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3 août 2025
PAR GUILLAUME ERNER
A-T-ON LE DROIT DE MENTIR POUR DÉFENDRE LE PRÉSIDENT ?
Depuis la nomination de Sibeth Ndiaye au poste de porte-parole du gouvernement, l’une des phrases prononcées par cette femme resurgit, ultra commentée, celle par laquelle elle affirmait en substance être « prête à mentir pour défendre le président
Alors, depuis hier, depuis la nomination de Sibeth Ndiaye au poste de porte-parole du gouvernement, l’une des phrases prononcées par cette femme resurgit, ultra commentée, celle par laquelle elle affirmait en substance être « prête à mentir pour défendre le président », phrase qu’elle estime sortie de son contexte.
Est-il légitime en politique de mentir pour défendre un président ou plus généralement une politique ? C’est probablement l’une des plus vieilles controverses, des rayons entiers de bibliothèques ont été surchargés grâce à ce sujet, et notamment une controverse entre Benjamin Constant et Emmanuel Kant. Cette controverse a été analysée par Mai Lequan, et est à l’origine de deux conceptions radicalement distinctes de la politique, sans que l’on puisse dire que l’une est progressiste tandis que l’autre serait populiste, si vous voyez ce que je veux dire…
Pour Benjamin Constant, auteur d’Adolphe, mais aussi grand penseur du libéralisme, tout le monde a le droit de mentir, et notamment les politiques, mais pas n’importe quand. C’est ainsi que Constant écrit « Le principe moral que dire la vérité est un devoir, s’il était pris de manière absolue et isolée, rendrait toute société impossible[...].Dire la vérité est un devoir. Qu’est-ce qu’un devoir ? L’idée de devoir est inséparable de celle des droits : un devoir est ce qui, dans un être, correspond aux droits d’un autre. Là où il n’y a pas de droits, il n’y a pas de devoirs. [...]Or nul homme n’a droit à la vérité qui nuit à autrui ».
Alors pour le philosophe Emmanuel Kant, au contraire le mensonge est la matière la plus dissolvante pour la société. C’est ainsi que Kant lâche : « La plus grande transgression du devoir de l’homme envers lui-même, considéré uniquement comme être moral est le contraire de la véracité : le mensonge ». En fait, Kant condamne absolument le mensonge pour trois raisons. En premier lieu, si quelqu’un ment, il n’est plus crédible, et l’existence même de la société repose sur le fait que les autres sont crédibles. En outre, un devoir peut exister sans qu’il y ait un droit symétrique, ce qui signifie que je peux avoir le devoir de la vérité sans qu’autrui ait nécessairement droit à cette vérité. Enfin, selon Kant, personne n’a le droit de choisir parmi les hommes entre ceux qui ont droit à l’humanité et ceux qui vont devoir faire avec le mensonge.
Alors qui choisir entre Kant et Constant ? Si vous voulez mon avis, Je crois bien que tous les politiques qui refusent le mensonge au nom de Kant sont de secrets disciples de Constant.
Et si vous voulez en savoir plus, voici le lien vers l’article que Mai Lequan consacre à ce sujet :
Le chef de l'Etat algérien a pris la décision de mettre fin à son mandat, a annoncé ce mardi la présidence à laquelle se réfère l’Algérie Presse Service
Le Président algérien Abdelaziz Bouteflika a notifié officiellement au président du Conseil constitutionnel sa décision de démissionner, rapporte ce mardi 2 avril l’Algérie Presse Service (APS) se référant à la présidence de la République.
Pour rappel, l’article 102 de la Constitution algérienne dispose que «lorsque le Président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à l'unanimité, au parlement de déclarer l'état d'empêchement».
Ciblé depuis près d'un mois par une vague de contestations inédite, l'actuel Président de l'Algérie Abdelaziz Bouteflika a renoncé le 11 mars à briguer un cinquième mandat et a repoussé la présidentielle — initialement prévue le 18 avril — à la fin de la Conférence nationale dont la date n'a pas encore été fixée.
A part les flonflons militaires et les festivités afférentes, le comportement très souvent antirépublicain de nos présidents jure avec la teneur et la valeur du serment lors de leur investiture
La notion de serment est dérivée étymologiquement du mot latin « sacramentum » qui signifie « une somme dé- posée comme garantie de sa bonne foi ». Aussi renvoie-t-elle à l’engagement d’une personne attestant la sincérité d’une promesse, la vérité d’un fait et la détermination à remplir sans faille les devoirs de sa charge. En politique, le serment est solennellement une promesse de fidélité, un acte de dévouement, un lien indéfectible unissant le dépositaire des suffrages du peuple et ce peuple qui l’a élu. Il est de nature à instaurer la confiance et le respect mutuel entre le président de la République et ses compatriotes. Le serment est important car il est le ciment de la vie sociale permettant d’établir la confiance entre le Pré- sident et ses compatriotes.
L’engagement politique, qui se traduit par l’expression du suffrage universel, retrouve tout son sens et sa portée à travers la promesse solennelle du Président élu d’être au service de ses concitoyens. Si cette promesse est faite à celles et ceux dont on est appelé à être le Représentant, elle est également faite à soi-même. Le serment revêtant un caractère sacré intransgressible, le Président ne peut pas ou ne doit pas y déroger alors sous peine d’être poursuivi juridiquement pour parjure. L‘existence d’un serment entre la Nation et celui est dépositaire de la volonté populaire est un des éléments constitutifs et symbolique de la République. Un président de la République est avant tout le gardien de ses propres valeurs et, par l’acte sacra- mentel, il proclame solennellement son attachement in- défectible à ces valeurs. Par cet attachement, il prend des engagements sincères et fidèles vis-à-vis de ses concitoyens.
De très nombreux Etats démocratiques, sur la base de leur Loi fondamentale, exigent de leur premier magistrat qu’il prête serment. Bizarrement, la France, parangon de la démocratie, affranchit son Président d’un tel exercice républicain. En effet le serment politique n’a été usité en France que sous l’ère napoléonienne entre 1791 et 1848.
Au Sénégal, la prestation de serment constitutionalisé est un rituel républicain auquel doit sacrifier le Président élu ou réélu le jour de son investiture. La pratique est de mise depuis 1963. En effet, la Constitution de 1963 consacre le serment en son article 31 dans les termes suivants : « Devant la nation sénégalaise, je jure de remplir fidèle- ment la charge de président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et l’indépendance nationale, de ne ménager enfin aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine ».
