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3 août 2025
LA FSF EMPOCHE 100 MILLIONS
Une somme de 200 mille dollars (100 millions de FCFA) est octroyée à chaque sélection qualifiée pour le tournoi final qui se tiendra en Égypte, du 21 juin au 19 juillet.
La qualification à la prochaine CAN 2019 a des retombées financières pour la Fédération sénégalaise de Football (FSF). Une somme de 200 mille dollars (100 millions de FCFA) est octroyée à chaque sélection qualifiée pour le tournoi final qui se tiendra en Égypte, du 21 juin au 19 juillet.
Les efforts des Lions pour décrocher une troisième qualification de suite pour la Can 2019 ne seront pas vains. Comme la Fifa, qui avait octroyé un peu plus de 7 milliards FCFA pour la qualification du Sénégal au dernier Mondial russe, la Confédération africaine de Football va en faire de même pour le tournoi continental, qui se tiendra en Egypte du 21 juin au 19 juillet. «Une somme de 200 000 dollars (100 millions FCFA) sera octroyée. Cette somme est le quote-part alloué par la CAF à tous les pays qualifiés», apprend-on. Une manne symbolique qui ne devrait pas servir à grand-chose pour la préparation de l’équipe nationale en vue de cette compétition.
À moins de l’utiliser pour payer les primes de participation. D’ailleurs à la Can 2017, les Fédéraux avaient payé, en termes de primes, 4 millions FCFA à chacun des 23 joueurs qui étaient sélectionnés.
PAR MOUSSA SYLLA
COMMENT AMÉLIORER L'EMPLOYABILITÉ DES SÉNÉGALAIS ?
La solution serait de former des profils plus techniques et scientifiques - En procédant ainsi, le Sénégal diminuera son taux de chômage parce que les emplois non pourvus dans ces filières trouveront les ressources humaines nécessaires
Il y a de cela quelques semaines, un contact sur LinkedIn, qui travaille dans une importante banque de la place, avait posté une offre de 35 stages. Quatre jours plus tard, elle écrivit une nouvelle publication, qui symbolise la difficulté du marché de l’emploi au Sénégal. Je reprends cette publication : «Et oui, quand plus de 35 postes sont à pourvoir, cela a de quoi susciter l’intérêt du plus grand nombre. Objectif de toucher le plus grand nombre réalisé sans nul doute car, en effet, plus de 5500 candidats ont postulé en seulement 5 jours.»
Les principaux problèmes du Sénégal découlent de la difficulté à trouver du travail ou entreprendre. Elle engendre les autres fléaux dont se plaignent les Sénégalais : l’insécurité, l’émigration clandestine, la promiscuité, le mariage tardif. Je vois tous les jours une horde de jeunes dans les rues, qui se couchent et se lèvent tard. Ils n’ont aucune activité, excepté boire du thé. Il est facile de leur dire : créez votre propre emploi, entreprenez, quand ils ont déposé leurs cv dans une centaine d’entreprises ou qu’ils n’ont pas les capitaux pour en créer une. Quand 5500 jeunes postulent à une offre de 35 stages, le problème n’est pas un manque de motivation mais plutôt une difficulté à s’insérer dans le milieu professionnel.
Cette difficulté à s’insérer dans le milieu professionnel relève d’un problème qui devrait être réglé en amont. Les universités et écoles professionnelles forment en général les mêmes profils : des gestionnaires et des littéraires, qui aspirent à travailler dans un bureau climatisé. La solution serait de former des profils plus techniques et scientifiques. J’ai remarqué que mes amis ayant suivi des études en informatique trouvent plus facilement un travail. L’idée serait d’orienter plus d’étudiants dans ces filières scientifiques et techniques, qui sont perçues à tort comme difficiles et moins prestigieuses.
