NAISSANCE AU FORCEPS D'UNE VICTOIRE CONÇUE IN VITRO
EXCLUSIF SENEPLUS - Macky saura-t-il lire correctement les résultats du 24 février ? Saura-t- il et voudra-t-il corriger les malformations congénitales de Victoire 2019 par des interventions chirurgicales urgentes ?
« En politique, rien n'arrive par hasard. Chaque fois qu'un événement survient, on peut être certain qu'il était prévu pour se dérouler ainsi. »
Franklin ROOSEVELT Ancien Président des États-Unis
L'enfant est né : il s'appelle Victoire 2019. Sa venue a été préparée durant un septennat qui était promis par le chirurgien en chef à un quinquennat. Les prémisses des difficultés prénatales de Victoire s'amoncelaient déjà. Mais n'en parlons plus. La page est tournée.
Revenons à la naissance de Victoire 2019. La délivrance est survenue le 24 février. Douloureusement. Et c'est pour cela que le cœur n'est pas à la fête. L'heure est plutôt à panser les plaies béantes laissées par les bistouris des spécialistes en chirurgie constitutionnelle et en transferts rapides d'argent et… d'électeurs… Dans ce contexte, il vaut mieux garder son self control et sa… bonne humeur, malgré l'ambiance traumatique post opératoire.
Car, et il faut le dire franchement, il y a eu des manipulations maladroites durant la gestation de Victoire. Mais aussi des manœuvres, parfois d'une navrante grossièreté. L'enfant Victoire 2019 est en conséquence, sujet à des tares congénitales et à certaines malformations…électorales. Le baptême a donc été « suspendu » et les festivités renvoyées à plus tard. Et c'est pour cette raison que le fait de ne déposer aucun recours est, au final, la meilleure décision prise par l'opposition depuis fort longtemps. Elle perturbe le plan initial conçu par le pouvoir, axé dans la perspective de l’adversité et de la violence. Ce cas de figure inattendu, de calme plat, force les chars de combats au repos. Il n'y a rien de plus inutile qu'un char de combat…au repos. Et les grenades lacrymogènes qui ne font couler aucune larme perdant du coup leur vocation …Bien joué !
Cela dit, ils doivent être bien ennuyés aussi les Juges du Conseil Constitutionnel ! Privés de recours ! En chômage technique ! Privés des lumières et des spots de l'actualité. Condamnés à rester coi et à confirmer les résultats lus, péniblement, par le Juge Kandji qui aura, tout de même eu son moment de gloire, ses minutes d'exclusivité cathodique. Et vlan ! Les sept Sages paient, au prix fort, la perte de confiance consécutive à leur partialité manifeste dans la conduite des opérations du parrainage, suite à une loi votée dans les conditions que l'on sait, par une Assemblée Nationale dont la configuration n'est plus d'époque.
Retournons au bloc…pardon…au mode opératoire…
On aurait pu s’attendre à du raffinement dans la mise en œuvre des opérations du processus électoral. Même si le chirurgien en chef est un géologue … Car la gestation avait été minutieusement suivie par des experts en la matière depuis que la décision de poursuivre le mandat de 5 à 7 ans avait été actée. Toutes les dispositions, conventionnelles et surtout non conventionnelles, avaient été prises pour assurer une délivrance sans encombre au soir du 24 février. Les violences verbales et physiques auraient pu être évitées. Les pertes en vies humaines aussi. Les forces de régulation sociale n'ont eu de cesse pourtant d'appeler à la raison. Inaudibles dans la furie électorale des acteurs politiques. Le peuple sénégalais a, quant à lui, fait la démonstration de sa maturité et de son avance sur la classe politique qui peine à le mériter. Il a voté et, semble t- il, jeté une gêne inexprimable dans le landerneau politique. Ceux qui ont gagné comme ceux qui ont perdu sont perplexes, hagards, désorientés par le vote si subtil des sénégalais. Et ceux-ci vaquent à leurs occupations. Sans se retourner. Méfions-nous quand même de l'eau qui dort…
Retournons au bloc cette fois-ci, car il faut surveiller le nouveau-né, ses premiers jours, ses premiers pas… Il va falloir, en effet, tâter régulièrement le pouls de Victoire 2019 pour sonder ses chances de survie ou de handicap sérieux. Deviendra-t-il au bout de cinq ans un mandat vigoureux qui fera la fierté de ses géniteurs ou sera-t-il cet attardé définitif dont personne ne revendiquera jamais la paternité ? Time will tell…
Sortons de la parabole…
Le Président Macky Sall saura t-il lire correctement les résultats du 24 février 2019 ? Saura t-il les interpréter comme il se doit et en tirer toutes les conséquences ? Saura t- il et voudra t-il corriger les malformations congénitales de Victoire 2019 par des interventions chirurgicales urgentes ? Au besoin par des amputations si nécessaires ? A lui de jauger, de juger, et de décider ! Nos félicitations resteront suspendues au succès des premières interventions qui annonceront une rémission certaine du corps de la mère, le Sénégal, fortement éprouvé depuis sept ans…Il faut que cela change !
Quant à l'opposition, elle aura joué le jeu démocratique jusqu'au bout. Plus que de raison, pensent certains. L'urgence est à l’évaluation des erreurs commises, ainsi qu'à la mise en route d'une nouvelle stratégie pour les échéances à venir. Analyser en profondeur les points « gagnants » du Président Macky Sall et les neutraliser pour les élections législatives et locales à venir. Pour cela une analyse fine des résultats, tenant en compte les impacts du PUDC, du PUMA, de la DER, des bourses familiales, de la CMU et des transferts d'électeurs, ainsi que de l'activisme souterrain d'un nouveau type de « chefs religieux », en plus du cas des deux K : khalifa Sall et Karim Wade très tôt neutralisés, devrait donner une certaine lecture des résultats du 24 février 2019. De plus, implanter des leaders locaux forts, dotés de moyens logistiques conséquents, est un impératif pour qui veut gagner au niveau national.
Enfin, la pauvreté est telle dans les zones périphériques que le mot WARI qui signifie en pulaar « a tué » a fait des ravages…si l'on y ajoute joni-joni, l'autre opérateur de transfert rapide d'argent, et qui veut dire « immédiatement », on voit le résultat : A WARI JONI JONI…imparable ! Sauf que, maintenir la cadence pendant cinq ans est impossible !