La Constitution de 2000 en son article 37 dit à peu près la même chose sauf qu’elle fait référence à Dieu pour donner plus de force au serment : « Devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et l’indépendance nationale, de ne ménager enfin aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine ».
Senghor, Diouf, Wade et Macky : tous des parjures
Mais malgré la force symbolique, au Sénégal, le serment n’a pas une valeur forte. Depuis Senghor en passant par Abdou Diouf, Abdoulaye Wade jusqu’à Macky Sall, l’on se rend compte que la prestation de serment est réduite simplement à un cérémonial auquel il faut sacrifier aux lendemains d’élections. A part les flonflons militaires et les festivités afférentes, le comportement très souvent antirépublicain de nos Présidents jure avec la teneur et la valeur du serment lors de leur investiture.
Quand on jure « de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et l’indépendance natio- nale », on ne doit pas pour des raisons bassement politiciennes tripatouiller cette même Constitution. Mais l’histoire politique du Sénégal a toujours montré que prêter serment n’a jamais empêché les hommes politiques de tripatouiller la Constitution qu’ils sont censés défendre. Ainsi dans son mé- moire de maîtrise soutenu en 2007, Mahmoud Khamal Dine Bayor souligne comment le premier président de notre pays, Léopold Sédar Senghor, et son successeur, Abdou Diouf, ont constamment violé la Constitution pour des raisons politiciennes. Nous le citons : « La Constitution de 1960 et celle de 1963 prévoyaient que le Président de la République ne pouvait occuper, pendant toute la durée de sa législature, d’autres fonctions publiques ou privées. A titre justificatif, nous pouvons citer les dispositions des articles 23 et 32 respectivement tirées de la première Constitution du Sénégal in- dépendant et de celle de 1963 : « la charge du Président de la République est incompatible avec l’exercice de toute autre fonction publique ou privée » ; puis, « la charge du Président de la République est incompatible avec l’exercice de toute autre fonction publique ou privée même élective ». Ainsi qu’on peut le constater et sans produire de gros efforts, la formule choisie par le Constituant de 1963 ne se différencie de la précédente que par la mention « même élective ».
Une telle précision n’est cependant pas for- tuite ; elle avait pour dessein de dissiper le doute que la première formule laissait planer sur la question de savoir si la fonction de chef de parti était visée par le Constituant de 1960 ; puisque la fonction de chef de parti est bien une fonction privée élective qui rentre dans le champ d’application de l’article 32 de la Constitution de 1963. Il convient de se demander pourquoi, en dépit de cette interdiction clairement formulée, les présidents Senghor et Diouf n‘ont cessé d’être les chefs du Parti socialiste ; et ce, jusqu’à la fin de leur « règne ». D’ailleurs, l’ancien ministre de la Justice et ex-recteur de l’Université de Dakar, Pr Seydou Madani Sy, écrit dans « L’alternance poli- tique au Sénégal », que « l’expérience politique au Sénégal a montré que le texte n’a pas été respecté ni par le Président Senghor, ni par le Président Diouf : l’un comme l’autre était resté chef du Parti socialiste alors que le texte visait également des fonctions électives, publiques ou privées ».
On pourrait ajouter relativement à la violation du serment, la loi du 6 août de 1976 qui a permis au président Senghor de céder anti-démocratiquement le pouvoir à son Premier ministre, Abdou Diouf, alors que notre Constitution d’alors stipulait en son article 21 que « le président de la République est élu au suffrage universel direct et au scrutin majoritaire à deux tours ». Ce même Senghor qui devait défendre l’intégrité du territoire a cédé par on ne sait quel tropisme une partie du nord du Sénégal à la Mauritanie et aussi dans la partie sud quelques villages à la Gambie. Des actes qui constituaient une violation du serment constitutionnel.
Dans son ouvrage « Les régimes politiques sénégalais de l’indépendance à l’alternance politique : 1960-2008 », l’actuel ministre de la Justice, Pr Ismaïla Madior Fall, pointe un doigt accusateur sur la réforme faite sous le magistère d’Abdou Diouf qui proroge le mandat présidentiel de 5 à 7 ans dans le seul souci de conserver le pouvoir. D’ailleurs, une autre loi supprimera la limitation des mandats.
Toutefois, Abdoulaye Wade est le champion en matière de violations du serment politique. Sous son magistère, la Constitution a été constamment violée pour des raisons de conservation du pouvoir. On se rappelle le fa- meux 23 juin 2011 où les députés de la majorité ont introduit un projet de loi constitutionnelle instituant un ticket à l’élection présidentielle de 2012 et réduisant le taux de suffrages nécessaires à l’élection du chef de l’État à 25 %. Une telle façon de faire remettait fondamentalement le texte du serment qui enjoint au président de la République d’« observer scrupuleuse- ment les dispositions de la Constitution et des lois ».
Macky Sall ne fera pas moins que ses prédécesseurs. Il s’est mis dans une dynamique, dès 2012, d’utiliser les lois de la République pour combattre des adversaires politiques. Khalifa Sall et Karim Wade, éliminés arbitrairement de la course présidentielle et embastillés sur la base de la violation itérative des lois de la République, sont les preuves patentes que Macky Sall a oublié le contenu du serment constitutionnel qu’il a fait le 2 avril 2012.
Au Sénégal, on prête peu de crédit aux serments et sermons politiques. Pourtant faire un serment, c’est jurer et jurer c’est lier son âme à Dieu et à ses concitoyens. Le principe de la loi du serment veut que son prestataire ne puisse pas rompre aussi facilement sa parole donnée. Celui qui fait un serment s’engage et, en conséquence, il doit agir et accomplir fidèlement toutes choses selon le contenu de sa parole donnée. Et c’est en ce sens que le prophète Moïse s’adressa aux chefs des tribus des Israélites en ces termes : « Voici l’ordre que l’Eternel a donné. Lorsqu’un homme fera un vœu à l’Eternel ou un serment pour se lier par un engagement, il ne violera pas sa parole, il agira selon tout ce qui est sorti de sa bouche. » Propos que nos dirigeants auraient dû constamment méditer dans la conduite des affaires de la République, mais hélas.
