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28 août 2025
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NOUS N'ACCEPTERONS PAS LA MANIPULATION
Des jeunes se réclamant de l'opposition crient haro sur la télévision publique, accusée d'être en complicité avec le pouvoir dans la "manipulation du résultat des urnes"
C'est avec des cris de "deuxième tour, deuxième tour !" que des jeunes de l'opposition se sont massés devant les grilles de la RTS pour protester contre ce qu'ils qualifient de "manipulation de l'opinion". À leur dire, la télévision publique ainsi que certains médias privés manoeuvrent pour confisquer la réalité des urnes. Une situation qu'ils jugent inacceptable.
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MANIFESTATION POUR UN DEUXIÈME TOUR
Des jeunes de la coalition Idy 2019 ont manifesté devant la RTS, brûlant des exemplaires de certains journaux qu'ils accusent de donner de faux résultats
Des jeunes de la coalition Idy 2019 ont manifesté devant la RTS. Ils ont brûlé des exemplaires de certains journaux qu'ils accusent de donner de faux résultats. Un rassemblement dispersé à coup de grenades lacrymogènes et qui s'est soldée par des arrestations.
L'UE SALUE UN SCRUTIN TRANSPARENT
La présidentielle a été calme, selon la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE), qui a également noté « une forte mobilisation des électeurs », malgré "un blocage du dialogue politique entre opposition et majorité"
« Le scrutin était calme et transparent, marqué par une forte mobilisation des électeurs. Le vote a été évalué positivement par nos observateurs. L’élection présidentielle s’est cependant déroulée dans un climat caractérisé par un manque de confiance et un blocage du dialogue entre l’opposition et la majorité », a souligné Elena Valenciano, la cheffe de la MOE UE lors d’une conférence de presse de présentation des premières observations de la mission.
Dans son discours dont APA a obtenu une copie, Mme Valenciano a relevé que les procédures ont généralement été respectées dans les bureaux de vote observés, à l’exception de la vérification de présence d’encre indélébile sur les doigts des électeurs, qui n’était pas systématique.
Les observateurs européens ont également rencontré des cas isolés d’électeurs détenant leur carte qui n’ont pas pu voter parce que leurs noms ne figuraient pas sur les listes d’émargement.
« Dans l’ensemble, a poursuivi Elena Valenciano, les procédures de dépouillement ont été conduites de manière transparente et ordonnée. La centralisation des résultats a été évaluée positivement dans la quasi-totalité des Commissions de recensement des votes observées. Les candidats y étaient généralement représentés et les procédures appliquées de façon transparente et consensuelle ».
La Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE), présente au Sénégal depuis le 15 janvier 2019, a déployé 126 observateurs dans les 14 régions administratives du pays pour la présidentielle, à laquelle ont participé cinq candidats dont le président sortant, Macky Sall.
Réagissant à l’élection présidentielle, les Etats Unis ont, par le biais de leur ambassade à Dakar, félicité mardi « les Sénégalais pour ce scrutin pacifique ».
« Nos équipes d’observateurs ont sillonné le pays et ont été impressionnées par l’organisation et la discipline du processus électoral. Nous attendons patiemment la publication des résultats officiels et nous nous réjouissons de travailler avec le président élu du Sénégal. Nous valorisons notre relation avec le Sénégal, qui est enracinée dans des valeurs communes (la prospérité, la sécurité et la bonne gouvernance) », écrit l’ambassade américaine dans son communiqué.
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IL FAUT DES ENFANTS BIEN FORMÉS POUR DOTER PIKINE DE CADRES
EXCLUSIF SENEPLUS - 1500 bourses entières octroyées – 90 milles ouvrages disponibles en attendant l’ouverture de la bibliothèque – Abdoulaye Timbo revient sur les priorités de sa ville
Alioune G Sall et Fanseyni Djitté |
Publication 26/02/2019
Casquette aux couleurs du drapeau national vissée sur la tête, Abdoulaye Timbo affiche ses ambitions pour le Sénégal. Le jour du scrutin, nous l’avons trouvé à l’école Ibrahima Ndao. C’est dans l’un des bureaux de cet établissement où il a appris à lire et à écrire que le maire de Pikine a accomplit son devoir citoyen. Mais avant de se mettre dans les rangs comme ses concitoyens, le premier magistrat de la localité a fait face à la caméra de www.seneplus.com pour évoquer ses réalisations de même que les enjeux majeurs de sa ville.
