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13 septembre 2025
DAKAR, UN NOUVEAU MAIRE OU UNE DELEGATION SPECIALE ?
En attendant la suite, son remplacement est prévu dans un délai d’un mois, conformément à la loi, qui dispose qu’en cas de blocage, le président de la République peut placer Dakar sous délégation spéciale
Le préfet de Dakar, Mamadou Lamine Ngom, se fondant sur les articles L.29, L.30 et L.277 du Code électoral, a déclaré Barthélémy Toye Dias « démissionnaire » de son poste de conseiller municipal à la Ville de Dakar. Cette décision administrative entraîne sa destitution de la mairie, poste qu’il occupe depuis le 17 février 2022. En attendant la suite, (le concerné a annoncé un recours -qui n’est pas suspensif-), son remplacement est prévu dans un délai d’un mois, conformément à la loi, qui dispose qu’en cas de blocage, le président de la République peut placer Dakar sous délégation spéciale.
Par décision administrative rendue officielle ce vendredi 13 décembre 2024, le préfet de Dakar, Mamadou Lamine Ngom, a notifié à Barthélémy Dias sa destitution de son mandat de maire de Dakar. Cette mesure intervient suite à une demande déposée par Bayna Gueye, un électeur de la commune de Mermoz-Sacré-Cœur. La demande s’appuie sur une « condamnation de Monsieur Dias par le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, enregistrée sous la décision n°219 en date du 16 février 2017, et confirmée par arrêt n°535 du 21 septembre 2022 de la Cour d’appel de Dakar ».
Le pourvoi contre cet arrêt ayant été rejeté par la Cour suprême par sa décision n°76 du 22 décembre 2023, l’inéligibilité de Monsieur Dias est devenue « irrévocable », a précisé l’autorité préfectorale dans un communiqué.
Cependant, la loi permet au concerné de saisir, dans un délai de 10 jours, comme le prévoit l’article 277 du Code électoral, la justice pour contester cette décision. Il peut ainsi introduire un recours pour espérer casser l’acte administratif, même si, rappelons-le, ledit acte n’est pas suspensif. Mais si cette démission devient définitive, ou si une révocation intervient d’ici un mois, il sera impératif de procéder à son remplacement en conformité avec les dispositions du Code électoral. En effet, selon un expert de la décentralisation, le conseil municipal ne peut pas siéger de manière incomplète. Les membres du conseil devront être convoqués pour une nouvelle élection dans un délai d’un mois, comme le prévoit la loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des collectivités locales, notamment en son article 99 : « Lorsque l’élection est annulée ou que, pour toute autre cause, le maire ou les adjoints ont cessé leurs fonctions, le conseil est convoqué pour procéder au remplacement dans le délai d’un mois. »
Si toutefois le conseil refuse de passer à l’acte, la mairie sera dans une situation de blocage institutionnel, ce qui pourrait amener le président à mettre Dakar sous délégation spéciale. La délégation spéciale peut être décidée pour une durée de 6 mois, renouvelables trois fois. « Et si tel est le cas, nous ne serons pas très loin de la fin du mandat des maires, c’est-à-dire en 2027, pour l’organisation des élections », indique notre interlocuteur.
LE SENEGAL FRANCHIT LE PAS
C’est fait ! Le Sénégal vient de franchir le pas pour l’enseignement de l’anglais au préscolaire et à l’élémentaire.. Le ministre de l’Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy, a procédé hier au lancement du démarrage de la phase pilote.
Le Sénégal inaugure l’ère de l’enseignement de l’anglais au primaire et au préscolaire. Le ministre de l’Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy, a procédé hier, vendredi 13 décembre 2024, au Centre international de conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio, au lancement du démarrage de la phase pilote de la mise en œuvre de cette réforme du système éducatif sénégalais.
C’est fait ! Le Sénégal vient de franchir le pas pour l’enseignement de l’anglais au préscolaire et à l’élémentaire. Après plusieurs mois de réflexions, de rencontres de partage et de mise à niveau, les autorités ont acté le démarrage effectif des apprentissages de l’anglais au niveau de classes primaires. Le ministre de l’Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy, a lancé officiellement les débuts de l’anglais à l’élémentaire hier, vendredi 13 décembre 2024.
Dans un premier temps, c’est une phase pilote qui va être implémentée dans plus de six cents (600) établissements du préscolaire et de l’élémentaire. Pour un début, cette introduction est marquée par un consensus entre toutes les parties prenantes du système scolaire. «Nous sommes tous en phase avec cette réforme dans la mesure où l’opinion publique, des personnes ressources du monde de l’éducation, des parents, des enseignants ont accueilli positivement cette mesure qu’ils jugent pertinente, opportune et salutaire», a dit le ministre de l’Education nationale, Moustapha Guirassy.
Sur plus de 3000 enseignants candidats, près de six cents ont été retenus pour démarrer la phase pilote. L’objectif visé à travers ce lancement est l’atteinte de l’Objectif de développement durable 4 (ODD4) et la préparation des futures élites à être opérationnelles sur un marché de l’emploi où les compétences en anglais sont de plus en plus exigées.