IDY APPARTIENT AU PASSÉ ET SONKO INCARNE L'AVENIR
Robert Bourgi, tirant les conclusions de la présidentielle remportée par le chef de l’Etat, Macky Sall, estime que Idrissa Seck, arrivé 2e de ce scrutin, est désormais « un homme du passé » là où Ousmane Sonko, classé 3e, incarne "le Sénégal de demain"
« Aujourd’hui, Idrissa Seck apparait comme un homme du passé. Même par rapport à Macky Sall, Idy est un homme du passé, son discours est vieux, ancien. C’est l’ancien monde. Sonko, c’est le monde de demain, le Sénégal de demain », a indiqué l’avocat de profession, basé à Paris, dans un entretien publié lundi par le quotidien privé L’Observateur.
Souvent considéré comme un pion de la « Françafrique », M. Bourgi, né en 1945 à Dakar d’une famille libanaise, dit avoir « eu l’honneur et le plaisir de participer pendant trois jours à la campagne électorale du président Macky Sall », notamment au cours de l’étape de la Casamance, dans le sud du pays, où il a été aperçu à Bignona dans un meeting du président Sall, provisoirement réélu avec 58,27% des voix.
« J’ai constaté lors de la campagne électorale un amour fou des jeunes et des femmes pour Macky Sall. Mais j’ai constaté aussi que les jeunes affectionnent tout particulièrement Sonko » (15,67% des voix) contre 20,50 % des voix pour Idrissa Seck qui en est à sa troisième participation à une présidenielle.
« La manière dont ils affectionnent Sonko n’est pas la même approche de celle qui existe pour Idrissa Seck », a poursuivi Robert Bourgi.
Ousmane Sonko, un ancien inspecteur des impôts et domaines de 44 ans, candidat pour la première fois à une présidentielle, a pris une ampleur exceptionnelle dans la vie politique sénégalaise en arrivant à s’affirmer en moins de quatre ans.
Lors des législatives de 2017, il avait obtenu un poste de député à l’Assemblée nationale après avoir engrangé près de 40.000 votants. Deux ans après, ce chiffre a été presque multiplié par 17 lors du scrutin présidentiel du 24 février dernier. En effet, il a récolté 687.065 voix, avec surtout une victoire éclatante dans les trois départements de la région de Ziguinchor, d’où il est originaire.
« N’oubliez pas ceux qui sont pour lui, il y a ceux qui n’ont pas l’âge de voter. Ceux-là voteront pour lui. Toutes ces voix pourraient partir vers lui », a-t-il ajouté, non sans faire des projections sur l’après-Macky qui brigue son dernier mandat d’après la Constitution.
« Pour l’après-Macky, je ne serai pas étonné que deux à trois personnalités fortes se forgent à l’école et au contact du président pour s’affirmer », a indiqué Robert Bourgi.
L'OPPOSITION DÉJÀ EN RANG DISPERSÉ ?
Le soir du premier tour, Sonko et Idy se sont affichés ensemble lors d’une conférence de presse conjointe - Désormais dans l’entourage des deux candidats, on assure que s’afficher unis ne signifiait pas un ralliement
Les alliances de l’opposition avant la présidentielle vont-elles tenir après la victoire de Macky Sall ? Les quatre opposants ont tous décidé de rejeter les résultats sans les contester dans un pacte commun. Khalifa Sall avait donné son soutien à Idrissa Seck, qui s’était affiché aux côtés d’Ousmane Sonko. Désormais chacun semble revenu dans son camp.
Après l’annonce des résultats de la présidentielle, Ousmane Sonko lance une tournée nationale à la rencontre des Sénégalais. Une annonce qu’il effectue seul lors d’une conférence de presse en évoquant déjà les élections locales de décembre 2019.
Les images du 24 février paraissent alors lointaines. Le soir du premier tour, Ousmane Sonko et Idrissa Seck se sont affichés ensemble lors d’une conférence de presse conjointe, en front commun.
Désormais dans l’entourage des deux candidats, on assure que s’afficher unis ne signifiait pas un ralliement. Avec les résultats, tous les « rapprochements sont désormais tombés », explique un proche d’Idrissa Seck.
Faire durer les unions de la présidentielle, ce serait pragmatique, reconnaît un membre de l’opposition. Mais pour l’instant, ce n'est pas à l’ordre du jour. Y compris dans le camp de Khalifa Sall, rallié à Idrissa Seck. Certains estiment qu’il faudra d’abord « évaluer les bénéfices » du partenariat entre les deux hommes. Aucune alliance, aucun pacte ne seront reformés avant cette évaluation, qui n’a pas encore eu lieu.
PAR MADIAMBAL DIAGNE
QUE MACKY GOUVERNE, QUE L’OPPOSITION S’OPPOSE !
Le Sénégal n’est pas dans une situation où le Président serait contraint de devoir faire appel à l’opposition pour gouverner - Il ne devrait pas y avoir de consensus qui traduirait un partage d’un «gâteau gouvernemental»
Les résultats de l’élection présidentielle du 24 février 2019 ne sont que «provisoires», en attendant que le Conseil constitutionnel ne les proclame comme «définitifs», d’autant qu’aucun des cinq candidats n’a introduit de recours. Macky Sall a été réélu au premier tour avec 58,27% des suffrages. On peut dire qu’il est donc réélu avec une confortable majorité. Nous prédisions qu’il sera élu sur un fauteuil. La dernière fois qu’un président de la République avait été élu au premier tour avec un suffrage supérieur à ce score de Macky Sall remonte à l’année 1993, quand le Président Abdou Diouf avait été élu au premier tour avec un score de 58,40% des suffrages. Mais ce qui rend la victoire du Président Sall encore plus reluisante est qu’il a été élu avec l’un des meilleurs taux de participation. Macky Sall a été élu le 24 février 2019 avec un taux de participation de 66,23%. C’est le meilleur taux de participation enregistré à une élection présidentielle depuis plus de 45 ans, c’est-à-dire plus précisément depuis l’élection présidentielle de 1973. Léopold Sédar Senghor avait été élu en 1973, alors qu’il était candidat unique, avec un suffrage de plus de 98% et un taux de participation de quelque 96%. C’était du temps des balbutiements de la renaissance de la démocratie sénégalaise. Est-il besoin de rappeler que le taux de participation à l’élection présidentielle était de 63,12% en 1978 (Léopold Sédar Senghor), 56,70% en 1983 (Abdou Diouf), 58,76% en 1988 (Abdou Diouf), 51,46% en 1993 (Abdou Diouf), 55,90% en 2007 (Abdoulaye Wade) ? Même pour les élections présidentielles à deux tours comme en 2000 et 2012, les taux de participation n’ont jamais atteint le taux de cette année 2019 où l’élection a été réglée en un seul tour. En effet, le taux de participation était de 62,23% au premier tour de l’élection de 2000 et 60,75% au second tour. Il baissera, à l’élection présidentielle de 2012, à 51,58% au premier tour, pour atteindre finalement un taux de 55% au second tour. Il s’y ajoute que de l’avis unanime des milliers d’observateurs nationaux et internationaux, «l’élection du 24 février 2019 a été crédible, transparente et démocratique». On ne le dira jamais assez, les autorités en charge de l’organisation du scrutin ont tiré leur épingle jeu.