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LES PRIORITÉS DU QUINQUENNAT
Le chef de l'Etat a prêté serment ce mardi pour son second mandat placé sous le sceau de l'amélioration du cadre de vie, des conditions de la femme, de la jeunesse et une administration plus performante - DISCOURS DE PRESTATION DE SERMENT
SenePlus publie ci-dessous, le discours de prestation de serment du président Macky Sall, à l'occasion de la cérémonie organisée ce mardi 2 avril, à Diamniadio.
"Excellences, Madame, Messieurs les Chefs d’Etat, chère sœur, chers frères,
Mesdames les premières Dames,
Monsieur le Vice-Président,
Messieurs les Chefs de Gouvernement, Mesdames, Messieurs les Chefs de délégations des pays amis et Institutions partenaires,
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Président du Haut Conseil des Collectivités territoriales, Madame la Présidente du Conseil économique, social et environnemental, Monsieur le Président du Conseil constitutionnel, Madame, Messieurs les membres du Conseil constitutionnel,
Mesdames, Messieurs les Ministres d’Etat,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Monsieur le Premier Président de la Cour Suprême,
Monsieur le Procureur général près la Cour suprême,
Mesdames, Messieurs les membres du Corps diplomatique,
Mesdames, Messieurs les députés,
Mesdames, Messieurs les membres du Haut Conseil des Collectivités territoriales,
Mesdames, Messieurs les membres du Conseil économique, social et environnemental,
Autorités administratives, territoriales, religieuses et coutumières, Distingués hôtes,
Mesdames, Messieurs,
Avant tout propos, je tiens à vous saluer, mes chers frères et sœur, Chefs d’Etat africains, et vous remercier chaleureusement, pour l’amitié et l’honneur que vous nous faites, en rehaussant cette cérémonie d’investiture de votre présence.
Merci à vous, Présidents DENIS SASSOU NGUESSO, PAUL KAGAME, FAURE GNASSINGBE, MOHAMED OULD ABDEL AZIZ, ALPHA CONDE, MAHAMADOU ISSOUFOU, ALASSANE OUATTARA, JOSE CARLOS FONSECA, IBRAHIM BOUBACAR KEÏTA, JOSE MARIO VAZ, MUHAMMADU BUHARI, ROCH MARC CHRISTIAN KABORE, ADAMA BARROW, GEORGE WEAH, JULIUS MAADA BIO, SAHLE-WORK ZEWDE, ANDRY RAJOELINA et FELIX TSHISEKEDI.
Fidèle à l’attachement panafricaniste du Sénégal, je me réjouis de poursuivre, avec vous, nos efforts communs pour la paix, la sécurité, la stabilité et l’intégration africaine. Je remercie tous les pays amis et Institutions partenaires qui ont envoyé des délégations à l’occasion de cette cérémonie, ainsi que tous nos invités ici présents.
Au nom du peuple sénégalais et en mon nom personnel, je vous souhaite la bienvenue et un agréable séjour parmi nous.
Monsieur le Président du Conseil constitutionnel, je voudrais vous remercier, ainsi que les membres du Conseil, pour vos félicitations et vos propos aimables.
Le 24 février dernier, les citoyens sénégalais se sont massivement rendus aux urnes, avec un taux de participation de 66,23%, pour choisir, dans le calme et la sérénité, leur futur Président de la République.
Les observateurs nationaux et internationaux ont salué à l’unanimité la bonne organisation du scrutin et attesté que le vote a été libre et transparent. Le mérite en revient au peuple sénégalais.
Je rends grâce à Dieu. Je réitère ma profonde gratitude aux concitoyennes et concitoyens qui m’ont renouvelé leur confiance à une majorité confortable de 58,26%. Je ressens dans cette confiance renouvelée un honneur pour le bilan qu’elle approuve, et une motivation à poursuivre mes efforts pour répondre aux espérances de la Nation. Je pense aussi aux compatriotes qui ont exprimé d’autres choix. Ces voix, comme celles de la majorité, méritent le respect pour la diversité qu’elles apportent à notre expérience démocratique.
Je dois reconnaissance et gratitude à ma famille, pour son soutien et sa patience qui me donnent la force et la quiétude de me consacrer aux servitudes de l’Etat.
En vertu du serment que je viens de prêter, je serai le Président de toutes les sénégalaises et de tous les Sénégalais.
Je renouvelle, par conséquent, mon appel au dialogue sans exclusive ; un dialogue constructif et ouvert à toutes les forces vives du pays ; forces politiques, économiques et sociales.
A la tête de l’Etat, je mesure pleinement la responsabilité et la gravité de la charge. Elle rappelle, cette charge, que la démocratie et la République consacrent l’égale dignité des citoyens ; et que le mandat électif n’établit aucun privilège au profit du mandataire sur les mandants, mais plutôt une mission au service du bien commun.
Il s’agit de servir et non de se servir. C’est donc avec humilité et détermination que je me remets au service du peuple sénégalais.
Au cours des sept dernières années, je me suis pleinement consacré à l’avènement d’un Sénégal pour tous, à travers le Plan Sénégal Emergent, et en mettant en place des politiques publiques fondées sur l’équité territoriale et la justice sociale.
Ainsi, nous avons amélioré les performances de notre économie, grâce à l’assainissement des finances publiques, et des réformes hardies en matière de gouvernance.
Nous avons réalisé des infrastructures structurantes, redressé le secteur de l’énergie, désenclavé des zones isolées et apporté des services sociaux de base dans des localités jusque-là défavorisées.
Nous avons élargi les cartes sanitaire, scolaire et universitaire de notre pays, et amélioré la condition de l’enseignant et de l’étudiant.
Nous avons amorcé le processus de modernisation de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage. L’autosuffisance alimentaire est désormais à notre portée.
Nous avons mis en place des instruments novateurs d’inclusion sociale et d’équité territoriale, notamment : le Programme d’Urgence de Développement Communautaire, le Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et Territoires frontaliers, les Programmes de Modernisation des Villes et des Cités religieuses, les Bourses de Sécurité familiale, la Couverture Maladie universelle et les Cartes d’Egalité des chances pour les personnes vivant avec un handicap.
Voilà un aperçu du bilan que le peuple sénégalais souverain a positivement sanctionné le 24 février 2019.
Nos acquis sont indéniables et seront renforcés par la mise en œuvre de la deuxième phase du PSE qui porte sur la période 2019-2024.
En même temps, je suis conscient des défis devant nous ; parce que j’ai le Sénégal au cœur.