«L’introduction de l’anglais au préscolaire et à l’élémentaire est porteuse de talents à libérer chez nos enfants et surtout d’opportunités de voir autrement leur avenir par la maîtrise d’une langue internationale», a dit le ministre, avant d’ajouter : «Il faut s’ouvrir, oser les réformes pour offrir plus d’opportunités aux élèves qui sortiront du système éducatif»
En effet, explique le ministre, «si on veut être en phase avec l’ODD4, les recommandations du sommet des Nations unies, en septembre 2022, sur les transformations des systèmes éducatifs, sur la Stratégie continentale de l’Éducation (CESA 16- 25), cette réforme est aussi importante, parce qu’elle constitue un marqueur essentiel de rupture et de changement de paradigme». Le ministre a salué l’engagement et la mobilisation de toutes les ressources humaines de son ministère pour la sélection des enseignants mais aussi pour la production des ressources didactiques nécessaires à la mise en œuvre de cette réforme majeure. Pour cette phase pilote, qui va concerner quelques Inspections de l’éducation et de la formation (IEF), exactement 590 enseignants sont mobilisés. Ces derniers, présents à l’occasion de cette cérémonie, n’ont pas manqué de soulever quelques questions relatives à l’incidence financière de «cette surcharge de travail sur les salaires». «Nous sommes prêts à accompagner le ministère dans la mise en œuvre de cette réforme qui lui parait d’une importance capitale. On lui a exposé nos revendications et je pense qu’aujourd’hui, il en a conscience. Pour être franche, il y a eu des divergences d’opinions mais, comme je l’ai dit, le ministre en a conscience. On lui a parlé d’indemnisation pour le travail et qu’on soit déchargés pour enseigner exclusivement l’anglais au niveau de l’élémentaire et du préscolaire. On lui a exposé le problème et on attend qu’il réagisse», a dit Ndeye Yaté Sy, porte-parole des enseignants chargés de cours d’anglais à l’élémentaire et au préscolaire. Une question qui risque d’être une pomme de discorde entre la tutelle et les enseignants, car les responsables n’ont pas la même compréhension du problème. A leur avis, il n’y a pas de surcharge d’horaires de travail. Ce sont plutôt deux séances hebdomadaires de 30 minutes qui seront tirées des heures normales dans les classes concernées.
DIOMAYE APPELLE LES ACTEURS DE LA SANTÉ À LA CONCERTATION
1924 à 2024. L’Institut Pasteur de Dakar fête ses cent ans. Sa présence au Sénégal a été magnifiée par le Chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye qui a tenu à rehausser la célébration de sa présence.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a lancé un appel à une concertation et coopération actives entre les différents producteurs, les agences nationales de réglementation pharmaceutiques, le secteur privé, les chaines d’approvisionnement, les universités et les centres de recherche dans les différents pays africains pour faire émerger l’écosystème africain de l’industrie pharmaceutique qui permettra d’atteindre l’autonomie en vaccins, tests de diagnostic et médicaments en Afrique. Cet appel a été fait hier, vendredi 13 décembre lors de la célébration du centenaire de l’Institut Pasteur de Dakar qui a conduit à la visite du Vacinôpole de Diamniadio.
«C’est avec un immense plaisir et un sentiment de fierté que je me tiens devant vous aujourd’hui pour célébrer un jalon important de l’histoire de notre Nation et du continent africain : le centenaire de l’Institut Pasteur de Dakar. Une institution qui, depuis sa fondation, incarne l’engagement du Sénégal dans la lutte contre les maladies infectieuses et la promotion de la santé publique »
1924 à 2024. L’Institut Pasteur de Dakar fête ses cent ans. Sa présence au Sénégal a été magnifiée par le Chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye qui a tenu à rehausser la célébration de sa présence. Selon le Président de la République du Sénégal, depuis sa création l’Institut Pasteur a toujours été porteur des couleurs de l’innovation scientifique et de l’excellence. « En cette année marquante, nous célébrons non seulement un héritage scientifique d’une grande richesse, mais aussi une vision audacieuse et ambitieuse pour l’avenir de la santé publique en Afrique » a souligné M. Faye. Et d’ajouter : « le centenaire de l’Institut Pasteur de Dakar est une opportunité de saluer le parcours exceptionnel de cette institution, mais également de jeter un regard résolu sur l’avenir, sur ce que nous construisons ensemble pour garantir la souveraineté sanitaire du Sénégal et de notre continent ».
La Covid-19 comme moteur d’accélération
Pour le chef de l’Etat, la pandémie de Covid-19 a mis en lumière les vulnérabilités structurelles de l'Afrique en matière de santé publique. Il fait ressortir : « si nous avons fait des progrès considérables ces dernières décennies, notre continent reste encore largement dépendant des importations pour ses besoins en médicaments, tests de diagnostic et, surtout, en vaccins. À l'heure actuelle, l'Afrique ne produit que 1% de ses vaccins, 5% de ses tests de diagnostic, et 30% de ses médicaments ». Ce constat a fait dire au président de la République, qu'aucune crise ne doit être laissée sans réponse, ce qui a poussé le gouvernement du Sénégal à initier un programme ambitieux de souveraineté sanitaire et pharmaceutique. Un programme qui viserait à permettre au Sénégal de couvrir, d’ici 2035, au moins 50% de ses besoins en vaccins et médicaments par une production locale. « Ce programme s’inscrit dans le cadre de l’ambition plus large de l’Union Africaine et de l’Africa CDC, qui visent à atteindre 60% de production de vaccins en Afrique d’ici 2040 » a-t-il renseigné.
