SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
15 août 2025
LE CONTE, UNE HISTOIRE MAL RACONTÉE
Le conte va à l’agonie - Il n’est pas exagéré de le dire - Il souffre de l’absence d’espaces familiaux dédiés mais aussi de la présence trop encombrante des écrans de télévision, d’ordinateur ou de téléphone
Le conte va à l’agonie. Il n’est pas exagéré de le dire. Il souffre de l’absence d’espaces familiaux dédiés mais aussi de la présence trop encombrante des écrans de télévision, d’ordinateur ou de téléphone. Mais ironie de l’histoire, c’est grâce aux réseaux sociaux qu’un rebond est en train de se faire.
La journée mondiale du conte est l’occasion pour le Soleil.sn de revisiter ce pan de la culture sénégalaise qui a permis de transmettre bon nombre d’histoires aussi ludiques que comiques. Pour le Professeur Massamba Mbaye, directeur de l’école de l’oralité et conteur professionnel, le conte a deux facettes. «Il y a le conte comme pratique artistique qui se porte bien. D’ailleurs, le Sénégal est détenteur du titre de meilleur conteur en la personne de Libasse. Les conteurs professionnels vivent bien de leur art », dit-il.
Cependant, le conte ne s’arrête à cette première facette avec une dimension professionnelle. Par le passé, il constituait un moyen d’échanges entre générations d’une société. Mais cette dimension ne semble plus d’actualité. Selon le Professeur Massamba Mbaye, « sur le plan social, il n’y a plus de place pour les contes. Déjà les types de maisons ne prévoient plus d’espace pour ça. A l’époque, il y avait une grande cour, où jeunes et vieux se retrouvaient pour des séances de contes, mais cela n’existe plus », déplore-t-il.
Dans le regret de la perte de ce pan culturel, le professeur Mbaye va plus loin : « Le conte social n’est plus enseigné dans les écoles encore moins dans les familles. Les réseaux sociaux ont tué la communication sociale, avec elle le conte social. Une partie intégrante de la communication sociale est morte ».
Selon Massamba Mbaye, s’attacher au conte, c’est valoriser sa tradition. «C’est la tradition orale africaine, les ancêtres s’en servirent pour éduquer leurs progénitures en y insérant des leçons de morale pour que les enfants s’en rappellent à chaque fois qu’ils se trouvent dans des situations similaires. Aujourd’hui, cette méthode d’éduquer tend à disparaître. Il faut une reconsidération de cette école traditionnelle », a-t-il alerté.
Les réseaux sociaux, un mal pour un bien
Aujourd’hui, le décor est quasiment le même un peu partout. Les échanges en famille semblent avoir cédé la place aux télénovelas et autres téléfilms sénégalais, à défaut d’un attachement presque irrationnel aux réseaux sociaux. « Les réseaux sociaux ont, en quelque sorte, coupé le lien familial. On peut même être dans un même salon et être éloigné les uns des autres. Tout le monde est entre Facebook, WhatsApp…on ne s’en rend même pas compte, mais il n’y a plus de communication sociale », se désole M. Manga, policier à la retraite et passionné de contes.
Pour lui, le conte a des vertus que les réseaux sociaux ne pourront jamais remplacer. « Il raffermit les liens familiaux, aide à transmettre la tradition aux plus jeunes… », énumère-t-il.
Mais aujourd’hui, s’il y a des acteurs qui ont bien su en tirer profit de cette situation, ce sont les conteurs professionnels, avec une certaine ironie de l’histoire. Selon le professeur Massamba Mbaye, «les réseaux sociaux ont permis de faire la promotion du conte professionnel. Beaucoup de nos productions sont utilisées comme modules de formation un peu partout dans le monde. Mes contes sont enseignés jusqu’au Brésil. Aujourd’hui, les conteurs professionnels ont entre 50 et 60 dates par an et à travers le monde. Ils vivent très bien de leur art. En Afrique de l’Ouest, il y a 350 conteurs professionnels qui ont été répertoriés, mais il y a plus de 500 conteurs sociaux. Mais quand je dis conteurs professionnels, c’est ceux qui peuvent jouer dans n’importe quelle scène et dans plusieurs langues ».
QUE SAIT-ON DU SÉNÉGALAIS QUI A MIS LE FEU À UN BUS EN ITALIE ?
Le nommé Ousseynou S., 47 ans, a obtenu la nationalité italienne en 2004, après avoir épousé une femme italienne - Les premières déclarations des autorités en charge de l’enquête indiquent que l’acte était prémédité
checknews.fr |
Jacques Pezet |
Publication 21/03/2019
Un chauffeur de bus d'origine sénégalaise, ayant obtenu la nationalité italienne en 2004, a pris en otage 51 collégiens près de Milan ce mercredi 20 mars, avant d'incendier son véhicule. Il voulait venger les migrants morts en mer.
Que s’est-il passé ?
Dans un article publié le mercredi 20 mars, la Stampa revient sur le déroulé de cette prise d’otage. À 10 h 20, le bus avec les collégiens et les enseignants à son bord, quitte le gymnase. Le chauffeur est censé les ramener au collège Giovanni Vailati, situé à moins de 3 kilomètres. A moins d’un kilomètre de l’arrivée, le chauffeur dévie de sa route et crie «Personne ne sortira d’ici vivant !» et s’engage sur l’autoroute en direction de Linate, le second aéroport de Milan.
La Stampa indique qu’en route, le chauffeur déclare qu’il compte y faire un massacre pour arrêter les morts en Méditerranée et oblige les enseignants à attacher les enfants et à saisir leurs téléphones portables. Il s’arrête ensuite au niveau de la ville de Paullo pour recouvrir le véhicule d’essence. Alors qu’il continue sa route, un adolescent réussit à se saisir du téléphone portable d’un camarade et appelle la police. Finalement deux patrouilles de carabiniers l’ont intercepté et brisé les vitres arrière du bus pour faire sortir les enfants. Le conducteur a foncé dans un véhicule garé devant lui. Une fois bloqué, le chauffeur est sorti de l’autobus qu’il a incendié à l’aide d’un briquet, rapporte l’agence de presse italienne ANSA dans un article publié le lendemain de l’incident.
Que sait-on de l’identité du chauffeur et de ses motivations ?
Mercredi 20 mars, le ministre de l’intérieur italien Matteo Salvini a annoncé sur Twitter qu'«un Sénégalais de nationalité italienne (sic) au volant d’un bus scolaire, avec un casier judiciaire pour conduite sous l’influence de l’alcool et de violences sexuelles, a détourné le véhicule et l’a finalement incendié. C’est arrivé dans la province de Milan. L’homme a été arrêté. En ce moment, la police fouille sa maison. Je veux que ce soit clair : pourquoi une personne ayant un tel passé conduisait-elle un autobus pour transporter des enfants ?»
La presse italienneprécise que le chauffeur de 47 ans nommé Ousseynou S., a obtenu la nationalité italienne en 2004, après avoir épousé une femme italienne. Selon l’ANSA, le ministère de l’intérieur réfléchit à le destituer de sa nationalité. Il est actuellement détenu à la prison de San Vittore.
