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13 août 2025
MAIS POURQUOI EST-ON BORDELIQUE?
Vêtements en tas, papiers administratifs en pile attendant que quelqu'un se penche sur leur cas, objets qui traînent ou trousseau de clé aux abonnés absents. L'intérieur d'un(e) personnalité bordélique défie généralement le bon sens
L'Express.fr |
Caroline Franc Desages |
Publication 23/03/2019
Pour certains, ranger sa chambre, son bureau ou l'intérieur de sa voiture est une épreuve insurmontable. D'où vient cette tendance à aimer le désordre?
Vêtements en tas, papiers administratifs en pile attendant que quelqu'un se penche sur leur cas, objets qui traînent ou trousseau de clé aux abonnés absents (parce que présentement dans une trousse de toilette ou dans le tiroir à couverts)... L'intérieur d'un(e) personnalité bordélique défie généralement le bon sens et, parfois, les règles élémentaires d'hygiène.
Si certaines personnes désordonnées souffrent de la situation, elles éprouvent pourtant toutes les peines du monde à ranger et ce, souvent, dès leur plus jeune âge. D'où vient cette incapacité à vivre dans un environnement dans lequel tout est à sa place? Est-on bordélique à vie? Existe-t-il des solutions ou les victimes de cette tare quasi congénitale sont-elles condamnées à évoluer dans un terrain miné d'objets en tous genres? Explications et témoignages.
Un mal fou à se séparer des objets
"Il existe plusieurs sortes de bordéliques", constate Laurence Einfalt. Cette psychologue de formation est devenue conseillère en organisation et propose aux cas les plus désespérés des séances d'aide au rangement. Une activité qui lui permet d'identifier les différentes catégories de désordonnés.
"La plupart du temps, observe-t-elle, je rencontre des personnes ayant du mal à prendre des décisions, ce que j'appelle la 'procrastination décisionnelle'. Elles éprouvent, de fait, une difficulté à se séparer des objets, au nom du sacro-saint 'on ne sait jamais' et repoussent à plus tard le moment de placer certaines choses à certains endroits. Il en résulte, nécessairement, un certain désordre."
Elise, 32 ans, se reconnaît dans ce profil. "Je ne saurais pas dire si c'est de la paresse ou une incapacité à agir, mais je passe plus de temps à me dire que je vais ranger qu'à le faire. Et jeter des affaires pourtant envahissantes m'est impossible. J'ai toujours peur d'en avoir besoin dès le moment où elles auront disparu."
"De grands ados dans leur tête"
Autre catégorie, les "rebelles". "Etre ordonné, c'est respecter certaines règles. Certains bordéliques revendiquent inconsciemment une envie de liberté", explique Laurence Einfalt. Une rébellion qui peut souvent être en rapport avec l'éducation que l'on a reçue. Un père ou une mère trop maniaque peut donner envie de s'opposer en laissant traîner ses affaires, dès qu'on est en âge d'avoir son propre appartement.
"Les ados sont souvent bordéliques: tout parent le constate à un moment ou à un autre et s'évertue, généralement en vain, à exiger de son enfant qu'il range sa chambre. Je pense que ceux d'entre nous qui sont restés désordonnés en vieillissant sont encore de grands ados dans leur tête", estime Emmanuelle Lacroix, psychologue mais également, de son propre aveu, "assez concernée par le sujet à titre personnel".
"Une façon comme une autre de dire 'j'existe'"
Cette propension à s'étaler dans son environnement peut être une question de pouvoir. "Être bordélique, c'est occuper le terrain et empiéter sur le territoire de l'autre", constate Laurence Einfalt. "C'est une façon comme une autre de dire 'j'existe'", abonde Emmanuelle Lacroix. Rébellion, envie de marquer son territoire, mais aussi, parfois, incapacité à faire correspondre un idéal de vie à la réalité, voire, n'en déplaise aux détracteurs des bordéliques, "un certain perfectionnisme", suggère Laurence Einfalt.
"Souvent, les personnes incapables de ranger aspirent à quelque chose de parfait. Mais lorsqu'elles constatent qu'elles ne vont pas atteindre cet objectif, elles préfèrent laisser tomber, comme si la demi-mesure ne pouvait pas leur convenir."
Carole, 40 ans, confie ainsi sa frustration de ne pas pouvoir afficher sur les réseaux sociaux "un intérieur parfait et épuré, inspiré par la mode scandinave". "C'est mon rêve, de vivre dans un salon où tout serait rangé, où l'horizon serait dégagé quand je suis sur mon canapé. Mais même lorsque je fais des efforts, ça ne ressemble jamais à ce que je vois sur certains comptes Instagram." Résultat: Carole "lâche l'affaire" et laisse s'accumuler les magazines, renonce à se débarrasser d'une bougie qui agonise ou des dessins d'enfants qui finissent par envahir la table basse.
"Un lien entre un tempérament bordélique et une certaine créativité"
Parfois, ajoute Laurence Einfalt, certains bordéliques utilisent leur conception bien à eux du rangement comme un jeu, voire une "stimulation intellectuelle". "Au moment de chercher leur portefeuille, ils se rappellent avoir changé de sac la veille, sac qui a été placé dans un endroit forcément insolite, idem pour les clés ou autre objet du quotidien. C'est une façon de se défier, souvent inconsciente."
"Il peut y avoir un lien entre tempérament bordélique et créativité", approuve Emmanuelle Lacroix. "J'ai besoin d'étaler mes croquis, d'avoir tous mes crayons à portée de main, je sais où tout se trouve et c'est quand je range que je perds mes affaires", témoigne Jeanne, 20 ans, étudiante en école d'art.
Agir quand le désordre devient problématique
Quelle qu'en soit la cause, les deux psychologues s'accordent sur un point: il n'y a rien de dramatique à être bordélique. Cela dit, ce qui n'est qu'un trait de caractère agaçant pour soi-même peut devenir un problème lorsqu'on s'installe dans une relation de couple ou à la naissance d'un enfant, chacun ayant alors besoin de sa place.