Du fin fond de nos campagnes aux confins de nos cités, je ressens toutes les pulsions de notre pays, dont celles, ardentes et chaleureuses de notre jeunesse.
Pour la séquence que nous ouvrons aujourd’hui, cette jeunesse, vibrante et créative, qui incarne l’espoir et la force vitale de la nation sénégalaise, restera au premier rang de mes priorités. En conséquence, des efforts encore plus soutenus seront consacrés à l’emploi et à l’employabilité des jeunes.
Je poursuivrai la réforme de notre système éducatif afin qu’à tous les niveaux, il ouvre davantage de possibilités à la formation professionnelle.
Je renforcerai par conséquent les initiatives et programmes dédiés à l’apprentissage aux métiers et à l’esprit d’entreprise, comme la Formation-Ecole-Entreprise en collaboration avec le secteur privé, la Délégation à l’Entreprenariat Rapide des femmes et des jeunes (DER) et l’Office national de Formation professionnelle.
De même, le réseau des Centres de formation professionnelle et technique sera étendu, à raison d’un Centre au moins dans chacun de nos 45 Départements. La DER et le Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires soutiendront davantage les jeunes créateurs de start ups, en particulier dans l’économie numérique.
Je porterai également une attention particulière aux politiques publiques en faveur des femmes et des filles.
Toujours à la tâche, dans nos villes comme dans nos campagnes, les femmes sont des héroïnes au quotidien. Nous ne pourrons pas avancer sur la voie du développement en laissant derrière plus de la moitié de notre société : nos mères, nos épouses, nos sœurs et nos filles.
Toutes les initiatives de soutien à l’amélioration de la condition féminine seront par conséquent maintenues et renforcées.
Je pense aux facilités en matière de soins de santé pour la femme et les enfants à bas âge, aux équipements d’allègement des travaux pour les femmes, au financement de la DER, au Fonds d’Impulsion de la Microfinance, au nouveau Fonds de Promotion de la Microfinance Islamique (PROMISE) et à la construction de nouveaux Centres d’Assistance et de Formation dédiés aux femmes et aux jeunes filles.
La troisième priorité que je compte mettre en œuvre tient à l’amélioration de notre cadre de vie, à la promotion d’un habitat décent pour tous et à la sauvegarde de notre environnement.
Il y a urgence à mettre fin à l’encombrement urbain, à l’insalubrité, aux occupations illégales de l’espace public et aux constructions anarchiques dans des zones inondables comme le Technopôle de Dakar.
J’appelle à une mobilisation générale pour forger l’image d’un nouveau Sénégal ; un Sénégal plus propre dans ses quartiers, plus propre dans ses villages, plus propre dans ses villes ; en un mot un Sénégal « Zéro déchet ».
Je ferai prendre sans délai des mesures vigoureuses dans ce sens. J’y engage aussi les autorités territoriales et locales, ainsi que les mouvements associatifs et citoyens.
S’agissant de l’habitat, je lancerai un vaste programme pour la construction de 100 000 logements sur cinq ans, afin que progressivement, chaque famille sénégalaise, quels que soient ses revenus, puisse accéder à un logement décent, à un coût accessible.
La protection de notre environnement reste un défi majeur de notre temps.
J’ai initié le PSE vert, pour consacrer plus d’efforts à la sauvegarde de notre écosystème, par le reboisement et une lutte plus ferme contre la déforestation et la spéculation foncière autour des zones humides et celles à vocation agricole, notamment les Niayes.
Outre sa beauté naturelle, la zone des Niayes est un maillon essentiel de notre chaine alimentaire. Elle contribue à nourrir la nation et à générer des recettes d’exportation. Je voudrais dire solennellement que je ne laisserai pas la frénésie de la spéculation foncière détruire cette zone d’intérêt vital pour les producteurs agricoles et la nation tout entière.
Je veillerai personnellement à la protection des zones à vocation agricole sur l’étendue du territoire national.
En même temps, dans le processus d’aménagement des nouvelles zones urbaines de Diamniadio et du Lac Rose, je réitère l’attention particulière que j’accorde à la préservation de l’écosystème, en particulier la conservation du baobab, emblème de notre pays.
La réforme de l’administration est la quatrième priorité que je compte mettre en œuvre pour soutenir nos efforts vers l’émergence et le développement.
Notre administration, ancienne et rompue à la tâche, est l’épine dorsale de l’Etat. Elle en assure la stabilité et la continuité au-delà des changements de gouvernements et de régimes.
Je sais, et je m’en félicite, qu’elle recèle de ressources humaines de qualité, dévouées corps et âme à la bonne marche du service public. Tout cela est appréciable. Mais nous pouvons faire mieux.
Notre administration doit épouser les réalités de son temps et s’adapter à ses missions devenues plus nombreuses, plus diversifiées, plus complexes et donc plus exigeantes. Or, dans bien des cas, trop de routine, trop de lenteurs, trop de procédures et de formalités indues continuent d’altérer l’efficacité du service public et la compétitivité de notre économie.
Dans la nouvelle dynamique que je compte imprimer à la conduite des affaires publiques, j’ai la ferme intention d’inscrire toutes les actions de l’Etat en mode fast track. Nous l’avons déjà réussi pour des projets et initiatives majeurs. Il nous faut généraliser ces meilleures pratiques.
Quand on aspire à l’émergence et qu’on est tenu par l’impératif du résultat, l’urgence des tâches à accomplir requiert de la diligence dans le travail. Ce qui doit être fait aujourd’hui ne peut être remis à demain. Voilà le cap que j’entends fixer aux équipes qui m’accompagneront dans ce nouvel élan de réformes transformatives.
En tant qu’usagers du service public, nous attendons tous de l’administration qu’elle soit plus accueillante à notre endroit, plus diligente dans son fonctionnement et plus performante dans ses résultats.
J’engagerai donc sans tarder des réformes en profondeur, visant à simplifier et rationaliser nos structures, réformer nos textes là où c’est nécessaire, et dématérialiser davantage nos procédures et formalités administratives.
Dans la continuité du Forum national de l’administration tenu en avril 2016, il s’agit de moderniser davantage notre système administratif de façon à ce qu’il réponde mieux à ses missions régaliennes de service public et de développement.
J’appelle chaque agent de l’administration à être un acteur et un partenaire de cette mutation qualitative.
Dans le même esprit, je compte saisir l’Assemblée nationale afin qu’elle accompagne les changements dans la gouvernance de l’exécutif pour un meilleur suivi des politiques publiques.
