Faites un tour dans la rue ou dans les bureaux, le constat est le même, difficile de croiser quelqu’un sans cet objet collé à l’oreille. Si certains le trouvent pratique d’autres par contre craignent les effets nocifs qu’il peut générer.
Dans la rue, souvent on s’aperçoit que les Sénégalais, et particulièrement les jeunes adorent avoir des casques aux oreilles. Cette chose constituée de fil ou pas et qu’on peut avoir de différentes couleurs et sous différents formats, permet d’écouter de la musique, la radio ou de répondre au téléphone pour certains. En effet, les jeunes aussi bien que les plus âgés en ont fait un outil indispensable, dont la plupart ne peuvent pas s’en passer. Astou, jeune étudiante vêtue d’un jean déchiré et d’une veste noire, affirme qu’elle ne peut pas sortir sans ses casques. « Mes écouteurs me tiennent compagnie, quand je suis dans le bus et il me permet de ressentir moins la durée du trajet et d’écouter les informations le matin sur la bande FM », renseigne-telle, avec les mains qui grelottent à cause de la fraicheur du matin. « J’aime écouter de la musique, du coup j’ai toujours mes écouteurs accrochés aux oreilles, je ne peux pas sortir sans », martèle Papa Diom, étudiant en Sciences économiques.
A l’en croire, chacun l’utilise pour un but bien précis. À abord de son deux-roues de couleur gris, Abdou lui dit utiliser des casques pour pouvoir parler au téléphone tout en conduisant. « Je ne peux pas tenir mon portable quand je conduis, du coup mes écouteurs m’aident à faire les deux en même temps », affirme ce jeune motocycliste d’un air rassuré. Cet objet est devenu un compagnon pour la plupart de nos interlocuteurs, du côté des conducteurs de véhicule, le discours est aussi le même. Pour ce chauffeur de taxi, à cause de l’interdiction du téléphone au volant, il préfère mettre un casque pour plus de sécurité.
Les anti-écouteurs
Si d’aucuns trouvent l’utilisation des écouteurs pratique, d’autres par contre ne sont pas du même avis et trouvent une certaine exagération à propos de son usage « abusif ». Mme Fall née Ndeye Daba se désole de la manière dont les Sénégalais sont accros aux écouteurs. « Quand tu marches dans la rue, tu ne peux pas croiser une à deux personnes sans qu’elles aient des écouteurs bien visibles aux oreilles, ces comportements me sidèrent », se désole cette mère de famille. « Les jeunes dans la rue n’arrivent même pas à entendre le klaxon des voitures tellement ils mettent à fond leur musique, chose qui est totalement anormale », ajoute-t-elle. Au volant de son 4X4, Mamadou Ndiaye comptable dans une entreprise de la place trouve lui que les écouteurs sont à l’origine de plusieurs accidents. « Un jour j’ai failli renverser une jeune fille car à cause de ces casques elle ne m’a pas entendu klaxonner. Fort heureusement, il y a eu plus de peur que de mal mais il s’en était fallu de peu », se rappelle-t-il.
Les vendeurs s’en frottent les mains
L’utilisation excessive des casques audio ne déplait pas aux vendeurs de ces objets qui se frottent les mains avec l’accroissement de leur chiffre d’affaire. « On s’en plaint pas du tout franchement on s’en sort même très bien grâce à Dieu », nous confie Mamadou Diallo, vendeur de portable de son état. Des prix accessibles pour toutes les bourses. « Les casques que nous vendons diffèrent de par leur qualité et ils n’ont pas tous le même prix », renseigne un autre vendeur qui a préféré parler sous l’anonymat. D’après eux, les Sénégalais n’aiment pas la cherté alors que les objets à bas sont souvent de mauvaise qualité. Ainsi, les prix varient de 500 à 2500 FCFA voire plus et dépendent aussi de la marque.
Les casques nuisent à notre audition
En effet, écouter la radio ou de la musique du matin au soir, nos oreilles sont plus que jamais sollicités et mises parfois en danger. En cause, des baladeurs mp3 et des casques qui ont changés la donne. D’abord, parce que la musique est désormais compressif, du coup les reflets sonores disparaissent, ce qui poussent les utilisateurs à augmenter le volume. Ensuite, en raison des écouteurs, souvent un modèle spécifique que nous achetons séparément, et qui n’est pas forcément adapté à l’appareil. « Écouter trop de musique peut définitivement nuire à notre audition car, les cellules sensorielles ne se reproduisent plus ce qui fragilisent notre oreille et peut provoquer des acouphènes (bruits parasites, sifflements, gèles, diminution significatives de l’ouï) », prévient un médecin généraliste. Avant de prodiguer ces conseils : « Il faut éviter d’écouter de la musique dans un environnement trop bruyant, ne pas aussi écouter de la musique pendant trop longtemps, faire attention lorsque nous mettons notre chanson préféré, il n’y a pas que la musique qui fait du mal à nos oreilles, nos oreilles ont aussi besoin de se reposer ».
S. M. GUEYE SE FAIT ROULER DANS LA FARINE DE DJINNS
Croyant aveuglément A Diarra qui a soutenu que ses djinns ont le pouvoir de multiplier des billets de banque, il lui a remis 10 millions FCFA et s’en est mordu les doigts
S M Guèye va y réfléchir à deux fois, désormais, avant de se laisser impressionner par les prédictions d’un parfait inconnu rencontré au coin d’une ruelle. Croyant aveuglément A Diarra qui a soutenu que ses djinns ont le pouvoir de multiplier des billets de banque, il lui a remis 10 millions FCFA et s’en est mordu les doigts puisque le marabout et deux de ses complices ont disparu après la remise de l’argent. Ils ont été retrouvés par la Sûreté Urbaine (Su) de Dakar qui, après enquête, les a conduits devant le Procureur.