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LES ELECTEURS TOUJOURS DANS L'ATTENTE DES RESULTATS
Le Sénégal est dans l’attente des résultats provisoires du premier tour de l’élection présidentielle. Seule la commission nationale de recensement des votes est habilitée à donner ses résultats.
Le juge qui dirige la commission nationale de recensement des votes, Demba Kandji, premier président de la Cour d’appel de Dakar, a indiqué lundi que les résultats seront donnés, au plus tôt, jeudi. Elle doit le faire avant vendredi minuit. Pourquoi ce délai ? Car le code électoral est clair : c’est la commission nationale qui est chargée de traiter tous les PV qui ont été contestés par les candidats.
Chaque commission départementale – il y en a 45 – transfère à la commission nationale un procès-verbal avec les résultats des 5 candidats. Elle joint évidemment les procès-verbaux de tous les bureaux et met en avant ceux qui ont été contestés, s’il y en a, par les représentants des candidats à la fin du dépouillement.
Car seule la commission nationale peut trancher. Deux cas de figure se présentent : le procès-verbal d’un bureau peut être annulé, par exemple, si le nombre de votants est supérieur au nombre d’inscrits. Un procès-verbal peut être « redressé », c’est le terme juridique, si les calculs ont été mal réalisés.
La commission nationale de recensement va donc effectuer ces contrôles, en présence de toutes les parties. Les résultats des PV départementaux pourraient donc évoluer et le calcul de la majorité absolue qui se fait sur le nombre de suffrages exprimés également, d’où la prudence et l’appel du juge Demba Kandji qui demande d’attendre la publication des résultats nationaux dits « provisoires » au plus tard vendredi minuit.
Les 5 candidats auront alors 48h pour déposer d’éventuelles contestations au niveau du Conseil constitutionnel, institution qui est chargée d’annoncer les résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle.
MACKY PASSE AU PREMIER TOUR
EXCLUSIF SENEPLUS - Avec 58,49%, il obtient la majorité - Idy en deuxième position avec 20,36% - Sonko, troisième avec 15,65% - Issa Sall à 3,99% et Madické à 1,52%
(SenePlus.com, Dakar) - Selon des chiffres officiels des commissions départementales de recensement auxquels SenePlus.com a pu avoir accès, le chef de l’Etat sortant remporterait le scrutin du 24 février avec 58,49% des voix, loin devant Idrissa Seck, candidat de l’opposition le mieux placé avec 20,36%. Ousmane Sonko ferme le trio de tête avec des chiffres oscillant autour de 15,65% des suffrages exprimés.
En effet, 10 des 14 régions du pays tombent dans l’escarcelle de Macky Sall. Seules Dakar, Diourbel, Thiès et Ziguinchor résistent au candidat de BBY.
Dans la région de Ziguinchor, il réalise son score le plus faible avec 38,72%. La Diaspora aussi lui échappe avec 49,73% des voix.
A noter le score stalinien du chef de l'Etat sortant dans la région de Matam où il obtient 93,50%.
De son côté, Idrissa Seck arrive en tête dans la région de Diourbel avec 177.114 voix, devançant le président sortant qui lui a obtenu 146.871 voix.
A Ziguinchor, c'est Ousmane Sonko qui caracole en tête avec 101.938 voix contre 68.951 voix obtenues par Macky Sall.
Dans la Diaspora, Ousmane Sonko et Idrissa Seck font jeu presqu'égal avec respectivement 38.611 et 28.947 voix alors que Macky Sall lui en obtient 71.483
Sur l'ensemble du territoire en adition des voix de la diaspora, SenePlus.com est en mesure de confirmer que, selon les chiffres des commissions départementales, les candidats Issa Sall et Madické Niang obtiennent respectivement 3,99% et 1,52% des suffrages valablement exprimés.
Les résultats officiels de la présidentielle sont attendus au plus tard vendredi à minuit, selon la commission nationale de recensement des votes.
PAR ADAMA GAYE
SYNPICS, PEUT MIEUX FAIRE !
