« NOUS RISQUERONS DE VOIR, DANS CES DEUX CAS, UN COUP DE POIGNARD DANS LE DOS DE LA JUSTICE »
Selon Moustapha Diakhaté, avec la séparation des pouvoirs, il ne faudrait pas permettre à l’exécutif de revenir sur des jugements des autorités judiciaires
Par principe, estime l’ancien parlementaire de Benno joint au téléphone par Dakaractu, et par respect à la sacro-sainte séparation des pouvoirs, « le pouvoir de grâce, le pouvoir de dissolution et le pouvoir d’amnistie sont du domaine du président de la République. Mais avec la séparation des pouvoirs, il ne faudrait pas permettre à l’exécutif de revenir sur des jugements des autorités judiciaires. »
Pour Moustapha Diakhaté, on peut par contre « aménager le droit politique sénégalais pour permettre aux autorités judiciaires de procéder à des aménagements de grâce et voire d’amnistie. On ne doit pas permettre à l’exécutif de revenir sur une chose déjà jugée. »
Et l’ancien président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yakaar d’estimer que ceux qui disent que Khalifa Sall et Karim Wade doivent être amnistiés sont aussi ceux qui disent qu’ils sont des prisonniers politiques. Donc « en les graciant ou en les amnistiant, Macky Sall risquerait de leur donner raison et provoquer ainsi un « coup de poignard dans le dos de la justice ». Il faut dès lors régler le débat où on considère que le président de la république peut faire ou défaire la carrière de quelqu’un en utilisant la justice. À l’heure actuelle, compte tenu de la constitution, le président peut gracier qui il veut, l’Assemblée peut amnistier qui elle veut, mais en le faisant nous risquons de donner raison à cette opposition.
Silence-radio dans l’espace politique
Abordant toujours les questions d’actualité politiques, Moustapha Diakhaté juge que ce silence noté depuis la proclamation des résultats, est actuellement très normal. « Nous venons d’une période où on s’est beaucoup donné. Le président est en train certainement de former son nouveau gouvernement. L’opposition, en sortant d’une défaite, est aussi contrainte de réfléchir sur ses probables stratégies. Donc c’est tout à fait normal que ce silence gagne « l'arène politique. »
Position des alliés dans le prochain gouvernement.
« La coalition Benno Bokk Yakaar a trois éléments qui lui permettent de vivre jusqu’en 2035, selon le chef de cabinet du président Macky Sall. D’abord il y’a la plateforme politique et de développement qui est le PSE, ensuite y’a le leadership de Macky Sall sur lequel tous les membres de Benno Bokk Yakaar sont d’accord et le troisième élément montre l’adhésion des familles politiques qui ont façonné la république et la démocratie sénégalaise, ce qui est un gage de sureté et de stabilité pour le pays.
Donc, le ministre et ancien parlementaire de Benno estime que la continuité de ce compagnonnage est nécessaire et reste persuadé que le président de la République n’est pas une personne à léser un allié. «S' il est parvenu à maintenir cette alliance durant tout ce temps, c’est parce qu’il connaît la responsabilité de chacun d’entre eux ».
Dosage entre technocrates et politiciens
« En réalité si le président de la République a été réélu, c’est parce que les sénégalais ont fait l’option de la continuité », confirme Mr Diakhaté toujours à travers sa conversation au téléphone avec Dakaractu. Le président doit avoir besoin des politiciens et des politiques, mais selon lui toujours, les technocrates peuvent faire un travail technique et efficace, mais aussi, il aura besoin des politiciens car ils peuvent porter les aspirations du peuple sénégalais.
Le dialogue est ouvert et ne se limite pas seulement à l’opposition
Le président de la République a annoncé à travers ce dialogue de nouveaux paradigmes de gouvernance : un dialogue ouvert et constructif. Donc « le président va donner sûrement un contenu à ce dialogue qui inclut tous les acteurs politique, économiques et sociaux. Pour Moustapha Diakhaté, « le mandat du président Macky Sall contribuera, à travers ce dialogue, à la préparation du pétrole et du gaz pour une bonne gestion de nos richesses ».
LA BANQUE DES BRICS AU CHEVET D’ESKOM AVEC UN PRET DE 780 MILLIONS DE DOLLARS
Plongée dans de sérieuses difficultés, la compagnie publique d'électricité sud-africaine est en négociations avec la New Development Bank (NDB), la banque des BRICS, pour des lignes de crédits estimées à quelques 780 millions de dollars en 2019.
