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14 août 2025
CES PREROGATIVES CONSTITUTIONNELLES DONT NE DISPOSE PAS LE SUPPLEANT
En matière de suppléance, la Constitution du Sénégal a érigé un certain nombre de garde-fous pour limiter le détenteur du pouvoir en période d’intérim du président de la République élu.
D’abord, l’article 41 dit : «la démission, l’empêchement ou le décès du président de la république, sont constatés par le Conseil constitutionnel saisi par le Président de la république en cas de démission, par l’autorité appelée à le suppléer en cas d’empêchement ou de décès. il en est de même de la constatation de la démission, de l’empêchement ou du décès du Président de l’Assemblée nationale ou des personnes appelées à le suppléer». Aussi, en cas de suppléance, le président de l’Assemblée nationale - ou un de ces vice-présidents - a un champ d’action très limité dans le délai de 90 jours de l’intérim au cours duquel se doit se tenir impérativement une élection présidentielle pour élire un nouveau Président pour remplacer le chef de l’Etat empêché. Ainsi, l’article 40 de la Constitution dit que : «Pendant la durée de la suppléance, les dispositions des articles 49, 51,86, 87 et 103 ne sont pas applicables».
L’article 49 stipule que : «le président de la république nomme le Premier ministre et met fin à ses fonctions. Sur proposition du Premier ministre, le président de la république nomme les ministres, fixe leurs attributions et met fin à leurs fonctions». C’est dire donc que le suppléant ne peut ni nommer ou mettre fin aux fonctions du Premier ministre, ni en faire de même avec les ministres. L’article 51 prévoit, selon lui, que : «le président de la république peut, après avoir recueilli l’avis du président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, soumettre tout projet de loi constitutionnelle au référendum. il peut, sur proposition du Premier ministre et après avoir recueilli l’avis des autorités indiquées ci-dessus, soumettre tout projet de loi au référendum. Les Cours et tribunaux veillent à la régularité des opérations de référendum.
Le Conseil constitutionnel en proclame les résultats». Ces prérogatives sont aussi retirées au suppléant du Président. Quant à l’article 52, il stipule que : «lorsque les institutions de la république, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire national ou l’exécution des engagements internationaux sont menacés d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions est interrompu, le président de la république dispose de pouvoirs exceptionnels. Il peut, après en avoir informé la Nation par un message, prendre toute mesure tendant à rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions et à assurer la sauvegarde de la Nation. il ne peut, en vertu des pouvoirs exceptionnels, procéder à une révision constitutionnelle.
L’Assemblée nationale se réunit de plein droit. Elle est saisie pour ratification, dans les quinze jours de leur promulgation, des mesures de nature législative mises en vigueur par le Président. L’Assemblée peut les amender ou les rejeter à l’occasion du vote de la loi de ratification. Ces mesures deviennent caduques si le projet de loi de ratification n’est pas déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale dans ledit délai. Elle ne peut être dissoute pendant l’exercice des pouvoirs exceptionnels. Lorsque ceux-ci sont exercés après la dissolution de l’Assemblée nationale, la date des scrutins fixée par le décret de dissolution ne peut être reportée, sauf cas de force majeure constaté par le Conseil constitutionnel». Et en son article 86, la Constitution stipule : «le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, décider de poser la question de confiance sur un programme ou une déclaration de politique générale. Le vote sur la question de confiance ne peut intervenir que deux jours francs après qu’elle a été posée. la confiance est refusée au scrutin public à la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale. Le refus de confiance entraîne la démission collective du gouvernement.
L’Assemblée nationale peut provoquer la démission du gouvernement par le vote d’une motion de censure. la motion de censure doit, à peine d’irrecevabilité, être revêtue de la signature d’un dixième des membres composant l’Assemblée nationale. Le vote de la motion de censure ne peut intervenir que deux jours francs après son dépôt sur le bureau de l’Assemblée nationale. la motion de censure est votée au scrutin public, à la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale ; seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure. Si la motion de censure est adoptée, le Premier ministre remet immédiatement la démission du gouvernement au président de la république. Une nouvelle motion de censure ne peut être déposée au cours de la même session». le président intérimaire ne peut non plus jouir de ces prérogatives durant la suppléance. L’article 87 lui dispose que : «le président de la république peut, après avoir recueilli l’avis du Premier ministre et celui du président de l’Assemblée nationale, prononcer, par décret, la dissolution de l’Assemblée nationale.
Toutefois, la dissolution ne peut intervenir durant les deux premières années de législature. Le décret de dissolution fixe la date du scrutin pour l’élection des députés. le scrutin a lieu soixante jours au moins et quatre-vingt-dix jours au plus après la date de publication dudit décret. L’Assemblée nationale dissoute ne peut se réunir.
Toutefois, le mandat des députés n’expire qu’à la date de la proclamation de l’élection des membres de la nouvelle Assemblée nationale». Concernant, l’article 103 qui porte sur la révision de la Constitution, il stipule que : «l’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au président de la république et aux députés. Le Premier ministre peut proposer au président de la république une révision de la Constitution. le projet ou la proposition de révision de la Constitution doit être adoptée par l’assemblée nationale. La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum.
Toutefois, le projet ou la proposition n’est pas présenté au référendum lorsque le président de la république décide de le soumettre à la seule Assemblée nationale. Dans ce cas, le projet ou la proposition n’est approuvé que s’il réunit la majorité des trois cinquièmes (3/5) des membres composant l’Assemblée nationale.
Les articles 65 et 77 ne sont pas applicables aux lois constitutionnelles. La forme républicaine de l’Etat ne peut faire l’objet d’une révision».
"PRSONNE N'AVAIT VU LE BURUNDI VENIR"
Quelques heures après la qualification historique de son équipe pour la CAN, Saido Berahino, l’attaquant-vedette des « Hirondelles » peinait à contenir son émotion, lui qui défendait les couleurs de l’Angleterre il y a encore quelques mois
L’équipe du Burundi disputera la première Coupe d’Afrique des nations de son histoire lors de la CAN 2019 en Egypte, suite à son match nul 1-1 face au Gabon en éliminatoires. Quelques heures après la qualification, Saido Berahino, l’attaquant-vedette des « Hirondelles » peinait à contenir son émotion, lui qui défendait les couleurs de l’Angleterre il y a encore quelques mois.
