SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
12 septembre 2025
VIDEO
DAK’ART : DES VISITEURS MALMÈNENT DES ŒUVRES
La mobilisation exceptionnelle du Dak’art 2024 est a été favorisée par l’attrait de la jeunesse, grâce aux réseaux sociaux. Mais le revers de la médaille a été la tentation irrésistible de ce public à toucher des œuvres pour prendre des photos.
Malgré les consignes données de ne pas toucher des œuvres, la tentation est grande pour les visiteurs qui irrésistiblement cèdent. Mamadou Tété Sané, médiateur dans la section Design, regrettent ces actes inacceptables sachant que bien des visiteurs ne s’occupent de l’essentiel autour des œuvres… Le médiateur nous fait part aussi de ses impression sur cette édition et parle de son métier. Sur d’autres sites de la Biennale, certains artistes aussi ont exprimé les mêmes plaintes.
Le Dak’art est une occasion pour certains acteurs culturels comme des médiateurs de pouvoir serer leur métiers. Les médiateurs sont en effet, l’intermédiaire entre les œuvres et les visiteurs.
En l’absence des artistes ou des commissaires d’expo, ce sont qui répondent aux questions des visiteurs et leur fournissent quelques informations selon le briefing qu’ils ont eux-mêmes reçu des artistes.
A l’ancien palais de justice nous avons ainsi rencontre Mamadou Tété Sané, qui est de ce milieu. En exprimant son sentiment sur dette 15 e édition du Dak’art a. déplore le comportement de certains visiteurs vis-à-vis des œuvres d’art.
Pour lui, les jeunes surtout ne posent pas de questions pour comprendre le message éventuellement codée de l’œuvre, mais se contentent de prendre des photos avec des œuvres au point de les malmener. Selon Mamadou Tété Sané, il est impératif qu’une politique d’éducation à la culture soit mise en place à l’échelle nationale
VIDEO
DAK'ART : KHADY DIENE ANNONCE DES PERSPECTIVES
Le pari de la mobilisation de la jeunesse réussie autour du Dak’Art ouvre de belles perspectives pour l’art au Sénégal. Lors de sa visite éclair le jour de la clôture, Khady Diene Gaye, la ministre de la Culture évoque la suite à donner à ce succès
Le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture Khady Diene Faye, a fait une visite éclair, le samedi 7 décembre a l’ancien palais de justice de Dakar, l’un des principaux site de la sélection. Elle en a profité pour rendre visite à la spécialiste de la peinture sous-verre, Germaine Anta Gaye que le Dak’art a honorée et dont l’expo restera gravée dans les mémoires pour son attraction et son originalité. Tout le monde en parle. Installée dans le magnifique lit de Germaine Anta Gaye, la ministre a répondu en exclusivité à nos questions.
La 25 édition de la biennale de l’art africain contemporain de Dakar a vécu. Après 4 semaines intenses et riches en émotions, les rideaux du Dak’art 2024 sont ainsi définitivement tombés ce samedi 7 décembre au grand dam de nombreux jeunes qui ont tenté pour accéder à l’ancien palais de justice en vain jusqu’aux environs de 20 heures.
En voyant les jeunes massés cette après-midi devant le palais e justice jusqu’à 19 heures, la ministre est encouragée. Elle évoque devant notre camera des perspectives qui se dessinent pour cet événement au vu de l’engouement et du succès de la présente édition.
L’État pourrait proposer des évènements artistiques intermédiaires presque similaires de manière décentralisée dans les régions afin d’intéresser davantage les jeunes à l’art. Le grand interet de la jeunesse pour cette biennale a marqué plus d’un c’est d’ailleurs le prétexte pour que les autorités envisagent de faire plus et mieux comme l’explique la ministre Khady Diène Gaye.
En sus, Khady Diene Faye se montre réceptive a l’idée de rallonge de la durée de cet évènement qui est historiquement d’un mois. Mais au vu de la mobilisation exceptionnelle de très jeunes jusqu’aux dernières heures de la fermeture, la ministre n’est pas ouverte à cette idée.
Et pourtant cet évènement qui aurait dû se tenir en mai a été reporte de 6 mois, faisant craindre un fiasco aussi bien dans la participation des artistes que l’intérêt du public. Mais paradoxalement le pari a été gagné et les réseaux sociaux numériques ont été largement mis à contribution.