Macky Sall, un Président libre de contraintes
Macky Sall a donc été bien élu et cette élection lui donne les coudées franches. Les électeurs ont exprimé un vote d’adhésion, de renouvellement de leur confiance, mais surtout le vote a pu être l’expression de la satisfaction pour un bilan jugé globalement positif. Le vote aurait pu être plus massif, n’eussent été des situations subjectives observées dans des circonscriptions électorales comme à Touba notamment. En effet, le Président Sall a pu indiquer durant la campagne électorale un cap clair pour poursuivre les chantiers engagés dans la première phase de réalisation du Plan Sénégal émergent (Pse). Ainsi, la phase 2 de ce Pse a pu être présentée lors d’une réunion du Groupe consultatif à Paris, le 17 décembre 2018, aux partenaires techniques et financiers et tous les financements nécessaires ont été promis. On peut donc considérer que le Président Sall ne devra pas manquer des ressources nécessaires pour conduire les actions envisagées. Un tel chef d’Etat entame donc son mandat avec une grande confiance. Il ne manquera sans doute pas de prêter une oreille attentive aux récriminations de son opposition, car il conviendra de gouverner pour chercher à satisfaire jusqu’aux couches de populations qui ont exprimé une appréciation négative de sa gouvernance en exprimant un vote d’opposition.
Pourtant, devrait-on se demander avec quelles équipes il devra gouverner. De nombreuses voix s’élèvent pour suggérer au chef de l’Etat de tendre la main à l’opposition. La démarche peut s‘avérer pertinente dans la dynamique d’une logique de dialogue politique pour renforcer le système démocratique et les institutions républicaines. Il sera de bon augure d’élargir la composition des institutions politiques à des personnalités provenant d’horizons et ayant des profils variés. Seulement, il ne devrait pas être question de rechercher un unanimisme autour du chef de l’Etat. Il reste nécessaire dans une démocratie que les vainqueurs gouvernent et que les battus restent dans l’opposition pour pouvoir faire des propositions alternatives et des critiques constructives. Le Sénégal n’est pas dans une situation où le Président Sall serait contraint de devoir faire appel à l’opposition pour pouvoir gouverner. Il ne devrait pas y avoir de consensus qui traduirait un partage d’un «gâteau gouvernemental».
Au demeurant, de tels petits arrangements entre politiciens se font toujours au détriment des populations. Il convient donc pour l’opposition, battue de manière claire et nette, de se remettre à préparer les prochaines élections et de surveiller et contrôler l’action du gouvernement qui sera mis en place. Il n’en demeure pas moins que le chef de l’Etat devra pouvoir ouvrir l’espace public et éventuellement, dans les limites de ses attributions constitutionnelles, faire preuve de mansuétude et d’esprit de pardon. Dans tous les cas, il devra apprécier librement toute mesure qu’il pourrait envisager pour desserrer toute tension politique consécutive à l’organisation du dernier scrutin présidentiel. Accorder la grâce à l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, condamné pour prévarications de ressources publiques ? Initier une loi d’amnistie en sa faveur et/ou à la faveur de Karim Wade, lui aussi condamné par la justice, mais déjà gracié ? Le Président Sall a toutes les cartes en main. Il est le maître de ses horloges.
Les chantiers du Président Sall seront nombreux et variés, mais on pourra retenir la nécessité pour lui d’opérer des réformes dans la gouvernance publique du Sénégal. Tous les secteurs de la vie nationale auront sans doute besoin de retenir son attention, mais il s’avère urgent de prendre à bras-le-corps des questions fondamentales dans la vie de la Nation, comme l’éducation, la santé, l’emploi et l’environnement économique.
Dans une chronique en date du 31 décembre 2018, intitulée «Ce qu’il faudrait changer au Sénégal en 2019», nous soulignions l’impérieuse nécessité d’opérer des changements structurels dans la gouvernance publique. L’Administration publique, ankylosée par des pratiques d’un autre âge, ne satisfait pas les exigences de qualité de service des usagers. Les statuts des fonctionnaires devraient être revus pour les adapter à un contexte de modernisation de l’Administration et des services publics. Il devrait en être de même également pour la législation sur le travail. Le Code du travail sénégalais a besoin d’un coup de révision afin de mieux prendre en charge les préoccupations des investisseurs. Une telle opération devra se faire dans le cadre d’un dialogue inclusif avec les partenaires sociaux.
Pour être conduites de manière efficace, les réformes auront besoin d’être conduites par un gouvernement qui répondrait davantage à certains critères de performance. Ne disions-nous pas de «réformer jusqu’au gouvernement», tout en précisant notamment que : «La réussite de toute politique est tributaire des personnes qui la portent et la mettent en œuvre. De ce point de vue, le nouveau président de la République du Sénégal devra s’entourer d’une équipe constituée d’hommes et de femmes avec un pedigree qui illustre leurs compétences et leurs capacités à conduire une action gouvernementale efficace. Il est question en l’occurrence de rompre avec une pratique qui a pu s’installer depuis une vingtaine d’années au Sénégal et qui consiste à placer, à des fonctions stratégiques au sein de l’appareil d’Etat, des personnes simplement au regard de leur engagement politique.