RFI : Saido Berahino, le Burundi vient de décrocher la première qualification de son histoire pour la Coupe d’Afrique des nations. Que ressentez-vous ?
Saido Berahino : C’est incroyable ! Je ne trouve même pas les mots… Je ne rêve que de m’isoler pour réussir à réaliser parce que je n’ai pas encore vraiment pu le faire, pour le moment. Ça a été fou de bout en bout : du moment où on s’est rendu au stade au moment où on l’a quitté. C’est totalement inimaginable. Je ne peux que remercier Dieu du fait que, ce que j’ai toujours souhaité, à savoir représenter une équipe durant un grand tournoi, je puisse le faire avec ma patrie de naissance. C’est parfait. C’est un rêve qui se réalise.
Vous avez défendu les couleurs des équipes d’Angleterre de jeunes. Lorsque vous avez rejoint la sélection burundaise en septembre 2018, est-ce que ça vous semblait vraiment possible de se qualifier pour cette première Coupe d’Afrique des nations ?
Oui, à 100%. On sait tous que les règles ont changés [1]. Ça nous a davantage motivés et donner la rage pour que notre nom figure enfin en Coupe d’Afrique des nations. Ça n’a pas été une tâche simple. Mais nous sommes un groupe très uni, avec un effectif très jeune. Nous avons réussi grâce à notre unité et aux ressources que nous avons déployé depuis le premier match jusqu’à celui-ci. Je suis très heureux pour tous mes coéquipiers.
La sélection burundaise est jeune. Or, vous jouiez contre le Gabon, une équipe beaucoup plus expérimentée. Aviez-vous peur cette différence entre vos deux équipes ?
Non, nous n’avions pas peur parce que nous avions très bien joué au match aller, au Gabon. Nous avons réussi à décrocher un match nul là-bas. Nous avions fait 1-1. C’était mon tout premier match et mon tout premier but avec le Burundi. C’est là où j’ai vraiment cru en mes coéquipiers et en l’encadrement. […]
Pensez-vous que le Burundi a été sous-estimé par ses adversaires ?
Oui, à 100%. Personne n’avait vu la qualification du Burundi venir. Même les Burundais avaient parfois du mal à croire que nous allions y arriver. Parce que nous ne nous étions jamais qualifiés. Etre les tous premiers à se qualifier pour la CAN, c’est quelque chose qu’on ne nous retirera jamais. Je suis tellement heureux pour tous ceux qui ont été impliqués dans cette aventure : l’équipe, l’encadrement, les entraineurs, notre président, les gens de la Fédération… C’est indescriptible…
CES CONTRADICTIONS DE LA CONSTITUTION SUR LA SUPPLEANCE EN CAS DE VACANCE DU POUVOIR
Les dispositions qui portent sur le critère d’âge du président de la République élu sont en déphasage avec celles qui régissent son suppléant, à savoir le président de l’Assemblée nationale
La Constitution du Sénégal de 2001, révisée par plusieurs lois constitutionnelles, dont celle de 2012, mais aussi celle référendaire de 2016, est le lit de plusieurs dispositions contradictoires. C’est notamment le cas sur la question de la suppléance en cas de vacance du pouvoir. Car les dispositions qui portent sur le critère d’âge du président de la République élu sont en déphasage avec celles qui régissent son suppléant, à savoir le président de l’Assemblée nationale. Eclairage
A peine Macky Sall a-t-il été réélu président de la république, le 24 février 2019, et alors même qu’il n’a pas encore prêté serment pour le début de son deuxième et dernier mandat - il le fera le 2 avril prochain - que déjà, le débat fait rage autour de la dissolution de l’Assemblée nationale ou du couplage des élections locales et législatives pour d’aucuns, législatives et Présidentielles pour d’autres. Mais à côté de ce débat, se pose un autre. Celui des «incongruités» dans le texte Constitutionnel de 2001 révisé par référendum en 2016. Ces problématiques se posent en particulier autour des «contradictions» de la Constitution relativement à la question de la suppléance du président de la république en cas d’incapacité ou de vacance du pouvoir. Une suppléance qui doit être assumée par le président de l’Assemblée nationale. En effet, l’article 28 de la Constitution dit que : «tout candidat à la Présidence de la république doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de ses droits civils et politiques, être âgé de trente cinq (35) ans au moins et de soixante quinze (75) ans au plus le jour du scrutin. il doit savoir écrire, lire et parler couramment la langue officielle»
L’article 28 et le 35-75, face à l’article 39
Or, la même Constitution dans la loi constitutionnelle du 28 septembre 2012, révisée par loi référendaire du 20 mars 2016, qui n’a donc pas eu pour effet de changer la Constitution, mais juste de la réviser, dit en son article 39 : «En cas de démission, d’empêchement ou de décès, le président de la république est suppléé par le Président de l’Assemblée nationale. Au cas où celui-ci serait lui-même dans l’un des cas ci-dessus, la suppléance est assurée par l’un des vice-présidents de l’Assemblée nationale dans l’ordre de préséance. la même règle définie par l’article précédent s’applique à toutes les suppléances». Jusqu’ici, il n’y a pas de problème. Sauf qu’à son dernier alinéa, l’article 39 dit que : «En tout état de cause, le suppléant doit remplir toutes les conditions fixées à l’article 28». Et c’est là que survient le problème. Car la question de l’âge revient dès lors au galop. Et tel un cheveu dans la soupe, suscite des contradictions qui peuvent être, le jour où, éventuellement, on serait amené à être confrontés au cas de figure précité, source de blocage.
