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13 septembre 2025
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DES ENFANTS S’ÉVEILLENT DANS LE SILLAGE DU DAK'ART
Un atelier d’art initié dans le cadre du Dak’art au profit des enfants a donné des résultats invendus et suscité l’intérêt des adultes à tel enseigne qu’un des animateurs, le plasticien Papa Idrissa Camara appelle les autorités à faire plus dans ce sens
Il n’existe pas de forgerons spontanés. A contrario, c’est à force de forger que l’on devient forgeron. Mais encore faut-il avoir l’occasion de forger et le plus souvent. De même, le Sénégal peut produire une masse critique de jeunes artistes prometteurs si les autorités s’évertuent à faire découvrir la pratique de l’art aux jeunes comme l’initiative qui a eu lieu à l’ancien a palais de justice de Dakar dans le cadre du Dak’Art 2024.Nous avons rencontré un des animateurs qui n’en revient pas de ce qu’il a vu et appelle à faire plus.
Le professeur Momar Seck, enseignant d’art en Suisse, a eu la brillante idée d’initier un atelier d’art dédié aux enfants dans le cadre de la 15e édition de l’art africain contemporain de Dakar, a l’ancien palais de Justice. L’initiative a permis aux enfants de la maternelle en terminale de s’exprimer avec enthousiasme et passion et susciter de l’interet chez les adultes.
Cette atelier a révélé un potentiel artistique dormant en les enfants et qui mériterait d’être cultivé par plus pratique dans la durée et de manière suivie. Nous avons rencontré Papa Idrissa Camara, un des animateur de cet atelier quelques jours avant la fin de la biennale. Dans cette entretue exclusive accordé à SenePlus, Papa Idrissa Seck, surpris par l’engouement explique.
Selon lui, l’atelier a été fort bien apprécié par les enfants et partant, cet enseignant en art plastique plaide fortement pour la continuation de cette initiative y compris en dehors des prochaines éditions de la Biennale.
Dans la même optique, Papa Idrissa Camara souhaite la création aussi d’ateliers pour adultes afin de laisser chaque personne s’exprimer et partager ses émotions.
LES AFFAIRES POLITICO-JUDICIAIRES AU MENU DE LA PRESSE DU JOUR
Les quotidiens de ce vendredi font le point des convocations servies par la police à certains opposants
Les convocations servies par la police à certains opposants font le menu de la plupart des quotidiens parvenus vendredi à l’APS.
« Le ballet des opposants s’intensifie » à la Sûreté urbaine et à la Division de la cybersécurité, des unités de la police nationale, titre à ce sujet Walfquotidien. « Après Moustapha Diakhaté en détention, commissaire Keita en liberté, de nouvelles convocations viennent d’être distribuées », renseigne le journal.
« C’est reparti pour les affaires judiciaires politisées à tort ou à raison, car les acteurs principaux [sont] des hommes qui fricotent avec les politiques », note L’info. « L’histoire se répète-t-il ? », se demande le quotidien Enquête, parlant à propos de « tentation historique d’une justice politique ».
Le journal pointe « des arrestations et convocations en série » qui divisent, dit-il. « Si certains pensent que cela relève de l’application normale de la justice, d’autres craignent que le régime du duo Diomaye-Sonko marche sur les traces de ses prédécesseurs qui ont tous, de Senghor à Sall, recouru à la justice pour neutraliser des adversaires ».
« Ce début d’ennuis judiciaires concerne Adama Gaye, Madiambal Diagne et Barthélémy Dias », précise Walfquotidien, lequel affiche. « Pression maximale sur les opposants ». « Sale temps pour les politiques », renchérit L’As via sa manchette consacrée au même sujet.
Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, revient indirectement sur ce sujet, en précisant, dans des propos rapportés par le quotidien Libération : « Les attributions de mes fonctions, je les ferai quelle que soit la personne ».
La descente aux enfers de Barthélémy Dias
En visite hier jeudi au CICES, le Centre international pour le commerce extérieur du Sénégal, Ousmane Diagne s’est prononcé sur la radiation de Barthélémy Dias de l’Assemblée nationale, rapporte le journal.
L’As ajoute le ministre de la Justice « a ainsi réitéré sa volonté d’appliquer la loi dans toute sa rigueur et sans parti pris ». « Ce serait sans état d’âme », a commenté le garde des Sceaux.
L’As constate « la descente aux enfers » de l’édile de Dakar, déjà radié de la liste des députés à l’Assemblée nationale. Le journal écrit que « le premier magistrat de la ville de Dakar doit déférer à une convocation mais les limiers ne parviennent pas à voir le concerné pour lui remettre la convocation », sans davanatge de précision.
Selon Enquête, la convocation du maire de Dakar pourrait être liée à une plainte déposée contre lui par la BIP, brigade d’intervention polyvalente de la police nationale, suite aux accusations qu’il avait portées contre cette unité d’élite au cours d’une conférence de presse.
Pour ne rien arranger, L’Observateur soutient que la procédure de révocation de Barthélémy Dias à la mairie de Dakar « semble imminente, malgré les critiques sur la légalité du processus lancé par Bayna Guèye, militant de Pastef », le parti au pouvoir.
Diomaye Faye s’incline devant la mémoire des résistants coloniaux
Le journal Le Quotidien est affirmatif : Barthélémy Dias sera révoqué à la mairie de Dakar ce vendredi. « Après l’Assemblée nationale, écrit le journal, Barth’ va perdre la mairie de Dakar. Il lui sera notifié sa révocation ce vendredi. Une semaine noire ! »
Selon Les Echos, la sœur de l’édile de la capitale a pourtant versé, à la place de ce dernier, une somme peu plus de 26 millions de francs CFA au titre des dommages et intérêts dus à la famille de Ndiaga Diouf, en lien avec une affaire qui pesait jusque-là sur la tête de Barthélémy Dias comme une épée de Damoclès.