Parfois également, le désordre devient tel que même le plus convaincu des bordéliques y perd son latin, voire en subit les conséquences: perte du passeport à quelques minutes de prendre le taxi pour l'aéroport, disparition de la seule paire de chaussure coordonnée avec sa nouvelle robe ou accident domestique dû à la présence d'un objet contondant (le taille-crayon qui avait disparu depuis deux mois) au pied du lit. "Lorsque ce désordre devient problématique, pour soi ou son entourage, qu'il nous empêche de vivre sereinement, c'est le signe qu'il faut agir", suggère Emmanuelle Lacroix.
Un changement par étapes
"Il faut alors y aller pas à pas, recommande Laurence Einfalt. La première étape, c'est le tri. Je conseille à mes clients de commencer par le placard de la cuisine, en jetant toutes les épices dont la date de péremption excède quelques mois. Ce n'est pas anodin de démarrer ainsi. Mieux vaut ne pas s'attaquer tout de suite à des objets empreints d'une dimension émotionnelle trop forte. Ensuite, on passe à l'armoire à pharmacie. Puis, enfin, aux vêtements ou aux papiers."
L'idée n'est pas de se transformer en psycho-rigide du rangement, mais de libérer de l'espace et de rationaliser son intérieur. Et de se demander deux choses, comme le recommande Marie Kondo, la papesse japonaise du rangement, pour chaque objet que l'on souhaite garder: "Est-il joli? Est-il utile?" Si la réponse est non aux deux questions, aucune raison de le garder.
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DÉPIGMENTATION ARTIFICIELLE DE LA PEAU : LA DOULEUR DES SÉNÉGALAISES
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce sont 27% des Sénégalaises qui s’adonnent à cette pratique pourtant très dangereuses pour la santé, de manière régulière. Au nombre des pathologies causés par la dépigmentation, il y a le cancer
Ailleurs dans le monde, on admire le teint noir naturel des Sénégalaises. En revanche nombre de Sénégalaise tente le tout pour le tout pour avoir une peau plus claire supposément être un gage de succès et atout de séduction. Pour ce faire, elles ont recours à la dépigmentation artificielle dont les conséquences sont incalculables. Le phénomène est d'une grande ampleur au pays de la téranga.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce sont 27% des Sénégalaises qui s’adonnent à cette pratique pourtant très dangereuses pour la santé, de manière régulière. Au nombre des pathologies causés par la dépigmentation, il y a le cancer de la peau.
Ce documentaire de RT France (voir vidéo) expose différentes problématiques autour du blanchiment de la peau : besoin d’être belles, besoin d’être aimées pour les femmes et de séduire pour les femme, recettes colossales qui se chiffres en milliards pour les pays entreprises des pays riches qui produisent ces crèmes, et bonnes recettes douanières pour les pays de distribution comme le Sénégal.
Ce documentaire rappelle celui de la journaliste Khardiatou Pouye qui a avit réalisé un documentaire sur le phénomène, intitulé "Cette couleur noire qui me dérange" et qui expose les méfaits de cette pratique.
Qui donc est responsable plus responsable de ce fléau qui tue à petit feu des femmes cherchant désespéremment une hyôtéhtique beauté qui touren parfois au cauchemar?
LE VENDEUR DE «YAMBA» QUI A TUE LE CHAUFFEUR DE «CAR RAPIDE» POUR 200 FCFA PREND 20 ANS
Condamné le 21 août 2010 à 20 ans de travaux forcés pour avoir tué Ibrahima Dabo, chauffeur de «Car rapide», l’accusé Abdoulaye Sow a interjeté appel dans l’espoir de voir sa peine d’être réduite au minimum. Malheureusement pour lui, il va devoir purger.
Condamné le 21 août 2010 à 20 ans de travaux forcés pour avoir tué Ibrahima Dabo, chauffeur de «Car rapide», l’accusé Abdoulaye Sow a interjeté appel dans l’espoir de voir sa peine d’être réduite au minimum. Malheureusement pour lui, il va devoir purger cette peine
Attrait hier, devant la barre de la Chambre criminelle de Dakar pour meurtre, le trentenaire a avancé la volonté divine pour justifier son acte. «C’est la volonté divine, je n’y pouvais rien», a-t-il lancé aux juges, les larmes aux yeux en demandant la clémence du tribunal.
Des propos qui n’ont pas convaincu le parquet général qui, dans son réquisitoire, a demandé la confirmation de la sentence de la première sentence. «Il a agi d’un clin d’œil en tuant Ibrahima Dabo. Je m’inscris en faux contre sa demande de clémence. La vie humaine est sacrée. Et si on la perd, ce sera pour toujours», a indiqué le parquetier, avant de revenir sur les faits.
Ce jour-là, a-t-il rappelé, Abdoulaye Sow et son ami Fata, sous l’emprise de l’alcool, ont emprunté un «Car rapide». Et sur le chemin, ils en sont venus aux mains avec l’apprenti qui leur a demandé 200 francs CFA pour le transport. Refusant de payer, parce que, selon eux, ils faisaient partie dudit corps, Fata s’en est pris à Moussa Sarr, le jeune apprenti. Ainsi, pour s’enquérir de la situation, Ibrahima Dabo, le chauffeur du «Car rapide», est sorti de sa cabine et a eu à échanger avec le sieur Sow qui l’a finalement poignardé à la carotide. L’accusé a par la suite déclaré à l’enquête avoir acheté le couteau dont il s’est servi le jour même des faits.
Après son forfait, l’accusé avait d’ailleurs pris la tangente. Abdoulaye Sow n’a été arrêté qu’au cours d’une patrouille de police. Interpellé, il a changé de nom. Mais, manque de chance pour lui, il était déjà connu dans le milieu de la drogue et chez les policiers. il est ainsi passé aux aveux et a déclaré que c’est lui qui a tué Ibrahima Dabo.