Au sujet de ses motivations, l’agence de presse italienne indique que le chauffard a déclaré aux enquêteurs que c’est la saisie du navire humanitaire Mare Ionio, le 19 mars, par les autorités italiennes, qui a été l’élément déclencheur, qui l’a poussé à commettre la dangereuse prise d’otages. Les premières déclarations des autorités en charge de l’enquête indiquent que l’acte était prémédité. Le chef de la cellule antiterrorisme de Milan, Alberto Nobili, a ainsi indiqué que l’homme «avait enregistré une vidéo, qu’il avait diffusée auprès de ses amis, jusqu’au Sénégal, où il leur disait "Afrique soulève-toi, ne venez plus en Europe !"» Concernant des liens avec des organisations terroristes, Nobili présente Ousseynou S. comme un «loup solitaire», qui «n’est pas en lien avec Daech ou d’autres mouvements djihadistes» et avertit qu’à ce stade de l’enquête, son acte ne peut pas être mis en lien avec du terrorisme islamiste. La seule revendication évoquée est celle de venger les noyés en Méditerranée.
Les enfants vont bien
Le président de la région Lombardie, Attilio Fontana, a annoncé que les collégiens présents dans le bus allaient bien : «J’ai parlé avec les directeurs généraux de l’hôpital San Raffaele et de la clinique De Marchi, où des enfants et des enseignants impliqués dans l’épisode très grave qui s’est produit ce matin, sur la route provinciale de Paullese, ont été transportés. Ils m’ont assuré que leur état est globalement bon et qu’ils ont surtout besoin de soutien psychologique. C’est la chose la plus importante parce que le risque était énorme.»
PAR ABDOU KARIM SALAM
HALTE À L’APOLOGIE DE LA PERVERSITÉ !
Aujourd’hui la créativité artistique va vers la dérive - Déconstruire ce qu’il y a de plus cher chez nous passe forcément par la vulgarisation de l’immoralité !
La présente contribution est une réplique à l’article intitulé «Ah, ces censeurs» publié dans le journal Le Témoin et dans lequel l’auteur, à la signature anonyme, s’attaque à ceux qui dénoncent la perversité ostentatoire que véhicule la série «Maitresse d’un homme marié». La ligne de défense employée n’est pas nouvelle. Elle repose au fond sur les mêmes arguments que ceux qui sont développés à chaque fois que des dérives liées aux mœurs, qui s’attaquent aux fondamentaux de notre société, sont dénoncées. Les fidèles amateurs de cette série ont la particularité de la défendre avec le même reflexe libertaire et les mêmes raccourcis infondés.
Le réflexe libertaire. La défense de la «maitresse» se déploie avec un argument classique et passe partout qui s’est progressivement mais vigoureusement installé au Sénégal après un parcours intercontinental intimement lié à la colonisation. C’est même leur premier réflexe : ‘‘le droit de faire ce que l’on veut’’. Selon cet auteur inconnu, les «censeurs veulent leur dire ce qui est bon ou pas pour les adultes qu’ils sont». Ce premier argument n’est rien d’autre que l’exaltation d’un hypothétique libre-arbitre, d’une liberté individuelle qui semble ne se dessiner aucune limite. Cette représentation de la liberté individuelle est à la fois égoïste et fausse. Elle est égoïste parce que la société sénégalaise n’est pas exclusivement une société d’adultes ! Elle est tout aussi fausse, car un adulte, loin de représenter un partisan de la désinvolture et de l’irrévérence systématique, se conjugue communément avec le sens de la responsabilité. Comme nous le rappelle feu le Professeur Assane Sylla, lorsqu’on vie en société : «Agir librement, c’est agir responsable. Il n’y a pas de moralité là où il n’y a pas de responsabilité individuelle»
Or, nous avons dans cette série ce qu'il y a de pire dans la vie NORMAL de tout adulte responsable: le mensonge systématique, la fornication décomplexée, l'adultère, la violence, l'arrogance, la vulgarité... Bref, le contraire de la base même de notre système social, culturel et identitaire ! L'auteur de l'article ainsi que ceux qui défendent cette série ont-ils été éduqués sur ces mêmes anti-valeurs dont ils soutiennent pourtant aujourd'hui la promotion à travers cette série ? Qu’ils répondent honnêtement à cette question !
La planète «adul-terre». Les défenseurs de la «maitresse … » sont, sans le savoir peut-être, les théoriciens d’une planète à part, totalement réservée aux adultes. Dans leur monde, lorsque passe ou repasse leur étoile préférée, «maitresse… », seuls les parents irresponsables laissent entrevoir à leurs enfants les boules de feu puantes qu’elle peut à tout moment dégager. C’est là, une autre manifestation de leur égoïsme culpabilisateur et, en même temps, de leur individualisme agressif. Comme s’ils étaient étourdis par leur soif de divertissement, les ‘‘adul-terriens’’ oublient de voir qu’autant les parents ont l’obligation d’éduquer leurs enfants autant leur ‘‘planète’’ a un accès direct, à travers la télé et les réseaux sociaux, aux ‘‘petits’’ cerveaux qu’ils ont pourtant la responsabilité de protéger, Des jeunes encore trop jeunes pour regarder films et séries avec un œil conscient. Doit-on alors laisser cette jeunesse à la merci d’une production cinématographique essentiellement mimétique qui se démocratise à une vitesse exponentielle, alors qu’aucune réglementation, qu’aucune politique audiovisuelle ne vient encadrer ? Est-ce la société sénégalaise qui doit s’adapter à la liberté artistique ou c’est à la liberté artistique de s’adapter à notre patrimoine culturel et religieux ? La contradiction de l’auteur de l'auteur apparaît plus ouvertement quand il soutient que la série «c'est pour les adultes que nous sommes». La série est-elle interdite aux mineurs ? La série ne passe-t-elle pas à la 2stv, une chaine gratuite et grand public ? Leur représentation idyllique de la série ne s’arrête pas là. Ils ont un autre raccourci légitimateur.
L’épouvantail du miroir. Il passe pour être l’argument favori des amateurs de la série. L’auteur de «Ah ces censeurs !» considère que «sa» série, «est le miroir d’une société en déliquescence». D’autres, disent qu’elle ne fait que ressortir la réalité. Le problème avec cet argument c’est qu’il est plus vraisemblable que vrai, sans oublier qu’il dénature les faits. La réalité sociologique est par essence plurielle. Et en l’espèce la série ne représente qu’une certaine réalité. En vérité, on ne peut, raisonnablement, sur la base du comportement, de surcroît, déviant de quelques-un(e)s d’entre nous, dessiner toute la société Sénégalaise dans son ensemble. La série présente aussi une réalité déformée qui rend inopérante l’épouvantail du «miroir». Quel est l’intérêt de montrer que certains hommes sont infidèles dans une société dont la réalité primordiale et gouvernante abhorre l’infidélité ? Sauf que le message est beaucoup plus subtil que cela. Il faut le chercher chez la «maitresse», l’actrice. A elle, on demande, sur fond d’autonomie sexuelle absolue (qu’elle n’a pas en réalité dans la société sénégalaise sauf si elle est une prostituée), de se laisser aller comme elle le souhaite tant qu’elle est célibataire avec la seule consolation de devenir, peut-être un jour, la seconde épouse de son amant.
