Coup dur pour Henriette Diatta, qui a mortellement poignardé son cousin Henri Ndiaye. L’élève en classe de Terminale aux cours privés Mandela de Diourbel a passé, hier, sa première nuit en prison. Elle et sa mère ont été placées sous mandat de dépôt par le juge du premier cabinet d’instruction du Tribunal de grande instance de Diourbel.
Le juge a écroué la jeune fille pour coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner. Quant à sa mère, elle est écrouée pour exploitation d’un débit de boisson alcoolisée sans autorisation administrative.
En revanche, les deux employés du bar ont bénéficié de la liberté provisoire, après leur inculpation pour non assistance à personne en danger. Elève en classe de terminale, Henriette Diatta a planté un coup de couteau à son cousin Henri Ndiaye, à la cuisse. Les faits ont eu lieu le week-end à Ngohé. Ce coup s’est révélé fatal à la victime qui a perdu beaucoup de sang. Evacué au centre hospitalier régional Heinrich Lübke, Henri Ndiaye n’a pu être sauvé.
Lors de son audition, la jeune fille aurait confié aux enquêteurs qu’elle a agi sous le coup de la colère pour repousser les avances du défunt professeur, qui était également son répétiteur les weekends
LA BOTTE, PARADIS PERDU DE L’IMMIGRATION
Les immigrés (irréguliers) ne sont plus ce qu’ils ont été au milieu des années 1990. Une aubaine pour le pays d’accueil. L’Italie n’est désormais plus la erre promise pour les migrants.
Les immigrés (irréguliers) ne sont plus ce qu’ils ont été au milieu des années 1990. Une aubaine pour le pays d’accueil. L’Italie n’est désormais plus la erre promise pour les migrants. Au-delà des circonstances, non encore élucidées du détournement du bus scolaire par Ousseynou Sy à Crémone (Milan), ce mercredi, c’est le durcissement de la politique migratoire du gouvernement d’extrême-droite italien qui interpelle.
Le verdict d’Abdoulaye Bar Diouf est clair. L’affaire du bus scolaire détourné et incendié par Ousseynou Sy est du pain béni pour l’extrême droite italienne. ‘‘Le discours anti-migrant des politiciens italiens va prendre prétexte sur cette affaire pour renforcer une rhétorique qui va davantage stigmatiser les étrangers, les noirs et les musulmans notamment’’. Consultant émigration en tant que volontaire à l’Office Anolf (Association nationale transfrontalière, en italien), ce Sénégalais qui vit dans la Botte, depuis près de deux décennies, est d’avis que cette affaire Sy ne va substantiellement rien changer que les gouvernements italiens précédents n’aient déjà instauré, au milieu des années 2000. Il regrette déjà cet amalgame de masse que le ‘‘carjacking’’ va renforcer, avec une stigmatisation des étrangers en Italie. ‘‘Ousseynou Sy est né en France et a été en Italie. Il a vécu plus que quarante ans en Europe et n’a jamais eu la nationalité sénégalaise. Mais les politiciens et la presse italienne se feront un plaisir de le désigner comme un Sénégalais, un africain, un extra-communautaire et de renforcer une peur déjà bien entretenue par la Ligue du Nord et tous les autres partis de droite’’, déclare-t-il au téléphone d’EnQuête, hier. Mercredi matin, un chauffeur italien d’origine sénégalaise de 47 ans, Ousseynou Sy, a tenté de mettre le feu à un bus scolaire qu’il conduisait avec 51 écoliers d’un collège de Crémone, avant d’être arrêté par les carabiniers. Il a justifié son acte, d’après les premiers témoignages, par vengeance pour les milliers de migrants irréguliers morts dans la Méditerranée. Un supplice qui risque de se prolonger, puisque l’Italie a résolument pris l’option de restreindre de plus l’accès à son territoire à la migration irrégulière. Symbole de la radicalisation de la politique migratoire italienne, la loi Bossi-Fini – d’Umberto Bossi, à l'époque chef du parti xénophobe de la Ligue du Nord, et Gianfranco Fini, chef de file de d’Alliance nationale – votée en 2002, qui promeut un durcissement des conditions d'accueil des migrants en Italie pour décourager les candidats au départ des côtes africaines.
Le texte, fait savoir lemonde.fr, dresse des quotas avec les pays sources, en fonction des besoins en main-d’œuvre de l’Italie et des opportunités économiques. Il instaure un fichier d'empreintes digitales pour les demandeurs de visas et prévoit l'installation de centres d'identification et de rétention sur tout le territoire, ainsi que des retours forcés. Pour obtenir la nationalité italienne, les immigrés, doivent justifier dix années de présence ininterrompue dans la Péninsule. Dix-sept années plus tard, le gouvernement populiste de Giuseppe Conti, (formé par la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles), encore plus à droite, continue sur cette lancée, avec Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur, comme figure de proue. Abdoulaye Bar Diouf estime que, même ‘‘la gauche italienne n’ose plus ; est de plus en complexée par la problématique de l’immigration, car chaque fois qu’elle se montre ouverte sur la question elle est sanctionnée négativement’’.
Engagement d’expulsion de 500 000 en un an
En novembre dernier, la Chambre des députés italiens a adopté à une large majorité – 396 oui contre 99 non –, le décret-loi sur l’immigration. Il fixe dans ce domaine de nouvelles règles très restrictives. Il remplace en particulier les permis de séjour humanitaires, actuellement octroyés à 25 % des demandeurs d’asile et d’une durée de deux ans, par divers autres permis, comme ‘‘protection spéciale’’, d’une durée d’un an, ou ‘‘catastrophe naturelle dans le pays d’origine’’, d’une durée de six mois, entre autres. Le décret-loi se donne d’autres avantages, comme la procédure d’urgence pour faciliter l’expulsion de demandeurs dangereux, la réorganisation du système d'accueil des demandeurs d'asile, la généralisation de l’usage des pistolets électriques, ou l'évacuation des bâtiments occupés. Une législation qui semble correspondre à l’engagement pris par Matteo Salvini, en décembre 2018, d’expulser 500 000 personnes, en une année. Des chiffres largement exagérés, au vu des statistiques du Pew Research Center qui affirme qu’en Europe, l’afflux de la population de migrants subsahariens est estimé à presqu’un million de demandeurs d’asile (970 mille) entre 2010 et 2017. Quant au rapport 2015 d’Eurostat, il fait état de moins de 7% d’étrangers vivant dans l’Union Européenne sur 507 millions d’habitants.