En procédant ainsi, le Sénégal diminuera son taux de chômage parce que les emplois non pourvus dans ces filières trouveront les ressources humaines nécessaires. Il y a beaucoup d’écoles de formation dans les filières de gestion pour peu d’emplois disponibles. Une entreprise qui aurait posté une offre de 35 stages dans des filières techniques ou scientifiques ne recevrait pas 5500 demandes. Je ne suis pas en train de dire que les études dans les filières commerciales et littéraires sont inutiles. J’aime lire les romans classiques et autres livres de gestion. Cependant, si plus de 80% des étudiants choisissent ces filières, la majorité à coup sûr se retrouvera au chômage.
Une autre solution pour diminuer le taux de chômage est d’accompagner les entrepreneurs. Des secteurs négligés ou perçus comme peu prestigieux obtiennent un retour sur investissement plus élevé. L’argent placé dans un compte d’épargne bancaire a un rendement maximal de 4%. Ce même argent investi dans l’élevage procurera un retour sur investissement d’au moins 50%. Les emplois dans les banques, les sociétés commerciales ont une forte aura dans l’inconscient des Sénégalais. Cependant, les investissements dans les secteurs agricoles et pastoraux ont un plus fort retour sur investissement.
Accompagner les jeunes Sénégalais à entreprendre dans ces filières leur permettra de prendre en charge leur vie et devenir autonomes. L’Etat doit penser à une fiscalité innovante qui permettra d’imposer ces gains et ainsi, accroître ses ressources. Un cercle vertueux : plus de personnes actives, moins de chômage, plus de ressources pour l’Etat.
Socialement, cela engendrera des bénéfices pour la société sénégalaise. L’oisiveté entraîne d’autres fléaux comme l’insécurité. Une population qui travaille, qui entreprend est une population qui ne pense pas à agresser, qui ne s’adonne pas à la violence. L’Etat gagnerait, pour son intérêt à long terme, à agir pour que les jeunes sénégalais puissent devenir autonomes. A terme, le budget du ministère de l’Intérieur pourra être réduit, et les ressources économisées réinjectées dans les autres secteurs de l’économie publique, tels la recherche et le développement où le Sénégal est à la traîne.
Dans son livre Mes étoiles noires, Lilian Thuram consacre un chapitre à l’astrophysicien, Modibo Diarra. Celui-ci expliquait que la pauvreté contribue à détruire des potentiels utiles à une société. Des jeunes avec un fort potentiel ne peuvent la développer par manque de moyens. Imaginons leur contribution à la société si leurs talents étaient utilisés. Le futur Einstein ou Cheikh Anta Diop figure parmi eux. Mais ce potentiel n’est pas réveillé par manque de moyens. Le rôle de l’Etat est de donner une chance à ces jeunes, les accompagner, leur donner l’occasion d’utiliser leurs talents, de s’épanouir. Les aider à entreprendre, les accompagner dans leurs études, leur expliquer que la réussite ne passe pas forcément par les filières commerciales, les filières techniques et scientifiques ne sont pas si difficiles qu’ils l’imaginent et qu’ils peuvent permettre une insertion professionnelle plus facile et rapide.
C’est ainsi que cette horde de jeunes oisifs pourra participer à la construction du pays. Ils ne sont pas oisifs par paresse mais par désespoir. Donnez-leur la chance, ils la saisiront. L’Etat a intérêt à procéder ainsi : plus de personnes actives signifient davantage de contribuables et plus de ressources fiscales. A terme, cette baisse du taux de chômage engendrera une diminution de la criminalité : qui pense à agresser ou voler s’il a un emploi à temps plein ou entreprend. Pour finir, les ressources consacrées à la sécurité n’auront plus leur raison d’être et pourront être investies dans des domaines à plus forte valeur ajoutée pour le Sénégal : la recherche et développement, l’éducation. Avec tous ces avantages, le Sénégal a intérêt à accompagner les jeunes entrepreneurs et à encourager les études dans les filières techniques et scientifiques afin de pourvoir les emplois dans ces domaines.
«LES FINANCIERS NE DOIVENT PAS DEFINIR LES PRIORITES DE L’AFRIQUE»
Les conditions contraignantes d’accès au Fonds vert ont été aussi au centre de la communication de Mme Royal qui a invité les pays africains à élaborer leurs plans et stratégies et à ne pas laisser aux bailleurs choisir pour eux leurs priorités.