Condamné en flagrant délit à 2 ans fermes pour trafic de chanvre «yamba», il a écopé de 20 ans de travaux forcés le 21 août 2010 pour meurtre. Et à la barre lors de son procès en appel, hier, Abdoulaye Sow a continué de tergiverser. il a ainsi souligné que le jour des faits, Fata se dispute avec l’apprenti qui leur demandait 200 francs CFA pour le transport. Et comme Fata est issu du milieu des apprentis cars, il a refusé de payer.
«C’est par la suite que Fata en est venu aux mains avec l’apprenti. Puis, le chauffeur a quitté le siège de sa cabine pour venir s’enquérir de la situation. le chauffeur (Ibrahima Dabo) m’a alors insulté, avant de m’assener un coup avec une clé. C’est après que j’ai pris la fuite jusqu’à hauteur du vendeur de coco où j’ai pris le couteau et je l’ai poignardé. Après les faits, j’ai jeté le couteau», a–t-il rapporté. De nouvelles déclarations qui ont soulevé l’ire du procureur général. Ce dernier l’a ainsi sommé de dire la vérité sur l’origine du couteau. Les larmes aux yeux, il a réitéré l’avoir ramassé sur la table d’un vendeur de coco.
Condamné auparavant pour vente de drogue, l’accusé a indiqué avoir arrêté ce trafic depuis, avant de préciser que ce jour des faits, ils n’étaient pas ivres. Son avocat, pour le tirer d’affaire, a plaidé pour une application bienveillante de la loi pénale. Finalement, après délibéré, la Chambre a confirmé la décision de la première instance d’une peine de 20 ans de travaux forcés, et réservé les intérêts civils de la partie civile.
CES PREROGATIVES CONSTITUTIONNELLES DONT NE DISPOSE PAS LE SUPPLEANT
En matière de suppléance, la Constitution du Sénégal a érigé un certain nombre de garde-fous pour limiter le détenteur du pouvoir en période d’intérim du président de la République élu.
D’abord, l’article 41 dit : «la démission, l’empêchement ou le décès du président de la république, sont constatés par le Conseil constitutionnel saisi par le Président de la république en cas de démission, par l’autorité appelée à le suppléer en cas d’empêchement ou de décès. il en est de même de la constatation de la démission, de l’empêchement ou du décès du Président de l’Assemblée nationale ou des personnes appelées à le suppléer». Aussi, en cas de suppléance, le président de l’Assemblée nationale - ou un de ces vice-présidents - a un champ d’action très limité dans le délai de 90 jours de l’intérim au cours duquel se doit se tenir impérativement une élection présidentielle pour élire un nouveau Président pour remplacer le chef de l’Etat empêché. Ainsi, l’article 40 de la Constitution dit que : «Pendant la durée de la suppléance, les dispositions des articles 49, 51,86, 87 et 103 ne sont pas applicables».
L’article 49 stipule que : «le président de la république nomme le Premier ministre et met fin à ses fonctions. Sur proposition du Premier ministre, le président de la république nomme les ministres, fixe leurs attributions et met fin à leurs fonctions». C’est dire donc que le suppléant ne peut ni nommer ou mettre fin aux fonctions du Premier ministre, ni en faire de même avec les ministres. L’article 51 prévoit, selon lui, que : «le président de la république peut, après avoir recueilli l’avis du président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, soumettre tout projet de loi constitutionnelle au référendum. il peut, sur proposition du Premier ministre et après avoir recueilli l’avis des autorités indiquées ci-dessus, soumettre tout projet de loi au référendum. Les Cours et tribunaux veillent à la régularité des opérations de référendum.
Le Conseil constitutionnel en proclame les résultats». Ces prérogatives sont aussi retirées au suppléant du Président. Quant à l’article 52, il stipule que : «lorsque les institutions de la république, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire national ou l’exécution des engagements internationaux sont menacés d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions est interrompu, le président de la république dispose de pouvoirs exceptionnels. Il peut, après en avoir informé la Nation par un message, prendre toute mesure tendant à rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions et à assurer la sauvegarde de la Nation. il ne peut, en vertu des pouvoirs exceptionnels, procéder à une révision constitutionnelle.
L’Assemblée nationale se réunit de plein droit. Elle est saisie pour ratification, dans les quinze jours de leur promulgation, des mesures de nature législative mises en vigueur par le Président. L’Assemblée peut les amender ou les rejeter à l’occasion du vote de la loi de ratification. Ces mesures deviennent caduques si le projet de loi de ratification n’est pas déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale dans ledit délai. Elle ne peut être dissoute pendant l’exercice des pouvoirs exceptionnels. Lorsque ceux-ci sont exercés après la dissolution de l’Assemblée nationale, la date des scrutins fixée par le décret de dissolution ne peut être reportée, sauf cas de force majeure constaté par le Conseil constitutionnel». Et en son article 86, la Constitution stipule : «le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, décider de poser la question de confiance sur un programme ou une déclaration de politique générale. Le vote sur la question de confiance ne peut intervenir que deux jours francs après qu’elle a été posée. la confiance est refusée au scrutin public à la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale. Le refus de confiance entraîne la démission collective du gouvernement.
L’Assemblée nationale peut provoquer la démission du gouvernement par le vote d’une motion de censure. la motion de censure doit, à peine d’irrecevabilité, être revêtue de la signature d’un dixième des membres composant l’Assemblée nationale. Le vote de la motion de censure ne peut intervenir que deux jours francs après son dépôt sur le bureau de l’Assemblée nationale. la motion de censure est votée au scrutin public, à la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale ; seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure. Si la motion de censure est adoptée, le Premier ministre remet immédiatement la démission du gouvernement au président de la république. Une nouvelle motion de censure ne peut être déposée au cours de la même session». le président intérimaire ne peut non plus jouir de ces prérogatives durant la suppléance. L’article 87 lui dispose que : «le président de la république peut, après avoir recueilli l’avis du Premier ministre et celui du président de l’Assemblée nationale, prononcer, par décret, la dissolution de l’Assemblée nationale.
