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14 septembre 2025
VERS LE LANCEMENT D’UN PROJET PILOTE DE TRAITEMENT DE BOUES DE VIDANGE
Dans le cadre du projet «Améliorer l'assainissement, concevoir des villes vivables et inclusives», Borda, une ONG allemande, s’est installée au Sénégal en 2024 pour promouvoir l’économie circulaire et la gestion durable de l’assainissement.
Dans le cadre du projet «Améliorer l'assainissement, concevoir des villes vivables et inclusives», Borda, une ONG allemande, s’est installée au Sénégal en 2024 pour promouvoir l’économie circulaire et la gestion durable de l’assainissement. Le projet, d’une durée initiale de trois ans, sera mis en œuvre en concertation avec les autorités sénégalaises, le secteur privé et la société civile.
Le Directeur régional de Borda Afrique de l'Ouest, Jakob Woelki, a expliqué l’objectif principal du projet : «Nous sommes ici pour un échange avec les acteurs du secteur, pour voir comment nous pouvons collaborer durant les trois prochaines années. Le projet est renouvelable jusqu’à neuf ou douze ans. Nous visons à transférer des technologies robustes et décentralisées, développées par Borda durant ces45dernières années, pour améliorer l’assainissement au Sénégal. Ces technologies ne nécessitent ni produits chimiques, ni électricité, et sont basées sur des solutions naturelles», a-t-il affirmé.
Le choix du Sénégal pour la mise en œuvre de ce projet découle de l’expérience de Borda dans d’autres pays africains. Assane Diarra, Directeur Pays de Borda, a ajouté : «Le but de Borda est de créer la demande et de développer les compétences locales. Après neuf ou douze ans, nous espérons pouvoir nous retirer en laissant un cadre institutionnel solide. Nous avons commencé au Mali en 2016, et la Coopération allemande a facilité l’élargissement de cette approche au Sénégal» a-t-il précisé.
Il a rappelé que Borda intervient dans 25 pays et que son installation au Sénégal vise à répliquer des modèles d’assainissement décentralisés adaptés aux réalités locales. «Nous avons déjà identifié un site à Thiès pour une station pilote de traitement de boues de vidange et explorons d’autres possibilités pour implanter des technologies DEWATS dans des établissements comme des hôpitaux ou des universités», a-t-il indiqué.
Lors de leur mission en Zambie, les acteurs de Borda ont pu observer la mise en place de technologies décentralisées comme les stations de traitement des boues de vidange et les DEWATS. Ces technologies, particulièrement adaptées aux zones périurbaines et aux établissements tels que les hôpitaux ou les écoles, seront testées au Sénégal à travers des projets pilotes. Le site de Thiès a été retenu pour l’installation d’une station de traitement des boues de vidange, et une DEWATS sera également implantée, après concertation avec les acteurs du secteur. Le Directeur général de l’ONAS, Seni Diène, a souligné l'importance de ce projet pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l'accès universel au service d’assainissement. «Ce projet arrive à point nommé, et Borda offre une nouvelle possibilité d’accélérer l’atteinte de ces objectifs. Nous avons besoin de solutions adaptées aux réalités locales du Sénégal, et cette collaboration avec Borda est primordiale pour y parvenir», a fait savoir M. Diène.
Seni Diène a aussi ajouté : «Nous nous orientons vers une gestion intégrée de l’assainissement, reliant ce secteur à d’autres domaines comme l’agriculture et l’eau productive. Ce modèle réduit la consommation d’énergie et valorise les sous-produits de l’assainissement ; ce qui est crucial pour rendre nos investissements plus durables».
Seni Diène a expliqué le choix de Thiès pour l’implantation de l’usine pilote : «Ce choix est lié à un besoin réel identifié à Thiès et à la disponibilité d’un terrain de l’ONAS, ce qui facilite la mise en œuvre de cette phase test», a fait savoir ce dernier.
Docteur Bécaye Sidy Diop, expert WASH et Directeur général de DELVIC, a souligné l’importance de l’approche d’économie circulaire dans ce projet. «Le traitement des déchets dans le secteur de l’assainissement doit viser la valorisation et non le rejet. Ce projet est fondé sur l’économie circulaire, et il est essentiel pour transformer les déchets en ressources utiles. Ce modèle doit être soutenu par l’État, le secteur privé, et les chercheurs», a-t-il expliqué.