Un véritable népotisme a pu être constaté et les exigences d’impulser des changements porteurs de progrès majeurs dans les domaines économique et social commandent une autre façon de faire. L’architecture gouvernementale devra être plus cohérente et plus efficace et le Sénégal devrait tourner la page de l’ère des gouvernements pléthoriques, constitués dans un objectif de satisfaire une clientèle politique. Tel devra être le leitmotiv d’un Macky Sall reconduit à la tête du Sénégal. En effet, la politique qu’il a eu à conduire durant son premier mandat lui a permis d’arriver à des résultats tangibles qui ont quelque part changé le visage du Sénégal. On peut être convaincu qu’il aurait pu mieux faire s’il avait eu les compétences pour garder le tempo des performances. A la vérité, de nombreux ministres ont pu apparaître comme facteurs de blocage ou de contre-performance.
Et la perception que les populations ont pu avoir du profil des membres du gouvernement n’a pas manqué d’impacter négativement la visibilité et la lisibilité des réussites dont le Président Sall peut légitimement s’enorgueillir.»
Au Sénégal, l’opposition ne reconnaît jamais ses défaites électorales
Sur le plan politique, le prochain gouvernement aura à conduire un processus d’évaluation du scrutin, ses modalités et conditions d’organisation. A cette occasion, le parrainage intégral pour les élections nationales ne manquera pas d’être rediscuté. Une évaluation devra être conduite de ce système de parrainage et le renforcer. Cela aura l’avantage de clarifier le jeu politique et d’induire une limitation des partis politiques. On ne le dira jamais assez, la floraison des formations politiques à la petite semaine constitue le ventre mou du système démocratique sénégalais. Le Sénégal n’a que faire de plus de 300 partis et mouvements politiques. Tout le monde a pu trouver l’intérêt d’avoir suivi la dernière campagne électorale avec un nombre de cinq candidats qui ont eu toute la latitude d’exposer et de confronter leurs ambitions pour le pays. Cela a juré avec la cacophonie des élections législatives que se disputaient en juillet 2017 quelque 47 listes dont seules six avaient pu obtenir au bout du compte un ou plusieurs sièges de député. Devra-t-on réduire encore le nombre de parrains exigé de tout candidat à l’élection présidentielle ? La proposition initiale du gouvernement avait été d’exiger au moins 1% du fichier électoral comme nombre de parrains. C’était au moment du vote de la loi qu’un amendement parlementaire avait réduit le taux à 0,8% du corps électoral. On se rappelle qu’à la faveur du Code électoral dit consensuel de 1992, les parrainages de 10 mille citoyens étaient exigés de tout candidat indépendant à l’élection présidentielle. Ces 10 mille signatures représentaient justement 1% du nombre courant de votants aux élections à cette époque. La disposition avait été adoptée par la classe politique qui manifestement cherchait à rendre plus difficile la tâche pour les personnalités indépendantes qui songeraient à s’engager dans des compétitions électorales.
Pour l’histoire, on retiendra que le consensus qui avait généré le Code électoral, dit «Code Kéba Mbaye» de 1992, avait surtout été possible, car un certain Abdoulaye Wade, chef naturel de l’opposition, siégeait comme ministre d’Etat, à la table du Conseil des ministres, dans le cadre du premier gouvernement de majorité présidentielle élargie du Président Abdou Diouf (avril 1991 – octobre 1992). Le dialogue a pu se poursuivre dans le cadre du deuxième gouvernement de majorité présidentielle élargie (1995-1997 : Abdoulaye Wade à nouveau ministre d’Etat de Abdou Diouf) pour permettre la création de l’Observatoire national des élections (Onel), l’ancêtre de l’actuelle Commission nationale électorale (Cena). Le dialogue et la concertation pour arriver à une forme de consensus politique n’a jamais été possible que dans une situation où l’opposition avait été conviée à «la soupe». C’est sans doute ce qui a expliqué que tous les appels lancés par le Président Macky Sall à son opposition pour trouver des consensus politiques sont jusqu’ici tombés dans l’oreille de sourds. Seulement, l’opposition a pu faire le constat qu’en faisant la politique systématique de la chaise vide, la majorité du Président Sall n’a pas manqué de poser des actes que cette même opposition a, peut-être, payés chèrement. Un nouvel appel au dialogue politique sera-t-il éternellement ignoré ? Rien n’est moins sûr… De façon générale, on observera qu’au Sénégal, l’opposition a toujours manifesté une méfiance à l’égard du pouvoir, à tel point que l’opposition n’a jamais reconnu une défaite concédée à des joutes électorales. C’était le cas en 1963, en 1978, en 1983, 1988 et en 1993. A chaque fois que des vaincus ont eu à féliciter les vainqueurs, c’est que les vainqueurs provenaient du camp de l’opposition.
En 2000, le vaincu Abdou Diouf, candidat sortant, avait félicité Abdoulaye Wade, opposant vainqueur de l’élection. En 2007, l’opposition avait rejeté en bloc les résultats de la réélection de Abdoulaye Wade et se radicalisa jusqu’à boycotter les élections législatives de la même année. Abdoulaye Wade félicita en 2012 Macky Sall qui venait de le vaincre. Il n’y a donc rien de surprenant que Ousmane Sonko, Idrissa Seck, Issa Sall et Madické Niang n’aient pas voulu féliciter le Président sortant Macky Sall, vainqueur du scrutin du 24 février 2019. Ils rejettent en bloc les résultats du scrutin dont tous les procès-verbaux des bureaux de vote et des commissions de recensement des votes ont pourtant été signés sans réserve par leurs mandataires.
MAYACINE MAR «RECADRE» LE DEBAT
Le directeur technique national de football, Mayacine Mar est monté au créneau pour recadrer le débat sur les convocations des internationaux Dialy Ndiaye (Cayor Foot) et Krépin Diatta (Bruges, Belgique), EN A par Aliou Cissé et en U23 Joseph KOTO
Le directeur technique national de football, Mayacine Mar est monté au créneau pour recadrer le débat sur les convocations des internationaux Dialy Ndiaye (Cayor Foot) et Krépin Diatta (Bruges, Belgique), en équipe nationale A, par Aliou Cissé ; alors que Joseph Koto souhaitait les avoir avec les U23 qui affrontent la Guinée pour le compte des éliminatoires de la CAN U23, qualificative aussi des JO de Tokyo 2020.