Toutefois, la dissolution ne peut intervenir durant les deux premières années de législature. Le décret de dissolution fixe la date du scrutin pour l’élection des députés. le scrutin a lieu soixante jours au moins et quatre-vingt-dix jours au plus après la date de publication dudit décret. L’Assemblée nationale dissoute ne peut se réunir.
Toutefois, le mandat des députés n’expire qu’à la date de la proclamation de l’élection des membres de la nouvelle Assemblée nationale». Concernant, l’article 103 qui porte sur la révision de la Constitution, il stipule que : «l’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au président de la république et aux députés. Le Premier ministre peut proposer au président de la république une révision de la Constitution. le projet ou la proposition de révision de la Constitution doit être adoptée par l’assemblée nationale. La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum.
Toutefois, le projet ou la proposition n’est pas présenté au référendum lorsque le président de la république décide de le soumettre à la seule Assemblée nationale. Dans ce cas, le projet ou la proposition n’est approuvé que s’il réunit la majorité des trois cinquièmes (3/5) des membres composant l’Assemblée nationale.
Les articles 65 et 77 ne sont pas applicables aux lois constitutionnelles. La forme républicaine de l’Etat ne peut faire l’objet d’une révision».
"PRSONNE N'AVAIT VU LE BURUNDI VENIR"
Quelques heures après la qualification historique de son équipe pour la CAN, Saido Berahino, l’attaquant-vedette des « Hirondelles » peinait à contenir son émotion, lui qui défendait les couleurs de l’Angleterre il y a encore quelques mois
L’équipe du Burundi disputera la première Coupe d’Afrique des nations de son histoire lors de la CAN 2019 en Egypte, suite à son match nul 1-1 face au Gabon en éliminatoires. Quelques heures après la qualification, Saido Berahino, l’attaquant-vedette des « Hirondelles » peinait à contenir son émotion, lui qui défendait les couleurs de l’Angleterre il y a encore quelques mois.
RFI : Saido Berahino, le Burundi vient de décrocher la première qualification de son histoire pour la Coupe d’Afrique des nations. Que ressentez-vous ?
Saido Berahino : C’est incroyable ! Je ne trouve même pas les mots… Je ne rêve que de m’isoler pour réussir à réaliser parce que je n’ai pas encore vraiment pu le faire, pour le moment. Ça a été fou de bout en bout : du moment où on s’est rendu au stade au moment où on l’a quitté. C’est totalement inimaginable. Je ne peux que remercier Dieu du fait que, ce que j’ai toujours souhaité, à savoir représenter une équipe durant un grand tournoi, je puisse le faire avec ma patrie de naissance. C’est parfait. C’est un rêve qui se réalise.
Vous avez défendu les couleurs des équipes d’Angleterre de jeunes. Lorsque vous avez rejoint la sélection burundaise en septembre 2018, est-ce que ça vous semblait vraiment possible de se qualifier pour cette première Coupe d’Afrique des nations ?
Oui, à 100%. On sait tous que les règles ont changés [1]. Ça nous a davantage motivés et donner la rage pour que notre nom figure enfin en Coupe d’Afrique des nations. Ça n’a pas été une tâche simple. Mais nous sommes un groupe très uni, avec un effectif très jeune. Nous avons réussi grâce à notre unité et aux ressources que nous avons déployé depuis le premier match jusqu’à celui-ci. Je suis très heureux pour tous mes coéquipiers.
La sélection burundaise est jeune. Or, vous jouiez contre le Gabon, une équipe beaucoup plus expérimentée. Aviez-vous peur cette différence entre vos deux équipes ?
Non, nous n’avions pas peur parce que nous avions très bien joué au match aller, au Gabon. Nous avons réussi à décrocher un match nul là-bas. Nous avions fait 1-1. C’était mon tout premier match et mon tout premier but avec le Burundi. C’est là où j’ai vraiment cru en mes coéquipiers et en l’encadrement. […]
Pensez-vous que le Burundi a été sous-estimé par ses adversaires ?
Oui, à 100%. Personne n’avait vu la qualification du Burundi venir. Même les Burundais avaient parfois du mal à croire que nous allions y arriver. Parce que nous ne nous étions jamais qualifiés. Etre les tous premiers à se qualifier pour la CAN, c’est quelque chose qu’on ne nous retirera jamais. Je suis tellement heureux pour tous ceux qui ont été impliqués dans cette aventure : l’équipe, l’encadrement, les entraineurs, notre président, les gens de la Fédération… C’est indescriptible…
CES CONTRADICTIONS DE LA CONSTITUTION SUR LA SUPPLEANCE EN CAS DE VACANCE DU POUVOIR
Les dispositions qui portent sur le critère d’âge du président de la République élu sont en déphasage avec celles qui régissent son suppléant, à savoir le président de l’Assemblée nationale
La Constitution du Sénégal de 2001, révisée par plusieurs lois constitutionnelles, dont celle de 2012, mais aussi celle référendaire de 2016, est le lit de plusieurs dispositions contradictoires. C’est notamment le cas sur la question de la suppléance en cas de vacance du pouvoir. Car les dispositions qui portent sur le critère d’âge du président de la République élu sont en déphasage avec celles qui régissent son suppléant, à savoir le président de l’Assemblée nationale. Eclairage
A peine Macky Sall a-t-il été réélu président de la république, le 24 février 2019, et alors même qu’il n’a pas encore prêté serment pour le début de son deuxième et dernier mandat - il le fera le 2 avril prochain - que déjà, le débat fait rage autour de la dissolution de l’Assemblée nationale ou du couplage des élections locales et législatives pour d’aucuns, législatives et Présidentielles pour d’autres. Mais à côté de ce débat, se pose un autre. Celui des «incongruités» dans le texte Constitutionnel de 2001 révisé par référendum en 2016. Ces problématiques se posent en particulier autour des «contradictions» de la Constitution relativement à la question de la suppléance du président de la république en cas d’incapacité ou de vacance du pouvoir. Une suppléance qui doit être assumée par le président de l’Assemblée nationale. En effet, l’article 28 de la Constitution dit que : «tout candidat à la Présidence de la république doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de ses droits civils et politiques, être âgé de trente cinq (35) ans au moins et de soixante quinze (75) ans au plus le jour du scrutin. il doit savoir écrire, lire et parler couramment la langue officielle»
L’article 28 et le 35-75, face à l’article 39
Or, la même Constitution dans la loi constitutionnelle du 28 septembre 2012, révisée par loi référendaire du 20 mars 2016, qui n’a donc pas eu pour effet de changer la Constitution, mais juste de la réviser, dit en son article 39 : «En cas de démission, d’empêchement ou de décès, le président de la république est suppléé par le Président de l’Assemblée nationale. Au cas où celui-ci serait lui-même dans l’un des cas ci-dessus, la suppléance est assurée par l’un des vice-présidents de l’Assemblée nationale dans l’ordre de préséance. la même règle définie par l’article précédent s’applique à toutes les suppléances». Jusqu’ici, il n’y a pas de problème. Sauf qu’à son dernier alinéa, l’article 39 dit que : «En tout état de cause, le suppléant doit remplir toutes les conditions fixées à l’article 28». Et c’est là que survient le problème. Car la question de l’âge revient dès lors au galop. Et tel un cheveu dans la soupe, suscite des contradictions qui peuvent être, le jour où, éventuellement, on serait amené à être confrontés au cas de figure précité, source de blocage.
