Dans le cadre de sa mission d’appui au gouvernement du Sénégal en matière de réduction de la fracture numérique, le Fonds de Développement du Service Universel des télécommunications dénommé (Fds ut) a mis en œuvre un programme d’activités triennal 2014-2017 dont l’exécution s’est achevé courant 2018. Ce Programme qui s’est orienté vers les secteurs de la petite enfance, de l’éducation nationale, de la santé, de l’enseignement supérieur et de l’électrification du tic dans les domaines précités a permis la réalisation de différentes actions.
Le Directeur Général de l’Autorité de Régulation Télécommunications et des Postes (ARTP), Abdou Karim Sall, a présidé hier la présentation des activités du Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications dénommé (Fdsut). À cette occasion, les différents projets réalisés dans le cadre de ce programme mis en œuvre depuis 2014, ainsi que les projets qui ont bénéficié de l’appui technique et financier du Fds ut, ont été présentés. Selon le Dg de l’ARTP par ailleurs administrateur du Fonds, le Fds ut, dans sa dynamique d’accompagner le gouvernement dans sa politique de développement de la petite enfance et en appui à l’Agence Nationale de la Petite Enfance et de la Case des Tout-petits, a décidé d’installer 200 salles de multimédias au niveau des Cases des tout-petits, des écoles maternelles publiques et des centres communautaires sélectionnés d’un commun accord avec l’ARTP.
Ce projet dénommé «connecter les tout-petits» a permis, de manière générale, d’améliorer la qualité de l’enseignement préscolaire avec l’utilisation des Tic, mais également de familiariser les tout-petits issus des familles défavorisées aux nouvelles technologies. Ainsi, chaque structure préscolaire a bénéficié d’une salle multimédia dotée de 20 ordinateurs portables pour enfants, d’un ordinateur portable classique pour adulte, d’une vidéo projecteur, d’une imprimante de réseau laser monochrome, d’un routeur wifi pour diffuser l’internet dans la salle et de quatre ventilateurs pour l’aération de la salle. Toujours dans le cadre de ses actions pour appuyer le ministère de l’Education Nationale, le Fds ut a mis en place des réseaux Wifi dans vingt (20) lycées et collèges. Le réseau Wifi déployé permettra, dans chaque établissement, à plus de 2.500 utilisateurs de se connecter. Il a également permis l’installation des tablettes électroniques et des ordinateurs fixes dans plus de cent (100) daaras.
En outre, le Fds ut a doté des lycées et collèges de valises multimédia. Pour la 1ère phase, (100) valises ont été distribuées dans 50 établissements. Ces valises ont permis à plus de cinq cent (500) élèves d’un même établissement de bénéficier de ce système d’enseignement moderne et efficient. Ces différentes actions ont été respectivement saluées par la Directrice Générale de l’Agence Nationale de la Petite Enfance et de la Case des Tout-petits, Thérèse Faye et le représentant du ministère de l’Education Saba Guissé. Après avoir cité quelques réalisations dont a bénéficié le ministère dans le cadre du projet, le représentant du ministère de l’Enseignement Supérieur, Amadou Thierno Gaye indique que le Fds ut a mis l’accent sur la mise en place des Espaces numériques ouverts, (Eno). «Le réseau d’action du Fds ut pour l’enseignement supérieur est lié aux Espaces Numériques Ouverts. Le Fds ut s’est engagé en 2017 à financer la construction et l’équipement de 8 Espaces numériques ouverts (Eno) dont 4 en 2017 et 4 entre 2018 et 2021. Le montant total est estimé à 7,8 milliards de FCFA. Le Fds ut a déjà versé la 1ère tranche qui a permis le lancement des travaux de 5 Eno entre 2017 et 2018. Cependant, il est constaté un léger retard, mais nous sommes persuadés que le Fds ut va combler le gap en effectuant les virements demain (Ndlr : aujourd’hui) pour que les marchés en cours puissent se poursuivre et que les nouveaux puissent être lancés avec comme objectif de finaliser les 5 Eno en 2019 et les 3 restants d’ici 2021», explique-t-il. En plus de la 2ème tranche du financement des Eno, le ministère de l’Enseignement Supérieur a émis d’autres doléances.
Tout ce chapelet de besoins n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, puisque l’administrateur du Fds ut, Abdou Karim Sall a assuré que le Fonds ne ménagera aucun effort pour accompagner l’ensemble des secteurs. S’agissant du décaissement de la 2ème tranche du financement des Eno, il affirme : « nous sommes en train de veiller à la bonne exécution du protocole que nous avons signé et qui indique les périodes de décaissement. Une mission sera envoyée prochainement pour vérifier le niveau d’exécution des deux Eno qui sont déjà en construction».Grâce au Fds ut, plus de cent (100) stations solaires pour la recharge de téléphones portables et des lampadaires sont installés dans les localités rurales éloignées non électrifiées mais couvertes par les réseaux de télécommunication.
RÉVÉLATIONS SUR UN DEAL RATÉ
Abdou Diouf a essayé de jouer les bons offices entre Khalifa Sall et le Président Macky Sall bien avant l’emprisonnement de l’ancien maire de Dakar
Un épisode de l’histoire est tourné et les langues commencent à se délier. La réélection de Macky Sall au premier tour avec 58,26% des suffrages a marqué la fin d’un premier cycle parsemé de calculs et de manœuvres politiques. Mais en regardant le rétroviseur, on se rend compte que de nombreux scénarii auraient pu modifier le cours des évènements. Il en est ainsi de la médiation entreprise par Abdou Diouf dans l’affaire Khalifa Sall et qui mal tourné.
Khalifa Sall est arrêté et emprisonné le 7 mars 2017. Il est condamné le 30 mars 2018 pour cinq ans de prison ferme. En effet, il lui est reproché d’avoir détourné 1,8 milliard FCFA dans le cadre de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. Mais derrière cette longue affaire politico-judiciaire, «L’As» est en mesure de soutenir que de nombreux médiateurs, avec des compromis sur la table, sont intervenus, mais en vain. Mais la médiation qui a le plus retenu l’attention de nos sources qui se veulent formelles est celle menée par l’ancien Président Abdou Diouf. Beaucoup d’observateurs lui ont reproché de s’être tu dans cette affaire alors que Khalifa Sall lui a été très proche. Mais il apparait que l’ancien secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a essayé de jouer les bons offices entre Khalifa Sall et le Président Macky Sall bien avant l’emprisonnement de l’ancien maire de Dakar, avec à la clé un deal sur la table de l’actuel pensionnaire de la prison de Rebeuss.
Un des émissaires d’Abdou Diouf qui s’est confié à «L’As» révèle que ce dernier voulait convaincre Khalifa Ababacar Sall d’accepter le deal suivant : « taire ses ambitions présidentielles et soutenir en 2019 Macky Sall qui, en contrepartie, devrait lui rendre l’ascenseur en 2024». En effet, selon notre interlocuteur qui a été au cœur des tractations, tout est né de la victoire éclatante de Khalifa Sall aux élections locales de 2014. Le responsable socialiste s’était frotté au pouvoir de Macky Sall sous la bannière de Taxawu Dakar. Rendu euphorique par ses prestations lors de ce scrutin aux enjeux incommensurables, le responsable socialiste, qui était sous de bons auspices, convoitait le fauteuil présidentiel. Surtout qu’il n’a fait qu’une bouchée de Mimi Touré son principal adversaire et Premier ministre à l’époque. Suffisant pour que Khalifa Sall inspire quelques craintes du côté du pouvoir incarné par le Président Macky Sall. C’est pourquoi, renseigne notre source, Abdou Diouf de connivence avec Macky Sall, a proposé un deal à Khalifa Sall. Il s’est agi pour l’ancien Président du Sénégal de convaincre Khalifa Sall à donner des gages comme quoi il allait taire ses ambitions présidentielles en 2019 pour soutenir Macky Sall. Ainsi, il devrait accepter d’être le Directeur de campagne de Macky Sall en 2019 et en cas de réélection accepter d’être nommé ministre d’Etat et chargé de mission du chef de l’Etat. «Une manière de lui permettre de renforcer ses tuyaux à l’international et de tisser de nouvelles relations en dehors de nos frontières. Il ne devait pas non plus occuper de grands postes de responsabilités comme la Primature et autres qui pourraient l’engager et le fragiliser par rapport aux échéances futures.