Pour ce chantier et pour d’autres, l’ardeur de la tâche ne doit jamais tempérer notre détermination à explorer de nouveaux horizons pour mener notre pays vers plus de progrès et de prospérité.
Telle est la finalité que j’assigne à notre ambition collective de réaliser le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous.
Ensemble, mes chers compatriotes, ayons la confiance qui féconde l’action et le résultat.
Ensemble, gardons à l’esprit que cette nation qui nous rassemble sous son ombre protectrice est beaucoup plus grande que la somme de toutes nos ambitions réunies. Ensemble, restons dans le temps de l’action et continuons notre marche résolue vers le Sénégal émergent.
Ensemble, dans un monde de turbulences et d’incertitudes, restons fidèles aux générations passées et dignes des générations futures, en maintenant notre cher pays dans les eaux calmes de la paix, de la stabilité et du développement solidaire et inclusif. Notre histoire commune nous le commande.
Notre destin partagé nous le demande.
Madame, Messieurs les Chefs d’Etat, Vice-Président, et Chefs de gouvernement,
Mesdames les Premières dames,
Mesdames, Messieurs les Chefs de délégations,
Mesdames Messieurs,
Je vous remercie de votre aimable attention."
LE PRÉSIDENT DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL INSISTE SUR LE RENFORCEMENT DE L’ETAT DE DROIT
Pape Sakho a souligné mardi la nécessité d’avoir encore des ’’personnalités indépendantes et suffisamment équidistantes des parties qui pourraient se trouver en situation de conflit’’ afin de renforcer le pacte démocratique
S’exprimant lors de la prestation de serment du président Macky Sall pour un second mandat, il a insisté sur la nécessité de compter sur des ’’personnalités indépendantes et suffisamment équidistantes des parties qui pourraient se trouver en situation de conflit’’, afin de renforcer le pacte démocratique et l’État de droit.
Si l’élection présidentielle se présente comme "le moment du bilan, pour le président de la République sortant, elle constitue, également, un moment d’introspection générale au plus profond de notre +moi+ collectif et un critérium pertinent, permettant de mesurer la maturité de nos institutions républicaines, de notre conscience citoyenne, et aussi l’ancrage de nos élites politiques et intellectuelles dans ce qu’il convient d’appeler +une culture de l’État de droit+’’, a dit Pape Oumar Sakho.
Selon lui, ’’le pacte démocratique et l’État de droit supposent, en effet, un rapport positif à la loi et aux institutions, c’est-à-dire, pour reprendre le mot de François OST, une +inclination à la civilité+ républicaine".
’’Ils supposent, en outre un respect mutuel et un esprit de dépassement entre les acteurs du jeu politique, en vue de surmonter la suspicion entre adversaires politiques, afin de trouver un minimum de consensus sur les questions essentielles, notamment en matière électorale", a ajouté le président Sakho.
’’Ils supposent, enfin, la participation active à la vie de la Cité, de personnalités indépendantes et suffisamment équidistantes des parties qui pourraient se trouver en situation de conflit, pour se donner la légitimité d’arbitres ou de médiateurs impartiaux, en vue de la pacification de l’espace social et politique", a-t-il poursuivi.
De ce point de vue, ’’il semble bien que des efforts soient encore nécessaires en la matière".
L’histoire politique du Sénégal "n’a certes pas été un long fleuve tranquille’’ et a même mis parfois "en présence des adversaires irréductibles", a relevé le président du Conseil constitutionnel.
Mais ces derniers "ont cependant toujours su prendre suffisamment de hauteur, pour s’asseoir autour d’une table, afin de trouver des points d’équilibre improbables et des consensus inédits, en vue d’aller toujours plus avant dans notre longue marche sur le chemin de la démocratie".
"Force est de constater aujourd’hui, une mutation des mœurs politiques à travers la substitution au dialogue fécond, des monologues parallèles, faits d’invectives et de calomnies dans les médias et les réseaux sociaux", a-t-il noté.
Aussi "c’est fort de ce constat que le Conseil constitutionnel, malgré le caractère non public et non contradictoire de ses procédures, mais conscient que sa mission de sauvegarde de la volonté de l’électeur et de garantie de la sincérité du scrutin doit s’appuyer sur une démarche empreinte de transparence, a ouvert ses activités à la présence des représentants des candidats et à des personnalités sans affiliation connue à une entité politique (…)", à l’occasion de ses travaux consacrés à l’examen des candidatures à la dernière présidentielle du 24 février.
Cependant, a relevé Pape Ousmane Sakho, le Conseil constitutionnel "ne se faisait pas d’illusions, car la contestation principielle de la loi sur le parrainage et la confiscation du débat citoyen avaient pour conséquences logiques, la contestation de la mise en œuvre de ladite loi et, au-delà, la contestation des institutions".
Pape Oumar Sakho fait observer que les institutions "si souvent prises à partie aujourd’hui, sont pourtant celles qui, en l’espace de douze années, ont permis deux alternances démocratiques".
Il a ainsi rendu hommage aux forces de défense et de sécurité, à l’administration chargée des élections, à la Commission électorale nationale autonome, au Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), à la Commission nationale de recensement des votes (CNRV), ainsi qu’aux commissions départementales de recensement des votes et aux délégués de la Cour d’appel.
Ces différentes entités ont "encore une fois, avec discrétion et efficacité, permis aux citoyens d’exercer leur droit de vote dans un cadre organisé, transparent et sécurisé", a-t-il indiqué.
Le magistrat a de même salué "la maturité des électeurs qui, à nouveau, ont fait preuve de responsabilité et de discernement, pour la préservation de nos acquis démocratiques".
"Ces électeurs, composante anonyme et laborieuse de la société, n’ont fait ni vœu de contestation systématique, ni allégeance inconditionnelle à quelque chapelle politique que ce soit. Ils savent cependant que leur voix compte, et attendent patiemment le jour du scrutin pour exprimer leur choix. Il faut apprendre à les respecter et à compter avec eux", a-t-il dit.
Selon lui, en allant massivement aux urnes, les électeurs sénégalais "ont su préserver la paix sociale par leur comportement civique, renouvelant ainsi leur confiance aux institutions républicaines impliquées dans le processus électoral".
Pour Pape Oumpar Sakho, "le discours politique gagnerait à s’élever à la hauteur de la conscience citoyenne de ce peuple, afin que le Sénégal reflète enfin et pour toujours, l’image de la démocratie mature et apaisée qu’il est réellement".