Le député de 25 ans, sans limite plafond
En effet, deux volets font l’objet de débat. C’est d’abord l’âge plafond du président de l’Assemblée nationale qui n’est pas fixé à 75 ans comme celui du président de la république comme le veut l’article 28. C’est ensuite, l’âge minimum que le même article 28 fixe à 35 ans, alors même que l’âge légal pour être député est lui fixé à un minimum de 25 ans. C’est-à-dire, en termes clairs, que d’une part, on peut être député à 25 ans et prétendre être président de l’Assemblée ou vice-président et donc être légalement en droit d’assurer une éventuelle suppléance du président de la république ; d’autre part, qu’on peut être président de l’Assemblée nationale ou vice-président au-delà de 75 ans et donc être légalement en droit d’assurer une éventuelle suppléance du président de la république. tel est actuellement le cas avec le président Moustapha Niasse. Le débat est en tout cas-là, prégnant, mais pas tranché. Car les avis des juristes divergent sur l’interprétation à faire de ces différents articles complémentaires de la Constitution du Sénégal, mais dont les contenus sont contradictoires. Et il va de soi qu’il sera difficile d’évacuer la question, le moment venu…
Des enseignants chercheurs donnent des avis divergents
La problématique de la contradiction des dispositions constitutionnelles relativement à la suppléance du président de la république par le président de l’Assemblée nationale est réelle. Mais le débat juridique que cela suscite fait aussi apparaître des divergences de vue chez les spécialistes que nous avons interpellés sur la question
Pr Ndiogou Sarr : «Des lacunes liées à la rédaction de la Constitution»
En effet, pour le Pr Ndiogou Sarr, maître de conférences et enseignant en droit public à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta diop (UCAd) de dakar, «cette situation découle des lacunes qui sont liées à la rédaction de la Constitution. Si on estime que pour être Président, il y a l’âge plancher et l’âge plafond, et que si actuellement le Président est empêché il est remplacé par le président de l’Assemblée nationale et que ce dernier a un âge qui dépasse l’âge plafond du président de la république, ça pourrait poser un problème de droit». L’enseignant-chercheur, pour corriger cette «anomalie», montre la voie à suivre. «je pense que là, c’est une question qu’il faudrait régler au niveau de la Constitution quand on reprend l’article 39. A la prochaine occasion, si on doit réviser la Constitution, il faudra harmoniser les dispositions de l’article 28 et celles de l’article 39», a préconisé le Pr Ndiogou Sarr. «il faudra préciser que le président de la république doit impérativement avoir un âge qui entre dans la fourchette définie pour l’âge du président de la république. je pense qu’il faut le faire pour éviter d’amener au pouvoir un président de la république qui ne remplirait pas les conditions prévues par l’article 28. Si on sait qu’une fois que le Président est empêché, il est remplacé par le président de l’Assemblée nationale, il faudra que ce président de l’Assemblée nationale, remplisse les critères d’éligibilité du président de la république», a-t-il recommandé.
Pr Ngouda Mboup : «Même s’il a plus de 75 ans, le président de l’Assemblée peut suppléer»
de son côté, le Pr Mouhammadou Ngouda Mboup, enseignant-chercheur en droit public à l’UCAd, ne voit pas d’«incohérence» entre les deux articles susmentionnés. D’après lui, dans la loi constitutionnelle du 28 septembre 2012 qui change l’article 39, il est juste mentionné qu’en cas d’empêchement, de démission ou de décès, le président de la république est suppléé par le président de l’Assemblée nationale. Et au cas où lui-même est dans l’un des cas cités, la suppléance est assurée par l’un des vice-présidents de l’Assemblée nationale. «il n’y a aucun problème à ce niveau de mon point de vue. Parce qu’en cas de vacance du pouvoir, le président de l’Assemblée nationale est juste un suppléant, c’est-à-dire qu’il assure juste l’intérim pendant 90 jours, en attendant qu’on organise les élections pour qu’un autre Président soit nouvellement élu», a expliqué l’enseignant chercheur. Formel, le Pr Mboup affirme : «Même s’il a plus de 75 ans, le président de l’Assemblée nationale peut bien suppléer le président de la république. C’est juste la Constitution qui le prévoit. il n’y a pas de problème à ce niveau, parce qu’il n’a pas été élu en réalité. D’ailleurs, la Constitution a été très claire à ce niveau. Parce que le président qui supplée n’a pas toutes les prérogatives du président de la république élu. il n’a pas le pouvoir d’initier un projet de révision constitutionnelle». Aussi, évoquant la loi qui fixe l’âge minimum pour être élu député qui est de 25 ans, il confie : «On peut élire un président de l’Assemblée nationale qui a 26 ans, parce que le principe de séniorité ne joue pas. Mais cela supposerait aussi qu’en cas de vacance du pouvoir, on peut avoir un président de la république qui a moins de 35 ans». Cette loi constitutionnelle N°2012/16 du 28 septembre 2012, selon lui, stipule : «En cas de démission, d’empêchement ou de décès, le président de la république est suppléé par le président de l’Assemblée nationale». Puis, il ajoute qu’elle précise aussi dans son dernier alinéa : «Au cas où celui-ci serait lui-même dans l’un des cas ci-dessus, la suppléance est assurée par l’un des vice-présidents de l’Assemblée nationale dans l’ordre de préséance». Pour lui, «c’est très clair». «la Constitution, issue du référendum de 2016, n’a pas touché aux cas d’empêchements du président de la république. Parce que, en réalité, en 2016, il ne s’agissait pas d’une nouvelle Constitution. C’était juste une révision constitutionnelle. Et les gens font la confusion en parlant d’une nouvelle Constitution», fait savoir le Pr Mouhamadou Ngouda Mboup.
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LES LIONS FINISSENT EN APOTHÉOSE
Vainqueur (2-0) du Madagascar samedi soir à Thiès, l’équipe du Sénégal boucle brillamment les éliminatoires de la CAN 2019, grâce à un doublé de Mbaye Niang
L'équipe nationale de football du Sénégal s'est imposée (2-0), samedi soir au stade Lat Dior de Thiès (70 km de Dakar), devant son homologue de Madagascar et termine du coup leader (avec 16 points) de la poule A des éliminatoires de la CAN « Égypte 2019 » à laquelle elle s'est déjà qualifiée depuis la cinquième journée.
Les buts du Sénégal ont été inscrits sur un doublé de l'attaquant de Rennes (L1 France), Mbaye Niang, en première (27e) et en seconde mi-temps (56e).
Le Sénégal réussit à battre ainsi Madagascar (10 points), la seule qui a réussi à lui tenir tête dans ce groupe après le match nul au match aller (2-2) à Antananarivo.