L’Italie, membre fondatrice de l’Union européenne, ne semble aucunement disposée à ramollir sa ligne de conduite pourtant. Au début du mois 2018, le pays a refusé d’accueillir le navire ‘‘Aquarius’’, avec 629 migrants à son bord, qui se dirige vers Malte qui refuse à son tour, condamnant les migrants à une errance d’une semaine dans la Méditerranée avant que l’Espagne ne se propose comme solution. ‘‘Le bon temps pour les clandestins est fini : préparez-vous à faire vos valises (...) aucun vice-passeur ne doit accoster dans les ports italiens’’, avait-il lancé le 3 juin 2018 en Sicile, faisant référence aux Ong humanitaires comme étant des vicepasseurs. Pour ne laisser aucun doute à ceux qui s’attendent à un quelconque infléchissement de sa politique, Matteo Salvini d’ajouter que ‘‘des milliers de gens qui sont dans l’illusion qu’à Catane, en Sicile, et dans toute l’Italie il y a le logis et le travail pour tous. (...) Il n’y a pas assez d’habitations et de travail pour les Italiens à plus forte raison pour la moitié du continent africain’’.
Intégration
La Botte a récemment rendu publique son intention de ne pas signer le pacte de l’Onu sur les migrations, comme s’y était engagé le président de centre-gauche Matteo Renzi, en 2016. Une ligne politique qui expose de plus en plus les émigrés en situation irrégulière. Les conséquences sont dramatiques pour les Sénégalais d’Italie et même ceux d’autres pays de la péninsule ibérique qui appliquent la même ligne.
Après Idy Diène tué en Florence, en mars 2018, le cas est toujours irrésolu, malgré le ferme engagement pris en son temps par le ministère sénégalais des Affaires étrangères. En Espagne aussi, Magatte Fall à Almeria, Mor Sylla à Salou, Abdoulaye Mbengue à Palma de Mallorca, El hadji Ndiaye à Pampelune, Mame Mbaye Ndiaye et Ousseynou Mbaye à Madrid font partie de la liste macabre de Sénégalais de la diaspora tués dans des circonstances pas toujours éclairées. De sombres perspectives pour Abdoulaye Bar Diouf qui estime que, pour le moment, la solution réside dans un effort d’intégration que doivent fournir les expatriés dans la Botte. ‘‘Je ne dis pas qu’il faut perdre sa culture, mais il faut bien parler la langue italienne, au moins, et savoir respecter les lois de ce pays. C’est le minimum’’.
Consultant en football et agent intermédiaire de joueurs africains, cadre de l’association Anolf qui se bat pour une meilleure de condition de vie des migrants, M. Diouf est d’avis que le gouvernement sénégalais doit accentuer la considération qu’il accorde aux compatriotes de la diaspora. ‘‘Le type d’associations que nous avons peuvent servir de tremplin et donner des indications aux politiques à mener dans les pays où se concentrent les expatriés sénégalais’’, conclut-il.
LES BILLETS DE 3.000 ET 5.000 FCFA INTROUVABLES
A 24 heures du match Sénégal / Madagascar comptant pour la dernière journée des éliminations de la Can 2019, c’est l’effervescence dans la capitale du Rail - Mais le fait marquant est la rareté des tickets
A 24 heures du match Sénégal / Madagascar comptant pour la dernière journée des éliminations de la Can 2019, c’est l’effervescence dans la capitale du Rail. Mais le fait marquant est la rareté des tickets de 3.000 et de 5.000 Fcfa. Une aubaine pour les revendeurs qui dictent leur loi.
Pour la première fois de son histoire, Thiès abrite ce samedi un match de l’équipe nationale A du Sénégal, même si le Centre national d’éducation physique et sportive (CNEPS) de Thiès a longtemps été le lieu de regroupement de la Tanière. C’est pourquoi l’engouement est grand, dans tous les quartiers de Thiès. Et pour cette rencontre presque sans enjeu, Sadio Mané sera l’attraction. Les Thiessois ne cachent pas leur affection pour ce joueur. Cela s’est vérifié lors de son premier galop d’entraînement sur la pelouse de Lat-Dior. Chaque fois qu’il a touché le ballon, une salve d’applaudissement l’accompagnait. Il reste à ses fans de Thiès que de le voir à l’œuvre, enfilant le maillot aux couleurs nationales. Toutefois, beaucoup de Thiessois risquent d’être déçus. D’autant qu’un autre match se joue sur les circuits de vente des tickets d’entrée. A la veille de la rencontre, les revendeurs ont fini de dicter leur loi sur le marché. Hier les tickets de 3.000 FCFA pour l’accès aux virages et de 5.000 FCFA pour la tribune découverte, étaient introuvables. Au stade Lat-Dior, seuls les tickets de 10.000 FCFA pour la tribune couverte et ceux pour la loge étaient disponibles. Et ces billets ne sont pas à la portée des bourses moyennes. Pour un ticket virage de 3000 FCFA, il faut débourser 5.000 FCFA dans le marché noir. Et pour la tribune découverte, les tickets de 5.000 FCFA sont revendus entre 6.000, 7.000 et même 8.000 FCFA. Certains pensent qu’il s’agit d’une opération minutieusement organisée. Selon nos sources, la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf) avait convoyé hier soir d’autres tickets.