Par Salla GUEYE
ÉCHARPES ENVOLEES !
En moins de dix jours, Barthélémy Dias a réussi un exploit rarissime dans le monde politique sénégalais : perdre deux écharpes, et pas n’importe lesquelles !
En moins de dix jours, Barthélémy Dias a réussi un exploit rarissime dans le monde politique sénégalais : perdre deux écharpes, et pas n’importe lesquelles ! Non, il ne s’agit pas d’une collection de soie de haute couture, mais de l’écharpe de député et de celle de maire de Dakar. Un véritable tour de montagnes russes pour l’élu, qui, après avoir battu campagne avec un enthousiasme contagieux, se retrouve… sans rien autour du cou.
Son premier accroc ? Un petit détail juridique, une condamnation définitive dans l’affaire Ndiaga Diouf, un incident tragique datant de 2011. Bon, ce n’est pas si « petit » que ça. Mais le pire dans cette histoire, c’est que son « prix de consolation » n’a pas été un poste, mais un chèque de 26 millions F Cfa versé à la famille du défunt. Un joli geste… mais pas suffisant pour conserver son précieux statut.
Le résultat ? En un clin d’œil, Barth’ est désormais un Sénégalais comme un autre. Non, pas un simple citoyen lambda, mais un citoyen qui ne peut plus se vanter de participer aux élections. Du moins pour un bon moment ! Une sorte de téléspectateur de luxe, avec l’exclusivité de regarder la politique à la télévision ?
Que c’est cruel. Dans un passé très récent, l’avenir de Barthélémy Dias était en constante ascension. C’était avant. Aujourd’hui, il fait la queue comme tout le monde pour un café, mais avec une pointe de nostalgie pour ses écharpes disparues. Reste à savoir s’il faudra attendre qu’il « remonte » ou si cette chute est tout simplement la fin de la route pour lui.
En attendant la suite judiciaire, il va sûrement avoir beaucoup de temps pour réfléchir, ou mieux, pour tenter une reconversion. Qui sait, un rôle dans une série télé ? « Barthélémy Dias : maire et député, mais pas pour longtemps ».
Par Salla GUEYE
ÉCHARPES ENVOLEES !
En moins de dix jours, Barthélémy Dias a réussi un exploit rarissime dans le monde politique sénégalais : perdre deux écharpes, et pas n’importe lesquelles !
En moins de dix jours, Barthélémy Dias a réussi un exploit rarissime dans le monde politique sénégalais : perdre deux écharpes, et pas n’importe lesquelles ! Non, il ne s’agit pas d’une collection de soie de haute couture, mais de l’écharpe de député et de celle de maire de Dakar. Un véritable tour de montagnes russes pour l’élu, qui, après avoir battu campagne avec un enthousiasme contagieux, se retrouve… sans rien autour du cou.
Son premier accroc ? Un petit détail juridique, une condamnation définitive dans l’affaire Ndiaga Diouf, un incident tragique datant de 2011. Bon, ce n’est pas si « petit » que ça. Mais le pire dans cette histoire, c’est que son « prix de consolation » n’a pas été un poste, mais un chèque de 26 millions F Cfa versé à la famille du défunt. Un joli geste… mais pas suffisant pour conserver son précieux statut.
Le résultat ? En un clin d’œil, Barth’ est désormais un Sénégalais comme un autre. Non, pas un simple citoyen lambda, mais un citoyen qui ne peut plus se vanter de participer aux élections. Du moins pour un bon moment ! Une sorte de téléspectateur de luxe, avec l’exclusivité de regarder la politique à la télévision ?
Que c’est cruel. Dans un passé très récent, l’avenir de Barthélémy Dias était en constante ascension. C’était avant. Aujourd’hui, il fait la queue comme tout le monde pour un café, mais avec une pointe de nostalgie pour ses écharpes disparues. Reste à savoir s’il faudra attendre qu’il « remonte » ou si cette chute est tout simplement la fin de la route pour lui.
En attendant la suite judiciaire, il va sûrement avoir beaucoup de temps pour réfléchir, ou mieux, pour tenter une reconversion. Qui sait, un rôle dans une série télé ? « Barthélémy Dias : maire et député, mais pas pour longtemps ».
