«Les comparaisons sont flatteuses mais je sais très bien que je ne ferai jamais ce qu’il a fait», a confié à l’AFP le prodige français dans un entretien conjoint avec la légende brésilienne.
Entre les marques d’affection répétées et les sourires complices partagés, le Roi Pelé et son successeur désigné n’ont surtout cessé de s’envoyer des compliments, en marge d’un événement promotionnel organisé par la marque Hublot, mardi à Paris.
Initialement programmée au mois de novembre, votre rencontre a enfin pu avoir lieu. Comment s’est-elle passée ?
Pelé : «Tout s’est bien passé, c’était très agréable. Cela s’est passé tellement vite ! Mais j’ai eu un bon professeur à mes côtés (il se tourne vers Kylian Mbappé). Il m’a aidé pour tout (rires)!»
Kylian, auriez-vous cru cela un jour possible même dans vos rêves les plus fous ?
Mbappé : «Non, parce que pour moi, même quand j’étais petit, je me disais que cela aurait été impossible ! Jamais je n’aurais pensé le rencontrer. le football m’a donné tellement d’opportunités pour réaliser mes rêves, même ceux que je n’avais pas ou que je pensais irréalisables. Cette rencontre en fait partie, j’en suis très fier et très heureux».
Il dit que vous êtes «le nouveau Pelé». Que représente pour vous cet adoubement ?
Mbappé : «Vous le voyez comme moi, il n’y a qu’un Roi et il est là. Moi je suis juste Kylian, j’essaye de faire le maximum pour aider mon équipe, ma sélection. les comparaisons sont flatteuses mais je sais très bien que je ne ferai jamais ce qu’il a fait».
Pelé, avez-vous donné quelques conseils à Kylian pour qu’il réussisse la même carrière que la vôtre ?
Pelé : «il n’en a pas besoin. Je lui ai juste dit qu’il fallait qu’il soit un bon garçon, une gentille personne. Mais surtout de rester calme (rires)».
Kylian, si l’on considère Pelé comme le meilleur joueur de l’histoire, pensez-vous possible de devenir le meilleur joueur du XXIème siècle ?
Mbappé : « (il souffle) Vous savez lorsque pelé jouait, il ne se disait pas qu’il voulait être le meilleur joueur de l’histoire. il voulait prendre du plaisir, aider sa sélection et son club comme il l’a fait. Ce que je veux, c’est aider le Paris SG, l’équipe de France et après c’est les autres, je pense, qui diront de vous que vous êtes le meilleur. Tout le monde dit de lui qu’il est le meilleur mais si on l’est, il n’y a pas besoin de le dire. Ce n’est pas un objectif pour moi».
Pelé, que manque-t-il encore à Kylian pour devenir le nouveau roi ?
Pelé : «Tout dépendra du nombre de buts qu’il marquera ! (il s’adresse à Mbappé en anglais) Tu en es à combien là ?»
Mbappé : «quatre-vingt douze»
Pélé : «il en reste encore beaucoup alors (rires) ! les gens ont tendance à dire que les buts sont le plus important, je remercie dieu pour en avoir marqué de nombreux dans ma carrière mais il faut savoir que nous (les attaquants) avons besoin d’être bien accompagnés. Vous ne pouvez pas marquer de but tout seul, vous devez avoir besoin de bons coéquipiers. C’est très important».
Peut-il un jour atteindre comme vous la barre des 1000 buts avant la fin de sa carrière pro ?
Pelé: «Je l’espère ! Pour moi, c’est possible !»
Kylian, on vous a vu par exemple compter vos buts à l’entraîne- ment lors d’une photo publiée sur vos réseaux sociaux. Atteindre ce record, c’est un objectif ?
Mbappé : «Je pense que même si l’on compte les buts au city stade (petit terrain, ndlr), les buts à la playstation, je ne pourrai pas égaler la barre des 1000 buts ! C’est vraiment loin... on va essayer de se rapprocher du mieux qu’on peut mais je pense que j’en serai encore loin à la fin de ma carrière».
Pour y parvenir, Kylian doit-il marquer l’histoire d’un club comme Lionel Messi à Barcelone ou faire une carrière à la Cristiano Ronaldo en réussissant dans plusieurs clubs différents ?
Pelé : «dans le football actuel, c’est un peu différent de ce que j’ai connu. Cela dépend de l’argent qu’on va lui proposer, il a besoin de vivre (rires) ! C’est la grande différence aujourd’hui. pour lui, ce serait mieux de toujours jouer dans le même club car il aime son équipe mais il doit aussi prendre soin de sa vie dans le futur. Les footballeurs ont une carrière très courte donc après ils doivent penser à vivre. C’est important d’y réfléchir».
En 2018, Mbappé a été tout proche de remporter le ballon d’Or. en 2019, cela risque d’être encore un peu compliqué à cause de la Ligue des champions... estce qu’en 2020, il peut enfin tout rafler ?
Pelé : «il faut demander à dieu ! il a les qualités pour le faire mais cela dépend de lui, de beaucoup de paramètres aussi. C’est difficile de prévoir ce qu’il se passera demain». Mbappé: «il a raison, il a tout dit !»
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, DEMBA NDIAYE
POUR UNE FOIS, MONSIEUR LE PRÉSIDENT...