Mais ils ont été écoulés en un laps de temps. C’est dire que compte tenu de la situation de la vente des tickets de 3.000 et 5.000 FCFA, beaucoup de Thiessois vont devoir rester chez eux. Certains personnes rencontrées imputent cette situation à la Fsf. « Elle n’a pas pris toutes les dispositions requises pour multiplier les points de vente et sécuriser en même temps le circuit. C’était nécessaire pour mettre à l’aise ceux qui désirent communier avec l’équipe nationale», déplore un inconditionnel des «Lions». En attendant de retrouver les «Baréa», les poulains d’Aliou Cissé poursuivent leur préparation au stade Lat-Dior. Ils ont bouclé hier leur entraînement par une séance à huis clos, certainement axé sur les derniers réglages défensifs et offensifs. Ce vendredi, les Lions seront au centre Diambar pour leur ultime séance d’entraînement ouverte au public. Au même moment, l’équipe malgache foulera pour la première la pelouse du stade Lat-Dior, pour prendre ses repères, avant de faire face aux Lions de la Téranga.
UNE DÉMOCRATIE PIÉGÉE
Le Sénégal est une démocratie a minima, marquée par des financements nébuleux provenant de sources occultes que tentent de disséquer, le journaliste Abdoulaye Cissé et le SG du Gradec Babacar Fall
La démocratie sénégalaise, depuis 1993, a fait des efforts non négligeables en matière d’élection. Mais, à y voir de plus près, c’est comme si le pays, depuis lors, stagne, se suffisant de l’organisation de scrutins apaisés, peinant à réaliser d’autres pas dans l’optique de renforcer les acquis. Une démocratie a minima, marquée par des financements nébuleux provenant de sources occultes que tentent de disséquer, pour ‘’EnQuête’’, le journaliste Abdoulaye Cissé et le Sg du Gradec Babacar Fall.
Dis-moi combien d’argent tu as dépensé dans la campagne électorale, je te dis de quel camp, majorité ou opposition, tu appartiens. A l’inverse, difficile de distinguer l’opposition du pouvoir, en se basant uniquement sur le mode d’utilisation de leurs moyens de campagne. La plupart, pour ne pas dire tous, semblent logés à la même école : celle de l’opacité dans la gestion de leurs comptes de campagne. C’est du moins la conviction de nombre d’observateurs. Abdoulaye Cissé, journaliste-chroniqueur à la Radio futurs médias, n’est pas loin de cet avis. Il dénonce : ‘’Nous avons manifestement une démocratie qui se fait avec de vieilles traditions bien de chez nous. On n’a vraiment pas encore décidé de régler le problème de la moralisation de la vie publique au Sénégal. Or, cela doit être une exigence dans la lutte que nous entendons mener contre certains fléaux dont la corruption, qui gangrènent nos pays. Tant qu’on n’a pas décidé de moraliser la vie publique, on verra l’argent venir de toutes parts, envahir l’espace public sans qu’on ne soit en mesure de regarder de près d’où vient cet argent ? Qui en bénéficie ? Et, surtout, comment circule cet argent ?’’ Un secret de Polichinelle, c’est que l’argent, durant la Présidentielle écoulée, a coulé à flot. Comme du reste lors de toutes les campagnes électorales précédentes. Et, généralement, dans les partis politiques, c’est la loi de l’omerta. Secrétaire général du Gradec, Babacar Fall caricature : ‘’En ce qui concerne l’origine des fonds, c’est souvent un grand mystère au sein même des partis. On sait que c’est généralement le chef du parti qui se débrouille pour trouver les fonds nécessaires pour battre campagne. Les autres membres ne savent même pas d’où sort cette manne financière. Ils se bornent à dépenser, lors de leurs différentes activités. A la limite, c’est même une entorse à la démocratie interne des partis politiques.’’ Ce qui constitue un véritable problème de transparence chez la plupart des hommes politiques. Devant le silence de la loi, chaque leader, chaque parti essaie de trouver son tour de passe-passe. Personne ne voulant se voir reprocher un défaut de transparence. Et les prétextes ne manquent pas, si l’on en croit M. Fall qui donne les réponses standard servies par tous les concernés : ‘’Aucun leader, affirme-t-il, ne vous dira : voilà mon budget de campagne. Voilà les documents qui l’attestent. Les gens sont très évasifs sur la question. Tout le monde dira : ce sont les militants qui se cotisent, de bonnes volontés qui nous appuient... C’est comme une réponse générique servie par toutes les parties prenantes. Or, on sait tous que ces mécanismes, c’est vraiment la portion congrue, si l’on voit tous les moyens utilisés’’. Ainsi, l’opacité semble être la ‘’maladie’’ la plus répandue chez les aspirants à la magistrature suprême. Malgré l’existence de textes qui exigent, à peine de dissolution, la présentation à la fin de chaque année d’un bilan, rares sont les partis qui s’y soumettent. Surtout lorsqu’il s’agit des nébuleux fonds de campagnes électorales.
La grande nébuleuse autour des financements des campagnes
En effet, la loi 81-17 du 6 mai 1981 dispose, en son alinéa 3, que chaque parti politique doit, entre autres, ‘’déposer chaque année, au plus tard le 31 janvier, le compte financier de l’exercice écoulé. Ce compte doit faire apparaitre que le parti ne bénéficie d’autres ressources que celles provenant des cotisations, des dons et legs de ses adhérents et sympathisants nationaux, et des bénéfices réalisés à l’occasion de manifestations.’’ Le dernier alinéa du texte prévoit même qu’un décret devait fixer les pièces comptables qui doivent accompagner ce dépôt. Quant à l’article 4 de ladite loi, il prévoit que la sanction de tout manquement à cette disposition, c’est la dissolution. Mais force est de constater que, dans la pratique, les pouvoirs publics font peu usage de cette législation. Pour ne pas dire jamais. Le hic, c’est que, comme le dit le journaliste Abdoulaye Cissé, ‘’tout le monde constate ces défaillances. Tout le monde dénonce ce système, mais tout le monde roule dans ce même système. Parce que ce système, ça arrange tout le monde. Bien malin donc celui qui prendra la première décision pour légiférer dessus’’. Un semi-pessimisme qui tranche pourtant d’avec l’impérieuse nécessité d’y remédier le plus rapidement possible. Champion en matière de mimétisme législatif, le Sénégal, sur ce domaine, est vraiment à la traine. Et, estime le journaliste de la Rfm, il gagnerait pourtant à s’inspirer de son ‘’modèle’’ sur bien des domaines, à savoir la France qui a fini de régler la question. Il explique : ‘’Ici, rien n’est fait pour y mettre un terme. On n’a pas encore trouvé la solution pour régler le problème de quelqu’un qui vient avec une mallette d’argent et dit à un candidat : je décide de vous soutenir. Ce n’est pas normal.’’ En France, justifie-t-il, - on est très prompt à les copier - quel que soit le montant des dons, s’il dépasse 100 euros, c’est-à-dire 65 000 F Cfa, vous êtes obligé de le déclarer. ‘’Ici, non seulement le donateur ne déclare pas, mais celui qui reçoit non plus ne le fait pas. Bien au contraire, il fait tout pour cacher la provenance des sommes qu’il reçoit’’. Mais, il est d’autant plus ahurissant, selon lui, que ceux qui donnent, ce sont souvent des gens de l’Administration. Il donne l’exemple des dirigeants du pouvoir qui usent des budgets de leurs portefeuilles pour contribuer dans la marche de leurs formations politiques. ‘’Comme le dit quelqu’un, un fonctionnaire ne peut être milliardaire, à moins d’être un voleur’’.