Le député de 25 ans, sans limite plafond
En effet, deux volets font l’objet de débat. C’est d’abord l’âge plafond du président de l’Assemblée nationale qui n’est pas fixé à 75 ans comme celui du président de la république comme le veut l’article 28. C’est ensuite, l’âge minimum que le même article 28 fixe à 35 ans, alors même que l’âge légal pour être député est lui fixé à un minimum de 25 ans. C’est-à-dire, en termes clairs, que d’une part, on peut être député à 25 ans et prétendre être président de l’Assemblée ou vice-président et donc être légalement en droit d’assurer une éventuelle suppléance du président de la république ; d’autre part, qu’on peut être président de l’Assemblée nationale ou vice-président au-delà de 75 ans et donc être légalement en droit d’assurer une éventuelle suppléance du président de la république. tel est actuellement le cas avec le président Moustapha Niasse. Le débat est en tout cas-là, prégnant, mais pas tranché. Car les avis des juristes divergent sur l’interprétation à faire de ces différents articles complémentaires de la Constitution du Sénégal, mais dont les contenus sont contradictoires. Et il va de soi qu’il sera difficile d’évacuer la question, le moment venu…
Des enseignants chercheurs donnent des avis divergents
La problématique de la contradiction des dispositions constitutionnelles relativement à la suppléance du président de la république par le président de l’Assemblée nationale est réelle. Mais le débat juridique que cela suscite fait aussi apparaître des divergences de vue chez les spécialistes que nous avons interpellés sur la question
Pr Ndiogou Sarr : «Des lacunes liées à la rédaction de la Constitution»
En effet, pour le Pr Ndiogou Sarr, maître de conférences et enseignant en droit public à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta diop (UCAd) de dakar, «cette situation découle des lacunes qui sont liées à la rédaction de la Constitution. Si on estime que pour être Président, il y a l’âge plancher et l’âge plafond, et que si actuellement le Président est empêché il est remplacé par le président de l’Assemblée nationale et que ce dernier a un âge qui dépasse l’âge plafond du président de la république, ça pourrait poser un problème de droit». L’enseignant-chercheur, pour corriger cette «anomalie», montre la voie à suivre. «je pense que là, c’est une question qu’il faudrait régler au niveau de la Constitution quand on reprend l’article 39. A la prochaine occasion, si on doit réviser la Constitution, il faudra harmoniser les dispositions de l’article 28 et celles de l’article 39», a préconisé le Pr Ndiogou Sarr. «il faudra préciser que le président de la république doit impérativement avoir un âge qui entre dans la fourchette définie pour l’âge du président de la république. je pense qu’il faut le faire pour éviter d’amener au pouvoir un président de la république qui ne remplirait pas les conditions prévues par l’article 28. Si on sait qu’une fois que le Président est empêché, il est remplacé par le président de l’Assemblée nationale, il faudra que ce président de l’Assemblée nationale, remplisse les critères d’éligibilité du président de la république», a-t-il recommandé.
Pr Ngouda Mboup : «Même s’il a plus de 75 ans, le président de l’Assemblée peut suppléer»
de son côté, le Pr Mouhammadou Ngouda Mboup, enseignant-chercheur en droit public à l’UCAd, ne voit pas d’«incohérence» entre les deux articles susmentionnés. D’après lui, dans la loi constitutionnelle du 28 septembre 2012 qui change l’article 39, il est juste mentionné qu’en cas d’empêchement, de démission ou de décès, le président de la république est suppléé par le président de l’Assemblée nationale. Et au cas où lui-même est dans l’un des cas cités, la suppléance est assurée par l’un des vice-présidents de l’Assemblée nationale. «il n’y a aucun problème à ce niveau de mon point de vue. Parce qu’en cas de vacance du pouvoir, le président de l’Assemblée nationale est juste un suppléant, c’est-à-dire qu’il assure juste l’intérim pendant 90 jours, en attendant qu’on organise les élections pour qu’un autre Président soit nouvellement élu», a expliqué l’enseignant chercheur. Formel, le Pr Mboup affirme : «Même s’il a plus de 75 ans, le président de l’Assemblée nationale peut bien suppléer le président de la république. C’est juste la Constitution qui le prévoit. il n’y a pas de problème à ce niveau, parce qu’il n’a pas été élu en réalité. D’ailleurs, la Constitution a été très claire à ce niveau. Parce que le président qui supplée n’a pas toutes les prérogatives du président de la république élu. il n’a pas le pouvoir d’initier un projet de révision constitutionnelle». Aussi, évoquant la loi qui fixe l’âge minimum pour être élu député qui est de 25 ans, il confie : «On peut élire un président de l’Assemblée nationale qui a 26 ans, parce que le principe de séniorité ne joue pas. Mais cela supposerait aussi qu’en cas de vacance du pouvoir, on peut avoir un président de la république qui a moins de 35 ans». Cette loi constitutionnelle N°2012/16 du 28 septembre 2012, selon lui, stipule : «En cas de démission, d’empêchement ou de décès, le président de la république est suppléé par le président de l’Assemblée nationale». Puis, il ajoute qu’elle précise aussi dans son dernier alinéa : «Au cas où celui-ci serait lui-même dans l’un des cas ci-dessus, la suppléance est assurée par l’un des vice-présidents de l’Assemblée nationale dans l’ordre de préséance». Pour lui, «c’est très clair». «la Constitution, issue du référendum de 2016, n’a pas touché aux cas d’empêchements du président de la république. Parce que, en réalité, en 2016, il ne s’agissait pas d’une nouvelle Constitution. C’était juste une révision constitutionnelle. Et les gens font la confusion en parlant d’une nouvelle Constitution», fait savoir le Pr Mouhamadou Ngouda Mboup.