En même temps, il allait garder la mairie de Dakar», rapporte notre source. FEU DjIbo KA Et Robert Sagna avaient Donné leur accord En contrepartie, Macky Sall ne devrait pas choisir un dauphin dans son propre camp. Mieux, il allait se porter garant pour soutenir Khalifa Sall à la présidentielle de 2024. D’ailleurs, confie l’émissaire d’Abdou Diouf, un tel scénario avait rencontré l’assentiment de nombreux responsables socialistes de la mouvance présidentielle proches de Khalifa Sall tels que feu Djibo Ka et Robert Sagna. «Tous avaient donné leur accord pour une telle proposition non sans promettre de le soutenir en 2024. Et même Ousmane Tanor Dieng qui pouvait constituer un blocage ne s’y était pas opposé», renseigne-t-on. Toutefois, l’émissaire d’Abdou Diouf auprès de Khalifa Sall a déploré le fait que ce dernier ait été perdu par ses jeunes partisans fougueux sans expérience politique. «Ces derniers lui ont fait croire qu’il pouvait remporter la présidentielle de 2019», affirme notre interlocuteur.
A l’en croire, l’ancien maire de Dakar ne devait pas suivre les Barthélémy Dias et autres et il devrait prendre son courage à deux mains et décider de son avenir. «Au début, Khalifa Sall ne semblait pas réfuter une telle idée, mais finalement il a vacillé préférant suivre ses partisans», a-t-il conclu. C’est ainsi que le deal a foiré. Pour l’heure, Macky Sall gouverne et Khalifa Sall purge tranquillement ses cinq ans de prison. Une gageure.
«BABA NEYMAR» EN VEDETTE
L e sélectionneur des Olympiques de la Guinée, Souleymane Camara dit Abédi, a divulgué, hier, les 20 joueurs retenus pour la double confrontation contre le Sénégal. Une liste composée à moitié d’expatriés.
L’attaquant de Dijon, Abdoulaye Jules Keïta dit «Baba Neymar», auteur de 2 buts en 17 matchs en Championnat, est la tête de gondole de cette équipe.
Le capitaine Sékou Camara et ses coéquipiers pourront compter sur l’apport de 10 expatriés lors de la double confrontation contre le Sénégal, comptant pour les éliminatoires de la CAN U23. Auteur d’une réalisation à l’aller comme au retour contre la Mauritanie lors du tour précédent, Abdoulaye Jules Keïta dit Baba Neymar est très attendu cet après-midi au stade du 28- Septembre. Ce sera l’homme à surveiller du côté des olympiques de la gui- née. C’est leur grande vedette. il a inscrit 2 buts en 17 matchs en Ligue 1 française. Lamine Kaba de Leicester City, Sory Doumbouya de Dijon, Franck Bahi de gantoise font partie des expatriés qui ont rejoint le groupe du coach Souleymane Camara.
Les Koto Boys doivent se montrer très vigilants face aux U23 de la guinée qui voudront tout faire pour rassurer leur bouillant public.
NE PAS SE LOUPER A CONAKRY
Les protégés de Joseph Koto vont-ils tenir bon devant le public chaud bouillant du stade du 28- Septembre de Conakry ? Cet après-midi, ils vont défier les U23 de la guinée.
Le derby ouest-africain s’annonce déjà palpitant. Les Koto Boys feront face aux hommes de Souleymane Camara «Abedi» cet après-midi au stade du 28-Septembre. Pour ce match aller comptant pour le 2ème tour des éliminatoires de la CAN U23, l’objectif est d’éviter de sombrer pour garder des chances de se qualifier au match retour, le 24 mars à Lat Dior de Thiès.
Les protégés de Joseph Koto vont-ils tenir bon devant le public chaud bouillant du stade du 28- Septembre de Conakry ? Cet après-midi, ils vont défier les U23 de la guinée. il faudra faire un bon résultat en terre guinéenne pour garder des chances de valider le billet pour le 3ème tour des éliminatoires de la CAN U23. Lamine Sarr et ses coéquipiers devront se montrer à la hauteur de l’événement. Ils ont déjà l’expérience du haut niveau.
Cette nouvelle formation de Koto regroupe deux générations (2017 et 2019) qui ont chacune disputé une finale de CAN U20. Les 21 Lions retenus pour ce dé- placement sont arrivés hier à 9 heures dans la capitale guinéenne avec l’intention de réussir la mission qui leur a été assignée par le président de la Fédération sénégalaise de Football, Me Augustin Senghor. Pour le patron du foot national, la guinée est juste un obstacle à franchir pour passer à autre chose. Le véritable objectif étant la qualification aux Jo Tokyo 2020. Néanmoins, le capitaine Sékou Camara et ses partenaires vont vendre chèrement leur peau devant leur public si grouillant et exigent. La guinée reste un obstacle de taille, se montrant toujours surmotivée face au Sénégal. Battre la guinée est le scénario rêvé mais un nul ne sera pas un mauvais résultat. Le match retour étant prévu dans 4 jours après à Thiès.
Les U23 toujours au rendez-vous
Depuis l’instauration de la CAN de la catégorie en 2011, les U23 du Sénégal ont participé à toutes les éditions et atteint le dernier carré. Les olympiques de ces deux pays rivaux ne sont jamais frottés en éliminatoires. En revanche en 2011, les U23 du Sénégal avaient éliminé ceux de la guinée lors des qualifications pour les Jeux africains (Maputo 2011).
Défaits à l’aller (1-0), les Sénégalais avaient rattrapé leur retard au retour grâce à un but de Mamadou Touré Thiam (ex-Touré Kunda) avant de s’imposer aux tirs au but.
«LA DISSOLUTION DE L’ASSEMBLEE ET LE COUPLAGE DES LOCALES ET LEGISLATIVES NE PRESENTENT AUCUN INTERET POUR LE SENEGAL»
La coalition «Benno Ak Tanor» se démarque de la proposition de me Aissata Tall Sall
Quelques jours après la proclamation de la victoire de la coalition «Benno Bokk Yaakar» du Président Macky Sall à la Présidentielle, la coalition «Benno Ak Tanor» félicite ce dernier pour sa réélection au 1er tour. Elle se réjouit aussi des perspectives heureuses que cette victoire ouvre pour le peuple Sénégalais.
Dans un communiqué rendu public, hier, «Benno Ak Tanor» a réaffirmé «son engagement et son ancrage dans la coalition ‘Benno Bokk Yakaar’ et considère que la consolidation de BBY est le meilleur gage de stabilité pour le pays et constitue la garantie nécessaire à la poursuite de la mise en œuvre de la deuxième phase du PSE, le PAP 2».
«En ce qui concerne la situation nationale, la coalition ‘Benno Ak Tanor’ encourage l’initiative prise par le Président Macky Sall d’appeler toutes les forces vives à un dialogue national et compte y prendre une part active dans l’intérêt exclusif du Sénégal», ajoute le document. Pour ce qui est «du troisième mandat du Président Macky Sall», la coalition «Benno Ak Tanor» a considéré que «le débat est inopportun et sans objet. Car la Constitution du Sénégal, en son article 27, dispose que : ’Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs’. Et que le Président Macky Sall a déclaré publiquement à plusieurs reprises qu’il ne lui était pas possible de briguer un troisième mandat».