Le vaccinopole de Diamniadio est au cœur de cette vision
Le Vaccinopole de Diamniadio représente un investissement stratégique pour l’avenir de la santé en Afrique et fait partie intégrante de la stratégie pour la construction d’un Sénégal souverain, juste et prospère, fondé sur la promotion de la science, de la technologie, de l’innovation et de l’excellence. Elle s’inscrit également selon le chef de l’Etat lui, dans le cadre de l’Agenda National de Transformation « Sénégal 2050 » devant contribuer à développer un capital humain de qualité et une équité sociale à travers la couverture sanitaire universelle par le biais de la souveraineté pharmaceutique et vaccinale. « Grâce à ses plateformes technologiques de pointe, ce vaccinopôle sera capable de produire jusqu'à 300 millions de doses de vaccins par an, pour couvrir les besoins en santé publique, et ce, non seulement pour le Sénégal mais également pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest » a -il fait comprendre. Et d’ajouter : « cette vision de souveraineté sanitaire, portée par l’Institut Pasteur de Dakar et ses partenaires, repose sur une collaboration régionale et internationale sans précédent»
Concertation pour l’atteinte de souveraineté pharmaceutique
Le chef de l’Etat a saisi l’occasion pour lancer un appel à une concertation et une coopération actives entre les différents producteurs, les agences nationales de réglementation pharmaceutique, le secteur privé, les chaines d’approvisionnement, les universités et les centres de recherche dans les différents pays africains pour faire émerger l’écosystème africain de l’industrie pharmaceutique. Ce qui permettra d’atteindre l’autonomie en vaccins, tests de diagnostic et médicaments en Afrique. Pour le Président Bassirou Diomaye Faye, dans cette démarche, l’acquisition récente du niveau de maturité 3 de l’agence de réglementation pharmaceutique (ARP) du Sénégal et la certification ISO 9001-2015 du Comité National d’Ethique pour la Recherche en Santé (CNERS) méritent non les félicitations de la nation et mais constituent un atout majeur pour le pays. « Dans cette même dynamique, je salue la création par l’Institut Pasteur de Dakar de VaxSen, l’entité de commercialisation des vaccins produits par le vaccinopôle » déclaré. Puis, Et d’inviter les acteurs à poursuivre cet élan de solidarité scientifique et de coopération internationale. « Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir où les défis de santé ne seront plus un fardeau insurmontable, mais une opportunité de progrès et de bienêtre pour tous. Le chemin reste long, mais les progrès réalisés jusqu’ici nous encouragent à continuer d’aller de l’avant ».
LES DAKAROISES S’ARRACHENT ET RETROUVENT AL AHLY EN DEMIES
Bousculées par le REG du Rwanda, les championnes du Sénégal ont décroché aux forceps sa qualification en dominant en prolongation une accrocheuse (61- 57) équipe rwandaise.
L’AS Ville de Dakar est au rendez-vous du dernier carré de la Coupe d’Afrique des clubs champions. Bousculées par le REG du Rwanda, les championnes du Sénégal ont décroché aux forceps sa qualification en dominant en prolongation une accrocheuse (61- 57) équipe rwandaise. La bande à Couna Ndao scelle ses retrouvailles avec les Egyptiennes d’Ahly qu’elle affrontera ce samedi en demi-finale.
L ’ASCVD a décroché hier, vendredi son ticket pour les demi-finales de la Coupe d’Afrique des clubs champions. Les joueuses de la municipalité de Dakar sont venues au bout du Rwanda Energy Group à l’issue d’un match très disputé et des prolongations. La bande de Fatou Pouye, Fatou Diagne et Couna Ndao sont revenues de loin face à une accrocheuse formation du rwandaise. Sous la houlette de la Sénégalaise Aminata Ly, les Rwandaises sont en toute maitrise en infligeant d’entrée un (6-2 ; 5e) avant de le porter à (13-4, 6). Un passage à vide qui oblige le coach Moustapha Gaye à vite demander le temps-mort et remettre ses joueuses en scelle. Plus tranchante, l’As Ville de Dakar sera toutefois limitée à 8 points (18-8). Les joueuses de la Municipalité de Dakar vont se rebiffer pour coller au basket de leurs adversaires (24- 17, 5e) avant d’aller à la pause avec un handicap de six points (29-23). Même si elles gagnent au prorata des points marqués dans le quart temps, les joueuses de l’ASVD peinent à trouver la bonne carburation.
Les Rwandaises ne fléchissent pas. Elles se feront fort de garder l’avantage au terme du 3e quart temps (48-35). Bousculées et larguées à 10 points (49-39 ; 2e, les coéquipières de Couna Ndao musclent leur défense et profitent des espaces laissés pour revenir à quatre points (51- 45). Galvanisées par le public de Marius Ndiaye, les Sénégalaises accentuent la pression. Elles en profitent pour enfiler les paniers pour faire la jonction grâce à un précieux panier de Fatou Pouye (51-51 7e). L’internationale sénégalaise fera encore parler son audace en attaquant le cerceau et arracher l’égalisation (55-55). Au bout des cinq minutes de prolongation, les Dakaroises font sauter le verrou rwandais pour sceller aux forceps le gain de la partie (61 à 57). L’As Ville de Dakar se hisse en demi-finale. Elle croisera le club égyptien d’Al Ahly Sporting qui lui avait infligé sa seule défaite en phase de poule. Les Egyptiennes se sont baladées en étrillant le CNSS du Congo (86-39), Dans le deuxième quart de finale, APR du Rwanda s’est défaite du FBA de la Côte d’Ivoire (59-49). Quant à la Jeanne d’Arc, la deuxième représentante du Sénégal elle s’est inclinée devant le Ferroviario Maputo.
