Ibrahima Ndiaye Chita a senti la terre s’écrouler sous ses pieds en apprenant la mort du 2e gardien de l’Equipe nationale de Beach soccer, Abdoul Karim Samba, victime d’un malaise après s’être entraîné avant hier. «Je n’ai pu contenir mon émotion.
Je n’ai pu retenir mes larmes en apprenant le décès de Abdou Karim Samba», a réagi le manager de l’Equipe nationale de Beach soccer, après avoir assisté hier à l’enterrement au cimetière de Yoff de Abdou Karim Samba qui évoluait au Beach Foot Association (Bfa) dont le président n’est autre que Chita
Ayant guidé les premiers pas du défunt portier international dans l’univers du Beach soccer qu’il a intégré depuis deux ans, Chita souligne que «Abdoul Karim Samba est quelqu’un très bien éduqué et très attentif aux critiques que je lui faisais. Il incarnait l’avenir en tant que gardien international de l’Equipe de Beach soccer. C’est quelqu’un qui savait jouer avec ses pieds. Et en Beach soccer, le premier relanceur c’est le gardien. Son père me l’avait confié. Sa mort constitue une grosse perte. Feu Abdou Mbaye, qui jouait à Ouakam et à Yoff, est son grand père», informe l’ancien international de football.
Après avoir été recalé lors de la dernière Can par le staff technique national qui l’a sanctionné pour avoir joué les Navétanes, Abdou Karim Samba a été réhabilité en faisant partie des joueurs choisis pour défendre les couleurs nationales à la Coupe du monde aux Bahamas. C’est la seule compétition disputée par ce gardien de 25 ans arraché à l’affection des siens et qui avait disputé le match de poule contre la Suisse en suppléant le titulaire Al Seyni Ndiaye suite à son exclusion. Avant de disputer son premier match en tant que titulaire en quart de finale de la Coupe du monde contre l’Italie. «C’est un garçon qui ne se décourageait jamais», témoigne notre interlocuteur.
Les conclusions de l’autopsie révèlent une «mort naturelle», selon le manager des Lions qui dit que Abdou Karim Samba avait réussi à convaincre de son talent en si peu de temps dans les buts de Bfa.
LE SERMON DE PAPE OUMAR SAKHO
Le président du Conseil constitutionnel n’a pas dérogé à la règle des discours qui seront inscrits dans la page d’histoire des prestations de serment - Il n’a pas dit que les Sénégalais sont fatigués, mais a quand même appelé à «un moment d’introspection»
Il était attendu, comme nous l’écrivions dans notre édition d’hier. Le président du Conseil constitutionnel n’a pas dérogé à la règle des discours qui seront inscrits dans la page d’histoire des prestations de serment. Il n’a pas dit que les Sénégalais sont fatigués, mais a quand même appelé à «un moment d’introspection». Dans cette salle du Centre des expositions de Diamniadio, Pape Oumar Sakho a fait valoir une voix claire, une diction correcte, un ton solennel. Parfois dans le sens d’un rappel à l’ordre aux politiques de façon générale, des allusions à l’opposition qui critique la gestion du parrainage, une leçon sur les enjeux démocratiques, économiques, sociaux, de sécurité… Macky Sall a prêté serment. Pape Oumar Sakho a prêté… sermon.
«Cette consultation électorale n’a donné lieu à aucune contestation»
«Le 24 février 2019, à l’issue du premier tour de scrutin de l’élection présidentielle, vous avez recueilli 2 555 426 voix, soit plus de 58% des suffrages exprimés, ce qui vous a permis d’obtenir la majorité absolue requise pour être élu au premier tour. En vous réélisant avec cette forte majorité, dans un scrutin marqué par un taux de participation rarement égalé, plus de 66% des électeurs ayant accompli leur devoir civique, le Peuple sénégalais souverain vous a renouvelé sa confiance. Cette consultation électorale, qui s’est déroulée dans des conditions de transparence telles qu’il n’a été relevé aucun fait ni aucune irrégularité de nature à altérer la sincérité et la crédibilité du scrutin, n’a, du reste, donné lieu à aucune contestation. En conséquence, le Conseil constitutionnel, en application de l’article 35 de la Constitution, vous a proclamé élu président de la République.» «En cette journée du 2 avril 2019, dans cette séance publique et solennelle, le Conseil constitutionnel, conformément à l’article 37 de notre Loi fondamentale, va recevoir votre serment et vous installer dans vos fonctions. Par cette cérémonie rituelle, il vous incombe de prendre un engagement à la fois juridique et moral, celui de tout mettre en œuvre pour la réalisation des rêves de bonheur, de prospérité, de justice et de sécurité de vos concitoyens. Vous êtes appelé à prendre cet engagement dans un contexte mondial où même les vieilles démocraties sont en proie à une crise profonde des valeurs républicaines, à travers la résurgence des idéologies obscurantistes et extrémistes, qui ont fini de décomplexer le discours suprématiste racial, le repli identitaire et l’intolérance religieuse. Vous êtes aussi appelé à prêter ce serment dans un contexte africain encore marqué par l’instabilité politico-militaire, l’extrémisme violent et les conflits ethnico-religieux, et dans un
contexte national où des clivages de tous ordres se font jour.»
«Vous avez assurément pris la mesure de l’ampleur de la tâche, puisqu’après sept années à la magistrature suprême, vous avez décidé de vous présenter à nouveau devant vos concitoyens avec, comme principal argument, vos réalisations et votre vision de l’avenir déclinée dans le «Plan Sénégal Emergent». En vous renouvelant leur confiance, vos concitoyens ont, pour le moins, validé votre bilan et adhéré à votre projet de société. Le Conseil constitutionnel vous exprime, par ma voix, ses très chaleureuses et sincères félicitations. Le Sénégal vient encore une fois, à travers ce processus électoral, de marquer son attachement aux valeurs démocratiques qui constituent les fondements de la République. Cependant, si l’élection présidentielle est, comme indiqué tantôt, le moment du bilan, pour le président de la République sortant, elle constitue, également, un moment d’introspection générale au plus profond de notre «moi» collectif et un critérium pertinent, permettant de mesurer la maturité de nos institutions républicaines, de notre conscience citoyenne, et aussi l’ancrage de nos élites politiques et intellectuelles dans ce qu’il convient d’appeler «une culture de l’Etat de droit.»
