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14 août 2025
LES MOTIVATIONS DE L'ITALO-SÉNÉGALAIS PRENEUR D'OTAGES À MILAN
Ousseynou Sy ne regrette rien et referait cent fois son geste si on lui en donnait l'occasion - C'est d'après le Corriere della Sera ce qu'aurait déclaré le chauffeur de bus aux policiers
Toujours beaucoup de questions en Italie deux jours après la prise d'otages d'une cinquantaine d'enfants par leur chauffeur de bus. En particulier sur le degré de préparation et les motivations de cet Italo-Sénégalais de 47 ans, qui a incendié le bus alors que la police venait d'évacuer in extremis ses occupants. La presse italienne a toutefois obtenu des informations de source policière.
Ousseynou Sy ne regrette rien et referait cent fois son geste si on lui en donnait l'occasion. C'est d'après le Corriere della Sera ce qu'aurait déclaré le chauffeur de bus aux policiers. Mais il affirme n'avoir voulu faire de mal à personne, son objectif :« aller sur la piste de l’aéroport avec les enfants que j’aurais utilisés comme un bouclier, et de là partir en avion pour l’Afrique de manière éclatante », confie-t-il aux enquêteurs selon Corriere della Sera.
C'est d'ailleurs pour envoyer un signal aux Africains que ce Sénégalais naturalisé Italien il y a dix-huit ans a séquestré les 51 passagers de son bus. Toujours selon le quotidien, pour Ousseynou Sy, les Africains doivent rester en Afrique. Il aurait également dénoncé la colonisation à l'origine de l'émigration actuelle. Et il explique son passage à l'acte par la saisie mardi par les autorités italiennes du navire Mare Ionio transportant des migrants.
Mais selon le journal Messagero, Ousseynou Sy aurait fait preuve dès lundi d'un comportement suspect, apparaissant nerveux et tentant de modifier le parcours de son bus avant d'être rappelé à l'ordre par un enseignant. Alors acte prémédité ou coup de folie ? L'avocat d'Ousseynou Sy a demandé une expertise psychiatrique de son client.
PAR PAPA MEISSA DIENG
POUR UN PARTI ÉCOLOGISTE FORT AU SÉNÉGAL
Nous devons sortir de la civilisation thermo-industrielle, et faire prendre conscience que l’écologie sera la pensée dominante au XXIe siècle
Personne ne peut nier que tous les indicateurs, bien argumentés par l’écologie scientifique, sont au rouge. Ces crises écologiques (déplétion pétrolière, réchauffement climatique, désertification des sols…) s’ajoutent à la contrainte financière qui a déjà fait ses effets.
La descente énergétique va impacter tout notre tissu productif d’une façon plus violente encore qu’en 1929.
Un parti politique doit dire la réalité et montrer que nous ne pouvons affronter l’avenir sans un effort collectif important. Car si nous refusons la pédagogie de la catastrophe, ce sera la catastrophe qui servira de pédagogie…, si on peut encore parler de pédagogie quand il y a approfondissement d’une crise généralisée.
S’engager dans un parti écologiste devient ainsi un choix plus que raisonné, nécessaire.
Comme parti écologiste au Sénégal, la Convergence des Ecologistes du Sénégal (CES), se veut d’exister pour affronter ces menaces.
Pourquoi sommes-nous mobilisés pour faire vivre cette ambition en tant que troisième famille idéologique au Sénégal ?
Tout simplement parce que l’écologie politique, est un dépassement du libéralisme et du marxisme..., et ne cherche pas à reproduire l’idée d’avant-garde (du prolétariat) ?
Historiquement, la doctrine marxiste s’est basée sur l’idée de classe (les travailleurs) contre classe (les capitalistes) liée à la prise du pouvoir d’Etat (la révolution).
Le manifeste du Parti communiste (1848) a été un moment important de la lutte politique du temps de la révolution industrielle : union des travailleurs contre propriétaires du capital.
Le mouvement écologiste se trouve aux antipodes. Parce que d’abord tout le monde est écologiste, qu’il le sache ou non. Nous sommes tous concernés par le niveau insupportable d’exploitation de la planète qui ne peut que renforcer l’exploitation inadmissible de l’homme par l’homme.
Il n’y a pas d’affrontements de groupes humains ; seulement une nécessaire prise de conscience par tous de l’urgence écologique. Le comportemental individuel de sobriété est indissociable de l’action associative environnementaliste comme des décisions politiques. Il n’y a pas d’avant-garde, chacun est partie prenante de la prise de conscience.
Depuis les années 1970, l’écologie politique forme progressivement une idéologie qui va se substituer à la vulgate marxiste. Aujourd’hui le facteur «terre» est devenu plus important que le travail et le capital car sans ressources naturelles, ni travail, ni capital !