Ces risques qui pèsent sur la gouvernance et la souveraineté nationale
Dans tous les cas, il urge, selon Babacar Fall, de poser le débat, d’essayer de trouver des solutions. ‘’Il n’y a, fait-il remarquer, aucune traçabilité dans l’origine des fonds employés par les uns et les autres’’. Abdoulaye Cissé renchérit : ‘’Il est temps de réglementer le financement des campagnes. Il faut que les gens aient des comptes de campagne certifiés, qu’on puisse vérifier a priori comme a posteriori ces ressources qu’utilisent les partis. Cela peut être fait par les corps de contrôle.’’ Mais ce combat suppose, à en croire Babacar Fall, quelques préalables. ‘’A ce jour, il sera difficile de relever le défi, car les financements des partis sont privés. Il n’y a pas de financements publics des partis. C’est le principal obstacle. Reste à savoir si la morale, le bon sens ne voudrait pas que ceux-là qui veulent présider à la gouvernance du pays fassent preuve d’exemplarité, même en l’absence de législation contraignante. M. Fall peste : ‘’Il est inadmissible, dans un pays sous-développé comme le nôtre, que les gens consentent autant d’argent aux campagnes.’’
Certains partis bottent en touche
Mis au banc des accusés, certains partis bottent en touche. La coalition Sonko-Président, elle, promet de faire autrement. Son directeur de campagne, Abdoulaye Niane, se défend : ‘’Nous avons prévu de faire une évaluation, dans les semaines à venir. Nous réagirons sur cette question, en temps opportun. Pour le moment, les évaluations sont en cours, on ne saurait donc dire avec précision le budget de la campagne.’’ Ainsi, assure-t-il, Sonko-Président veille particulièrement à la traçabilité de toutes les dépenses qu’elle a effectuées, à la mise en place des états financiers très clairs. ‘’Nous sommes à l’aise sur ce sujet’’, poursuit-il. Par ailleurs, fait-il savoir, leur groupement a essentiellement vécu des cotisations de ses membres et que ses dépenses ont été raisonnables. Il faut signaler que ce désert juridique autour des financements des candidats à l’élection présidentielle n’est pas sans danger sur la souveraineté de l’Etat. A en croire nos consultants, la situation actuelle pourrait favoriser l’empiètement de forces obscures dans la marche de la République. ‘’Par expérience, argue Abdoulaye Cissé, on sait que les lobbys investissent l’élection présidentielle. Aujourd’hui, avec la présence des majors, pas que du pétrole d’ailleurs, je parle des grandes entreprises qui ont tout un intérêt à être présentes par tous les moyens dans notre pays. Ce qui pose naturellement un problème de souveraineté de notre pays’’. Pour lui, des lobbys étrangers pourraient s’engouffrer à travers les mailles ouvertes par la législation, pour financer des candidats et aliéner les ressources nationales. Comme pour légitimer ses craintes, le journaliste chroniqueur évoque les cas guinéen et togolais où le magnat français Vincent Bolloré a eu à s’impliquer dans le choix des peuples susvisés. ‘’Les campagnes électorales dans beaucoup de pays d’Afrique, ce sont des multinationales qui tiennent les cordons de la bourse. On n’a d’ailleurs pas encore fini avec la procédure contre Bolloré en France pour son implication dans l’élection en Guinée et au Togo. Si ça se passe dans ces pays, pourquoi cela ne se passerait pas au Sénégal ?’’, s’interroge-t-il. Autant de choses qui, selon lui, nécessitent de solutions urgentes : ‘’Car celui qui vous finance, vous lui devez un retour d’ascenseur. C’est comme ça que certains gros contrats se négocient, avant même l’accès au pouvoir. Et ils ne mettent pas tous leurs œufs dans le même panier. Ils investissent aussi bien dans le pouvoir que dans les forces de l’opposition.’’
Une concurrence déloyale entre les partis
L’autre plaie qui gangrène le système démocratique, selon nos analystes, semble être l’utilisation des deniers publics par les différents partis qui se succèdent à la tête de l’Etat. Ce qui a pour corolaire le déséquilibre entre les moyens de la majorité et ceux de l’opposition. Outre ce problème de la nébuleuse autour des financements des campagnes électorales, les acteurs de la vie politique sont aussi interpellés sur l’utilisation des biens publics par les partis au pouvoir, ainsiquelegranddéséquilibrequicaractériselesmoyensutilisésparcesderniers et ceux de leurs adversaires en période électorale. C’est là une autre face très hideuse de la démocratie sénégalaise sur laquelle il faudra aussi se pencher, analysent nos interlocuteurs. A ceux qui osent encore douter que les partis au pouvoir utilisent les deniers publics, Abdoulaye Cissé donne une illustration concrète. Si l’on se fie à son raisonnement, il suffit de jeter un coup d’œil sur l’état des sièges des différents partis qui ont eu à gouverner ce pays. Il cite les périodes fastes du Parti socialiste avec sa resplendissante Maison du parti à Colobane. Depuis qu’il a perdu le pouvoir, les beaux bâtiments construits sur plusieurs hectares ont cédé la place à des murs en ruine. Le parti ayant même été plus ou moins contraint de morceler une partie du terrain, en vue de le vendre pour faire face aux besoins d’entretien notamment. Ce triste sort n’a pas épargné le Parti démocratique sénégalais dont l’imposante et belle permanence sur la voie de dégagement nord n’est plus qu’un dépôt de carcasses de voitures, en plus d’être envahi par les mauvaises herbes. ‘’C’est assez symptomatique de ce que sont nos partis Etats’’, souligne Abdoulaye. Et comme à tout seigneur tout honneur, aujourd’hui, c’est au tour de l’Alliance pour la République de goûter à ces délices du pouvoir. ‘’On ne soupçonne rien, raille le journaliste, mais en tant que parti au pouvoir, nous avons tous vu le magnifique siège qu’ils ont construit sur un terrain dont la valeur vénale peut donner une idée de ce que le siège a coûté. Et c’est inutile de faire remarquer que c’est un bâtiment qui nécessite beaucoup d’argent pour l’entretien. On verra ce que ça deviendra, dans les années à venir’’.