«Trouver un minimum de consensus sur les questions essentielles, notamment en matière électorale»
«Le pacte démocratique et l’Etat de droit supposent, en effet, un rapport positif à la loi et aux institutions, c’est-à-dire, pour reprendre le mot de François OST, une «inclination à la civilité» républicaine. Ils supposent, en outre un respect mutuel et un esprit de dépassement entre les acteurs du jeu politique, en vue de surmonter la suspicion entre adversaires politiques, afin de trouver un minimum de consensus sur les questions essentielles, notamment en matière électorale. Ils supposent, enfin, la participation active à la vie de la Cité, de personnalités indépendantes et suffisamment équidistantes des parties qui pourraient se trouver en situation de conflit, pour se donner la légitimité d’arbitres ou de médiateurs impartiaux, en vue de la pacification de l’espace social et politique. Il semble bien que des efforts soient encore nécessaires en la matière.» «L’histoire politique du Sénégal n’a certes pas été un long fleuve tranquille. Parfois, elle a, en effet, mis en présence des adversaires irréductibles. Ces derniers ont cependant toujours su prendre suffisamment de hauteur, pour s’asseoir autour d’une table, afin de trouver des points d’équilibre improbables et des consensus inédits, en vue d’aller toujours plus avant dans notre longue marche sur le chemin de la démocratie. Force est de constater aujourd’hui, une mutation des mœurs politiques à travers la substitution au dialogue fécond, des monologues parallèles, faits d’invectives et de calomnies dans les médias et les réseaux sociaux. C’est fort de ce constat que le Conseil constitutionnel, malgré le caractère non public et non contradictoire de ses procédures, mais conscient que sa mission de sauvegarde de la volonté de l’électeur et de garantie de la sincérité du scrutin doit s’appuyer sur une démarche empreinte de transparence, a ouvert ses activités à la présence des représentants des candidats et à des personnalités sans affiliation connue à une entité politique. Ce choix se justifiait par le souci d’instaurer un climat apaisé, non pas au sein de la société dont la sérénité n’a jamais été prise à défaut, mais entre les différents acteurs politiques.»
«Ces institutions si souvent prises à partie aujourd’hui, sont pourtant celles qui ont permis deux al ter nuances démocratiques»
«Le Conseil constitutionnel ne se faisait cependant pas d’illusions, car la contestation principielle de la loi sur le parrainage et la confiscation du débat citoyen avaient pour conséquences logiques, la contestation de la mise en œuvre de ladite loi et, au-delà, la contestation des institutions. Ces institutions si souvent prises à partie aujourd’hui, sont pourtant celles qui, en l’espace de douze années, ont permis deux alternances démocratiques. C’est pourquoi il faut rendre hommage aux forces de défense et de sécurité, à l’administration chargée des élections, à la Commission électorale nationale autonome, au Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel, à la Commission nationale de recensement des votes, aux commissions départementales de recensement des votes et aux délégués de la Cour d’appel, pour avoir, encore une fois, avec discrétion et efficacité, permis aux citoyens d’exercer leur droit de vote dans un cadre organisé, transparent et sécurisé. C’est aussi le lieu de saluer la maturité des électeurs qui, à nouveau, ont fait preuve de responsabilité et de discernement, pour la préservation de nos acquis démocratiques.»
«Il faut apprendre à respecter les électeurs et à compter avec eux»
«Ces électeurs, composante anonyme et laborieuse de la société, n’ont fait ni vœu de contestation systématique ni allégeance inconditionnelle à quelque chapelle politique que ce soit. Ils savent cependant que leur voix compte, et attendent patiemment le jour du scrutin pour exprimer leur choix. Il faut apprendre à les respecter et à compter avec eux. En allant massivement aux urnes, ils ont su préserver la paix sociale par leur comportement civique, renouvelant ainsi leur confiance aux institutions républicaines impliquées dans le processus électoral. Le discours politique gagnerait à s’élever à la hauteur de la conscience citoyenne de ce Peuple, afin que le Sénégal reflète enfin et pour toujours, l’image de la démocratie mature et apaisée qu’il est réellement. Si cette élection du 24 février 2019 a été si particulière, c’est aussi et, peut-être surtout, parce que de nouvelles perspectives économiques semblent s’ouvrir pour notre pays. Elles en ont décuplé les enjeux et exacerbé les passions. Les Sénégalais sont conscients qu’ils entrent dans une nouvelle ère. Ils l’appréhendent autant qu’ils l’espèrent, car ils savent qu’elle sera, en fonction de ce que nous en ferons, une bénédiction ou une malédiction. L’expérience, c’est en effet ce qu’on fait de ses propres erreurs, mais c’est aussi les leçons que l’on tire des erreurs des autres. En vous faisant dépositaire de leur confiance, vos compatriotes vous confient surtout leur espoir de paix, car la paix est aux Etats ce que la santé est aux hommes : sans elle, rien n’est possible. On ne le sait, souvent, qu’après l’avoir perdue. Ils vous confient aussi leur espoir de cohésion nationale, afin que dans ce monde plein d’épines, le Sénégal reste un espace de paix d’où seraient bannis les affres de la division et la violence, sous toutes ses formes. Les Sénégalais vous confient enfin l’avenir de la jeunesse exposée au fléau de la migration clandestine, afin qu’elle ne se mue plus jamais en Argonautes des temps modernes, errant à travers déserts et océans, dans une odyssée où, elle ne rencontre que désillusion, intolérance et humiliation. Il s’agit certes d’un phénomène complexe et difficile à éradiquer, mais, s’agissant d’une question qui engage notre dignité d’Africains, le difficile, c’est ce qui doit être fait tout de suite, l’impossible devant juste prendre un peu plus de temps. Au nom du Conseil constitutionnel, je vous souhaite un paisible et fructueux quinquennat. J’associe à ces vœux Madame Marième Faye Sall, votre épouse sans la sollicitude et l’action de laquelle, votre mission n’aurait gagné qu’en complexité. A vos honorables invités, chefs d’Etat, chefs de gouvernement et éminentes personnalités, le Conseil constitutionnel exprime sa haute considération ainsi que ses remerciements, pour l’honneur et l’amitié que, par leur présence, ils font au Sénégal. A compter de ce jour et pour les cinq années à venir, il vous incombe, incarnant la Nation et symbolisant la République et ses valeurs, d’assumer à nouveau la plus haute charge de l’Etat du Sénégal. Que Dieu Le Tout-Puissant vous y aide.»