Il s’agit de l’affaire Ndiaga Diouf. Ce dernier avait été tué par balle, le 22 décembre 2011, lors de violences survenues à la mairie de Mermoz-Sacré-Cœur que M. Dias dirigeait à l’époque des faits.
Le maire de Dakar fait allusion avait écopé d’une condamnation pour coups motels dans cette affaire où il était poursuivi pour les délits de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
»Barthélémy Dias sauvé d’une contrainte par corps par sa sœur », relève Sud Quotidien.
Le Soleil revient sur l’inauguration d’une statue du résistant anticolonial français Lat Dior Diop à Thiès, une cérémonie présidée par le chef de l’Etat. « C’est dans la diversité des mémoires que nous construisons un futur de dignité, de solidarité et de cohésion », a déclaré, à cette occasion, Bassirou Diomaye Faye, dans des propos rapportés par le même journal.
Sud quotidien note que par la même occasion, le président de la République « s’est incliné devant la mémoire de toutes les figures historiques de la résistance coloniale ».
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J'OSE L'ASSUMER, JE SUIS ARTISTE
EXCLUSIF SENEPLUS : Dans cet entretien, Germaine Anta Gaye parle des visiteurs de son expo, de Diomaye Faye et surtout de comment elle a été «bombardée» artiste mais sans calcul aucun. Elle en a profité pour révéler son ange gardien au grand jour.
À quelques heures de la tombée des rideaux du Dak’Art 2024, Germaine Anta Gaye, tire un bilan largement satisfaisant de la présent édition et dit toute sa reconnaissance à la Biennale qui l’a honorée, au public et à tous ses collaborateurs. Non sans profiter pour dévoiler au bel honneur du jour son ange gardien qui s’active dans les coulisses, décante des situations inattendue, anticipe de situations d’urgence et sert presque de fusible pour l’artiste. Il a été le maître d’œuvre de la fabuleuse et mémorable de la chambre mémoire de Germaine.
Le Dak’Art 2024 a vécu, mais les souvenirs demeurent. Et parmi les souvenirs les plus vivaces sans doute la chambre mémoire de Germaine Anta Gaye, la spécialiste de la peinture sous-verre y figurera.
Elle était l’une des rares artistes présentes souventes fois sur place, tout près de son exposition pour recevoir les visiteurs, échanger chaleureusement, expliquer avec amour et enthousiasme son installation jusqu'au jour de la clôture.
La magnificence de « sa maison » montée dans l’enceinte de l’ancien Palais de Justice était le point de mire des visiteurs. Beaucoup été émerveillés par sa proposition, touchée par cette installation. Originale et bien pensée. D’aucuns une fois passés, allaient chercher des amis, parents ou proches pour venir à leur tour assouvir leur curiosité.
L’artiste et enseignante en arts a profité pour réaffirmer le fait qu’elle est artiste. Mais une artiste attachée à la beauté et à la finesse. Par conséquent, tout ce qui est rugueux n’est pas Anta. J’ose assumer que je suis artiste », a-t-elle affirmé.
Dans la foulée de cette émotion que suscite son installation, Germaine Anta Gaye était même devenue presque une « confesseuse » malgré elle, recevant des confidences des personnes touchées qui lui racontèrent, de facto, leur propre histoire familiale.
Germaine Anta est très est reconnaissante d’avoir été mise en avant par le Dak’Art 2024 et que son œuvre plaisent au public de manière indifférenciée.
Honorée par la 15e édition du Dak’art, Germaine Anta Gaye, spécialiste de la peinture sous-verre a pu toucher beaucoup de visiteurs par son installation originale qui met en exergue un art de vivre saint-Louisien très en vogue quelques années auparavant à Saint-Louis.
par El Hadji Ibrahima THIAM
(LAT DIOR) UNE EPOPEE QUI MERITE BIEN UNE STATUE
Dans tous les pays, le devoir de mémoire revêt un caractère sacré, parce que le récit national a besoin de célébrer les gestes des héros ou des faits historiques qui ont contribué à bâtir une nation, à libérer un peuple
Déjà érigé en Héros national par le président Léopold Sédar Senghor, ensuite célébré à l’occasion de l’anniversaire du centenaire de sa mort en 1986 par le chef de l’État Abdou Diouf, puis un musée créé à Dékheulé en son honneur en 2018 par le président Macky Sall, le plus illustre des Damel du Cayor voit sa mémoire honorée et ses faits d’armes portés au pinacle pour l’éternité à travers cette statue inaugurée par le président Bassirou Diomaye Faye à Thiès.
En moins d’un mois donc, le chef de l’État a posé deux actes à caractère mémoriel. Dans tous les pays, le devoir de mémoire revêt un caractère sacré, parce que le récit national a besoin de célébrer les gestes des héros ou des faits historiques qui ont contribué à bâtir une nation, à libérer un peuple. Nourrir cet imaginaire historique participe à renforcer l’appartenance à la même communauté de destin. Voir cette représentation de Lat Dior trônant au cœur de la ville de Thiès, quoi de plus normal. Le lieu est doublement symbolique. D’abord, parce que Thiès est aujourd’hui la circonscription administrative régionale qui abrite l’ancien royaume du Cayor. Ensuite, on l’appelle la capitale du rail or, comme on le sait, la question du ferroviaire a été un casus belli entre Lat Dior et le colonisateur. En effet, en 1879, le résistant à la pénétration française avait refusé de signer la convention du chemin de fer Dakar–Saint-Louis, qui impliquait une cession gratuite des terrains et la fourniture de la main-d’œuvre. Le Damel s’était opposé aux travaux et avait interdit à ses sujets de cultiver de l’arachide pour contraindre les Français à partir. De cet épisode est parti le mythe de son cheval « Malaw » qui refuse de traverser le rail.Sur le plan historique, ériger cette statue n’est pas saugrenu. Lat Dior fut un roi dont l’histoire est transversale.