Pour Abdoulaye Cissé, c’est déjà suffisant pour montrer que les partis, une fois au pouvoir, usent des deniers publics pour leur propre fonctionnement. ‘’Cela, dit-il, passe par exemple par des responsables détenteurs de portefeuilles qui utilisent les moyens appartenant à l’Etat pour participer, contribuer dans le fonctionnement du parti’’. Aujourd’hui, presque un mois après le scrutin, Dakar est toujours envahie par les affiches des candidats. Une véritable guerre qui, visiblement, avait largement tourné en faveur de la majorité présidentielle. Les moyens déployés par Benno Bokk Yaakaar sont sans commune mesure avec ceux des autres partis. Il a été officiellement déclaré 3 milliards de francs Cfa, à raison de 6 millions par comité électoral. En l’absence de contrôle, difficile de vérifier la véracité de cette estimation, mais surtout d’où provient une telle manne financière. ‘’Ce qui est visible, souligne Babacar Fall, c’est que tout le pays est tapissé à l’effigie du président de la République. Idy2019 et Sonko-Président aussi ont eu des affiches et des tee-shirts, mais dans des proportions moindres. Cela s’explique sûrement par la présence de ministres, de directeurs généraux, de grands hommes d’affaires dans ce camp présidentiel. Le président lui même ayant aussi sa caisse noire’’.
Fixer un plafond pour les dépenses de campagne
Au vu de ce qui précède, les analystes estiment que : si nous voulons nous hisser au niveau des standards démocratiques internationaux des normes en vigueur dans les démocraties les plus avancées, il faudrait nécessairement régler la question du financement public des partis. C’est une question pendante depuis 15 ou 20 ans, mais rien de concret n’a été fait. Nous, nous comptons mener la réflexion dans ce sens’’. A en croire le Sg du Gradec, il faut aussi faire de sorte qu’il y ait de l’équité entre les candidats. ’’Vous voyez un candidat capable de mobiliser des centaines de millions, voire des milliards de francs Cfa, à l’opposé d’autres qui ne peuvent même pas avoir des affiches en couleurs. Le jour de l’élection, vous voyez que certains candidats arrivent à couvrir l’ensemble des bureaux de vote, d’autres ne peuvent même pas transporter leurs représentants et cela crée un déséquilibre notoire entre les candidats. Ce n’est pas bon pour notre système démocratique. Il faut définir des règles consensuelles sur cette question. A défaut de mettre tout le monde sur le même pied, il faut au moins essayer de réduire les inégalités en fixant, par exemple, un plafond pour les dépenses de campagne’’.
YEUMBEUL LA GRANDE EQUATION
Les communes de Yeumbeul (Nord et Sud) sont très touchées par la tuberculose. Une soixantaine de casa été détectée dans la zone, de février à aujourd’hui. Les acteurs intensifient la lutte afin d’éliminer la chaine de transmission.
La journée mondiale contre la tuberculose est célébrée, ce 24 mars. En prélude à cette journée, le programme national de lutte contre la tuberculose (Pnt) a organisé, hier, une conférence de presse dans le district de Yeumbeul, pour mieux sensibiliser sur la question. Car, la prévalence de cette maladie est très élevée dans la banlieue dakaroise. Selon le Médecin chef du district sanitaire de Yeumbeul, Docteur Pape Samba Guèye, 44% des cas déclarés au niveau national l’ont été dans la région de Dakar. Où c’est essentiellement la banlieue qui constitue le nid de la tuberculose. Yeumbeul ne fait pas exception.
En 2018, renseigne Dr Guèye, le district n’était pas encore fonctionnel, c’est celui de Keur Massar qui a déclaré plus de 700 cas de tuberculose. ‘’La cartographie montre que plus de la moitié de ces cas était issue de la commune de Yeumbeul Nord et Yeumbeul Sud. C’est en janvier 2019 que notre district a démarré. Depuis le 5 février, nous avons commencé une activité de microscopie. De cette date à maintenant, c’est à dire environ 1 mois et demi, nous avons enregistré une soixantaine de cas au centre de santé’’, informe le médecin. Ces chiffres, selon lui, confirment les statistiques données par le niveau centre, mais également, par le district central de Keur Massar. A l’en croire, tous les âges sont concernés, mais la tranche d’âge la plus touchée, c’est entre 18 et 30 ans. ‘’La personne la plus jeune a 3 mois la plus âgée a 67 ans. Les hommes sont plus touchés que les femmes’’, dit-il. Pour le médecin chef de district, cette situation s’explique par le fait que les facteurs favorisant la tuberculose sont assez présents dans la banlieue. ‘’La promiscuité et la pauvreté font partie des facteurs les plus importants. Ils sont fortement présents dans la banlieue.