L’ambassadrice des Pôles arctique et antarctique, Ségolène Royal, a rappelé aux pays développés leurs engagements de compenser les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Elle a animait, hier, à l’Ecole nationale d’administration (Ena), une conférence sur le thème : « Enjeux du climat et l’Accord de Paris ».
La compensation de la communauté internationale aux efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre n’est pas à la hauteur des attentes. Pourtant c’est le berceau de l’humanité qui a rendu possible la signature de l’Accord Paris en contrepartie des financements, des actions et des options d’atténuation et d’adaptation aux conséquences du dérèglement climatique. « Il faut accélérer le transfert des technologies et du savoir-faire. Les Etats africains doivent aussi veiller sur ces questions », a averti l’ambassadrice des Pôles arctique et antarctique, Ségolène Royal, qui animait une conférence hier à l’Ena.
Dans son exposé, elle a abordé l’exigence de formation des agents locaux par des entreprises qui montent des centrales solaires et promeuvent des énergies renouvelables en Afrique. « Il figure, dans les cahiers des charges, la formation des ressources humaines locales. Il faut le développement des filières industrielles en énergies vertes », a informé la militante écologiste. Les conditions contraignantes d’accès au Fonds vert ont été aussi au centre de la communication de Mme Royal qui a invité les pays africains à élaborer leurs plans et stratégies et à ne pas laisser aux bailleurs choisir pour eux leurs priorités. « Ce n’est pas aux financiers de définir les actions qu’ils souhaiteraient soutenir. Les pays africains doivent élaborer, de manière autonome et souveraine, leurs plans à soumettre aux bailleurs », a-t-elle également avancé. Ségolène Royal dit nourrir l’espoir que des pays qui trainent les pieds pourraient mesurer l’ampleur des conséquences du réchauffement de la planète et changer de position. « Il y a possibilité de trouver des opportunités d’actions dans des crises. Ces pays qui sont derniers peuvent devenir premiers », a-t-elle nuancé.
A son avis, l’accès aux énergies renouvelables dans des zones rurales a, d’une part, un effet d’entraînement sur la réduction de la pression sur les ressources forestières et, d’une part, sur le maintien des populations dans leur terroir d’autre part. L’ambassadrice a, en outre, indiqué que les défis climatiques sont aussi une chance pour préserver la biodiversité et améliorer la santé des populations. « En effet, il a été démontré que ceux qui ont accès aux énergies renouvelables ont amélioré leurs conditions d’existence », a souligné l’ancienne pensionnaire de l’Ecole nationale d’administration de France.
La migration des poissons
Au cours de cette conférence, Ségolène Royal a démontré que le dérèglementent climatique dans l’hémisphère nord peut avoir des conséquences en Afrique. Elle en veut pour preuve la fonte des glaciers du nord et du permafrost qui est responsable de la montée du niveau de la mer et, par ricochet, de l’érosion côtière dans plusieurs parties du monde, notamment dans notre continent. « Des études ont montré que la dilatation des eaux océaniques entraînera la migration des poissons sur 200 km tous les 10 ans. Ils vont remonter vers l’hémisphère nord ou descendre au sud où l’eau est moins chaude. Cette migration posera donc des problèmes de nutrition », a révélé la militante engagée dans la défense de l’environnement.
Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, le Pr Mame Thierno Dieng, a exposé les grands axes du Sénégal en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Il a évoqué l’accentuation de la lutte contre la déforestation, le recours aux énergies renouvelables avec un taux de 23 % et la place de choix réservé à la préservation de l’environnement dans la nouvelle Constitution. « Le Sénégal ne sera jamais un pays climato-sceptique. Je ne sais pas si le mot est approprié. Pour moi, c’est un déni. Les causes et les conséquences du changement climatique sont réelles », a-t-il défendu. M. Dieng a aussi affirmé que l’Afrique subit une injustice climatique parce qu’elle paie un lourd tribut à cause des perturbations des paramètres du climat.