S M Guèye, commerçant établi à Pikine, fait la connaissance d’A Diarra, marabout, en novembre 2018. Diarra lui parle de sa vie, passé, présent et projets, comme s’il avait en face de lui un livre ouvert. Impressionné, S M Guèye se rend souvent à l’appartement de Diarra sis à Yoff pour des bains mystiques et autres prières. De temps à autre, il lui remet de l’argent pour les sacrifices. Un jour, Diarra dit à Guèye qu’il est capable de fabriquer de l’argent avec l’aide des djinns. Le commerçant n’y croit pas au début, mais Diarra lui montre de la main une valise remplie de billets de 10.000 FCFA et lui souffle que c’est un cadeau des djinns. Il réclame 10 millions FCFA pour le rendre plus riche que Crésus. Emballé, S M Guèye en parle à un ami, M Ndiaye. Et ensemble, ils versent 10 millions FCFA en deux tranches de 6 et 4 millions FCFA. L’argent est remis à M Traoré, frère de Diarra. Dès qu’il entre en possession des billets de banque, Diarra prend la clé des champs et ne donne aucun signe de vie. A l’appartement de Yoff où se rend Guèye, il n’y a pas l’ombre d’un chat.
Joint au téléphone, A Seck, un des hommes de main de Diarra, tente encore de soutirer de l’argent au commerçant. Il raconte que son «patron» est entre les mains des éléments de la Division des investigations criminelles (Dic) qui lui réclament 6 millions FCFA pour le libérer. C’en était trop ; Guèye comprend qu’il s’est fait rouler dans la farine et dépose une plainte devant la Sûreté Urbaine (Su) de Dakar. Retrouvé à Grand Dakar, A Diarra a été arrêté en même temps qu’A Bah et la dame A Napo. La perquisition de son domicile a permis de mettre la main sur une facture de 800 millions de FCFA portant le logo de «Labo 7», signée A Diarra. Il y avait aussi des objets à caractère mystique. Bah avait sur lui 3 100 $ US et Diarra 70 000 Fcfa.
Interrogé, Diarra a soutenu avoir encaissé 5 millions et non 10 millions FCFA de S M Guèye. Quant à la facture de 800 millions, il n’y a pas de quoi fouetter un chat, puisqu’elle est fausse. Pour ce qui est des billets noirs trouvés dans sa chambre, c’est juste des tâches causées par l’encre qu’il utilise pour ses écritures coraniques. Seck et Bah sont ses collaborateurs, mais A Napo, malienne, ignore tout de ses activités illicites. Diarra a avoué avoir déjà purgé une peine de prison pour des faits similaires. Sur les faux billets trouvés sur lui, A Seck dit les avoir encaissés sans s’en rendre compte, probablement dans le cadre de son commerce entre le Sénégal et la Gambie. Lui aussi a séjourné en prison pour des faits similaires.
A Bah est allé dans le même sens qu’A Seck, disant que c’est au cours de son commerce qu’il a dû encaisser les 3 100 $. M Traoré est resté introuvable. A Diarra, A Seck, A Bah et A Napo ont été déférés le lundi 18 mars devant le Procureur pour association de malfaiteurs, escroquerie (charlatanisme), production de faux billets de banque.
IL EST TEMPS DE TENIR LES ASSISES DU TOURISME
Doudou Gnagna Diop, membre du Bureau politique du PS et président de l’Onits, dégage des pistes, dans le cadre du PSE 2, pour le développement du tourisme à Thiès
Membre du BP du Parti socialiste, responsable communication de l’union communale socialiste de Thiès et président de l’Onits (Organisation nationale pour l’intégration du tourisme sénégalais), Doudou Gnagna Diop est d’avis qu’il n’y a pas d’incohérence pour le Ps à inviter ses membres exclus à revenir au bercail. Il explique les raisons de la défaite du Président Macky Sall devant Idrissa Seck à Thiès et dégage des pistes, dans le cadre du PSE 2, pour le développement du tourisme à Thiès.
La bonne appréciation qui a été faite de cela, c’est le retour du maire de la Patte d’Oie (Ndlr : Banda Diop) et de l’adjoint au maire de la Médina. Et le Secrétaire général (Ndlr : Ousmane Tanor Dieng) a dit que tout militant qui était parti et qui serait prêt à revenir, sera accueilli favorablement. Si quelqu’un d’autre trouve qu’il n’est pas d’accord et l’a manifesté, c’est regrettable. Pour le parti, vaut mieux des additions que des soustractions, nous sommes de la même famille politique avec les mêmes motivations.
Mais est-ce que vous ne trouvez pas incohérent de la part du Ps de rappeler ses militants exclus ?
Non du tout, parce que parmi les camarades qui étaient déjà partis d’eux-mêmes par démission ou exclusion, certains étaient déjà présents à la réunion du Bureau politique de samedi dernier. Il n’y a aucune incohérence. Peut-être que certains de ces camarades partis veulent retourner au Ps. C’est un parti politique, je peux quitter mais aussi je peux adhérer à nouveau, où est e problème ? Il n’y en a pas. Ça se passe comme ça dans tous les partis politiques du monde. On souhaite que ceux qui étaient partis reviennent au sein de la famille. Maintenant, si parmi ceux qui étaient partis, il y a quelques-uns qui ne sont pas d’accord avec leurs camarades, qu’ils s’expliquent. A l’issue de la Présidentielle, le Président Macky Sall a été élu avec plus de 58% des suffrages valablement exprimés.
Par rapport à cette réélection, quelle est la posture qu’on peut attendre du Ps durant le second mandat du Président Macky Sall ?
Notre candidat vient de remporter haut la main l’élection présidentielle. Le Président Macky Sall était le candidat de la coalition Bby dans laquelle nous avons une place très privilégiée et très importante en termes de qualité de travail et donc les résultats de cette élection nous impliquent à 100%, pour le moment. Cet ensemble de coalitions marche très bien. Et, la posture du Parti socialiste, ce sera de voir les modalités de gestion de cette coalition et du pouvoir pendant le second mandat qui est à l’entame. Maintenant, il est un peu prématuré de prendre des positions. Bby a un président qui est le Président Macky Sall et il a des responsables politiques dans cette coalition. Tout ce qu’on est en train de dire ou de concocter, ce sont des supputations tant que les responsables de cette coalition ne se sont pas vus et n’ont pas décidé ensemble comment gérer les intérêts du pays dans l’avenir. Le candidat de Bby a été battu à Thiès, votre département d’origine où vous évoluez sur le plan politique.