Nous vivons le nouvel anthropocène, l’exploitation de la planète par l’espèce humaine.
La Convergence des Ecologistes du Sénégal prend part à la lutte pour l’alternative au modèle dominant. Nous devons sortir de la civilisation thermo-industrielle, et faire prendre conscience que l’écologie sera la pensée dominante au XXIe siècle…
Il y a près de quarante-cinq ans qu’apparaissait René Dumont lors de la campagne présidentielle française de 1974 marquantl'entrée en politique de l'écologie. Le score obtenu par le bouillant militant de l'écologie, soutenu par le petit groupe des Amis de la Terre- 1,34 % des suffrages exprimés- n'était pas déshonorant pour un mouvement politique qui, à l'époque, ne disposait ni d'une notoriété assurée, ni du moindre appareil politique.
Dans cet espace de temps, rassemblés au sein deux partispolitiques, (le Rassemblement des écologistes du Sénégal, R.E.S- et la Fédération des Ecologistes du Sénégal, FEDES-), les Verts du Sénégal furent présents, une fois à l’Assemblée Nationale et en 2012 dans le gouvernement (un Ministre de l’Environnement) ; en partageant le pouvoir avec le Parti socialiste (PS).
Cependant la cause écologiste est toujours en hibernation dans notre pays, le Sénégal. Pour cause, la poussée rassurante de la prise de conscience des agressions contre la nature ne s'est pastraduite par une prise en compte des demandes écologistes parles politiques publiques et d’aménagement du territoire.
A quoi servent donc les écologistes en politique au Sénégal ?
Bien des militants de l'écologie restent dubitatifs. Certains nous reprochent même une «orientation organisée et canalisée» par une majorité socialo-libérale se suffisant d’approches sectorielles et ponctuelles des problèmes et enjeux environnementaux.
Pour tenter d’expliquer cette inertie, il nous faut en premier lieu revenir sur le poids électoral de l'écologie au Sénégal. A l'évidence l'élection présidentielle n'est pas un bon terrain de lutte électorale pour les écologistes. Sans doute, par l’absence répétée de candidatures écologistes faute de moyens.
En second lieu, et pour être raisonnable, l’absence d’accord programmatique lors des ententes électorales (surtout avec le parti socialiste) au terme duquel un certain nombre de mesures environnementales seront adoptées lorsque les partis coalisés seront au pouvoir, a constitué une de nos grandes faiblesses.
Cependant, notre meilleur terrain électoral a correspondu au vieux slogan «penser globalement, agir localement» : celui du local. Les élections locales ont en effet confirmé les bonnes performances des candidats écologistes à ce niveau.
L’écologie politique peut-elle alors contribuer à préparer l'avenir au Sénégal ?
On comprend qu'aujourd'hui bien des militants n'aient guère envie d'attendre que l'écologie politique assure réellement la prise en compte des enjeux environnementaux.
Pour ceux-là l'écologie politique n'a pas réalisé ses promesses, ne parvient pas à devenir une force politique majeure au Sénégal.
Il est vrai que notre parole est devenue inaudible, du fait qu’au Sénégal, nos formations partisanes ont connu trois «éclatements», situation qui a fait primer la logique de l’organisation à celle des idées.
Confondue avec le parti, la recherche d’organisation institutionnelle permanente est devenue une fin. Cette situation a conduit les partis traditionnels à toujours nous recevoir avec une certaine condescendance.
Voilà pourquoi, nous réclamons notre statut de troisième famille incontournable dans le landerneau politique sénégalais et travaillons à constituer une force politique suffisamment forte pour se passer de ce carcan que constitue un accord électoral avec les partis traditionnels et faire office d’aiguillon pour montrer qu’il y a autre chose de plus en phase avec les réalités contemporaines qu’une politique écolo-sociale-démocrate…
Notre souci principal est de chercher la décentralisation des activités et non porter principalement sur la décision d’Etat. Concrètement, nous voulons soutenir la création de communautés de résilience, celles qui cherchent localement l’autonomie alimentaire et énergétique pour assurer la transition d’une civilisation thermo-industrielle à une autre, plus conviviale, plus en phase avec les possibilités de la planète.
Papa Meissa Dieng est Secrétaire National de la Convergence des Ecologistes du Sénégal
PAR ALIOUNE FALL
J’AI REGARDÉ LA SÉRIE « MAÎTRESSE D’UN HOMME MARIÉ »
La première raison tient de l’intérêt sociologique du thème - C’est une réalité bien sénégalaise - Beaucoup d’hommes mariés ont des liaisons sécrètes avec des femmes
e-media.sn |
Alioune Fall |
Publication 22/03/2019
Il n’y a pas meilleure manière de faire la promotion d’un produit médias que d’en parler à tout va et en tous lieux. En bien ou en mal, il suffit d’en parler pour susciter la curiosité chez les personnes carrément déconnectées de ce monde des films. Elles décideront d’aller voir ce qu’on y raconte. Et en cela, Marodi peut dire merci à l’ONG JAMRA.