Sur l’ensemble de la partie, l'équipe du sélectionneur Aliou Cissé, remaniée au milieu avec les titularisations du revenant Pape Alioune Ndiaye et du nouveau Krépin Diatta aux côtés du relayeur habituel Idrissa Gana Guèye, a montré une réelle envie de produire du beau jeu malgré les défaillances techniques.
Emmenés par le capitaine du jour Sadio Mané, en l’absence de Cheikhou Kouyaté, sur le banc, les Lions posent le ballon et procèdent à des offensives qui sont primairement freinées par une solide et téméraire équipe de Madagascar. Mais cela ne sera que de courte durée.
A la 27e minute, Ismaila Sarr profitant du relâchement des Malgaches au milieu réussit à glisser le ballon dans la course de son coéquipier de Rennes, Mbaye Niang, qui fusille à bout portant le gardien adverse : 1 – 0 pour le Sénégal… au grand bonheur du public thiessois qui accueille pour la première fois l’équipe nationale qui, d’habitude, reçoit ses matchs au stade Léopold Sedar Senghor de Dakar.
Après la célébration, le Sénégal reprend la partie qu'il peine toutefois à contrôler face au sérieux dont fait montre l’équipe adverse. Cette dernière donne même des sueurs froides aux supporters, profitant des erreurs d'appréciation de la défense sénégalaise sur certaines relances mal faites. Mais plus de peur que de mal, le gardien Édouard Mendy, titularisé pour la deuxième fois avec les Lions, était toujours là pour rassurer par ses sorties et arrêts décisifs.
Le Sénégal rentre ainsi dans les vestiaires par cette avance avant de revenir en deuxième période avec les mêmes ambitions que la première : poser le jeu et marquer plus de buts sans en encaisser.
Ce que les Lions réussissent à force d’appuyer sur l'accélérateur. A la 56e minute, Gana Guèye délivre une passe à Mbaye Niang, qui fait usage de sa puissance physique pour maintenir le ballon avant de le loger au fond des filets. Il signe ainsi un doublé et cède sa place a la 67e minute à Moussa Konaté, sous les applaudissements du stade.
Le Sénégal cherche coûte que coûte un 3e but, qu’une certaine partie du public aimerait voir Sadio Mané marquer… mais en vain. Malgré son implication et son altruisme, l’attaquant de Liverpool n'a pas réussi à se mettre en position de scorer.
Pour sa part, Krépin Diatta, remplacé à la 75e minute par Alfred Ndiaye, a donné une forte impression grâce à une palette technique qui a ravi le public.
Sada Thioub a également joué les 5 dernières minutes à la place d'Ismaila Sarr, avec quelques accélérations à l’appui qui ne lui ont pas permis d’exprimer tout son talent en percussion et en dribble.
Aliou Cissé a probablement noté cela en prévision du match amical de mardi contre le Mali, à Dakar, où plusieurs joueurs restés sur le banc aujourd’hui devraient démarrer.
Cela sera un bon baromètre également pour lui en vue d'apporter des correctifs et régler certains automatismes à l’approche de la CAN, prévue l’été prochain en Égypte et où le Sénégal est classé parmi les favoris.
AU MOINS 50 MORTS DANS L'ATTAQUE D'UN VILLAGE PEUL AU MALI
Un groupe de chasseurs traditionnels de la zone de Bankass, près du Burkina Faso, serait responsable de l’attaque dans le village de Ogossagou, samedi
Au moins une cinquantaine de personnes ont été tuées samedi dans l’attaque d’un village peul du centre du Mali par des membres présumés de groupes de chasseurs traditionnels dogons, a-t-on appris de sources de sécurité, auprès d’un maire et d’une association.
« Au moins cinquante civils peuls ont été tués samedi dans le village d’Ogossagou. Ils ont été tués par des chasseurs traditionnels. Ils ont tué avec des fusils, des machettes », a affirmé à l’AFP une source de sécurité malienne.
Ce bilan a été confirmé par le maire de la localité voisine de Ouenkoro, Cheick Harouna Sankaré, qui était candidat à l’élection présidentielle de juillet août. « Il y a pour le moment une cinquantaine de morts dans le village. C’est un massacre des civils peuls par des chasseurs traditionnels dogons », s’est indigné M. Sankaré se demandant pourquoi l’armée malienne « ne démantèle pas » les camps des groupes de chasseurs.
Le bilan risque de s’alourdir car « on est sans nouvelles de plusieurs dizaines d’autres civils et l’armée malienne n’est pas encore sur les lieux pour sécuriser les uns populations », a-t-il déploré. L’attaque a également été signalée par une source militaire malienne, qui a évoqué un bilan encore plus lourd, invérifiable dans l’immédiat. Moulaye Guindo, le maire de la ville de Bankass, a fait état d’un bilan de 110 morts à l’agence de presse Reuters, samedi après-midi.
Le chef du village et sa famille tués
Elle s’est produite dans la zone de Bankass, près de la frontière avec le Burkina Faso, où ces violences intercommunautaires sont particulièrement fréquentes. « Village de Ogossagou-Peul : plusieurs dizaines de morts dont le chef du village et sa famille, le marabout Bara Sékou Issa et toute sa famille », a affirmé dans un communiqué l’association de défense des droits des populations pastorales Kisal, faisant également état d’autres attaques dans des villages avoisinants, sans avancer de bilan.
Selon deux témoins interrogés séparément par l’AFP, « presque toutes les cases du village ont été brûlées par les chasseurs traditionnels ». Depuis l’apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs propres « groupes d’autodéfense ».
Ces violences ont coûté la vie à plus de 500 civils en 2018, selon l’ONU. Les Peuls dénoncent des exactions de la part de groupes de chasseurs, tolérées voire encouragées selon eux au nom de la lutte contre les jihadistes, par les autorités ou l’armée, ce que dément le gouvernement.