LES AXES D'UN QUINQUENNAT
Lutter contre la spéculation foncière et l’insalubrité, la construction de 100 mille logements sociaux et la réforme de l’Administration sont, entre autres, les priorités du président de la République
Lutter contre la spéculation foncière et l’insalubrité, la construction de 100 mille logements sociaux et la réforme de l’Administration sont, entre autres, les priorités du président de la République à l’aube de son second mandat.
Lutte contre la spéculation foncière et 100 000 logements sociaux
Ce n’était pas le 3 avril, mais le président de la République a annoncé ses grands axes pour ce quinquennat. Après sa prestation de serment, Macky Sall a décliné un programme de construction de 100 mille logements durant ce mandat. Son objectif est de faire en sorte que «progressivement, chaque famille sénégalaise, quels que soient ses revenus, puisse avoir accès à un logement décent, à un coût accessible». Dans le même sens, il a promis de mener une lutte «ferme» contre la spéculation foncière à Diamniadio, au Lac Rose et dans la zone des Niayes. «Je voudrais dire, solennellement, que je ne laisserai pas la frénésie de la spéculation foncière détruire cette zone (des Niayes) d’intérêt vital pour les producteurs agricoles et pour la Nation tout entière», a prévenu le chef de l’Etat.
Zéro déchet
De plus, l’amélioration d’un cadre de vie par la promotion d’un cadre décent pour tous et la sauvegarde de notre environnement constituent une des grandes lignes de la gouvernance Macky II. Pour cela, le Président estime qu’«il y a urgence à mettre fin» à l’encombrement urbain, à l’insalubrité, aux occupations illégales de l’espace public et aux constructions anarchiques dans des zones inondables comme le Technopole de Dakar. «J’appelle à une mobilisation générale pour forger un nouveau Sénégal, un Sénégal plus propre dans ses quartiers, ses villages, ses villes… en un mot : un Sénégal avec zéro déchet. Je ferai prendre sans délai des mesures vigoureuses dans ce sens», a-t-il promis.
Administration plus accueillante et plus performante
En outre, Macky Sall a de nouveau déploré les lenteurs dans l’Administration sénégalaise. Pour lui, «l’Administration doit aujourd’hui épouser les réalités de son temps et s’adapter à ses missions devenues plus nombreuses, plus diversifiées, plus complexes, donc plus exigeantes». Pour cela, il a indiqué : «Dans la nouvelle dynamique que je compte imprimer à la conduite des affaires publiques, j’ai la ferme intention d’inscrire toutes les actions de l’Etat en mode fast-track. Nous l’avons déjà réussi pour des projets et initiatives majeurs. Il nous faut généraliser ces meilleures pratiques. Quand on aspire à l’émergence et qu’on est tenu par l’impératif de résultats, l’urgence des tâches requiert qu’il faille accomplir avec diligence le travail qui nous attend. Ce qui doit être fait aujourd’hui ne peut être remis à demain.»
En effet, le mode Fast-Track permet d’accélérer le planning projet, en démarrant certaines tâches avant d’autres, même si celles-ci se chevauchent et devraient normalement se concevoir en séquence. «Nous attendons de l’Administration qu’elle soit un peu plus accueillante à notre endroit et performante dans ses résultats. J’engagerai donc des réformes sans tarder, visant à simplifier et à nationaliser nos structures, réformer nos textes là où c’est nécessaire et dématérialiser nos procédures et formalités administratives», a conclu le président de la République.
PAPE OUMAR SAKHO APPELLE A LA STABILITE SOCIALE
Le président du Conseil constitutionnel a exhorté le chef de l’Etat à travailler pour un climat politico-social apaisé.
Le Conseil constitutionnel, conformément à l’article 37 de la loi fondamentale du Sénégal, a reçu hier, mardi 2 avril, le serment de Macky Sall et l’a par ailleurs installé dans ses fonctions de président de la République. A cet effet, le président du Conseil constitutionnel a exhorté le chef de l’Etat à travailler pour un climat politico-social apaisé.
«Le discours politique gagnerait à s’élever à la hauteur de la conscience citoyenne de ce peuple, afin que le Sénégal reflète enfin et pour toujours, l’image de la démocratie mature et apaisée qu’il est réellement», telle est la recommandation du président du conseil constitutionnel, Papa Oumar Sakho à l’endroit du président Macky Sall. Un souhait qu’il a émis hier, mardi, pendant la cérémonie de prestation. Pour le magistrat, c’est aussi le lieu de saluer la maturité des électeurs qui, à nouveau, ont fait preuve de responsabilité et de discernement, pour la préservation des acquis démocratiques du Sénégal.