En outre, les souteneurs d’Ousmane Tanor Dieng se sont démarqués de la proposition de couplage des élections locales et législatives et de dissolution de l’Assemblée faites par Me Aïssata Tall Sall. Ils estiment en effet que «la dissolution de l’Assemblée nationale et le couplage des élections locales et législatives ne présentent aucun intérêt pour le Sénégal, ni sur le plan du renforcement de la démocratie, encore moins sur la crédibilité des institutions». Raison pour laquelle, la coalition «Benno Ak Tanor» a lancé un appel «aux membres de ‘Benno Bokk Yakaar’ et de la majorité présidentielle à faire preuve de plus de sérénité, de solidarité et de favoriser le dialogue et la concertation au sein des instances de la grande coalition. L’intérêt de ‘Benno Bokk Yakaar’ est de maintenir l’unité de tous ses membres pour une bonne entame de ce nouveau mandat du Président Macky Sall, porteur de beaucoup d’espoirs pour le peuple sénégalais». Par ailleurs, la coalition Tanoriste n’a pas manqué de déplorer «le massacre de musulmans dans une mosquée en Nouvelle-Zélande et s’incline devant la mémoire des victimes».
Le juge des peines change les règles des visites à Khalifa Sall
Dans une note en date du 11 février 2019, le coordonnateur des juges de l’application des peines informe ceux qui veulent visiter Khalifa Sall à Rebeuss qu’il y a des changements. «Il est porté à la connaissance des usagers du service public de la Justice et plus précisément aux demandeurs de permis pour aller visiter le détenu Khalifa Sall que certains changements ont été apportés dans la procédure de délivrance desdits permis. Ainsi, tout demandeur devra satisfaire aux obligations suivantes :1Faire une demande adressée au Coordonnateur des Juges de l’Application des Peines 2 Préciser l’objet de la visite 3 Se présenter physiquement Les dépôts ont lieu le lundi et le mardi Les retraits des permis de visite se font le jeudi et le vendredi. Aucune dérogation n’est admise», soutient le magistrat.
Moussa Taye charge IMF
Le conseiller politique et porte parole de Khalifa Sall interpelle directement le ministre de la Justice, dit-il, «en tant que responsable de l’Administration de la Justice». Moussa Taye se demande si cette mesure concerne tous les détenus de toutes les maisons d’arrêt du Sénégal ? A la suite de cela, il a exprimé sa surprise de constater qu’elle ne concerne que le détenu Khalifa Ababacar Sall. Le conseiller politique de l’ex-maire de Dakar, déplore que le ministre de la Justice décide de tout lui enlever jusqu’à son patronyme. A l’en croire, si la nomination de Ismaila Madior Fall était liée à l’entreprise de liquidation de Khalifa Ababacar Sall, alors là il mérite des félicitations. De l’enquête préliminaire jusqu’au Conseil constitutionnel, indique Moussa Taye, «Ismaëla Madior Fall a joué son rôle avec précision à la manière d’un chirurgien plus que le «tailleur» qu’on lui colle et qu’il se résigne à accepter». Et MoussaTaye d’ajouter à l’endroit du garde des Sceaux : «Manifestement, vous cherchez à humilier le détenu Sall après avoir ôté au citoyen Khalifa Ababacar Sall ses droits les plus élémentaires. Hier les restrictions, aujourd’hui encore les restrictions. Peut-être demain, le transfèrement ? Monsieur le ministre, Je vous invite à reprendre vos esprits en prenant les dispositions nécessaires pour faire annuler cette décision. Elle porte atteinte aux droits du détenu. Elle est ridicule et ridiculise tous ceux qui en sont partie prenante», martèle Moussa Taye.
Fake new sur Moussa Gningue
L'ancien préparateur mystique de l'écurie de Fass, Moussa Gningue, plus connu sous le surnom de «sorcier de Fass», a été donné pour mort, ce mardi par plusieurs sites. L’information s’est révélée fausse, heureusement. Le concerné a réagi sur les ondes de la RFM pour démentir sa propre mort, non sans rires au nez les journalistes. Naturellement, il s’est dit surpris par cette annonce qui n’a pas été vérifiée auprès de ses proches.
Mort de l’enseignants à Diourbel
Du nouveau dans l'affaire Henri Ndiaye, du nom de cet enseignant poignardé à Ghoyé (Diourbel)par Henriette Sambou élève en classe de Terminale. Après la garde-à-vue de la jeune fille et de sa maman à la gendarmerie de Ndoulo, trois autres individus présents au moment du drame ont été cueillis par les pandores. Ils seraient poursuivis pour non assistance à personne en danger. Des sources proches de l'enquête rapportent qu'il y a eu de la part de ces personnes, une intention manifeste de passer l'affaire sous silence pour avoir laissé Henry Ndiaye se vider mortellement de son sang, après avoir été poignardé par Henriette Sambou à la cuisse.
Conseil interministériel sur les incendies, aujourd’hui
Avec la recrudescence des incendies un peu partout dans le pays, le Premier ministre Mouhammad BounAbdallah Dionne préside cet après-midi un conseil interministériel sur la question. Autour du Pm, il y aura tous les ministres concernés directement ou indirectement par les incendies qui touchent aussi bien les marchés que des villages entiers dans le monde rural. Le gouvernement devrait se pencher sur les causes, mais aussi les solutions.
Journée de prières pour les 93 Diambars tombés au Golf
Le 28ème anniversaire du crash du C-130 qui avait fait 93 morts chez les soldats sénégalais ayant pris part à la première guerre du Golf sera célébré ce jeudi 21 mars 2019 après la prière de «Tisbar» de 14 heures, à la Grande Mosquée de Dakar. A cette occasion, l’Ong Jamra, les veuves et les orphelins du Collectif des «Diambars» (Anciens combattants de la Guerre du Golfe), ainsi que les 402 survivants, organisent une journée de prières et de solidarité. Ce sera sous la présidence d’honneur du chef de l’Etat, chef suprême des Armées, informe-ton. La cérémonie sera clôturée par un sermon de Imam Moussa Guèye, prédicateur à la RTS, axé sur «Le Destin du Soldat-Martyr, tombé aux Lieux Saints», informe un communiqué reçu à L’As.
Ziguinchor, un accident fait deux morts
Un accident de la circulation causé par un conducteur de moto Jakarta a fait deux morts à Ziguinchor. Il s’agit malheureusement du conducteur de la moto Jakarta et de son client. L’accident s’est produit hier matin au village de Kolomba sur l’axe Ziguinchor/Bignona. Une voiture de type 7 places immatriculée 3137 ZG, en provenance de Ziguinchor a violemment heurté la moto Jakarta qui tentait de faire un demi tour sur la route sans pour autant regarder dans son rétroviseur. Malheureusement, le conducteur de la moto et son passager sont morts sur le coup.
L’association Ndimbeul se déploie
L’association caritative et non lucrative, Ndimbeul, a apporté son assistance aux personnes vulnérables. Le 16 mars dernier, l’association Ndimbeul s’est déployée pour sa première action de l’année. Celle-ci a consisté collecter des habits et de denrées alimentaires pour les sans abris et les familles démunies. Lors de cette journée toujours, des bouteilles d’eau, des détergents et des couvertures ont été distribués à un orphelinat, situé aux Parcelles Assainies. Dans la soirée, l’Association Ndimbeul a rendu visite à des talibés dans un daara se trouvant à liberté 6, en leur offrant des denrées alimentaires, des habits surtout, en ces temps de froid. L’association Ndimbeul a clôturé la journée par une descente au niveau du centre ville pour distribuer des couvertures, des chaussures et des habits aux sans domiciles fixes. D’ors et déjà, l’association Ndimbeul est à pied d’œuvre pour préparer la troisième édition des œuvres caritatives du ramadan avec un budget prévisionnel de 3.000.000 millions de francs CFA pour aider des familles démunies qui seront sélectionnées pour recevoir des denrées alimentaires et de l’argent. Une distribution de 1.000 barquettes de repas aux SDF aura aussi lieu durant le ramadan. L’association Ndimbeul a également un projet de lutte contre le cancer des enfants au mois de décembre. Ce projet consiste à soutenir ces enfants et surtout à participer à leur traitement pour non seulement espérer les guérir, mais aussi leur permettre d’avoir une vie dont rêve tout enfant rêve. Ce projet est estimé à 13.000.00 FCFA. Elle compte sur la contribution des bonnes volontés. Un don de sang aussi sera organisé au mois d’août au CNTS pour sauver des vies.