VIDEO
ÉTAT DES LIEUX DE LA CULTURE AU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment réhausser la politique culturelle ? Que faire pour donner vie aux centres culturels ? Quid de l'héritage de Senghor et des autres pionniers ? SPÉCIAL SANS DÉTOUR AVEC PENDA MBOW, LATIF COULIBALY, MBOUGAR ET ELGAS
La politique culturelle est toujours à l’image de celui qui préside aux destinées du pays. Pour le ministre Abdou Latif Coulibaly, la politique culturelle forte et suffisamment affirmée du Sénégal dans les années 60 est dûe au fait que Leopold Sedar Senghor en avait fait plus qu'un instrument de développement. "Le ministère de la Culture était le plus important", rappelle l'historienne Penda Mbow, par ailleurs fonctionnaire au ministère de la Culture sous le régime du premier président sénégalais. Malheureusement, notent les invités, les politiques d'ajustement structurel, ont contribué au démantèlement de plusieurs lieux de création, tels que l'université de Mutant.
Un autre diagnostic fait par les invités de Sans Détour concerne à la fois, la perception assez limitée que peut avoir une partie de la population de la culture, et une politique culturelle marquée par des fractures. A ce propos, Mohamed Mbougar Sarr relève deux Sénégal : celui des oasis culturels, principalement concentré dans les grandes villes et un autre Sénégal des déserts, marqué par une pauvreté infrastructurelle. Toute chose que l'Etat s'emploie à corriger, selon le ministre Abdou Latif Coulibaly qui relève qu'on ne saurait faire de la culture, un instrument de développement dans un océan de dénuement.
L'intégralité de l'émission Sans Détour, réalisée en partenariat avec l'école d'image numérique Sup'Imax, est à suivre en vidéo.
AUDIO
PRESTATION DE SERMENT DE MACKY SALL, MFDS PARLE DE SCANDALE DÉMOCRATIQUE
(SénePlus.com,Dakar) Le mouvement Forces démocratiques du Sénégal considère la cérémonie de prestation de serment du Président Macky Sall comme un scandale démocratique et institutionnel.
Selon ses membres, elle n'est pas conforme à la volonté populaire.
Ils comptent mettre en place une forte résistance populaire au Sénégal et partout dans le monde
Pour ainsi, disent-ils sauver la démocratiesénégalaise.
DISCOURS A LA NATION, LES ATTENTES DU MONDE SYNDICAL
entre matérialisation des accords signés et dialogue inclusif
(SénePlus.com,Dakar) A 48h du traditionnel discours du 4 avril du président de la république, les attentes sont nombreuses notamment chez les syndicalistes.
Dans le secteur de la santé, le syndicat unitaire de travailleurs de la santé et de l'action sociale attend Le président Macky Sall sur la question du régime indemnitaire et le recrutement massif d'agent de santé.
Quant à l'uden, l'on demande la matérialisation des accords signés alors que la cnts/fc veut l'organisation d'un dialogue social progressiste avec tous les acteurs concernés.
LE MINISTERE DE L’EDUCATION SE DOTE D’UN NOUVEL INSTRUMENT
Le ministère de l’Education nationale a mis en place un instrument de gestion unifiée des données dénommé Système d’information et de management de l’éducation nationale (Simen).
Fonctionnel depuis la rentrée scolaire, il vise à assurer une gestion intégrée et rapprochée des données au ministère de l’Education nationale.
Comme indiqué dans le site du ministère, le Système d’information et de management de l’éducation nationale (Simen) est un outil qui doit servir à une gestion unifiée des données de ce département ministériel. Il est entré en vigueur depuis la rentrée scolaire, selon les indications du coordonnateur du projet, Seyni Ndiaye Fall. « C’est une plateforme d’information et d’alerte qui permet de disposer des informations sur les résultats des élèves dans les compostions en un temps réel, a-til soutenu.