De son Cayor natal en passant par le Sine, jusque dans le Rip, il a toujours défendu le sens du patriotisme, élevant au rang le plus haut possible l’esprit du sacrifice, du courage, mais aussi le commun vouloir de vivre ensemble qui est le fondement d’un royaume, d’un État. Chef de guerre « Thieddo » intrépide qui accéda au trône à l’âge de 16 ans seulement, Lat Dior a prouvé aux troupes coloniales qu’il ne céderait pas si facilement sa patrie, son territoire. Question d’honneur. Ainsi, pendant une vingtaine d’années, il leur livra des batailles mémorables comme celle de NgolNgol – où il a défait les troupes coloniales françaises – de Loro ou encore de Mékhé. Ensuite, durant son exil, il a continué à combattre les Français aux côtés notamment de l’Almamy du Rip, Maba Diakhou Bâ. Lat Dior a notamment pris part à la mythique bataille de PaosKoto au cours de laquelle l’armée coloniale française a été battue à plate couture.
Bien qu’il soit « Thieddo », le Damel du Cayor a toujours su nouer des alliances stratégiques avec les marabouts. Outre Maba Diakhou Bâ, il a tissé des liens étroits avec le père de Serigne Touba, Mame Mor Anta Salli. 138 ans après sa mort, cette statue en son honneur aura le mérite de revivifier sa mémoire, afin que ses faits d’armes et les valeurs qu’il défendait continuent d’inspirer la jeunesse et d’irradier la marche du pays.
À BARGNY, L’ARTISTE VISUEL PAPISSA INVITE A PLUS D’HUMANITE
Pour la 4 e fois d’affilée, l’artiste Papissa a exposé dans le cadre du volet Off de la 15e Biennale Dak’art. La médiathèque Abasse Ndione de Bargny accueille, du 7 au 15 décembre 2024, ses œuvres sur le thème « Njàngat ».
Pour la 4 e fois d’affilée, l’artiste Papissa a exposé dans le cadre du volet Off de la 15e Biennale Dak’art. La médiathèque Abasse Ndione de Bargny accueille, du 7 au 15 décembre 2024, ses œuvres sur le thème « Njàngat ».
« Charité bien ordonnée commence par soi-même », a-t-on l’habitude de dire. Papissa, artiste peintre autodidacte originaire de Bargny, n’a pas dérogé à cette règle. Pour la 4e fois de suite, il expose dans le sillage du volet Off la 15e Biennale de l’Art africain contemporain de Dakar.
Les œuvres de Papissa sont à voir à la médiathèque Abasse Ndione, jusqu’au 15 décembre. La cérémonie de vernissage s’est déroulée samedi 7 décembre, en présence d’un large public composé de ses amis, de membres de sa famille, d’autorités locales, politiques, militaires, entre autres.
Papissa qui s’est réjoui de voir tout ce public venir découvrir ses créations, a présenté une palette de 24 tableaux, chacun avec sa singularité. Cinq mois auront été nécessaires à l’artiste pour produire ce corpus dans lequel plusieurs techniques ont été mises en lumière : peinture figurative, collage, récupération, entre autres. « J’ai diversifié pour permettre au public d’enrichir la visite et le plaisir des yeux », s’est réjoui l’artiste. Parlant du thème de l’exposition « Njàngat » ou analyser en français, l’artiste peintre a dit être dans une logique de continuité par rapport à la dernière édition. « Ndadjé (la rencontre) était le thème de la 3 e édition. Aujourd’hui, nous nous retrouvons pour faire le constat de tout ce qui s’est passé entre temps au Sénégal, notamment les épisodes douloureux de 2021 et 2022. Nous avons choisi comme thème “Njàngat“ (analyser) », a-t-il expliqué.Sur la collection, deux tableaux expressifs ont été mis en exergue dans le message de l’artiste. Le premier évoque le sujet de la résistance. Il montre l’affrontement entre la police et les manifestants lors des événements de mars 2021 et de juin 2022.
À ce sujet, il estime que chacun des deux camps n’avait pas tort dans son rôle. L’artiste a salué le courage et la bravoure de cette jeunesse pour la bonne marche de la Nation. « Je voudrais redonner de la confiance à cette jeunesse africaine pour lui faire savoir que tout est possible. La jeunesse a pris en compte l’avenir de ce pays », a-t-il déclaré. Le second tableau est une sorte d’interpellation à l’endroit des humains. L’auteur raconte l’histoire des animaux qui avaient mandaté une colombe blanche afin qu’elle délivre le message des animaux aux humains. « Les animaux demandaient aux hommes de garder leur humanité et de leur laisser leur animosité », a tenté d’expliquer ce tableau.