Saisie de 215 kilogrammes de chanvre indien sur l’axe Birkilane-Gossas
La subdivision des douanes de Fatick, dirigée par le commandant Abdou Thiam, a frappé un grand coup. Au cours d’une patrouille nocturne lundi dernier, les gabelous de Fatick sont tombés nez à nez sur des trafiquants de drogues dures. Surpris, les trafiquants ont détalé, laissant derrière eux leurs lourdes charges représentant 215 kilogrammes de chanvre indien. La drogue était emballée dans des sacs en plastique et dans des sacs de 100 kilogrammes. Cette saisie record qui est à mettre à l’actif de la toute nouvelle subdivision des douanes de Fatick prouve que la région est devenue un point de passage des trafiquants de drogue.
L’Unsas toutes griffes dehors
L’Unsas menace de porter plainte contre la police de Mbour et Marie Claire Beau Grand pour «abus d’autorité», suite à l’arrestation de son mandataire syndical, Souleymane Thiam. Ce dernier a été déféré illégalement au parquet par le commissariat de police de Mbour qui agit pour le compte de Marie Claire Beau Grand, ex-employeur de Bassirou Cissé. En effet, Souleymane Thiam, mandataire syndical de son état, était à Mbour pour assister Bassirou Cissé, jardinier licencié abusivement par Marie Claire Beau Grand, après neuf ans de bons et loyaux services. Après avoir négocié à l’amiable avec Marie Claire Beau Grand qui s’était engagée à dédommager Bassirou Cissé à hauteurde2millions, payables en deux tranche, la dame s’est rétractée et a saisi la police qui a arrêté Souleymane Thiam. Ce qui a mis dans tous ses états l’Unsas, centrale syndicale du bouillant Mademba Sock. L’Unsas exige la libération immédiate et sans condition de Souleymane Thiam détenu illégalement à la maison d’arrêt de Mbour et réclame le paiement intégral des droits acquis de Bassirou Cissé. Enfin, elle se réserve le droit d’ester en justice contre Mme Beau Grand et ses complices pour citation abusive et abus d’autorité.
Air Sénégal dément le Commandant Tall
L’A330Neo Casamance est la propriété officielle et exclusive d’Air Sénégal. C’est ce qui ressort d’un communiqué de la compagnie Air Sénégal. Elle dément catégoriquement les informations «erronées contenues dans les dernières déclarations de M. Malick Tall sur l'antenne d'Iradio Sénégal». M. Tall a notamment déclaré que Air Sénégal a déboursé 82 milliards FCFA pour la location d'un A330Neo. Comme la compagnie s'y était engagée, cet avion tout neuf a été acquis auprès de la société Airbus et a été récemment livré à Dakar. Selon le communiqué de la compagnie aérienne, l’avionA330Neo est aujourd'hui en exploitation sur la ligne Dakar-Paris-Dakar. Il suffit pour tout observateur connaissant l'industrie aéronautique de vérifier les plaques en métal posées sur l'avion comme l'exige la réglementation et aussi le Bill of Sale signé par Airbus, en date du 7 mars 2019. Ces éléments attestent s'il en était encore besoin de la propriété officielle et exclusive de ce fleuron du ciel africain par Air Sénégal S.A. « Il en est de même pour les autres déclarations diffamantes et mensongères proférées par M. Tall, sans souci de la vérité, au préjudice du débat public et du droit des citoyens sénégalais à disposer d'informations sûres et sincères », souligne la même source.
Air Sénégal dément le Commandant Tall (bis)
La compagnie rappelle qu'elle inscrit son projet dans un développement industriel ambitieux et professionnel. «Ses premiers succès commerciaux en Afrique et sur l'intercontinental, le rythme soutenu de son développement et le respect de ses engagements financiers constituent autant d'étapes fructueuses vers la création de la première compagnie aérienne d'Afrique de l'ouest, conformément à l'ambition portée par Air Sénégal dément le Commandant Tall, le Président de la République du Sénégal dans le cadre du Plan Sénégal Emergent », indique la même source. À Propos d’Air Sénégal Air Sénégal, pavillon national, s’est doté d’une flotte ultramoderne. La qualité de son équipe de direction internationale et celle de ses membres d’équipage lui permet d’aligner son offre sur les standards internationaux les plus exigeants. Air Sénégal garantit ainsi un service de haute qualité, sûr et fiable. L’objectif affiché est de hisser la compagnie à la pointe du secteur aérien en Afrique.
Fin de l'instruction du dossier Lamine Diack
L’ancien président de l’ IAAF, Lamine Diack sera bientôt fixé sur son sort. Le juge Renaud Van Ruymbeke en charge du dossier a fini l’instruction. Il a informé les différentes parties. C’est dire que l'affaire de corruption à la Fédération internationale d'athlétisme, IAAF dans laquelle sont impliqués l’ancien président Lamine Diack, le responsable de l'antidopage Gabriel Dollé et un conseiller du président en l’occurrence l'avocat Habib Cissé, va bientôt connaître son épilogue. Il faut rappeler que Lamine Diack est assigné à résidence en région parisienne depuis plusieurs années.
DES PROJETS D’ELECTRIFICATION ET DES TIC REALISES DANS DES ECOLES ET DARAAS
Le Fonds de développement du service universel des télécommunications (FDSUT), dans le cadre de l’exercice de sa mission d’appui aux stratégies du gouvernement du Sénégal en matière de réduction de la fracture numérique (2014-2017), a présenté son bilan
Mis en œuvre à travers un programme d’activités triennal dont l’exécution s’est achevée courant 2018, il a boosté les secteurs de la petite enfance, de l’éducation nationale, de la santé, de l’enseignement supérieur et de l’électrification des TIC qui ont connu une nette évolution.
Le Fonds de développement du service universel des télécommunications (FDSUT), qui a pour principal objectif de financer l’accès de l’électricité dans le milieu rural, mais aussi la réalisation des TIC, a réalisé un bilan satisfaisant à travers son programme d’activités triennal 2014-2017. Plusieurs projets ont pu être réalisés durant cette période. Il s’agit du financement d’espaces verts pour un montant de 600 millions FCFA dont quatre sont déjà finalisés, la mise en place de pôles d’accès à l’Internet (PISA). À ceux-là, s’ajoute l’installation de plus de 100 stations solaires pour la recharge de téléphones portables et des lampadaires dans les localités rurales éloignées et non électrifiées mais couvertes par les réseaux de télécommunication.