SOUFFLES ARTISTIQUES SUR GOREE
Cette année encore Gorée a ouvert ses portes pendant 3 jours aux plasticiens, sculpteurs, photographes, designers, souwerristes, vidéastes, céramistes, architectes, bijoutiers… bref artistes de tous bords et de toute origine.
Cette année encore Gorée a ouvert ses portes pendant 3 jours aux plasticiens, sculpteurs, photographes, designers, souwerristes, vidéastes, céramistes, architectes, bijoutiers… bref artistes de tous bords et de toute origine. Au nombre d’une soixantaine, ces derniers ont fait parler leur talent et fait défiler leur imagination lors de la 12e édition de «Regards sur cours» qui du 29 au 31 mars a abordé le thème : «Contre vents et marées.» Parmi ces artistes, deux grands noms se sont approprié le Centre socio culturel Joseph Ndiaye : Soly Cissé et Camara Guèye.
Contre vents et marées, c’est le thème de la 12e édition de Gorée regards sur cours qui a été clôturée ce 31 mars. Réunissant plusieurs expositions de divers artistes, ce thème a été pour les organisateurs une manière de faire allusion au marin bravant marées et vents pour faire avancer son bateau. «Cette métaphore est particulièrement adaptée au statut insulaire de Gorée. Elle est à l’image de l’homme debout surmontant les obstacles de la vie, ce qui est le fondement même de la condition humaine», lit-on dans le dossier de presse décrivant l’évènement. Au-delà de la condition humaine, ce thème renvoie à l’image de l’artiste face à sa création, face aux défis du monde de l’art et au défi de la mondialisation. Aussi inspire-til beaucoup à l’instar de Camara Guèye qui, sur les cimaises du Centre socio-culturel Joseph Ndiaye, a accroché une dizaine de toiles peintes selon différentes techniques. Acrylique et huile sur toile, encre de Chine et acrylique sur du papier marouflé sur de la toile, Camara Guèye se sert de différentes techniques pour peindre ses personnages ou ses figures abstraites. «Cette toile est intitulée Diaar-diaar. Je parle des différents passages d’une personne de la naissance à maintenant. Il y a de bons comme de mauvais souvenirs… Ici vous voyez le portrait d’un jeune homme que je nomme Waa dji, l’homme quelconque», explique-t-il. Ailleurs c’est tout simplement des dessins de rue qui inspirent ce peintre qui aussi éprouve une grande satisfaction à participer à l’exposition phare de Regards sur cours. «La toute première exposition, c’est nous qui l’avions faite. Je suis revenu 4 fois après. Mais il y a 10 ans que je ne suis pas venu. Je suis fier et ému d’exposer à Gorée.» Au rez-de-jardin du Centre socio-culturel Joseph Ndiaye, Soly Cissé suscite lui une grande admiration du public à travers son installation qui regroupe plusieurs seaux (récipient) noirs dont des rangés renversés et d’autres déposés tels quels avec au-dessus, un miroir épousant les contours du seau. Comme une invite de l’artiste à son public de s’y mirer, d’y chercher son reflet.
34 PHOTOGRAPHIES DE LA FONDATION DAPPER
Mais au Regards sur cours, il n’y a pas que ces deux artistes qui ont fait parler d’eux à travers leurs créations. Jetant son dévolue sur la place de l’église, la Fondation Dapper a attiré l’attention en exposant à ciel ouvert 34 photographies de 15 jeunes artistes qui interrogent chacun leur monde et tissent une histoire à travers leurs clichés. Intitulée Vivre, photographie de la résilience, l’exposition de la fondation Dapper a été axée sur 4 approches : environnement, questionnement, sociale, exil. Sur ce dernier point, les clichés de Sandrin Athele dit Saan glacent le sang. Dans sa série nommée O’ndzia, celui qui vient d’ailleurs, le Gabonais traite du deuil dans l’émigration clandestine africaine à travers l’histoire d’un jeune homme qui a survécu à une traversée tragique au cours de laquelle il a perdu un proche. Sur les photos en noir et blanc de Saan, on voit ce jeune homme sous un ciel sombre, devant un mort étalé sur la plage et enrobé de papier aluminium. Devant, à côté, accroupie, toujours est-il que cette personne laisse finalement ce mort derrière lui. «Chaque position, chaque élément qui compose les photographies a été méticuleusement travaillé et anticipé pour nous renvoyer avec effroi à l’indifférence du monde face à la mort tragique de milliers d’individus», décrit-on
Et pourtant les jeunes, à l’instar de celui que Romario Lukau dit Rolook présente à l’exposition de la fondation Dapper, continuent à braver la mer, contre vents et marées pour partir en Europe. Positionné au dos de l’objectif, on voit justement sur une photo, ce jeune tenant un sac à la main, marchant torse et pieds nus sur des rochers. Se dresse devant lui, la mer. Romario Lukau dit Rolook met ainsi en scène à Kinshasa sur les rivages du fleuve Congo ce jeune homme. Il espère ainsi détruire le mythe de l’exil et pousser les jeunes à réfléchir sur leur rêve d’ailleurs et leur vision erronée de l’Europe. La question que Frédérique Binet tient à aborder contre vents et marrées, c’est la pollution à Bargny. Au centre de santé de Gorée, qui s’est mué le temps de Regard sur cours en une galerie accueillant des toiles de Madior Dieng et photographies de Frédérique Binet, il est justement question de Bargny, la ville qui résiste aux multiples assauts. «Cette petite ville située à 30 km de Dakar touchée par la pollution et l’érosion côtière voit aussi son avenir transformé entre cimenterie, centrale à charbon, port minéralier… Bargny résiste», selon l’exposant.
NDIAGA DIA DONNE DE L’ENVERGURE AU SLBC
L’international Pape Ndiaga Dia (2m07 et 32 ans), rentré au bercail après une carrière pro, renforce le secteur intérieur du Saint-Louis Basketball Club (SLBC).
Son expérience a permis à son équipe de signer une 4ème victoire d’affilée à Dakar.
Attaque : La Douane tient le haut du pavé. Elle est la seule équipe à avoir touché la barre des 80 points (88-59 contre Tamba BC). Elle n’est pas loin du record de la saison : 92 points réussis par DUC (1ère journée) et Rail (2ème journée). La performance des Gabelous ne surprend pas, car c’est l’attaque la plus prolifique du National 1 avec 66.9 en moyenne.