La Tribune Afrique |
Aboubacar Yacouba Barma |
Publication 21/03/2019
Plongée dans de sérieuses difficultés, la compagnie publique d'électricité sud-africaine est en négociations avec la New Development Bank (NDB), la banque des BRICS, pour des lignes de crédits estimées à quelques 780 millions de dollars en 2019. L’objectif est de redresser financièrement l’entreprise afin de lui permettre de maintenir sa capacité de production énergétique.
Une bouffée d'oxygène pour l'entreprise publique sud-africaine d'électricité Eskom ! Alors que la compagnie fait face à de sérieuses difficultés financières mais aussi de fourniture d'énergie, la New Development Bank (NDB), la banque des pays membres des BRICS, vient à son chevet avec des prêts pouvant aller jusqu'à 780 millions de dollars cette année, selon une information rapportée par l'agence Bloomberg.
Selon cette même source, la NDB est actuellement en négociations avec les autorités sud-africaines afin de conclure l'opération qui devrait permettre d'alléger une partie de la pression exercée sur le réseau électrique du pays comme l'a confirmée K.V. Kamath, le président de la banque des BRICS.
«L'électricité est désormais un élément essentiel de l'infrastructure de l'Afrique du Sud et pour le moment, il est impératif que nous collaborions avec le gouvernement pour remédier à ce problème», a déclaré à Bloomberg, K.V. Kamath.
Selon les premiers détails de l'opération, l'institution financière va accorder un prêt de 180 millions de dollars à Eskom pour la construction de lignes de transport avec deux projets envisagées dès 2019. Par la suite, une ligne de crédit des 480 millions de dollars sera destinée à moderniser le matériel de désulfuration des gaz de combustion afin de rendre la centrale de Medupi, d'une capacité de 4.500 MW, conforme aux nouvelles normes environnementales. Enfin, un autre prêt de 300 millions de dollars seront consacrés à la réalisation d'une nouvelle installation destinée à améliorer la capacité de stockage du pays.
Plan de sauvetage
Avec cet apport, Eskom va pouvoir respirer un peu et mettre en œuvre une des pistes de sortie de crise envisagée par le gouvernement. Afin de redresser la société, un plan de sauvetage de 4,8 milliards de dollars étalé sur trois ans est en examen et devrait se traduire par une scission de l'organisation en trois entités afin d'aider l'entreprise à maîtriser ses coûts. Il s'agit notamment d'une société de production, une autre de transport et enfin une qui se chargera de la distribution de l'électricité dans le pays.
Bien que la mise en œuvre du plan de sauvetage d'Eskom va prendre du temps, il bénéficie du soutien de la NDB qui lui consacre ainsi l'essentiel des 900 millions de dollars alloués par la banque des pays émergents en faveur de l'Afrique du Sud pour 2019. Ce qui portera à près de 2,4 milliards de dollars, le montant total des prêts accordés à la nation arc en ciel par la NDB qui a été créé en 2015 pour financer des projets d'infrastructures durables dans ses pays membres.
Pour le gouvernement sud-africain, le soutien financier arrive au bon moment alors que l'entreprise publique Eskom fait face à d'énormes difficultés de production et de distribution d'électricité, avec ses capacités mises à rude épreuve par une demande qu'elle ne peut plus satisfaire et qui l'a poussé à des délestages en série depuis presque une semaine. Un coup dur pour l'économie sud-africaine, la première économie industrialisée du continent.
«LA DIASPORA S’EST PRISE EN MAIN EN ENTREPRENANT»
L’ancien boxeur Jean Claude Nkodo Essomba, 54 ans, qui a été champion d’Afrique dans la catégorie des poids très légers, a fait de son expérience dans le sport un véritable atout au service de l’entrepreneuriat
Afrika Stratégies France |
Assanatou Baldé, |
Publication 21/03/2019
L’ancien boxeur Jean Claude Nkodo Essomba, 54 ans, originaire du Cameroun, et qui vit à Chartres (Centre-Val de Loire) à un peu moins de 100 km de Paris, en a fait du chemin. Celui qui a été champion d’Afrique dans la catégorie des poids très légers a fait de son expérience dans le sport un véritable atout au service de l’entrepreneuriat. A la tête de plusieurs entreprises, dont Phoenix promotion, qui accompagne des boxeurs africains tout au long de leur carrière, il est l’une des figures de cette diaspora inspirante et créative. Rencontre avec un entrepreneur au parcours hors norme. Diasportrait consacre une série d’interviews avec ses modèles de la diaspora dont dépend, en partie, le destin des pays d’origine. Entretien !