Selon M. Fall, le Système d’information et de management de l’Education nationale (Simen) permet également à l’administration scolaire de mieux gérer les notes des élèves, d’analyser les résultats des examens et des évaluations dans tout le système afin d’apporter des corrections en cas de nécessité. « Le ministre peut voir tout ce qui se passe dans le système en termes de résultats scolaires des enfants dans des disciplines comme les mathématiques à partir de sa tablette », a indiqué Seyni Ndiaye Fall. « Le Simen offre l’opportunité d’une gestion unifiée, intégrée et consolidante des données du ministère de l’Education nationale. C’est un système qui a été mis en place pour développer des outils adaptés à la réalisation des ambitions pour l’école sénégalaise », a-t-on expliqué. Ce système a été créé grâce à l’appui de la coopération avec le gouvernement japonais pour un montant estimé à 591 millions de FCfa, a indiqué la source.
Le ministère de l’Education a précisé que cet instrument va aider à l’atteinte des objectifs stratégiques dudit département en termes de gestion transparente et inclusive, d’amélioration de la qualité des enseignements-apprentissages et d’accès équitable à l’éducation. « Le Simen permettra aux autorités éducatives d’être plus efficientes dans le travail et de prendre des décisions pertinentes à tous les échelons du commandement du système éducatif », a-ton assuré.
«L’APPEL AU DIALOGUE N’EST PAS DESTINE A L’OPPOSITION»
Mme Seynabou Wade considère que l’opposition n’est pas concernée par l’appel au dialogue du chef de l’Etat Macky Sall. L’ancien maire de Fass-Colobane-Gueule-tapée et ex-député libérale livre ses raisons dans cette interview.
L’opposition a refusé de répondre à l’appel au dialogue lancé par le chef de l’Etat. Qu’est-ce qui justifie cette position?
C’est une réaction tout à fait normale dans la mesure où ce qui s’est passé à l’élection présidentielle est antidémocratique. Le chef de l’Etat avait son fichier électoral alors que l’opposition n’en disposait pas. Nous ne pouvons donc pas reconnaître les résultats de ce scrutin. Autre chose, quand on remporte les élections avec 58 % des suffrages des Sénégalais, on n’a pas besoin de tendre la main à qui que ce soit. J’estime que c’est un faux débat et que l’opposition a eu raison de ne pas répondre à cet appel.
Ne pensez-vous pas qu’un dialogue inclusif aurait permis de disséquer les forces et faiblesses du processus électoral décrié par l’opposition ?
L’opposition ne peut pas passer son temps à faire des propositions qui ne seront jamais appliquées. Nous avions, par exemple, au début, demandé qu’on discute du fichier, le chef de l’Etat nous avait opposé son veto. Aujourd’hui qu’il appelle au dialogue, nous nous disons qu’il doit avoir quelque chose dans la tête. D’ailleurs, je suis convaincue qu’il ne s’adresse pas à l’opposition mais à une personne bien précise. L’opinion publique sera bientôt édifiée.
Le président de la République Macky Sall a cité nommément, dans cette invite, les anciens chefs d’Etat Abdou Diouf et Me Abdoulaye Wade. Que faut-il en déduire ?
La question que je me pose est : qu’est-ce que Abdou Diouf, qui n’est plus un acteur du jeu politique, a à faire dans ce schéma ? Il s’est retiré de la scène politique depuis qu’il a quitté le pouvoir en 2000. Par ailleurs, je trouve pertinent de créer un cadre de dialogue avec Me Abdoulaye Wade, parce que lui et Macky Sall ont des relations à mettre au point. Ils ont eu à travailler et à cheminer ensemble. Macky Sall est conscient des actions qu’il a mises en œuvre. Je pense qu’il a intérêt à collaborer avec Me Wade.
Quand vous dites que l’appel est destiné à une personne précise, que faut-il retenir ?
Il y a des non-dits mais au sein de l’opposition, nous réfléchissons et préférons le laisser-agir. Les Sénégalais apprécieront. L’appel au dialogue n’est pas destiné aux quatre leaders de l’opposition. Il n’a qu’à aller droit au but et clarifier ses décisions
Le débat sur le titre de chef de l’opposition est aussi agité ces tempsci, quelle est votre appréciation ?