LE GABON PRIVÉ DE CAN
Terrible désillusion pour les Panthères, éliminées par le Burundi lors des qualifications de la CAN-2019 - Un crève-coeur pour une nation qui avait participé à quatre des cinq dernières éditions, ralliant même les quarts de finale en 2012
Après le Burkina Faso, sorti vendredi, c'est un autre habitué des dernières phases finales de Coupe d'Afrique qui a tiré sa révérence, samedi. Tenu en échec sur la pelouse du Burundi (1-1), le Gabon de Pierre-Emerick Aubameyang a laissé filer son ticket pour l'Égypte, en concluant les élimininatoires de la CAN-2019 à une piteuse troisième place dans le groupe C. Un crève-coeur pour une nation qui avait participé à quatre des cinq dernières éditions, ralliant même les quarts de finale en 2012.
Sans Mario Lemina, l'un des cadres de la sélection, mais tout de même avec quelques éléments taillés pour la gagne (Aubameyang en tête), les hommes de Daniel Cousin n'ont pas trouvé la faille sur la pelouse du stade du Prince Louis Rwagasore, à Bujumbura, plongeant un peu plus le football gabonais dans la crise. Et la délivrance est venue en fin de rencontre pour les locaux, qui ont finalement réussi à tromper Ovona par Amissi (1-0, 75e) pour mettre un terme au suspense. Même un but contre son camp de Ngando, quelques instants plus tard (1-1, 81e), n'a pas suffi à renverser la tendance.
Imbroglios à répétition
Le Gabon, qui pensait avoir hérité d'un groupe à sa portée avec le Mali (déjà qualifié), le Burundi et Soudan du Sud, a vraisemblablement payé les derniers mois houleux au sein de la fédération nationale. En septembre, l'instance avant notamment annoncé la nomination du père d'Aubameyang à la tête des Panthères, alors que le principal intéressé, malade à l'époque, avait demandé un temps de réflexion. Un imbroglio qui avait fini de fâcher la famille Aubameyang avec l'entourage de la sélection, provoquant même une "reflexion" de PEA sur l'annonce prochaine de sa retraite internationale.
Finalement, l'ancien joueur de Ligue 1 Daniel Cousin, manager général jusqu'alors, avait accepté de prendre en mains la destinée de la sélection nationale, courant septembre. L'ex-Lensois, qui n'a pas non plus réussi à éviter les soucis avec ses dirigeants, puisqu'il a dû saisir la justice pour obtenir le paiement de ses salaires à la mi-février. Avant de signer finalement son contrat au début du mois de mars. Pas suffisant toutefois pour éviter l'inéluctable : les Panthères n'iront pas à la CAN et les Hirondelles du Burundi, pour la première fois de leur histoire, verront la phase finale de la compétition phare du continent.
"JOURNALISTE, PROFESSION INGRATE ET PRISE EN OTAGE"
Le journaliste Jean Meïssa Diop, ancien de Walfadjiri, professeur au Cesti, jette un regard critique sur la presse sénégalaise. Il y aborde aussi son parcours, l’évolution du Cesti, entre autres - ENTRETIEN
Quel regard jetez-vous sur la presse aujourd’hui. Sur la qualité du contenu notamment ?
La presse sénégalaise est plurielle et, on peut même dire pluraliste, même si ce foisonnement n’apporte pas vraiment une grande diversité dans les contenus ; de la radio à la presse écrite en passant par la télévision. Il n’est pas sans pertinence, ce reproche fait aux chaînes de « se copier les unes les autres ». On peut citer, pour la télévision, en tout cas, des exemples comme les émissions dites « petit-déjeuner » du matin, il y en a sur presque toutes les chaînes, de la Rts1 (qui me semble s’être inspiré du « Télématin » de la chaîne France 2. Le lundi soir, à la même heure, les émissions de sport sont servies sur Rts1, 2Stv, Tfm, Walf…Le public en a l’embarras du choix, mais finira par opter pour une édition ou de manière durable, sans être forcément définitive pour le programme qui lui semblera le meilleur. On peut en dire autant des journaux encore que le journal au meilleur contenu n’est pas forcément celui qui a le plus fort lectorat.
Il y a cet aspect « découverte » des terroirs sénégalais que je trouve très absent sur tous les médias qui, dans l’ensemble, ne « s’aventurent » pas loin du périmètre dakarois et des lieux déjà connus. La télé reste, pour ainsi dire, une « télé de studio », c’est-à-dire des programmes produits entre quatre murs d’un studio, plus qu’une « télé de terrain ». Il y a un méritoire « Horaire bi » sur la Tfm ; la Sen Tv en a une qui allait jusqu’en des contrées aussi inexplorées que celles de Kédougou. Ces bonnes pratiques du terrain ne devraient pas retomber comme un soufflé ; elles méritent d’être encouragées.
Avez-vous senti une différence avec votre « époque »?
Dans les années 90 que j’ai bien connues et prends comme une époque où la presse fut prolifique, créative et tout cela avec peu de moyens, il y a eu l’essentiel de ce qu’on peut attendre de journalistes professionnels : de l’investigation (par exemple « la tontine des juges » de Sud hebdo, « les gros débiteurs qui ont mis à genoux des banques » dans WalFadjri etc), des reportages, des enquêtes, des dossiers sur des sujets très originaux, comme par exemple ce reportage d’un correspondant de Walf sur une communauté religieuse d’Américains à Tonguya dans le département de Vélingara, les reportages de Sud Hebdo (ancêtre de Sud Quotidien) sur les maquis des indépendantistes en Casamance…
Le digital a sonné comme une révolution dans le métier de journaliste. Pensez-vous que la presse en a profité ou au contraire, elle en souffre ?
La presse a beaucoup profité de la révolution du digital. Son travail en a été très largement amélioré, la production plus aisée… Les outils ayant ainsi facilité la diffusion des informations, le journaliste a, quelque peu, perdu son monopole de diffuseur d’informations. Mais, moi, je soutiens toujours que le journaliste est certes concurrencé dans sa profession, mais ceux qui le concurrencent ainsi ne se reconnaissent ni éthique ni déontologie, au contraire du journaliste qui exerce sa profession en s’éclairant de techniques, de règles morales et légales… C’est cela qui fait que le journalisme ne considère jamais comme information toute nouvelle qui n’aura pas été vérifiée et traitée et diffusée avec responsabilité. On en parle comme étant la loi taillée dans l’airain, mais je préfère la responsabilité. Sans la responsabilité, l’objectivité n’est rien.