EXCLUSIF SENEPLUS - On vous prend au mot dans cette croisade pour la propreté de nos villes, contre les vautours fonciers qui font des razzias sur les terres de modestes sénégalais - Ne nous refaites pas le coup du Wax Waxet
« J’en appelle à une mobilisation générale pour forger l’image d’un nouveau Sénégal plus propre dans ses quartiers, dans ses villages, ses villes, en un mot un Sénégal zéro déchet ». Qui n’applaudirait pas un tel engagement ? Faut-il, vous croire vous, ou l’adage infantilisant qui voudrait que les « promesses n’engagent que ceux qui y croient » ?. Autrement dit, il y aurait d’un côté, les diffuseurs de promesses qui n’y croient absolument pas et d’un autre coté, les citoyens naïfs, pour ne pas dire idiots, qui avalent toutes les saloperies qu’on leur sert ?
« Quartiers, villages, villes (en vérité les villages sont plus propres que nos villes), zéro déchet » dites-vous ? On dit chiche ! Mais alors, commencez par fermer tous les caniveaux à ciel ouvert qui charrient détritus, saletés et maladies dans nos villes. Comment peut-on perpétuer ces ouvrages d’un autre temps et parler de villes propres ?
Ensuite, regardez bien les immondices qui squattent nos villes, nos rues et trottoirs, ce sont des sachets plastiques et autres gobelets du même genre. Pourtant, il existe une loi contre les sachets plastiques. Elle n’est pas appliquée, parce qu’en général, les affairistes qui importent ces saletés sont vos grands électeurs et autres militants.
Ah oui, il y a aussi ces engins de la mort que sont les « cars rapides » reliques, des Ndiagasylla Ndiaye et autres camions qui ne devraient absolument pas circuler, mais ils continuent de semer la mort dans nos quartiers, villages, villes et routes. Le service technique qui doit contrôler ces véhicules se limite à un service minimum, si ce n’est le billet de dix mille à la place du contrôle. Les flics et gendarmes le voient, le savent mais ne font rien, ou si, ils font quelque chose : vous prendre le billet que vous glissez dans votre permis ou autre assurance périmés. Circulez, allez tuer quelques piétons qui usent de leur droit de marcher.
Pendant la campagne présidentielle, un ou deux candidats ont fait la proposition de « un milliard, une commune (?), une ville. Et si Monsieur le président, vous faisiez vôtre cette idée mais avec quelques conditions : les maires, les chefs de quartiers (qui en général ne foutent pas grand chose), et autres « badiénous gokhs » avaient l’obligation d’employer tous et toutes leurs chômeurs (de quartiers) pour nettoyer chaque semaine leurs lieux de vie, moyennant un pécule (dix mille la journée). L’Etat se chargera des grands ouvrages (caniveaux, éclairage public, etc.), les maires du ramassage des ordures (brouettes, pelles, etc.. ). Mais, nom de Dieu, il ne faut pas ramasser les ordures dans les quartiers pour les jeter au bord de la mer ou en dehors des villes !
« Je voudrais dire solennellement, que je ne laisserai pas la frénésie de la spéculation foncière détruire cette zone d’intérêt vital.... ». Je vous signale que plus de sept villages situés entre Bambilor et le Lac rose ont été rasés, des champs détruits, morcelés, vendus à des prédateurs immobiliers. Savez-vous que vous avez signé un décret spoliant des pécheurs et des particuliers (comme moi) qui se sont saignés pendant de longues années pour un toit ou un verger ? Il s’agit de Guereo et sa lagune. Le décret dit « d’utilité publique ». Or, il s’agit d’un hôtelier, le groupe DECAMRON, qui a déjà fait main basse sur la rive gauche (coté Somone) et veut maintenant la rive droite. La lagune, comme la plage de Somone sera privatisée... Tu parles d’utilité publique ! Un hôtel ! Dont on dit que les capitaux seraient colombiens. Suivez mon regard...
Selon certaines informations, vous auriez dit « ne pas se souvenir d’avoir signé ce décret ». Pourtant, ce décret daté du 06 Février 2018 porte votre signature, celle de votre Premier ministre, du ministre de l’économie et des finances, du ministre du Budget… Alors, abrogez ce décret inique pour préserver des terres de cultures, d’habitation, de pêche et notre environnement. Vous parlez d’un « PSE-Vert pour consacrer plus d’efforts à la sauvegarde de l’écosystème par le reboisement et une lutte plus ferme contre la spéculation foncière... ». Alors arrêtez la boulimie du Groupe DECAMERON qui a déjà bouffé des milliers d’hectares de la Somone, privatisé une plage gardée par des bouledogues. Le saviez-vous ? Pourtant, il nous est venu des informations faisant état de plusieurs de vos ministres qui y séjournent à l’œil aux frais de l’hôtelier. De la à ce que certains de vos collaborateurs vous glissent un décret dans votre pile de pare feu...
Oui, pour une fois, Monsieur le président, on vous prend au mot dans ces projets de croisade pour la propreté de nos villes et quartiers, contre les vautours fonciers qui font des razzias sur les terres et terrains de modestes sénégalais avec la complicité de conseillers municipaux véreux et autres responsables de l’administration complices. Ceux-là mêmes qui croient en vos promesses et vous ont réélu. Réparez Monsieur le président les injustices. Soyez juste avant d’être généreux avec des prédateurs. Fussent-ils vos amis, vos militants. Ne nous refaites pas le coup du Wax waxet.
Pour ce marché des transferts qui va s’ouvrir au mois d’août prochain, juste après la CAN 2019, trois lions devraient alimenter de la plus belle des manières cette foire. Il s’agit de Sadio Mané, Ismaïla Sarr et Kalidou Koulibaly.