De mon côté, j’ai regardé la série « Maitresse d’un homme marié ». Je n’ai pas attendu le lever de bouclier d’une quelconque organisation. A l’annonce, j’étais plus attiré par la redondance du titre : MAITRESSE d’un HOMME MARIE. Je me suis dit « tiens ! je suis déjà rassuré qu’elle ne soit pas maitresse d’une femme mariée ou alors maitresse d’un célibataire endurci ». Même si, d’un autre côté, je pense avoir compris le souci qui a guidé le choix de l’intitulé. Bref, tout cela est encore périphérique.
J’ai regardé parce que je me suis intéressé aux thèmes développés dans ce film. J’ai tout de suite conclu que c’est la meilleure production de Marodi depuis Pod et Marichou et Nafi. Je comprends alors la polémique qu’elle suscite pour au moins deux raisons :
La première raison tient de l’intérêt sociologique du thème. C’est une réalité bien sénégalaise. Beaucoup d’hommes mariés ont des liaisons sécrètes avec des femmes. C’est bien ou c’est mauvais, on peut l’expliquer.
Majnoun est marié à Leyla et opte pour la polygamie. C’est dire que Majnoun se laisse la possibilité de convoler en secondes noces s’il retombe amoureux. Mais Majnoun et Leila ont été amoureux pendant cinq ans avant de décider de franchir le pas. Une fois marié, Majnoun rencontre Zarai et en tombe amoureux, s’ils sortent ensemble, Zarai devient de facto la maitresse de Majnoun. Pour combien de temps ? Les deux tourtereaux sont libres de gérer à eux seuls leur agenda. Deux mois, deux ans ou deux décennies ? Même pour deux heures Zarai est la maitresse de Majnoun.
Pour ceux qui pensent que l’activité sexuelle est un élément déterminant pour définir le terme « maitresse ». Sachez que vous et moi n’étions pas là quand Majnoun et Zarai étaient seuls dans une pièce. Nous n’avons aucune idée sur ce qu’ils ont fait ensemble. S’ils se sont caressés ou embrassés, Dieu seul sait. Pas plus que nous ne savons ce que Majnoun a fait du corps de Leila durant les cinq années de relations pré matrimoniales. S’il en a fait un champ de plaisir, cela ne devrait pas être choquant qu’il en fasse de même avec Zarai.
Conclusion : Tous les polygames ont eu une maitresse pendant un temps, minutes, heures, jours, mois, années. Par ailleurs, on peut toujours discuter sur le contenu du mot FIDELITE si on veut la tropicaliser. Et si on veut que le mot soit universalisé, pensez à toutes ces personnes qui ont plus d’une femme. Ne fixez aucune limite à votre imagination, pensez à tous ces gens et traitez les d’infidèles.
La deuxième raison convoque une histoire de mœurs et de valeurs. J’ai une fois dit, après avoir suivi une scène de Pod et Marichou où Pod et Eva sont partis à Saly pour y passer la nuit, que je ne suis pas du tout choqué par cela. Faites comme moi. C’est simple. Il suffit de se poser les questions suivantes : Y a-t-il des jeunes qui partent à Saly pour y passer la nuit avec leurs copines et, à l’occasion, faire LA TOTALE ? Y a-t-il des hommes mariés qui ont été en voyage avec leurs copines ou maitresses –le terme importe peu- et qui ne se fixent aucune limite dans leur intimité ? Ces faits, sont t-ils courants ? A toutes ces questions, je répondrai OUI. Alors si vous voulez que les films traduisent au mieux nos réalités, c’est fait.
Maintenant, il faut reconnaitre à chacun le droit de choisir ses centres d’intérêts. Il fut un moment ou les télécommandes étaient un luxe, où on prenait la peine de se lever marcher quelques mètres pour changer de chaine. Il fut un moment où c’était encore plus compliqué parce qu’on avait d’autres choix que d’éteindre la télé car il n’y avait qu’une seule chaine. Aujourd’hui, qu’on peut être affalé sur son canapé et zapper comme on veut. Mais zappez et laisser les autres « vandales » se divertir. Pour les enfants, Youtube est là et ils iront s’y donner à cœur joie.