Quel regard jetez-vous sur l’évolution du CESTI ?
Je regrette beaucoup que la léthargie de l’Amicale des anciens du Cesti ne permette plus à cette entité de jouer le rôle qu’il a eu à jouer dans la vie du Cesti, sa contribution à la définition de l’orientation et du contenu des enseignements. Je me réjouis de l’ouverture d’un deuxième cycle qui permet à des anciens de revenir à l’école, de se remettre aux études pour faire une maîtrise ou master. Il faut aussi féliciter les autorités pédagogiques du Cesti et de l’université d’avoir rattaché le Cesti à une école doctorale permettant ainsi à des anciens d’aller au doctorat. L’homologue camerounaise du Cesti, l’ESSTIC de Yaoundé, forme au DES et au doctorat depuis une vingtaine d’années déjà. C’est là-bas que mon regretté ami Antoine Ngor Faye alla faire un DES en «Environnement ».
Si vous n’aviez pas été journaliste que seriez-vous ?
Etre professeur de français fut mon rêve. Mais je crois que j’aurais été juriste, puisqu’après le bac, j’ai été orienté en faculté de droit à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. J’aurais été avocat, juge, par exemple, entre autres possibilités. Par moments, je rêve, mais je ne regretterai jamais d’avoir été journaliste, quoique cette profession soit si ingrate et de plus pris en otage par les affairistes, le tout-venant, les chasseurs de primes et de réputation.
Quel est votre plus beau souvenir dans ce métier ?
Plutôt que de parler de souvenir, je voudrais juste parler des passionnants moments dans ma carrière de journaliste culturel : durant la trentaine d’années dans le journalisme culturel, j’ai été en des endroits merveilleux, croisé des personnes et personnalités qui m’ont enrichi intellectuellement et professionnellement. Et cette expérience m’a laissé avec une intéressante leçon, à savoir que la rencontre avec un homme politique n’est presque jamais gratuite autant que l’est celle avec un homme de culture, un ou une artiste… J’ai eu à faire aussi à faire de furtives incursions dans le traitement de l’actualité politique, mais n’en ai pas gardé des souvenirs impérissables… Tout comme j’ai eu des frayeurs lors de mes reportages en Casamance et j’ai eu un comportement casse-cou en louant une mobylette à Bignona pour me rendre à Kaparan où rebelles et militaires venaient d’en découdre. J’étais parti là-bas pour voir les dégâts. Mon chef Abdourahmane Camara m’avait recommandé de ne pas prendre des risques, j’avais passé outre. Par deux fois, je suis allé en Casamance, toujours pour faire un reportage sur la guerre dans cette région. J’ai eu aussi des frayeurs en allant sur les plateaux du Golan, un haut le cœur en visitant les anciens camps de concentration d’Auschwitz, Birkenau (en Pologne) et Theresienstadt en République tchèque. C’était lors d’une université d’été de jeunes journalistes sur le thème des « Ruines » du communisme, dans cinq pays d’Europe de l’Est, après la chute du Rideau de fer. J’ai ressenti un immense honneur d’avoir fait partie de la quinzaine de rédacteurs en chef d’Afrique, d’Asie sélectionnés pour couvrir le lancement, à Londres, de la Commission pour l’Afrique initiée par le Premier ministre britannique d’alors, Tony Blair.
Qu’est-ce qui a motivé votre essai (La Cybersaison des épouses qui ont mal au lit)?
Le besoin de m’interroger sur ce phénomène qu’est devenu le transfert du débat sur la conjugalité du cercle familial à l’espace virtuel qu’est l’Internet. Une question à tiroirs puisqu’elle mène à bien d’autres sur cette question à savoir si « la communication interpersonnelle virtuelle peut se substituer à la communication interpersonnelle physique ? Les réponses qu’offrent les échanges via internet sont-elles pertinentes et efficaces ?
LE JOUR OÙ CHEIKH SECK FUT POIGNARDÉ À THIÈS
Le 22 mars 1987, l’ancien gardien des Lions fut poignardé dans le dos à Thiès lors d’un match du championnat entre l’Etics et le Diaraf de Dakar - 32 ans plus tard, son retour à Thiès pour Sénégal – Madagascar réveille de douloureux souvenirs
L’espoir était grand. Le Sénégal rêvait de revoir un nouveau printemps après la douloureuse fin, un an plus tôt, de l’aventure égyptienne. Ainsi, après la dépression nationale qui avait précédé le retentissant échec de Caire 86 (éliminé au premier malgré deux victoires), le Sénégal du foot rêvait d’un rebond en terre marocaine où était prévue la Coupe d’Afrique des Nations (Can) en 1988. Pour postuler à la phase finale de cette compétition, les « Lions » devaient passer deux tours de qualification. Le premier adversaire qui se dressait devant eux était la Guinée avec match aller, le dimanche 5 avril, à Dakar.
Echauffourées
Mais le Sénégal allait jouer ce match sans son capitaine, Cheikh Ahmed Tidiane Seck. En effet, 15 jours plus tôt (dimanche 22 mars), celui qui était également le gardien du Diaraf de Dakar disputait un match du championnat sénégalais, à Thiès, contre l’Etics. « A la fin du match, il y a eu des échauffourées. Et notre entraineur de l’époque, Thioune, je pense (il n’en est plus sûr), voulait en découdre avec des gens sur la main courante. Je le retenais quand soudain j’ai senti un coup violent », se souvient Cheikh Seck. Un homme venait de lui enfoncer un couteau dans le dos. L’international sénégalais tombe dans un tohu-bohu généralisé. Acheminé aux urgences, il allait s’en sortir car aucun organe vital n’était touché. Comme le rapporte Le Soleil daté du samedi 28 au dimanche 29 mars 1987, sous la plume de Cheikh T. Fall, le portier international allait être « le grand absent du match Sénégal – Guinée (…). Ce titulaire indiscutable dans la cage qui, par ailleurs, est considéré comme l’un des meilleurs spécialistes africains, est depuis mardi (24 mars 1987, Ndlr) en traitement à la clinique Casahous ». Blessé et, donc, absent de la manche aller décisive, Cheikh Seck avait reçu la visite de ses coéquipiers de l’équipe nationale venus à Dakar pour préparer le match contre les Guinéens.