La première chose qui étonne lorsqu’on rencontre Jean Claude Nkodo Essomba, c’est l’humilité dont il fait preuve malgré son riche parcours. Il faut dire que le colosse de plus d’un mètre 90 en a encaissé des coups. Mais il a toujours su se relever à chaque fois qu’il était à terre. C’est sans doute cela qui fait sa force. Il est aujourd’hui à la tête de plusieurs sociétés, dont Phoenix promotion, fondée en 2008, à travers laquelle, il organise des galas de boxe et accompagne durant leur carrière des boxeurs professionnels africains en Europe et en Amérique du Nord. Pas étonnant qu’en 2017, il soit élu vice-président de la National Boxing Authoritative (NBA), organisation mondiale de gestion de la boxe professionnelle, dont il est aussi nommé directeur des opérations Afrique pour promouvoir la boxe professionnelle sur le continent. Avant d’acquérir cette expertise qui lui vaut une reconnaissance internationale, le chemin a été long. La vie en effet n’épargne pas celui qui quitte le Cameroun pour la France en 1982, où il poursuit ses études en mécanique, qu’il est contraint d’abandonner au décès de son père. Il n’a alors que 16 ans. Une situation qui pousse le jeune homme qui pratique la boxe depuis ses 12 ans à devenir boxeur professionnel. Il tente alors sa chance aux Etats-Unis, où il réside pendant sept ans à Las Vegas et New York puis intègre les écuries professionnelles Level Two Promotion de Charles Biddle avant de signer avec Boxing One promotion d’Irene Cole. C’est d’ailleurs sous les couleurs de cette écurie qu’il devient champion d’Afrique des poids super-légers, défiant même le champion du monde Ile Qartey. Mais la boxe seule ne suffit plus à Jean Claude qui a toujours eu plusieurs cordes à son arc. Il s’envole pour Londres en 91 où tout en continuant dans la boxe sous les couleurs d’All stars boxing d’Isola Akay, il suit un cursus en sociologie et management du sport à l’université de Canterbury, y décrochant en 1995 un bachelor en management du sport. Passionné d’histoire et de lettres, Jean Claude, qui est aussi essayiste en sociologie du sport, est auteur de l’essai Requiem pour la Boxe, Éditions Melibee-Toulouse (2012). Il a notamment écrit, L’indomptable, roman sur l’immigration, paru en 2014 aux Éditions K d’Oteurs, à Paris, avant de créer sa propre maison d’édition Afropéennes.
D’où vous vient cette passion pour l’entrepreneuriat ?
Je suis un passionné. Je m’implique toujours complètement dans ce que je fais. Bien sûr, ça m’a joué des tours, j’ai été dupé, escroqué. Parfois j’ai tout misé dans certaines affaires et tout perdu mais je me suis toujours relevé pour recommencer et aller de l’avant. Pour entreprendre, il faut de la méthode, de la persévérance, et des compétences. La compétence peut se louer si on ne l’a pas soi-même ! Par exemple en 2006, j’ai créé une entreprise de plomberie à Chartres. Nouveau dans la ville, je m’étais rendu compte qu’elle manquait d’artisans pour refaire certains travaux dans mon appartement. J’ai recruté un plombier diplômé et compétent, créé une entité, mis en place une stratégie marketing. Deux ans plus tard, je faisais 300 000 euros de chiffre d’affaires !
Quels sont concrètement vos objectifs à travers vote entreprise Phoenix promotion qui occupe le plus clair de votre temps ?
Mon but est de répertorier les talents sportifs qui foisonnent en Afrique mais qui malheureusement souffrent du marasme économique qui mine le continent. Du coup, ces talents souffrent d’un manque de visibilité du fait de peu de combats organisés et d’une trop pauvre couverture médiatique. Peu de promoteurs et managers de renom nord-américains et européens sont sensibilisés des talents dont regorge l’Afrique. Par ailleurs, les boxeurs africains souffrent de difficultés d’obtention de visas vers l’Occident. Il arrive donc qu’une organisation soit annulée parce qu’ils n’ont pas obtenu leur visa.
Selon-vous, comment peut-on faire du sport une niche économique qui pourrait contribuer au développement du continent ?
Le sport et spécifiquement la boxe génère des revenus faramineux à ses acteurs tant compétiteurs qu’officiels de l’encadrement. Ce n’est pas anodin le fait que le sportif le mieux payé au monde soit le boxeur américain Floyd Mayweather depuis cinq ans ! La boxe, par les valeurs sociétales qu’elle véhicule, inculque aux pratiquants les valeurs d’amour de l’effort, de respect et d’éthique. En Afrique, elle sera certainement une niche économique indéniable en développant une réelle économie du sport où différents corps de métiers pourraient se développer tels que les avocats pour les contrats, les kinésithérapeutes, les médecins du sport, les entraîneurs, les manageurs, les agents, le journalisme spécifique et spécialisé, sans compter les nutritionnistes, ou encore les équipementiers qui réalisent des chiffres d’affaires à plusieurs chiffres. Hormis les différents aspects professionnels bénéfiques à la jeunesse africaine, ce serait en outre un excellent moyen de juguler l’émigration qui saigne l’Afrique depuis une décennie.