C’est un faux débat à mes yeux. Les assises nationales sont encore fraîches dans nos mémoires, les recommandations dorment dans les tiroirs, elles n’ont jamais été appliquées, alors qu’elles pouvaient être mises en pratique de façon progressive. Je pense que Macky Sall cherche encore à diviser l’opposition, heureusement que son appel au dialogue ne nous intéresse pas. Et puis, comment compte-t-il procéder ? Généralement, ce titre revient de droit au chef du parti qui a le plus de représentativité. Or, la plupart des leaders politiques sont allés en coalition lors de la présidentielle. On ne peut pas désigner, dans ce contexte, le chef de l’opposition, il faut que les partis aillent aux élections.
L’idée d’un troisième mandat a également été évoquée par certains. Votre point de vue ?
Il faut reconnaître également que c’est le camp présidentiel qui a agité cette idée, mais ce n’est pas l’opposition. De toute façon, tout ce qu’on lui demande c’est de nous rassurer en retournant à l’Assemblée nationale et d’exposer clairement ses intentions dans la possibilité d’une loi interprétative ou bien une disposition transitoire le concernant.
Le chef de l’Etat s’attelle à la formation d’un nouveau gouvernement. Pensez-vous qu’il existe des possibilités de voir des membres de l’opposition siéger au sein de cet attelage gouvernemental ?
Je suis dans la mouvance de l’opposition mais je ne suis plus dans un parti et je ne compte pas adhérer à un parti. Mais ce qu’il y a lieu de retenir est que les taupes qui étaient au service de Macky Sall, durant la présidentielle, et qui avaient infiltré l’opposition, vont bientôt se signaler
Qu’est-ce qui justifie ce retrait des partis politiques ?
Je suis naturellement libérale, j’ai milité dernièrement au sein de la coalition Bokk gis-gis. Je reste dans l’opposition et cela ne m’empêchera pas de me prononcer sur des questions politiques et faire de la politique. Mais ce ne sera plus dans un parti, il y a trop de contraintes. Mais j’encourage les jeunes à intégrer les formations politiques pour relever des défis majeurs
Peut-on s’attendre à des retrouvailles de la famille libérale ?
Je ne saurais le dire, je ne pense pas que ce soit demain la veille. On peut discuter et trouver un terrain d’entente, d’autant plus que si vous remarquez, tous les libéraux sont issus des flancs du Pds. Ils peuvent se réunir, parce qu’il y a le grand fondamental qui est toujours à l’ordre du jour, il y a certainement un problème de leadership qui se pose.
Idrissa Seck propose la tenue d’une conférence nationale. Il prévoit aussi de publier un livre blanc, quelle est la pertinence d’une telle démarche ?
Mais cela s’inscrit dans le cours normal des choses. Nous sortons des élections, donc la tenue d’une conférence permettra à l’opposition de donner son point de vue sur le déroulement du processus électoral, d’engager la réflexion et d’opérer de réelles ruptures. Le livre blanc leur servira également de livre de chevet et les Sénégalais auront une idée claire du déroulement du scrutin du 24 février.
Des Sénégalais s’interrogent sur l’opportunité d’une telle option, surtout qu’elle fait suite à l’appel au dialogue du chef de l’Etat ?
Pourquoi faut-il en douter alors que c’est une coalition qui s’est lancée dans cette compétition? Il faut tirer des enseignements majeurs et se projeter dans l’avenir, c’est très pertinent comme démarche. Je vous rappelle que cet appel n’est pas destiné à l’opposition. Nous savons tous à qui il s’adresse. Il faut qu’il édifie l’opinion publique.
Pensez-vous qu’il existe des chances que Macky Sall passe au terme de son mandat de cinq ans le relais à une femme ?
C’est un débat qui est très souvent soulevé et qui n’a pas toujours sa raison d’être à mes yeux. Car j’estime que c’est un problème de confiance qui se pose. Est-ce qu’il faut voter pour une femme parce qu’elle est femme. Tout dépend de son discours programmatique. Cela requiert une certaine étoffe
Estimez-vous que celles qui se sont présentées à la présidentielle n’ont pas le profil ?