Annus horribilis
« Tous les joueurs de l’équipe nationale et l’encadrement technique se sont rendus au chevet de Cheikh Seck pour le réconforter et lui promettre une qualification face à la Guinée. Ce sera certainement l’un des meilleurs moyens de l’aider dans son rétablissement. Très touché par la visite de ses coéquipiers, Cheikh Seck a pleuré après leur départ car il aurait aimé être avec eux comme ce fut le cas lors des chocs précédents », pouvait-on lire, toujours, sous la plume de C.T. Fall dans Le Soleil. 1987 fut une année de blessures pour Cheikh Ahmed Tidiane Seck. Après avoir éliminé la Guinée pour le premier tour des éliminatoires de la Can Maroc 1988, le Sénégal affronta le Zaïre du mythique Muntubilé Santos. Un match nul et vierge, le 5 juillet 1987, au stade de l’Amitié, avait soldé la manche aller. Les Bocandé, Roger Mendy, Makou Niass et coéquipiers se déplacèrent 15 jours plus tard au stade Kamanyola de Kinshasa, plein comme un œuf. Cheikh Seck est bien titulaire, ce 19 juillet 1987. Mais il est contraint de céder sa place, en première période, à Samba Fall de la Linguère de Saint-Louis à cause d’une blessure à l’épaule. Le Sénégal tiendra la dragée haute à l’équipe zaïroise (0-0) pendant 120 minutes. L’espoir était toujours présent car Samba Fall est un spécialiste des pénaltys. Mais, c’était sans compter avec l’ogre Jean-Fidèle Diramba qui faisait peur à tout le Sénégal dès qu’il était désigné pour arbitrer un match de l’équipe nationale de football.
Stigmates
L’appréhension n’était pas sans fondement car même si Samba Fall avait arrêté un tir au but d’un Zaïrois, l’arbitre gabonais ordonna qu’il soit retiré. Finalement, le Sénégal fut éliminé par 4 tirs au but contre 2 . Ce qui ne fit que réveiller psychologiquement la blessure de Cheikh Ahmed Tidiane Seck. Aujourd’hui, 32 ans plus tard, il garde encore les stigmates de cette agression dont l’auteur avait été libéré quelques jours après, sur « demande insistante » du gardien international. Lors du premier entrainement de la bande à Sadio Mané sur la pelouse du stade Lat-Dior, Cheikh Seck, désormais vice-président de la Fédération sénégalaise de football, était présent.
« J’ai eu un flash de l’agression. J’étais sur la main courante et d’un coup, j’ai revécu la séquence », se souvient-il en touchant la cicatrice laissée par le couteau sur son dos. Ce n’est pas pour autant que Cheikh Ahmed Tidiane Seck boude son plaisir de se retrouver à Thiès pour un Sénégal-Madagascar festif car les deux équipes sont déjà qualifiées pour la Can 2019 en Egypte.
PAPA MASSATA DIACK À NOUVEAU CITÉ DANS UNE ENQUÊTE ANTI-CORRUPTON
Les magistrats s’interrogent sur deux versements d’un total de 3,5 millions de dollars, réalisés à l’automne 2011 par une société co-détenue par le président du PSG au profit d’une société de marketing sportif dirigée par le fils Diack
Le président qatari du PSG Nasser Al-Khelaïfi a été entendu mercredi à Paris par des juges qui enquêtent sur des soupçons de corruption en marge de la candidature de Doha aux Mondiaux d’athlétisme, a appris samedi l’AFP de source proche du dossier.
Des juges d’instruction financiers du tribunal de Paris l’ont placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté, signifiant qu’il n’est pas mis en examen à ce stade, dans cette information judiciaire ouverte pour « corruption active », qui vise également les conditions d’attribution des JO de Tokyo-2020 et de Rio-2016.Contacté par l’AFP, son avocat Francis Szpiner n’a pas répondu.
Les magistrats s’interrogent sur deux versements d’un total de 3,5 millions de dollars, réalisés à l’automne 2011 par la société Oryx Qatar Sports Investment, détenue à égalité par Nasser Al-Khelaïfi et son frère Khalid, au profit d’une société de marketing sportif dirigée par Papa Massata Diack, dont le père Lamine Diack est ex-président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) et un ancien membre influent du CIO.
A cette époque, Doha ambitionnait d’accueillir les Mondiaux d’athlétisme de 2017, organisés par l’IAAF. Lui-même puissant consultant marketing de l’IAAF jusqu’en 2014, Papa Massata Diack, surnommé dans les médias « PMD », est au carrefour de plusieurs affaires de corruption sportive et est réclamé par la justice française.
Le premier virement a été réalisé le 13 octobre 2011 et le second le 7 novembre 2011, soit quatre jours avant le vote de l’IAAF. C’est finalement Londres, entré dans la course après la capitale qatarie, qui l’a emporté. Trois ans plus tard, Doha obtenait toutefois l’organisation des championnats du monde d’athlétisme qui se tiendront cette année du 27 septembre au 6 octobre.
Ces versements étaient prévus dans un protocole d’accord passé avec la société de « PMD », dans lequel Oryx Qatar Sports Investment s’engageait à acheter des droits de sponsoring et de droits TV pour 32,6 millions de dollars mais à condition que Doha obtienne les Mondiaux 2017, selon une source proche du dossier.
Ce contrat stipulait que les paiements effectués avant la décision de l’IAAF du 11 novembre 2011, donc les deux virements étaient « non remboursables ».
Oryx Qatar Sports Investment est distinct du fonds souverain qatari Qatar Sports Investment, propriétaire du PSG.
Devant les juges, l’homme d’affaires qui nie tout fait de corruption, a affirmé n’avoir appris l’existence des deux virements que récemment, selon des éléments de son interrogatoire dont a eu connaissance l’AFP.
En Suisse, le patron de la chaîne BeIN Sports est également dans le collimateur d’une enquête pour « corruption privée », concernant l’attribution des droits de diffusion de deux Coupes du monde de football.