Quel regard portez-vous sur la diaspora qui a décidé d’entreprendre pour contribuer à l’essor de l’Afrique ?
Rappelons d’abord l’histoire de l’émigration africaine en Europe, concernant la troisième vague d’immigrés, qui représente 10 % des enfants issus des parents de la première émigration et 80% des enfants de la deuxième vague. Malheureusement cette dernière n’a pas eu la chance des premières vagues car tous les postes sont pourvus dans les administrations. Or le monde entre dans une crise économique au début des années 80. Les administrations africaines ne recrutent plus et ces diplômés pour la grande majorité demeurent en Europe. Les crises successives économiques dont fait face l’Europe discriminent douloureusement les jeunes issus de la diaspora. Lassés d’attendre une éventuelle embellie de la situation économique de la France et des pays africains, cette diaspora largement discriminée dans le marché de l’emploi décide de se prendre en main en entreprenant. Très bien formée dans sa majorité, elle fait preuve depuis une dizaine d’années d’une résilience remarquable en créant des start-ups et diverses autres entreprises. Beaucoup de ces jeunes ont aussi décidé de travailler avec les pays d’origine de leurs parents où certaines économies sont en plein essor. Conscients de développer leurs pays d’origine, la diaspora s’est imprégnée des freins des économies africaines et milite désormais pour la fin des lobbies France-Afrique et de ses outils tels que le Franc CFA.
Vous avez aussi créé votre propre maison d’édition, Afropéennes. Pouvez-vous nous dire ce que vous entendez à travers ce concept de plus en plus utilisé dans la langue française ?
Le Français, plus que toutes les langues vivantes, évolue au gré des cultures à travers les peuples qui l’utilisent. Un mot nouveau ou une expression nouvelle se crée chaque jour. L’Afrique est le continent le plus francophone dans le monde. Ceci est dû aux échanges commerciaux et culturels séculaires de ces deux entités continentales. Le résultat est là aujourd’hui. Il s’est créé et développé une culture métisse qui enrichit la langue française un peu plus tous les jours. Partie de la Négritude de Césaire et Senghor, les deux mentors Africain et Antillais, la Négritude a évolué en Afropéenne ! Les générations d’Africains et d’Antillais nés après les décolonisations ont vécu et vivent autrement leurs métissage culturel et l’expriment désormais dans cette littérature métissée que nous promouvons aux Éditions Afropéennes !
LE STADE LAT-DIOR OBTIENT ‘’L’HOMOLOGATION PROVISOIRE’’ DE LA CAF
Le Stade Lat-Dior où ont été programmés les matchs Sénégal-Madagascar et Sénégal-Guinée respectivement en éliminatoires de la CAN seniors et de la CAN des moins de 23 ans, a obtenu une ‘’homologation provisoire’’ de la Confédération africaine de football
Dakar, 20 mars (APS) – Le Stade Lat-Dior où ont été programmés les matchs Sénégal-Madagascar et Sénégal-Guinée respectivement en éliminatoires de la CAN seniors et de la CAN des moins de 23 ans, a obtenu une ‘’homologation provisoire’’ de la Confédération africaine de football, annonce la Fédération sénégalaise de football (FSF) dans un communiqué.
‘’Après réception et étude du rapport élaboré par la Fédération sénégalaise de football suite à plusieurs missions d’inspection qu’elle a eu à effectuer, la Confédération africaine de football a décidé par une lettre en date du 15 mars d’accorder une homologation provisoire du Stade Lat-Dior de Thiès’’, indique la même source.
‘’En conséquence, celui-ci est apte à accueillir des rencontres internationales en attendant qu’une autre mission d’inspection de la CAF, en accord avec la FSF, puisse ultérieurement procéder à son homologation définitive’’, poursuit le même document.
Cela veut dire que les Lions qui y ont déjà effectué trois séances d’entraînement du lundi à mercredi, sera, comme l’ont décidé les autorités sénégalaises, le théâtre des matchs contre Madagascar de ce samedi et celui contre la Guinée en éliminatoire de la CAN des moins de 23 ans.