Le maire de Bargny, Djibril Faye, qui a procédé à la cérémonie de lancement de cette exposition, a salué l’engagement de l’artiste à travers les discours véhiculés. « Je le dis souvent, un artiste doit être un messager. Nous le constatons dans les oeuvres de Papissa », a-t-il témoigné. Sur ce registre, le plasticien a tenu à rappeler le rôle de l’artiste dans la société : « constater, prévenir avec un esprit libre ». L’exposition « Njàngat » est à voir jusqu’au 15 décembre à la médiathèque Abasse Ndione de Bargny.
BILLETTERIE EN LIGNE : UNE INNOVATION MECONNUE DES VISITEURS DE LA FIDAK
À l’occasion de la 32ème édition de la Foire internationale de Dakar (Fidak), le Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices) a mis en place un système innovant pour éviter les longues files d’attente, avec la billetterie en ligne.
À l’occasion de la 32ème édition de la Foire internationale de Dakar (Fidak), le Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices) a mis en place un système innovant pour éviter les longues files d’attente, avec la billetterie en ligne. Cependant, ce nouveau système ne connaît pas un franc succès auprès des visiteurs.
Sous un ciel gris, l’asphalte l’entrée principale de la foire reflète la lumière tamisée de cette journée maussade. Le vent souffle par intermittence, soulevant de légères volutes de poussière. Ce qui ajoute une note de fraîcheur dans l’air stagnant. Quelques visiteurs éparpillés s’avancent prudemment pour acheter leurs tickets. Le contraste entre la morosité du temps et l’effervescence attendue de la foire crée une ambiance particulière, rythmée par les murmures feutrés des conversations. Le son répétitif des tickets imprimés résonne à rythme saccadé dans les billetteries.
Nonobstant la mise en place de la billetterie en ligne, une innovation technologique conçue pour simplifier l’achat de tickets, beaucoup de visiteurs continuent à faire la queue sans même en connaître l’existence. En posant la question à la cantonade aux visiteurs : « Est-ce que vous connaissez la billetterie en ligne ? » « Non, c’est la première fois que j’en attends parler », réplique d’une voix de stentor, Amadou Cissé, l’air pantois.
Le visage glabre et le corps gracile, Amadou vient visiter pour la seconde fois, cette année, les stands de la Fidak. Selon lui, la communication sur la nouvelle innovation technologique de la billetterie en ligne n’a pas été efficace. « ç’aurait été beaucoup plus important si la ribambelle de visiteurs connaissait cette innovation. Cela nous permettrait d’éviter les pertes de temps, et les files d’attente interminables », dixit Amadou Cissé, avec un sourire laissant paraître des dents nacrées. Ces propos sont corroborés par une des superviseurs assis à l’entrebâillement de la billetterie. Gnima Gueye, l’air décontracté, confie que la plupart des visiteurs préfèrent la méthode traditionnelle des achats de billets. « Depuis ce matin, j’ai vu seulement trois qui ont acheté leurs billets en ligne », renseigne le superviseur d’un ton sec doublé d’une carte assurance. Cette situation, dit-elle, s’explique par la méconnaissance des visiteurs de cette nouvelle innovation technologique. « Je pense que beaucoup parmi les visiteurs ignorent la billetterie en ligne. C’est une première pour la Fidak », ajoute Gnima Gueye.
En dépit des efforts déployés pour promouvoir cette avancée, il semble que de nombreux visiteurs ne soient toujours pas informés de l’existence de ce système. « Je pense que les délais impartis pour que la communication soit efficace, sont très courts », confie Anicet Pascal Ngom lead développeur Cices ticket et foire Connect, qui précise néanmoins que la foire a connu son pic de fréquentation le week-end dernier. « Nous avons accueilli 14.000 visiteurs samedi dernier, alors qu’on recevait 7.000 visiteurs en moyenne », renseigne Pascal Ngom. Malgré cette adoption timide, l’équipe de la foire reste optimiste. Des efforts accrus en communication sont prévus pour l’année prochaine. « Les gens finiront par s’y habituer. Nous devons », assure Pascal Ngom d’une voix empreinte d’espoir.
LAT DIOR ET LES RÉSISTANTS
Dans un discours érudit prononcé à Thiès, il a retracé les destins croisés des résistants à la colonisation, de Lat Dior au Bourba Jolof, en passant par Aline Sitoé Diatta. Il a souligné l'importance de la diversité des mémoires comme socle de la nation
Dans son discours, lors de l’inauguration de la statue de Lat Dior hier, jeudi 12 décembre 2024, à Thiès, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, s’est incliné devant la mémoire de toutes les figures historiques de la résistance coloniale.
Le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye en est convaincu. «C’est dans la diversité des mémoires des terroirs constitutifs de la Nation sénégalaise, ouverte sur l’Afrique, que nous construirons un futur de dignité, de solidarité et de cohésion. L’occasion m’est ainsi donnée d’évoquer quelques-unes de ces vies du passé, comme la figure exemplaire du prince du Waalo Sidiyya Ndaté Yalla qui conduisit une insurrection violente contre la mainmise coloniale dans le pays de ses ancêtres. Il eut la clairvoyance d’appeler à une union de tous les États de la Sénégambie pour résister à l’intrusion coloniale».
Poursuivant son propos, il a retracé les faits d’armes du Bourba Jolof. «Quant au Jolof, il nous a donné le Bourba Alboury Seynabou Ndiaye, contemporain, allié et cousin du Damel du Kajoor que nous célébrons ce matin. Pendant plus de 10 ans, le Lion de Yang Yang a toujours répondu présent là où l’appelait le devoir. Ainsi, il prit part à la grande coalition que fut la Ligue Tijaan aux côtés de Saer Maty Bâ, l’héritier de l’almamy du Rip, de Mamadou Lamine Dramé du Bundu et d’Abdoul Bokar Kane, le grand électeur du Bosséa, Émir du Fouta, pour opposer la plus vive des résistances à la poussée impérialiste».