LA FSF CONFIRME PAPE THIAW
Le technicien de 43 ans devrait signer un contrat d'un an et demi avec comme missions principales: amener le Sénégal au moins en finale de la CAN 2025 et qualifier les Lions pour la Coupe du monde 2026.
C'est officiel ! Près d'un mois après la fin de son intérim à la tête l'équipe nationale, Pape Thiaw a été officiellement choisi comme sélectionneur des Lions. La fédération sénégalaise de Football (FSF) a annoncé hier, vendredi 13 décembre, à l’issue de la réunion de son Comité exécutif, sa décision prise « à l’unanimité » de confirmer le choix de lui confier les rênes de la sélection. Dans une vidéo rendue publique, le chargé de la Communication de la FSF Seydou Sané a justifié cette nomination par l’état de service au niveau des différentes sélections nationales, la qualification obtenue de manière convaincante à la CAN « Maroc 2025 ». Mais aussi pour d’autres critères fixés, dont une solide expérience en club ou en sélection nationale. Des atouts renforcés par l’option clairement affichée de la Fédération de promouvoir l’expertise locale.
Le technicien de 43 ans devrait signer un contrat d'un an et demi avec comme missions principales: amener le Sénégal au moins en finale de la CAN 2025 et qualifier les Lions pour la Coupe du monde 2026. La Fédération Sénégalaise de Football (FSF) a levé le voile sur le futur sélectionneur des Lions. Elle s’est prononcée officiellement en faveur de la reconduction de Pape Thiaw, à la tête de la sélection nationale du Sénégal. Le comité exécutif a reconnu à l’unanimité la candidature de Pape Bouna Thiaw. Devenu intérimaire depuis le départ de Aliou Cissé, en octobre dernier, le technicien de 43 ans partait largement favori en remportant ses quatre matchs. Sans parler de sa victoire au dernier championnat d’Afrique des nations (CHAN) et l’avis favorable de nombreux techniciens et observateurs au niveau de la gestion du groupe et de ses choix tactiques.
Selon l’instance dirigeante du football, le choix se justifie par l’état de service au niveau des différentes sélections nationales avec une qualification obtenue « de manière convaincante » à la CAN « Maroc 2025 ». Comme il a répondu aux critères fixés par l’équipe du président Augustin Senghor, dont la détention d’un diplôme CAF ou UEFA Pro, une solide expérience en club ou en sélection nationale, ainsi qu’une connaissance approfondie du football africain.
« Pape Thiaw répond aussi à l’option de la Fédération qui a toujours prôné l’expertise nationale qui nous a valu de grands résultats» a déclaré Seydou Sané, chargé de la communication.
Cette nomination traduit dans la même dynamique la confiance dans le savoir-faire de l’expertise et met ainsi fin aux spéculations concernant d’éventuelles désignations d’anciens internationaux ou sélectionneurs étrangers.
Le nouvel entraîneur aura la lourde tâche d’écrire une nouvelle page de l’histoire des Lions, de maintenir le Sénégal au rang des meilleures nations du football africain et mondial. Il devrait signer un contrat d'un an et demi avec comme principales missions d’amener le Sénégal au moins en finale de la CAN 2025 et qualifier les Lions pour le Mondial 2026. Il ne reste désormais que la signature du Ministère des Sports qui a la prérogative, en termes de traitement salarial, de valider le choix de la Fédération. Avant d’entamer son mandat, l’ancien attaquant des Lions de la coupe du monde 2002, devrait aussi composer le nouveau staff technique avec le choix des adjoints. « Le président a rendu compte à Madame le ministre des Sports. Une correspondance lui sera adressée dans ce sens pour matérialiser le choix. Nous avons tenu à informer la tutelle sur toutes les étapes processus », précise le responsable fédéral. Le premier rendez-vous de Pape Thiaw est programmé au mois de mars 2025 avec les éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Le Sénégal tentera une nouvelle de se qualifier pour la Coupe du Monde 2026 qui est une des fortes attentes du foot sénégalais. Les Lions vont effectuer le déplacement au Soudan, actuel leader du Groupe des qualifications avant de recevoir le Togo.
L’AXE PRAIA - DAKAR POUR UNE ORGANISATION RÉUSSIE DES JOJ 2026
Le président Ndiaye et sa délégation ont été reçu par José Maria Neves, président du Cap vert et par Ulisses Correia e Silva Premier ministre
Dans la suite de la réunion de la Commission exécutive du CIO qui a approuvé le programme sportif des JOJ Dakar 2026 et la tournée africaine de la flamme olympique, le président Diagna Ndiaye a effectué une visite de travail auprès du CNO cap verdien, à l’invitation de Philomena Fontes, présidente du Comité olympique du Cap Vert, informe un communiqué parvenu à notre rédaction hier, vendredi 13 décembre.
L’édit précise qu’il était accompagné de Ibrahima Wade, Coordonnateur général du COJOJ Dakar 2026, Mme Albertine Gonzalvez, vice-présidente du CNOSS, de Seydina Omar Diagne, Secrétaire général du CNOSS. À noter aussi que le l’ambassadeur du Sénégal au Cap Vert, Monsieur Ely Sy Beye a pris part aux entretiens.