Si le Sénégal est déjà qualifié à la CAN seniors en attendant de jouer contre les Baréas, ce n’est pas le cas des ‘’olympiques’’ qui ont perdu 1-2 ce mercredi contre ceux de la Guinée.
La manche retour est prévue ce dimanche au stade Lat-Dior de
Thiès.
JOSEPH KOTO CROIT À LA QUALIFICATION EN DÉPIT DU REVERS DE L’ALLER
L’équipe du Sénégal des moins de 23 ans n’a pas réalisé un bon match à Conakry mais reste en course pour la qualification en n’ayant perdu que sur le score de 1-2, a analysé son entraîneur, Joseph Koto, en conférence de presse.
Dakar, 20 mars (APS) – L’équipe du Sénégal des moins de 23 ans n’a pas réalisé un bon match à Conakry mais reste en course pour la qualification en n’ayant perdu que sur le score de 1-2, a analysé son entraîneur, Joseph Koto, en conférence de presse.
"Nous avons perdu, mais ce n’est pas un mauvais score", a déclaré Koto, promettant un visage différent de ses joueurs pour la manche retour prévue ce dimanche au stade Lat Dior de Thiès.
L’ancien attaquant international a regretté les nombreuses occasions manquées par ses poulains qui selon lui "n’ont pas su profiter des erreurs de l’adversaire".
"La Guinée a une bonne équipe, mais ce soir j’avais des joueurs qui sont arrivés fatigués à cause des matchs en clubs", a-t-il argué.
Il a précisé que ces derniers étaient arrivés la veille de ce match.
"Mais on est satisfait du score", a insisté le technicien sénégalais en conférence de presse à la fin de la rencontre.
"FEMME LIONNE" : LE CHOIX DU PROFESSEUR ANDRÉE-MARIE DIAGNE EXPLIQUÉ PAR LA RÉALISATRICE
La réalisatrice sénégalaise Lobé Ndiaye a expliqué mercredi que son choix de consacrer un film à l’inspectrice de l’éducation Andrée-Marie Diagne Bonané avait été dicté par la constance de cette dernière "à transmettre le savoir dans le domaine de l’éduc
Dakar, 20 mars (APS) - La réalisatrice sénégalaise Lobé Ndiaye a expliqué mercredi que son choix de consacrer un film à l’inspectrice de l’éducation Andrée-Marie Diagne Bonané avait été dicté par la constance de cette dernière "à transmettre le savoir dans le domaine de l’éducation".
"Andrée-Marie Diagne est une femme lionne, une femme plurielle, car elle est épouse, mère, enseignante, et également écrivaine. Elle est tout le temps dans le domaine de la création et de la créativité", a souligné la cinéaste.
Elle intervenait à la fin de la projection de son documentaire ’’Femme Lionne’’, à l’Ecole supérieure de journalisme, des métiers de l’internet et de la communication (E-JICOM) de Dakar.
Cette "militante de première heure" est également "une femme intellectuelle certes mais de terrain, une femme infatigable", a ajouté Lobé Ndiaye.
"Elle m’a enseignée au lycée et à l’université. Même les samedis et dimanches, elle ouvrait toujours sa porte aux étudiants. Nous avons réussi, je lui devais quelque chose", a témoigné la réalisatrice.
Le film "Femme Lionne", sélectionné au dernier Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), est pour sa réalisatrice "une reconnaissance" envers son enseignante considérée comme "un modèle".
Outre le choix de son personnage, les étudiants de E-Jicom se sont intéressés à la production cinématographique sénégalaise de façon générale. Ils ont aussi pu voir le film "Une place dans l’avion" de Khadidiatou Sow, poulain d’argent du dernier FESPACO.
"Nous voulions que le résultat de l’échange avec les étudiants soit pédagogique, cela a été le cas et il s’est reflété par la participation massive des étudiants au débat", s’est-elle félicitée.
Pour sa part, la responsable pédagogique d’E-JICOM, Anna Sow, a déclaré : "Nous avons été séduits par la qualité des productions, et les étudiants se sont essayés à la critique cinématographique."
E-Jicom a organisé cette projection en partenariat avec l’Association sénégalaise de la critique cinématographique (ASCC) dans le cadre du "Mois du cinéma au féminin".
Selon Mme Sow, cette séance s’inscrit dans le cadre d’un programme d’offre pédagogique d’EJICOM, intitulé "Les invités du mercredi".