Et de relever : «L’occasion m’est également donnée ici de saluer la mémoire du premier Sultan de Dosso, Maïdanda Hamadou Saïdou Djermakoye. Au cours de son magistère, il a érigé dans l’enceinte de la grande mosquée de Dosso une sépulture digne du fils du Jolof. Ce faisant, il a posé un acte digne de son précoce engagement panafricain qui fait écho à celui du roi du Jolof mort en terre nigérienne».
Selon lui, ces deux destins, celui du Bourba et celui du Djermakoye incarnent à suffisance les idéaux du Panafricanisme qui doivent nous inspirer dans nos actions quotidiennes. «C’est de ce Gabou que partirent, cinq siècles auparavant, les Gelwaar fondateurs des États du Siin et du Saalum. La symbiose qui s’est alors forgée entre ces migrants venus du Sud et les Lamaan du pays Sereer a donné naissance à des valeurs fortes d’abnégation au travail, de droiture, d’humilité, de courage, de respect de la parole donnée et d’ancrage aux meilleures traditions ancestrales. Nous avons un bel exemple illustratif de ces valeurs avec le fameux témoignage en faveur de Cheikh Ahmadou Bamba apporté par le Bour Siin Kumba Ndoffène au péril de son pouvoir voire de sa vie, pour éviter au Cheikh un second exil».
Listant toujours les résistances, il a soutenu que, «parti du Firdu, province sous domination du Gabou, inspiré par Cheikh Oumar Tall, Alfa Molo Baldé a libéré le Fouladou avec le drapeau de l’islam. Son fils et successeur Moussa Molo, pris en tenaille entre les rivalités conquérantes de la France, de l’Angleterre et du Portugal, leur a opposé une forte résistance en jouant sur leurs rivalités».
Concernant toujours la partie méridionale du Sénégal, il a confié : «Quant à la Basse Casamance, elle nous donne à voir une longue résistance populaire contre l’intrusion coloniale. Village par village, les hommes et les femmes de cette région ont réussi à préserver l’intégrité de leur terroir jusqu’à la veille de la Grande Guerre. Aline Sitoé Diatta, la Dame de Cabrousse, a repris le flambeau qui ne s’est jamais éteint. L’histoire retiendra de cette figure historique décédée en déportation au Soudan en 1944, sa lutte farouche contre la remise en cause de la civilisation agraire du terroir, base de la souveraineté alimentaire».
Resistance pacifique à l’occupation coloniale : celle des religieux
Dans sa leçon d’histoire sur la lutte contre l’occupation coloniale, il (qui ?) n’a pas occulté la résistance notamment pacifique celle-là menée par des religieux. «Des hommes nouveaux ont repris l’étendard de la lutte à travers la formation de communautés religieuses adossées sur une spiritualité inaccessible aux armes du colonisateur. Ils ont fait échec à son projet d’aliénation culturelle analysé comme le plus grand danger porté par la colonisation. Cheikhna Cheikh Saad Bouh, Amary Ngoné Ndak Seck, Cheikh Abdoulaye Niasse, Cheikh Bouh Kounta, Seydi El Hadji Malick Sy, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, Seydina Limamou Laye Thiaw ont apporté une réponse efficace à la crise des sociétés sénégambiennes de la fin du XIXe siècle».
A son avis, «Cette réponse trouva ses assises sur la production d’une alternative intellectuelle et religieuse au projet colonial. Ils ont ainsi réussi à préserver l’essentiel, c’est-àdire la foi en Dieu, les valeurs cardinales du travail, de la droiture et de l’intégrité, nourri par es textes des penseurs soufis. Ils sont alors devenus les figures emblématiques de la résistance culturelle et non violente à la domination coloniale et le refuge de tous ceux qui, déboussolés par les turbulences politiques et sociales, cherchent refuge auprès d’un maître pour donner sens à leur vie. Cet héritage se perpétue, de génération en génération, dans les daara appelés à entrer en symbiose avec l’école attendue de la réforme à venir du système éducatif sénégalais». Dès lors, «Donner ce poids au Daara, c’est renouer avec la longue histoire du mouvement maraboutique tel qu’il apparait dans ces pages d’histoire. Sa plus grande victoire en terre sénégalaise est advenue au Fouta avec la révolution Toroodo de 1776 conduite par les deux grandes figures que sont Thierno Souleymane Baal et Abdoul Qadir Kane»
Le président Diomaye Faye de conclure à soulignant que, «Formés à Pire, à Koki, au Fouta Djallon, au Bundu et dans les Zawiya de la Mauritanie, les révolutionnaires ne se sont pas enfermés dans leurs livres au contenu maîtrisé. Ils ont élaboré et mis en œuvre un programme de transformation radicale du Fouta en instituant un système politique électif et décentralisé d’une étonnante modernité. Toutefois, c’est l’éducation qui s’érige comme levier principal de la transformation du système social, avec la mise en place d’un puissant réseau scolaire qui irrigue tout le Fouta, du Dimar au Damnga».