À cet effet, ce programme qui a été mis en place pour soulager les populations qui sont souvent obligées de parcourir des kilomètres pour recharger leurs téléphones portables, a été installé dans chaque village gratuitement sélectionné. Pour le représentant du ministre de l'Éducation nationale à cette cérémonie de présentation de bilan, Samba Guissé, ce programme a permis à 23 lycées et collèges de bénéficier de réseaux wifi et 30 daraas de bénéficier de tablettes numériques. En outre, il a donné lieu à la distribution de 100 valises multimédia dans 50 établissements à raison de deux valises par lycée. « Ce projet dénommé connecter les lycées et collèges du Sénégal, permettra de manière générale, d’améliorer, à travers l’introduction des TIC, la qualité de l’enseignement dans les lycées et collèges et de faciliter l’accès aux ressources numériques afin d’atteindre les objectifs spécifiques qui vont permettre de familiariser les élèves avec les TIC », a-t-il précisé. Avant d’ajouter : « Il va permettre également l’installation de salles multimédia dans 200 lycées et collèges sélectionnés d’un commun accord avec le ministère ».
Pour sa part, Amadou Thierno Gaye, représentant du ministre de l'Enseignement Supérieur, prenant la parole, dira que des actions menées à travers ce projet, ont permis l’interconnexion et le financement de l’Internet pour toutes les universités du Sénégal, tout en favorisant l’ouverture d’espaces numériques pour un montant de 4 milliards FCFA. À l’en croire, « Pour les besoins nouveaux, quatre actions ont été lancées et permettront à toutes les universités du Sénégal d’être connectées, de dérouler le deuxième axe du protocole, de prendre en charge l’accès a 2 Gigas dans la cité du savoir de Diamniadio, tout en mettant en place des data centres. Il s’agit de doter chaque étudiant d’un ordinateur et de débuter cette année les formations de recherches».
Concernant la petite enfance, le projet dénommé « Connecter les tout-petits » a permis l’installation des salles multimédias dans 200 cases des Tout-petits pour permettre à cette couche la possibilité de se familiariser avec les nouvelles technologies. Ainsi, 26 000 tout-petits ont été connectés à l’Internet dont 52% de petites filles. Ainsi, la Directrice générale de l'Agence nationale de la Petite enfance et de la Case des tout-petits, depuis 2015, un vaste programme a été initié pour le développement de la petite enfance, dans le cadre de la connexion numérique. « Pour que le secteur se développe sans fracture, il faut un service universel de télécommunications fiable », a déclaré Aly Koto Ndiaye, président du Fonds de développement du service universel des télécommunications (FDSUT). Selon lui, le programme a permis la territorialisation de l’accès à internet. L’objectif visé est de familiariser toutes les familles à l’outil internet et de faire du FDSUT un vrai levier du développement », a-t-il conclu.
«JE SUIS FAVORABLE AU RETOUR DU SENAT QUI PASSERA PAR LA DISSOLUTION DU HCCT»
Comme Mounir Sy, Moustapha Diakhaté milite pour le retour du Sénat qui doit passer, selon lui, par la suppression du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct). Dans cet entretien réalisé hier, le responsable de l’Apr estime que Karim Wade et Khalifa Sall doivent purger leur peine. Il va plus loin en proposant l’abrogation de l’amnistie, de la grâce et même des pouvoirs du président de la République de dissoudre l’Assemblée.
L’actualité, c’est la formation du futur gouvernement. Certains pensent à un gouvernement de technocrates, d’autres à celui politique. Qu’en pensez-vous ?
Je ne peux pas en penser beaucoup dans la mesure où c’est une prérogative exclusive du président de la République de nommer les membres du gouvernement. Il choisira des hommes et des femmes ayant le profil par rapport aux missions qu’il va leur assigner. Evidemment, dans un gouvernement, normalement dans tous les pays du monde, il y a un dosage technocratique et politique. Et je crois qu’on trouvera effectivement ce dosage dans le futur gouvernement du Président Macky Sall. Un technocrate Premier ministre comme Abdoul Mbaye en 2012... Mon sentiment, c’est que les Sénégalais qui ont réélu Macky Sall ont choisi la continuité, mais aussi la stabilité et l’efficacité. Je crois que les trois éléments doivent se trouver dans le gouvernement. Je pense, très sincèrement, que c’est pour cette raison que Macky Sall a été réélu à plus de 58%.
En se séparant de certains alliés qui avaient des ministres dans le dernier gouvernement...
Non, un allié peut ne pas avoir un ministre dans le gouvernement tout en restant un allié. Parce que, quand même, tous les alliés du Président Macky Sall n’ont pas de ministre dans le gouvernement. Il y en a qui ont des ministres, d’autres qui n’ont que des députés. Donc, je crois que le problème ne se trouve pas à ce niveau. C’est leur participation à l’exercice du pouvoir qui me semble le plus important, quel que soit le niveau où on les place.
Est-ce qu’un allié comme le Ps acceptera de perdre les ministères qu’il gère ?
Le Ps peut avoir même plus de ministères dans le gouvernement. Il n’est pas dit qu’ils vont conserver les mêmes porte-feuilles ministériels. Je crois qu’il peut y avoir aussi de la mobilité parce que cela va enrichir même le Parti socialiste. Ça ne sert à rien d’avoir deux ministères et de les conserver ad vitam aeternam. Ce n’est même pas bon pour le Ps. A ce niveau, je n’ai aucune inquiétude. Le Président peut augmenter leur nombre de ministères. Il peut changer comme il peut les garder parce que quoi qu’on puisse dire, Aminata Mbengue Ndiaye et Serigne Mbaye Thiam ont montré qu’ils sont véritablement des ministres extrêmement compétents, mais aussi politiques.
Et les militants de la première heure dans tout ça. Certains pensent que Macky Sall privilégie les alliés ?
Cela est contraire à la vérité. Si vous regardez la configuration du gouvernement, il y a plus de membres de l’Apr que d’alliés. Donc, je crois que cela est inexact. Toujours est-il que, de mon point de vue, il faudrait qu’on comprenne, au niveau de l’Apr, que nous devons faire preuve de générosité. Parce qu’il ne faut pas qu’on oublie que ceux qui sont aujourd’hui les alliés du Président Macky Sall l’ont choisi en 2012. Et sans leur contribution, certainement il ne serait pas réélu. Ils ont aussi contribué et de manière active et déterminante à sa réélection. Il s’agit tout simplement de donner au président de la République un socle politique solide sur lequel il peut s’appuyer pour gouverner le Sénégal en termes de réalisations, de stabilité mais aussi de perspectives pour notre pays. Je crois que nous les militants de l’Apr, nous devons accepter que le président de la République place d’autres alliés en nombre beaucoup plus important pour le deuxième mandat. C’est un mandat qui doit consolider les acquis mais aussi préparer le Sénégal vers son futur qui sera extrêmement radieux avec le pétrole et le gaz que le pays va commencer à exploiter bientôt.
Comment analysez-vous la bataille de positionnement au sein de l’Apr ?
Il n’y a qu’un responsable politique qui a annoncé ses ambitions pour Dakar. Il en a le droit mais je crois qu’il n’y a pas de guéguerre. Le fait de dire que je veux être maire de Dakar, c’est tout à fait normal. Tout le monde peut le dire. L’essentiel, pour ce qui concerne les futures élections locales, le président de la coalition Benno bokk yaakaar doit tout faire pour qu’il n’y ait pas de listes parallèles en notre sein. Ce que nous avons vécu en 2014, il ne faut plus le répéter. Il faudrait arriver à trouver un mécanisme pour choisir parmi nous les meilleurs dans toutes les collectivités territoriales du Sénégal, aussi bien au niveau communal qu’au niveau départemental. Je crois que c’est cette option-là qu’il faut privilégier. Maintenant, toute personne qui ne veut pas y aller avec nous dans le cadre de Benno bokk yaakaar, qu’on le considère comme un adversaire à combattre. Il faut sanctionner... Bien sûr ! Si quelqu’un décide d’aller dans des listes parallèles, de mon point de vue, il faut l’exclure.
L’exclure du parti ?