Qu’est-ce qui justifie cette déconvenue ?
Moi, j’entends dire que la coalition a été battue. De toutes les façons, nous sommes dans une élection présidentielle, il faut résumer en termes de globalité au niveau national. Parce que l’intérêt aurait été qu’il y ait un vainqueur et des vaincus, c’est le cas. Maintenant, dans la région de Thiès, il y a une spécificité. Thiès département et commune est assez complexe. Nous avions en face de nous, il ne faut pas le négliger, une coalition assez forte, qui était la coalition «Idy 2019» composée de plusieurs démembrements d’autres partis. Nous avons réussi à avoir 100 032 voix dans le département de Thiès. Et nous faisons partie des huit départements qui ont élu le Président Macky Sall. Donc, nous avons gagné. Parce que si c’était seulement un vote entre la coalition Bby et le parti Rewmi, je crois qu’on ne parlerait pas de déconfiture. Il faut éviter la dispersion de la coalition ; parce que ce sont des erreurs qu’on paie très cher, chaque parti de la coalition voulant aller de son côté et faire le travail de manière inachevée. Parce qu’il faut que les responsables se mettent ensemble pour gagner ensemble. Au niveau de Thiès, nous avons très bien travaillé. Tout le monde a vu l’accueil que le Président a eu là-bas. Tout le monde s’est impliqué, c’est peut-être au niveau de la coordination que ça n’a pas marché à un moment donné. Durant les dernières Législatives, Idrissa Seck avait été battu dans le département.
Qu’est-ce qui explique cette remontée en surface de Idy jusqu’à parvenir à se défaire de vous ?
Ici on est dans une élection présidentielle. Ce n’est pas la même teneur. Dans le département, Idy avait été battu parce qu’il était partant seul. Il n’y avait pas une forte coalition, la coalition Idy2019 était composée de plusieurs autres partis politiques qui sont bien représentés dans notre région ; il ne faut pas l’oublier. Et, ces partis sont venus appuyer la coalition de Idy. Je pense que cette raison est là, une autre raison est que le département doit aussi travailler davantage. Parce que dans certains coins du département, le parti (Ndlr : le Parti socialiste) devrait faire l’objet d’une redynamisation et d’une animation. Qu’on y mobilise davantage et fasse le travail qu’il faut faire. Parce que quand on est responsable, on a des comptes à rendre ; on a aussi un travail à faire avec tout le monde pour pouvoir produire de bons résultats. Pour moi, il faut des hommes et des femmes qu’il faut aux places qu’ils méritent. Le saupoudrage n’est jamais rentable en période d’élection.
Avec les élections locales, qu’allez-vous adopter comme position en tant que Socialistes : continuer à cheminer avec Bby ou présenter une liste parallèle à celle de Benno ?
Du temps où il y avait Bby que tout le monde se positionnait et se posait la question sur sa crédibilité, notre Secrétaire général (Ndlr : Ousmane Tanor Dieng) disait : «Vous pouvez cheminer avec le parti avec lequel vous vous entendrez. Sinon, chacun pouvait partir de son côté pour gagner pas pour perdre.» Ça s’est produit dans le passé et il y en a qui ont gagné et d’autres qui ont perdu. J’espère que ça nous servira de leçon. Au niveau de la commune de Thiès, s’il y a lieu d’aller ensemble parce que notre parti l’a décidé, nous irons ensemble. Mais pour le moment, c’est assez précoce ; c’est très tôt de dire quoi que ce soit.
Que peut-on dire de la situation du tourisme dans la région de Thiès ?
Globalement on a eu de nettes avancées depuis un an et demi, juste après les effets de Ebola, du Visa que le Président Macky Sall a su résoudre assez rapidement ; et puis l’impact du terrorisme sur le secteur. C’étaient des problèmes exogènes qui avaient freiné l’arrivée des touristes dans notre pays. Maintenant en termes d’investissement en infrastructures, je confirme qu’au niveau de Saly, l’érosion côtière est en train d’être résolue. A propos de la situation même du boulevard de Saly, des investissements importants y ont été faits. Il y a la nouvelle station balnéaire qui est en train d’être créée à Pointe Sarène, Mbodiène et Finio. Sur place, vous trouverez des hôtels de 5 ou 7 étoiles qui vont bientôt ouvrir. Et ça va donner un coup d’oxygène dans la région de Thiès économiquement, socialement. Nous avons aussi, la Grande Côte qui stagne, Mboro, Cayar, avec un potentiel très important pour le développement du tourisme de haut de gamme qui, jusqu’à présent, n’est pas visible de nos acteurs et gouvernants. Je crie fort pour que ‘’Allou Kagne’’, qui est vallonné, montagneux, puisse développer un tourisme maîtrisable pour booster la ville de Thiès en créant plus d’emplois et caser des jeunes. A Marrakech, qui n’a pas de mer, ni de lac mais des montagnes, le tourisme s’est bien développé là-bas. C’est un secteur d’activités auquel il faut prêter attention. Il crée une forte valeur ajoutée, ‘’Allou Kagne’’ est une potentialité. Notto Diobass, notre Casamance verte, on peut y développer le tourisme intégré. Ces potentialités doivent être exploitées, développées. N’oublions pas que Thiès fut la plus grande ville pour l’artisanat et la culture du Cayor avec un centre artisanal à Dixième qui agonise, pratiquement en léthargie depuis des années. Nous avons le Centre culturel Léopold Sédar Senghor dont le président de la République envisage de mettre les moyens pour le rénover. Nous avons aussi le chemin de fer qui est une infrastructure où on peut créer un produit touristique en termes d’attractivité ; par exemple un wagon Thiès Kayes en découverte. Il est temps de promouvoir et de prendre des décisions avec ce deuxième mandat du président de la République, d’aider les Thiessois, surtout les jeunes. N’oublions pas que nous avons l’aéroport à côté qui est une très grande faveur pour développer le tourisme de Thiès. Thiès est la valeur élevée du tourisme sénégalais. La Phase 2 du Plan Sénégal émergent (PSE 2) va être déroulée endurant le dernier mandat du président de la République. Quelles sont les attentes du secteur touristique ? Le PS 1 a permis d’appuyer le secteur. Pour relancer le tourisme, le président de la République a donné des avantages dans la gestion économique de l’industrie touristique en détaxant les aéroports, la région de Casamance et rénovant certaines infrastructures qui étaient un tout petit peu obsolètes. Dans le PSE 1, le crédit hôtelier a été débloqué. Ce qui a donné de l’oxygène à certaines infrastructures qui étaient en train de suffoquer. Tout ceci représente des coûts énormes. Avec le PSE 2, ce serait bien qu’on déploie la création de richesses et d’emplois au niveau de la Grande Côte et globalement à travers le pays. J’aurais souhaité qu’on fasse globalement un état des lieux du secteur. Le tourisme, c’est quelque chose d’industriel, d’assez important pour un pays. Il est temps de tenir les assises du tourisme pour déceler ce qui ne va pas et mettre l’appui là où il faut. Dans le PS 2, il faut aller au-delà, notamment dans le milieu rural où il y des auberges, et débloquer un budget pour les rénover, leur donner un coup de pouce. Aujourd’hui, le tourisme intérieur est en train de se développer. Les mentalités ont changé, les revenus sont un peu plus conséquents par rapport à avant. Maintenant les cadres sénégalais avec leurs familles partent en week-end, en vacances à l’intérieur du pays. Il faudrait leur tendre la main, les inciter à découvrir le pays avec des formules avantageuses.