«Krépin Diatta et Dialy Ndiaye ont été convoqués par Aliou Cissé. Ils seront à la disposition de l’équipe nationale A», qui affronte Madagascar le 23 mars prochain pour le compte de la 6ème et dernière journée des éliminatoires de la CAN Egypte 2019. C’est ce qu’a déclaré Mayacine Mar sur les ondes de Sud FM hier, dimanche 3 mars.
Selon lui, «il n’y a aucun problème à ce niveau». Mieux confie : «il n’y a qu’une seule convocation, c’est celle de Aliou Cissé. D’ailleurs, une pré-convocation avait été envoyée aux clubs des joueurs, depuis plus d’un mois. Quant à Joseph Koto, il a juste émis le souhait de disposer de ces joueurs. Ce qui ne nécessite de débat parce que c’est une cuisine interne. Laissez les deux coaches s’en charger». D’ailleurs conclut-il : «Aliou Cissé et Joseph Koto ont même eu un tête à tête autour d’un déjeuner et vont décider de ce qu’il y a lieu de faire sur la question».
Pour rappel, tout est parti d’une volonté clairement exprimée par Joseph Koto de disposer de ces deux joueurs. ‘’En ce moment, la priorité doit être donnée à la sélection olympique’’, avait-il plaidé dans un entretien publié dans l’édition de ce jeudi dernier, dans le quotidien sportif Stades.
Une plaidoirie qui s’explique par le fait, selon lui, que la sélection A, a déjà atteint son objectif de qualification à la CAN, alors que l’équipe olympique devra affronter l’équipe de Guinée dans la course à la qualification à la CAN des U23 qui est qualificative aux Jeux olympiques de Tokyo 2020.
‘’C’est une compétition majeure à laquelle le Sénégal veut se qualifier, on doit donc tout faire pour disposer des meilleurs joueurs des moins de 23 ans’’, a souligné l’ancien coach des Lions, tout en précisant que le gardien de Cayor Foot était déjà présent au stage des Olympiques avant de recevoir une convocation de Cissé.
Quant à Aliou Cissé, il avait reconnu l’importance des Jeux olympiques. ‘’J’ai eu la chance d’y participer à Londres (2012, Ndlr) et l’ossature de l’actuelle équipe nationale est composée des joueurs ayant joué à ces jeux’’, a déclaré le technicien. Dans la foulée, il a invité la famille du football à travailler dans le sens de qualifier la sélection U23 à Tokyo 2020.
«LE SCRUTIN A ETE TRANSPARENT...»
C’est la conviction du porte-parole de la Commission électorale nationale autonome (Cena), Issa Sall qui, à l’émission “Jury du dimanche“ de la radio privée I-Radio, hier dimanche 3 mars, affirme sans fioriture que le scrutin a été transparent.
Il n’y aurait pas d’irrégularités de nature à remettre en cause la sincérité et la transparence de l’élection du 24 février dernier. C’est la conviction du porte-parole de la Commission électorale nationale autonome (Cena), Issa Sall qui, à l’émission “Jury du dimanche“ de la radio privée I-Radio, hier dimanche 3 mars, affirme sans fioriture que le scrutin a été transparent.
Après la présidentielle du 24 février dernier, les langues se délient pour s’exprimer sur le déroulement du scrutin et les résultats contestés par l’ensemble des 4 candidats de l’opposition. Cette fois-ci, c’est la Commission électorale nationale autonome (Cena), par la voix de son porte-parole, qui livre ses appréciations sur l’élection, ramant à contre-courant des candidats de l’opposition. Sur les ondes de la radio privée (I-Radio) a, hier dimanche 3 mars, Issa Sall s’est réjoui du bon déroulement de la présidentielle. Pour lui, «le scrutin a été transparent parce que les gens sont allés voter tranquillement». Revenant sur les critères pour qu’une élection soit jugée transparente, il dira qu’il faut que les électeurs puissent aller voter tranquillement, que le secret du vote soit préservé et enfin que les résultats qui ont été obtenus à la fin du scrutin puissent être certifiés. Ainsi donc, il trouve que ces 3 critères ont été remplis parce que les Sénégalais ont voté dans le calme.
Pour ce qui est de la certification des résultats produits par la Commission nationale de recensement des votes (Cnrv), le journaliste Issa Sall précise tout d’abord que la Cena ne produit pas de résultats et que ce sont les électeurs, les bureaux de vote et les Commissions départementales de recensement des votes (Cdrv) qui en produisent. Poursuivant, il dira que la Cena a «reçu tous les résultats de tous les bureaux de vote et de toutes les commissions départementales de recensement des votes, les 53». Mieux, il soutiendra : «je n’ai pas vu dans un seul Pv une observation tendant à remettre en cause les résultats». Par conséquent, il informe que la Cena a signé le Pv de la Cnrv tout en disant que «ces résultats sont conformes avec ceux qu’on a obtenus dans les 53 commissions départementales de recensement des votes».
Revenant, par ailleurs, sur les dysfonctionnements notés le jour du vote, notamment l’absence des noms de certains électeurs dans les bureaux de vote où ils sont inscrits, Issa Sall explique que la question avait été discutée avec le ministère de l’Intérieur, avant le scrutin. Il a été trouvé un accord, selon lui, pour permettre à ceux qui ne retrouvent pas leur nom dans le bureau où ils se sont inscrits de pouvoir voter. Sur les raisons de ce dysfonctionnement, il citera le passage de 900 à 600 électeurs par bureau de vote, ainsi que quelques dysfonctionnements.
Par Pathé Guèye
QUEL DESASTRE !
«Ceux qui ne peuvent se rappeler le passé sont condamnés à le répéter», disait Georges Santayana.
Quelque peine que j’aie à vous communiquer en ce temps crépusculaire de l’histoire de notre République l’ostentatoire rapine politicienne qui vient de nous être infligée. Je dois le faire sans hésitation parce que mes devoirs citoyens dus à votre patriotisme, à votre générosité, à votre patience ainsi que le souvenir, sel de ma mémoire, de nos sacrifices, de nos luttes, de nos urgences, de nos espoirs, me l’ordonnent et je m’y soumets humblement et sans détour.
Pour ainsi dire, la tête haute, mon triste regard pointé sur l’image de ce petit homme politique sans aucune lumière, le soulagement chatouille par moment mon cœur si meurtri et heureusement envahi par cette sensation du modeste devoir accompli à visage découvert et en toute responsabilité. Mille fois hélas! Pendant des années, parce que celui qui tient la plume ne s’inscrit jamais parmi les coupables, j’ai plusieurs fois murmuré intimement dans vos distraites et bourdonnantes oreilles pour informer, dénoncer, prévenir et proposer....