CEDEAO-PAYS AES : LE RAPPORT DE MEDIATION DE DIOMAYE TRÈS ATTENDU
Le sommet de la CEDEAO, qui se tiendra ce dimanche à Abuja, s’annonce particulièrement difficile. Les tensions internes à l’organisation, exacerbées par les récents coups d’État au Sahel, risquent de fragiliser davantage l’unité régionale
Le sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), prévu ce dimanche 15 décembre à Abuja, se déroulera dans un climat tendu, marqué par l’absence des pays du Mali, du Burkina Faso et du Niger, ainsi que par des défis liés à la sécurité et à la gouvernance. La médiation du président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, sur les transitions militaires au Sahel constituera un sujet central des discussions.
Le sommet de la CEDEAO, qui se tiendra ce dimanche à Abuja, s’annonce particulièrement difficile. Les tensions internes à l’organisation, exacerbées par les récents coups d’État au Sahel, risquent de fragiliser davantage l’unité régionale. Bien que les ministres des Affaires étrangères aient déjà jeté les bases de cette rencontre, plusieurs questions majeures demeurent.
Des absences remarquables
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, membres fondateurs de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont à nouveau décliné l’invitation à ce sommet. Leur retrait des instances de la Cedeao, décidé en juillet dernier, continue d’influencer les débats. Les dirigeants de ces pays, qui ont pris le pouvoir par la force, justifient leur absence par leur volonté de se soustraire à ce qu’ils considèrent comme une ingérence dans leurs affaires internes.
Au-delà des relations avec les pays du Sahel, la Cedeao doit faire face à d’autres défis cruciaux. La question de la sécurité reste une priorité, notamment face à l’intensification des attaques terroristes dans la région. La mise en œuvre effective de la force d’attente ouest-africaine sera donc un élément clé des négociations.
Par ailleurs, la question de la bonne gouvernance et du respect de l’État de droit demeure essentielle pour garantir la stabilité de la région. Le cas de la Guinée, en pleine transition militaire, soulève également des inquiétudes parmi les dirigeants de la CEDEAO.
Les enjeux d’une médiation
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, envoyé spécial pour le dialogue avec les autorités militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger, devrait présenter son rapport de médiation au cours du sommet. Les résultats de cette médiation sont particulièrement attendus, surtout avec la date butoir du retrait définitif de ces pays de la Cedeao qui approche.
Les divergences de position entre les membres de l’organisation risquent de compliquer les discussions. Certains pays, comme le Togo, ont exprimé une certaine compréhension envers les dirigeants militaires au pouvoir dans le Sahel, tandis que d’autres, comme la Côte d’Ivoire, le Bénin ou le Nigeria, ont adopté une position plus ferme.
LA PERSONNE HANDICAPEE NE DOIT PAS SE BASER SUR LA MENDICITE POUR SUBVENIR A SES BESOINS
Moustapha Seck est un jeune handicapé très connu à Saint-Louis. c’est un artiste, rappeur, compositeur très adulé dans la capitale du nord. «Amdy Rap», son nom de rappeur, poursuit son petit bonhomme de chemin.
Moustapha Seck est un jeune handicapé très connu à Saint-Louis. c’est un artiste, rappeur, compositeur très adulé dans la capitale du nord. «Amdy Rap», son nom de rappeur, poursuit son petit bonhomme de chemin. Après son premier single dénommé «Handicapé» pour dénoncer la «mendicité des personnes handicapées», il a sorti deux autres sur l’environnement et les étudiants.
«Amdy rap» a saisi le mois de décembre consacré aux personnes handicapées pour se prononcer sur l’attitude de certains de ses camarades. «Je suis contre qu’un handicapée tende la main à longueur de journée. C’est indigne. Mon handicap n’est pas un blocage. Je trouve du plaisir en jouant de la musique. La musique est faite par quelqu’un qui réfléchit et qui n’a pas de complexe vis-à-vis des autres. La personne handicapée, pour moi, c’est celle qui ne réfléchit pas et qui dépend des autres. Quelqu’un qui n’a pas confiance en lui. Les béquilles ne constituent pas une entrave pour moi. Je mène tranquillement mes activités sans complexe», soutient l’artiste trouvé en pleine répétition avec son groupe qu’il dirige de main de maître.
Le single « Handicapé» sorti récemment, cartonne actuellement sur les bandes Fm de la vieille cité. Les émissions interactives auxquelles il est invité sont très prisées. «Mes émissions sont aimées par les mélomanes qui y participent», se réjouit le natif de Diamaguène.