"L’ÉCOLE AFRICAINE DOIT ÊTRE UN ESPACE PLURILINGUE’’
Les écoles africaines doivent devenir "un espace plurilingue" fonctionnant sur la base d’une "vraie politique linguistique" qui consisterait à renforcer la maîtrise du français et à introduire les langues africaines dans l’enseignement
Dakar, 20 mars (APS) - Les écoles africaines doivent devenir "un espace plurilingue" fonctionnant sur la base d’une "vraie politique linguistique" qui consisterait à renforcer la maîtrise du français et à introduire les langues africaines dans l’enseignement pour en faire des langues de savoirs et de créations, préconise le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne.
"L’école doit être un espace plurilingue qui doit faire l’objet d’une vraie politique linguistique. Il faut renforcer le français, car sa maîtrise a faibli dans les écoles africaines", avance-t-il dans un entretien publié sur le site Internet du magazine Jeune Afrique.
"Dans le même temps, il est crucial d’introduire les langues africaines dans l’enseignement. Celles-ci doivent devenir des langues de savoirs et de créations dans lesquelles les écrivains écrivent", a dit M. Diagne, professeur de français à l’université de Columbia (New York).
Il dit militer pour que l’on puisse écrire la philosophie par exemple et d’autres disciplines en langues africaines, donnant en exemple l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop, qui s’est inscrit dans cette perspective depuis quelques années.
"Pendant de nombreuses années, argumente Souleymane Bachir Diagne, la francophonie a été perçue comme une défense frileuse de la langue française contre l’hégémonie de l’anglais. Aujourd’hui, le maître mot pour la définir est le pluralisme linguistique", lequel doit se caractériser "par la reconnaissance de l’existence de plusieurs langues dans l’espace francophone", qui "méritent d’être considérées et renforcées."
"Le français, l’anglais et le portugais sont des langues d’Afrique, à côté des langues africaines", cela fait que "la cohabitation des langues est naturelle en Afrique. Sur le continent, il est rare de trouver un africain qui ne parle pas plusieurs langues. Donc, le français n’a d’avenir en Afrique francophone que si il reconnaît les langues locales, et fonctionne avec elles", soutient le philosophe sénégalais.
De même se dit-il favorable à "à une transgression de la langue française académique", le français état "une langue vivante" et "est par nature appelée à subir des transformations et des formes d’hybridations".
Il signale qu’en Côte d’ivoire par exemple, "s’est développé « un français ivoirien » qui a sa saveur et son sel. Beaucoup d’artistes et écrivains ivoiriens" jouant "de ces transformations pour s’exprimer".
"Néanmoins, souligne-t-il, cela va au-delà d’introduire de simple mots dans la langue française", comme au Sénégal, où "pour nommer une station à essence, on disait « essencerie »".
"Ce mot n’existant pas dans la langue française, Léopold Sédar Senghor l’a fait adopter par l’Académie française quand il y siégeait !", a-t-il rappelé.
"Les Africains ont inventé dans la littérature francophone leur propre manière de jouer avec la langue, en s’installant entre deux langues. À travers leurs écrits, ils parlent leurs langues maternelles à l’intérieur du français", fait valoir le philosophe, citant le cas de l’écrivain Ahmadou Kourouma, "sans doute le meilleur" à travers son livre "Le Soleil des indépendances".
Kourouma "a réussi dans ses écrits à faire sentir la présence de la langue Malinké – langue Mandingue – dans le français. Le style de Soni Labou Tansi œuvre aussi dans ce sens. Il y a une sorte de jubilation avec la langue française, qui est permise par le fait que les francophones se situent le plus souvent entre deux langues", indique Souleymane Bachir Diagne.
LAMINE DIACK, DE L'OMNISPORTS À L'OMNIPRÉSENCE
Avec Diack, il n y a jamais de chute mais toujours des rebonds - Pour sa carrière, Lamine Diack avait tout sacrifié y compris sa jeunesse
Lamine Diack, c’est une fulgurante ascension politico-sportive sur soixante ans, qui a failli s’arrêter en 1980 avec l’affaire de la mairie de Dakar. L’ancien président de l’IAAF, c’est aussi une chute spectaculaire entrainée par une mise en examen pour « corruption » par la justice française en 2015 qui vient d’annoncer la fin de son instruction.
Alors que le juge français Renaud Van Ruymbeke vient de clôturer son instruction dans l’affaire de corruption de la fédération internationale d’athlétisme, Lamine Diack, ancien président de l’IAAF (1999 à 2015), devrait être édifié sur son sort dans les semaines à venir. Le Parquet français va statuer sur un non-lieu ou un renvoi devant un tribunal pour celui qui a marqué la vie politique et sportive du Sénégal lors des 60 dernières années. Parler de Lamine Diack, c’est être en face de Janus, la divinité romaine aux deux faces. Quand la presse occidentale le décrit sous des traits peu flatteurs, au Sénégal, les linéaments du personnage sont beaucoup plus séduisants. « Courtois mais avec un franc-parler que l’athlète français Michel Jazy résume à « celui qui dit tout ce qu’il pense au point de choquer » » : c’est ainsi que Mamadou Koumé, journaliste et enseignant formateur au Cesti, évoque l’homme qu’il dit connaître « depuis 1979 ».