Malgré mon affection, les journalistes qui couvrent les forfaits du régime sont indéfendables - Certaines postures et certains financements de médias "ethnicolores" posent problème
Carton Rouge. Synpics, malgré mon affection, les journalistes qui couvrent les forfaits du régime sont indéfendables. Évitez aussi d’avoir des leaders aux basques du truand, detourneur des deniers publics, Serigne Mboup de la SAR qui est presque le parrain de l’un de vos dirigeants. Sonko à raison de pointer du doigt ces journalistes jaunes, collabos, moyennant terrains et argent, des magouilles et fraudes que ce régime de Macky Sall, honni, prépare.
Les journalistes sénégalais ne sont pas au dessus des lois ni de la rigueur que la démocratie impose. Faites un effort. Même si je vous reconnais une part importante dans la démocratisation de ce pays, certaines postures et certains financements de média ethnicolores posent problème. Pas question donc de laisser quelque profession s’associer aux coups tordus de ce régime sans le dire! Surtout pour ceux de la presse qui tentent de valider les fraudes, faites gaffe !
Ps: Que dit Le Synpics sur la déclaration criminelle de Boun Dionne sur les 57 pour cent contre toute règle et décence ? Que dit Bamba Kasse, Secrétaire general du Synpics sur la Une d’hier du Soleil annonçant une victoire de Macky au premier tour... Bamba Kasse Et Synpics, c’est quoi aussi votre silence sur le Breakings News de la RTS pour faire passer le résultats grossièrement faux de Dionne en direct ? Que dites-vous du silence de la chaîne nationale sur la conférence de presse Sonko-Idy ? Synpics, respectez-vous avant de vous en prendre aux gens.
Ca suffit !
PAR OUMOU WANE
LA VICTOIRE DU PEUPLE !
Cela a-t-il un sens de la part de l’opposition d’exiger un second tour lorsque le peuple souverain a décidé d’octroyer la majorité absolue au président sortant, si les chiffres officiels confirment que c’est bien et largement le cas ?
Alors que la victoire de Macky Sall ce 24 février 2019 se devrait d’entraîner des scènes de liesse populaire dans tout le pays, c’est une pathétique querelle de chiffres qui s’installe entre l’opposition et le camp du président sortant.
Au Sénégal, on n’avait rarement vu un tel imbroglio autour de résultats électoraux. Où ailleurs que chez nous, enfin dans une démocratie j’entends, peut-on voir ça, avant même que le Conseil constitutionnel seul habilité à donner les chiffres officiels ne s’exprime ?
Une telle immaturité, une soif de pouvoir si aveugle quelle s’exerce au mépris du peuple et du pays. Avons-nous suffisamment de raisons de nous réjouir toute l’année, pour que l’on nous prive aussi de ça ! Que l’on tente de nous ôter ce droit souverain, ce sens du devoir citoyen, qui parfois, s’accompagne de cette joie, quand nos idées triomphent et que l’on se surprend à croire en nous, en notre patrie, en nos enfants et en leur avenir !
Cela a-t-il un sens de la part de l’opposition d’exiger un second tour lorsque le peuple souverain a décidé d’octroyer la majorité absolue au président sortant, encore une fois, si les chiffres officiels confirment que c’est bien et largement le cas ?
Que les grands rivaux de Macky Sall se montrent sceptiques à cet égard est une chose, mais qu’Idrissa Seck et Ousmane Sonko se croient permis de changer les règles de la démocratie en tentant d’imposer un second tour à la majorité, c’est un comble !
N’importe où dans le monde démocratique, au vu des résultats compilés, des adversaires politiques responsables penseraient avant tout au pays et à sa stabilité. Ils se seraient empressés de féliciter le président Macky Sall pour sa réélection au premier tour avec taux minimum qui semble approcher les 60 % des voix.
Le résultat ne se joue pas dans un mouchoir de poche ! Ce dimanche 24 février, 6,6 millions de Sénégalais ont été appelés aux urnes pour désigner leur futur président. Au terme d’une journée de vote dont plusieurs missions d’observation ont salué le déroulement et la transparence, les premières tendances, confirmées par le dépouillement complet des urnes désigne clairement que le peuple a choisi de renouveler sa confiance à Macky Sall.
Alors pourquoi une telle confusion autour de ces résultats ?
Que le quinquennat du nouveau président s'ouvre par une cérémonie digne de ce nom, puis qu’il nomme son Premier ministre et que les affaires reprennent !