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LES LIONS FINISSENT EN APOTHÉOSE
Vainqueur (2-0) du Madagascar samedi soir à Thiès, l’équipe du Sénégal boucle brillamment les éliminatoires de la CAN 2019, grâce à un doublé de Mbaye Niang
L'équipe nationale de football du Sénégal s'est imposée (2-0), samedi soir au stade Lat Dior de Thiès (70 km de Dakar), devant son homologue de Madagascar et termine du coup leader (avec 16 points) de la poule A des éliminatoires de la CAN « Égypte 2019 » à laquelle elle s'est déjà qualifiée depuis la cinquième journée.
Les buts du Sénégal ont été inscrits sur un doublé de l'attaquant de Rennes (L1 France), Mbaye Niang, en première (27e) et en seconde mi-temps (56e).
Le Sénégal réussit à battre ainsi Madagascar (10 points), la seule qui a réussi à lui tenir tête dans ce groupe après le match nul au match aller (2-2) à Antananarivo.
Sur l’ensemble de la partie, l'équipe du sélectionneur Aliou Cissé, remaniée au milieu avec les titularisations du revenant Pape Alioune Ndiaye et du nouveau Krépin Diatta aux côtés du relayeur habituel Idrissa Gana Guèye, a montré une réelle envie de produire du beau jeu malgré les défaillances techniques.
Emmenés par le capitaine du jour Sadio Mané, en l’absence de Cheikhou Kouyaté, sur le banc, les Lions posent le ballon et procèdent à des offensives qui sont primairement freinées par une solide et téméraire équipe de Madagascar. Mais cela ne sera que de courte durée.
A la 27e minute, Ismaila Sarr profitant du relâchement des Malgaches au milieu réussit à glisser le ballon dans la course de son coéquipier de Rennes, Mbaye Niang, qui fusille à bout portant le gardien adverse : 1 – 0 pour le Sénégal… au grand bonheur du public thiessois qui accueille pour la première fois l’équipe nationale qui, d’habitude, reçoit ses matchs au stade Léopold Sedar Senghor de Dakar.
Après la célébration, le Sénégal reprend la partie qu'il peine toutefois à contrôler face au sérieux dont fait montre l’équipe adverse. Cette dernière donne même des sueurs froides aux supporters, profitant des erreurs d'appréciation de la défense sénégalaise sur certaines relances mal faites. Mais plus de peur que de mal, le gardien Édouard Mendy, titularisé pour la deuxième fois avec les Lions, était toujours là pour rassurer par ses sorties et arrêts décisifs.
Le Sénégal rentre ainsi dans les vestiaires par cette avance avant de revenir en deuxième période avec les mêmes ambitions que la première : poser le jeu et marquer plus de buts sans en encaisser.
Ce que les Lions réussissent à force d’appuyer sur l'accélérateur. A la 56e minute, Gana Guèye délivre une passe à Mbaye Niang, qui fait usage de sa puissance physique pour maintenir le ballon avant de le loger au fond des filets. Il signe ainsi un doublé et cède sa place a la 67e minute à Moussa Konaté, sous les applaudissements du stade.
Le Sénégal cherche coûte que coûte un 3e but, qu’une certaine partie du public aimerait voir Sadio Mané marquer… mais en vain. Malgré son implication et son altruisme, l’attaquant de Liverpool n'a pas réussi à se mettre en position de scorer.
Pour sa part, Krépin Diatta, remplacé à la 75e minute par Alfred Ndiaye, a donné une forte impression grâce à une palette technique qui a ravi le public.
Sada Thioub a également joué les 5 dernières minutes à la place d'Ismaila Sarr, avec quelques accélérations à l’appui qui ne lui ont pas permis d’exprimer tout son talent en percussion et en dribble.
Aliou Cissé a probablement noté cela en prévision du match amical de mardi contre le Mali, à Dakar, où plusieurs joueurs restés sur le banc aujourd’hui devraient démarrer.
Cela sera un bon baromètre également pour lui en vue d'apporter des correctifs et régler certains automatismes à l’approche de la CAN, prévue l’été prochain en Égypte et où le Sénégal est classé parmi les favoris.
AU MOINS 50 MORTS DANS L'ATTAQUE D'UN VILLAGE PEUL AU MALI
Un groupe de chasseurs traditionnels de la zone de Bankass, près du Burkina Faso, serait responsable de l’attaque dans le village de Ogossagou, samedi
Au moins une cinquantaine de personnes ont été tuées samedi dans l’attaque d’un village peul du centre du Mali par des membres présumés de groupes de chasseurs traditionnels dogons, a-t-on appris de sources de sécurité, auprès d’un maire et d’une association.
« Au moins cinquante civils peuls ont été tués samedi dans le village d’Ogossagou. Ils ont été tués par des chasseurs traditionnels. Ils ont tué avec des fusils, des machettes », a affirmé à l’AFP une source de sécurité malienne.