Défense : L’USO continue de confirmer sa solidité devant son panier (meilleure défense avec 49.9 pts en moyenne). Les hommes du coach Libasse Faye ont maîtrisé pendant 0 minutes l’AS Thiès, qui s’est contentée de 28 points (seulement). C’est le plus faible score d’une équipe depuis le début du Championnat
Ecart : C’est l’USO qui s’offre le plus gros bonus(+45). Seul le DUC a fait mieux lors de la journée inaugurale (+48). Ce capital permet aux Ouakamois de gonfler leur goal-average général et de se retrouver à la 2ème place de la poule A.
Scoring : L’excellent arrière El Hadji Nging Fall du SLBC a fait exploser le panier de la JA. Il a planté 25 points dont des shoots primés qui ont fait mal à l’équipe adverse. L’ailier-fort Bara Ndiaye (ASCVD) a failli l’égaler avec 21 points inscrits
Victoire : La Douane est invaincue depuis 8 matchs. C’est la seule équipe à avoir réussi cet enchaînement. Un record. Pour la première fois, le SLBC a accumulé 4 victoires. Sa nouvelle recrue Pape Ndiaga Dia (2m07, 32 ans) a été déterminante contre JA (69-65). L’ancien pensionnaire de SEED Academy, qui a fait le circuit universitaire des États-Unis avant de jouer en Europe, apporte de l’envergure dans le secteur intérieur des Saint-Louisiens. L’international a disparu de la Tanière après l’Afro basket 2011. À noter que HBC, lanterne rouge de la poule A, n’a toujours pas gagné.
Déplacement : Le SLBC est la seule équipe à s’être imposée sur les 6 formations qui ont joué hors de leurs bases. Tamba BC, AS Thiès, Saltigué se sont inclinés à Dakar. Tout comme Mermoz à Louga et Rail à Saint-Louis.
Classement : La Douane domine la poule A où la JA a chuté de la 2ème à la 5ème place. Le DUC, malgré la défaite contre l’ASCVD, garde la tête de la poule B. Les leaders sont à une victoire des play-offs
Avis technique : «J’ai toujours dit que la poule B est difficile. Cela se voit dans le jeu. Aucune équipe n’est pas à l’abri d’une défaite. Le DUC doit faire une analyse objective (de la défaite contre ASCVD). Nous avons été nuls en défense, pas de replis, trop de fautes commises en plus des paniers faciles et lancers francs manqués. Il faut gérer la situation rapidement, continuer le travail et chercher la qualification (aux play offs)… Le niveau du Championnat est relevé. On assiste à de bons matchs. Les équipes sont de force égales. Donc, il n’y a pas de favoris» (Coach Parfait Adjivon, DUC).
Programme 11ème journée
Poule A
Vendredi 6 avril 2019
Stadium Marius Ndiaye
19h00 ASFA / JA
Samedi 7 avril 2019
À Thiès
18h00 AS Thiès / Douane
À Saint-Louis
16h30 SLBC / HBC
À Tambacounda
16h00 Tamba BC / USO
Poule B
Vendredi 6 avril 2019
Stadium Marius Ndiaye
16h00 SIBAC / UGB
17h30 DUC / Louga BC
À Rufisque
16h30 Saltigué / Mermoz
À Thiès
16h30 Rail / ASCVD
Alexis DACOSTA
SALTIGUÉ MEILLEURE DÉFENSE, ASCVD NOUVEAU LEADER
Malgré une saison très compliquée (2 victoires, 9 défaites), Saltigué est sorti de la 11ème journée du National 1 féminin de basket avec la palme de la meilleure défense face au Jaraaf
Attaque : Comme lors de la précédente journée, DUC a marqué 69 points. Un rendement qui lui permet de remporter la palme de la meilleure attaque de cette journée. Les Duchesses n’avaient plus brillé dans cet exercice depuis la 7ème journée face à l’UGB (70-36). Pour ce 11ème tour, l’ISEG a presque fait pareil devant l’USEPT avec 68 points inscrits. L’UGB s’est aussi illustrée en marquant 64 points face à Flying star. C’est la 2ème fois que l’UGB dépasse la barre des 60 points après le succès sur USEPT (70-39, 5ème j.). Meilleure attaque du Championnat, SLBC n’a pas atteint 50 points
Défense : Les Rufisquois ont réalisé une belle prouesse en dominant le Jaraaf. En plus, Saltigué a stoppé les «Vert-Blanc» à 34 points et termine meilleure défense de la journée. L’ASFO a aussi tenu Bopp à 36 points
Ecart : +16, c’est le bonus obtenu par ISEG sur USEPT (52-68). C’est le plus gros écart lors de cette journée. UGB et Saltigué ont obtenu +14, respectivement, sur Flying star et Jaraaf. De manière générale, les écarts entre les différentes formations n’ont pas été énormes.
Scoring : L’intérieure de DBALOC, Absa Diaw, a laissé son empreinte sur la rencontre contre la JA (62-56) en inscrivant 17 points. Sa coéquipière Ndèye Wathie a aussi été performante avec 16 points
Victoire : L’ASCVD (1ère , 22 pts) confirme son excellent début de saison en s’imposant devant le SLBC (52-47). Une victoire qui lui permet d’occuper seule la tête du classe- ment à une longueur de sa victime du jour. L’équipe de la municipalité de Dakar est la seule invaincue après 11 journées. La seconde victoire du Saltigué sur le Jaraaf (48-34) est aussi à noter. Les Rufisquoises n’avaient plus gagné depuis la 1ère journée
Déplacement : Cinq (5) équipes étaient en déplacement pour cette journée, deux (2)sont rentrées avec la victoire. DUC est allé s’imposer à Mbour BC (58-69) et ISEG a dominé l’École polytechnique de Thiès (52- 68). SLBC, Jaraaf et Flying star se sont inclinés, respectivement, devant ASCVD (52-47), Saltigué (48-34) et UGB (64-50).