Revenant sur le pacte démocratique et l’État de droit, le magistrat a évoqué qu’un respect mutuel et un esprit de dépassement entre les acteurs du jeu politique, en vue de surmonter la suspicion entre adversaires politiques, afin de trouver un minimum de consensus sur les questions essentielles, notamment en matière électorale, s’imposent. Toujours dans cette dynamique, l’homme de droit a estimé que la participation active à la vie de la Cité nécessite aussi des personnalités indépendantes et suffisamment équidistantes des parties qui pourraient se trouver en situation de conflit, pour se donner la légitimité d’arbitres ou de médiateurs impartiaux, en vue de la pacification de l’espace social et politique. « Il semble bien que des efforts soient encore nécessaires en la matière, car le Sénégal vient encore une fois, à travers ce processus électoral, de marquer son attachement aux valeurs démocratiques qui constituent les fondements de la République» a avancé le magistrat Sakho.
Et de renchérir : « L’histoire politique du Sénégal n’a certes pas été un long fleuve tranquille. Parfois, elle a, en effet, mis en présence des adversaires irréductibles. Ces derniers ont cependant toujours su prendre suffisamment de hauteur, pour s’asseoir autour d’une table, afin de trouver des points d’équilibre improbables et des consensus inédits, en vue d’aller toujours plus avant dans notre longue marche sur le chemin de la démocratie».
Les mises en garde
Lors de cette prestation de serment, le magistrat n’en a pas moins averti le président Sall : « En vous faisant dépositaire de leur confiance, vos compatriotes vous confient surtout leur espoir de paix, car la paix est aux États ce que la santé est aux hommes : sans elle, rien n’est possible. On ne le sait, souvent, qu’après l’avoir perdue». Et de poursuivre : « ils vous confient aussi leur espoir de cohésion nationale, afin que dans ce monde plein d’épines, le Sénégal reste un espace de paix d’où seraient bannis les affres de la division et la violence, sous toutes ses formes». Qui plus est, dira-t-il par ailleurs, « les Sénégalais vous confient enfin l’avenir de la jeunesse exposée au fléau de la migration clandestine, afin qu’elle ne se mue plus jamais en Argonautes des temps modernes, errant à travers déserts et océans, dans une odyssée où, elle ne rencontre que désillusion, intolérance et humiliation ». Face à cette situation, le magistrat a soutenu qu’il s’agit certes d’un phénomène complexe et difficile à éradiquer, mais quand il s’agit d’une question qui engage la dignité d’Africains, « le difficile, c’est ce qui doit être fait tout de suite, l’impossible devant juste prendre un peu plus de temps ».
LES ATTENTES DU TROISIÈME AGE VIS-À-VIS DE MACKY
Malgré une chaleur de plomb et des mesures de sécurité draconiennes, les militants de BBY ont tenu à accueillir, aux abords du Palais, le Président Macky Sall qui devait prêter serment au Centre des expositions de Diamniadio
Le Président Macky Sall a prêté serment hier en vue d’entamer son second mandat. Après son investiture à Diamniadio, il a été accueilli en grande pompe au Palais de la république par les militants de la coalition Benno Book yakaar (Bby) parmi lesquels on a relevé beaucoup de personnes du troisième âge. Toutefois, elles en ont profité pour fait part de leurs doléances.
Malgré une chaleur de plomb et des mesures de sécurité draconiennes, les militants de Bby ont tenu à accueillir, aux abords du Palais, le Président Macky Sall qui devait prêter serment au Centre des expositions de Diamniadio. Et parmi ces inconditionnels du chef de l’Etat ayant fait le déplacement, figurent de nombreuses personnes du troisième âge comme Adji Aminata Ndiaye, une sexagénaire venue de Grand-Mbao dans la lointaine banlieue dakaroise.
Positionnée juste derrière les grilles de protection installées par les forces de sécurité, la vieille dame ne tarit pas d’éloges à l’endroit du Président Macky Sall qui, selon elle, a été réélu grâce à ses nombreuses réalisations dans le pays. Elle déclare à qui veut l’entendre que le N°1 des apéristes a beaucoup fait dans la banlieue dakaroise. Abondant dans le même sens, Adji Aida Guèye, malgré ses soixante piges, à tenir à faire le déplacement pour manifester son attachement au chef de l’Etat qui a été d’un grand apport dans sa vie. «C’est lui qui m’a permis d’effectuer le pèlerinage à la Mecque. A mes yeux, c’est quelque chose de grandiose et je ne le remercierai jamais assez pour cela», souligne cette léboue venue de Mbao. Toutefois, elle exhorte le président de la République à aider les populations de Mbao à dessécher le marigot qui se trouve dans leur quartier. «Car, même en dehors de l’hivernage, nos maisons sont inondées à cause de ce marigot», dit-elle avant de rappeler au Président Macky Sall ses engagements à l’endroit des jeunes qui sont sans emploi. De l’avis de Ndèye Comba Mbergane venue de Zac Mbao, le Président Macky Sall doit élargir l’octroi des bourses familiales. «Depuis que mon mari est décédé, personne ne me vient en aide et je vis en location à Grand Mbao», renseigne-t-elle avant de plaider pour le rajeunissement de la classe dirigeante du pays. «Il y a des hommes politiques qui sont la depuis Senghor, Galandou Diouf et Mamadou Dia», dit-elle.
Vendeuse de couscous aux Parcelles Assainies, la dame Ndèye Ngoné Guèye explique son amour pour l’ancien maire de Fatick. «Je suis pauvre et je survis grâce à la bourse familiale octroyée par le gouvernement de Macky Sall. C’est la raison pour laquelle je le soutiens», souligne Ndèye Ngoné Guèye qui invite le chef de l’Etat à revoir à la baisse les prix de la location qui sont exorbitants pour les populations démunies.