Né en 1933 dans le très populaire quartier de Reubeuss où la maison familiale des Diack est mitoyenne de la célèbre prison qui porte le nom du quartier de Dakar, le jeune Lamine est un passionné de sport. « C’était un touche-à-tout », renseigne Mbaye Jacques Diop, journaliste et proche de celui qu’il appelle toujours « le président Diack ». Juste après la seconde guerre mondiale, l’adolescent Diack pratique le football, l’athlétisme, le volley-ball et le basket à la fois. Dans une famille où la réussite scolaire est érigée en valeur cardinale, Lamine Diack inquiète. Quand l’un de ses frères conditionne la poursuite de sa pratique du sport à l’obtention de bonnes notes, « il décroche une moyenne de 14 », sourit Mbaye Jacques Diop. Alliant sport et études après le bac, Lamine Diack est champion de France de saut en longueur en 1958, avant un diplôme à l’école nationale des impôts de Paris, en plus d’une licence en droit public. Une fois de retour au Sénégal, le jeune diplômé devient inspecteur des impôts et domaines dans l’administration. Il ne tourne pas, pour autant, le dos à sa passion pour le sport avec le soutien désormais de sa famille. Depuis, sa carrière a connu une constance : le compagnonnage familial. C’est ce qui explique ses déboires à la fédération internationale d’athlétisme (IAAF) avec la présence trop encombrante de deux de ses fils (Pape Massata et Khalil). « Il a toujours été très famille », explique Mbaye Jacques Diop. Et cela remonte à sa jeunesse. Quand l’un de ses frères est devenu le premier président de la Fédération sénégalaise de Football en 1960, l’autre s’activait pour la mise en place de la nouvelle fédération sénégalaise d’athlétisme. « Je pense que cela a joué dans sa trajectoire », poursuit ce proche de la famille Diack. Le mimétisme familial sera poussé à son paroxysme.
Diack, le réformateur
Lamine Diack a d’abord embrassé une carrière d’entraineur de football au foyer France-Sénégal en 1963, l’ancien grand club sénégalais devenu par la suite le Diaraf de Dakar. De 1964 à 1968, il est nommé Directeur technique national du football sénégalais. C’est ainsi qu’en 1968, il fait partie du trio avec Joe Diop et Mawade Wade qui a dirigé l’équipe du Sénégal à la Coupe d’Afrique des Nations en Ethiopie. « Le Sénégal fut éliminé de justesse après une victoire, un nul et une défaite mais la compétition fut marquée par la mise en place, révolutionnaire à l’époque, de la défense en ligne », se souvient Mamadou Koumé. Lamine Diack, un réformateur ? L’histoire du football sénégalais le retient comme tel à travers « la réforme Diack ». « En 1969, comme ministre des Sports du président Senghor, il fait adopter la loi instituant le regroupement de petits clubs pour en faire de fortes équipes capables de rivaliser sur le plan continental », explique Mamadou Koumé. Toujours à cheval entre les deux disciplines, Lamine Diack va revenir à l’athlétisme comme président de la fédération sénégalaise et cofondateur de la Confédération africaine d’athlétisme en 1973 à Lagos.
Scandale à la mairie de Dakar
Avec le sport comme rampe de lancement, Lamine Diack poursuit son ascension politique en étant élu maire de Dakar de 1978 à 1980 malgré l’opposition de certains cadres de la direction du Parti Socialiste du président Senghor. « Il était devenu potentiellement présidentiable en concurrence avec Abdou Diouf avec sa forte popularité en tant que responsable de la première coordination de Dakar. Certaines pontes du régime socialiste craignaient son ascension et avaient créé une coordination dissidente financée par des familles libano-syriennes installées à Dakar », renseigne un membre influent du PS de l’époque sous le sceau de l’anonymat. Coïncidence ou pas, après deux ans à la mairie de Dakar, Lamine Diack est débarqué après des accusations de mauvaise gestion financière. « J’étais jeune journaliste, une source m’avait indiqué que Lamine Diack allait être relevé de son poste de maire parce qu’il y avait eu un problème de gestion. ». En clair, il était accusé de détournement de deniers publics. « C’est une accusation qui ne tenait pas, plaide Mbaye Jacque Diop. C’était purement politique. » Quand Lamine Diack est élu maire en 1978, il fallait une autorisation du préfet pour exécuter le budget. « En tant que président du conseil municipal et maire, il était sous l’autorité du préfet. Toutes les décisions devaient être approuvées par le préfet avant exécution », précise le responsable socialiste requérant l’anonymat.