Mais on ne les a pas laissées passer à cause d’un système de parrainage qui a tout bloqué. Des femmes remplissent les critères d’éligibilité. Mais je considère aussi qu’aucune femme ne sera dans l’obligation de porter son choix sur une candidate à la présidentielle parce que simplement c’est une femme. Nous devons être certains qu’elle est en mesure de diriger ce pays. Il faut reconnaître que les hommes n’ont pas forcé la main aux femmes pour qu’elles les élisent. Il est bien vrai qu’une candidature à la présidentielle demande beaucoup de moyens, c’est tout un arsenal qui va des moyens financiers aux capacités intellectuelles.
MACKY RÉITÈRE SON APPEL AU DIALOGUE
Le président de la République, investi mardi pour un second mandat, a réitéré son appel à ’’un dialogue sans exclusive, constructif et ouvert’’ à toutes les forces vives de la Nation
Le président de la République, Macky Sall, investi mardi pour un second mandat, a réitéré son appel à ’’un dialogue sans exclusive, constructif et ouvert’’ à toutes les forces vives de la Nation.
’’En vertu du serment que je viens de prêter, je serai le président de toutes les Sénégalaises et de tous les Sénégalais. Je renouvelle, par conséquent, mo appel au dialogue sans exclusive, un dialogue constructif et ouvert à toutes les forces vives du pays, forces politiques, économiques et sociales’’, a-t-il notamment dit.
Le président Macky Sall s’exprimait lors de son investiture après son installation par le Conseil constitutionnel pour un second mandat de cinq ans.
Macky Sall dit mesurer pleinement ’’la responsabilité et la gravité’’ de la charge de président de la République.
’’Elle rappelle, cette charge, que la démocratie et la République consacrent l’égale dignité des citoyens et que le mandat électif n’établit aucun privilège au profit du mandataire sur les mandants, mais plutôt une mission au service du bien commun’’, a-t-il expliqué.
Pour le chef de l’Etat, il s’agit de ’’servir et non se servir’’. ’’C’est donc avec humilité et détermination que je me remets au service du peuple sénégalais’’, a ajouté Macky Sall.
Par Ibrahima MBODJ
L’AFRIQUE DANS LA NASSE DU TERRORISME
En fait beaucoup d’armées occidentales (France, Etats-Unis…) se pressent entre le Mali et le Niger pour, disent-elles, lutter contre le terrorisme
Après les attentats de New York le 11 septembre 2001 signés par Al-Qaïda et la décision subséquente des Etats-Unis d’engager une guerre à l’échelle planétaire contre le terrorisme, le monde a commencé à prendre de plus en plus conscience d’un phénomène qui, bien que n’étant pas nouveau et présentant un aspect protéiforme, avait dorénavant la particularité de vouloir conquérir des territoires.
Perçu dans un premier temps par certains observateurs comme étant un avatar du « choc des civilisations » entre Monde islamique et Occident chrétien ou au mieux une réaction du monde pauvre et exploité contre celui riche, le terrorisme d’inspiration islamiste s’est très vite révélé comme frappant davantage les pays musulmans que ceux appartenant majoritairement à une autre religion. Pourtant bien avant ce coup de massue d’AlQaïda, l’Afrique était déjà confrontée dans les années 1990 en Algérie à un terrorisme impitoyable des groupes islamiques pendant la « décennie sombre » qu’a traversée ce pays du Maghreb. Mais, grâce au courage de son peuple et de son armée, les barbus qui voulaient s’emparer du pouvoir ont été défaits en dépit d’un bilan humain élevé. A l’est de notre continent également, plus précisément en Somalie, la guerre civile qui a déchiré ce pays à partir de 1991, opposant le gouvernement fédéral à l’Union des tribunaux islamiques (Uts), a fait disparaître l’Etat central et éclaté son territoire en plusieurs entités (Somaliland, Puntland, Maakhir).