La tête sur les épaules, ce membre de handisport de Saint-Louis pense que les personnes handicapées doivent se respecter d’abord. Dans le single, il lance un appel à ses camarades. «Être handicapé ne me pousse pas à mendier. Il faut se lever pour gagner sa vie, se battre pour être quelqu’un dans la société. Le problème de mobilité n’est pas un alibi. Il faut refuser d’être dans les coins de rue pour tendre la main. La personne handicapée ne doit pas se baser sur la mendicité pour subvenir à ses besoins. Elle doit vivre à la sueur de ton travail. Elle ne doit envier personne», estime Amdy Rap qui invite ses pairs à redoubler d’efforts.
Sur le deuxième single « Environnement», il invite les citoyens à une meilleure prise en charge du cadre de vie. «Les déchets doivent être déposés dans les bacs à ordures pour renforcer la salubrité des quartiers de Saint-Louis», signale-t-il avant de magnifier la décision du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye qui a lancé chaque mois la campagne « Sétal Sunu Réew» pour améliorer le cadre de vie.
La crise universitaire n’a pas laissé indifférent l’artiste compositeur. Dans le morceau «Universitaire», il appelle à la paix. «Les autorités doivent respecter leurs engagements vis-à-vis des étudiants. Elles ne doivent pas entrer dans les universités pour les mater. L’université n’est pas un lieu de violence. Mais l’universitaire doit, lui aussi étudier car il représente l’avenir de la nation et doit éviter de sombrer dans la violence», conseille notre interlocuteur qui interpelle les autorités locales. «Elles doivent faire la promotion des artistes locaux au lieu de faire appel à d’autres qui sont payés à des millions. Il y a des artistes qui ont besoin d’être soutenus», a-t-il lancé. Interpellé sur le choix du rap, il répond qu’il éveille les consciences. «A travers le rap, nous pouvons dire ce qui nous fait mal et ce qui nous plait pour faire avancer la société. Nous pouvons aussi dénoncer le manque de considération à l’encontre des personnes handicapées qu’elles ne cessent de stigmatiser», a martelé Moustapha Seck qui a contracté la poliomyélite à l’âge de sept ans.
CES OBSTACLES QUI FREINENT L’INCLUSION DES ENFANTS HANDICAPES
L'éducation spéciale ne regroupe que des enfants handicapés et le plus souvent des handicapés lourds. L'éducation inclusive, c'est tout, les enfants handicapés et non-handicapés fréquentent les mêmes écoles, les mêmes classes avec les mêmes enseignants
L’inclusion des enfants handicapés reste une préoccupation pour les autorités parce que beaucoup d’enfants souffrent dans les établissements scolaires du fait de la nonprise en compte de leurs besoins spécifiques. Seulement beaucoup d’obstacles se dressent devant l’inclusion des enfants handicapés dans les établissements.
«Il faut comprendre l'éducation inclusive que les gens confondent avec l'éducation spéciale. L'éducation spéciale est une forme d'éducation qui ne regroupe que des enfants handicapés. Et le plus souvent, ce sont des handicapés lourds. Mais l'éducation inclusive, c'est tout, ce sont des enfants handicapés qui fréquentent les mêmes écoles que les enfants non-handicapés, les mêmes classes avec les mêmes enseignants», explique Moussa Mbengue le chargé de programme à l’Ong Sigthsavers. A l’en croire, plusieurs défis attendent les autorités. «C’est la politique de l'éducation inclusive qui tarde à être validée. Néanmoins des expérimentations par-ci et par-là sont en train d'être développées. Donc, le premier défi, c'est un cadre politique et stratégique qui organise le secteur. C’est la validation de la politique de l'éducation inclusive», dit-il.
L'autre défi, selon lui, c'est la promotion des expériences qui sont en train d'être faites. «C’est vrai que la politique n'est pas encore finalisée, mais il y a des expériences développées par Sigthsavers et d'autres organisations. Mais on ne sent pas la visibilité. Le dernier défi, c'est quand même le financement de l'éducation inclusive qui est tellement lourd et on ne sent pas les collectivités territoriales», soutient-il. A l’en croire, le financement de l'éducation inclusive reste aussi un défi à relever. Revenant sur l’absence de la validation de la politique d’éducation inclusive, il précise que leur organisation accompagne le ministère de l'Education depuis 2017 pour l'élaboration du document. «Nous sommes à l'étape de validation institutionnelle. Le processus est accéléré depuis juillet 2024 dès l'arrivée du nouveau ministre de l’Éducation. On sent une nette volonté de valider la politique. Ce qui reste, c'est la validation institutionnelle. Et le document est entre les mains du ministre.