Qu’on ne se trompe surtout pas de Sénégal. Le Sénégal de nos jours, c’est le Sénégal de tous les possibles. C’est surtout le Sénégal, où les gens ne disent pas ce qu’ils font et ne font pas toujours ce qu’ils disent. Dieu seul nous montre la voie et nous voit. C’est pourquoi quand Il lève le voile, on aperçoit des moralisateurs s’empiffrer de scandale jusqu’à suffocation. On n’aura que nos yeux pour s’étonner parce qu’on finit par voir ô combien le monde peut être hypocrite.
FIN DE L'ENQUÊTE DE ROBERT MUELLER
DERNIÈRE MINUTE - Le procureur spécial Robert Mueller a remis ce vendredi au procureur général William Barr son rapport sur l'ingérence de la Russie dans les élections et sur la possible collusion avec la campagne présidentielle de Donald Trump
Le procureur spécial Robert Mueller a remis vendredi son rapport d’enquête très attendu sur les soupçons de collusion entre Moscou et l’équipe de campagne de Donald Trump en 2016, un document dont le secrétaire américain à la Justice pourrait dès ce week-end en révéler la substance.
Dans un courrier adressé aux parlementaires, Bill Barr, le procureur général des États-Unis, a indiqué espérer livrer « dès ce week-end » aux membres des commissions judiciaires du Congrès les « principales conclusions » de ce dossier d’investigation.
Au terme de près de deux ans d’une enquête tentaculaire qui a fait tomber plusieurs proches du président américain et qui a fortement éprouvé les nerfs du locataire de la Maison-Blanche, le procureur Mueller ne recommande pas de nouvelles inculpations, ont assuré vendredi soir plusieurs médias américains.
La Maison-Blanche a de son côté indiqué ne pas « avoir reçu le rapport du procureur spécial », un ancien chef du FBI qui a conservé une discrétion absolue ces 20 derniers mois. Elle n’a pas non plus « été informée de son contenu », a indiqué sa porte-parole.
« Les prochaines étapes sont du ressort du secrétaire à la Justice [Bill] Barr et nous avons hâte que le processus suive son cours », a ajouté la porte-parole de l’exécutif américain, Sarah Sanders.
- Pas de primeur pour Trump, exigent les Démocrates -
Les chefs démocrates du Congrès ont exigé la publication du rapport Mueller, sans que M. Trump en ait la primeur.
« Il est impératif que M. Barr rende public le rapport complet et fournisse les documents qui le soutiennent ainsi que ses conclusions au Congrès », ont déclaré dans un communiqué la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et le chef de file de la minorité au Sénat, Chuck Schumer.
M. Barr « ne doit pas donner au président Trump, ses avocats ou son équipe tout “aperçu insidieux” des conclusions ou des preuves du procureur spécial Mueller », ont-ils réclamé, et la Maison-Blanche « ne doit pas être autorisée à interférer » dans les décisions portant sur ce qui sera rendu public, ont-ils ajouté.`
- Entrave à la justice ? -
Même si Robert Mueller n’apporte pas de preuves d’entente entre Moscou et l’équipe de campagne de Donald Trump, les observateurs pensent qu’il pourrait accuser le milliardaire républicain d’avoir tenté d’entraver l’enquête, en raison des pressions verbales qu’il a exercées sur l’ancien secrétaire à la Justice Jeff Sessions et son adjoint Rod Rosenstein ou encore en limogeant le chef du FBI James Comey en mai 2017.
M. Trump lui-même a semblé vendredi, dans un entretien sur la chaîne Fox News, s’attendre à être accusé d’entrave à la justice.
Le président ne cesse de répéter qu’il n’y a pas eu « collusion » et dénonce depuis deux ans une chasse aux sorcières.
Ancien patron du FBI sous les présidents George W. Bush (républicain) et Barack Obama (démocrate), Robert Mueller a été nommé en mai 2017 comme « procureur spécial » par le département de la Justice afin de garantir l’indépendance des investigations sur ce dossier ultrasensible.
UN APPEL AU SURSAUT
«Panser l’Afrique qui vient !», c’est régler le problème du chômage, redorer le blason des nos universités, malheureusement devenues «des garderies d’adultes» où règnent "la promiscuité, la précarité, le prosélytisme religieux" - NOTE DE LECTURE
A travers « Panser l’Afrique qui vient », l’auteur Hamidou Anne propose une « froide réflexion » qui ne prétend visiblement pas à l’exhaustivité, mais ne fait de pari que celui de l’honnêteté.
En moins de 100 pages, l’essayiste, par ailleurs doctorant en sciences politiques à l’Université Gaston Berger (Saint Louis, Sénégal), se force à déconstruire le discours ambiant sur le devenir du continent africain.