« LES ENFANTS MORTS EN MER M’ONT DIT DE FRAPPER »
Si, pour son avocat, Ousseynou Sy montre "des signes de déséquilibre" et souhaite une évaluation psychiatrique, le juge d'instruction du tribunal de Milan, Tommaso Perna, n’en est pas convaincu.
Si, pour son avocat, Ousseynou Sy montre "des signes de déséquilibre" et souhaite une évaluation psychiatrique, le juge d'instruction du tribunal de Milan, Tommaso Perna, n’en est pas convaincu. C’est ce qu’il a laissé entendre, hier, à la presse italienne, après avoir auditionné l’accusé.
Entendu, hier après-midi, par le juge d'instruction du tribunal de Milan, Tommaso Perna, Ousseynou Sy a déclaré, en substance, ce qu’il avait dit un jour plus tôt aux deux procureurs de Milan, Alberto Nobili et Luca Poniz, en charge de l'enquête dans cette affaire d’enlèvement et de tentative de massacre. "Les enfants morts en mer m'ont dit de frapper", a déclaré Ousseynou au juge qui doit décider de la validation de la détention, à la demande des procureurs Nobili et Paniz. Il a expliqué qu'il voulait faire "une action démonstrative" et avoir "non un impact national, mais un impact international maximal". Devant son avocat Me Davide Lacchini, il a "salué la politique italienne en matière de migration" et expliqué que son message était destiné aux Africains qui, à ses yeux, ne doivent pas venir en Europe. D’ailleurs, aux premières heures de son arrestation, la presse italienne avait rapporté qu’Ousseynou Sy n'avait pas regretté avoir terrorisé 51 enfants pendant plus d'une heure. L’ancien chauffeur et baptisé ‘’Loup solitaire’’ par le responsable militant antiterroriste Alberto Nobili, espérait, comme il l'a dit à ceux qui l'ont rencontré en prison, que son ‘’signal’’ est arrivé à destination. "Je l'ai fait pour l’Afrique, car si les Africains étaient restés en Afrique, il n'y aurait donc pas eu de morts en mer", a-t-il répété à ceux qui l'ont rencontré à la prison de San Vittore, ajoutant que la dernière étape de sa course effrénée devait être l'aéroport de Linate : ‘’Je voulais prendre un avion et retourner en Afrique et utiliser les enfants comme un bouclier."
Déséquilibre psychique, les doutes du juge
Devant les procureurs Alberto Nobili et Luca Poniz, il avait confié : "C’est une chose que j'avais en tête depuis un moment. J'ai versé de l'essence pour que la police ne tire pas." Des propos qui soutiennent la thèse de la préméditation. Mais il avait ajouté qu’il ne voulait tuer personne. "Je suis un parent, je ne voulais pas blesser les enfants", avait-il dit. Avant de se présenter comme un "panafricaniste". Ousseynou Sy a laissé entendre devant eux que l’Afrique a été colonisée par l’Europe qui l’utilise comme un échiquier pour commander des gouvernements qui ne conviennent qu’à l’Occident. A ses yeux, c’est cet état de fait qui pousse les populations africaines à émigrer. Donc, hier, au sortir de l’audition devant le juge d’instruction, son avocat a déclaré à la presse qu’Ousseynou n’a fait que répéter ce qu'il avait déjà dit aux procureurs. Et que "le nouvel élément est le fait qu'il a donné des signes de déséquilibre qui, à (s)on avis, nécessitent un approfondissement avec une évaluation psychiatrique’’. Maître Davide Lacchini confie que son client a fait des "évocations" et "invocations", mais sans préciser de quoi. Toujours à la presse, il a révélé que son client a "exposé ses raisons au juge, avec force". Qu’Ousseynou a de nouveau affirmé qu’il a fait ce geste pour le compte des enfants migrants morts en Méditerranée. Il a aussi répété, selon le conseil, qu'il ne voulait blesser personne et que l'autobus a accidentellement pris feu. Mais le juge Tommaso Perna, interpellé à la sortie de prison, a répondu à ceux qui lui ont demandé s'il avait remarqué des "signes de déséquilibre" chez Ousseynou Sy : "Cela ne m'a pas semblé. Je n'ai remarqué aucun signe de déséquilibre." D’ailleurs, du côté des enquêteurs, on est convaincu que le conducteur "joue un rôle". C’est pourquoi le bureau du procureur souhaite qu’il reste en prison. Les deux procureurs estiment que l’accusé peut être tenté de ‘’le refaire". Ainsi, avant l’audition d’hier après-midi, les procureurs de Milan, Alberto Nobili et Luca Poniz, ont écrit une demande de garde à vue en prison. Ils devraient obtenir gain de cause, puisque l’homme de 47 ans a lui-même admis les faits. Le chauffeur Ousseynou Sy a pris en otage les 51passagers du bus scolaire qu’il conduisait, il y a 3 jours. Il a ensuite mis le feu dans le véhicule, alors que les policiers avaient fini de le faire évacuer. En tout cas, son séjour carcéral risque d’être pénible. Au lendemain de sa première nuit passée en prison, lorsque le petit-déjeuner a été distribué, des œufs et des fruits ont été lancés en direction de sa cellule par d'autres prisonniers. Ce traitement est celui qui est réservé aux nouveaux détenus ‘’douteux’’, par exemple des pédophiles. Ce faisant, les autorités de la prison ont pris la décision de le transférer dans le secteur protégé.
Les enquêteurs fouillent jusqu’au Sénégal
Toujours est-il que les enquêteurs sont en train de passer en revue son passé et ses contacts, même au Sénégal. Mais ils excluent tout lien avec l'Etat islamique ou des groupes djihadistes. Ils ont pour objectif d’acquérir et d’analyser intégralement ce manifeste vidéo qui est parti de sa chaîne privée sur YouTube, dans laquelle il avait présenté ce "geste saisissant". Et ils essaient de savoir s’il y a d’autres personnes impliquées, en plus d’avoir saisi du matériel informatique chez lui, à Crema. D’autant que les éléments suggérant qu'Ousseynou Sy a planifié l'attaque ne manquent pas. Il avait avec lui deux bidons d'essence, des chiffons, les bandes avec lesquelles il avait demandé à un enseignant d'attacher les poignets des élèves et deux grands briquets