Et en 1998, les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie furent frappées par des attentats qui ont fait des dizaines de victimes. Sans entrer dans les détails de l’intervention américaine avec ses multiples péripéties pour combattre l’Uts (et plus tard les Shebab), disons que c’est la faction la plus dure de cette dernière qui va donner naissance en 2006 aux islamistes d’Al Shebab à la faveur de l’intervention éthiopienne. S’étant affiliés à Al-Qaïda, ces derniers prendront dans leur ligne de mire l’Amisom, la force d’intervention déployée en décembre 2006 par l’Ua avec l’aval de l’Onu et les différents pays composant cette force, comme par exemple le Kenya qui a été frappé par divers attentats jusqu’à récemment.
En mer, sur la côte somalienne et le golfe d’Aden, le trafic maritime était menacé par la piraterie entraînant l’intervention des flottes occidentales. Ce tableau du terrorisme d’avant 2001 de notre continent serait incomplet si on ne parle pas aussi de la situation de violence permanente entretenue en Rdc, en Rca (pays riches en matières premières) par les rebellions armées et en Ouganda par l’Armée de libération du Seigneur. Tout cela montre donc que le terrorisme auquel l’Afrique est actuellement confrontée était déjà endémique dans certaines parties du continent. Toutefois, à partir de 2001 et surtout depuis la destruction de la Libye en 2011 par l’Otan (Etats-Unis, Grande-Bretagne et France), il a pris vigueur et ampleur et s’est même implanté au cœur du Sahel grâce au gigantesque arsenal libyen auquel ont eu accès divers groupes terroristes et rebellions. Ventre mou de la sous-région africaine, le Mali a été le premier pays attaqué par les groupes islamiques qui, après avoir conquis sa région nord de l’Azawad, ont fondu sur Bamako, sauvé in extremis en janvier 2013 par l’intervention française.
Une force de 12000 Casques bleus (Minusma) parmi lesquels des Sénégalais, essaie depuis de stabiliser le pays tant bien que mal aux côtés du contingent français (force Barkhane). Les actes terroristes continuent toujours de fragiliser le Mali et touchent maintenant le centre du pays et débouchent maintenant sur des affrontements communautaires sanglants (Dogons contre Peuls). Les attaques terroristes frappent également le Burkina Faso et ont une fois débordé sur la Côted’Ivoire avec l’attaque de Grand Bassam en mars 2016. Né en 2002 au Nigéria, Boko Haram, à l’origine un mouvement radical prônant un Islam rigoriste qui rejette l’éducation occidentale, s’est mué au fil des années (en 2009) en une puissante milice armée qui attaque et déstabilise tout le nord du Nigéria mais également le Cameroun, le Niger, le Tchad. Affilié à Al-Qaïda puis à l’Etat islamique, Boko Haram, malgré les rudes coups reçus de ces différents pays, est comme le chat au sept vies et continue de semer la terreur à chaque fois que l’on croit en venir à bout. Cette progression de la menace terroriste (AlQaïda au Maghreb islamique, Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest – AlMourabitoune, Boko Haram) va pousser en février 2014 à la création du G5 Sahel regroupant le Mali, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad pour coordonner leur politique sécuritaire.
Dans son volet militaire (en plus de celui économique) un contingent de 5000 hommes a été mobilisé par les cinq pays mais l’insuffisance de ses moyens le rend encore peu opérationnel. En fait beaucoup d’armées occidentales (France, Etats-Unis…) se pressent entre le Mali et le Niger pour, disent-elles, lutter contre le terrorisme. Même au sud du continent, une région peu islamisée a vu en octobre 2017 un mouvement islamiste apparaître au nord du Mozambique, une région possédant d’importantes réserves en gaz naturel. Encore une simple coïncidence ? C’est donc dire qu’à l’ouest et à l’est, au nord comme au sud, notre continent semble être pris en tenailles par la violence du terrorisme « islamiste » ou autre. Cela pose un grand défi aux appareils sécuritaires des différents Etats et appelle à une profonde réflexion géopolitique sur la signification de cette situation car cela a tout l’air d’une guerre hybride contre notre continent.