Je me souviens! Oui je me souviens dans un passé si récent vous avoir confessé, entre autres, que le Sénégal dans lequel nous vivons ne nous est pas donné. Il est, pour le meilleur ou le pire, le pur produit de nos choix, de nos rêves, de nos œuvres, de nos silences, de nos négligences, de nos… Toutes et tous, individuellement et collectivement, nous en sommes responsables. C’est pourquoi il est si sérieux et urgent que cette responsabilité commune soit répartie d’une manière équitable, en tenant compte de la capacité des uns et des autres, individus et collectivités, d’en assumer leur juste part…
En effet, la soif de dominer, disait Machiavel, est celle qui s’éteint la dernière dans le cœur de l’homme. Donc, il ne faut pas rendre les mots malades en évitant de nommer les choses par leur propre nom! Notre concitoyen Macky Sall a toujours été un homme solitaire, insensible et dépourvu de toute élégance face à un immense abîme qui l’a enfoncé depuis longtemps dans la radicalisation politique menant aux combines de politique politicienne et à la violence gratuite. Par tous les moyens et sans-gêne, il a fait usage de cette violence également illégitime et de subterfuges inqualifiables pour gouverner en maître absolu sur toute l’étendue du territoire sénégalais. La «mackysaledisation du Sénégal», son plan favori, a été élaboré minutieusement, mis en marche sans retenue et sans limite. Pourtant en 2014, le journaliste Malick Sy nous avait donné ce percutant coup de semonce: «Les Sénégalais, rappelait-il au chef de l’APR ne sont pas dupes et perçoivent chaque jour votre lente dérive vers un régime autoritaire qui a pour finalité d’effrayer et d’intimider tout ce qui pense et réfléchit librement dans notre pays. C’est le processus de verrouillage de nos libertés qui est en cours comme si tous les pouvoirs au Sénégal ne devaient avoir qu’un seul nom : Macky Sall».
Croyez-le! Nous avions brillamment confié notre précieux Sénégal à cet adepte de stratagèmes, de manœuvres et de délires politiques pour mieux tromper pour qu’il l’affaiblisse à son rythme sous le poids de notre silence et notre complicité. Cet état de faits a fini par ruiner nos règles de base, nos consensus, nos valeurs, nos convictions, nos principes, notre dignité, nos repères. Pire, le mal de notre silence complice a aspiré plusieurs forces vives et vitales de notre Nation de tous bords, tous côtés qui se sont laissé phagocyter par des pratiques clientélistes, patrimoniales et électoralistes d’un système politique complètement recouvert de rouille qui s’est toujours organisé en clans ou en bandes de malfaiteurs travaillant à tout bout de champs pour le maintien durable de leur chef suprême au pouvoir.
Qu’on se le tienne pour dit mes chers compatriotes! Quoique nous puissions nous ressentir, notre mal d’hier et d’aujourd’hui demeure le fruit de l’irresponsabilité, du mensonge, de la désinvolture non des dirigeants mais des dirigistes, de guides non éclairés et éclairants, d’Excellences Messieurs les Présidents, ces élites qui s’emploient avec grand plaisir à entretenir un train de vie coûteux de bamboula à tous les niveaux de l’État national, à dilapider nos maigres derniers tout en maintenant les populations dans un état d’extrême paupérisation et de dépendance. En agissant de la sorte, à la place d’avoir un peuple convaincu de ses exploits et mérites, notre cher Sénégal s’est retrouvé avec un peuple se sentant parfois impuissant et vaincu. Ont gravement trahi, reconnaissons-le, beaucoup de leaders politiques et intellectuels à qui l’honneur ainsi que le privilège citoyens ont été donnés de nous servir en nous accompagnant efficacement sur le chemin périlleux qui ne devrait avoir pour seule ambition que de susciter le Sénégalais de la liberté, de la dignité et de l’espoir contre le Sénégalais du fatalisme et de l’immobilisme!
Maintenant….maintenant, la messe est dite martèle-t-on partout. Soit! Mais cette pilule de trop aussi dure qu’elle soit, devra être avalé à tout prix car nous pouvons et devons avoir mieux que ce Macky Sall et ses affidés! Pour ce faire, il faut encore redresser nos jambes pour nous tenir debout et continuer à nous battre pour accomplir ensemble nos urgences, nos rêves avec conviction et cohérence. Avec cette édition 2019 de son CARNAVAL ÉLECTORAL qui a viré au fiasco, on a la bonne certitude que faire de la politique autrement est bien possible avec celles et ceux qui ont décidé de placer notre Sénégal au-dessus de tout. Il faut que nous nous engagions davantage politiquement en ayant le courage et la cohérence des nos idées pour délier les affreux nœuds connus qui nous ligotent, renverser nos mauvais comportements et briser les solides barrières et finir avec la politique du ventre, l’hypocrisie, le complot étatique, l’instrumentalisation de la justice, l’indiscipline, la pauvreté, la dépendance et surtout le mensonge sous toutes ses formes. Encore et pour toujours, il faut nous battre pour construire un SÉNÉGAL de raison, un SÉNÉGAL libre, juste et équitable, un SÉNÉGAL inclusif et tolèrent, un SNÉGAL où la science et le progrès mèneront tous les Sénégalaises et Sénégalais définitivement vers le bonheur, le bien-être, le bien-faire et le bien-vivre. Bref, un Sénégal capable de tourner définitivement le dos à ce clan politique, des usurpateurs de pouvoir par excellence…
Mes chers compatriotes, que puis-je écrire ou dire de plus, je vous le demande ?
D’ailleurs, il n’est pas tout le temps nécessaire de parler ni d’écrire, pour faire comprendre l’état le plus misérable dans lequel notre pays puisse être réduit par la délinquance et la duperie politique. Mieux, je crois également, comme vous autres, avoir tout fait en mon pouvoir tout en restant convaincu qu’on ne doit pas juger d’une chose par le succès ou l’irréussite qui ont accompagné la tentative.