Ce bilan a été confirmé par le maire de la localité voisine de Ouenkoro, Cheick Harouna Sankaré, qui était candidat à l’élection présidentielle de juillet août. « Il y a pour le moment une cinquantaine de morts dans le village. C’est un massacre des civils peuls par des chasseurs traditionnels dogons », s’est indigné M. Sankaré se demandant pourquoi l’armée malienne « ne démantèle pas » les camps des groupes de chasseurs.
Le bilan risque de s’alourdir car « on est sans nouvelles de plusieurs dizaines d’autres civils et l’armée malienne n’est pas encore sur les lieux pour sécuriser les uns populations », a-t-il déploré. L’attaque a également été signalée par une source militaire malienne, qui a évoqué un bilan encore plus lourd, invérifiable dans l’immédiat. Moulaye Guindo, le maire de la ville de Bankass, a fait état d’un bilan de 110 morts à l’agence de presse Reuters, samedi après-midi.
Le chef du village et sa famille tués
Elle s’est produite dans la zone de Bankass, près de la frontière avec le Burkina Faso, où ces violences intercommunautaires sont particulièrement fréquentes. « Village de Ogossagou-Peul : plusieurs dizaines de morts dont le chef du village et sa famille, le marabout Bara Sékou Issa et toute sa famille », a affirmé dans un communiqué l’association de défense des droits des populations pastorales Kisal, faisant également état d’autres attaques dans des villages avoisinants, sans avancer de bilan.
Selon deux témoins interrogés séparément par l’AFP, « presque toutes les cases du village ont été brûlées par les chasseurs traditionnels ». Depuis l’apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs propres « groupes d’autodéfense ».
Ces violences ont coûté la vie à plus de 500 civils en 2018, selon l’ONU. Les Peuls dénoncent des exactions de la part de groupes de chasseurs, tolérées voire encouragées selon eux au nom de la lutte contre les jihadistes, par les autorités ou l’armée, ce que dément le gouvernement.
LE GABON PRIVÉ DE CAN
Terrible désillusion pour les Panthères, éliminées par le Burundi lors des qualifications de la CAN-2019 - Un crève-coeur pour une nation qui avait participé à quatre des cinq dernières éditions, ralliant même les quarts de finale en 2012
Après le Burkina Faso, sorti vendredi, c'est un autre habitué des dernières phases finales de Coupe d'Afrique qui a tiré sa révérence, samedi. Tenu en échec sur la pelouse du Burundi (1-1), le Gabon de Pierre-Emerick Aubameyang a laissé filer son ticket pour l'Égypte, en concluant les élimininatoires de la CAN-2019 à une piteuse troisième place dans le groupe C. Un crève-coeur pour une nation qui avait participé à quatre des cinq dernières éditions, ralliant même les quarts de finale en 2012.
Sans Mario Lemina, l'un des cadres de la sélection, mais tout de même avec quelques éléments taillés pour la gagne (Aubameyang en tête), les hommes de Daniel Cousin n'ont pas trouvé la faille sur la pelouse du stade du Prince Louis Rwagasore, à Bujumbura, plongeant un peu plus le football gabonais dans la crise. Et la délivrance est venue en fin de rencontre pour les locaux, qui ont finalement réussi à tromper Ovona par Amissi (1-0, 75e) pour mettre un terme au suspense. Même un but contre son camp de Ngando, quelques instants plus tard (1-1, 81e), n'a pas suffi à renverser la tendance.
Imbroglios à répétition
Le Gabon, qui pensait avoir hérité d'un groupe à sa portée avec le Mali (déjà qualifié), le Burundi et Soudan du Sud, a vraisemblablement payé les derniers mois houleux au sein de la fédération nationale. En septembre, l'instance avant notamment annoncé la nomination du père d'Aubameyang à la tête des Panthères, alors que le principal intéressé, malade à l'époque, avait demandé un temps de réflexion. Un imbroglio qui avait fini de fâcher la famille Aubameyang avec l'entourage de la sélection, provoquant même une "reflexion" de PEA sur l'annonce prochaine de sa retraite internationale.
Finalement, l'ancien joueur de Ligue 1 Daniel Cousin, manager général jusqu'alors, avait accepté de prendre en mains la destinée de la sélection nationale, courant septembre. L'ex-Lensois, qui n'a pas non plus réussi à éviter les soucis avec ses dirigeants, puisqu'il a dû saisir la justice pour obtenir le paiement de ses salaires à la mi-février. Avant de signer finalement son contrat au début du mois de mars. Pas suffisant toutefois pour éviter l'inéluctable : les Panthères n'iront pas à la CAN et les Hirondelles du Burundi, pour la première fois de leur histoire, verront la phase finale de la compétition phare du continent.
"JOURNALISTE, PROFESSION INGRATE ET PRISE EN OTAGE"
Le journaliste Jean Meïssa Diop, ancien de Walfadjiri, professeur au Cesti, jette un regard critique sur la presse sénégalaise. Il y aborde aussi son parcours, l’évolution du Cesti, entre autres - ENTRETIEN
Quel regard jetez-vous sur la presse aujourd’hui. Sur la qualité du contenu notamment ?
La presse sénégalaise est plurielle et, on peut même dire pluraliste, même si ce foisonnement n’apporte pas vraiment une grande diversité dans les contenus ; de la radio à la presse écrite en passant par la télévision. Il n’est pas sans pertinence, ce reproche fait aux chaînes de « se copier les unes les autres ». On peut citer, pour la télévision, en tout cas, des exemples comme les émissions dites « petit-déjeuner » du matin, il y en a sur presque toutes les chaînes, de la Rts1 (qui me semble s’être inspiré du « Télématin » de la chaîne France 2. Le lundi soir, à la même heure, les émissions de sport sont servies sur Rts1, 2Stv, Tfm, Walf…Le public en a l’embarras du choix, mais finira par opter pour une édition ou de manière durable, sans être forcément définitive pour le programme qui lui semblera le meilleur. On peut en dire autant des journaux encore que le journal au meilleur contenu n’est pas forcément celui qui a le plus fort lectorat.