LES REMPARTS MILLÉNAIRES DU ROYAUME DU BÉNIN EN PÉRIL
À Benin City, un ensemble architectural unique au monde, l'Iya, est grignoté jour après jour par l'expansion urbaine. Les archéologues se lancent dans une course contre la montre pour préserver ce témoignage exceptionnel de l'ingéniosité africaine
(SenePlus) - Une course contre la montre s'engage pour sauver l'un des plus impressionnants sites archéologiques d'Afrique. Les fortifications de l'ancien royaume du Bénin, aujourd'hui situées au Nigeria, constituent un chef-d'œuvre architectural menacé de disparition.
Cette structure monumentale, baptisée "Iya", s'étend sur plus de 16 000 kilomètres à travers le territoire. Constituée de remparts massifs et de fossés recouverts de végétation, elle représente le plus vaste ouvrage en terre jamais construit par l'homme. Son édification, achevée avant le XVIe siècle, témoigne d'une prouesse technique remarquable pour l'époque.
L'urgence de la situation pousse aujourd'hui archéologues nigérians et allemands à unir leurs efforts. Leurs observations sont alarmantes : plus de la moitié des structures cartographiées dans les années 1960-1970 ont déjà disparu. L'expansion urbaine de Benin City constitue la principale menace, les habitants utilisant les terres des remparts comme matériaux de construction et aplanissant les reliefs historiques pour bâtir de nouvelles habitations.
Au-delà de la préservation physique du site, les chercheurs espèrent percer les mystères de cette construction exceptionnelle. L'Iya aurait en effet rempli de multiples fonctions essentielles pour la cité : système défensif, régulation des eaux, protection de la faune et délimitation territoriale. Ces fortifications constituent un témoignage unique de l'ingéniosité du royaume du Bénin, avant sa chute face aux troupes britanniques en 1897.
La sauvegarde de ce patrimoine exceptionnel représente désormais un défi majeur pour les autorités nigérianes et la communauté scientifique internationale. Le temps presse pour préserver ce qui reste de ce monument historique, témoin d'une civilisation africaine à son apogée.
LE DOUBLE VISAGE DE JUAN BRANCO
L'avocat de 35 ans, figure médiatique des mouvements contestataires, fait l'objet d'une enquête pour viols et agressions sexuelles. Quatre femmes témoignent aujourd'hui d'actes qui se seraient déroulés entre 2017 et 2021
(SenePlus) - Dans une enquête publiée le 13 décembre 2024, le quotidien français Libération lève le voile sur une affaire qui secoue le milieu judiciaire parisien. Juan Branco, avocat de 35 ans connu pour ses engagements médiatiques et ses positions controversées, fait face à de graves accusations de viols et d'agressions sexuelles portées par quatre femmes pour des faits survenus entre 2017 et 2021.
L'avocat triplement mis en examen s'était fait connaître du grand public lors du mouvement des gilets jaunes, devenant une figure de proue de la contestation contre le pouvoir macroniste. Conseil de Julian Assange et auteur d'ouvrages critiques du système, dont "Crépuscule", il s'était forgé une image de défenseur des opprimés et de pourfendeur des élites.
Les récits recueillis par Libération dessinent un mode opératoire similaire. Marie, l'une des premières à témoigner, décrit une rencontre qui commence par des échanges intellectuels avant de basculer dans l'horreur. "J'étais naïve, j'ai cru à une discussion intellectuelle, je n'ai pas vu la drogue", confie-t-elle. Son témoignage fait état d'une soirée qui dégénère rapidement, où elle se retrouve piégée dans une situation qu'elle n'a pas choisie.
Charly, une autre victime présumée, rapporte une agression lors d'une projection en novembre 2017. Après une soirée au Mikado, une boîte du XVIIe arrondissement parisien, elle décrit des comportements inappropriés et des tentatives d'embrassements forcés. "Il a tenté un embrassement plusieurs fois sur la bouche sans prévenir", témoigne-t-elle.