Recours de l’opposition sénégalaise
Avec Diack, il n y a jamais de chute mais toujours des rebonds. C’est son caractère. Même si l’affaire de la mairie de Dakar n’a pas arrêté son ascension politique, il a été réélu député et a fini par « devenir le vice-président de l’Assemblée nationale sénégalaise jusqu’en 1993. Mais parallèlement, il avait investi dans une valeur refuge : le sport. Après la présidence de la confédération africaine d’athlétisme à partir de 1973, Lamine Diack intègre le Comité olympique national en 1974, avant de le présider de 1985 à 2002. En 1987, il devient vice-président de l’IAAF et en 1991, il en est le premier vice-président, fonction qui le propulse à la présidence de l’instance internationale à la mort de Primo Nebiolo, en 1999. La stature internationale que lui conférait ce poste en avait fait un sérieux recours pour l’opposition sénégalaise en 2011. En effet, son nom a circulé comme probable candidat à la présidentielle sénégalaise de 2012 quand l’opposition sénégalaise avait du mal à s’unir contre l’ambition donnée à l’ancien président Abdoulaye Wade de faire de son fils Karim son successeur à la tête du pays. « Le Sénégal n’est pas le Togo (en référence aux successions dynastiques dans ce pays, ndlr) », avait-il stigmatisé le projet présumé des Wade. « Je lui avais conseillé de ne pas y aller », confie Mbaye Jacque Diop. Lamine Diack avait finalement rétropédalé en déclinant l’offre d’une partie de l’opposition et de la société civile sénégalaise pour se concentrer sur l’IAAF.
Bilan mitigé pour l’Afrique
Sous sa présidence, la fédération internationale d’athlétisme « a lutté contre le dopage avec des résultats probants », note Mbaye Jacques Diop. Ce dernier prend en exemple « les médailles retirées à Marion Jones, les suspensions de l’américain Tyson Gay et du Jamaïcain Asafa Powell » dans la discipline reine qu’est le 100 mètres. « Les accusations de corruption pour cacher le dopage de certains athlètes me semblent être du menu fretin », pour Mamadou Koumé qui n’épargne cependant pas son entourage dans les dérives indexées. Reconnaissant le rapport publié par l’Agence mondiale antidopage comme « accablant », Mbaye Jacques Diop jure pourtant qu’il croirait « à l’honnêteté et à l’éthique du président Diack jusqu’à l’extinction du soleil » (sic). Dans ce concert de louages, une voix dissonante résonne comme une fausse note pour évoquer la « gravité » des accusations. « Au Sénégal, on le présentait comme Dieu. Le réveil est dur depuis 2015 car les révélations des dernières années montrent qu’il a des failles », juge anonymement un journaliste sportif sénégalais. Décrit comme « un défenseur acharné de l’Afrique », Lamine Diack n’a pourtant pas réussi durant les 15 ans de sa présidence à l’IAAF, à organiser les Mondiaux d’athlétisme dans son continent d’origine contrairement à l’Asie qui en a accueilli trois (Osaka, Japon en 2007 ; Daegu, Corée du Sud en 2011 et Pékin, Chine en 2015). Résumant le Maroc et l’Afrique du Sud comme principales candidatures crédibles en Afrique pour accueillir de pareilles compétitions, Mamadou Koumé rappelle que le pays de Mandela a « organisé la coupe du monde de l’athlétisme ». Ce n’est pas l’une des seules réalisations de Lamine Diack qui dès 1973 s’est toujours « prononcé contre l’intégration du régime de l’apartheid de l’Afrique du sud dans les instances internationales d’athlétisme ».
Après les avoir conquis un par un, Lamine Diack a perdu ses différents postes. Sa mise en examen par la justice française en 2015 a été suivie de sa démission du Comité international olympique et de la présidence de l’IAAF. Lamine Diack est assigné à résidence dans un modeste appartement d’une banlieue parisienne depuis trois ans avec interdiction de quitter le territoire français. Pour sa carrière, Lamine Diack avait tout sacrifié y compris sa jeunesse. « Si avoir une jeunesse est synonyme de virées nocturnes et de fêtes, j’en ai pas », lui prête-t-on. Avec la fin de l’instruction du juge Van Ruymbeke, Lamine Diack espère, sans doute, ne pas sacrifier sa vieillesse à 85 ans.