Dans ce court texte aux allures de manifeste, Anne dissèque les problèmes de l’heure qui minent la jeunesse africaine, en mal de repères, pour apporter sa touche à la réflexion sur l’édification d’un avenir continental.
Face aux mirages de l’émigration clandestine et du chômage chronique, face au risque de verser dans le fondamentalisme religieux, la jeunesse africaine est plus que jamais désorientée, laissée hors des sphères de prise de décision. Elle n’a pas encore d’emprise sur le cours des choses.
Et pourtant un nécessaire travail de sursaut l’attend, lequel doit innerver le terrain économique et surtout politique. Pour cela, selon l’essayiste, il y a un préalable du point de vue conceptuel.
«Le refrain qui fait impérativement de la jeunesse un potentiel est faux (…) elle n’est pas en soi un potentiel ni non plus un handicap, elle est surtout ce qu’elle voudra faire de son corps et ce que l’Afrique voudra en faire dans son principe d’émancipation», souligne Anne, dès le premier chapitre.
Le sursaut de la jeunesse, avant toute action transformatrice, sera d’abord intérieur, une réflexion critique sur les lieux communs et les prêt-à-penser qui ont désormais imposé dans le débat public un discours lénifiant sur l’Afrique qui naguère paria, est subitement devenue le continent du futur.
Ces discours sur le fort potentiel de la jeunesse et sur l’Afrique comme continent de l’avenir, doit passer selon Anne par le filtre de la lucidité qui doit nous amener à « photographier le continent tel qu’il est » et «appréhender notre réalité sans mépris ni fantasme».
Dans la réflexion que propose Anne, un paradoxe est mis en exergue, le portrait «exagéré» d’un continent, porteur de l’avenir du monde dépare avec le spectacle actuel des milliers de morts dans les flots de la méditerranée et le discours de haine porté par des jeunes happés par l’hydre du fondamentalisme religieux.
«Panser l’Afrique qui vient !», c’est régler le problème du chômage, redorer le blason des nos universités, malheureusement devenues «des garderies d’adultes» où règnent «la promiscuité, la précarité et le désespoir, le prosélytisme religieux et la violence politique».
Contre la « caste des smarts » ?
Le style du jeune auteur, un peu dogmatique par-ci et un peu acerbe par là, ne sera sans doute pas épargné par la critique et pourrait certainement en rebuter plus d’un. Mais l’auteur a pris le soin à la page 13 de son ouvrage de clarifier cette option en revendiquant volontairement une absence de «neutralité et d’équilibre».
«Je ne prétends pas être neutre (…) c’est un récit partisan, excessif, virulent mais assumé», se défend-il. Ainsi dans sa volonté de déconstruire, l’auteur s’attaque aussi aux « smarts », terme utilisé dans le livre pour désigner cette jeunesse à l’avant-garde de entrepreneuriat numérique.
A l’époque des concepts galvaudés comme « émergence économique », Anne est d’avis que l’entrepreneuriat digitale indûment érigé en une panacée, est plutôt l’affaire d’une « frange privilégiée » de la jeunesse.
«La misère sévit dans nos pays, et elle ne saurait être masquée par des récits hors sol sur l’émergence, la croissance, le numérique, entrepreneuriat …ou le mobile banking», écrit l’auteur.
Un fil rouge traverse en effet la réflexion de l’auteur qu’on peut résumer ainsi : le discours optimiste sur le futur de l’Afrique demeure on ne peut plus contradictoire au regard du spectacle des morts sur le chemin de l’émigration clandestine, la persistance du chômage, la faim…
Investir le champ politique
L’ouvrage de Hamidou Anne, est essentiellement une critique des «poncifs » de notre époque en même temps qu’un regard désabusé sur l’avenir du continent. Toutefois, l’auteur trouve dans la politique, un moyen pour la jeunesse africaine son sort actuel.
A l’instar de l’historien français Pierre Rosanvallon qui appelait à ne pas laisser le champ politique aux seuls « entrepreneurs politiques », Hamidou Anne est convaincu que la route du futur passe par un engagement en politique.
L’auteur qui trouve dans la politique un exutoire aux convulsions qui minent la jeunesse, propose toutefois une nouvelle forme de participation. Autrement dit, il ne s’agit de se diluer dans le moule actuel mais divorcer d’avec les pratiques imposées dans le milieu politique par des «hommes méprisables».
Dès lors la nouvelle donne que devrait introduire la jeunesse, sera de «dépasser l’activisme et de militer pour des valeurs de justice et d’égalité pour préserver l’intérêt général et tisser un avenir en commun».
Cette nécessité d’épouser la politique est érigée en devoir par l’auteur, un brin dogmatique. Ainsi Anne assimile l’apolitisme à de la lâcheté. La politique est un «horizon émancipateur» pour la jeunesse qui constitue d’ailleurs, la frange démographique la plus importante du continent.