Pour éliminer la chaine de transmission, le ministère a pris comme slogan : ‘’Responsabilisons les femmes pour mettre fin à la tuberculose au niveau du pays’’. ‘’Nous allons nous greffer dans cette stratégie, en impliquant les femmes, mais aussi l’ensemble des acteurs des différents secteurs. Nous pensons au secteur de l’éducation nationale, les acteurs communautaires, mais également améliorer le cadre de prise en charge et la qualité de la détection de la tuberculose pour interrompre la chaine de transmission’’, fait-il savoir
13 667 malades de tuberculose pharmaco-sensible et 97 cas de Tb multi-résistante sauvés en 2018
De son côté, le chargé du volet suivi et évaluation du Pnt, Docteur Madou Kane, déclare que la tuberculose est une maladie endémique. En 2018, dit-il, ils ont pu sauver la vie de 13 667 malades atteints de tuberculose pharmaco-sensible, mais aussi, la vie de 97 cas de tuberculose multi-résistante. En termes de suivi des cas, informe Dr Kane, le taux de succès est de plus de 87%. ‘’Nous avons également maitrisé, en 2018, le taux de décès à 3%, donc, moins de 200 personnes sont décédées de cette maladie, l’année dernière, la cible étant 5%. Il y a une baisse des décès, mais le taux d’abandon de traitement est à 4%. Les avancées sont assez significatives, avec l’aide de nos partenaires et de tous les acteurs communautaires’’, soutient le médecin.
Selon Dr Kane, des mesures sont prises afin d’instaurer le traitement immédiat après diagnostic. ‘’On s’est rendu compte qu’il y a des populations vulnérables. Ce sont des gens qui sont exposés, qui ont des accès difficiles aux soins. Les détenus font partie de ceux-là, les personnes vivant avec le Vih, les enfants malnutris, mais aussi, les populations dans les grandes agglomérations, la banlieue. Il y a aussi les personnes qui sont en contact de ces tuberculeux’’. A l’en croire, toutes les maladies, qui se transmettent par voie aérienne, se transmettent passivement. Ce qui veut dire qu’on peut être atteint, en allant au marché, au travail, dans la rue. ‘’Au Sénégal, nous avons choisi la femme comme actrice de développement sur qui on peut se baser pour gérer la famille, la santé de la famille’’.
LE POINT SUR LES INDEMNITES
28ans après la guerre du Golfe, les 402 survivants ainsi que les orphelins et veuves attendent encore tristement les indemnités de guerre.
Pour commémorer le 28éme anniversaire de la mort des 93militaires sénégalais, lors de la guerre du Golfe, le collectif des ‘’Diambars’’, anciens combattants ainsi que les orphelins et veuves, a organisé ce jeudi 21mars une journée de prière pour le repos de l’âme des victimes. Ils en ont profité pour rappeler leur revendication concernant les indemnités de guerre.
28ans après la guerre du Golfe, les 402 survivants ainsi que les orphelins et veuves attendent encore tristement les indemnités de guerre. Depuis ce drame qui a emporté 93 militaires sénégalais dans un crash d’avion, les victimes et leurs familles courent encore derrière une indemnité qui, pourtant, aurait été versée à l’Etat Sénégal, depuis longtemps. ‘’Après le conflit militaire, il y a eu d’importantes indemnisations qui ont été allouées aux 34 contingents qui s’y étaient engagés. Mais jusqu’au moment où je vous parle, les Diambars sénégalais n’ont rien reçu’’, regrette Mame Mactar Guèye de l’ONG Jamra, facilitateur des anciens combattants de la guerre du Golfe. Il est catégorique sur ce dossier. Pour lui, les indemnités des Diambars ont été détournées, car l’argent a bien été versé à l’Etat du Sénégal. Mais les ayants droits ne l’ont toujours pas perçu. ‘’J’ai apporté des preuves irréfutables aux autorités étatiques, aussi bien au ministre Augustin Tine qu’au PM, qui montrent que cet argent a été effectivement versé. Et ces preuves ne sont pas sorties de la bouche de n’importe qui. C’est le plus haut gradé de l’armée qui l’a dit. Le Chef d’état-major des forces armées de 1984-1988, le général Louis Tavares De Sousa. Il a affirmé que l’ONU a effectivement remis l’argent à l’Etat du Sénégal qui ne l’a pas remis aux soldats. On ne peut pas être plus clair que ça’’, a insisté Mame Mactar Guèye.
Cependant, l’espoir est encore permis. En effet, selon le facilitateur, le Président de la république a promis d’accorder une audience aux survivants et veuves pour trouver une solution définitive à ce dossier. A cet effet, une commission a été mise en place présidée par le général Amadou Anta Gaye, conseiller technique militaire à la Primature, assisté par le colonel Abdoulaye Ndiaye et le colonel Adama Diakhaté à la retraite. Cette commission a saisi le facilitateur et les victimes pour régler le problème. ‘’J’étais convoqué en tant que mandataire de Jamra et facilitateur des anciens combattants de la guerre du Golfe pour être entendu par cette commission, le 14 août dernier. Je leur ai donné des documents attestant que l’argent a été versé.
Le rapport a été remis au PM qui l’a transmis au Président. C’est maintenant à ce dernier, en tant que chef suprême des armées que revient le dernier mot’’, a expliqué Mame Mactar Gueye. Et d’ajouter que ‘’nous avons espoir qu’après sa prestation de serment du 2 avril prochain, il va donner la bonne nouvelle au Diambars, parce que le schéma qui a été retenu avec le PM, c’est que le président va recevoir les 402 survivants et les 93 veuves à la salle du banquet et qu’il ait la primeur de les donner l’information’’. Cependant, le facilitateur prévient certains ‘’malintentionnés’’ qui ne veulent pas que ce problème ait un dénouement heureux. ‘’Je demande à certains pêcheurs en eau trouble qui ne souhaitent pas que ce dossier soit réglé, de savoir raison garder et de laisser au président les coudées franches pour finaliser le dossier. Il y a des hauts responsables de l’Etat qui sont en train de tout faire pour que ce dossier ne connaisse pas un aboutissement heureux. Ils ont leur raison, car ils étaient impliqués dans ce détournement. Le ministre des Forces armes et le PM sont nos seuls interlocuteurs. On n’a pas d’autres interlocuteurs parmi les officiers de l’armé, que ça soit clair’’ a-t-il déclaré.
CES INDÉBOULONNABLES VONT-ILS SURVIVRE SOUS MACKY II ?