Le mercato est le moment pour se renforcer. Identifier les secteurs à booster et chercher les profils qui peuvent faire l’affaire. C’est ainsi que les clubs exploitent les rapports des scouts, envoyés écumer les différents stades européens, pour poser leur regard sur un joueur qui pourrait apporter ce petit plus à leur effectif.
Pour ce marché des transferts qui va s’ouvrir au mois d’août prochain, juste après la CAN 2019, trois lions devraient alimenter de la plus belle des manières cette foire. Il s’agit de Sadio Mané, Ismaïla Sarr et Kalidou Koulibaly.
Sadio Mané : Liverpool veut 151 milliards
L’intérêt du Real Madrid à l’égard de Sadio Mané avait fait exploser la toile ces derniers temps. dans son pays, un enthousiasme débordant a accompagné cette nouvelle. et unanimement, les observateurs ont poussé vers Madrid la pépite sénégalaise. et, les performances actuelles de Sadio Mané avec Liverpool, pour avoir marqué 17 buts en premier League en 30 matchs, confortent Zidane dans son désir de l’enrôler dans son équipe la saison prochaine. il y a une semaine, une partie de la presse occidentale avaient annoncé que Sadio Mané aurait dit «oui» à Zidane pour intégrer son «team». et hier, besoccer.com informe que Liverpool aurait alors fixé le prix de vente de Sadio Mané à 151 milliards FCFA. «Selon les dernières informations de ‘Chiringuito’, Liverpool aurait demandé au Real Madrid un total de 230 millions (151 milliards FCFA) pour le transfert de Sadio Mané, une somme que le club madrilène ne serait clairement pas prêt à mettre», écrit ce site spécialisé. Si Liverpool a placé la barre hyper haut, c’est sans doute pour décourager les Madrilènes. Mais, cela ne devrait pas suffire pour doucher les ardeurs de ZZ, qui a toujours voulu avoir Mané dans son effectif. L’international sénégalais était même parmi les priorités du Français avant son départ du banc du Real à la fin de la saison 2017-2018. «Zidane est un grand admirateur de l’attaquant de Liverpool et l’avait placé en tête de sa liste des cibles potentielles avant son départ», rappelait mirror.co.uk
Kalidou Koulibaly : Il faut débourser 98,3 milliards
Son nom est cité parmi les 5 meilleurs défenseurs du monde. Kalidou Koulibaly a démontré son talent partout sur les pelouses mondiales. Ce n’est pas pour rien que beaucoup de grands clubs se sont déjà avancés à visage découvert sur le dossier de l’international sénégalais. et, de grosses pointures sont venues frapper à sa porte. on parle de la Juventus même si son agent Bruno satin avait écarté cette possibilité tout comme l’intérêt du Psg. on note aussi les approches de Manchester United qui ne datent pas d’aujourd’hui, sans compter la récente cour que lui font le Bayern Munich, le Real Madrid et le FC Barcelone. KK pourrait avoir l’embarras de choix au moment de choisir. Il Matino annonçait que le triple vainqueur de la Champions League préparerait une révolution dans sa défense et penserait à apporter une réelle concurrence à Sergio Ramos et Raphael Varane. Cependant, son coach à Naples ne l’entend pas de cette oreille. «Les grands noms resteront, Naples ne sera pas obligé de vendre et de réaliser des plus-values. Koulibaly aussi ? Absolument, il ne bougera pas», a certifié Ancelotti. Pourtant, le président de Laurentiis a fixé le prix de vente de l’international sénégalais à 150 millions d’euros (98,3 milliards FCFA). là où les Madrilènes sont prêts à débourser 100 millions d’euros(65 milliards FCFA). le Bayer Munich préparerait également une offre de 110 millions d’euros (72 milliards FCFA) pour court-circuiter tout le monde.
ISMAÏLA SARR de 11 à 34 milliards
Après une première saison d’immersion à Rennes, Ismaïla Sarr confirme son talent dans l’effectif breton. l’ailier sénégalais est même celui sur qui compte tout le peuple breton. À lui tout seul, iso est capable de faire gagner son équipe. Accélération, vitesse, il fonce, ballon au pied. une seule issue pour le stopper, c’est de faire faute sur lui. Acheté 17 millions d’euros (soit 11,1 milliards FCFA), il pourrait jouer sa dernière année dans cette formation. des clubs plus prestigieux comme l’inter de Milan et la Roma en série A, Arsenal en premier league, Dortmund en Bundesliga sont tous à l’affût pour décrocher la timbale. un des joueurs les mieux payés avec un salaire de 110.000 euros bruts mensuels (72 millions FCFA), sarr a vu sa valeur marchande passer du simple au triple. selon une étude du Centre international d’étude du sport (Cies), en suisse, Ismaïla Sarr est le joueur le plus cher de l’effectif du stade Rennais. «À 21 ans, l’international sénégalais est une valeur montante estimée à 51 millions d’euros (34 milliards FCFA), par les chercheurs de l’Observatoire du football ; il est de loin le plus banquable de son effectif», écrit sportune.fr.
MACKY MAITRISAIT DÉCIDEMENT SON SUJET !
Selon Dr Momar Thiam, professeur en communication, si le président Sall était son étudiant, il lui aurait donné une note de 19/20
Hier, le président Macky Sall, réélu, a juré devant Dieu et la Nation qu’il va remplir fidèlement la charge de président de la République. Un serment suivi d’un excellent speech dont le fond et la forme attestent que le président Macky Sall a acquis, entre temps, une maturité en matière de communication politique. Selon Dr Momar Thiam, professeur en communication, si le président Sall était son étudiant, il lui aurait donné une note de 19/20. Rien que ça, docteur !