Comme dans d’autres pays du monde, le Sénégal doit voir la population envahir les rues pour fêter la victoire du président élu. C’est une fête que les Sénégalais veulent vivre à cette occasion, car ils ont voté en masse et savent que les résultats reflètent la vérité des urnes.
Alors vite que la commission rende le verdict tant attendu car oui, nous devons dire, fin au suspense, le chapitre de l’élection présidentielle est définitivement clos et le vainqueur de la présidentielle de 2019 doit être accueilli par une liesse populaire et par des cris de victoire ! Mesdames et Messieurs de BBY, gardons le triomphe modeste mais ne faisons pas profil bas…
PAR AHMED BAMBARA
MACKY A-T-IL PEUR D'UN SECOND ROUND ?
Qu’ est-ce qui peut expliquer cette frilosité des ouailles de Benoo Bokk Yakaar, à devancer l’iguane dans l’eau, alors que pour peu que cette coalition présidentielle soit sûre de sa victoire, elle devrait rester coi et sereine ?
Aujourd'hui Au Faso |
Ahmed Bambara |
Publication 26/02/2019
D’habitude, la flûte de la sérénité berce le camp du président sortant, candidat à sa propre succession. Assis sur la certitude de l’emporter, il se mure dans son silence d’avance victorieux et écoute, d’un air condescendant, l’opposant, le candidat de l’opposition s’égosiller, s’échiner et crier sur tous les toits et dans toutes les fosses que c’est lui qui a remporté les élections et qu’on tente de lui voler son vote. Tel n’est pas le cas du célèbre Pular de Fathik, devenu l’artisan de la seconde alternance en 2012, et qui, via son premier ministre s’est empressé de se déclarer vainqueur avec 57%, vite recadré par la commission de recensement des votes qui parle de suffrages erronés.
Eh oui ! Certains même sont allés jusqu’à s’autoproclamer chef d’Etat, instaurant un bateau où un capitaine est au gouvernail et un autre, une pâle copie, un épouvantail, flotte à la proue, vociférant des ordres que lui seul entend. Il y a des exceptions, certes. Il y a des contrées où le fantôme a fini par se matérialiser dans la réalité du pouvoir. Mais comme dit, ce sont des exceptions. Du reste, très rares. Qu’ est-ce qui peut expliquer cette frilosité des ouailles de Benoo Bokk Yakaar, à devancer l’iguane dans l’eau, alors que pour peu que cette coalition présidentielle soit sûre de sa victoire, elle devrait rester coi et sereine ? Macky Sall aurait-il peur d’un second round ?
A contrario, Idrissa Seck et Ousmane Sonko forcent-ils pour ce second tour ? La seule certitude, jamais un président en exercice au Sénégal, qui se présente pour un second mandat n’est allé au second tour. Macky Sall inaugurera-t-il la liste de cette espèce ?
On ne comprend donc pas que le Sénégal ne s’imbrique pas dans la logique de l’opposant qui rue dans les brancards pendant que le président sortant sirote son thé. Qu’Idrissa Seck et Ousmane Sonko clament qu’il y aura un second tour (plaise à Dieu, ils n’ont pas dit qu’ils ont remporté le scrutin) peut se comprendre, même si cela ne les excuse pas. Mais que le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne se fende d’une «proclamation de résultats», et qui plus est, avec des chiffres à l’appui (selon «sa» commission électorale, Macky Sall a remporté le premier tour avec 57% des suffrages), fait désordre et franchement irresponsable. En vérité, le préjugé est tenace, qu’une deuxième et ultime bataille électorale pour départager Macky Sall et Idrissa Seck ou Macky Sall contre Ousmane Sonko se soldera par la défaite du président-sortant. Vrai ou faux ? A l’évidence Sall ne veut pas tenter l’expérience !
On avait accusé Abdoulaye Wade d’être frappé d’une folle sénilité lorsqu’il a appelé à faire l’autodafé de la Commission électorale. Mais l’acte du Premier ministre sénégalais frôle les mêmes cimes d’inconséquence, car il sort de son rôle pour empiéter sérieusement sur celui de l’institution électorale, seule habilitée légitimement et habillée légalement pour donner des vainqueurs et des perdants, un second tour ou une élection au «coup KO» à ce scrutin.