Les séquences sur les femmes battues et humiliées ne visent tout au plus qu’à neutraliser notre capacité et notre devoir d’indignation le temps que le message subliminal passe tranquillement avec la «maitresse», du reste l’actrice principale. Demandez-vous pourquoi la femme battue, travailleuse n’est-elle pas la ‘‘héroïne’’ ? Elle fait partie du décor sentimentaliste !
Pour mieux comprendre la fonction subliminale du film chez les jeunes, prenons la règle de la virginité, de la chasteté ou l’abstinence avant le mariage. La règle de la chasteté avant le mariage que la série, à dessein ne calcule même pas, reflète-t-elle notre réalité ? Cette règle a-elle subitement disparue dans notre société ? Le pire c’est que la série travestie même la réalité sénégalaise en choisissant des femmes qui se réclament d’une ethnie que nous savons tous ultra-conservatrice. Les hal-poulards (comme les autres ethnies d’ailleurs) ne tiennent-ils plus à la règle de la chasteté avant le mariage ? En dévalorisant ce qu’il y a de plus précieux chez la femme sénégalaise la «maitresse» nous ment. Elle dénature la réalité en favorisant une exception (liberté sexuelle) sur une règle encore extrêmement solide (la chasteté). Beaucoup ne le savent pas peut-être, mais pour rendre la virginité ringarde dans la société occidentale, il a fallu bien des années de production cinématographique répétitive et agressive pour faire passer la chasteté de son statut de principe de vie à une vulgaire exception pratiquée par une minorité de chrétiens catalogués ultraconservateurs.
La théorie du « ‘‘zieuteur’’ scandalisé ». A nous autres parents, frères, amis, observateurs on nous reproche, selon l’expression de l’auteur inconnu, d’avoir «zieuté» la série et de jouer après aux «scandalisés». Ce ne serait, d’après sa lecture, qu’une métamorphose de notre réelle hypocrisie. Argument qu’il partage, d’ailleurs, avec d’autres «zieuteur» fans. Par ce raccourci, que je considère comme le plus ridicule de sa série, on nous interdit le droit à l’indignation lequel est l’une des fonctions sociales qu’implique l’exercice de la responsabilité. Ils ne savent pas. Ils ne comprennent pas. Quand on regarde avec un œil conscient on ne se délecte jamais de ce qui est dégradant et répugnant. Leur apologie de l’irresponsabilité est tellement enivrante qu’ils ignorent que jamais comme auparavant les fournisseurs tv et internet n’ont autant rivalisé de procédés de contrôle parental afin de satisfaire justement le «zieuteur scandalisé» ?
L’interdiction du droit et du devoir d’indignation apparait sous une forme encore plus choquante lorsque l’auteur écrit : «Ils veulent nous dessiner un monde sans excès dans un pays de «Ceddo», oubliant que nous sommes de récents «Toubènes». Ce raccourci est d’un cynisme sans second. L’auteur préjuge et insinue que nos ancêtres n’avaient aucune forme de morale sociale. Il limite le temps de notre accès aux valeurs morales structurantes qu’après seulement notre contact avec l’islam et la colonisation.
C’est ça aussi le nouvel intellectualisme africain : il nie sa propre histoire pour être dans le vraisemblable du moment, c’est-à-dire dans le même imaginaire qu’un petit homme comme Nicolas Sarkozy. Voilà donc un auteur qui doit encore beaucoup lire, beaucoup apprendre. A cet effet, je l’invite à lire les professeurs Cheikh Anta Diop, Assane Sylla, Boubacar Ly, Bassirou Dieng... Je mets finalement son raccourci naïf sur le compte de la méconnaissance de soi (ñiak xam sa bop) qui provoque inéluctablement, selon les poètes et écrivains sénégalais Ndongo Mbaye et Amadou Elimane Kane, deux autres formes de complexes : le manque de confiance en soi (ñiak guëm sa bop) et le manque d’estime de soi (ñiak wek sa bop). Dans la même veine que notre auteur, d’autres anonymes cherchent à neutraliser notre devoir d’indignation par le fait qu’il y aurait pire ailleurs et qu’il faudrait commencer par là. Drôle de façon de régler un problème ! Est-ce avoir le sens de la responsabilité que de défendre le mal par le mal ? Je ne le crois pas.
Théorie de la créativité artistique débordante. Nous saluons la créativité artistique s’il est au service d’une finalité humaine et sociale. Aujourd’hui la créativité artistique va vers la dérive. Elle est débordante parce qu’elle ne dresse aucune limite. Sinon comprendre que l’Islam et son pilier, le Ramadan, puissent faire l’objet de sketch qui est par nature une représentation comique ? Cette créativité est de moins en moins endogène et largement mimétique et désinvolte. Revenons en arrière. Dans le film ‘‘Billy boy’’ on apprend au jeune sénégalais que modernité ne rime pas avec drogue. La représentation du dealer de drogue ainsi que les mécanismes de réprobations sociales qui se trouvent dans le film laissent forcément des traces dans le subconscient des jeunes que nous étions. Même si le français y était largement employé, il ne faisait au fond que véhiculer notre aversion culturelle et sociale à l’auto-destruction par la drogue ! Voilà une créativité artistique constructive.
Déconstruire ce qu’il y a de plus cher chez nous passe forcément par la vulgarisation de l’immoralité ! Qu’est-ce que nous voulons offrir à l’humanité ? Bollywood montre la réalité indienne, mais reste très jaloux de la culture et de l’identité indienne. Dans cette forme de créativité insolente, c’est décidemment «Marodi tv» qui est le label de tous les excès. Non content de banaliser la franc-maçonnerie avec «Pod et Marichou», (série dont rien ne présageait un tel basculement vu son titre enfantin), le label banalise aujourd’hui le sacrifice d’enfants. C’est une insulte qu’il nous balance chaque semaine au moment même où les rapts et sacrifices d’enfants se banalisent sous nos yeux.
En vérité, notre mauvaise compréhension de la modernité est presque circulaire. Même le développement économique que nous chérissons nous ne l’envisageons que dans la perspective occidentale. Or le facteur culturel et identitaire a été déterminant dans le miracle économique américain, japonais, sud-coréen ou encore rwandais. A ce niveau, l’ouvrage du Professeur Felwine Sarr (Afrotopia) ouvre de belles perspectives de lecture et de recherche.
Plus que dans une logique de divertissement on est vraiment avec cette nouvelle ‘‘créativité artistique débordante’’ dans une logique de transformation subliminale de la jeunesse. Or le Sénégal n'a que sa jeunesse. Il faut une politique culturelle et identitaire pour la protéger. Et vite!