Mame Lika Sidibe présente sa revue de presse du 3 avril 2019.
MACKY SALL PREND UN NOUVEAU DEPART
Président réélu au premier tour avec 58, 26% lors de l’élection présidentielle du 24 février dernier, il a prêté serment hier, mardi 2 avril, devant les sept juges constitutionnels lors d’une audience solennelle du Conseil constitutionnel
Macky Sall a été officiellement installé dans ses fonctions de président de la République du Sénégal pour un second mandat de cinq ans. Président réélu au premier tour avec 58, 26% lors de l’élection présidentielle du 24 février dernier, il a prêté serment hier, mardi 2 avril, devant les sept juges constitutionnels lors d’une audience solennelle du Conseil constitutionnel délocalisée au Centre des expositions à Diamniadio.
C’est parti ! Macky Sall, nouvellement réélu au premier tour avec 58, 26% lors de l’élection présidentielle du 24 février dernier, a officiellement entamé son second et dernier mandat de cinq ans à la présidence de la République du Sénégal. Hier, mardi 2 avril, le candidat de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar a renouvelé son serment devant les sept juges du Conseil constitutionnel lors d’une cérémonie de prestation de serment. Tenue au Centre d’exposition de Diamniadio, cette cérémonie de prestation de serment a réuni plusieurs personnes dont au moins dix-huit chefs d’Etat Africains, une cinquantaine de délégations et la plupart des officiels sénégalais. Invité à prendre la parole par le président du Conseil constitutionnel, Pape Oumar Sakho, après lecture par le greffier en chef de la haute juridiction de la décision du Conseil constitutionnel relatif à la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle du 24 février dernier, Macky Sall a juré d’observer comme de faire observer les dispositions de la Constitution et des lois.
«Devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité territoriale et l’indépendance nationale, de ne ménager enfin aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine.», a-t-il déclaré devant les membres du Conseil constitutionnel. Il faut souligner que, pour marquer le caractère solennel de cette audience du Conseil constitutionnel délocalisée au Centre des expositions à Diamniadio, les autorités ont fait reproduire le même décor que celui de la Cour suprême à l’emplacement réservé aux membres du Conseil constitutionnel. Il a été également interdit à toutes les personnes présentes dans la salle des actes d’approbation ou de désapprobation durant la cérémonie ainsi que l’usage de téléphone portable sous peine d’une exclusion de la salle par les éléments de la Gendarmerie nationale.
A l’issue de la prestation de serment du président Macky Sall, le président du Conseil constitutionnel, avant de lever la séance, a profité de cette audience solennelle, comme cela a été le cas en 2012 avec son prédécesseur, Cheikh Tidiane Diakhaté, pour se prononcer sur la situation nationale dans un discours aux allures d’interpellation du chef d’Etat sur les enjeux de son nouveau mandat mais aussi de la classe politique. La deuxième partie de cette cérémonie qui a pris fin avec des honneurs militaires rendus par un détachement interarmées sous le commandement du général Cheikh Guèye, Chef d’État-major général des armées, a commencé par la décoration du président Sall, Grand maitre dans l’Ordre national du Lion par le Grand chancelier, le général de corps d’armée Meissa Niang. À son arrivée sur les lieux, le chef de l’Etat réélu et son épouse, Marième Faye Sall, ont été accueillis à leur descente du véhicule présidentiel, à l’entrée de ce grand bâtiment en forme de hangar, par le président du Conseil constitutionnel, Pape Omar Sakho, et les autres membres de la Haute juridiction. Après les salutations d’usage, le chef de l’Etat qui était habillé en costume bleu avec une cravate assortie et d’une chemise blanche immaculée et son comité d’accueil ont fait leur entrée dans le bâtiment. À l’intérieur, le chef de l’Etat a rejoint d’abord ses homologues chefs d’état qui ont le déplacement à Dakar pour assister à cette cérémonie.
Une fois dans la salle d’attente aménagée pour la circonstance, Macky Sall a tenu à serrer la main à chacun des dix-huit chefs d’Etat africains, avec de longues accolades accompagnées de larges sourires. Et c’est une fois après cette séance de salutations entre le chef de l’Etat et ses invités de marque que la délégation des chefs d’Etat a rejoint les places qui leur étaient réservées devant dans la salle où les autres invités à cette cérémonie étaient déjà installés. Quelques minutes après leur entrée dans la salle, la délégation des invités de marque du président Sall a été rejointe par les membres du Conseil constitutionnel. Une fois installé à leur place, le président Pape Oumar Sakho après avoir annoncé l’ouverture de l’audience a invité Mme Ernestine Ndèye Sanka, greffier en chef du Conseil constitutionnel à faire lecture de l’affaire appelée à l’ordre du jour de cette audience du Conseil. Après lecture, le président du Conseil constitutionnel a demandé à son vice-président, Ndiaw Diouf, d’aller chercher le président nouvellement réélu, Macky Sall, qui était dans une salle d’attente pour l’installer dans la place qui lui était réservé.
REACTIONS
AMINATA TOURE, ANCIEN PREMIER MINISTRE : «J’ai particulièrement apprécié les priorités liées à l’amélioration de notre cadre de vie...»
Je souhaite un excellent mandat au président de la République. Il a décliné ses priorités pour le Sénégal, le renforcement de ce qu’il a eu à faire au début, les 7 années passées, l’approfondissement, l’élargissement des politiques sociales. Il l’a dit, la stabilisation également de notre économie et de nouvelles priorités qu’il a annoncées. J’ai particulièrement apprécié celles liées à l’amélioration de notre cadre de vie, au désencombrement, à la discipline mais également à l’habitat, aux cent mille logements annoncés, à la priorité qu’il a donnée à la jeunesse et aux femmes. Maintenant, il ne reste plus qu’à lui souhaiter une excellente chance pour lui et pour le Sénégal.