Cet engagement auquel appelle Anne va au-delà d’un militantisme primaire et ne se limite pas à l’adhésion à un parti politique, un acte louable soit dit en passant. Pour Anne, l’heure semble grave et pour la jeunesse africaine, c’est le temps de la prise en charge de son destin. Car il est « urgent pour la jeunesse de purger l’Afrique de son passé, source de son malheur et de son faux départ ».
«Panser l’Afrique qui vient !» a été publié en janvier 2019 aux éditions Présence Africaine.
AUDIO
"LA MONNAIE UNIQUE POURRAIT ÊTRE PIRE QUE LE FCFA"
Comme alternative au FCFA, l’économiste Ndongo Samba Sylla propose un "système de monnaies nationales solidaires"
La question de la croissance est au cœur du débat puisque les opposants à la monnaie commune l'accusent d'empêcher le développement des pays africains.
Sur ce point, la croissance dans les pays de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) pourrait être trompeuse.
Globalement supérieure à celle du reste du continent, elle dissimule la faible progression sur le long terme de la richesse par habitant. C'est ce que souligne l'économiste sénégalais Ndongo Samba Sylla.
Celui-ci ne plaide toutefois pas pour remplacer le franc CFA par une monnaie commune de la Cédéao. Une solution qu'il estime encore "pire".
PAR DETHIE FAYE
LES LEÇONS D’UN SCRUTIN
La consolidation de la démocratie ne peut pas faire l’économie d’une concertation permanente sur les règles qui organisent les compétitions électorales
Le Conseil Constitutionnel, suite à l’élection présidentielle du 24 février 2019, a déclaré le candidat Macky Sall élu au premier tour.
L’image la plus marquante, après cette décision qui avait suscité toutes les inquiétudes quant aux troubles et violences qui pouvaient en découler, a été sans aucun doute la posture de responsabilité devant l’histoire adoptée par les candidats de l’opposition qui est la base de la sérénité et de la stabilité que nous vivons aujourd’hui.
On peut penser que le président a fait une haute appréciation de cette position de ses adversaires, à la lecture du message qu’il a livré pour remercier les sénégalais de leur participation massive au scrutin et son engagement à procéder à une analyse fine de la signification des votes des citoyens.
C’est dans cet esprit qu’il a certainement lancé une invite à toutes les forces patriotiques pour un dialogue au tour de questions d’intérêt national.
Mon analyse de la situation, ayant pris part à toutes les concertations sur le processus électoral sans interruption depuis quelques années, me renforce dans la conviction que la consolidation de la démocratie ne peut pas faire l’économie d’une concertation permanente sur les règles qui organisent les compétitions électorales.
Une équation qui reste néanmoins à résoudre est l’approche que la classe politique doit adopter pour que la question du processus électoral intéresse l’opinion au point de la mobiliser chaque fois que des acquis de la démocratie risquent d’être remis en cause.
Le président de la République est attendu sur les termes de références lors de son adresse à la nation, mais les acteurs politiques se doivent, bien avant son discours, de l’interpeller sur sa disponibilité à aller dans le sens des propositions qui sont faites pour mesurer la portée accordée à ces concertations.
Cette interpellation s’impose parce qu’après avoir procédé à une analyse approfondie du processus électoral et du scrutin du 24 février 2019, on constate avec amertume et regret, que malgré les deux alternances que le Sénégal a connues, les ruptures attendues pour approfondir la démocratie et consolider l’Etat de droit peinent à prendre corps.
On ne peut pas continuer à faire les mêmes constats après chaque élection et refuser de remettre les choses à l’endroit pour redonner à notre pays son statut de vitrine de la démocratie.
Si les résultats de l’élection présidentielle ont été rejetés par l’opposition c’est essentiellement par ce que le scrutin du 24 février 2019 est l’aboutissement d’un processus régi par des règles électorales non consensuelles, non maitrisées par toutes les parties prenantes.
Le peuple sénégalais, qu’il faut féliciter pour sa maturité est sorti en masse exprimer sa volonté et réaffirmer son ancrage à la démocratie et à la paix.
Alors, quelles sont les questions majeures dont le règlement permettrait la restauration des valeurs républicaines et démocratiques ?