Je tiens à remercier Mame Mactar Gueye de l’ONG islamique JAMRA, dont le combat a inspiré cet article.
Abdou Karim Salam est enseignant-chercheur, Nantes, France.
Conseils de lecture et éléments bibliographiques :
Assane Sylla, La philosophie morale des Wolof, Thèse de doctorat, Université de Grenoble, 21 avril 1976, Libraire Honore Champion, Paris, 1980, 281 p.
Bassirou Dieng, Société Wolof et discours du pouvoir . Analyse des récits épiques du Kajoor, Presses universitaires de Dakar, 2008, 378 p.
Boubacar Ly, L’honneur et les valeurs morales dans les sociétés Wolof et Toucouleur du Sénégal, t
Thèse de doctorat de 3e cycle, Paris, 1967.
Amadou Elimane Kane, L'ami dont l'aventure n'est pas ambigüe, Lettres de Renaissances, 2013, 166 p.
PAR WALKMAAK NDIAYE
LES ÉPINES DE LA DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE
Ce que l’opposition ne réalise pas toujours est que le pouvoir s’apprend dans le temps et la pratique - La politique est avant tout action qui porte des résultats en faveur des masses et non de la rhétorique dans les salons, sur les plateaux des médias
Le Sénégal est reconnu et chanté en Afrique et à travers le monde comme un pays de culture démocratique. Ceci est certes vrai sous l’angle de la Démocratie électorale car on vote depuis plus d’un siècle et les libertés y sont garanties même avec des tolérances parfois liberticides notamment en matière de liberté d’expression ou de comportement citoyen. Cet ancrage co-substantiel avec notre existence en tant que nation, ne nous a pas permis un recul d’appropriation conceptuelle de cette démocratie pour mieux la domestiquer, la gouverner selon notre génie et dans l’intérêt supérieur de notre Société. Nous sommes un peuple de Foi et ce n’est pas fortuit qu’on retrouve cette foi au fronton de notre Devise nationale, « le Sénégalais est intelligent » dit–on de nous partout en Afrique même si parfois cette intelligence est assimilée à de la ruse, nous sommes vigilants et lucides en toutes situations (daal ak teey), c’est là le génie Sénégalais, le reflet de notre miroir dans le monde, à côté d’un substrat culturel, fait d’ouverture vers l’autre, de tolérance, de générosité et de solidarité, toutes valeurs qui fondent l’hospitalité légendaire du pays et de ses hommes. Ce sont donc des valeurs que nous devons sauvegarder en les diffusant dans les principes universels de la Démocratie, piliers de la République. Ce modèle d’organisation politique, de vivre ensemble que nous avons choisi, faut-il le rappeler, la République est le Gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple à travers des institutions, des lois et règlements mis en place sur la base du jeu démocratique qui veut que la loi de la majorité s’impose à la minorité.
Alors malgré un parcours jalonné de crises d’hystéries politiques, un environnement géopolitique subversif piégé, ponctué de com- plots, de coups d’Etat, notre Démocratie fondé sur notre génie et notre socle culturel a pu maintenir jusques là, le cap de la stabilité et de la cohésion sociales, du progrès. Aujourd’hui force est de constater l’émergence de périls inhérents à des contingences économiques, sociopolitiques, de plus en plus concurrentielles, boulimiques, attentatoires aux valeurs et à tout ordre préétabli, qui appellent de la part de chaque société humaine une pause d’introspection pour identifier tout syndrome afin de l’éradiquer. C’est dans ce cadre que s’inscrit cette modeste contribution sur ce que je considère comme épines ou avatars de notre démocratie s’ils ne sont pas extirpés. Ces périls sont d’épicentres différents :
1) CONFUSION ENTRE ÉTHIQUE POLITIQUE ET ESTHÉTIQUE.
Au Sénégal on confond très souvent les deux concepts et on a tendance à mettre l’esthétique au dessus de l’éthique. A ce titre le débat vicieux sur la réduction du mandat qui a fini par installer la fracture entre le Président et ceux qui rêvaient d’en tirer profit, est assez illustratif. En quoi le peuple pourrait-il tirer profit si la réduction volontariste arrivait à passer avec changement ou pas à la tête de l’Etat ? quid des forages, des milers de villages électrifiés, des routes, Autoroutes, pistes, des Ponts, des Ports, des avions, du TER, des ISEP ? des ENOS ? des Equipements et Aménagements Agricoles, de la Ville neuve de Diamnadio etc... ? l’Ethique politique se mesure au bilan tangible dans le cadre du mandat contracté, à la conformité des résultats de l’action politique aux objectifs recherchés. Les autres performances personnelles, d’efficience, d’efficacité en agissant sur le Temps (durée de mandat), les Ressources (dette ou Ressources propres), répondent à des soucis d’esthétique et encore si le bilan est présent. La cité, incarnation en miniature de l’Etat ne doit ni ne peut avoir de sentiments, mais plutôt des intérêts. En politique l’éhique est évaluée sur la portée sociale de l’action. Celle-ci a-t-elle permis de réaliser la promesse, d’atteindre le but et si corolairement le but touche l’intérêt général, le maximum de citoyens. C’est cela l’éthique en poli- tique mais, les moyens, la manière, relèvent de jugement de valeurs.
2) PROFUSION DE PARTIS POLITIQUES, PERCEPTION ERRONÉE DE LA POLITIQUE ET DE LA DÉMOCRATIE PAR LES ACTEURS.
La politique est un idéal de société pour lequel on s’engage avec un programme pertinent et cohérent à mettre en œuvre sans délai avec des hommes et des femmes avec lesquels on partage le même idéal. Contrairement à une conception erronée et bien répandue, la conquête du pouvoir doit être un moyen, certes déterminant mais non une finalité exclusive. Malheureusement c’est cette conception qui justifie cette obsession pour le pouvoir, toutes ces aventures solitaires et cet attentisme notée chez les opposants, cette posture de bras cassé, au détriment de grandes synergies nationales pour le progrès économique et social. Ce que l’opposition ne réalise pas toujours est que le pouvoir s’apprend dans le temps et la pratique. Malheureusement c’est cet aspect qui a échappé à ces nombreux émules du Président Sall, euphoriques qui se sont rués vers la politique et le pouvoir, en se référant à son avènement sismique à la tête du pays dont le seul tort en 2012, a été d’avoir bouleversé l’ordre de préséance politique du pays (jeune né après l’indépendance de son pays, pur produit de son Ecole), d’avoir brisé des rêves et surtout ceux de ses anciens mentors, mais tout ceci grâce à une expérience inégalée de l’Administration et du terrain. Une telle prouesse a ainsi aiguisé beaucoup d’appétits pour la chose politique, gonflé la tête à tous ces congénères qui à son image, se sont fait l’illusion du « tout possible », provoquant ainsi un embouteillage dans le landerneau politique qui a failli provoquer l’impasse politique pour les échéances de Fevrier 2019. La politique est avant tout action qui porte des résultats en faveur des masses et non de la rhétorique dans les salons, sur les plateaux des Média ou dans les foras. C’est des solutions aux problèmes économiques et sociaux auxquels la société fait face. Concernant la Démocratie, elle bat de l’aile avec la multitude d’acteurs les nouveaux enjeux économiques.