Mais absolument ! Si nous avons choisi d’aller avec Benno bokk yaakaar, ensemble, toute personne qui est membre de l’Apr ou du Parti socialiste ou de l’Afp qui décide d’aller dans une liste concurrente à la liste Benno bokk yaakaar doit être exclue. Sinon ce serait le désordre partout. On l’a déjà vécu en 2014. Cela nous a fait perdre énormément de collectivités territoriales. Ce qui aurait dû être évité si nous étions ensemble. C’est pourquoi d’ailleurs, je considère qu’après la prestation de serment et la formation du gouvernement, nous devons, au niveau de Bby, ouvrir le grand dialogue Benno bokk yaakaar. Le Président appelle à un dialogue ouvert et constructif, mais je crois aussi qu’en tant que Benno bokk yaakaar, il doit organiser un grand dialogue sous forme de convention communale, départementale et nationale pour essayer de voir comment travailler pour maintenir la coalition, pour que le choix que nous avons fait de vivre ensemble puisse aller au-delà de 2035 qui est le cap du Pse. Donc, il faut que les règles soient claires.
Que pensez-vous de l’idée de dissolution de l’Assemblée nationale émise par Aïssata Tall Sall ?
Moi, je suis partisan de ce qu’on appelle la séparation des pouvoirs. Les députés ont été élus pour un mandat de 5 ans. Ils ont la même légitimité que le président de la République. Pour moi, le Président doit les laisser faire leur travail jusqu’à terme. Evidemment, constitutionnellement, il a le pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale. C’est pourquoi je considère que cette même disposition constitutionnelle qui permet au président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale doit être abrogée. Cela remet fondamentalement en cause la séparation des pouvoirs.
Pour d’aucuns, une amnistie pour Karim Wade et Khalifa Sall peut contribuer à la stabilité politique. Est-ce votre avis ?
Le pays est stable. Le pays est en paix. Le gouvernement gouverne, l’opposition s’oppose. Les syndicats travaillent. La presse est libre. Je ne vois pas une raison qui puisse justifier l’amnistie de qui que ce soit ou la grâce de qui que ce soit. Si cela ne tenait qu’à moi, Karim et Khalifa peuvent être libérés demain. Mais ils ont commis des fautes. La justice a estimé qu’ils ont fait du tort à la communauté nationale et elle les a condamnés. Pour moi, il faut les laisser subir leur peine jusqu’à terme. Mais, par principe, je suis contre la possibilité qui est donnée au président de la République de gracier, de revenir sur une décision de justice. J’ai la même attitude par rapport à l’Assemblée nationale. Je ne suis pas certain que le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif soient habilités à revenir sur une chose jugée par le pouvoir judiciaire. Ça ne me semble pas être une bonne chose. Il faut supprimer ces dispositions. Pour ce qui concerne le dialogue ouvert, le président de la République n’a pas encore donné les termes de référence, n’a pas encore dit qu’est-ce qu’il veut faire pour ce dialogue. Maintenant, en ce qui me concerne, je souhaite que ce dialogue-là soit un moment fort pour préparer le Sénégal sur le pétrole et du gaz. Dans quelques années, le Sénégal sera complétement transformé. Nous serons la convoitise du monde entier. Le Sénégal sera comme Dubaï ou Qatar dans quelques années. Je crois que nous devons préparer notre pays à pouvoir accueillir cette nouvelle donne, à pouvoir revendiquer sa place dans le concert des nations économiques, notamment pour ce qui concerne le gaz et le pétrole. C’est ça qui doit être l’objet de ce débat. C’est pourquoi je n’ai pas compris qu’une partie de l’opposition commence à dire : «Nous ne dialoguerons pas avec le président de la République.» Alors qu’ils ne savent même pas, pour le moment, sur quoi il appelle les gens. Je souhaite que ce dialogue-là soit un moment fort pour que le dernier mandat du Président Macky Sall soit un mandat pour préparer le futur du Sénégal. J’entends par là, le futur pétrolier et gazier. Et je crois que nous devons arriver à un consensus fort autour de cette richesse que le Bon Dieu a donnée à ce pays-là pour que les générations actuelles et futures puissent en profiter.
Il y a Mounir Sy qui plaide pour la suppression du Hcct et son remplacement par le Sénat. Etes-vous pour le retour de cette institution ?
Absolument, je suis favorable au retour du Sénat ! Cela passera nécessairement par la dissolution du Haut conseil des collectivités territoriales. Mais véritablement, je souhaite que ça soit un vrai Sénat.
C’est-à-dire ?
Un Sénat dont les membres sont tous élus, pas nommés comme cela a été le cas avec Abdoulaye Wade et probablement même avec le Président Abdou Diouf. Maintenant, il y a certaines compétences du Hcct qu’il faudra donner au Conseil économique, social et environnemental. Et je souhaite aussi que, dans ce nouveau Cese, qu’il n’y ait pas de politiques, mais qu’il représente les secteurs économiques, sociaux, culturels, environnementaux du Sénégal. Que cela soit véritablement une chambre spécialisée pour conseiller le gouvernement sur la politique économique, sociale, culturelle, environnementale. Et comme ça, l’Assemblée nationale et le Sénat seront des chambres pour les politiques. Ça me semble en tout cas être meilleur pour la bonne marche de notre pays. Mais mélanger des politiques et des secteurs socio-économiques dans une même institution, cela pose problème.
Mais pour de nombreux Sénégalais, ce sont des institutions budgétivores, il faut les supprimer...
Mais dans ce cas, on peut même dire qu’on peut supprimer la République et laisser les Sénégalais à eux seuls dans leur ethnie et dans leur confrérie. Non, je crois qu’il ne faut pas aller jusque-là. Il ne faut pas vouloir décrédibiliser à ce point la démocratie représentative, car elle est indispensable.
Un retour du Sénat avec à sa tête Ousmane Tanor Dieng, comme le souhaite Mounir Sy ?
Ce n’est pas à moi de le choisir. Maintenant, lui, il (Tanor) est déjà maire. C’est une chambre qui, de mon point de vue, doit être élue. Donc, à ce niveau, rien n’exclut qu’il le soit. Je crois qu’il en a le profil, l’expérience, les compétences. Et sa contribution à l’élection et à la réélection du Président Macky Sall et à la stabilité du Sénégal est telle que personne ne s’étonnerait que Ousmane Tanor Dieng soit président de ce nouveau Sénat. Donc, je milite pour le retour du Senat.
LA BELLE IDYLLE ENTRE COURA MBISSANE ET LA LEGENDE DE LA KORA LALO KEBA DRAME
Coura Mbissane, l’amour de Lalo Kéba Dramé, légende de la kora et de la musique manding se rappelle au bon souvenir des mélomanes des années 1960. La journaliste Aïssatou Laye au journal La Gazette, l’a rencontrée et interviewée.
Coura Mbissane, l’amour de Lalo Kéba Dramé, légende de la kora et de la musique manding se rappelle au bon souvenir des mélomanes des années 1960. La journaliste Aïssatou Laye au journal La Gazette, l’a rencontrée et interviewée. Nous reproduisons in extenso cet entretien, véritable mine d’informations sur ce couple mythique… En ce mois de Mars dédié aux femmes, nous ouvrons une page d’histoire avec l’épouse de feu Lalo Kéba Dramé, Coura Mbissane. Retour sur une vie aux senteurs d’affection.
Qui est ce qui reste de Coura Mbissane?