Devant Dieu et la nation sénégalaise, le président de la république Macky Sall a prêté serment pour un second mandat. C’était hier mardi à l’occasion d’une cérémonie solennelle d’investiture rehaussée par la présence de plusieurs chefs d’état et de gouvernements invités. après l’acte solennel, le président de la république Macky Sall s’est adressé à la nation et aux invités de marque. au-delà du discours officiel, le président de la république a fait un brillant speech, c’est-à-dire qu’il s’est adonné à un exercice oral sans notes de lecture. Une prestation qui a séduit de nombreux communicants ou experts en communication comme le professeur Momar Thiam. « Je suis vraiment frappé par la façon dont le président Macky Sall s’est adressé à l’assistance sans notes. et surtout en direct devant les médias et le monde entier jusqu’à s’en sortir brillamment » a-t-il souligné d’emblée. avec le regard d’un communicant, deux éléments forts importants ont attiré l’attention du Pr Thiam : la forme et le fond. « Pour la forme, le président Macky Sall a respecté les codes du langage et de la communication. Car il a commencé par ses invités voire ses homologues chefs d’état, sa famille, le peuple sénégalais, les membres du gouvernement etc. il a ensuite rappelé le processus électoral ayant abouti à sa réélection etc. Sans oublier ses grandes réalisations en matière de politique sociale. De même que les grands projets et autres infrastructures » décortique Dr Momar Thiam, ancien conseiller en communication du Président me Abdoulaye Wade.
S’agissant de la forme de son discours, donc, notre expert dit que le président Macky Sall a tout simplement fait l’état des lieux de manière exhaustive. et sans notes de lecture ! « Malgré cela, le président Macky Sall a réussi cette épreuve très difficile en matière de communication. C’est pour cela qu’il a attiré mon attention parce que Macky Sall était comme un professeur qui dispense un cours magistral à ses étudiants. En tout cas, il a bien réussi son oral car, à aucun moment, il n’a eu de déviation de langage ou des oublis sur la forme. Il a été un excellent orateur » tient à reconnaitre Dr Thiam. Sur le fond, notre spécialiste comme la plupart des communicants dit que le président Macky Sall s’est livré à un autre exercice c’est-à-dire le rappel des ses priorités : l’emploi des jeunes, les femmes, la préservation du cadre de vie, l’éducation, l’agriculture ou la clé de tout développement etc.… Pour le Pr Momar Thiam, ce qui a encore plus retenu son attention, c’est le plaidoyer contre l’insalubrité et l’incivisme, l’indiscipline. et surtout la croisade qu’entend lancer le président réélu contre le laxisme dans l’administration et la lenteur des procédures au niveau des services publics qui plombent notre économie. Dans la nouvelle dynamique, le président de la république Macky Sall entend faire des changements dans les affaires publiques. « Cette nouvelle ligne de conduite, je l’avais pourtant suggérée au président de la république à travers des états généraux de l’administration. Parce que notre administration a besoin de faire sa mue. et heureusement que le président Sall l’a finalement bien compris jusqu’à l’évoquer dans son discours » se félicite Dr Momar Thiam.
Note : 19/20 !
En tout cas, aussi bien sur la forme que sur le fond, le président de la république Macky Sall a bien réussi sa communication politique. Ce dans un espace aussi solennel que la cérémonie d’investiture où il s’est exprimé publiquement sur les grands chantiers de son quinquennat. et comme la communication politique désigne l’ensemble des techniques permettant de favoriser le soutien de l’opinion publique lors de l’exercice d’un mandat ou de la conquête du pouvoir, force est de constater qu’hier le président Macky Sall a convaincu son monde. et surtout le monde de la communication ! N’est-ce pas Professeur ? « En tout cas, au bout de sept ans, le président Macky Sall a acquis une maturité en matière de communication au point de se frotter à un exercice oral. et surtout en présence des télévisions du monde entier qui ne facilitent pas une telle épreuve. et pourtant, il aura réussi son oral de fort belle manière. Si c’était mon étudiant, je lui aurais attribué une note 19/20 » ajoute Pr Momar Thiam.
PAR ALASSANE KITANE
SUIS-JE ASSEZ CANDIDE POUR ENCORE CROIRE A UN SERMENT D’IVROGNE ?
Comment peut-on organiser un si grand faste après avoir organisé une élection de façon si honteuse dans un pays qui a une tradition de transparence jadis saluée par tout le monde ?
Pourquoi les peuples aiment se faire arnaquer ? Comment peut-on accorder du crédit à la prestation de serment d’un homme qui n’a jamais tenu parole ? Comment peut-on banaliser une si grande imposture dans une démocratie ? Comment peut-on organiser un si grand faste après avoir organisé une élection de façon si honteuse dans un pays qui a une tradition de transparence jadis saluée par tout le monde ?
Un des artifices le plus répandu du criminel, c’est de toujours mobiliser tout le potentiel qui sommeille en lui pour paraitre ingénu et innocent devant ses victimes et autres témoins. Après avoir exilé et emprisonné des adversaires redoutables ; après avoir exilé des électeurs (des amis résidant à Thiès ont été miraculeusement exilés à Touba pour qu’ils ne votent pas) ; après avoir permis (méprisable ségrégation d’un ministre de l’intérieur) à tous ses militants d’avoir leur carte d’électeur ; après avoir frauduleusement invalidé le parrainage de certains opposants et après avoir grossièrement triomphé d’une élection piégée, on cherche à se faire une légitimité en organisant une si grand-messe !