Une stratégie d'intimidation sophistiquée
L'enquête met en lumière un aspect particulièrement troublant : l'utilisation des réseaux sociaux comme outil d'intimidation. Après le dépôt des plaintes, les victimes présumées ont fait l'objet d'une campagne de cyberharcèlement méthodique. Photos, données personnelles, commentaires dégradants : tout a été utilisé pour tenter de les décrédibiliser et les faire taire.
Sous la plume de l'écrivain, l'une des femmes témoigne de cette stratégie d'intimidation en ligne : "On n'est jamais préparée à vivre un viol. C'est terrifiant de voir quelqu'un que vous avez idolâtré pendant des années se transformer en prédateur sexuel face à vous."
Face à la gravité des accusations, la justice s'est saisie de l'affaire. Le conseil de l'ordre du barreau de Paris a prononcé en octobre 2024 une suspension d'activité de trois ans contre l'avocat. Une information judiciaire a été ouverte, et les investigations se poursuivent sous l'autorité d'un juge d'instruction.
Les témoignages recueillis révèlent des traumatismes profonds. Louise, l'une des plaignantes, évoque un "black-out" et des souvenirs fragmentés : "J'ai refait le calcul de ce que j'avais bu, cela n'expliquait pas mon black-out. À ce moment-là, j'ai pensé qu'un mec avait mis un truc dans le verre. Je crois que c'était lui."
Un système bien rodé
Les enquêteurs ont relevé des similitudes troublantes dans les différents témoignages. Les rencontres se déroulaient souvent dans un contexte professionnel ou militant, suivies de moments en tête-à-tête où la situation dérapait. Les victimes présumées décrivent toutes un sentiment de confusion et d'impuissance face à un homme qu'elles admiraient initialement.
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de libération de la parole autour des violences sexuelles, particulièrement dans les milieux intellectuels et militants. Elle soulève des questions importantes sur les dynamiques de pouvoir et l'utilisation des réseaux sociaux comme outil de représailles contre les victimes qui osent parler.
Juan Branco, qui bénéficie de la présomption d'innocence, n'a pas souhaité répondre aux sollicitations de Libération. Son silence contraste avec sa présence médiatique habituelle et soulève de nombreuses interrogations. L'enquête se poursuit, tandis que d'autres victimes potentielles pourraient encore se manifester.
Les belles feuilles de notre littérature par Amadou Elimane Kane
UN DÉTOURNEMENT LITTÉRAIRE EN FAVEUR DES LETTRES AFRICAINES
EXCLUSIF SENEPLUS - On perçoit à travers La plus secrète mémoire des hommes, l’habileté de Mbougar Sarr à se moquer du monde impitoyable des lettres françaises qui catégorise et enferme dans des ghettos identitaires
Notre patrimoine littéraire est un espace dense de créativité et de beauté. La littérature est un art qui trouve sa place dans une époque, un contexte historique, un espace culturel, tout en révélant des vérités cachées de la réalité. La littérature est une alchimie entre esthétique et idées. C’est par la littérature que nous construisons notre récit qui s’inscrit dans la mémoire. Ainsi, la littérature africaine existe par sa singularité, son histoire et sa narration particulière. Les belles feuilles de notre littérature ont pour vocation de nous donner rendez-vous avec les créateurs du verbe et de leurs œuvres qui entrent en fusion avec nos talents et nos intelligences.
Le roman à clé est placé au carrefour des genres littéraires derrière lequel se cachent des vérités souvent étouffées et parfumées à l’odeur du scandale. Celui-ci représente, de manière plus ou moins explicite, un espace romanesque où des personnages réels renaissent à travers le tissu de la fiction. Le réel s’imbrique à l’illusion tel un fantôme qui revient pour nous interroger. L’histoire ainsi racontée s’autorise toute liberté pour mettre à jour une énigme en tordant tous les codes littéraires.
C'est bien sur cette nature littéraire que repose le roman de Mohamed Mbougar Sarr, La plus secrète mémoire des hommes, dont le titre s’inspire d’un extrait du livre de Roberto Bolaño Les détectives sauvages, œuvre littéraire libre sur la littérature latino-américaine. Avec le roman de Mohamed Mbougar Sarr, ce processus littéraire est à son apogée car le roman nous captive autant qu’il nous surprend par sa construction habile qui contient des enjeux politiques et historiques, tout en bâtissant un vrai roman aux ressorts fictifs en embrassant la poésie, le fantastique et l’exaltation.