FAIRE NATION, C’EST EN PERMANENCE IMMORTALISER CES VIES EXEMPLAIRES
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a inauguré hier, jeudi 12 décembre, à Thiès, le monument à la mémoire de Lat Joor Ngone Latyr Joop, héros national et symbole de la souveraineté nationale.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a inauguré hier, jeudi 12 décembre, à Thiès, le monument à la mémoire de Lat Joor Ngone Latyr Joop, héros national et symbole de la souveraineté nationale. Tout en saluant «l’initiative louable» du Conseil municipal de Thiès, qui a permis l’érection de ce monument majestueux dédié à Lat Dior, «une figure centrale de notre panthéon national», un «héros» de la «résistance anticoloniale», le président Faye a rendu hommage à d’autres figures héroïques de l’histoire du Sénégal. «Faire nation, c’est en permanence immortaliser ces vies exemplaires», a-t-il souligné, appelant à l’éducation des jeunes générations sur ces valeurs d’honneur et de résistance.
Plus d’un siècle et demi après sa disparition, en mai 1863 (qui a donné cette date. Jusqu’à présent sa mort était datée le 27 octobre 1886), l’image du héros nationale de la lutte anticoloniale trône dans son fief. Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a inauguré hier, jeudi 12 décembre, à Thiès, le monument à la mémoire de Lat Joor Ngone Latyr Joop, héros national et symbole de la souveraineté nationale. L’érection de ce monument à la mémoire de Lat Joor Ngone Latyr Joop, «figure centrale de notre panthéon national» est une initiative salutaire du maire et du conseil municipal de Thiès. «Ses hauts faits d’armes dans la résistance anticoloniale en ont fait un héros national du Sénégal. Le Damel du Kajoor a tenu tête à la France coloniale durant plus d’un quart de siècle. Il a accompli cet exploit avec des moyens techniques et militaires relativement limités, dans un contexte d’offensive généralisée des puissances impériales européennes décidées à se partager l’Afrique, continent que le commerce atlantique de la traite des esclaves avait déjà durement éprouvé», a-t-il déclaré.
Selon le président Diomaye Faye, «Partout sur cette terre d’Afrique ce monument commémoratif aurait pu trouver sa place, mais nulle part mieux qu’à Thiès il ne pouvait être érigé. Il y fait écho à l’avenue éponyme du héros national, déjà située au cœur de son espace urbain. C’est bien de Thiès, à l’époque un village du Cangin, toponyme aujourd’hui déformé en Janxeen, que le Damel à peine élu rassembla son armée en vue de restaurer la souveraineté du Kajoor sur les provinces amputées du royaume par la colonie. Nombreux furent les combattants qui tombèrent au champ d’honneur en ce jour mémorable du mois de Mai 1863. Ce fut là le tout début d’une carrière politique exceptionnelle de plus d’un quart de siècle de luttes acharnées menées par Lat Joor Joop, pour la défense de la souveraineté de son pays». A l’en croire, fin stratège, doublé d’un homme politique avisé, «son refus de transiger sur la souveraineté du Kajoor l’a poussé à refuser la construction du chemin de fer par la colonie. Dékheulé où il rencontre son destin relève plus des divisions de la classe politique du royaume que de la puissance de feu de l’armée coloniale. Il y est tombé les armes à la main, faisant sienne la devise des preux : «on nous tue, on ne nous déshonore pas».
DIOMAYE FAYE SALUE LA MEMOIRE D’UN VALEUREUX CONTEMPORAIN DE LAT DIOR : KAAÑ FAYE
Pour le président de la République, cette cérémonie d’inauguration s’inscrit dans la longue tradition de célébration de ce héros de la lutte anticoloniale. «Les récits épiques transmis de génération en génération par les maîtres de la parole et les travaux des historiens de métier ont fourni de la matière à travailler aux artistes, aux dramaturges, aux poètes qui en ont tiré des œuvres créatrices de nos imaginaires collectifs». Et de rappeler : «A la suite du Président Amadou Cissé Dia qui a galvanisé la génération des indépendances avec son œuvre Les Derniers jours de Lat Dior suivi de La mort du Damel, Thierno Bâ nous a invité à vivre une valeur cardinale portée par le Damel dans la pièce de théâtre intitulée Lat-Dior - Le chemin de l'honneur». Le chef de l’Etat n’a pas manqué de saluer la mémoire d’autres valeureux figures de la résistance colonale au Kajoor. «Parce que nous sommes dans le Cangin, aux portes du Kajoor, nous ne pouvons pas manquer de saluer la mémoire d’un des valeureux fils du terroir, contemporain du Damel et dont les hauts faits d’arme dans la lutte anticoloniale sont certes moins connus, mais n’en sont pas moins héroïques. Je veux nommer Kaañ Faye qui a défié l’ordre colonial en verrouillant les voies de passage des caravanes des traitants de l’arachide entre le Bawol et la ville portuaire de Rufisque. Ont pris part à ses combats des hommes et femmes de valeur attachés à préserver de l’intrusion coloniale les terroirs du Lexar, du Joobas, du Paloor, du Ndut et du Saafi aujourd’hui polarisés par la ville de Thiès. La recherche devra exhumer les traces historiques de ces luttes pour en célébrer les acteurs et magnifier leurs œuvres».
Bref, dira-il, «il ne fait aucun doute que le déjà prestigieux panthéon national continuera de s’enrichir de monuments, d’œuvres d’art et d’ouvrages littéraires célébrant les hommes et les femmes qui, à l’image de Lat Joor Ngone Latir Joop, ont marqué de leurs empreintes indélébiles les plus glorieuses pages de notre histoire. Faire nation, c’est en permanence immortaliser ces vies exemplaires, rappeler à notre jeunesse les valeurs dont elles furent l’incarnation».