Quelles nouvelles offres peut-on envisager dans le secteur touristique ?
J’ai investi dans le co-voiturage qui constitue le transport de l’avenir. De l’hôtel à l’aéroport et puis de ville en ville. Aujourd’hui, les jeunes, qui quittent d’autres villes pour aller travailler à Dakar, peuvent faire un aller-retour durant la journée mais difficilement. Je pense que ce système de transport va les avantager. C’est la tendance du développement des voyages à l’intérieur des pays. Il y a aussi un parc animalier et un Lodge en même temps que j’ai créés du côté de Joal. C’est aussi une attraction. Dans le PSE 2, quand on veut développer le tourisme, il faut que nous repensions aussi nos parcs d’attraction. Parce que l’attraction au Sénégal fait défaut. Un pays touristique, c’est un pays qui a ces trois facteurs : l’accessibilité, l’attraction et l’accommodation. Le pôle d’attraction que nous avons aujourd’hui, vraiment efficace, c’est Gorée. Tout le reste est à requalifier.
LIBERTE 6, DES CHIENS ERRANTS HANTENT LE SOMMEIL DES HABITANTS
La peur est le sentiment le mieux partagé au quartier liberté 6. Les habitants cohabitent avec des chiens errants. Situation qui les indispose. « Nous interpellons directement les autorités locales. Ce n’est pas sur, surtout pour nos enfants. À chaque coin de rue, il y a des chiens errants. Il faut qu’elles fassent quelques choses on ne peut pas cohabiter avec ces animaux. C’est dangereux » s’indigne, Fatou, une mère de famille qui cache mal sa colère.
Ces habitants craignent pour la sécurité de leurs enfants. Ils sont même obligés d’accompagner leurs enfants à l’école explique Maty habitante de la localité : « on ne laisse plus les enfants aller seul à l’école. On se lève à six heures du matin pour les accompagner. Il y va de leur sécurité. On doit vraiment nous aider. »
Ces derniers qui ne savent plus où donner de la tête, exhortent la municipalité à intervenir dans les meilleurs délais pour éradiquer ce fléau.
LIBERTE 6, DES CHIENS ERRANTS HANTENT LE SOMMEIL DES HABITANTS
La peur est le sentiment le mieux partagé au quartier liberté 6. Les habitants cohabitent avec des chiens errants. Situation qui les indispose. « Nous interpellons directement les autorités locales. Ce n’est pas sur, surtout pour nos enfants. À chaque coin de rue, il y a des chiens errants. Il faut qu’elles fassent quelques choses on ne peut pas cohabiter avec ces animaux. C’est dangereux » s’indigne, Fatou, une mère de famille qui cache mal sa colère.
Ces habitants craignent pour la sécurité de leurs enfants. Ils sont même obligés d’accompagner leurs enfants à l’école explique Maty habitante de la localité : « on ne laisse plus les enfants aller seul à l’école. On se lève à six heures du matin pour les accompagner. Il y va de leur sécurité. On doit vraiment nous aider. »
Ces derniers qui ne savent plus où donner de la tête, exhortent la municipalité à intervenir dans les meilleurs délais pour éradiquer ce fléau.
« L’AFFAIRE SAER KEBE RELEVE TOUTE LA MONSTRUOSITE DU SYSTEME JUDICIAIRE SENEGALAIS »
Le juriste et président de la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), Me Assane Dioma Ndiaye, dit ne pas comprendre les soubassements de l’affaire Saer Kébé, en détention depuis 2015 pour apologie du terrorisme.
« C’est une affaire inexplicable pour ce jeune. Déjà à l’époque, j’avais saisi le juge d’instruction et j’avais même demandé qu’on l’autorise à aller passer le baccalauréat sous escorte. Ceci, parce que j’avais compris que dans cette affaire, ce n’était qu’une erreur de jeunesse comme tout le monde s’en rend compte parce que ses propos ont dépassé sa pensée », a confié Me Assane Dioma Ndiaye, ce jeudi.
Revenant sur les faits, la robe noire d’expliquer : « Le fait est qu’il devait faire un exposé, et il avait étudié la situation palestinienne et s’est rendu compte d’une injustice après l’aide que les Américains apportaient à Israël, d’après lui. Et c’est là qu’il a commencé à faire ses posts. Et quand, il a été arrêté, il a dit au juge devant moi qui étais son avocat, qu’il n’a jamais eu l’intention de s’attaquer à qui que ce soit et qu’il avait commis une erreur ». Avant de poursuivre dans cette lancée, « Nous pensions à l’époque que c’était suffisant parce que c’était quelqu’un qui reconnaît son erreur et qui n’a aucun moyen de commettre un acte terroriste et qui n’est connecté à aucun réseau terroriste. Mais malheureusement, il y a eu une exagération de cette affaire, et aujourd’hui tout le monde se dit pourquoi on est arrivé à cette incongruité. Et même le jeune Ousseynou Diop arrêté dans les mêmes conditions mutatis mutandis a été condamné à trois mois avec sursis ».