L’on ne comprend pas souvent que la démocratie citoyenne n’est pas statique, c’est un acquis dynamique toujours à parfaire, qui repose sur un agrégat de lois et règlements auquel tout le monde doit se soumettre. Elle n’est pas synonyme de libertés débridées, de licence à tout faire et à tout dire. Sa vitalité relève de la responsabilité individuelle d’abord, avant celle collective puis étatique. Sa perversion installe le chaos. La démocratie électorale, quant à elle, n’est pas plus qu’un jeu et comme tel, dans tout jeu ou compétition au-delà des règles, il subsiste un potentiel d’astuces ou d’actes anti-jeu pour gagner. Il appartient à chaque acteur d’être vigilant et pugnace mais aussi d’être fair-play et d’accepter les décisions arbitrales. Hélas pour nos acteurs politiques (au Sénégal comme en Afrique) l’on n’est jamais assez préparé dans des dispositions mentales à prendre la compétition électorale comme un jeu et à être fair-play. Les vaincus doivent accepter avec sportivité leur défaite et féliciter les vainqueurs et ces derniers d’encourager les vaincus.
Enfin la politique et la Démocratie exigent de leurs acteurs un niveau culturel étendu, une discipline citoyenne, un patriotisme éprouvé, une responsabilité infaillible ce qui n’est pas souvent le cas.
3) UNE OPPOSITION NIHILISTE, ATTENTISTE, INCAPABLE DE CONS- TRUIRE DES ALTERNATIVES ET PARFOIS ANTI-RÉPUBLICAINE.
La construction nationale incombe à tout citoyen à quelque niveau de responsabilité où il se trouve, au pouvoir ou non. Ce pendant il est à noter surtout dans le discours et parfois dans les actes posés par l’opposition, un nihilisme irraisonné dans l’appréciation des politiques et des actions mises en place par le Pouvoir en faveur des populations, nihilisme qui laisse entrevoir plutôt la haine, des refoulements hystériques à l’encontre des tenants du Pouvoir. Ainsi on part du postulat que tout ce qui est fait sans moi est mauvais et contre moi. L’inimitié prend le dessus sur la raison et le fair-play. Une telle attitude provoque des fractures sociales. Malheureusement aussi bien le jeu politique, que le jeu Démocratique commence à en pâtir comme en atteste l’attitude anti- démocratique, anti-républicaine d’une frange de l’opposition Sénégalaise qui refuse de voir le soleil de Midi après sa défaite aux Elections présidentielles de Février 2019. En refusant de reconnaître sa défaite qui ne souffre d’aucune ambiguïté, l’opposition Idy 2019-Sonkho, administrent une balafre à la Démocratie Sénégalaise et lancent un affront au peuple Sénégalais et aux institutions.
En outre, il est à noter puis à déplorer l’incohérence de l’opposition dans son inclination à vouloir externaliser les problèmes domestiques pour arbitrage de l’étranger, quand elle est en difficulté, au même moment où elle importune ces mêmes partenaires extérieurs en diabolisant la coopération internationale. Une telle démarche qui jure d’avec la responsabilité, la maturité, décrédibilise au-delà des auteurs, tout le pays, sape davantage la souveraineté et légitime un certain interventionnisme.
4) UNE SOCIÉTÉ CIVILE HYBRIDE, EN VASE COMMUNICANT AVEC LES PARTIS POLITIQUES.
S’il y a parmi les acteurs de la Démocratie un qui devait jouer de sentinelle, c’est bien la société civile mais à condition qu’elle garde sa virginité du « faire faire » et qu’elle ait le courage et l’indépendance d’esprit pour mettre le doigt là où le bas blesse. Malheu- reusement notre société civile porte des œillères politiques, est très souvent artistiquement nuancée sur les problèmes, si toutefois elle ne joue pas la muse de l’opposition. Pire en scrutant cette composante de la démocratie, l’on découvre que beaucoup d’acteurs ont un passé politique et qu’ils n’ ont opéré qu’un repli tactique qui cache mal leurs vieux amours. Tout le flou qui entoure certaines positions s’expliquent par cette ambivalence émotionnelle qui habite certains de ces acteurs. En démocratie le jeu doit être clair et les acteurs loyaux entre eux.
5) DIALECTIQUE LIBERTÉ PRESSE, DÉMOCRATIE, DÉVELOPPEMENT
La difficulté réside dans la recherche d’un équilibre permanent entre ces trois donnes qui permettent à la République de respirer. Si la presse est reconnue partout comme un acteur majeur de la Démocratie mais surtout comme levier important du Développement au regard de ces trois missions principales « informer, Eduquer, Divertir », trois dimensions qui du reste déterminent les reflexes et comportements des individus dans la société, force est de reconnaître qu’elle constitue, la plus grosse menace pour les Démocraties et les nations en construction par la manière dont elle assume ses missions. Dans ce cadre on peut relever deux problèmes majeurs :
—-les organes de Presse, dans un contexte de marasme économique, de concurrence sauvage et de préoccupations existentielles, où les idéaux se transforment facilement en cauchemars, ont vite fait de ne plus s’encombrer de cer- taines de leurs missions régaliennes, pour ne garder que le fanion de champion d’entreprise mercantile. Ainsi l’Education citoyenne, base de toute Démocratie majeure est délaissée dans les programmes audiovisuels ; les PUB, les faits divers les plus insolites, le divertissement obscène, les coops, les « fake news », les chroniques sur l’évènementiel et le sensationnel, la bataille entre organes autour de l’audimètre prennent le dessus sur l‘Education des masses et l’information utile.
——la précarité de l’Emploi dans le milieu de la Presse, inhérente aux difficultés économiques et à la saturation du marché, plombe l’indépendance, la liberté des acteurs du milieu dont certains n’hésitent pas à se transformer en mercenaires de la plume ou du verbe au service de lobbies.
En conclusion pour préserver la paix civile, la stabilité et la cohésion sociale, nous devons tous à chaque instant mettre la société, le pays en avant, nous efforcer à préserver nos valeurs cardinales qui font notre spécificité sénégalaise et accepter de nous regarder dans le miroir pour soigner notre posture conformément aux règles et civilités universelles.