Le président Ndiaye et sa délégation ont été reçu par SEM José Maria Neves, président de la République du Cap vert et par Ulisses Correia Silva, Premier ministre. « Au cours des entretiens, le président Ndiaye a présenté l’état des préparatifs des JOJ 2026 et évoqué l’ambition des deux CNOs d’engager des activités conjointes en direction de la préparation des athlètes des deux pays, mais également le souhait du COJOJ de voir le CNO cap verdien impliqué dans la l’organisation de ce premier événement olympique sur le continent africain », lit-t-on sur le communiqué.
Le président et à sa suite le Premier ministre ont salué le bel esprit de solidarité olympique développé par les deux CNOs et ont manifesté leur entière disponibilité pour accompagner les initiatives dans ce sens. Le président Névés a particulièrement apprécié la décision récente du CIO de voir la flamme olympique de Dakar 2026 visiter quelques pays africains et a marqué son accord sur l’étape de Praia et saluer de façon appuyé son frère le président du Sénégal.
Dans la ligne de l’organisation du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Cap Vert en 2025, il a émis le souhait de l’organisation de compétitions sportives entre les jeunesses des deux pays, insistant sur le rôle éminent du sport dans le raffermissement des liens entre les peuples. Ils ont tous les deux réitéré leurs vœux de succès total dans l’organisation de l’événement. À l’issue des séances de travail, les deux CNOs du Cap Vert et du Sénégal ont retenu renforcer les échanges sportifs et ont retenu de se retrouver très prochainement pour la mise en œuvre des actions arrêtées.
Par Fadel DIA
CHANGER (ENCORE)… ET BALAYER LES TABOUS !
Faire différemment et mieux : c'est la promesse du changement. Pourtant, la RTS continue de sacraliser le pouvoir, les délégations officielles restent pléthoriques, le parti présidentiel fait main-basse sur le bureau de l'Assemblée sans majorité totale
Changer, c’est ce que promettent tous les opposants qui accèdent au pouvoir, même si tous ne promettent pas des «changements systémiques» et Abdoulaye Wade était allé assez loin puisque, selon un exégète de sa parole, «Sopi» signifie plus «Changeons» que «Changer».
Changer, selon le dictionnaire, c’est faire ou devenir autre, faire que quelque chose ou quelqu’un soit autre, mettre en place quelque chose de différent. Dans le domaine qui nous occupe ici, la gouvernance, changer ce n’est pas ne pas marcher sur les pas du gouvernement précédent, ne pas commettre les mêmes erreurs, faire différemment et mieux. C’est mener des actions à la fois d’ordre interne, dans la manière de faire, et externe, en agissant sur les objectifs recherchés, avec pour but ultime de rendre le pays plus prospère, ses habitants plus heureux, ses lois plus justes et plus humaines. « La Révolution doit s’arrêter à la perfection du bonheur » avait écrit un des héros de 1789 et les révolutions naissent souvent du fait que ceux qui promettent le bonheur ne tiennent pas leurs engagements.
Huit mois sont passés depuis l’avènement d’un nouveau pouvoir, le président élu a déjà effectué plus du huitième de son mandat, des élections législatives anticipées ont confirmé les engagements qui l’ont porté au pouvoir, il a désormais la haute main sur les pouvoirs exécutif, législatif et même judiciaire, et il est donc légitime de lui demander de s’attaquer à des réformes dans des secteurs symboliques de notre vie politique sur lesquels ni lui ni ses opposants ne se sont guère prononcés jusqu’ici. Il s’agit de réformes dont on peut dire, en reprenant un slogan célèbre, qu’en argent au moins, elles ne coûtent rien et rapportent gros, mais qui en revanche exigent un grand courage politique, y compris celui de se rendre impopulaire.
Faire la politique de ses moyens !
Quid, par exemple, du train de vie de l’Etat ? Abdou Diouf nous avait promis un état modeste, mais la promesse n’a pas été tenue et ses successeurs ne se sont pas pressés à s’engager dans cette voie. Il ne s’agissait pourtant pas de contraindre les gouvernants à vivre chichement ni même, à proprement parler, de prôner un Etat modeste, mais tout simplement de tenir compte des moyens d’un pays qui occupe le 165e rang mondial dans le classement des nations les plus riches et dont le PIB représente moins du dixième (1/10) de la fortune personnelle d’Elon Musk. Il s’agit de réduire le nombre de démembrements des services administratifs, de rogner sur les titres, les privilèges et les avantages de toutes natures, les dimensions des cabinets, les voyages à l’étranger, les effectifs des délégations ou la durée de leurs séjours à l’étranger et les conditions de leur prise en charge et de rappeler aux élites publiques que leur fonction est un sacerdoce et non une source d’enrichissement.
En Suède - (deux fois moins peuplée que le Sénégal avec un PIB 20 fois plus élevé !) - le Premier ministre est le seul membre du gouvernement à disposer d’une voiture de fonction à temps plein, le parc automobile du Parlement se réduit à trois (3) véhicules et le seul privilège des députés est de pouvoir voyager gratuitement sur le réseau de transport public. La Suède est, il est vrai un cas particulier et il est illusoire de demander à nos élus d’imiter les siens car nous avons le complexe du paraître et ce n’est donc pas demain la veille qu’ils emprunteront les lignes du BRT ou de DDD pour se rendre à l’Assemblée Nationale. Mais rien ne nous empêche de rêver et si eux, et nos ministres, faisaient un pas pour s’aligner sur leurs collègues suédois, ce serait pour le cas un vrai « changement systémique » !