Le droit-de-l’hommiste a également affirmé : « Imaginez un lycéen qui est arrêté depuis pratiquement 2015 et dont on a compromis l’avenir pour des faits de cette nature qui n’ont aucune connotation pénale, parce que même l’intention ne devient punissable que si elle est réalisable et si elle est vraisemblable. Ce jeune ne peut même pas sortir de son quartier de Mbour, a fortiori aller attaquer des ambassades ou un pays ».
Par ailleurs, Me Assane Dioma Ndiaye de noter pour regretter : « Cette affaire révèle toute la monstruosité du système judiciaire sénégalais. Parfois la justice devient quelque chose qui est aux antipodes de son essence à savoir l’équilibre, la justesse et l’équité. Dans le cas présent, la justice est devenue un bourreau. On ne comprend pas cette extrême répression tendant à réduire à néant un humain qui en est à quatre jours de grève de la faim, après avoir mené tous les combats pour sa libération ». Aux dernières nouvelles , on nous renseigne que le jeune Kébé a arrêté sa grève suite à une bonne nouvelle l’informant que son procès aura lieu le 27 mars 2019 au tribunal de Dakar.
«MALGRE SES MULTIPLES CRISES, LA DEMOCRATIE SENEGALAISE EST TOUJOURS VIVANTE»
Historien de la vie politique et intellectuelle sénégalaise et professeur à l’Université Columbia (Etats-Unis), Mamadou Diouf est réputé pour son regard, sans complaisance, sur les sociétés contemporaines africaines.
Historien de la vie politique et intellectuelle sénégalaise et professeur à l’Université Columbia (Etats-Unis), Mamadou Diouf est réputé pour son regard, sans complaisance, sur les sociétés contemporaines africaines. Il livre, dans cet entretien, sa lecture du scrutin présidentiel du 24 février dernier et la nature de la démocratie sénégalaise. Coauteur avec Momar Coumba Diop du célèbre ouvrage « Le Sénégal sous Abdou Diouf », l’universitaire donne aussi quelques clés pour comprendre la méthode Macky : une parfaite expertise dans le contrôle de l’Etat, des ressources et réseaux clientélistes, une obsession infrastructurelle sans le langage magique d’un Abdoulaye Wade, un souci administratif sans administrer la politique…
Quelle analyse faite-vous de l’élection présidentielle du 24 février ?
Pour apprécier les dernières élections présidentielles sénégalaises, il faut distinguer les séquences suivantes : la préparation des élections, le déroulement de la campagne, l’administration des élections et les résultats. Dans la première séquence, le candidat-président a mis tous les atouts dans sa manche. Il avait, à sa disposition, l’appareil d’État et les ressources qui sont associées à l’exercice du pouvoir. Une position qui a, en particulier, contribué au recrutement de transhumants. L’élimination de deux de ses principaux rivaux qui étaient susceptibles de l’envoyer à un second tour de tous les dangers, Khalifa Ababacar Sall, l’ancien maire de Dakar en prison, et Karim Meïssa Wade, ancien ministre, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, en exil. Le parrainage qui a contribué à un filtrage des candidats et permis au président de choisir lui-même ses opposants. Autant de facteurs qui devaient concourir à une élection au premier tour du candidat Macky Sall. Dans la seconde séquence, le déroulement de la campagne, je pense que malgré des affrontements qui ont entraîné mort d’hommes, la campagne s’est déroulée dans de bonnes conditions. Le candidat Sall et ses alliés ont bien évidemment continué à bénéficier directement ou indirectement de leur contrôle des infrastructures administratives et financières de l’État. Les troisième et quatrième séquences, l’administration des élections et la proclamation des résultats, les querelles traditionnelles ont ressurgi. Elles sont relatives à l’engagement politique du ministre de l’Intérieur, chargé d’organiser les élections, aux listes électorales, à la proclamation des résultats…La conséquence de tous ces contentieux est la suivante : les résultats des élections sont toujours suspects aux yeux de l’opposition.
Quels sont les facteurs clés du triomphe de Macky Sall, dès le premier tour, malgré un fort taux de participation ?
On a tendance à croire qu’un fort taux de participation est nécessairement favorable aux candidats de l’opposition et défavorable au candidat de la coalition au pouvoir. Les votes obtenus par les trois candidats les mieux placés démentent une telle interprétation. Ousmane Sonko a certainement bénéficié du vote des jeunes en particulier ; le président Macky Sall a récolté les fruits d’une campagne électorale systématique qui met en valeur les infrastructures dont il continue de doter le pays, d’une distribution de ressources à une clientèle rurale et péri-urbaine mobilisée. Ce qui explique sa victoire au premier tour. Je pense aussi qu’en se plaçant second, Idrissa Seck semble avoir retrouvé une partie du terrain perdu au cours des dernières années. Les facteurs clés de la victoire du président Sall renvoient à un travail systématique, administratif, politique, économique, culturel et social pour réunir les conditions d’une victoire au premier tour. Après l’élimination de ses principaux adversaires, il a réussi à recruter certains de ses anciens rivaux, maintenu la cohésion de son parti et de sa coalition malgré les dissensions. Il est resté, comme en 2012, le candidat reconnaissable qui a un agenda qu’il déroule sans accroc. Un second tour de tous les dangers a certainement contribué au déroulement d’une campagne électorale solide et gagnante, malgré les reniements présidentiels.
Comment expliquez-vous le « phénomène » Ousmane Sonko arrivé troisième avec 15,67% des voix alors qu'il était totalement inconnu, il y a trois ans ?