Enfin, Moumoudou Ndiour, Secrétaire général de l’Association des Acteurs de l’Assainissement du Sénégal, a évoqué l'implication du secteur privé. «L’assainissement ne peut fonctionner que si le secteur privé est impliqué. Dans les pays où l’assainissement réussit, c’est souvent le secteur privé qui gère. À Thiès, des entreprises privées pourraient gérer toute la chaîne de valeur de l’assainissement. Ce projet est une opportunité de rentabiliser ce secteur et de régler la problématique de l’assainissement».
Le projet est financé par la Coopération allemande, pour un budget d’environ 500 millions de francs CFA. Et sa mise en œuvre est suivie de près par les acteurs locaux et internationaux. Le succès de cette phase pilote pourrait ouvrir la voie à une réplique à plus grande échelle, à l’échelle locale, nationale et internationale.
PAR Amadou Lamine Sall
THIAROYE 44, LES MISÈRES DE LA FRANCE
EXCLUSIF SENEPLUS - Il y a beaucoup de Français au Sénégal, mais il n'y aura plus la France ? Que non. Souffler sans répit sur les flammes ne sert pas à venger des mémoires. L'impératif au sommet de l'État sénégalais indiquent, désormais, la voie
Notre cher frère, le bien nommé Malick Rokhaya Ba, nous a envoyé un message par WhatsApp, pour s'interroger ainsi qu'il suit : « …on attendait de toi un texte sur Thiaroye 44 pour avoir plus d'éclairages sur les écrivains et le massacre, le contexte de sortie du film de Sembene Ousmane, les perspectives culturelles ouvertes par la nouvelle attitude de la France, les biens culturels spoliés… »
Ma réponse et ce que j'en rajoute ici, est la suivante : « Vous lirez mon cher Malick Rokhy Ba, sous envoi séparé, par WhatsApp, suite à votre message, mon poème en hommage aux tirailleurs tombés à Thiaroye. Vous me faites sourire… Si vous aviez suivi de près ce que nous avons écrit et chanté sur les tirailleurs tombés à Thiaroye, vous m'auriez décerné ne serait-ce qu'un tout petit prix ! Les poètes, dont Senghor, ont écrit et chanté ces héros ! Mais c'est comme si rien n'avait jamais existé ! Peut-être que je ne suis pas bien informé, mais les poètes, les écrivains, les artistes ont été comme écartés et oubliés de cette touchante et si émouvante commémoration du massacre de Thiaroye ! Cette commémoration, depuis Senghor, a été toujours célébrée. Il faut se féliciter qu'elle ait pris une telle ampleur sous le président Diomaye ! On ne pouvait pas rêver mieux !
Quant à la pauvre France, il y a bien longtemps qu'elle a reconnu son forfait ! J'ai lu et appris qu'elle avait mis à la disposition du Sénégal ses archives ! Tout, tout se saura alors si ce n'est déjà fait ! Que nous reste-t-il encore à demander ou à exiger d'une France fatiguée, assiégée, humiliée ? Sur la tragédie de Thiaroye, elle a capitulé ! Elle a rendu les armes ! Faut-il encore et encore continuer et sans répit à l'acculer, la punir ? N'avons-nous pas d'autres combats plus pressants à mener ? Je crois que si ! Alors, sans tourner la page, mais en y laissant un signet, allons vers des combats plus urgents !
Rien, rien que nous ne sachions où ne devinons, ne sera une surprise ! Nos historiens, poètes, cinéastes, ont fait un solide travail il y a déjà bien longtemps Il faut rester avec l'histoire, dans l'histoire et la vérité de l'histoire ! Halte aux révisionnistes qui tentent de réinventer l'histoire pour mieux empoisonner et faire ferrailler les civilisations entre elles. L'heure est à la paix et non à la guerre. L'heure est à l'apaisement et à la sérénité, sans rien céder, et pas un seul pouce, de notre souveraineté, notre identité. Souffler, souffler sans répit sur les flammes, ne sert pas à venger des mémoires ! Personne, même les bêtes de la forêt, n'ignorent cette tragédie innommable ! Le Sénégal, c'est acté, défendra de mieux en mieux ses acquis, ses conquêtes, sa dignité, l'avenir de ses enfants !