Sept ministres ont échappé jusque-là à tous les remaniements - A l’heure des tractations, le chef de l’Etat semble avoir tout verrouillé - Mais pourrait-il vraiment se passer de cette bande à sept ?
Ils sont au nombre de sept, ces ministres qui ont, jusque-là, survécu à tous les remaniements durant le premier mandat de Macky Sall. D’Abdoul Mbaye à Mahammad Boun Abdallah Dionne en passant par Aminata Touré dite Mimi, ils ont été indéboulonnables. A l’heure des tractations, le chef de l’Etat semble avoir tout verrouillé. Mais pourrait-il vraiment se passer de cette bande à sept !
D’aucuns s’interrogent actuellement sur les profils qui vont composer le prochain gouvernement sous Macky II. Après avoir été réélu à 58,26% des voix, Macky Sall a désormais les coudées franches pour mettre en place sa task-force. Même si, pour le moment, rien n’a filtré depuis Marrakech où il finit ses vacances, le Président Macky Sall a déjà annoncé la couleur. Il a laissé entrevoir qu’il sera dans une logique de continuité. Ce qui fait croire que même s’il y aura des changements, les profils ne seront pas très différents de ce qu’on a vu jusque-là. En attendant, l’on se demande si les indéboulonnables seront maintenus. Il s’agit de Augustin Tine, ministre des Forces armées ; de Aly Ngouille Nndiaye, ministre de l’Intérieur ; Abdoulaye Daouda Diallo, ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement ; de Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Education nationale ; Aminata Mbengue Ndiaye, ministre de l’Élevage et des Productions animales ; de Oumar Gueye, ministre de la Pêche et de l’Economie maritime et enfin de Khoudia Mbaye, ministre de la Promotion des investissements, des Partenariats et du Développement des Télé services de l’Etat. Ces derniers n’ont jamais quitté le gouvernement durant le premier mandat de Macky Sall, malgré les nombreux remaniements qui se sont produits. Si certains ont changé de temps à autre leur portefeuille ministériel, il demeure constant qu’ils n’ont jamais quitté l’attelage gouvernemental.
DIFFERENTES FONCTIONS DE LA BANDE À SEPT DURANT LE SEPTENNAT
L’un des rares à avoir occupé pendant sept ans le même poste avec la même dénomination et les mêmes charges, sans jamais le quitter, c’est Augustin Tine. Le responsable politique de Thiès et maire de Fandene, connu pour sa discrétion, a ainsi bénéficié d’une confiance pleine et entière de Macky Sall durant son premier magistère. Il en est de même pour la socialiste et responsable politique à Louga qui a toujours occupé le poste de ministre de l’Elevage durant. Elle fait ainsi partie du quota de Benno Ak Tanor dans le gouvernement. Un autre qui fait partie du quota de Benno Ak Tanor et qui a marqué le septennat, c’est Serigne Mbaye Thiam. Ce dernier, différemment des deux précités, a glissé légèrement du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche-Porte-parole du gouvernement- au ministère de l’Education nationale pour les trois gouvernements qui ont suivi.
Le responsable politique de Keur Madiabel s’est fait remarquer notamment dans la lutte acharnée avec les syndicats, avec à la clef des accords sur certains points de revendications comme l’augmentation de l’indemnité de logement. Un autre allié qui n’a pas quitté le gouvernement depuis 2012, c’est la Jallarbiste Khoudia Mbaye. Elle a occupé le poste de ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat durant les deux premiers gouvernements, d’Abdoul Mbaye et de Mimi Touré. Pour les deux derniers gouvernements dirigés par Mahammad Boun Abdallah Dionne, elle a changé de portefeuille en migrant vers le ministère de la Promotion des investissements, des Partenariats et du Développement des télés services de l’État. Aly Ngouye Ndiaye a également occupé des portefeuilles divers. De ministre de l’Energie et des Mines, il est passé ministre de l’Industrie et des Mines sous Mimi Touré et sous Dionne I, avant de migrer à la place Washington pour être ministre de l’Intérieur. Pratiquement, c’est le même parcours pour Abdoulaye Daouda Diallo qui a été ministre du Budget dans le premier gouvernement d’Abdoul Mbaye, puis ministre de l’Intérieur à deux reprises, et enfin ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement.
Par ailleurs, Omar Gueye a été tour à tour de ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, ministre du Tourisme et des Transports aériens, et ministre de la Pêche et de l’Économie maritime. Un portefeuille qu’il a occupé jusqu’à la fin du septennat. La question qui vaille aujourd’hui, c’est le sort qui sera réservé à cette bande à sept si l’on sait que pour la plupart, ils n’ont pas commis de grandes fautes de gestion. Même si Aly Ngouille Ndiaye a été fortement contesté par l’opposition durant le processus électoral. Surtout après sa sortie malencontreuse selon laquelle il fera tout pour que ses militants reçoivent leurs cartes et votent pour la victoire de Macky Sall.
«IL FAUT PROLONGER DE DEUX ANS LE MANDAT DES DÉPUTÉS»
Les responsables de la Coalition pour l’Emergence (Cpe) ont fait face à la presse hier, pour dresser le bilan de l’élection présidentielle du 24 février dernier. À cette occasion, le coordonnateur de la coalition, Me Ousmane Sèye, s’est beaucoup appesanti sur l’idée de la dissolution de l’Assemblée nationale. Il propose, lui, la prolongation du mandat des députés de 2 ans. En outre, il a abordé la question relative à l’éventualité d’un troisième mandat du Président Macky Sall. Selon Me Ousmane Sèye, l’apériste en chef ne peut, sous quelque prétexte que ce soit, faire plus de deux mandats consécutifs.