Il faudra que l’ensemble des acteurs, ceux de la majorité plus que tous, laissent la Commission électorale faire sereinement et tranquillement son travail et s’atteler à diffuser les graines de l’apaisement au sein de leurs ouailles.
En attendant, s’ils ont des commentaires, ils peuvent les faire dans le cocon enfermé de l’aparté. Ainsi, ils pourraient par exemple analyser les chances de Macky Sall de se faire réélire qui s’annonceront minces en cas de second tour. Toutefois, s’il venait à passer au premier tour, la probabilité qu’il puisse gouverner ne lui sera pas non plus très favorable car sa majorité ne sera pas des plus confortables. Cela signifiera que de nombreux Sénégalais ne lui font plus confiance et il devra trouver les moyens de composer avec cette masse critique d’insatisfaits.
Que ce soit du tchep avec du poisson ou du poisson au tchep qui sera servi à l’issue de la proclamation des résultats, il est très primordial que le Sénégal sache raison garder et ne retombe plus dans l’âge de la pierre taillée de la démocratie. Le pays de la Terranga nous a du reste habitué à ses joutes chahutées, mais est toujours resté dans le giron de la démocratie.
LES GRANDES LIGNES DU VOTE DE DIMANCHE
POINT DE MIRE SENEPLUS - Après une journée de vote calme et les premières tendances qui se sont dégagées, le scrutin de dimanche donne à voir quelques fluctuations qui seront importantes sur le champ politique à court et long termes
Bby doit être comme un jeune damoiseau pour qui la fiancée capricieuse cède finalement à sa cour assidue. Macky Sall réussit la prouesse de mettre dans son escarcelle l’imprenable et symbolique département dakarois. Ce qui, jusque-là, relevait d’un fantasme politicien pour les marron-beige, s’est enfin concrétisé, cerise sur le gâteau, jusque dans le bastion électoral du maire révoqué de Dakar. Grand-Yoff est tombé ainsi que les dernières poches de résistance pro-Khalifa : Mermoz, Liberté, ce qui restait des Parcelles-Assainies... Bref, dans le département et la région éponyme, les tendances favorables à Bby vont compliquer les projections optimistes de l’opposition. Une issue d’autant plus jouissive pour la majorité que l’opposition a pratiquement perdue dans tous les centres de vote. Le candidat Macky Sall et sa coalition doivent toutefois contenir leur jubilation, puisqu’avec cette avance très étriquée sur Ousmane Sonko et Idrissa Seck, les effets victorieux sont vite annihilés, si les deux venaient à cumuler leurs suffrages. Le point de presse conjoint de ce dimanche soir ne laisse pas de doute que les forces seront unies, si la confrontation par les urnes devait se prolonger. Sans compter, théoriquement, les apports du Pur et de Madické2019
Thiès rentre dans les rangs orange
Un département de gagné, un de perdu. Si Bby s’est saisie de Tivaouane, elle a perdu Thiès. Et Idrissa Seck doit avoir la banane. Ce département (jadis sa chasse gardée) qui se rétrécissait en sa défaveur à chaque échéance électorale depuis 2007, lui revient cette fois. Battu aux dernières législatives, il n’a dû son salut qu’en conservant de manière symbolique la commune éponyme. Son bastion, situé dans la deuxième région numériquement plus importante du pays, lui a souri à nouveau ce dimanche. Avec 120 054 voix, il reprend “son bien’’ contre 100 422 pour la coalition Bby. Excepté le directeur de La Poste Siré Dia, les autres responsables Bby du département, qui lui promettaient l’enfer pour cette présidentielle, ont fait les frais de la renaissance du sphinx thiessois.