C'est l'histoire d’un jeune écrivain sénégalais, Diégane Latyr Faye, auteur d’un livre intitulé Anatomie du vide, qui vit en exil en France, très lettré et en quête de reconnaissance. Dès les premières pages, le cadre est posé par le truchement de son journal intime et littéraire. Celui-ci devient son alter-ego et le narrateur lui livre toutes ses pensées, en même temps qu’au lecteur que nous sommes. Et là commence la quête d’un mystère autour de la disparition d’un livre ou plus exactement celle de sa malédiction.
De manière fortuite, le jeune écrivain tombe sur un livre impénétrable, voire ésotérique, et surtout oublié, Le labyrinthe de l’inhumain, publié en 1938 par un auteur à l’apparence de squelette T.C. Elimane. La plongée dans la lecture de ce roman sulfureux tourne à l'obsession pour le narrateur. Ainsi commence la chasse à la vérité romanesque et littéraire. Cette énigme va entraîner Diégane Latyr Faye sur les chemins de la mémoire coloniale, de l’exil et de l’identité africaine.
Ainsi, les référents littéraires sont habilement transposés, chacun comprend ce qu’ils recouvrent, tout en créant un véritable univers littéraire. L’écrivain T.C. Elimane, qui a pourtant disparu, est véritablement incarné. Il est l’auteur d’un livre qui a fait scandale et qui figure dans le Précis des littératures nègres et qui a fait l’objet des pages littéraires avant-guerre. En 1948, un critique littéraire se pose la question Qui était vraiment le Rimbaud Nègre ?
On perçoit ici l’habileté de Mohamed Mbougar Sarr à se moquer du monde impitoyable des lettres françaises qui catégorise et qui enferme dans des ghettos identitaires.
Même si l’on sait que le personnage de T.C. Elimane est le double de Yambo Ouologuem, écrivain malien né en 1940, il est son incarnation sans l’être car tout est mouvant et devient fiction. La construction astucieuse de l’auteur tient à cela : qu’est-ce qui relève du réel ? Est-ce que la fiction est proche de la vérité ? La question que semble poser l’auteur : Qu’est-ce que la littérature ? À l’instar de Jean-Paul Sartre qui exposait les affres de l’écriture et de ses gouffres. Ainsi, le narrateur habite sa focalisation intérieure, celle de retrouver les traces de T.C. Elimane qui se dérobe à toutes ses recherches. C’est aussi ce qui fait l’attrait du roman, ce labyrinthe littéraire et humain qui se joue de l’histoire, avec malice, pour mieux dénoncer.
Le roman s’écrit lui-même avec la mise en abîme d’une réalité supposée qu’il détourne pour mieux s’en détacher. Il use de tous les artifices littéraires : épopée historique, récit fantastique et roman noir se côtoient dans une valse de mots, des mots qui n’ont pas peur de choquer ! Ce sont des tableaux imagés aux allures étranges et rocambolesques tout en conservant une langue réaliste, crue qui parfois s’échappe pour des envolées lyriques inattendues.
Dans le même temps, Mohamed Mbougar Sarr raconte, avec subtilité et brio, le destin tragique de Yambo Ouologuem, auteur du livre Le devoir de violence, publié en 1968 et récompensé par le Prix Renaudot, accusé alors de plagiat et effacé des pages littéraires. Ce qui va conduire Yambo Ouologuem à quitter le monde des lettres pour regagner son Mali natal, loin des caricatures du monde néocolonial.
Le talent de Mohamed Mbougar Sarr tient en cette capacité à bâtir un univers littéraire solide, référencé et documenté, tout en s’autorisant une grande liberté d’énonciation pour mieux dire la réalité de la littérature africaine.
Avec ce roman, Mohamed Mbougar Sarr fait un coup d’éclat en inscrivant la littérature africaine contemporaine au panthéon mémoriel, en révélant l'ostracisme dans lequel elle est encore maintenue par le regard néocolonial, tout en remportant la victoire du Prix Goncourt, le plus prestigieux des lettres françaises.
La profondeur de son arcane textuelle et intertextuelle et de sa stylistique polyphonique font assurément de Mohamed Mbougar Sarr un auteur majeur de notre paysage littéraire contemporain.
Amadou Elimane Kane est écrivain, poète.
La plus secrète mémoire des hommes, Mohamed Mbougar Sarr, éditions Philippe Rey, Paris, 2021.