Permettez ! Permettez de vous rappeler que quand le voleur pactise avec le maître de la maison, sachez qu’il peut faire sortir un bœuf par la cheminée. Permettez je reprenne, ici et maintenant, ces propos justes de notre compatriote Alioune Ndiaye que je partage à 100% pour poursuivre mes intarissables MURMURES INTIMES : «Aucune félicitation pour ma part, encore moins de républicanisme de façade. Cette élection est la plus frauduleuse de l’histoire du pays, et mérite même le statut de cas d’école dans l’étude de la fraude électorale. Féliciter revient pour moi à saluer le summum de la saysayerie électorale». Permettez enfin que je vous confesse que l’œuvre de redressement et de transformation de notre Sénégal est imminente, exaltante, envoutante et patriotique. Pour cela et rien que pour cela...
PAR ABDOULAYE THIAM
THE BIG FIVE DE MACKY II
Macky Sall gagnerait à revoir son entourage - Mais surtout les sorties maladroites de certains responsables, qui, dans un discours désinvolte, narguent les Sénégalais et leur donnent la nausée
Le Président de la République, Macky Sall, a été réélu pour un deuxième et dernier mandat à la tête de l’Etat du Sénégal avec un taux de 58,27 % des suffrages valablement exprimés, selon la Commission nationale de recensement des votes (Cnrv). L’opposition, tout en refusant de reconnaître sa victoire, a décidé de ne pas saisir le Conseil constitutionnel, l’instance suprême habilitée à donner les résultats définitifs de l’élection présidentielle. Encore moins féliciter son vainqueur. Ce qui est dommage pour notre démocratie tant chantée et adoubée dans une Afrique où l’on peut compter les alternances sur les doigts de la main.
Abdou Diouf l’avait pourtant fait en 2000 pour Abdoulaye Wade et ce dernier n’avait pas non plus manqué de téléphoner à l’actuel Chef de l’Etat pour reconnaître sa victoire. L’opposition actuelle, quels que soient ses griefs, à tort ou à raison, aurait dû rester dans cette dynamique. Le Sénégal ne se porterait que mieux. Mais osons le dire : elle a raté le train de l’histoire.
Quant au Président Macky Sall, il ne devrait jamais perdre de vue qu’il y a 1.829.274 (soit 41,72 %) de ses concitoyens qui ne sont pas d’accord avec sa politique. Il lui appartient alors, en tant président de tous les Sénégalais, d’amorcer des ruptures pour son dernier mandat, un quinquennat, afin de faire du Sénégal un pays émergent. Nous retenons d’emblée cinq chantiers du « Macky II ».
REFORMES INSTITUTIONNELLES
Dans sa volonté d’amorcer une rupture afin d’instaurer une gouvernance sobre et vertueuse, le Chef de l’Etat avait confié un travail à de dignes fils de notre pays en mettant en place une Commission nationale de réforme des institutions (CNRI). Mieux, il avait même réussi à sortir le Professeur Amadou Makhtar Mbow de sa retraite pour mener à bien une telle mission. Il nous plait de rappeler les grandes lignes du décret présidentiel fixant les prérogatives au Pr Mbow et Cie.
En tant que Président des Assises nationales, le Chef de l’Etat lui avait demandé d’«organiser une large concertation nationale sur les réformes à mettre en œuvre à court, moyen et long terme, pour doter le pays d’une armature institutionnelle moderne, à la mesure de son ambition de devenir et de rester une grande nation de démocratie». Selon l’édit présidentiel, les propositions que la concertation soumettra à Macky Sall devraient prendre en charge les problématiques suivantes : le recentrage de l’Etat autour de ses missions régaliennes ; la consolidation de l’Etat de droit ; l’équilibre des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire ; le renforcement de l’indépendance de la justice ; l’approfondissement de la démocratie représentative et participative ; le renforcement de la protection des libertés publiques ; le renforcement de la décentralisation et de la déconcentration; la territorialisation des politiques publiques ; la protection des valeurs positives de notre société ; la promotion de la bonne gouvernance, de la transparence et de l’éthique dans la gestion des affaires publiques ainsi que la culture de l’imputabilité ; la stabilité institutionnelle.
Le Président de la République avait, en outre, souligné dans sa lettre qu’il fallait veiller, en se fondant sur l’expérience des «Assises nationales», à ce que «la concertation soit large, participative, inclusive, démocratique et ouverte à tous les segments de notre société : acteurs politiques de la majorité comme de l’opposition, société civile, secteur privé, Etat, collectivités locales et ordres religieux etc.». Qui plus est, elle «devra s’appuyer sur les principes et orientations du programme de «Yoonou Yokkuté» et s’inspirer fortement des conclusions des «Assises nationales» et, en particulier, de la Charte de gouvernance démocratique qu’il avait paraphée alors et qu’il s’était engagée à mettre en œuvre, s’il est élu». Ce qui avait été fait avec brio par les membres de la CNRI avant d’être déchiré. A notre avis, ce ne serait pas impertinent de revenir à la raison et d’appliquer les résultats de ces travaux dont les réalisations auraient coûté plus de 800 millions F CFA.
BONNE GOUVERNANCE
Toujours dans cette dynamique de redresser le Sénégal, après avoir sorti de sa désuétude la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), créée en 1981, le Chef de l’Etat avait aussi créé l’OFNAC. Toutefois, beaucoup de Sénégalais s’interrogent encore sur son utilité. Ce, à cause de ses pouvoirs plus que limités. Au-delà du départ controversé de Nafi Ngom Keïta, c’est l’utilité d’une telle instance qui se pose désormais avec acuité. Ainsi qu’en témoigne le refus systématique de plusieurs personnalités assujetties pourtant à la déclaration de patrimoine de s’appliquer cet exercice. Que dire également des différents «scandales» cités dans les médias. Les 29 milliards du Prodac, les 94 milliards invoqués par Ousmane Sonko. Sans occulter des nébuleuses qui entourent certains contrats notamment la commercialisation de l’eau à Dakar entre Suez et SDE, pour ne citer que celles-là.
APAISEMENT DE LA TENSION POLITIQUE ET SOCIALE
Macky Sall avait exprimé sa volonté d’apaiser la tension politique en accordant une amnistie à Karim Wade et à Khalifa Ababacar Sall, si nécessaire devant les caméras de la télévision française France 24. Ce qui serait loin d’être une mauvaise chose pour notre pays. Qu’on ne vienne pas nous dire qu’il n’a pas ce pouvoir et qu’il appartient à l’Assemblée nationale de le faire. Certes ! Mais, ce ne sera pas la première fois qu’un député est appelé à porter une proposition politique savamment pilotée depuis le Palais. Ce n’est surtout pas à Macky Sall qu’on va expliquer cela. Lui qui a été chassé du Perchoir par la loi Sada Ndiaye, suggérée depuis les bureaux de Me Abdoulaye Wade.