«ÇA SERA UN AUTRE MATCH à DAKAR»
L’équipe nationale U23 du Sénégal a perdu hier, à Conakry (2-1) contre la Guinée - Malgré ce revers, le sélectionneur s’est félicité du comportement de ses joueurs
L’équipe nationale U23 du Sénégal a perdu hier, à Conakry (2-1) contre la Guinée. Malgré ce revers, le sélectionneur s’est félicité du comportement de ses joueurs. Pour Joseph Koto, la manche retour à Thiès sera d’un autre niveau. Arrivé à Conakry avec la ferme volonté de faire un résultat positif, l’équipe du Sénégal rejoindra Dakar avec une défaite (2-1). Malgré son bel effectif, Joseph Koto n’est pas parvenu à faire déjouer le Syli espoir. En conférence de presse, le sélectionneur des « Lionceaux » a déploré les opportunités gâchées par ses joueurs. « On pouvait quitter Conakry avec un match nul. Mais, on n’a pas su profiter des erreurs de l’adversaire. La Guinée a une bonne équipe. Mais, j’avais des joueurs qui sont arrivés fatigués à cause des matchs en clubs. Ils sont arrivés à la veille du match », a fait savoir Joseph Koto. Avec ce but marqué à l’extérieur, le Sénégal garde encore ses chances de qualification. Et cela passera par une victoire dimanche au stade Lat Dior de Thiès, lors de la manche retour. Et Joseph Koto est certain que son équipe montrera un autre visage. « On a perdu à Conakry, mais c’est pas un mauvais score. On est satisfait du score.
A Dakar, ça sera un autre match », a ajouté l’ancien international sénégalais
NON PAIEMENT DES HEURES SUPPLÉMENTAIRES, PRISE EN CHARGE MÉDICALE, PRIMES DE PANIER
Lors d’un point de presse tenu hier devant l’entreprise, les cheminots sont en colère. Face à la presse hier devant l’ entreprise, le secrétaire général du Syndicat Unique des Travailleurs de Transrail (Sutrail), Mambaye Tounkara révèle que les heures supplémentaires, les prises en charge médicale, les primes de panier, etc… ont été défalquées des salaires. Mambaye Tounkara parlait au nom du cadre unitaire des syndicats de Dakar Bamako Ferroviaire (DBF).
Les cheminots de Dakar-Bamako-Ferroviaire (DBF) ont vu des éléments variables de leurs salaires, sauter de leurs bulletins de paie. Le secrétaire général du Syndicat Unique des Travailleurs de Transrail (Sutrail), Mambaye Tounkara, qui parlait au nom du cadre unitaire des syndicats de Dakar Bamako Ferroviaire (DBF), a donné cette information hier lors d’un point de presse. A l’en croire, les travailleurs ont constaté ces deux mois que l’administrateur général de DBF a défalqué des salaires, des éléments variables comme les prises en charge médicales, de paiement des heures supplémentaires, de primes de panier, des indemnités de déplacement et de congés. En plus de cela, les femmes ayant un contentieux judiciaire sont restées 4 mois sans percevoir.
Les cotisations syndicales qui sont conventionnelles, renseigne le syndicaliste, ont également subi le même sort. «Et depuis deux mois, le problème est là sans que la direction ne puisse apporter une réponse claire et précise. La direction de l’entreprise se contente seulement de dire que les montants qu’il a reçus ne pouvaient pas couvrir toutes les charges. Ce qui est totalement en contradiction de ce qu’il avait publiquement dit, à savoir qu’il peut récolter 60 millions de FCFA supplémentaires dans l’entreprise. En effet la Grande Côte Opération (GCO/SA) paie des factures de prestations de services, compte non tenu des baux, etc.», dit-il. Pourtant, indique Mambaye Tounkara, son prédécesseur payait régulièrement ces charges sociales. A l’en croire, il est temps de travailler, mais cela doit être fait en étroite collaboration avec les structures organisationnelles de l’entreprise. Il soutient par ailleurs que DBF souffre d’un problème de gestion interne. Le Président Macky Sall a respecté son engagement par rapport à son homologue du Mali parce qu’il était retenu qu’à la suite de la résiliation du contrat, les salaires seront assurés jusqu’à la mise en place du nouveau schéma institutionnel. «Malheureusement, il y a eu parfois des retards dans la mise en place des salaires. Ce qui a toujours eu des conséquences fâcheuses sur les travailleurs».
Parlant de la dynamique globale de relance de l’activité ferroviaire, il affirme que les cheminots ne doutent pas de l’engagement et de la volonté du président de la République, mais il y a matière à réflexion entre les actes posés au Sénégal et ceux accomplis par le Mali alors qu’il s’agit d’une entreprise binationale. A Bamako, souligne le sieur Tounkara, la société de patrimoine est déjà mise en place. Elle est même en train de faire des démarches qui sont de la responsabilité de DBF, ce qui veut dire que les deux Etats ne sont pas dans le même sillage. «Il est tant que les deux Etats prennent leurs responsabilités, car l’arrêt a trop duré», râle Mambaye Tounkara. Il révèle que les pluies diluviennes de l’année dernière ont endommagé la voie entre Tambacounda et Kidira et jusqu’à présent aucun dispositif n’est mis en branle pour prendre en charge cette question. Pendant ce temps, se désole-t-il, l’on veut faire croire que la reprise sera effective au mois d’Avril alors que la réparation de la voie ne peut pas se faire en moins de trois mois.
«Nous ne voulons plus de déclarations politiciennes, mais que la volonté du Président de la République soit réalisée et que le train recommence à siffler», déclare le secrétaire général du Sutrail. «Il est temps que les cadres ferroviaires se retrouvent autour d’une table pour explorer les moyens permettant au moins d’assurer la circulation du train entre Dakar et Kidira où un port sec arrangerait bien les camionneurs maliens ». Dans ce cas de figure, il a agité l’idée d’une société nationale interne pour desservir toutes les zones stratégiques du pays. Si l’Etat n’a pas les moyens d’une telle initiative, dit-il, un appel d’offre peut bien capter des capitaux nationaux largement suffisants.
LE MINISTERE DE LA JUSTICE S’EN LAVE LES MAINS
En réaction, hier, à la sortie de Moussa Taye qui accuse Ismaïla Madior Fall d’avoir pris de nouvelles mesures restrictives contre leur mentor, le ministère de la Justice brandit la loi.
Le ministère de la Justice a réagi, hier, aux accusations des Pro-Khalifa Sall. Le chargé de communication du ministre Ismaïla Madior Fall balaie d’un revers de main toutes les charges contre son patron.
A l’en croire, la note que déplore les proches de Khalifa Ababacar Sall n’est qu’une application de la loi, précisément du décret n°2001-362 du 4 mai 2001 relatif aux procédures d’exécution et d’aménagement des sanctions. Mieux, le chargé de communication, Daouda Guèye, souligne que le Garde des Sceaux, ministre de la Justice n’a rien à voir dans cette note interne aux services du juge de l’application des peines. A ceux qui en doutent, il renvoie à l’article 231 du décret précité. Citant la disposition, il dit : “…
Pour les condamnés, le permis de communiquer est délivré par le juge de l’application des peines’’ qui, selon lui, est un magistrat du siège qui est indépendant. M. Guèye ne s’en limite pas. Il estime que ceux qui s’en prennent au ministre sont juste de “mauvaise foi’’. “Il n’y a que notre pays, ajoute-t-il, où des gens s'indignent de l'application de la loi. Encore une fois, cette décision est une note interne du Jap pour rétablir la normalité. Ce courrier administratif ne devait même pas sortir. Et d'ailleurs, si on appliquait rigoureusement la loi, seuls les membres de sa famille et ses proches peuvent lui rendre visite’’.