Peine perdue ! Rien ne sauve l’autocrate de la censure morale si ce n’est le repentir politique. Tout ce faste n’ était pas nécessaire, mais il est révélateur d’un état d’esprit : construire artificiellement la grandeur. La grandeur a ceci de fâcheux qu’elle se venge des imposteurs : elle devient toujours plus grande, même quand celui en qui elle s’incarne fait des choses simples ; symétriquement, on devient toujours plus petit lorsque, sans gradeur, on tente de grandes choses. La différence entre le spectacle clownesque et l’évènement héroïque réside dans la légitimité et l’authenticité des actes posés. Les grands hommes ne cherchent pas à entrer dans l’histoire, c’est cette dernière qui cherche à s’incarner dans leurs œuvres pour accomplir sa providence. Pour un histrion par contre, la chose est bien différente : il s’accroche aux fragiles falaises de la falsification pour instaurer le règne du faux, mais l’histoire finit toujours par les démystifier.
On ne peut pas appeler à un consensus après avoir unilatéralement brisé le consensus qui avait cours depuis 1992 et ce, dans le seul but de se faire réélire. On ne peut pas lâcher les forces de l’ordre pour étouffer toute forme de manifestation contestataire de l’opposition et la convier si malhonnêtement à une cérémonie d’essence républicaine. On me reprochera de manquer d’esprit républicain et de banaliser la prestation de serment d’un Président nouvellement réélu. Je répondrais volontiers que quand la république est inféodée à une oligarchie ou à un clan, ne pas être républicain devient une vertu cardinale pour sauver la république. Macky Sall a pris la responsabilité de rompre un consensus presque sacré sur le processus électoral, il l’a tout bonnement apprivoisé pour assouvir sa soif de pouvoir, il n’a qu’à assumer seul son choix. Les hommes de conviction continueront à se battre jusqu’à ce que le peuple comprenne suffisamment la gravité de la torpeur et de la décadence démocratique dans laquelle on l’a plongé et agisse en conséquence. Notre démocratie doit grandir au lieu de retourner en arrière, nous devons dépasser les enfantillages politiques consistant à créer artificiellement des crises pour ensuite appeler au dialogue afin de débloquer la situation : c’est du cynisme primitif très franchement.
En décidant de retourner à l’ère et aux méthodes de Diouf pour gouverner en 2012, Macky Sall a trahi, et le peuple, et les luttes politiques que nous avons menées depuis des siècles. Ce qu’on attend de lui, ce n’est pas ce dialogue folklorique et cette manie à entretenir une démagogie politique, c’est plutôt la gouvernance normale dans une démocratie normale. Briser des carrières, instrumentaliser la justice, assujettir les intuitions de financement de la femme et de la jeunesse à es calculs politiciens, faire la promotion sulfureuse de la transhumance dans le seul but de gouverner, corrompre les contre-pouvoirs, c’est avouer qu’on n’est pas républicain. Cette façon sauvage de gouverner ne peut avoir d’autres réponse que la façon sauvage de s’opposer : qu’on ne vienne donc pas, sous le couvert de la société civile, nous faire la morale.
L’EMBALLAGE, UNE PREOCCUPATION MAJEURE DES INDUSTRIES DE TRANSFORMATION
Le Sénégal ambitionne de gagner le pari de l’emballage pour soutenir les industries qui transforment des produits à pouvoir exporter en respectant les normes internationales. C’est dans ce sens que le Salon international de l’emballage s’est tenu à Dakar, du 19 au 22 mars 2019, sous la houlette de Sisemi Sénégal. Cette agence visait à mettre en relation les entreprises qui fabriquent des emballages et les sociétés de production. Les promoteurs des industries de transformation restent confrontés à d’énormes problèmes d’emballage de leurs produits et de pouvoir les exporter en respectant les normes requises.
Le directeur général du Sisemi, Maguèye Seck, par ailleurs organisateur du Salon international pour l’alimentation et l’emballage (SeneFood & SenePack), souligne qu’au Sénégal, il n’existe pas d’entreprises spécialisées dans l’emballage, notamment en verre. Les femmes transformatrices des produits locaux (sirop) sont obligées de se regrouper en centrale d’achats. Celle-ci les achète avant de les céder aux Gie parce qu’une seule structure ne peut pas, souligne-t-il, « se payer le luxe d’acheter un container d’emballages en verre ».
SeneFood & SenePack constitue, aux yeux de M. Seck, une opportunité pour les entreprises sénégalaises ou les Gie de nouer des partenariats avec des spécialistes étrangers dans ce domaine (verre). « Ce salon vise à aider nos industries qui transforment des produits à pouvoir exporter en respectant les normes internationales », ajoute-t-il. Cette initiative, la 7ème du genre, à pour but, selon lui, « de faciliter le partenariat entre les acteurs des deux secteurs (alimentation et emballage) avec comme objectif principal d’apporter de la technologie aux entreprises sénégalaises et de leur permettre de faire des joint-ventures avec d’autres partenaires étrangers ».
Pour lui, SeneFood & SenePack offre beaucoup d’opportunités au secteur privé sénégalais. La présence des entreprises étrangères spécialisées dans ce sous-secteur constitue un pas décisif pour résoudre le problème d’emballage au Sénégal. D’ailleurs, ces entreprises, déjà installées au Sénégal, exportent dans la sous-région. « Vous vous rendez compte donc qu’il s’agit d’un problème sous-régional », avance Maguèye Seck pour qui « notre pays dispose d’un potentiel qui est en train d’être exploré et exploité ». Serigne Amar, directeur d’une structure intervenant dans l’alimentation et l’emballage, prend part, pour la première fois, au Salon SeneFood & SenePack. Avec ses partenaires turques, il croit pouvoir résoudre le problème de l’emballage verre au Sénégal et à moindre coût.