Elargir Khalifa Ababacar Sall de prison, le plus rapidement possible et ensuite faire introduire une loi d’amnistie pour effacer les infractions pour lesquelles Karim Wade et l’ancien maire de Dakar ont été poursuivis ne feront que renforcer notre démocratie et apaiser nos cœurs. Surtout qu’une telle loi permettra de repartir de zéro pour la Présidentielle de 2024 qui, pour la première fois dans l’histoire de notre pays, va se dérouler sans un président sortant. Macky Sall ne sera qu’un arbitre de sa bonne marche. Pourvu cependant qu’il ne morde pas à l’hameçon des Faucons qui théorisent déjà un aventureux troisième mandat. Mieux, cela étonnerait qu’une amnistie de Khalifa Sall et Karim Wade puisse créer un tollé à l’image de la loi Ezzan contre les supposés assassins de Me Babacar Sèye.
Enfin, Macky Sall gagnerait à revoir son entourage. Mais surtout les sorties maladroites de certains responsables, qui, dans un discours désinvolte, narguent les Sénégalais et leur donnent la nausée.
DESIGNATION D’UN CHEF DE L’OPPOSITION
Pour renforcer notre démocratie, il ne serait pas futile non plus de faire droit à…un chef de l’opposition. Et sur ce point, il ne s’agirait de personne d’autre que d’Idrissa Seck, arrivé deuxième lors de la présidentielle avec 20,50 % des suffrages. Là aussi, Macky Sall devrait faire preuve de dépassement pour ne pas nous faire revivre l’épisode de 2001. Alors que tout le monde s’attendait à voir Moustapha Niasse arborer ce manteau, le pape du Sopi, déjà dans ses calculs de reconquête du pouvoir en 2007, nous sortira un faux débat sur deux chefs de l’opposition : Ousmane Tanor Dieng dont le parti (PS) comptait plus de voix (légitimité) et Moustapha Niasse (AFP) qui avait plus de députés à l’Assemblée nationale (légalité) grâce à un système dit Raw Gaddu (scrutin majoritaire). Ce qui avait fait qu’il n’a jamais été possible de désigner un chef de l’opposition même s’il faut rappeler que Me Wade avait promis de choisir celui qui aurait plus de députés après les Législatives de 2001. En l’occurrence donc, Moustapha Niasse.
Mais, à notre avis, le Sénégal, étant un régime présidentiel pour ne pas dire de pur présidentialisme, Idrissa Seck s’impose de droit. Avec plus de 300 partis politiques, ce serait bien que le Chef de l’Etat puisse avoir un seul interlocuteur, surtout pour certaines questions hautement importantes.
DESEQUILIBRE TERRITORIAL
Un autre chantier attendu, c’est sans nul doute le déséquilibre territorial. Dakar est atteint de macrocéphalie urbaine. Avec la plus petite superficie de notre pays (550 Km2) ; soit 0,28 du territoire national, la capitale sénégalaise concentre pour autant plus de 80% des activités économiques du pays. Ce qui fait de Dakar, à la fois, la capitale économique, politique, culturelle, sportive, etc.
Les initiatives entreprises avec la nouvelle ville de Diamniadio dans le but de décongestionner Dakar, ne sont loin d’être mauvaises mais, ce serait encore mieux, si en plus de la politique de rapprochement des villages avec les villes, via des routes et des autoroutes, il y avait une autre visant à fixer les populations. C’est la seule façon de lutter contre cet exode qui tue nos campagnes et ruralise nos villes.
LES ENSEIGNANTS OPTENT POUR DES POURSUITES JUDICIAIRES
Affaire des copies du Lycée Ahoune Sané à Bignona
Ibou MANE (Correspondant) |
Publication 04/03/2019
L’affaire dite de la mention «Sonko Président» sur les copies de composition des élèves de seconde du Lycée Ahoune Sané de Bignona continue toujours de défrayer la chronique dans la capitale du Fogny. Et ce week-end, ce sont les enseignants de cet établissement, qui sont sortis de leur mutisme pour exiger la lumière dans ce dossier.
La tension n’est pas retombée malgré les mesures administratives prises par l’Inspecteur d’académie de Ziguinchor. Réunis au sein d’un collectif, les enseignants du Lycée Ahoune Sané de Bignona dénoncent une violation grave du code de déontologie et des règles d’éthique qui régissent le fonctionnement des établissements scolaires, en évoquant évidemment l’affaire dite de la mention «Sonko Président» sur les copies de composition des élèves de seconde de cet établissement. Ils soupçonnent une main invisible qui veut faire du mal «parce qu’il y a une différence entre la copie que détiennent les autorités et celle distribuée aux élèves». Porte-parole des enseignants, Mamadou Lamine Mané explique : «Nous avons décidé de saisir les syndicats en vue d’une plainte pour faux et usage de faux, falsification de preuves et entrave à une enquête en cours. Une manière pour nous de garantir notre entière collaboration pour que la lumière soit faite sur cette affaire.»
En revanche, le Collectif des enseignants du Lycée Ahoune Sané déplore «d’une part, la promptitude dans laquelle les mesures dites conservatoires ont été prises ; et d’autre part, le caractère disproportionné de la sanction subie par les trois agents». Il détaille : «Au moment de l’enquête, les cours se passaient normalement au sein dudit établissement. Mais c’est à l’annonce du relèvement de ces trois agents que les élèves ont commencé à perturber les enseignements.» Il précise que les professeurs n’ont «été ni à l’origine des perturbations ni en mouvement». «Malgré tout, ces enseignants ont aujourd’hui décidé de transmettre le dossier aux organisations syndicales habilitées à défendre leurs intérêts matériels et moraux pour l’éclatement de la vérité sur cette affaire», insiste M. Mané. Ce dossier aux relents politico-judiciaires continue de perturber le bon fonctionnement du système éducatif au niveau de la commune de Bignona avec ces grèves cycliques décrétées par les élèves du Lycée Ahoune Sané.