Il y a cet aspect « découverte » des terroirs sénégalais que je trouve très absent sur tous les médias qui, dans l’ensemble, ne « s’aventurent » pas loin du périmètre dakarois et des lieux déjà connus. La télé reste, pour ainsi dire, une « télé de studio », c’est-à-dire des programmes produits entre quatre murs d’un studio, plus qu’une « télé de terrain ». Il y a un méritoire « Horaire bi » sur la Tfm ; la Sen Tv en a une qui allait jusqu’en des contrées aussi inexplorées que celles de Kédougou. Ces bonnes pratiques du terrain ne devraient pas retomber comme un soufflé ; elles méritent d’être encouragées.
Avez-vous senti une différence avec votre « époque »?
Dans les années 90 que j’ai bien connues et prends comme une époque où la presse fut prolifique, créative et tout cela avec peu de moyens, il y a eu l’essentiel de ce qu’on peut attendre de journalistes professionnels : de l’investigation (par exemple « la tontine des juges » de Sud hebdo, « les gros débiteurs qui ont mis à genoux des banques » dans WalFadjri etc), des reportages, des enquêtes, des dossiers sur des sujets très originaux, comme par exemple ce reportage d’un correspondant de Walf sur une communauté religieuse d’Américains à Tonguya dans le département de Vélingara, les reportages de Sud Hebdo (ancêtre de Sud Quotidien) sur les maquis des indépendantistes en Casamance…
Le digital a sonné comme une révolution dans le métier de journaliste. Pensez-vous que la presse en a profité ou au contraire, elle en souffre ?
La presse a beaucoup profité de la révolution du digital. Son travail en a été très largement amélioré, la production plus aisée… Les outils ayant ainsi facilité la diffusion des informations, le journaliste a, quelque peu, perdu son monopole de diffuseur d’informations. Mais, moi, je soutiens toujours que le journaliste est certes concurrencé dans sa profession, mais ceux qui le concurrencent ainsi ne se reconnaissent ni éthique ni déontologie, au contraire du journaliste qui exerce sa profession en s’éclairant de techniques, de règles morales et légales… C’est cela qui fait que le journalisme ne considère jamais comme information toute nouvelle qui n’aura pas été vérifiée et traitée et diffusée avec responsabilité. On en parle comme étant la loi taillée dans l’airain, mais je préfère la responsabilité. Sans la responsabilité, l’objectivité n’est rien.
Quel regard jetez-vous sur l’évolution du CESTI ?
Je regrette beaucoup que la léthargie de l’Amicale des anciens du Cesti ne permette plus à cette entité de jouer le rôle qu’il a eu à jouer dans la vie du Cesti, sa contribution à la définition de l’orientation et du contenu des enseignements. Je me réjouis de l’ouverture d’un deuxième cycle qui permet à des anciens de revenir à l’école, de se remettre aux études pour faire une maîtrise ou master. Il faut aussi féliciter les autorités pédagogiques du Cesti et de l’université d’avoir rattaché le Cesti à une école doctorale permettant ainsi à des anciens d’aller au doctorat. L’homologue camerounaise du Cesti, l’ESSTIC de Yaoundé, forme au DES et au doctorat depuis une vingtaine d’années déjà. C’est là-bas que mon regretté ami Antoine Ngor Faye alla faire un DES en «Environnement ».
Si vous n’aviez pas été journaliste que seriez-vous ?
Etre professeur de français fut mon rêve. Mais je crois que j’aurais été juriste, puisqu’après le bac, j’ai été orienté en faculté de droit à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. J’aurais été avocat, juge, par exemple, entre autres possibilités. Par moments, je rêve, mais je ne regretterai jamais d’avoir été journaliste, quoique cette profession soit si ingrate et de plus pris en otage par les affairistes, le tout-venant, les chasseurs de primes et de réputation.
Quel est votre plus beau souvenir dans ce métier ?
Plutôt que de parler de souvenir, je voudrais juste parler des passionnants moments dans ma carrière de journaliste culturel : durant la trentaine d’années dans le journalisme culturel, j’ai été en des endroits merveilleux, croisé des personnes et personnalités qui m’ont enrichi intellectuellement et professionnellement. Et cette expérience m’a laissé avec une intéressante leçon, à savoir que la rencontre avec un homme politique n’est presque jamais gratuite autant que l’est celle avec un homme de culture, un ou une artiste… J’ai eu à faire aussi à faire de furtives incursions dans le traitement de l’actualité politique, mais n’en ai pas gardé des souvenirs impérissables… Tout comme j’ai eu des frayeurs lors de mes reportages en Casamance et j’ai eu un comportement casse-cou en louant une mobylette à Bignona pour me rendre à Kaparan où rebelles et militaires venaient d’en découdre. J’étais parti là-bas pour voir les dégâts. Mon chef Abdourahmane Camara m’avait recommandé de ne pas prendre des risques, j’avais passé outre. Par deux fois, je suis allé en Casamance, toujours pour faire un reportage sur la guerre dans cette région. J’ai eu aussi des frayeurs en allant sur les plateaux du Golan, un haut le cœur en visitant les anciens camps de concentration d’Auschwitz, Birkenau (en Pologne) et Theresienstadt en République tchèque. C’était lors d’une université d’été de jeunes journalistes sur le thème des « Ruines » du communisme, dans cinq pays d’Europe de l’Est, après la chute du Rideau de fer. J’ai ressenti un immense honneur d’avoir fait partie de la quinzaine de rédacteurs en chef d’Afrique, d’Asie sélectionnés pour couvrir le lancement, à Londres, de la Commission pour l’Afrique initiée par le Premier ministre britannique d’alors, Tony Blair.
Qu’est-ce qui a motivé votre essai (La Cybersaison des épouses qui ont mal au lit)?
Le besoin de m’interroger sur ce phénomène qu’est devenu le transfert du débat sur la conjugalité du cercle familial à l’espace virtuel qu’est l’Internet. Une question à tiroirs puisqu’elle mène à bien d’autres sur cette question à savoir si « la communication interpersonnelle virtuelle peut se substituer à la communication interpersonnelle physique ? Les réponses qu’offrent les échanges via internet sont-elles pertinentes et efficaces ?