Classement: LeNational 1 féminin connaît un nouveau leader à l’issue de cette 11ème journée. L’ASCVD dé- loge le SLBC du fauteuil qu’il occupait depuis la première journée. Le bas du tableau reste inchangé avec JA, Saltigué et Flying star
Avis technique : «Par rapport aux matchs que j’ai regardés, les filles ont beaucoup progressé sur le plan de l’agressivité, de la détermination et de la concentration, surtout en défense. Pour le choc entre ASCVD et SLBC, Ville de Dakar est rentrée dans le match avec beaucoup d’agressivité et de détermination, l’envie de rester invaincue. Grâce à leur défense, elles ont posé des problèmes à l’équipe saint-louisienne. Les deux équipes ont montré de très belles choses durant ce week-end. À part ASCVD, SLBC, DUC, ISEG, toutes les autres équipes se valent» (Coach Mamadou Guèye «Pa Bi», Douane).
Programme 12ème journée
Mardi 2 avril 2019
Stadium Marius Ndiaye
16h30 Flying star / Mbour BC
18h15 Bopp / Saltigué Mercredi
3 avril 2019
Stadium Marius Ndiaye
16h00 DUC / USEPT
17h30 JA / Jaraaf
19h00 ISEG / ASCVD
À Saint-Louis
15h30 UGB / ASFO
17h15 SLBC / DBALOC
HABIB DIALLO EGALE DIAFRA ET TALONNE FAMARA
À nouveau buteur lors du succès de Metz contre Lorient (2-1), Habibou Diallo en est désormais à 20 réalisations.
Il égale ainsi Diafra Sakho qui avait marqué autant de buts en 2013-2014. Et n’est plus qu’à une longueur de Famara Diédhiou, auteur de 21 buts en 2015-2016 à Clermont Foot.
Comme l’ont été ses compatriotes Jules François Bocandé, Papiss Demba Cissé et Diafra Sakho, Habib Diallo est vraiment le buteur providentiel du FC Metz cette saison. L’attaquant sénégalais a encore frappé lors du succès de Metz contre Lorient (2-1), en match de la 30ème journée de la Ligue 2 française. Buteur à la 30ème mn sur penalty, il a permis aux Grenats de consolider leur position de leader avec 64 points, soit 8 de plus que leur poursuivant direct, Brest (2ème , 56 pts). Le joueur formé à Génération Foot a ainsi inscrit son 20ème but de la saison et partage la tête des meilleurs artificiers de la L2 avec 20 réalisations
DIAFRA SAKHO : 20 BUTS EN 2013-2014
En marquant son 20ème but de la saison, Habib Diallo arrive au niveau de Diafra Sakho. L’ancien joueur de West Ham avait été le principal artisan de la montée de Metz en L1 en marquant la bagatelle de 20 buts lors de la saison 2013-2014. Mais, s’il avait eu besoin de 37 rencontres pour inscrire autant de buts, Habib Diallo a fait trembler les filets adverses 20 fois en 29 apparitions. Diafra avait terminé à la 3ème place des meilleurs artificiers de l’antichambre de la Ligue 1 française derrière Duhamel et Delort qui avaient inscrit chacun 24 buts. Après cette brillante saison, le joueur formé à Génération Foot décrochera sa première sélection avec le Sénégal et un contrat à West Ham
PAPISS DEMBA CISSE : 15 BUTS EN 2008-2009
La carrière de Papiss Demba Cissé avait aussi été lancée grâce à ses performances à Metz. Lors de la saison 2008-2009, le joueur aussi passé par Génération Foot s’était imposé comme le meilleur atout offensif des Grenats. en 37 apparitions pour 33 titularisations et un temps de jeu de 2950 minutes, l’attaquant sénégalais avait fait trembler les filets à 15 reprises. À égalité avec le Colombien de Montpellier Victor Hugo Montano, il n’avait été devancé au classement des meilleurs buteurs que par Grégory Thill, auteur de 18 réalisations avec Boulogne. Malgré les buts de son attaquant fétiche, Metz, 4ème, n’avait pu décrocher la montée. Papiss Cisse, quant à lui, ira de l’avant puisqu’ils ‘engagera à Fribourg en Bundesliga allemande où il fera ses preuves avant de briller à Newcastle.
FAMARA DIEDHIOU : 21 BUTS EN 2015-2016
Parmi les Sénégalais qui ont eu à évoluer en Ligue 2 française, Amara diédhiou reste le plus prolifique sur une saison. Avec Clermont foot en 2015-2016, l’actuel attaquant avait réussi la prouesse de terminer en tête des meilleurs buteurs avec 21 buts. Grâce à ses réalisations, le FC Metz s’était vu promu en première division avec une 3ème place derrière Nancy et Dijon. Comme pour Papiss Demba Cissé ou encore Diafra Sakho, ses prestations ont suscité la convoitise d’autres formations. il signera finalement à Angers avant de traverser la Manche pour rejoindre l’Angleterre et le club de Bristol. Mais, si Famara diédhiou avait marqué 21 buts en 36 matchs dont 34 titularisations, Habib Diallo a eu besoin de 29 matchs dont 22 titularisations pour en mettre 20. Alors qu’il reste encore 8 journées à disputer en Championnat, Diallo a largement le temps d’établir le record de buts d’un Sénégalais sur une saison en Ligue 2.
LA FSF EMPOCHE 100 MILLIONS
Une somme de 200 mille dollars (100 millions de FCFA) est octroyée à chaque sélection qualifiée pour le tournoi final qui se tiendra en Égypte, du 21 juin au 19 juillet.
La qualification à la prochaine CAN 2019 a des retombées financières pour la Fédération sénégalaise de Football (FSF). Une somme de 200 mille dollars (100 millions de FCFA) est octroyée à chaque sélection qualifiée pour le tournoi final qui se tiendra en Égypte, du 21 juin au 19 juillet.
Les efforts des Lions pour décrocher une troisième qualification de suite pour la Can 2019 ne seront pas vains. Comme la Fifa, qui avait octroyé un peu plus de 7 milliards FCFA pour la qualification du Sénégal au dernier Mondial russe, la Confédération africaine de Football va en faire de même pour le tournoi continental, qui se tiendra en Egypte du 21 juin au 19 juillet. «Une somme de 200 000 dollars (100 millions FCFA) sera octroyée. Cette somme est le quote-part alloué par la CAF à tous les pays qualifiés», apprend-on. Une manne symbolique qui ne devrait pas servir à grand-chose pour la préparation de l’équipe nationale en vue de cette compétition.
À moins de l’utiliser pour payer les primes de participation. D’ailleurs à la Can 2017, les Fédéraux avaient payé, en termes de primes, 4 millions FCFA à chacun des 23 joueurs qui étaient sélectionnés.