POUR BATIR UNE NATION SOUVERAINE ET OUVERTE AUX IDEAUX DU PANAFRICANISME : Enseigner et faire connaître à la jeunesse le long héritage des héros de la résistance coloniale
«L’État comme les collectivités locales ont pour mission d’enseigner et de faire connaître ce long héritage, dans toute sa complexité, pour inspirer les politiques de transformation de notre société», a martelé le chef de l’Etat. Bassirour Diomaye Diakhar Faye qui a inauguré la statue de Lat Dior hier, jeudi 12 décembre 2024, à Thiès, a indiqué que «l’initiative du maire Babacar Diop est à citer en exemple à tous les édiles des collectivités locales qui, en cohérence avec l’État, auront à concevoir et mettre en œuvre une politique novatrice de soutien aux industries culturelles. Accompagner les artistes et les créateurs culturels participe à bâtir notre patrimoine matériel et immatériel, levain incontournable de notre vivre ensemble. Au-delà de la dimension esthétique, l’œuvre que nous inaugurons aujourd’hui, à l’image de tant d’autres produits de l’imagination créatrice de nos artistes, cinéastes et littéraires, est porteuse d’une efficace fonction pédagogique, dans la transmission de nos valeurs et vertus les meilleures».
Mieux, a-t-il insisté, «L’école doit s’emparer de cette mémoire, quel qu’en soit le support, pour former en notre jeunesse les bâtisseurs d’une nation souveraine et ouverte aux idéaux du Panafricanisme.» Pour lui, le parrainage de nos rues, de nos places publiques, de nos infrastructures sportives et culturelles, de nos écoles et édifices publics et privés est appelé à davantage puiser ses noms dans ce patrimoine partagé, ce socle de références collectives sur lesquelles s’édifient notre imaginaire national et nos convictions patriotiques. «Continuer à faire patrie, c’est renforcer la perspective de l’unité à partir de toutes les sources qui alimentent la mémoire nationale, forte de sa diversité. Aujourd’hui nous célébrons Lat Joor Ngoné Latyr Joop dans une ville où se sont écrites des pages glorieuses de notre histoire», a-t-il fait savoir.
Il a également rappelé que Thiès est aussi la ville des cheminots qui se sont illustrés dans tous les combats pour la liberté et la justice sociale. «Ils ont payé au prix fort cet engagement militant. Sembène Ousmane a immortalisé la longue grève des cheminots de 1947, dans une œuvre devenue classique Les bouts de bois de Dieu. Moins connue est la grève de 1938 qui s’est achevée dans un bain de sang le 27 septembre. Un autre massacre colonial que vous avez immortalisé avec l’érection d’un monument au bout de l’avenue Aynina Fall, à l’entrée de la Cité Ibrahima Sarr, du nom des leaders de la grève de 1947. Nous étions au crépuscule du Front populaire. Les pogroms des heures sombres de la Deuxième Guerre mondiale assombrissaient l’horizon»
Revenant sur le massacre de Thiaroye 44, il s’interroge : «Est-il besoin de le rappeler ? Le conflit mondial s’est achevé, pour l’Afrique, avec le massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye le 1er décembre 1944. Nous venons d’en commémorer le 80e anniversaire afin que jamais ne s’éteigne la contribution des hommes et des femmes d’Afrique à l’édification d’un monde toujours plus humain parce que plus juste».
LE DEFI MARATHONIEN DES DEPUTES DE LA 15E LEGISLATURE
La première année de mandature va certainement marquer les esprits de beaucoup d’entre eux, à cause du rythme de travail parlementaire qui les attend dès l’ouverture prochaine de la session ordinaire unique de l’Assemblée nationale pour l’année 2024-2025
Les députés de la 15e législature sont partis pour vivre leur première année de mandature au rythme d’un véritable marathon, dès l’ouverture prochaine de la session ordinaire unique de l’Assemblée nationale pour l’année 2024-2025. En effet, entre l’enclume de l’examen du projet de loi de finances initiale (LFI) pour 2025 et celui de la loi de finances rectificative (LFR) de l’année 2024, l’installation de la Haute Cour de Justice… et le marteau des délais drastiquement impacté par l’organisation des dernières législatives anticipées, ils sont «condamnés» à trouver une bonne formule.
Installés dans leur fonction, le lundi 2 décembre dernier, les députés de la 15e législature qui ont bouclé, vendredi 6 décembre dernier, le processus d’installation du nouveau bureau de l’Assemblée nationale, se préparent à vivre un mois de décembre sans répit. Cette première année de mandature va certainement marquer les esprits de beaucoup d’entre eux, à cause du rythme de travail parlementaire qui les attend dès l’ouverture prochaine de la session ordinaire unique de l’Assemblée nationale pour l’année 2024-2025. Car, sur la table du nouveau président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, plusieurs dossiers urgents sont en attentes. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer, entre autres, le projet de loi de finances initiale (LFI) pour 2025 et celui de la loi de finances rectificative (LFR) pour 2024. Transmis au président de l’Assemblée nationale depuis le mercredi 11 décembre dernier, ces deux textes, dont l’un détermine le budget de l’Etat pour la prochaine année en termes de recettes et des dépenses (Lfi) et l’autre porte sur les corrections à la hausse ou à la baisse du budget de l’année 2024 (Lfr), sont d’une importance capitale pour le fonctionnement normal du pays.