Le « phénomène » Ousmane Sonko signale plusieurs situations : l’essoufflement de la classe politique, pouvoir et opposition confondus ; la mise à la question de la société civile dont les leaders et les slogans ne semblent plus attractifs et mobilisateurs ; la recherche d’un axe idéologique et politique qui contribue à recentrer une société qui se retourne sur elle même. Une société qui se soucie plus obstinément de sa refondation morale que de ses formules politiques et formalités démocratiques qui se réduisent à une rhétorique vaine. Le discours politique de Sonko fait écho au trouble qui secoue la société sénégalaise en procédant ainsi : il sort du périmètre de la culture politique traditionnelle et s’installe dans une zone hors des règles politiques et confrériques qui ont fortement configuré les espaces, public et politique sénégalais. Il opère en s’inscrivant dans une culture religieuse qui met l’accent sur la moralité et le bien commun. Il dénonce les travers des politiques et énonce des vérités fortement colorées par son engagement religieux. Il attire les jeunes précisément parce qu’il est hors-jeu.
Le pouvoir voit en cette élection la confirmation de « l’exception démocratique sénégalaise », alors que l’opposition y voit son essoufflement (contestation du processus et des résultats). Où se situe la vérité ?
C’est de bonne guerre. En termes de propagande, la référence à l’exception démocratique sénégalaise est toujours présente dans la fiche signalétique de la distinction sénégalaise. Elle est une ressource significative dans le marché des relations internationales. Elle n’est pas limitée aux opérations électorales ; elle renvoie plus centralement à une culture de l’engagement politique, du dialogue et de la confrontation régie par un « contrat social » qui est probablement la principale raison de la stabilité politique du Sénégal, la « success story » (D. Cruise O’Brien). Elle alimente, dans ses différentes formules et ses ajustements variés, la démocratie sénégalaise, ses avancées et reculs. Sur certaines questions comme l’administration des élections et la recherche d’un consensus pour sa conduite, il y a eu un recul. En atteste l’adoption et la mise en œuvre de la loi sur le parrainage. Par contre, je ne pense pas que la démocratie sénégalaise s’essouffle. Au contraire, malgré ses multiples crises, y compris durant le premier mandat de Macky Sall, la démocratie sénégalaise est une démocratie vivante. Ses turpitudes en sont des signes manifestes. Elle demande approfondissement et engagement soutenu. La démocratie est un projet inachevé. Dans le cas sénégalais, elle a besoin d’être décrochée des règles traditionnelles.
Comment interprétez-vous le refus de l'opposition d'accepter les résultats tout en se gardant d'introduire un recours devant le Conseil constitutionnel ?
C’est incompréhensible et inacceptable. S’engager dans un processus électoral, c’est accepter les règles du jeu et l’engagement de les respecter jusqu’au terme du processus avec une seule alternative : contester les résultats devant le Conseil constitutionnel ou les accepter devant l’opinion publique. Cela participe du renforcement de la culture démocratique.
Certains ont parlé de vote ethnique, régionaliste ou confrérique. Partagez-vous cette lecture ? Si oui, ce phénomène est-il nouveau dans l’histoire politique du Sénégal et quelles peuvent en être les conséquences ?
Je ne pense pas que l’on puisse caractériser le vote comme l’expression d’un vote ethnique, régionaliste ou confrérique. Je croyais que le modèle islamo-wolof était en phase d’essoufflement et de révision. Modèle colonial réinventé par Senghor dans son affrontement avec Lamine Guèye et ensuite avec Mamadou Dia, il n’est pas besoin d’être Wolof pour le déployer avec succès. Macky Sall en est une excellente illustration. Il revendique trois terroirs, Halpulaar, Sereer et Wolof. En bref, il est Sénégalais. Il coule avec une certaine aisance dans le moule du modèle postcolonial sénégalais. D’une part, les trois facteurs, ethnique, régionaliste et confrérique, participent de la production d’une modernité sénégalaise, dans des combinaisons qui sont instables et circonstanciels. D’autre part, il existe une géographie électorale qui indexe le Fouta comme plutôt conservateur et loyal au pouvoir en place alors que la Casamance est, au contraire, dissidente et encline à un vote d’opposition.
Vous avez été, avec Momar Coumba Diop, l’initiateur d’un projet de recherche pour documenter les trajectoires de l’État et de ses relations avec la société sénégalaise (« Le Sénégal sous Abdou Diouf », puis sous Wade). Comment qualifierez-vous le Sénégal sous Macky Sall ?
Il est vrai que Momar Coumba Diop et moi-même, ensemble ou séparément, avons tenté de comprendre les trajectoires de l’État, depuis la période coloniale, en suivant, à la trace, ses différentes figures, les ressources matérielles, symboliques (y compris religieuses) qu’il mobilise et déploie, les acteurs sociaux qu’il enrôle, attaque et débauche, pour imprimer sa puissance et sa munificence dans l’espace public. Senghor, c’était le jeu de l’enracinement et de l’ouverture associé à la rythmique d’une démocratie limitée ; Diouf, c’est l’organisation et la méthode accoudée à la règle administrative ; Wade, c’est la magie, le dérapage et l’éclectisme brouillon. Sall, je ne m’autorise pas pour le moment à le qualifier. Il a essayé, de manière délibérée ou feinte, de remettre en question le modèle islamo-wolof – les marabouts sont des citoyens ordinaires/la patrie avant le parti – avant de se replier dans « la modernisation des villes saintes ». Grâce à sa femme, il semble beaucoup plus en phase avec les réalités quotidiennes sénégalaises. La supplique de Boubacar Diop Promotion adressée au peuple sénégalais lors des élections de 1983, après le départ de Senghor, pour « un pagne au palais de la République »paraît réalisée. Sall partage avec Wade, l’obsession infrastructurelle sans le langage magique de ce dernier. Il a un souci administratif qui se traduit par l’importance prise par ses ministres de la Justice (Aminata Toure et Ismaïla Madior Fall) mais n’administre pas la politique comme Diouf. Je pense que son identité présidentielle va se préciser au cours de ce dernier mandat. Son principal souci lors du mandat qui s’achève était d’assurer sa réélection. Il a donc fait feu de tout bois. Son défi aujourd’hui, c’est les traces qu’il laissera à l’histoire.
Existe-t-il une méthode Macky et qu’est-ce qui la différencie de celles de ses prédécesseurs ?