Encore faudrait-il que l’exemple vienne d’en haut puisqu’en moins de huit mois l’avion présidentiel a parcouru, en kilomètres, l’équivalent de plus de trois fois le tour de la terre et que le chef de l’Etat, qui n’a encore eu aucun contact apaisé avec les Sénégalais des profondeurs qui l’ont élu, a effectué une vingtaine de déplacements hors du territoire national, sur les quatre continents, dont trois dans un court intervalle dans une région distante de près de 8000 km du Sénégal, avec un aéropage de collaborateurs et de journalistes. Sans préjuger des retombées de ces déplacements on peut dire que leur coût, en argent et en carbone, est peu compatible avec les ressources d’un pays qu’on nous dit au bord de la faillite et notre ambition d’être un modèle en matière de sauvegarde de la nature. La perpétuation de cette frénésie des voyages est par ailleurs accompagnée d’un autre héritage de l’ancien monde : un très médiatisé pèlerinage à La Mecque.
C’est une confusion des genres car il s’agit là d’un exercice d’ordre privé qui ne devrait pas être à la charge de l’Etat et qui, au plan religieux, n’a de sens que s’il est personnellement assumé. On peut dire que nos présidents, ainsi que les centaines de personnes qui depuis plus d’un quart de siècle ont fait le tour de la Kaaba dans leur sillage et aux frais de la princesse, ont fait leur umra pour rien ! L’explication selon laquelle il ne s’agirait en fait que d’un petit détour ne tient pas puisque la distance entre la capitale saoudienne et La Mecque équivaut, approximativement, à deux fois celle qui sépare Dakar de Nouakchott !
République et religion : un tabou !
Des réformes s’imposent aussi dans la nature des relations entre les pouvoirs publics et les autorités religieuses, et pour être plus clair, avec les chefs des confréries musulmanes, sujet tabou par excellence. Mais ici il s’agit tout simplement de revenir aux fondamentaux des premières années de notre indépendance, quand il s’agissait de poser les bases de notre « commun vouloir de vie commune ».Il y a une différence de nature entre le pouvoir politique issu du vote de l’ensemble de la population et symbole de la nation dans sa globalité et les confréries religieuses qui sont l’émanation d’une portion plus ou moins importante de la communauté nationale et le modus vivendi qui gouvernait leurs rapports a perdu son équilibre quand, pour la première fois, un Président de la République s’est accroupi aux pieds d’un chef religieux. Ce n’est pas qu’il l’ait fait qui est en cause, c’est qu’il l’ait fait non pas en disciple dévoué et en toute intimité, mais ès qualité, en public et en présence des corps constitués. Un autre pas a été franchi quand l’Etat s’est érigé en maître d’œuvre et bailleur d’appoint du patrimoine immobilier des confréries qui ne manquent pourtant ni de ressources ni de disciples généreux. Nous ne prêchons pas pour une laïcité à la française, nos chefs religieux, toutes confessions confondues, méritent respect et considération, les lieux de culte et les manifestations religieuses ont droit à un soutien logistique et sécuritaire de l’Etat, mais nos dirigeants ,et surtout ceux qui prônent des changements significatifs, doivent marquer la différence entre leur engagement personnel et les symboles qu’ils représentent, demander aux dignitaires religieux des prières pour la nation et non des voix pour leur parti.
La majorité, ce n’est pas la totalité !
Changer c’est aussi cesser de croire que la persuasion n’a pas sa place dans la politique dont les seules armes seraient la carotte et le bâton. Choisir la carotte c’est laisser proliférer une plante vénéneuse, la « transhumance » dont sont devenus accros nos hommes et femmes politiques qui ne découvrent les tares de leurs amis que lorsque ceux-ci ne sont plus au pouvoir. Mais il est difficile de faire du neuf avec du vieux et les dépouilles laissées par l’ancien pouvoir s’avéreront vite plus encombrantes qu’utiles. User du bâton c’est faire mal à la démocratie, c’est ignorer que la majorité ce n’est pas la totalité, et pas seulement en politique, qu’être minoritaire ne signifie pas perdre ses droits, surtout quand on vit dans un pays aux frontières artificielles dont les habitants n’ont pas tous les mêmes convictions religieuses, ne partagent pas la même langue, appartiennent à des milieux sociaux différents et vivent dans des environnements qui varient d’un point à l’autre. C’est enfin confondre deux réalités qui ne sont pas superposables, la majorité électorale et majorité nationale et si le nouveau Président de la République a été brillamment élu, dès le premier tour, il n’a rassemblé sur son nom qu’à peine plus de 2.400.000 voix. Même en ne tenant compte que des Sénégalais qui ont l’âge et le droit de voter, on peut dire que c’est une minorité de ses compatriotes qui l’a porté au pouvoir. Cela ne met pas en cause sa légitimité, mais cela nous rappelle que la majorité, mode privilégié de la gestion démocratique, est une convention commode mais arbitraire. Quels que soient les arguments, voire les arguties, invoqués, il y a cette réalité simple et mathématique : le parti au pouvoir n’a pas 100% des députés élus à l’Assemblée Nationale, il n’est pas logique qu’il ait 100 % des postes de son bureau. La majorité ne donne pas le droit de n’en faire qu’à sa tête et en démocratie le pouvoir n’a de sens que s’il y a un contrepouvoir pour limiter ses dérives !