SOULEYMANE JULES DIOP, MINISTRE DELEGUE CHARGE DU SUIVI DU PUDC : «Il a insisté sur le volet social de sa politique qui promet littéralement un Sénégal en avant»
Il y a eu beaucoup d’émotions par la présence, par la solennité et par le discours qui grandit le peuple sénégalais qui, à mon avis, nous fait faire un pas de plus dans la démocratie, dans l’évolution des institutions de notre pays mais surtout un grand moment. Le discours du Président de la République qui a insisté sur le volet social de sa politique promet littéralement un Sénégal en avant, un Sénégal émergent, un Sénégal nouveau et la poursuite de sa politique du Plan Sénégal Emergent dans sa deuxième phase en insistant sur la discipline, sur la rigueur.
DISCOURS DU CHEF DE L’ETAT : Thierno Bocoum lance l’alerte
« Le Président Macky Sall vient de terminer un discours qui assoit les bases d’un troisième mandat. Il avait une belle occasion d’exprimer toute sa motivation d’accomplir son dernier mandat. Il a plutôt préféré se projeter vers l’avenir. Ce quinquennat sera un quinquennat de combat si nous voulons retrouver notre démocratie et le respect de nos institutions. La légalité ne peut pas continuer à bousculer la légitimité, indéfiniment. C’est la voie du peuple qui doit primer sur tout ».
LES ECLAIRAGES DU PR MOUSSA DIAW ET DE BABACAR BA
De l’avis de Moussa Diaw, Pr de Science politique et de Babacar Ba du Forum du justifiable, le chef de l’Etat a prononcé un discours solennel et unificateur qui répond aux attentes du peuple sénégalais.
Le président Macky Sall a prêté serment devant Dieu et la nation sénégalaise hier, mardi 2 avril 2019. A cette occasion, de l’avis de Moussa Diaw, professeur de Science politique à l’université Gaston Berger et de Babacar Ba du Forum du justifiable, le chef de l’Etat a prononcé un discours solennel et unificateur qui répond aux attentes du peuple sénégalais. Tout en relevant que parfois, il y a un écart entre les discours et la réalité, ils appellent l’opposition à répondre à la main tendue de Macky Sall.
MOUSSA DIAW, PROFESSEUR DE SCIENCE POLITIQUE A L’UBG DE SAINT-LOUIS : «C’est un discours qui a tracé un certain nombre de pistes»
«C’est un discours solennel dans un contexte particulier de prestation de serment, c’est aussi un point important de la prise en charge de ses responsabilités à la tête de l’Etat. Il a tracé un certain nombre de pistes. Tout d’abord il a réitéré son appel au dialogue ; ensuite il a noté les points essentiels pour relever le défi pour son quinquennat, où il place les jeunes et les femmes au cœur de ses préoccupations en termes de formation et de création d’emplois et tout cela dans le cadre général du Plan Sénégal émergent. Il faut aussi noter qu’il y a des aspects importants qui ont été relevés par le président du Conseil constitutionnel. Relativement au comportement des hommes politiques, à leur discours et à la nécessité d’établir la concertation pour permettre aux deux camps de s’assoir et de discuter pour le renforcement de la démocratie.
SUR LA POSTURE DE L’OPPOSITION
Dans une démocratie, les acteurs doivent avoir une capacité de dépassement pour penser l’avenir d’un pays. La politique de la chaise vide n’a jamais été probante, et n’a jamais produit un résultat conséquent. Il faut que l’opposition puisse participer à ce dialogue. Ce qu’il faudrait maintenant, c’est voir les conditions de ce dialogue et c’est ça justement le problème. Le terme de référence de ce dialogue doit refléter les points de vue des uns et des autres c'est-à-dire les objections de l’opposition doivent être considérées et placées au cœur de la discussion. Dans un cadre de dialogue, on doit tenir compte des avis des uns et des autres et faire un rapprochement des points de vue. Mais, la majorité ne doit pas imposer les termes du dialogue. Il faut instaurer la confiance, que les gens puissent discuter et surtout penser l’avenir. Maintenant que les élections sont passées, il faut savoir tourner la page et faire de sorte à garantir les prochaines élections pour qu’il ne puisse y avoir de contestations majeures.
REFORME DE L’ADMINISTRATION ET DU SYSTEME POLITIQUE
Il a parlé de la nécessité de simplifier le travail de l’administration, de la rendre moins bureaucratique, faciliter la transmission des documents aux citoyens et cela est indispensable. Et pour cela, des mesures doivent être prises pour que l’administration puisse répondre de façon rationnelle et rapidement aux attentes des citoyens. Il faut aussi réformer le système politique sénégalais, c’est à dire penser à un autre système pour le rendre dynamique à travers des réformes qui visent à séparer les pouvoirs. Réduire le pouvoir du président de la République notamment ses rapports avec la justice, le législatif et avec l’Assemblée. Bref, il faut une redistribution des pouvoirs et aussi assainir les partis politiques au Sénégal et faire en sorte que les partis politiques soit en règle...»
BABACAR BA, FORUM DU JUSTICIABLE : «C’est un discours à la hauteur des attentes»
«C’est un discours rassembleur, unificateur, un discours qui, aujourd’hui traduit ce qu’on attend du président de la République. C’est un discours qui traduit ce que les Sénégalais attendent de nos chefs d’Etat. C’est un discours que nous apprécions à sa juste valeur. Mais, parfois, il y a un écart entre les discours et la réalité. C’est ce qu’on attendait en tout cas du président de la République, un discours à la hauteur d’autant plus qu’aujourd’hui il y avait ses homologues, les chefs d’Etat. Donc, c’est un discours que nous saluons à sa juste valeur.