C’est une présence magnétique, posée sur un canapé qui certainement était fort beau vers les années soixante. Des rideaux déteints par l’action du soleil et limés sur les plis par un long usage. Un tapis d’où les couleurs ont disparu, des meubles dédorés usés par bandes. La demeure de Rokhaya Dieng dite Coura Mbissane respire le vieux, sent l’impécuniosité mais inspire le respect pour un mythe d’alors qui refuse de se verser dans le « larbinisme » comme la plupart de ses pairs afin de garder intact son trésor : sa dignité. Elle dit : « je suis très fatiguée, je croupis dans la misère. Le jour de la Tabaski, je n’ai pas pu faire le sacrifice d’Abraham car je n’ai pas les moyens pour acheter un mouton". Pour l’épouse d’un homme qui a tant servi le Sénégal en lui apportant toutes sortes de médailles, je trouve cela dommage. Mais, ma dignité m’interdit de quémander. » Rokhaya Dieng, c’est aussi une femme qui s’est mariée à l’âge de 13 ans avec Lalo Keba Dramé, joueur de kora très adulé à l’époque par les présidents Senghor, Daouda Diawara, Sékou Touré. Rokhaya Dieng, c’est enfin une coquette de 56 ans, drapée dans une tunique bariolée. Un vêtement flatteur qui traduit quelque part sa personnalité chatoyante. Là, à travers le pan de son pagne, qu’elle vient de remonter pour se gratter le tibia, on sent une personnalité, comment dire… mal dans sa nouvelle peau « d’oubliée », mais qui essaie de le cacher. Trahie à cet instant par des expressions de dédain, de contentement, et d’espérance qui se succèdent naïvement sur sa plate figure. Elle maugrée : « tous mes « geer (nobles) » ne sont plus de ce monde. Sinon, je ne serais pas dans cette situation. En Gambie, jusqu’à présent, si je pars là-bas, c’est le président Yaya Jammeh qui me demande d’être son hôte. Lui, sait la valeur de mon défunt mari, mais pas ici. Certains me demandent d’émigrer en Gambie. Mais moi je suis née et j’ai grandi au Sénégal, je ne peux pas le quitter pour un autre pays même si je vivrais mieux là-bas. » Des portraits d’elle et de Lalo Kéba Dramé accrochés aux murs, attestent de son appartenance à l’oligarchie des Célèbres. Icône d’alors à triple nationalité, gambienne, sénégalaise et people, elle disparaît aujourd’hui dans les soupentes jaunissantes des souvenirs …Elle meurt à petit feu.
Animatrice à Radio Sénégal
Son émission sur Radio Sénégal marche très fort dans les contrées lointaines du pays. Entre 22h et 23h 30 le dimanche, Rokhaya Dieng est écoutée par les femmes mandingues avec un sérieux de Pape et elle répond avec un respect de nonne à ses auditrices. Le concept de l’émission : « je donne des conseils aux femmes du genre : comment entretenir une maison ? Comment faire un bain intime avec des produits naturels ? Après, on ouvre l’antenne et les femmes posent des questions par rapport à leur inquiétude du moment. » Hors antenne, on parvient toutefois à lui arracher une méchanceté normale : « Evidemment, parfois, j’ai envie d’envoyer se faire balader certaines. Mais, comme je parle en réalité à des milliers de personnes, je dois être plus circonspecte. Je les invite à réfléchir à ce qu’elles désirent vraiment. » Elle n’a pas réponse à tout, mais une réponse pour chaque question, jamais trop tranchée, agacée par l’idéalisme de certaines auditrices : « Vous ne voulez quand même pas que ce soit parfait ? Ce n’est pas la vie, ça ! » L’homme n’est pas fondamentalement bon, ajoute-t-elle pour nous, et si l’on n’accepte pas cela, on ne peut ni le comprendre ni se comprendre.
Qui était Coura Mbissane?
Un visage à pommettes hautes, une coiffure « afro » version années soixante, un regard perçant sur un corps de jeune fille. C’est l’impression que donne l’une de ses photos accrochée au mur de son salon. Rokhaya Dieng ressemble beaucoup à Coura Mbissane. Elle est un peu plus vieille, peut-être, avec quelques rides floues. Son embonpoint et ses cheveux emprisonnés dans un foulard font ressortir davantage son âge. Avant d’être une personne physique, Coura Mbissane est d’abord un mythe. Le nom qui signifie à lui seul l’incarnation de la féminité version sénégalaise, celle qui a fait tourner la tête à son homme au point qu’il lui dédie une chanson. Il fallait que ça se sache.
Mais que sait-on au juste d’elle ?
Rokhaya Dieng raconte l’histoire de Coura Mbissane : « Coura Mbissane était la nièce du président Senghor. Elle était très belle et était très liée à Lalo, mon défunt mari. A cette époque, le « mbarane (le fait d’avoir plusieurs amants) » n’existait pas. Une fille qui était aimée par plusieurs hommes était une fierté. Ses prétendants rivalisaient d’ardeur pour mériter l’amour de la fille. Coura Mbissane était l’une de ses filles qui faisait tourner la tête aux hommes. Quand ses prétendants se retrouvaient dans son salon, elle faisait appel à Lalo, pour lui jouer de la kora. C’est le contexte qui a fait naître la chanson « Coura mbissane ya téré nelawe goor gni. (Coura Mbissanne tu ôtes le sommeil de ces hommes qui tournent autour de toi.) » Les réactions ne manquaient pas de fuser : l’argent coulait à flots pour le grand bonheur de Lalo. Si Coura Mbissane et Rokhaya Dieng se ressemblent beaucoup, elles s’imitent en revanche assez mal. Sauf, peut-être, cet air de toujours poser une question, même quand elle affirme, même quand elle répond. Elle a beau raconté toute sa vie par le menu, on n’est pas sûr d’arriver à la saisir. Aurait-elle par hasard appris à se cacher en se dévoilant ? Elle se rappelle avoir été une enfant timide, introvertie. L’enfance ne fut ni heureuse ni malheureuse « Simplement, je n’avais pas l’impression d’être à ma place ». Entre un père autocrate et une mère au foyer, elle n’avait pas son mot à dire par rapport à l’éducation de sa progéniture. Mais, elle déclare devoir sa survie à cette éducation très structurée, à la « morale inattaquable ». Elle n’a jamais fait l’école, et s’est fiancée à l’âge de 11 ans avec un militaire sergent de son état. Elle se souvient : « j’aimais un militaire mais mon père refusait de nous marier. Je n’ai jamais osé le contredire. Je me suis dit que papa refusait que je me marie avec un militaire, mais il n’avait pas dit que je ne pouvais pas le voir. » Rokhaya Dieng a donc à la fois violé l’interdit de son père, tout en le respectant. La vérité, c’est qu’on ne peut pas la connaître entièrement. Rokhaya côtoyait son futur mari, Lalo Kéba Dramé sans le connaitre. Ce dernier lui faisait de petits cadeaux car, lui savait que la gamine sera sa huitième épouse grâce aux prophéties de son marabout. Elle se rappelle des confidences de Lalo : « son marabout lui avait dit : « Lalo, tu rencontreras ta véritable épouse le jour où tu prendras la route pour Sédhiou. Au retour de ton voyage, trois personnes t’intercepteront à la gare routière. La plus petite sera ta femme. Elle a une cicatrice sur le tibia. » Rokhaya avait 7 ans. Ils se marièrent 6 ans plus tard, sans le consentement de la fillette. Lalo retourne voir son marabout pour lui faire part du caractère très rebelle de sa femme. Ce dernier lui conseille de la rebaptiser s’il veut le grader. Lalo se confie à son ami et «geer », le président Senghor qui lui suggère le nom de sa nièce préférée : Coura Mbissane. Rokhaya se souvient : « le jour où Lalo me rebaptisa Coura Mbissane, j’ai eu droit à tous les honneurs. Les paroles de la chanson sont revisitées : « Coura Mbissane yama téré nelawe, Coura Mbissane yaye diogama. (Coura Mbissane tu m’ôtes le sommeil, Coura