L’impasse et la rupture de confiance qui caractérisent le contexte politique commandent que les questions suivantes soient au centre des concertations :
La réforme des institutions pour garantir la séparation réelle des pouvoirs (Exécutif, Législatif, Judiciaire)
Un audit exhaustif de tout le processus électoral
L’adoption d’un code électoral consensuel suite à des concertations inclusives et sincères, avec le réexamen de tous les points ayant fait l’objet de désaccords lors des travaux du cadre de concertation sur le processus électoral (CCPE) :
Rationalisation des candidatures aux différentes élections
Personnalité/autorité ou organe consensuel devant conduire le processus électoral
Evaluation des missions de la CENA
Modes d’élections aux locales et aux législatives
Rationalisation et financement des partis politiques, statut de l’opposition ainsi du Chef de l’Opposition
La rationalisation du cycle électoral
Une large concertation sur la gouvernance des ressources humaines, naturelles et financières
La consolidation de la démocratie et l’instauration d’un véritable Etat de droit commandent nécessairement et urgemment une posture du président de la République qui restaure la confiance entre acteurs politiques, en se mettant au-dessus de la mêlée, par un engagement ferme à n’arbitrer les désaccords que dans le sens de l’intérêt exclusif de la nation.
Un scrutin qui ne satisfait pas aux critères permettant aux candidats d’aller en compétition sur un pied d’égalité aboutit à une crise de légitimité institutionnelle, c’est pourquoi la classe politique doit se faire l’obligation de bannir l’adoption de règles électorales qui ne relèvent que de la seule volonté des gouvernants.
Dethie Faye est président de la C.D.R/ FSK
PAR ABOUBAKRY WADE
LA RARÉFACTION DE L'EAU, UN HANDICAP POUR LA CROISSANCE
Si nous voulons atteindre l’autosuffisance alimentaire et poursuivre notre croissance économique, il nous faudra impérativement maîtriser la gestion de l’eau afin de satisfaire la demande croissante de ce liquide précieux et vital
Ce vendredi 22 Mars est célébré la journée mondiale de l’eau, c’est l’occasion de faire un point sur l’importance de la gestion de l’eau dans l’agriculture. Au Senegal, 80% de l’agriculture est encore dépendante des pluies. Les ressources en eau sont pourtant relativement importantes. Elles estimées à 35 milliards de m3 d’eaux de surface renouvelables et 4 milliards de m3 d’eaux souterraines. Malgré cela, seuls 5,5% de ce potentiel sont mobilisés actuellement.
Le déficit chronique de la pluviométrie observé à partir des années 1970 a amené les autorités à privilégier l’irrigation pour augmenter et sécuriser la production agricole. L’utilisation agricole des ressources en eau s’est donc considérablement renforcée sous l’impulsion des pouvoirs publics de 1975 à la fin des années 1980, avec l’extension des interventions à toute la vallée du fleuve Sénégal, à la Casamance, au bassin de l’Anambé, ainsi qu’au fleuve Gambie.
Malgré la précarité des conditions climatiques (pluviométrie faible et variable, forte évaporation), le Sénégal dispose de ressources en eau relativement importantes. On y distingue les eaux de surface et les eaux souterraines, qui offrent, en dépit de leur mauvaise répartition dans l’espace, la possibilité de compenser localement des pluies insuffisantes, pour régénérer certains milieux et favoriser leur mise en valeur.
Le Sénégal dispose d’un important potentiel en eau et en terre. Nous avons des terres qui peuvent être aménagées et exploitées. Pour la vallée du fleuve Sénégal, par exemple, il y a un potentiel de 240 mille ha. Aujourd’hui, seuls 75 mille ha ont été aménagés. Pour la Basse et Moyenne Casamance, nous avons 86 mille ha pour 15 mille ha ont été aménagés. Pour le Bassin de l’Anambé, il y a un potentiel de 16 mille ha, dont à peine 3 580 ha ont été aménagés. Autour de la vallée du fleuve Gambie, aussi, il y a des possibilités d’aménagement qui s’offrent. Il en est de même qu’au niveau des Niayes, où le Sénégal a un potentiel de 12 mille ha.
A l’échelon national, le ministère de l’Agriculture, de l’hydraulique et de l’élevage est chargé de la gestion des ressources en eau. Il comprend des services rattachés et des directions centrales, dont la Direction de la gestion et de la planification des ressources en eau (DGPRE), la Direction du génie rural, des bassins de rétention et des lacs artificiels et la Direction de l’hydraulique.
A l’échelon régional, les divisions régionales de l’hydraulique, directement rattachées au cabinet du ministre, sont chargées d’exécuter, de contrôler et de suivre, sur le terrain, les missions dévolues aux directions opérationnelles. Le ministère chargé de l’Hydraulique a mis en place, sur l’ensemble du territoire national, un vaste réseau de suivi, quantitatif et qualitatif, des ressources en eau de surface et en eau souterraines, qui a permis de constituer plusieurs bases de données informatisées et géo-référencées, dont le système d’informations géographiques sur les ressources en eau du Sénégal.