Il s’inscrit dans le modèle islamo-wolof, en utilisant son histoire et son expérience politique et administrative. Ce qui le différencie de ses prédécesseurs est qu’il n’a pas un parti puissant à son entière disposition comme Diouf et Wade. Par contre, il affiche une parfaite expertise dans le contrôle de l’État, des ressources et réseaux clientélistes qui lui sont associés.
Où va le Sénégal à votre avis et quels sont les principaux défis qui se posent à Macky Sall pour ce deuxième mandat ?
Les principaux défis sont ceux liés à la situation de sous-développement du Sénégal : la jeunesse, l’emploi, la santé, l’éducation, le renforcement de la démocratie, locale en particulier, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. Ce qui nécessite beaucoup d’imagination, de créativité et de dialogue.
«MACKY SALL EST ATTENDU DANS LA GOUVERNANCE SOBRE ET VERTUEUSE»
Dans la perspective de la prestation de serment du président de la République réélu, Macky Sall, prévue le 2 avril prochain, le coordonnateur général du Forum civil, Birahim Seck, a décliné les attentes de son organisation
Selon le coordonnateur du Forum civil, Birahim Seck, « le président Sall est attendu, comme il l’a théorisé lui-même, dans la gouvernance sobre et vertueuse qui édicte le comportement et doit sous-tendre l’action des pouvoirs publics ». Une action qui, poursuit-il, « doit s’inscrire dans la redevabilité, la transparence et la reddition des comptes ». « Nous avons la perception qu’il y a, depuis longtemps, dans ce pays, des problèmes de gouvernance qui se posent et de la nécessité de l’améliorer », constate M. Seck. Toutefois, reconnaît-il, « des actes ont été posés à l’entame de son premier mandat et qui nous ont valus certaines avancées notables notamment la transposition du Code de transparence de l’Uemoa dans le droit positif sénégalais, l’adhésion à la norme Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), la création de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), la réactivation de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) pour traquer les biens supposés mal acquis et la mauvaise gouvernance hérité du régime libéral précédent ». Mais, poursuit-il, « nous avons eu comme l’impression que l’on s’est arrêté en cours de route et qu’il n’y a pas eu de suite ».
A l’image de l’Ofnac « qui n’a pas produit tout ce qu’on attendait de lui » et de la Cour des comptes « qui n’a pas traité certains cas spécifiques alors qu’il y avait 25 individus qui étaient dans le répertoire du procureur de la République, en plus de la gestion de certaines affaires judiciaires à la lisière de la politique, qui ont donné un sentiment d’insatisfaction par rapport à l’administration de la justice sur ces affaires ». Autant de points qui montrent que l’« on a raté une bonne occasion de consolider l’Etat de Droit et la bonne gouvernance ». Le Forum civil, dont la mission est la lutte contre la corruption sous toutes ses formes, la bonne gouvernance et la redevabilité dans la gestion des affaires publiques, attend des réformes profondes de la part du président Macky Sall. Aussi, ce mandat à venir est jugé « essentiel » « pour revenir aux fondamentaux de ce qui a été produit et proposé comme gouvernance pour une meilleure transparence dans la gestion des affaires publiques », soutient M. Seck. Sous ce rapport, l’organisation citoyenne invite le président de la République, dans l’exercice de son deuxième mandat, à « renouer avec son discours du 3 avril 2012, en matière de bonne gouvernance et de rationalisation des ressources publiques mais, à rétablir le contrat de confiance basé sur la bonne gouvernance annoncée dans son discours du 31 décembre de la même année ».
Lutter contre les Flux financiers illicites
Birahim Seck a aussi plaidé pour la mise en place d'une véritable politique de lutte contre les Flux financiers illicites (Ffi) volontairement entretenus par des acteurs véreux dans un but d'assurer une bonne mobilisation des ressources intérieures en accordant une attention particulière aux ressources financières injectées dans le monde rural, dans le système de distribution des semences et intrants agricoles en vigueur ». C'est la raison pour laquelle le Forum civil a réitéré sa demande récurrente pour une « publication de la liste des gros bénéficiaires de semences et d'intrants agricoles appelés gros producteurs ». Entre autres attentes, figurent en bonne place, « la libération des corps de contrôle, la publicité des rapports, l’information des citoyens et l’action de la justice pour une meilleure redevabilité, des réformes politiques et institutionnelles avérées par la mise en place et la mise en œuvre d’un cadre de régulation politique ». Il s’agit notamment de la « loi sur le financement des partis politiques, la loi sur l’accès à l’information et la loi sur les conflits d’intérêt, des normes de la parole publique pour ne pas mettre en danger la République et la nation ».
«LE SENEGAL EST UN POLE D’INTERET DE TOUTE L’AFRIQUE DE L’OUEST»
Selon l’avocat franco sénégalais, Robert BOURGI, le débat ne devrait même pas se poser car «Macky Sall est un homme de parole et il a devant lui de grands défis beaucoup plus urgents durant ce nouveau quinquennat»
Robert Bourgi n’est pas de ceux qui estiment que le président Macky Sall pense déjà à un troisième mandat. Selon l’avocat franco sénégalais, le débat ne devrait même pas se poser car «Macky Sall est un homme de parole et il a devant lui de grands défis beaucoup plus urgents durant ce nouveau quinquennat»
« Idrissa Seck a livré son dernier combat. Il fait désormais partie des vétérans du milieu politique », affirme Robert Bourgi. Selon lui, le nouveau paysage politique au Sénégal laisse entrevoir de nouveaux talents à l’horizon 2024. Il pense notamment à Ousmane Sonko dont il prédit un bel avenir politique s’il reste constant dans sa ligne de conduite. A en croire M. Bourgi, l’image du Sénégal est éclatante dans le monde. « En tant qu’acteur et témoin de la françAfrique il est incontestable que le Sénégal est une grande école de démocratie pour le monde. Le côté obscur de la FrançAfrique où l’on bourrait les urnes est maintenant révolu. La présence des observateurs accentue le contrôle des scrutins notamment avec la société civile, l’Union européenne, la Cedeao, l’Union africaine, les Nations-Unies, etc.».