Après la victoire de Macky Sall à l’élection présidentielle du 24 février 2019, la Coalition pour l’Emergence (Cpe) dirigée par Me Ousmane Sèye a tenu une conférence de presse pour tirer les leçons du scrutin. Me Sèye et ses camarades ont également abordé l’actualité politique du pays. Ainsi, la question relative à la dissolution de l’Assemblée nationale a été passée au crible par Me Sèye et ses camarades. «Après la proclamation des résultats, certains acteurs politiques ont proposé la dissolution de l’Assemblée nationale pour faire coïncider les élections locales avec les législatives. En effet, il y a un décalage de deux ans entre les législatives et la présidentielle, en raison de la modification de la durée du mandat du président de la République de 07 à 05 ans», déclare Me Sèye en vue de camper le décor. Se faisant l’avocat de N°1 des apéristes, il affirme : «le président de la République qui vient d’être réélu a un ambitieux programme avec des projets nécessitant le soutien d’une Assemblée nationale épousant sa vision, avec une majorité confortable. C’est le cas de l’actuelle Assemblée nationale qui a su déjouer beaucoup de manœuvres, tendant au blocage de son fonctionnement, malgré sa courte durée». C’est pourquoi il propose la prolongation de deux ans de la durée du mandat des députés pour leur permettre d’accompagner le Président dans sa politique de réformes «importantes» et faire coïncider l’élection présidentielle de 2024 avec les élections législatives.
Pour ce qui est d’un troisième mandat de Macky Sall, l’avocat considère ce «débat comme un cheveu dans la soupe».Il trouve ce débat malsain et estime qu’il est provoqué à des fins de spéculation politicienne, d’intoxication et de pollution de l’atmosphère politique. «En proposant par voie référendaire la modification de la durée du mandat du président de la République de 07 à 05 ans, le Président Macky Sall a voulu mettre définitivement un terme aux problèmes de la durée du mandat et de son renouvellement. C’est pourquoi l’article 27 de la Constitution du 22 janvier 2001, qui visait le mandat du président de la République, dispose : «La durée du mandat du président de la République est de cinq ans. Le mandat est renouvelable une seule fois. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs», rappelle-t-il. Cette disposition s’adresse, selon lui, au bénéficiaire du mandat qu’est la personne du président de la République qui ne peut plus, sous quelque prétexte que ce soit, faire plus de deux mandats consécutifs. «Ensuite le peuple sénégalais n’acceptera plus qu’un président de la République fasse plus de deux mandats consécutifs. Enfin, le Président Macky Sall lui-même, dans une prise de parole solennelle et publique, a déclaré qu’il ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. Donc ce débat est clos», tranche t-il avant de rappeler que la Cpe a été créée depuis 2014. «C’est la 1ère coalition qui a rejoint Macky Sall et Bby après l’élection présidentielle de 2012. Nous avons porté la candidature du Président Macky Sall pour l’élection présidentielle du 24 février 2019.Nous sommes la 4ème sous-coalition après Benno Ak Tanor, Macky 2012 et Benno Siguil Sénégal. Donc nous avons combattu avec Bby, sans rien demander et sans rien obtenir. On gagne ensemble et on gouverne ensemble», conclut-il.
ABDOULAYE WADE RETIRE SA PLAINTE CONTRE CHEIKH AMAR
L'ancien président tourne définitivement la page liée à ce contentieux qui porte sur 5 milliards FCFA et qui l’opposait au célèbre milliardaire - Les deux hommes qui se sont entretenus longuement mercredi dernier, ont pu trouver un compromis
«L’As» a révélé dans son édition d’hier que Cheikh Amar s’était rendu mercredi dernier dans la suite de Me Abdoulaye Wade à l’hôtel Terrou-Bi probablement pour un règlement à l’amiable de leur différend portant sur une somme de 5 milliards FCFA. L’histoire donne raison à votre canard puisque le contentieux a été finalement vidé par les deux hommes. En effet, le pape du Sopi a tout simplement retiré sa plainte contre le Président de Holding Amar.
Tout est bien qui finit bien. Abdoulaye Wade passe l’éponge. Tout au moins, il abandonne les poursuites qu’il avait enclenchées devant la justice contre le Président de Holding Amar, l’homme d’affaires Cheikh Amar. Dans une note en date du 21 mars 2019 qu’il a signée et adressée à son avocat Me Seydou Diagne, l’ancien président de la République du Sénégal affirme : «Mon cher Maître, je vous prie de prendre note de mon désistement d’action contre Cheikh Amar et faire radier cette affaire définitivement du rôle du tribunal. En vous remerciant, je vous prie Maître d’agréer l’expression de mes remerciements.» Ainsi, le Président Wade tourne définitivement la page liée à ce contentieux qui porte sur 5 milliards FCFA et qui l’opposait au célèbre milliardaire. Visiblement, les deux hommes qui se sont entretenus longuement mercredi dernier, ont pu trouver un compromis sur cette affaire qui avait pratiquement pollué leurs relations. Alors que leur proximité était connue de tous.
REVELATION DE Me ABDOULAYE WADE
Récemment, lors d’une réunion du Comité Directeur du PDS, Me Abdoulaye Wade avaitfaitla révélation selon laquelle il avait donné à Cheikh Amar une partie de cet argent afin qu’il développe la mine de phosphates de Matam. Wade de l’accuser de s’être servi de cet argent pour financer Macky Sall. Quant à CheikhAmar, il a toujours démenti avoir reçu cette somme du patriarche libéral. Mieux, il estime être surpris que ce dernier ne cesse de lui réclamer de l’argent en usant de divers canaux. Toutefois, devant la justice, Wade a été débouté par le tribunal correctionnel de Dakar au motif qu’il n’a pas fourni un seul document prouvant ce prêt de 5 milliards FCFA. Loin d’abdiquer, il était revenu à la charge pour traduire Cheikh Amar devant le tribunal civil et réclamer une hypothèque sur sa Cité TRE. QL’affaire a d’ailleurs été renvoyée pour une deuxième fois au 27 mars prochain pour observations des conseils du pape du Sopi. Mais finalement avec ce désistement de dernière minute, le dossier ne sera pas tranché par le juge civil. Il sera certainement classé sans suite. D’après certaines sources, un sulfureux ancien ministre devenu homme d’affaires et qui n’a pas eu le courage de présenter sa candidature à la présidentielle du 24 février dernier avait essayé de semer la zizanie entre les deux personnalités, mais en vain. Car Me Wade considère Cheikh Amar comme son fils et ce dernier le lui rend parfaitement bien. C’est dire donc que tout est bien qui finit bien !