Enfin, à l’échelle sous-régionale, le Sénégal s’est doté d’un partenariat national pour l’eau, dans le cadre du partenariat ouest-africain de l’eau, dont l’action est consacrée à la promotion de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE).
Les ressources en eaux du Sénégal, mal distribuées dans l’espace et dans le temps, sont menacées qualitativement et quantitativement par l’accroissement des prélèvements, qui se situent essentiellement dans la zone littorale et dans le bassin arachidier, alors que plus de 80 % des réserves d’eau exploitables sont localisées hors de ces zones. Dans un contexte de sécheresse et de rareté des ressources en eau, le gouvernement a développé une politique hydraulique tournée de plus en plus vers l’exploitation des eaux de surface.
Compte tenu de la croissance démographique continue et du développement agricole et industriel accéléré, on peut logiquement craindre que, dans un avenir proche, les ressources en eau ne suffisent plus à satisfaire tous les besoins. Il semble raisonnable de chercher, dès à présent, les moyens d’économiser ces ressources.
Parmi ceux-ci, il y a les systèmes d’irrigation peu exigeants en eau et la production de matériels d’irrigation appropriés ; la gestion des ressources locales en eau avec l’avènement de l’acte 3 de la décentralisation ; le recyclage des eaux utilisées et le traitement des eaux usées entre autres .
Beaucoup de choses ont été faites pour améliorer la gestion de l’eau dans l’agriculture mais c’est insuffisant pour le moment. Si nous voulons atteindre l’autosuffisance alimentaire et poursuivre notre croissance économique, il nous faudra impérativement maîtriser la gestion de l’eau afin de satisfaire la demande croissante de ce liquide précieux et vital.
Aboubakry Wadeest IT Manager et Agro-entrepreneur.
QUE SACRIFIENT LES TRAVAILLEURS DU SEXE ?
Rahim, jeune gambien se prostitue pour pouvoir gagner sa vie, même s’il n’en est pas fier - Ses clients sont en majorité des Européens en vacances
Ce jeune gambien se prostitue pour pouvoir gagner sa vie, même s’il n’en est pas fier. Ses clients sont en majorité des Européens en vacances. La Gambie est une destination phare du tourisme sexuel en Afrique.
"LA SONATEL VEUT INCITER L'ÉTAT À INTERDIRE WHATSAPP"
La sortie du Directeur général de la Sonatel Sékou Dramé sur les pertes 20 milliards dues aux OTT suscite de nombreuses réactions, dont celle de Ndiaga Gueye, président de l’ASUTIC
La sortie du Directeur général de la SONATEL Sékou Dramé sur les pertes 20 milliards dues aux OTT suscite de nombreuses réactions. Parmi elles, celle de Ndiaga Gueye le président de l’ASUTIC (Association sénégalaise des utilisateurs des technologies de l’information et de la communication).
Selon lui Orange, comme tous les autres opérateurs, offre des services de qualité dans le but de satisfaire ses clients. Mais pour lui, cette sortie ne sert qu’à lancer un message à l’Etat. « Ce n’est qu’un appel au secours. Orange veut inciter l’Etat à l’accompagner pour remettre en cause l’utilisation de ces applications par les Sénégalais. Mais ils oublient de dire que ces applications ne sont pas gratuites parce qu’on achète une connexion internet. Et qui vend cette connexion internet ? », lance Ndiaga Gueye.
Concernant les pertes de la Sonatel sur l’année 2018 au Sénégal, il tient à relativiser. « La Sonatel a eu un chiffre d’affaires de 1022 milliards de francs CFA en 2018. Même s’ils ont subi des pertes sur les appels téléphoniques, ils ont pu rattraper le coup sur les services bancaires. La perte concerne seulement un segment », ajoute-t-il.
De plus, Ndiaga Gueye demande à l’Etat de privilégier les intérêts des Sénégalais, ce que ne fait pas l’article 27 du code des communications électroniques. « Cette société est entrain de dire à l’Etat de les accompagner à travers l’article 27. Ce sera juste un moyen pour les opérateurs de décider de bloquer les applications à tout moment ».
En réalité, il est stipulé dans l’article 27 que « l’autorité de régulation peut autoriser ou imposer toute mesure de gestion du trafic qu’elle juge utile pour, notamment, préserver la concurrence dans le secteur des télécommunications électroniques et veiller au traitement équitable des services similaires ».
Par ailleurs, à la base, l’achat d’un forfait Internet permet de bénéficier à tous les services que confère le réseau informatique. Des applications de messagerie et de téléphonie, en passant par les sites d’information ou de téléchargement, les utilisateurs ont le droit d’usage à la hauteur de leur forfait. Comme le stipule d’ailleurs l’article 25 du code des communications électroniques du Sénégal.