« Buur », c’est fini, nous sommes en République !
On attend enfin de nos jeunes dirigeants qu’ils dépoussièrent le protocole et mettent fin à la sacralisation et à la peopolisation de la fonction de président de la République comme se plaisent à le cultiver les médias d’Etat. Notre télévision nationale a changé de chef mais pas d’antienne puisqu’elle continue à penser que les activités du chef de l’Etat sont toujours l’évènement le plus important de la journée et nous sert chaque semaine, comme un refrain publicitaire, le condensé de ses faits et gestes. Celui qui occupe la maison qu’habite le Sénégal est certes le premier d’entre nous, mais il le doit à la volonté populaire, ses revenus proviennent de nos impôts, sa fonction est éminemment temporaire, le contrat que nous avons signé avec lui est un CDD et il est appelé, un jour ou l’autre, à redevenir un citoyen devant lequel on ne lèvera plus le drapeau. Cessons aussi d’affubler son épouse, ou ses épouses, du titre glamour de « Première Dame » qui est une pâle copie du protocole américain et n’a aucune existence légale chez nous, qui ouvre la porte à des charges qui échappent à tout contrôle au point que celles qui l’ont porté jusqu’ici ont laissé comme héritage des fondations éphémères qui ont sombré avec corps et biens, sans qu’on ne sache jamais d’où venaient leurs moyens. Notre tradition est en avance sur les modes occidentales et chez nous une femme mariée ne perd pas son nom, alors évitons de tomber dans le ridicule en désignant les épouses de l’actuel chef de l’Etat, puisqu’il faut bien les distinguer l’une de l’autre, par les appellations de « Première- Première Dame » et de « Deuxième Première Dame » !
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE WEEK-END
Sud Quotidien, Vox Populi, Le Soleil, Le Verdict News, L'Observateur, Le Quotidien, L'As Quotidien, Libération
La centrale électrique WAE, fruit d'une collaboration entre investisseurs locaux et la Senelec, incarnait l'espoir d'une souveraineté énergétique nationale. Mais les révélations d'un audit accablant et l'arrestation de Samuel Sarr mettent fin à ce rêve
Partie pour être le plus grand projet énergétique jamais réalisé entièrement par des Sénégalais, la belle histoire de la West African Energy (WAE) s'achève en queue de poisson et met une douche froide aux espérances d'une véritable success story 100 % sénégalaise.
C'était trop beau pour être vrai. Pour une des rares fois, un projet de si grande envergure a été pensé, conçu, développé et mis en œuvre essentiellement par des Sénégalais. D'ailleurs, il y a quelques mois, lors d'une visite de chantiers pour faire les derniers réglages avant l'allumage qui était prévu au mois d'octobre, le directeur général de la Senelec, Papa Toby Gaye, se réjouissait en ces termes : “C'est un projet innovant pour plusieurs raisons. Du début à la fin pour ce projet, de l'appel d'offres au financement, il n'y a pas une seule activité qui n'ait pas été faite avec les gens de Senelec. Pour tous les autres IPP, pour l'essentiel en tout cas, ce sont des investisseurs étrangers qui viennent, qui construisent leur projet et signent des contrats avec Senelec qui est simplement acheteur.”
L'autre grande innovation, selon le directeur général de la Senelec, c'est que c'est un projet qui a été entièrement porté par des investisseurs locaux. “Ce sont des investisseurs sénégalais qui ont fait toutes les démarches nécessaires pour apporter le financement, en s'associant avec la Senelec qui est le bras technique. On a su démontrer, qu'en associant nos synergies, on peut, en interne, construire et développer un projet et je pense que ça fera tache d'huile”, s'est réjoui M. Gaye, qui rappelait que depuis 1998, la Senelec fait dans la production indépendante, avec des producteurs indépendants pour la plupart étrangers. Pour la nouvelle centrale construite au Cap des biches, la Senelec est actionnaire avec d'autres investisseurs sénégalais. La Société nationale d'électricité détient, en effet, 15% des actions de la West African Energy.
Rôle de Samuel Sarr et des autres actionnaires
Ancien directeur général de la Senelec sous Wade, ancien ministre chargé de l'Energie, également sous Wade, Samuel Sarr est présenté comme le principal artisan de ce projet énergétique, l'un des plus grands entièrement portés par des investisseurs sénégalais. Il détenait 12 % des actions de la WAE. Il a su convaincre des investisseurs locaux comme Arona Dia - actionnaire majoritaire avec 33 %. Les 40 % qui restent sont répartis entre l'industriel Abdoulaye Dia de Senico, le plus grand importateur de riz Moustapha Ndiaye et Locafrique de Khadim Ba. Lors de la cérémonie de lancement de la mise en service, il y a trois mois, Malick Niass, présenté comme le directeur technique, revenait sur le rôle joué par les nationaux, mais surtout par Samuel Sarr dans la mise en œuvre de ce projet. Il disait : “Ce projet a la particularité d'être développé et financé, par des promoteurs sénégalais. Non seulement c'est la centrale la plus importante du Sénégal et de la sous-région, mais c'est la première qui a été développée entièrement par des promoteurs sénégalais. Locafrique Investment, Afrinvest géré par M. Sarr qui a vraiment conçu, développé, leadé ce projet de A à Z.’’ Monsieur Niass de souligner : “Et je tiens vraiment à insister là-dessus. Si on est là aujourd'hui, c'est grâce à lui (Samuel Sarr). Certes, on travaille avec lui, mais c'est lui le driver.” Parmi les actionnaires, informait-il, il y a aussi Citaf d’Abdoulaye Dia, Sahel Investment d’Arona Dia, Moustapha Ndiaye et la Senelec. Cette dernière, soulignait-il, joue également un rôle très important. “Non seulement parce qu'elle est actionnaire à 15 %, mais elle nous supporte aussi sur la partie technique. La Senelec est également acheteuse exclusive. Et, à terme, ils vont nous fournir en gaz”, renseignait M. Niass.