Pour étayer son propos, le chargé de Com, s’appuyant sur le même décret, invoque l’article 232 qui dispose : “Les permis de communiquer ne sont en principe délivrés qu’aux proches parents des condamnés. Exceptionnellement, et pour les motifs que le juge de l’application des peines apprécie, des permis peuvent être délivrés à d’autres personnes que les parents.’’ En ce qui concerne ces derniers, explique-t-il, il faut justifier d’un intérêt pour décrocher un permis. “Les personnes qui justifient d’un intérêt autre que familial peuvent s’entretenir avec un détenu, notamment les officiers ou agents de police judiciaire peuvent obtenir un permis de visite, dans les conditions indiquées à l’article 231 ci-dessus. Ce permis précise, le cas échéant, les modalités particulières qui seraient prévues pour son application, notamment pour ce qui concerne le lieu et l’heure de la visite’’, prévoit ledit texte. Autant de dispositions qui, à l’en croire, visent avant tout la sécurité, la quiétude du détenu ainsi que la sûreté publique. “Les audiences massives qu'il (le juge de l’application des peines) accordait jusque-là chaque lundi relevaient de l'anormalité, de l'illégalité. Mais il y a toujours des objecteurs de conscience pour appeler, par conformisme et complaisance, à accepter l'illégalité’’, rejette le préposé à la communication.
Pour rappel, dans une lettre ouverte largement relayée hier par la presse, le porte-parole de Khalifa Ababacar Sall, Moussa Taye, dénonçait avec vigueur une mesure prise par le juge de l’application des peines contre le détenu le plus célèbre de la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss. Ledit document durcit les conditions de visite de Khalifa Ababacar Sall, jusque-là en cours.
LA CEDEAO MET 224 MILLIONS DE DOLLARS SUR LA TABLE
Le Sénégal et dix-huit autres pays vont bénéficier d’un programme d’électrification hors réseau financé par la Cedeao. Le montant du projet est de 224millions de dollars
Un montant de 224 millions de dollars est investi par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour permettre à 19 pays d’Afrique d’accéder à l’électricité. L’annonce a été faite, hier, par les autorités venues présider la 2nde réunion du Cadre de concertation pour l’électrification hors réseau, à Mbour. La rencontre a réuni le secteur public-privé, les Ong et les entreprises, avec pour objectif de faciliter l’échange, le suivi et la coordination de toutes les initiatives axées sur l’électrification hors réseau. En effet, ce programme régional d’électrification, coordonné par la Cedeao et financé par la Banque mondiale, est destiné à 15 Etats membres de la Cedeao et 4 hors Cedeao (Cameroun, Tchad, Mauritanie et Centrafrique). Ciré Abdoul Diallo, Coordonnateur du projet au Centre des énergies renouvelables et de l’électrification énergétique de la Cedeao, souligne que le projet consiste “à lever toutes les barrières qui entravent la mise en place des marchés régionaux viables en termes d’électrification hors réseau’’. “C’est-à-dire faire en sorte que les ménages, les petites et moyennes entreprises qui, jusqu’à présent, n’ont pas accès à l’électricité, y accèdent, dans un cadre bien défini. Et aussi avec des technologies appropriées. La levée de barrières consiste aussi à travailler sur les cadres réglementaires, sur l’accès au financement”, assure-t-il. Ainsi, l’impact du projet dans le vécu des populations sera, selon M. Diallo, très visible, d’ici les années à venir. Car, pour lui, l’objectif principal de ce programme est l’accès universel à l’électricité pour toute la population du Sénégal, d’ici 2025. Et il s’agira, essentiellement, de faire en sorte que “les ménages, les entreprises, les structures publiques qui n’ont pas accès à l’électricité puissent y avoir accès. Ça passe par le financement des entreprises qui s’activent dans ce secteur. Ça passe aussi par la levée des barrières pour les ménages et les zones névralgiques’’, dit-il.
43 % des ménages ont accès à l’électricité en zone rurale, au Sénégal
Justement, au Sénégal, seuls 43 % des ménages ont accès à l’électricité en zone rurale. En effet, l’accès au financement étant un frein pour certains ménages et entreprises, une ligne de crédit avec un taux d’intérêt à un chiffre est mise en place. Mieux, des subventions seront aussi octroyées aux entreprises, afin qu’elles aillent vers les usagers. En outre, ce programme revêt un intérêt tout particulier, car il devra également permettre d’aider les femmes dans la création d’activités génératrices de revenus, afin qu’elles sortent de la précarité. Et des entreprises locales pourront aider à la mise en place de solutions viables. “Au Sénégal, il y a des entreprises très dynamiques qui évoluent dans ce créneau, à l’occurrence Nadj-Bi Group, partenaire stratégique dans la lutte contre les inégalités sociales en matière d’électrification. Nadj-Bi Group, une entreprise locale, apporte une innovation majeure. Ce qu’il y a au niveau de ce groupe nous réconforte dans notre ambition d’arriver à un accès universel à l’électricité en 2025, avec l’implication de toutes les parties prenantes”, indique Ibrahima Niane, Directeur de l’Electricité au ministère du Pétrole et des Energies du Sénégal.
LES COMBATS DE LA FENAB
La Fédération nationale pour l’agriculture biologique (Fenab) entend mettre un terme à l’agriculture conventionnelle, au Sénégal, et la remplacer par une agriculture écologique-biologique.
Pour procurer une alimentation saine aux citoyens et une meilleure protection de l’environnement, la Fédération nationale pour l’agriculture biologique (Fenab) souhaite l’arrêt de l’agriculture conventionnelle, avec tousses engrais chimiques, au profit d’une agriculture écologique-biologique.
La Fédération nationale pour l’agriculture biologique (Fenab) entend mettre un terme à l’agriculture conventionnelle, au Sénégal, et la remplacer par une agriculture écologique-biologique. Une agriculture sans engrais chimiques, ni pesticides qui, selon le coordinateur de ladite structure, offre une alimentation saine aux populations. Dans un monde dominé par les nombreux réchauffements climatiques, la Fenab pense que cette forme d’agriculture peut concourir aussi à la protection de l’environnement. “Le président de la République, Macky Sall, a dit tout récemment qu’il veut un Plan Sénégal émergent vert. Cela veut dire que nous allons vers la transition écologique. Nous pensons que c’est la bonne vision. Parce qu’actuellement, avec les changements climatiques et les modèles de production agricole qui n’ont pas donné ce que nous attendions par rapport à la dégradation de l’environnement, des sols, à la disparition de la biodiversité végétale et animale, nous pensons qu’il faut aller vers une nouvelle alternative. Et cette nouvelle alternative, c’est l’agriculture écologique-biologique’’, déclare Ibrahima Seck, son coordonnateur. Il prenait part, hier, à l’atelier sur l’initiative de l’agriculture écologique-biologique organisé en partenariat avec la Drdr de Thiès.