tu es la plus belle.) » Depuis ce jour-là, Rokhaya Dieng est morte en laissant la place à Coura Mbissane. Une adolescente qui suscitait la jalousie de ses paires avec son aura et l’amour inconditionnel que lui portait son mari est née. La lune de miel se passe aux USA, aux frais du Président Diawara qui paie la note : « On a passé six mois à l’ambassade de la Gambie aux Etats-Unis avec tous les honneurs dus à l’hôte du Président Gambien », raconte Coura. Elle était la huitième femme de Lalo, sa préférée aussi. La star internationale l’amenait dans ses bagages, et parcourait le monde avec elle. « C’était l’extase et le bon vieux temps », dit-elle. En Angleterre, la Reine Elizabeth les reçoit au château et offre une bague en Diamant à la dulcinée de celui qu’elle définissait comme « l’homme aux doigts de fée ». Le diamantaire El Hadji Sékou Baba de Monrovia offre à Coura Mbissane une montre en Diamant. Au sommet de son art, Lalo avait remporté trophée sur trophée dont le Manding Conférence. Il faisait la fierté du Président Senghor et celui de tout un continent. Une anecdote : « lors d’une des cérémonies à Londres, les Présidents de la Guinée, de la Gambie et du Sénégal se disputent la nationalité de Lalo. Chacun réclamait qu’il était de son pays. »
Fin d’une légende
La légende Lalo Kéba DraméCoura Mbissane s’éteint avec le décès de Lalo en 1973 à l’âge de 47 ans, Coura en avait 18. La femme de 56 ans raconte la mort de son époux : « un matin, il ne se sentait pas bien. Il m’a regardée dans les yeux et m’a dit : « Coura, je dois faire un long voyage, mais cette fois-ci, tu ne feras pas partie du voyage… » A cet instant, des larmes perlent sur son visage. Elle se ressaisit et poursuit : « …Mon heure a sonné, certains pensent que l’on m’a marabouté mais ce n’est pas vrai. Il y aura une floraison de radios aux Sénégal, mais ne quittes jamais Radio Sénégal car toutes mes œuvres se trouvent dans cette radio. Si tu pars, personne ne le perpétuera et les générations futures ne me connaîtront pas. Je n’ai pas un fils, et ma fille est encore un bébé. Coura tu as été plus qu’une femme pour moi, tu es mon enfant. » Ce sont ces recommandations qui me retiennent encore à Radio Sénégal. » Désormais, Coura aime sa solitude. Elle vit avec sa fille à liberté 4 où elle élève ses rêves d’adolescente réalisée. Cette même maison qui a vu défiler les plus grands comme le Président Senghor, le diamantaire El hadj Sékou Baba, le défunt Jean Collin, tous les dignitaires d’alors qui venaient écouter le son du kora de Lalo dans la chaleur des douces nuit Dakaroises. Coura Mbissane n’a plus besoin de se faire remarquer. Elle emploie beaucoup le mot « destin » et regarde sans regret, sans repentance la jeune fille qu’elle était à 17 ans. Celle que les gens sublimaient et dont ils s’enorgueillissaient d’être l’ami ou le parent. Après une vie intime qu’elle qualifie de « merveilleuse », Coura n’a pas senti le besoin de se remarier, après cinq ans, cinq mois et cinq jours de mariage et 36 ans de veuvage. A 56 ans, elle n’a pas senti le poids de l’âge sauf le fait d’être délaissée. Elle dit, un trémolo dans la voix : « aujourd’hui si tu prononces le nom de Coura Mbissanne, les gens écarquillent les yeux en se demandant si je vis encore. Personne ne me connaît alors que mon mari a tout fait pour ce pays. Sans le savoir Lalo m’a emportée avec lui car, je ne vis plus… ».
avec la gazette
LALO KEBA DRAME, LA KORA, COURA MBISSANE : L’AMOUR-PASSION
Très peu connu de la jeune génération, l’homme à la kora a cependant marqué son époque avec son titre fétiche : « Coura Mbissane », chanté en duo avec Rokhaya Dieng rebaptisée Coura Mbissane…
Lalo Kéba Dramé, nom combien évocateur, et écrit en lettres d’or dans les annales de la musique africaine et particulièrement sénégalaise, est une légende. Très peu connu de la jeune génération, l’homme à la kora a cependant marqué son époque avec son titre fétiche : « Coura Mbissane », chanté en duo avec Rokhaya Dieng rebaptisée Coura Mbissane… Devenue sa femme, la huitième et l’amour de sa vie. Toute une histoire autour de ce couple amoureux et légendaire…
La légende Lalo Kéba Dramé est né 1926 au village de Soumboundou en Casamance et s’est éteint en 1974. Il s’est très trop illustré comme un bon élève dans « l’art du Jaliya » (griot : chant et jeu de la kora) pour vite devenir un vrai « korafola » (joueur de kora). Ses prestations remarquables lors des cérémonies familiales assurent sa promotion juste sir le plan international. Son nom se propage sur tout l’espace sénégambien et l’amène à s’installer au Sénégal où il devient le griot attitré de faits marquants de l’histoire de la Casamance, à travers une émission de Radio télévision sénégalaise (RTS) en langue mandingue animée par El Hadj Moctar Diallo. Il est connu pour ses titres fétiches comme « Massané Cissé », « Keléfa », ou encore « Kantintin », et suscite l’admiration d’éminentes personnalités, à l’image de Léopold Sénégal Senghor, président du Sénégal de l’époque et même de la reine d’Angleterre Elisabeth II.
La notoriété internationale se concrétise en 1967 avec ses interprétations de « Bambo Bodian », une chanson en l’honneur d’un riche bienfaiteur. Mais, c’est surtout « Coura Mbissane », un tube inédit chanté en duo avec Rokhaya Dieng, qui le propulse au firmament. Dans ce produit, il adapte pour la première fois, le « djembesseng » à la kora, ces polyrythmies mandingues très envoutantes avec la complicité du djembé. Deux ans après sa participation au premier Congrès d’Etudes Mandingues à Londres en 1972, Lalo Kéba Dramé, le génie de la kora disparaît tragiquement.
L’album Hommage à Lalo Kéba Dramé, sorti en 1979 à titre posthume cinq ans après, est un véritable classique dans le répertoire de la musique mandingue de kora. Les inconditionnels ont pu l’écouter encore dans, African Pearls vol.4 : The Teranga Spirit, une belle compilation produite en 2006 par la structure Syllart de feu Ibrahima Sylla en 2006. On y retrouve les ténors, Lalo Kéba Dramé, Labah Sosseh, Ndiaga Mbaye, Soundioulou Cissokho, l’Ensemble lyrique national du Sénégal, les gambiens d’Ifan Bondi…
En outre, ses œuvres sont toujours enseignés à l’Ecole des Arts de Dakar. Par reconnaissance, un mémorial Lalo Kéba Dramé a eu lieu les samedi 31 mai et dimanche 1er juin 2014 à Ziguinchor. Un week-end au cours duquel, ce monument de la tradition orale a été honoré pour services rendus aux siens, avec son instrument fétiche : la kora. C’est un pan important du patrimoine culturel de tout l’espace sénégambien qui y a été revisité. Le souvenir de ce virtuose de la kora, également considéré comme un philosophe, historien et poète, reconnu dans toute la sous-région, a permis de revisiter l’immensité de son œuvre laissée à la postérité.
Ces festivités sont déroulés il y a presque entre moments de prières, conférence et forum sur le rôle qu’a joué le griot dans les sociétés africaines, plus précisément celle mandingue, la place de la kora et ses vertus divertissantes, pacifistes, fédératrices ; mais aussi à travers des veillées culturelles avec la crème des koristes de la région sud. Ce programme est le premier épisode d’une série d’initiatives du genre portées par l’Association culturelle Convergence des cultures (ACCC). Elle a visé à travers ces activités à contribuer à la réhabilitation de la mémoire collective cet illustre fils du patrimoine culturel et historique de la Casamance en particulier et du Sénégal.