APPEL RENOUVELE AU DIALOGUE
L’appel au dialogue, c’est quelque chose que nous saluons à sa juste valeur. Et je pense que le Forum du Justiciable, par rapport à l’appel que le président avait fait suite à la proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel, nous l’avions apprécié parce que c’est ça le Sénégal. Le Sénégal, c’est une seule nation. On ne peut pas le diviser. On est parti à des élections, chacun a essayé de tirer de son côté. C’est vrai qu’il y a eu des échanges de mots, mais après la proclamation des résultats, on doit s’identifier à ce qu’on appelle l’unité nationale. C’est pourquoi, quand le président de la République avait lancé ce dialogue-là, on a salué et on a même demandé aujourd’hui à l’opposition de répondre à ce dialogue. Parce que l’opposition ne peut pas continuer à faire ce qu’on appelle la politique de la chaise vide. Ne serait-ce qu’aller répondre pour entendre ce que le président va dire. Je pense que l’opposition doit répondre à ce dialogue-là et encore une fois, nous saluons le fait que le président de la République a réitéré ce dialogue parce qu’on a en besoin. Ce qui fait qu’aujourd’hui, ce serait une valeur ajouté pour le Sénégal qu’Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Issa Sall, Madické Niang viennent en tout cas apporter leur soutien au président de la République. Donc, ce dialogue-là, c’est une nécessité pour le Sénégal. Maintenant, il faudrait que ça soit un dialogue sincère. Là également, il faut le préciser, et je pense que l’appel que le président a lancé, jusqu’à la preuve du contraire, c’est un appel qui est sincère, de bonne fois parce que ça ne sert à rien également de faire un appel et que ça ne soit pas sincère.
DE LA QUESTION DES REFORMES
Je pense que la réforme de l’administration devrait même être l’une des priorités du président. Aujourd’hui, ce qui se passe au niveau de l’administration, c’est inimaginable parce que l’administration sénégalaise ne travaille pas. Ce qui se passe dans l’administration sénégalaise est inconcevable, et il faut aussi réformer pour minimiser les risques de corruption. Aujourd’hui, c’est l’administration sénégalaise qui sous-tend la bonne marche du pays. Au niveau du Forum de Justiciable, on aurait souhaité que le président apporte, dans les meilleurs délais ou bien applique le plus rapidement possible les réformes judiciaires. Et les réformes sont là. Les réformes qui se sont dégagées des Assises nationales, de la Commission nationale de réforme des institutions, mais également les réformes qui se sont dégagées du Colloque de l’Ums (Union des magistrats du Sénégal, ndlr).»
LES CONDUCTEURS INDEXENT LA REFORME DE L’HYDRAULIQUE RURALE
Face à la presse hier à Thiès, Cheikh Wagne, Président de la Fédération Nationale des conducteurs et gérants de forages du Sénégal a vivement fustigé la réforme entreprise par l’Etat du Sénégal, dans la gestion de l’hydraulique rurale.
Avec la récente réforme de l’hydraulique rurale, l’alimentation en eau du monde rural est plus que jamais problématique dans certaines zones, avec des pannes récurrentes, des suspensions de la fourniture d’électricité faute de paiement de factures». C’est l’avis de Cheikh Wagne, Président de la Fédération Nationale des conducteurs et gérants de forages du Sénégal, qui faisait hier face à la presse à Thiès.
Face à la presse hier à Thiès, Cheikh Wagne, Président de la Fédération Nationale des conducteurs et gérants de forages du Sénégal a vivement fustigé la réforme entreprise par l’Etat du Sénégal, dans la gestion de l’hydraulique rurale. Pour lui, avec cette réforme, l’alimentation en eau du monde rural est plus que jamais problématique dans certaines zones, avec des pannes récurrentes, des suspensions de la fourniture d’électricité faute de paiement de factures. La position des conducteurs, dit-il, a été constante dès le départ avec un accord parfait sur la réforme du sous-secteur de l’hydraulique rurale. Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, l’Etat du Sénégal a lancé des délégations du service public, autrement dit il a privatisé les forages sans une réelle concertation avec les acteurs, et des fermiers ont été choisis dont Aquatech pour la région de Thiès. Et depuis, le début de cette gestion, le constat est qu’il y a beaucoup de manquements. C’est ainsi que des retards de paiement de salaire sont notés pour la plupart des travailleurs, ainsi que des compressions de personnels. Il s’y ajoute un problème d’approvisionnement en carburant pour les groupes électrogènes ; ce que les anciens de l’Association des Usagers des Forages Ruraux (ASUFOR) faisaient de façon remarquable. Selon lui, en ce qui concerne les forages connectés au réseau de la Sénégal comme Mérina Dakhar, Thilor, l’électricité est régulièrement suspendue par la Sénélec, comme c’est le cas actuellement, pour faute de non paiement des factures. Pour le cas de Mérina Dakhar, révèle Cheikh Wagne, l’électricité est coupée au niveau du forage chaque deux mois. Celui de Thilor est tombé en panne pendant 21 jours et les populations ont connu toutes les souffrances du monde parce que tout simplement la société qui devait agir promptement ne l’a pas fait. De l’avis du Président de la Fédération Nationale, du temps de la gestion des ASUFOR, qui travaillaient de concert avec les conducteurs, de pareilles situations ne se sont jamais produites dans la commune de Mérina Dakhar. Pour lui, c’est parce qu’il y a un déficit d’organisation au niveau de ces fermiers, surtout Aquatech. C’est pourquoi, dit-il, « nous lançons un appel à l’Etat du Sénégal, pour qu’il prenne ses responsabilités avant que le pire ne se produise ». Il ajoute que dans cette perspective, la fédération nationale tend la main à l’Etat, pour donner des propositions concrètes afin que la réforme soit inclusive et réussie, pour le bonheur de tous. Sur les accusations des responsables d’Aquatech, faisant état d’une démarche de sabotage de certaines Asufor du processus de mise en œuvre de la réforme, Cheikh Wagne répond qu’il n’est pas au courant de telles initiatives. Pour lui, il faut aussi comprendre que quelqu’un qui a des limites dans ce genre de situation est toujours enclin à accuser gratuitement les autres. Mais, dit-il, la vérité est que si Aquatech pouvait véritablement faire grand-chose, la réforme ne serait pas aujourd’hui à ce stade dans la région de Thiès. Ce qui est constant, dit-il, est qu’Aquatech est sur pied d’œuvre depuis un an, mais c’est un échec patent. Il poursuit : « nous alertons l’Etat du Sénégal pour dire que nous sommes constants dans ce que nous disons tous les jours. Nous sommes pour la réforme du sous-secteur de l’hydraulique rurale dans sa phase de gestion. Mais dans les faits, il est maintenant clair que la décision prise par l’Etat dans ce sens n’est pas du tout la bonne car Aquatech ne parvient même pas à approvisionner les forages en carburant, ou payer les factures à temps ».
