Sénégal, prévue ce mois-ci, n’aura finalement pas lieu à date échue. La nouvelle, connue depuis le début de la semaine, était prévisible. Et c’est le directeur du Tour lui-même qui nous l’a confirmée.
Depuis quelques années, ça sentait la rupture dans la chaîne des éditions du Tour cycliste du Sénégal. Tellement les difficultés s’amoncelaient sur les épaules des organisateurs. La tradition s’est finalement rompue avec le report de l’édition de cette année. Heureusement que le maillon est toujours là.
L’édition 2019 du Tour cycliste du Sénégal, prévue ce mois-ci, n’aura finalement pas lieu à date échue. La nouvelle, connue depuis le début de la semaine, était prévisible. Et c’est le directeur du Tour lui-même qui nous l’a confirmée. « Le Tour n’est pas annulé, il est reporté. En somme, nous reculons pour mieux sauter. Vous savez que cette année, le mois d’avril n’est pas propice pour organiser le Tour du Sénégal, parce qu’après les élections, il faut une mise en place du gouvernement, les passations de services et autres sujets qui s’y greffent. Donc nous n’avons pas tellement d’interlocuteurs », a expliqué Michel Thioub, directeur du Tour et président de la Fédération sénégalaise de cyclisme. Il a aussi justifié ce report par le souhait des partenaires de voir « repousser la date du Tour afin de pouvoir visiter quelques sites ou contrées du pays ». « Ils voudraient avoir aussi plus d’équipes étrangères. Je trouve que cela est avantageux pour nous organisateurs et pour le Sénégal, car cela fait une grande ouverture pour le tourisme », a ajouté M. Thioub.
Concernant la nouvelle date, le directeur du Tour a révélé que le mois de novembre a été retenu. « Nous avons demandé à l’Union cycliste internationale la date du mois de novembre, parce que tout dépend d’elle. Cette place de novembre, nous pouvons encore l’occuper pendant une dizaine d’années. Parce que quand nous avons décidé de reporter le Tour, nous avons saisi l’Uci pour les modifications de dates. Bien sûr qu’il y a des taxes à supporter et cela a été fait depuis la semaine dernière », a-t-il précisé. Cette demande ayant été faite, il revient maintenant à l’Uci de statuer le plus rapidement, d’ici à fin avril, afin de fixer la nouvelle date. « Si cette date est confirmée, nous aurons six mois pour mieux préparer la compétition. Normalement, si les finances sont disponibles, nous aurons un meilleur Tour du Sénégal. Vous savez, l’organisation d’un Tour est énorme, et il faut prendre toutes les dispositions financières. Il faut que ce Tour grandisse davantage. Nous avions atteint un rythme de croisière, il faut maintenant avoir un très bon Tour », a déclaré Michel Thioub.
A son avis, la direction du Tour a beaucoup de responsabilités, car faire venir des équipes étrangères et avoir des problèmes n’est pas souhaitable. « La sagesse l’a emporté et cela nous donnera beaucoup plus de temps pour assainir nos finances et mieux nous organiser sur le terrain », a-t-il ajouté. Néanmoins, pour le directeur du Tour, les craintes sont toujours là et il les a toujours soulignées lors des épreuves précédentes. « Le soutien fait défaut. Cela fait des années que je tire la sonnette d’alarme ; cela fait des années que je me bats afin que le Tour puisse atteindre un sommet. Là, je suis essoufflé, car j’ai pris beaucoup de risques dans ma vie, j’ai hypothéqué ma vie, ma santé », a-t-il déploré. Malheureusement, la passion du vélo qui habite cet homme est plus que vivace. « C’est une passion, je n’y peux rien. Quand on a vécu toute sa vie dans le cyclisme, le jour où il s’arrêtera, ce sera une partie de moi qui sera amputée. J’ai commencé à organiser ce Tour avec mes collaborateurs et le stress, je le vis au jour le jour. Depuis 2000, je le vis. Chaque année, j’ai peur que ça s’arrête. Quand une édition du Tour prend fin, il faut tout de suite se projeter sur l’édition suivante », a-t-il souligné. Pour lui, c’est donc une répétition. Cet ancien Dtn, actuellement président de fédération, estime avoir tout fait pour que le Tour ressuscite. Cette compétition est, en effet, restée 30 ans sans se dérouler (1970- 2000). Elle a été reprise en 2000 par des amoureux du vélo qui voulaient en faire une compétition majeure dans l’agenda sportif sénégalais. Elle se dispute ainsi depuis 15 années avec pas mal de problèmes de santé qui ont accompagné son repreneur. Ayant subi une greffe de rein qui l’oblige régulièrement à faire une dialyse, Michel Thioub quittait parfois le Tour à l’arrivée d’une étape pour faire 300 km afin de se faire traiter à Dakar et revenir pour la prochaine étape.
Nonobstant toutes ces difficultés, l’homme a tenu vaille que vaille la barre pour honorer une « Petite Reine » qui en demande toujours.