Toutefois, Robert Bourgi déplore le comportement des candidats perdants qui n’ont pas « eu l’élégance et la grandeur de féliciter le vainqueur des élections ; sachant qu’il a nettement gagné le scrutin, sans bavures ». Plus qu’un manque de fair-play, l’homme d’affaires estime que c’est une atteinte à l’esprit démocratique au Sénégal. « Je souhaite vraiment que tous les candidats démocratiquement battus félicitent Macky Sall et qu’ils acceptent sa main tendue pour un dialogue franc et direct, dans l’intérêt du pays». Proche ami de la famille d’Abdoulaye Wade, Robert Bourgi regrette, par ailleurs, que le libéral prédécesseur de Macky Sall se soit lancé dans la conquête d’un troisième mandat qui a accéléré sa chute. «Vu son parcours politique et son âge, il serait resté le sage à consulter en toute circonstance dans des affaires politicosociales en Afrique et dans le monde. C’est pourquoi d’ailleurs j’apprécie le geste du président Macky Sall pour l’invitation au dialogue national lancé à l’adresse des forces politiques du pays et notamment de ses prédécesseurs les présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade». Selon M. Bourgi, Macky Sall inspire la confiance par son sérieux et sa volonté de tirer le Sénégal vers l’émergence. « En sept ans, il a réussi à faire du Sénégal le pôle d’intérêt de toute l’Afrique de l’ouest»
«Karim Wade : je ne donnerai rien au gouvernement de Macky Sall !»
Fort de ses liens d’amitié avec la famille Wade, Robert Bourgi est l’une des rares personnes à avoir offert sa médiation dans l’affaire Karim Wade. « Je ne serai pas surpris de voir le président Macky Sall aller dans le sens de l’apaisement », a-t-il déclaré. L’homme d’affaires franco-sénégalais témoigne avoir été sollicité par le président Macky Sall, dès après son élection en 2012, pour parler à Karim Wade. « On dit qu’il a détourné beaucoup d’argent. Je souhaite qu’il restitue au pays une grande partie de ce qu’il aurait dérobé en attendant l’ouverture d’une enquête ».
Très enthousiaste dans cette mission pour la bonne cause, Robert Bourgi s’est exécuté sans attendre, espérant, hélas, pouvoir jouer un rôle déterminant dans la relation entre Macky Sall et Karim Wade. « Karim est venu me voir et je lui ai transmis tel quel le message du président Macky Sall. Il était courroucé après m’avoir attentivement écouté. C’est la première fois que je le voyais dans cet état. Karim s’est aussitôt levé et m’a dit : ‘’tonton, zéro plus zéro égal zéro ! Je n’ai pas un sou, je n’ai pas détourné un sou et je ne donnerai rien au gouvernement de Macky Sall’’. Et là, je lui ai fait comprendre que le pouvoir a changé de main. Et l’avocat de lui rétorquer : « le glaive n’est plus dans les mains de ton père et dans les tiennes. N’essaye pas de livrer un combat que je sais perdu d’avance ». Karim Wade lui aurait répondu n’avoir rien à se reprocher et pour la première fois, ditil, le fils de Wade lui a parlé dans des termes aussi véhéments et violents. Informé par son émissaire conciliateur, Macky Sall a pris acte et ordonné la poursuite de la traque des biens mal acquis. Robert Bourgi nous a confié également n’avoir plus revu Karim Wade depuis cette entrevue à Paris en 2012. L’homme d’affaires dit nourrir une grande affection et respect pour Macky Sall et Karim Wade. Toutefois, il souhaite vivement que les choses puissent s’arranger au mieux des intérêts de chaque partie. « Le combat politique est une chose et les relations personnelles en sont une autre », a-t-il affirmé. Selon Robert Bourgi, les propos du président Macky Sall, selon lesquels « le Sénégal est un Sénégal pour tous et un Sénégal de tous », en disent long sur sa grandeur d’homme d’État et sa volonté de rassembler.
ME OUSMANE SEYE PROPOSE UNE PROROGATION DU MANDAT DES DEPUTES
Le coordonnateur de la Coalition Pour l’Emergence, Me Ousmane Sèye, était en conférence de presse hier à Dakar. Il a proposé la prorogation du mandat des députés « pour accompagner » la politique du président de la République, Macky Sall.
« La Coalition pour l’émergence (Cpe) propose la prolongation du mandat des députés de 2022 à 2024 pour accompagner le Président de la République dans sa politique de réformes importante et faire coïncider la présidentielle de 2024 avec les législatives », a déclaré Me Ousmane Sèye, lors d’une conférence de presse. La présente législature prend fin en 2022. Cette proposition intervient dans un contexte de demande de dissolution de l'Assemblée Nationale et de couplage des élections législatives et locales par des acteurs politiques. En raison de la modification de la durée du mandat présidentiel qui passe de 7 à 5 ans, il y a un décalage de 2 ans entre les deux élections, a-t-il souligné.
Selon Me Seye, le Président de la République qui vient d'être réélu a un ambitieux programme avec des projets qui nécessitent le soutien d'une Assemblée Nationale épousant sa vision avec une majorité confortable comme l'actuelle « qui a su déjouer beaucoup de manœuvres tendant au blocage de son fonctionnement malgré sa courte durée » a-t-il expliqué. Sur le débat d'un éventuel troisième mandat du Président Macky Sall, l'avocat s'est voulu catégorique : « ce débat est malsain ; il est provoqué à des fins de spéculation politicienne aux fins d'intoxication et de pollution de l'atmosphère politique », a-t-il soutenu. Il rappelle que le Président Sall a voulu mettre définitivement un terme aux polémiques sur la durée du mandat et de son renouvellement en proposant la modification de la constitution par voix référendaire. « L'article 27 de la constitution du 05 avril 2016 est assez clair : nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs, donc le débat est clos », a répété Me Sèye.
La Coalition pour l’Émergence s'est félicitée de la bonne organisation du scrutin du 24 février par le ministre de l'Intérieur. Me Seye a reconnu qu'il y a eu un vote « affectif » dans le Nord et le Sud du pays. Il a dit souhaiter que cela ne divise pas le pays. « Cette exception sénégalaise peut se comprendre tant qu'elle ne mette en cause l'unité du pays et ne favorise pas le séparatisme », a-t-il ajouté.