PAPE BAYE DIOP, RESPONSABLE D’AQUATECH A THIES «AUCUNE TRANSITION NE PEUT SE FAIRE DE FAÇON RÉUSSIE A 100%
Interrogé sur les récriminations de la fédération des conducteurs de forages, Pape Baye Diop, responsable d’Aquatech à Thiès, répond : « on est dans une phase de transition et la vérité est qu’aucune transition, surtout liée à un contrat avec l’Etat, ne peut se faire de façon réussie à 100%. L’Etat du Sénégal devrait faire une remise à niveau de toutes les installations, sachant qu’elles sont d’une vétusté avérée. C’est à la suite de cette mise à niveau que devrait se faire un inventaire contradictoire avant leur gestion, pendant toute la durée du contrat de 10 ans. Mais, même si l’inventaire contradictoire a été fait, il n’en est pas de même pour la remise à niveau. Nous avons pris sur nous la décision de démarrer en attendant la remise à niveau. Le résultat est que nous avons trouvé des installations dans un état assez critique pour certains cas, mais aussi des situations de fait dans le monde rural avec des abonnés sans compteurs, sans système de comptage, notamment pour les maraîchers. C’est ainsi que beaucoup de difficultés ont surgi et dès le démarrage le 1er avril 2018, des urgences se sont signalées et il fallait parer au plus pressé, notamment les forages en panne». En ce qui concerne l’électricité, il affirme qu’il y a un problème de changement de police d’abonnement car les factures sont toujours émises au nom de l’ex ASUFOR qui était une association à but non lucratif. «Nous procédons au changement de police au fur et à mesure car il y a beaucoup de forages à gérer. C’est pourquoi nous recevons souvent les factures en retard. Il y a des GIE assez réactifs qui répercutent très tôt les factures qu’ils reçoivent tandis que d’autres ne le font pas, et ne les amènent qu’après la coupure pour défaut de paiement. En tout cas, nos techniciens sont sur le terrain et nous commençons maintenant à apercevoir le bout du tunnel, sachant que la remise à niveau sonnera le véritable départ d’autant plus que la banque Mondiale a maintenant décaissé les financements et l’OFOR a lancé tous les appels d’offre pour les remises à niveau dans la région de Thiès et Diourbel.
ME MADICKE NIANG DÉNONCE UN RÈGLEMENT DE COMPTE POLITIQUE
Me Madické Niang est très amer. Il est monté au créneau pour dénoncer vigoureusement les actes antirépublicains du Premier ministre et du président de l’Assemblée nationale contre deux responsables de sa coalition.
Me Madické Niang condamne la chasse à l’homme dont ont fait l’objet deux responsables de sa coalition. Il s’agit exactement de Cheikh Abdou Ndiaye coordonnateur de la coalition Madické2019 dans la région de Louga, et de Mandiangane Fall coordonnateur de la région de Fatick. Ils ont été relevés de leurs fonctions administratives sur instructions du Premier ministre et du président de l’Assemblée nationale. Me Madické Niang dénonce ainsi l’instrumentalisation de l’État à des fins de règlement de compte politique.
Me Madické Niang est très amer. Il est monté au créneau pour dénoncer vigoureusement les actes antirépublicains du Premier ministre et du président de l’Assemblée nationale contre deux responsables de sa coalition. En effet, Mahammad Boun Abdallah Dionne et Moustapha Niasse ont respectivement relevé de leurs fonctions Cheikh Abdou Ndiaye et Mandiangane Fall pour des raisons purement politiques. Coordonnateur de la coalition Madické 2019 dans la région de Louga, le premier qui était en fonction à la Délégation Générale pour le pèlerinage à la Mecque a été limogé sur instruction du Premier ministre. Le deuxième, coordonnateur de Madicke2019 dans la région de Fatick, serait relevé de ses fonctions administratives, sur décision du président de l’Assemblée nationale. «Ces décisions politiques sont la manifestation d’une vraie chasse à l’homme qui a été lancée par le camp du pouvoir contre ces hommes de valeur dont le seul tort est leur appartenance à la coalition Madické2019. Cela prouve à suffisance que le pouvoir continue d’instrumentaliser l’État à des fins de règlement de compte politique», fulmine l’ancien ministre des Affaires étrangères. Il se dit choqué par ces actes qui violent l’Etat de droit et la démocratie. «Je condamne avec la dernière énergie ces décisions anti républicaines qui sont une violation flagrante de la liberté d’opinion garantie par notre Constitution», tonne Me Madické Niang qui estime que ces décisions sont en déphasage avec la main tendue du président de la République à l’opposition.«Ces mesures posent de sérieux problèmes au moment où une invitation au dialogue est lancée à l’opposition par le Président Macky Sall», martèle Me Madické Niang dans un communiqué reçu à «L’As».