Pour ce faire, il veut collaborer avec des acteurs locaux afin de leur faciliter l’acquisition de ces produits. En attendant de trouver d’éventuels partenariats, il vend les emballages en verre à un prix abordable. Dans un premier temps, il a ouvert une entreprise spécialisée dans la consommation dans la banlieue dakaroise. Sa société représente également une entreprise turque spécialisée dans l’emballage de la fabrication de bouteilles en verre destinées à la conservation des tomates, des jus locaux, etc.
L’ADAPTATION, PREMIERE EPREUVE DE L’ETUDIANT DE KAFFRINE
Nostalgiques de leurs terroirs d’origine, les étudiants du campus de Kaffrine de l’Université du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass (Ussein) éprouvent des difficultés à s’adapter à leur nouvelle vie.
Nostalgiques de leurs terroirs d’origine, les étudiants du campus de Kaffrine de l’Université du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass (Ussein) éprouvent des difficultés à s’adapter à leur nouvelle vie. Pour faire face, chacun y va avec ses recettes.
Les alentours du campus de Kaffrine de l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass (Ussein) dégagent une atmosphère vide, froide, voire glaciale. Le paysage est dégarni. Aux abords, pas la moindre demeure. L’entrée présente un aspect tout aussi pondéré. Un bus de transport « Tata » guette la sortie des apprenants. Elle est prévue d’une minute à l’autre.
A côté, de jeunes gens discutent. A l’intérieur, quelques rares étudiants, assis sur des bancs en dur, échangent sur les cours. D’autres déambulent. Il est midi passé. Le campus est presque vide. Le décor contraste avec celui surpeuplé des autres universités publiques du Sénégal. Ici, les rares étudiants trouvés sur place échangent et observent, de temps à autre, une pause, s’esclaffant parfois. L’ambiance est apparemment détendue. Au loin, un groupe palabre. Aboubacar Diop, 18 ans, en fait partie. Ce ressortissant de la région de Tambacounda est en première année de Zootechnie et Santé animale. Une aubaine pour lui, car il a toujours manifesté un intérêt particulier pour les animaux. « Je ne demandais pas mieux. J’aime la compagnie des animaux.
D’ailleurs, j’en élève chez moi. Lorsque j’ai été orienté en Zootechnie, je me suis véritablement réjoui de cela », soulignet-il, tout content. Sous l’emprise de l’euphorie, le jeune homme relègue au second plan une donne essentielle : la distance. En effet, Tambacounda, sa région d’origine, et Kaffrine, son lieu d’orientation, sont séparées de 213 kilomètres. Une fois sur place, le nouvel étudiant vit le dépaysement. « Les deux premiers jours étaient particulièrement difficiles. Je ne connaissais personne, je me débrouillais seul », confie-t-il. Au troisième jour, il rencontre celui qui, depuis, est devenu son « inséparable camarade ». Souleymane est son nom. A notre passage, les deux jeunes étaient assis côte à côte. Parmi les centaines d’étudiants orientés au campus de Kaffrine de l’Ussein, rares sont ceux qui sont originaires du terroir. La majorité est confrontée au dépaysement. Certains tentent de positiver cette nouvelle situation en exploitant les canaux d’intégration. Amadou, âgé aussi de 18 ans, est originaire de la région de Matam. Il conte sa petite mésaventure : « Quand j’ai débarqué, je me suis senti perdu, je me cherche encore ».
Tout le contraire d’Aboubacar qui a déjà réussi à tisser des relations à Kaffrine. « Mon père m’avait recommandé un de ses amis qui m’a accueilli dans sa maison dès mon arrivée », dit-il. Hélas, l’environnement n’est pas à son goût. Mais, avec la chambre qu’il a pu trouver avec certains camarades étudiants au quartier Diamaguène, notre interlocuteur s’adapte de mieux en mieux dans sa nouvelle vie. Pour d’autres pensionnaires de ce campus, étudier loin de chez soi, c’est quitter son environnement familial, des amis et des proches. « C’est une rupture qui est difficile à supporter, surtout à l’occasion de certains évènements marquants, tels que les cérémonies familiales, où tous les parents se retrouvent. Mais, nous sommes tenus d’admettre la nouvelle réalité et de faire avec », explique Diarra qui vient, lui, de Guinguinéo.
Des amicales pour promouvoir la solidarité estudiantine
Pour venir à bout de la solitude, des étudiants se forment en amicales et louent une maison entière, informe Aliou Niome, originaire de Saint-Louis. Cet étudiant en Anthropologie et Développement rural est membre de l’Amicale des étudiants ressortissants de Saint-Louis. Leur structure compte plus d’une centaine de membres. L’objectif de ces amicales est de faciliter la cohésion sociale et la solidarité estudiantine et de combattre la passivité. « Nous bannissons l’isolement et restons en bloc dans un esprit d’enracinement et d’ouverture », raconte Aliou. La même organisation est rencontrée chez les autres ressortissants des régions. Awa Kane, 20 ans, inscrite en première année de Communication, partage aussi son logement avec une copine. D’ailleurs, habiter à deux est considéré même comme un confort pour nombre d’étudiants du campus, confirme Samba, étudiant en Agroalimentaire. « Je m’entends bien avec ma co-locatrice, c’est l’essentiel », fait savoir Awa. Signalons que ces étudiants bénéficient de l’appui financier de leurs parents pour pouvoir louer des chambres.