La Fédération nationale pour l’agriculture biologique propose, ainsi, de nouveaux paradigmes. “Nous pensons que l’agriculture biologique est un système de production holistique et systémique permettant une intégration de l’agriculture, de l’élevage et de la foresterie. Cette forme d’agriculture est un projet de société qui va permettre le développement durable, l’épanouissement des populations sur le plan sanitaire’’, poursuit Ibrahima Seck. Qui rappelle que, chaque année, plus de 60 milliards de francs Cfa sont engloutis dans l’agriculture conventionnelle, “là où celle écologique-biologique ne reçoit aucun franc symbolique’’. C’est pourquoi demande-t-il un soutien conséquent de la part des ministères concernés de l’Agriculture, de la Santé, de l’Environnement et du Commerce.
Redynamiser la plateforme nationale sur l’agri-bio
La représentante de la Direction régionale du développement rural (Drdr) de Thiès a, quant à elle, magnifié les efforts consentis par la Fenab dans la lutte contre la dégradation de l’environnement et pour une alimentation saine. Aussi, précise-t-elle que l’agriculture écologique-biologique “commence à prendre forme’’ au Sénégal. Poursuivant son propos, Khady Ndour affirme que l’heure a sonné, pour les producteurs et agriculteurs, de tourner définitivement la page de l’agriculture conventionnelle au profit de celle écologique et biologique. Afin, dit-elle, de procurer une bonne santé aux populations. “Les producteurs sénégalais peuvent remplacer les engrais chimiques par la fumée. Nous avons, au Sénégal, suffisamment de déchets organiques qui peuvent être transformés en engrais biologique. L’agriculture conventionnelle doit être remplacée par celle écologique biologique pour une meilleure santé des populations’’, insiste Khady Ndour, révélant tout de même que la Drdr est engagée à accompagner la Fenab sur ce long processus. Un processus qui, selon elle, va accélérer l’amélioration de la production. Pour sa part, le président de la Fenab, Doudou Diop, promet de travailler avec l’ensemble des agriculteurs biologiques pour inverser la tendance. Mais, pour y arriver, le président de l’Association des agropasteurs de Diender soutient qu’il faut une redynamisation de la plateforme nationale sur l’agriculture biologique, mais aussi et surtout une meilleure implication de toutes les institutions de l’État du Sénégal, notamment le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural. A cet effet, il demande encore un appui de la part de l’État.
SIX MESURES ET 300 MILLIONS POUR ÉTEINDRE LE FEU
Le Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne a présidé mercredi, une réunion convoquée d’urgence par le président de la République sur la récurrence des incendies dans les marchés
A la sortie de la réunion du conseil interministériel tenue hier, en présence du Premier ministre, le gouvernement a décidé de mettre en place six mesures dont un programme de modernisation des marchés pour un coût de 300 millions de francs CFA avec à la clef l’installation de bouches d’incendies.
Le Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne a présidé, hier une réunion convoquée d’urgence par le président de la République sur les incendies qui frappent les marchés sénégalais dont le dernier en date est celui qui a frappé le marché Petersen, il y a une semaine. Cette rencontre à laquelle ont participé le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, celui de la Promotion des Investissements, Khoudia Mbaye ainsi que le maire du Plateau Alioune Ndoye, a concerné deux sujets. Il s’agit de la mise en place des solutions d’urgence face à la recrudescence des incendies dans les marchés et l’examen d’un programme de modernisation de ces derniers. « La situation des marchés constitue une véritable menace par rapport à la sécurité civile. Car, on note toujours des situations dramatiques avec des pertes importantes en matériel et des dégâts. A certains moments, les incendies nous ont valu des pertes en vies humaines», a regretté le ministre, porte-parole du gouvernement. Seydou Guèye a soutenu à la sortie de la réunion que les problèmes liés aux branchements électriques qui sont souvent clandestins, défectueux et surchargés et l’absence ou l’insuffisance des bouches d’incendies sont entre autres les principales causes de ces incendies. Pour lui, ces aspects gênent souvent le travail des secouristes pour accéder à l’eau. Seydou Guèye ajoute qu’en plus de ces faits, il existe d’autres qui sont nouveaux comme le fait d’y faire la cuisine, d’y tenir des restaurants et de manipuler des objets inflammables tels que le gaz et autres. « De façon absolue, on peut noter que l’ensemble de nos marchés sont encombrés. Un encombrement qui ne facilite pas les déplacements et qui déborde jusque sur la chaussée. Ce qui retarde l’intervention des secouristes et des sapeurs-pompiers », a dit le ministre Seydou Guèye. Et pour lutter contre ces incendies, le gouvernement a décidé de prendre au total six mesures. Pour Seydou Guèye, il y a un programme qui a été validé d’un coût de 300 millions de francs CFA qui est déjà engagé sur la base d’un accord entre le ministre de l’Intérieur et la Sénégalaise des Eaux (SDE). Ce programme servira à installer et à remettre à niveau les bouches d’incendies afin d’assurer l’approvisionnement et la fourniture en eaux.
SANDAGA, MARCHÉ OCAS, NDOUMBÉ DIOP ET PETERSEN
Selon lui, ce programme entre dans le cadre global du renforcement, de la prévention, de la protection et de la mise à disposition de lutte contre les incendies. Cette décision fait échos à une mesure déjà mise en œuvre et qui est développée par la SENELEC dans le cadre d’un financement pour la mise en normes des systèmes électriques des différents marchés comme celui des HLM. La deuxième mesure va concerner le programme de modernisation des marchés. Les ministères de l’Intérieur, de la Santé et de l’Action sociale, de l’Urbanisme, mais aussi de l’Ordre des Architectes seront impliqués dans ce programme. «La finalité est d’avoir des marchés aux normes et équitablement répartis sur le territoire national», a expliqué M. Guèye. La troisième mesure va porter sur la consolidation du cadre institutionnel de gestion des marchés. Car, pour beaucoup d’intervenants, l’ensemble des marchés du pays ne sont plus soumis à des heures d’ouverture et de fermeture, ce qui laisse très peu de possibilités d’entretien et de nettoyage. « La gestion des déchets doit être un élément nouveau dans le cadre institutionnel pour renforcer la modernisation des installations électriques avec tous les dispositifs de certification, de contrôle et de vérification de leurs fonctionnalités, mais aussi l’actualisation des relations entre l’Etat et les collectivités locales pour la délimitation des périmètres des différents marchés », a informé le porte-parole du gouvernement. La quatrième mesure porte sur l’évaluation exhaustive nécessaire par rapport aux trois dernières incendies qui ont frappé des marchés dont Petersen, Ocas à Touba et Ross Béthio. La modernisation ou la reconstruction des marchés Sandaga, Syndicat à Pikine, Ndoumbé Diop à Diourbel, Petersen et autres vont concerner l’avant dernière mesure. La dernière mesure porte sur le projet Bus Rapide Transit (BRT) afin de veiller à ce qu’il n’y ait pas d’impact par rapport aux différents marchés situés, notamment sur le tracé.