Ils ont pu mobiliser le financement estimé à 430 millions d'euros, soit environ 283 milliards F CFA.
Financé et porté par des nationaux, le projet a tout de même nécessité de contracter avec des partenaires parmi les meilleurs dans le monde. Notamment Calik Energy et l'Américain General Electric. Pour ce qui est des partenaires financiers, on cite AFC basée au Nigeria, Afreximbank basée en Égypte, ICD (Djeddah), mais aussi de Coris Bank. Sur les 1 200 employés que comptait l'entreprise lors du lancement de la mise en service, 65 à 70 % sont des locaux. “L'objectif, dans ce projet, était d'avoir le maximum de Sénégalais. Contractuellement, on a signé avec Calik que plus de 40 % pour les postes qualifiants doivent être constitués de Sénégalais et 100 % pour tous les postes non qualifiants”.
Grâce à ces compétences, le projet a réalisé des performances très rares dans le domaine. “Nous avons eu une performance remarquable. Entre la date de signature du PPA et le démarrage du cycle simple qui est imminent (c'était au mois d'aout), on a à peu près quatre ans et demi. Des projets comme ça se développent au minimum sur cinq, voire dix ans. Si tout se passe bien, début d'année prochaine, on va faire la réception du cycle combiné qui marque la fin des travaux et le début de l'exploitation. Pour le cycle simple, c'est déjà prêt au démarrage.”
À terme, cette centrale va jouer un rôle majeur dans la stratégie Gas to Power ; elle va contribuer à baisser de 40 % les couts de production de la Senelec, d'anticiper l'augmentation de la demande d'électricité, de rendre possible l'objectif de l'accès universel à l'électricité. “Le plus difficile, dans ce genre de projet, disait Malick Niass, a été de mobiliser le financement, soit 283 milliards. Nous remercions les actionnaires comme Arona Dia, Moustapha Ndiaye, Abdoulaye Dia Senico et Khadim Ba qui nous ont fait confiance. C'est eux qui ont mis leurs sous pour nous permettre de mobiliser plus de 283 milliards F CFA”.
Au début, ils étaient nombreux à être très sceptiques. Mais avec l'appui de l'État sous Macky Sall, ces Sénégalais ont pu relever l'énorme défi. Alors que la mise en service de la turbine n°2 devait avoir lieu depuis octobre, que la turbine n°1 est annoncée en début 2025, les problèmes ont surgi de nulle part entre les actionnaires. A l'origine, des soupçons graves de fraudes sur la personne du directeur général et promoteur du projet Samuel Sarr qui a été arrêté et placé sous mandat de dépôt en fin novembre 2024, pour abus de biens sociaux.
Dernièrement, le juge d'instruction du 2e cabinet au TGI de Dakar avait pris un certain nombre de mesures, dans le but d'élucider cette affaire. La première a été de désigner un expert-comptable avec des missions clairement établies. Il est chargé d'analyser les flux financiers internes de l'entreprise, de vérifier les rapports d'audits, de contrôler la conformité des procédures, de situer les responsabilités, d'examiner les conventions et flux financiers, de recenser et de suivre les flux financiers, d'identifier les anomalies, entre autres missions. L'expert a 30 jours, à compter de la réception des documents nécessaires à l'accomplissement de sa mission, pour présenter ses conclusions.
Les griefs contre Samuel Sarr
L'expert va aller plus en profondeur sur les malversations qui ont été révélées par un audit du cabinet Mazar sur la gestion de Samuel Sarr. À savoir : un transfert de trois milliards neuf cent onze millions quatre cent quatre-vingt-dix-neuf mille quatre cent trente-deux francs CFA vers la société Afrinvest SAU, contrôlée par Samuel Sarr ; des paiements cumulés de neuf cent soixante-dix millions de francs CFA et neuf cent quarante millions de francs CFA à des tiers, sans justificatifs probants, ainsi que des prélèvements en numéraires pour des montants substantiels.
Dans le cadre des investigations qui ont été menées, il a aussi été découvert “des conventions conclues par West African Energy avec des partenaires commerciaux tels que Ndar Energy et Calik Enerji Swiss AG, dont les modalités d'exécution et les flux financiers associés présentent des irrégularités nécessitant un examen approfondi et d'autres types d'anomalies.
Suffisant pour justifier l'inculpation du gérant en attendant la suite de l'affaire. “Attendu que les flux financiers identifiés incluent des montants considérables ayant transité par des circuits nationaux et internationaux, avec des bénéficiaires finaux encore non identifiés, soulevant des interrogations sur leur conformité à l'objet social de la société et aux obligations légales de transparence et de gouvernance”, le juge a jugé nécessaire de désigner un expert indépendant pour éclairer les zones d'ombre.