APPEL D’OFFRES CIVIQUE
La convocation d’une « mobilisation générale » pour forger « l’image d’un Sénégal nouveau », un Sénégal plus propre dans ses quartiers, ses villages, ses villes, et l’appel d’offres civique au projet d’un Sénégal « zéro déchet » lancés par le président Ma
La convocation d’une « mobilisation générale » pour forger « l’image d’un Sénégal nouveau », un Sénégal plus propre dans ses quartiers, ses villages, ses villes, et l’appel d’offres civique au projet d’un Sénégal « zéro déchet » lancés par le président Macky Sall, au moment de sa première adresse à ses compatriotes à l’orée de son deuxième mandat, font partie des préalables à « l’accélération » annoncée des réformes pour articuler les acquis du premier mandat à la phase II du Pse.
Plus que tous les indicateurs économiques, son histoire, le talent de ses artistes, sa puissance diplomatique et militaire ou son rayonnement culturel, le cadre de vie est un baromètre fiable de la confiance qu’un pays a de lui-même. Prendre soin de soi-même, de ses alentours, s’aimer sans narcissisme, vouloir le meilleur pour soi-même et pour ses appartenances, prétendre à mieux, avoir l’ambition de « grandir » sont des signes indéniables de confiance. Or, pour reprendre Emile de Girardin, cette confiance, « elle s’acquiert, elle ne se demande pas : qui la mérite n’a pas besoin de la demander ».
Introspection donc… Le ton martial du président Macky Sall au moment d’évoquer « la troisième priorité » de son quinquennat – cadre de vie, habitat décent, sauvegarde de l’environnement, répression de la spéculation foncière – et sa promesse de prendre sans délai « des mesures rigoureuses » dans ce sens, dans un contexte particulier de forte audience internationale devant un parterre de chefs d’Etat, laissent deviner que la séquence qui a débuté hier, pour cinq ans, aura vraisemblablement sa part de coercition, son exigence de rigueur et ses impératifs de discipline. Sinon comment trouver une réponse à cette demande nationale « d’ordre et de propreté » alors que le confort de l’habitude et l’adaptation à l’anormal entretiennent le statu quo jusqu’à forger une identité rétive au progrès ?
Pourquoi Dakar ne serait-elle pas propre à l’instar de plusieurs villes du continent qui ont fait de leur propreté un label ? Pourquoi, en 2019, devrions-nous en être encore à nous pincer les narines au passage dans certaines de nos rues ? Pourquoi l’indiscipline généralisée et le sentiment d’impunité devraient-ils prospérer au détriment de l’intérêt général ? Pourquoi, en dépit des lois, décrets et arrêtés, l’espace public, surtout dakarois, se dégrade-til sous nos yeux impuissants ? L’invite lancée par Macky Sall est d’abord celui du combat contre la fatalité, contre l’indolence, contre le refus de prétendre à mieux.
Mentalités
A l’instar de la mendicité des enfants dans la rue, certains de nos « retards », pas nécessairement conditionnés par l’argent, ne peuvent être rattrapés qu’en additionnant une plus-value citoyenne aux lois et règlements en vigueur, en stimulant des changements de comportements individuels pour obtenir une somme d’engagement collectif. Ce sera l’affaire de l’Etat, mais surtout des autorités territoriales et locales, et des mouvements associatifs et citoyens, ainsi que l’a souligné le chef de l’Etat. La saleté dans nos rues, l’indiscipline des automobilistes, l’insécurité, le viol des réglementations, la spéculation foncière dans les zones agricoles, les constructions anarchiques jusque dans les zones inondables, les mafias de la coupe clandestine de bois dans nos dernières forêts, comme de mauvaises herbes, poussent sur le terreau de l’abandon des responsabilités dans une large part et de la cupidité entretenue par l’argent facile sur une longue chaîne de responsabilités, d’autre part. Que le président de la République évoque ouvertement la salubrité de nos agglomérations devant ses hôtes chefs d’Etat, et à un moment aussi chargé, renseigne sur la volonté politique ainsi exprimée de rompre la dysharmonie entre les ambitions affichées par un pays dans les sillons de l’Emergence et le laisser-aller qu’offre notre environnement au quotidien et l’indiscipline.
Véhiculée par la pédagogie et l’exemplarité des dirigeants, la discipline n’est point un luxe. Si la pensée occidentale l’a formalisée par sa rationalité et sa mystique du travail, elle est au cœur des « miracles » en Asie du Sud-est et dans tous les pays montrés en exemple. C’est dire qu’elle est devenue « notre » problème. Pont entre les objectifs et les accomplissements, la discipline, « toile de fond de tous les exploits », sera le fil conducteur de cette nécessaire révolution des mentalités, quitte à la mener au forceps.
PAR MAMADOU BAMBA NDIAYE
LE SILENCE EST LE ROI DES AVEUX
Sall n’a qu’une formule fétiche à la bouche : « je suis le président de tous les Sénégalais » - La répétition frénétique de cette expression révèle le malaise de celui qui passe du statut de « président par défaut » à celui de "président par des faux"
Le maire Barthélémy Diaz a fourni des informations pointues sur les procédés utilisés pour bourrer le fichier électoral de faux électeurs dont le « vote » a permis de donner à Macky Sall, un deuxième mandat. Plus d’une semaine après sa conférence de presse, la seule réponse des accusés qu’il a nommément cités est le silence. Silence total sur les fichiers d’état-civil falsifiés, les faux numéros d’enregistrement créés, les mineurs irrégulièrement inscrits comme électeurs. Par milliers et par milliers.