En effet, la tenue des législatives anticipées du 17 novembre dernier a drastiquement impacté le délai de traitement de la Lfi qui est de 70 jours environ entre le dépôt du texte (à partir du 15 octobre) et sa promulgation (au plus tard le 31 décembre) par le président de la République. Outre cette course contre la montre dans l’adoption des projets de loi de finances initiale (LFI) pour 2025 et de la loi de finances rectificative (LFR) pour 2024, il y a également l’élection des huit juges titulaires et huit juges suppléants devant constitués la Haute Cour de Justice avec le Premier président de la Cour suprême et le Procureur général près cette haute juridiction. Promesse de campagne de l’actuel chef de l’Etat, réaffirmé par son Premier ministre lors de la campagne électorale des législatives anticipées du 17 novembre dernier, cette juridiction instituée par l’article 99 de la Constitution, est seule compétente à juger le président de la République pour haute trahison, le Premier ministre, les ministres en cas de complot contre la sûreté de l’Etat.
Une autre dossier qui attend également les nouveaux députés dès l’ouverture de la première session ordinaire unique de l’Assemblée nationale, c’est l’examen du projet de loi portant abrogation du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), avec à la clé la révision de la Constitution.
DEVELOPPER LE TOURISME A TRAVERS LA PECHE
Le ministère des Pêches et des Infrastructures Maritimes et Portuaires, a tenu sa Journée à la Foire Internationale de Dakar (FIDAK) hier, jeudi 12 décembre, sous le thème : «Tourisme et sécurité maritimes, enjeux et perspectives».
Le ministère des Pêches et des Infrastructures Maritimes et Portuaires, a tenu sa Journée à la Foire Internationale de Dakar (FIDAK) hier, jeudi 12 décembre, sous le thème : «Tourisme et sécurité maritimes, enjeux et perspectives». Le département dirigé par Docteur Fatou Diouf compte ainsi poser la réflexion sur comment promouvoir la destination Sénégal à travers la pêche.
L a Journée dédiée au ministère de la Pêche à la Foire internationale de Dakar (FIDAK), a été tenue hier, jeudi 12 décembre. Le thème choisi pour la célébrer est : «Tourisme et sécurité maritimes, enjeux et perspectives». Venu présider l’événement, le ministre des Pêches et des Infrastructures Maritimes et Portuaires, Docteur Fatou Diouf, a trouvé que le thème est une «invite pour réfléchir sur les défis à renouveler, mais aussi sur les opportunités immenses qui se dessinent à l'horizon pour nos côtes, nos infrastructures et nos communautés».
Selon le ministre, «le Sénégal riche de ses côtes, de ses ports et de ses écosystèmes marins, est une terre d'opportunités». Elle s’appuie sur le fait que «les ressources halieutiques alimentent des millions de foyers, tandis que notre littoral, par sa beauté et son authenticité, attire des touristes du monde entier». Toutefois, note Docteur Fatou Diouf, «pour que cet écosystème maritime continue de jouer pleinement son rôle moteur dans notre économie, il est impératif d'adresser avec sérieux les questions de sécurité maritime. Il ne peut y avoir de développement touristique durable ou de prospérité économique sans un environnement maritime sûr, résilient et protégé».
Selon toujours le ministre de la pêche, «face à des menaces comme la pollution marine, les activités illicites, les accidents en mer ou encore les dérèglements climatiques, les efforts des structures étatiques doivent être collectifs». Elle explique de ce fait, que «renforcer la sécurité maritime, c'est non seulement protéger les vies humaines, mais aussi préserver nos ressources pour les générations futures. Pour ce qui concerne le tourisme fluvio-maritime, il représente un secteur d'avenir si nous nous référons au tourisme côtier, à la croisière ou encore à la promotion de nos cultures maritimes et fluviales locales».
Dr Fatou Diouf insiste que «pour exploiter le potentiel maritime, il est nécessaire d'instaurer une confiance durable entre les visiteurs, les opérateurs et nos institutions». Le ministre a jugé, en outre que, la sécurité maritime doit devenir le socle sur lequel repose le développement touristique. Elle informe que son département «va œuvrer pour des moyens de transport fluviomaritime diversifiés et modernes, des dispositifs de surveillance efficaces et une coopération renforcée entre les acteurs publics et privés».
Pour la Directrice générale du Conseil sénégalais des chargeurs (COSEC), Ndeye Rokhaya Thiam, «la croissance du tourisme maritime passera également par la mise en œuvre de lignes de croisière le long de la façade maritime, mais également dans les eaux intérieures comme le fleuve Sénégal». Et à ce niveau, indique-t-elle, «le conseil et actionnaires majoritaires à des projets en gestation susceptibles de générer un flux d'activités et de ressources importantes, tout en respectant bien entendu les normes de sécurité exigées… Cette journée est certainement une occasion pour contribuer à définir un plan d'action qui pourra promouvoir le tourisme maritime au Sénégal».
Ndeye Rokhaya Thiam a, elle aussi, salué l’importance de la mutualisation des forces entre les différentes structures de l’Etat. «Le COSEC a toujours accordé une importance primordiale à cette Journée du ministère de la Pêche car elle est la marque de l'inclusion, de la solidarité, de l'esprit de corps et d'une volonté sans faille de raffermir les liens existants entre les différentes structures évoluant dans le secteur des pêches et des transports maritimes». Il s'agit également, ditelle, «de démontrer que les actions et projets menés au sein du ministère révèlent une même vision, celle déclinée par les plus hautes autorités de ce pays». De son côté, le ministre de la Famille et des Solidarités, Maïmouna Dièye, envisage «qu’au sortir de cette journée la signature d'une convention de partenariat pour mieux encadrer ces femmes». Elle a profité de l’occasion pour inviter son homologue de la Pêche, au prochain festival Kom-Kom à Ziguinchor, dédié à l'autonomisation de la femme, du 16 au 22 décembre 2024.