Pronunciamiento de Sonko à Ziguinchor
2017 et révélation-confirmation moins de deux ans plus tard. Il sera difficile de trouver un aspirant à la magistrature suprême qui se soit imposé aussi rapidement sur la scène politique en si peu de temps. Ousmane Sonko s’est senti trop à l’étroit dans sa gigoteuse des législatives (30 000 voix et député au plus fort reste) et s’est taillé lui-même les habits d’un gros gaillard, ce dimanche. Avec des moyens limités, l’expérience presque inexistante et une coalition composée de forces politiques très modestes, le candidat estampillé ‘‘anti-système’’ a pourtant étalé les pontes “apéristes’’ et gagne les départements de Bignona (51 438 voix), Ziguinchor (41 291) et Oussouye (9 209). En somme, le leader de la coalition Sonko-Président remporte la région de Ziguinchor que l’on disait acquise à la majorité présidentielle. Benoit Sambou, Aminata Angélique Manga, Doudou Ka et même le renfort du transfuge et maire de Ziguinchor Abdoulaye Baldé n’ont pu contenir les effets du charme électoral innovant de l’expert fiscal. Une configuration David vs Goliath qui s’est prolongée en dehors de son désormais nouveau bastion du Sud. En plus d’avoir imposé une dualité à Macky Sall dans les votes de la diaspora (Usa, Arabie saoudite, Espagne, CapVert, Pays-Bas, Maroc, Allemagne, Portugal, entre autres) les suffrages dans les grands centres urbains, le département de Dakar notamment, le placent juste derrière le leader de Bby, et au coude-à-coude avec Idrissa Seck. Les railleries sur le candidat virtuel vont cesser, à coup sûr. Et quelle que soit l’issue de ce scrutin, Ousmane Sonko peut légitimement rêver du fauteuil présidentiel, à l’avenir. Seule ombre à cette prestation honorable, sa relation bipolaire avec la presse sénégalaise qu’il encense tantôt et brûle aussitôt après. Ses déclarations ‘‘incendiaires’’ le soir du scrutin où il a accusé publiquement les journalistes de la 2Stv et du Groupe Futurs médias (Gfm) sont manifestes de cette versatilité.
Encore des couacs
L’opposition va encore avoir du sucre à casser sur le dos du ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye. Des manquements ont été, une nouvelle fois, relevés dans le vote. Si la logistique n’a pas fait défaut dans l’ensemble et que le scrutin s’est déroulé calmement, les erreurs matérielles sur le fichier électoral ont persisté ce dimanche. Moins prononcés certes que lors des législatives de 2017, mais presque aussi décevantes. Beaucoup de personnes ont été déroutées en apprenant qu’elles ont été délocalisées de leur lieu de vote habituel et n’ont finalement pas réussi à accomplir leur devoir citoyen. D’autres électeurs, faute de concordance entre les données sur leurs cartes d’identité et celles sur le fichier électoral, ont également été privés de vote. Le ministre Mbaye Ndiaye, au centre Hlm Grand-Médine des Parcelles-Assainies, a été confronté à ce problème, mais a pu aller voir le préfet pour pouvoir voter. Tout le contraire de beaucoup de citoyens lambda. D’autres bizarreries sur le fichier interpellent également. Dans le département de Kanel, par exemple, sur les 108 113 inscrits, les votants hors bureau originel sont de 71 253 sur les 70 106 suffrages valablement exprimés. Bien sûr, Macky Sall n’a pas raté ses vis-à-vis avec 65 679 voix.
Abdoulaye Wade, seul au monde
Il est comme un vieux lion vaincu et condamné à l’exil et à l’isolement par une meute plus jeune. Malgré la sympathie incontestable que lui voue le peuple sénégalais, l’ancien président de la République n’a pas réédité l’impact des législatives de 2017 sur la présidentielle. Que ce soit pour son appel au sabotage du vote ou son appel au boycott, il aura été courtoisement ignoré. Ce qui semblait assez évident d’ailleurs, puisque certains de ses proches collaborateurs (Mamadou Diop Decroix ainsi que beaucoup de maires libéraux ayant rejoint la coalition Idy2019) ont manifesté leur désir de participer au processus. Mais le ‘‘vieux’’ n’y perd pas grand-chose au change. Non seulement il a été l’extension vivante du Parti démocratique sénégalais (Pds) qu’il a fait participer à cette élection par procuration, mais son calcul du boycott le préserve d’une éventuelle déconvenue face à Macky Sall. Le chef de la coalition au pouvoir ne pourra pas se targuer, en cas de victoire, d’avoir réussi à étaler cette constellation de génies politiques de l’opposition chapeautée par Me Wade. En évitant l’antagonisme à Macky, Abdoulaye Wade conserve également une marge de manœuvre dans les négociations politico-judiciaires compliquées pour l’avenir de son fils.