On comprend pourquoi le ministre de l’Intérieur et le président de la Cena avaient refusé en son temps l’application de l’article L48 du Code électoral reconnaissant aux partis politiques un droit de regard et de contrôle sur la tenue du fichier. L’opposition n’ayant pas pu prendre à temps des contre-mesures efficaces, le forfait a pu être accompli. Mais un crime n’est jamais parfait. Les premières analyses du fichier ont fait sortir les gros cafards que le maire a montrés. Il y en aura d’autres, plus gros encore, qui confirmeront ce que l’atmosphère de deuil national ayant suivi la proclamation des « résultats » a déjà révélé : un candidat minoritaire, rejeté par la population, s’est auto-élu « techniquement ».
C’est d’abord sur cette question de la légitimité douteuse de son élection que Macky Sall était attendu hier par les (trop ?) nombreux invités de sa cérémonie de prestation de serment. A cette occasion, le président du Conseil constitutionnel a dénigré l’opposition et encensé la Première dame, reprenant ainsi la structure binaire du discours marron-beige orthodoxe. A sa suite, Macky Sall a choisi de nier l’évidence de la contestation de son « élection » par tous les quatre autres candidats. Les réactions qui ont suivi son discours montrent qu’il était également attendu sur la question du « troisième mandat en 2024 », possibilité que des juristes émérites l’ont accusé d’avoir introduit dans la révision constitutionnelle de 2016. Son silence sur la question donne le feu vert à ses partisans qui brandissent déjà l’argument-massue de tous les apprentis dictateurs : « si le peuple l’accepte, pourquoi pas ? ».
Président par défaut, président par des faux
Ces silences traduisent l’incapacité d’articuler un contre-argumentaire consistant. Il ne reste alors que le recours à la rhétorique de Diouf après son accession à la présidence suite à un putsch constitutionnel et une succession de coups d’État électoraux. Comme le Diouf de 1983 et 1988 en effet, Sall n’a qu’une formule fétiche à la bouche : « je suis le président de tous les Sénégalais ». La répétition frénétique de cette expression révèle le malaise de celui qui passe désormais du statut de « président par défaut » à celui de « président par des faux ». Un traumatisme dont les appels cosmétiques et propagandistes à un « dialogue national » sans ordre du jour concerté ni mécanisme consensuel de prise de décision pourront difficilement provoquer la guérison.
Mamadou Bamba Ndiaye est ancien député, Secrétaire général du Mps/Selal
Par Sidy DIOP
POURQUOI L’OPPOSITION DOIT PRENDRE PART AU DIALOGUE
On lui a reproché d’avoir opté pour la politique de la chaise vide lors du processus d'adoption de la loi sur le parrainage, on ne comprendrait pas qu’elle passe à nouveau à côté de cette occasion de mettre sur la table ses points de désaccords
C’est, en effet, le 5 mars, aussitôt après la validation de sa réélection par le Conseil Constitutionnel, que Macky Sall a lancé cet appel, clamant sa volonté d’accorder une oreille attentive à tous ces Sénégalais « qui ont fait un autre choix ». Cet appel a été confirmé hier après sa prestation de serment. Il reste à en définir les modalités. Le Sénégal y gagnerait grandement. Nombre de voix se sont fait entendre pour éviter que ledit dialogue soit emprisonné dans son volet politique. C’est une posture défendable, mais il se trouve que l’aspect politique détermine tout le reste. Après une série d’élections marquées par un certain nombre de dysfonctionnements et la contestation qui a suivi la dernière présidentielle, il est grand temps qu’un consensus fort se dégage sur le processus électoral ainsi que sur ces questions politiques prises en charge par la Constitution depuis le référendum du 20 mars 2016.
C’est le cas, par exemple, de la modernisation du rôle des partis politiques et du renforcement des droits de l’opposition et de son chef. L’espace de dialogue qui sera mis en place pourra, en outre, évaluer l’application du parrainage et corriger ce qu’il y a lieu de l’être et, pourquoi pas, aborder l’épineuse question du financement des partis politiques. Ce sont là des questions essentielles dont le règlement pourrait aider notre démocratie à franchir un nouveau pas. Le processus électoral ne doit pas être enfermé dans une logique majoritaire mais, plutôt, s’adosser à une démarche consensuelle. C’est pourquoi l’opposition a grand intérêt à prendre part à ce dialogue. On lui a reproché d’avoir opté pour la politique de la chaise vide au moment du processus qui a conduit à l’adoption de la loi sur le parrainage, on ne comprendrait pas qu’elle passe à nouveau à côté de cette occasion de mettre sur la table les points de désaccords qu’elle juge susceptible d’améliorer et de fixer dans le marbre le code électoral.
Le « dialogue » et l'«inclusion » sont essentiels à la culture démocratique. Le dialogue doit tenir compte des différents points de vue. L'absence de dialogue inclusif fait le lit de la frustration et, lentement mais sûrement, du rejet et de la révolte. L’acceptation de ce dialogue doit aussi être une posture commune. On ne peut pas y aller avec des a priori ou des préjugés. Objecter déjà que le président de la République ne respectera pas sa parole ou fera fi des conclusions qui sortiront de ces échanges est la meilleure manière d’entretenir la passion qui entoure l’organisation des élections dans notre pays. Or, la passion ouvre souvent la porte à de regrettables dérives. Une culture politique qui ne repose que sur la confrontation serait grosse des mêmes dangers qui ont failli mettre à terre certains de nos voisins. Vivement donc un consensus fort pour dépasser la querelle politique permanente.