Quelque chose s'est levée dans ce pays et cette chose bâtira, vaincra ou décevra et périra ! Mais nous gagnerons, car ce pays a toujours gagné et il a encore mieux gagné quand tout est devenu glauque, injuste et tragique ! C'est ainsi la marche des nations et des peuples. Il n'existe pas de génération spontanée. Il n'existe que des femmes et des hommes qui, au bout de toutes les épreuves, nourris par le vécu et la marche de l'histoire de leur peuple, s'engagent à grandir davantage leur pays, non en effaçant tout, mais en additionnant la volonté de construire de tous, pour gagner ensemble ! Il fallait bien que la cabane ait existé pour que la maison se fasse. Viendra le gratte-ciel au bout de l'effort, de l'exigence, du patriotisme, du civisme ! Le Sénégal est déjà grand, très grand ! Il faut continuer à le grandir dans l'ouverture et l'alliance des civilisations ! Chaque régime politique ajoute une page à l'histoire. Reste toujours à souhaiter que cette page soit noble, forte, inoubliable !
Ne perdons pas trop de temps à compter et à recompter caillou après caillou, les forfaits du colonisateur. Ce qui est fait est fait ! Nous ne ressusciterons pas les morts, mais nous pouvons les habiller d'un manteau royal dans toutes les mémoires. La jeune génération des Français de 2024 n'est en rien coupable de ce que leur pays a commis comme tragédie par le monde, à l'époque des conquêtes coloniales. La jeunesse sénégalaise n'a pas non plus pour mission de se venger à la hauteur des crimes et forfaits. Mais elle doit tout savoir, tout apprendre. Elle doit toujours se souvenir, rien oublier, mais avancer ! Commençons au plus vite par l'école pour protéger notre histoire et la mettre à l'abri de la seule version coloniale. Les « vaincus » doivent répondre aux « vainqueurs » pour que la vérité triomphe ! Ce n'est pas le combat de la jeunesse de rester scotchée au rétroviseur. D'ailleurs Diomaye comme Sonko, doivent également regarder devant, mais en sachant tout de l'histoire du rétroviseur !
Nous ne changerons pas tout en un jour ! Nous ne réinventerons pas un autre Sénégal dans la rage et la passion ! Mais ce pays doit changer, évoluer et il y faudra beaucoup d'autorité, de fermeté, d'échange sans compromission. Continuerons-nous à avoir le français comme langue officielle inscrite dans notre Constitution ou allons-nous vers une ou d'autres langues nationales ? Notons que près de 20% de notre population parlent et écrivent le français ! Si tous les Sénégalais parlent le Wolof, combien la lisent et l'écrivent ? Certains font de ce combat un combat d'avant-garde, mais la précipitation et le populisme viral conduiraient à l'irréparable ! Rien ne presse ! Pensons-y et travaillons-y ! Par contre, notre système éducatif doit déjà amorcer le combat des langues nationales à l'école ! Nous y arriverons mais pas en une génération ! L'Afrique est condamnée à vivre en partenariat avec le monde !
Notre identité culturelle et nos valeurs culturelles ne sont pas négociables mais nous continuerons longtemps encore, longtemps, à prendre des avions construits par Airbus, Boeing, le temps de construire nos propres avions, nos propres trains, nos propres voitures ! Que ceux qui disent et réclament de tout changer tout de suite et maintenant, de jeter la France à la mer et tous les autres compris, doivent commencer par eux-mêmes : ne plus parler, ni écrire le français. Ne plus prendre l'avion. Ne plus prendre le train. Ne plus conduire de voitures françaises, japonaises, américaines, allemandes, italiennes, et attendre les avions, les trains, les voitures africaines !
Thomas Sankara était charmant ! Il avait le génie de la répartie et de la moquerie : « Si nous ne payons pas, les bailleurs ne mourront pas. Mais si nous payons, nous allons mourir ! »
Pour revenir à Thiaroye 44, il s'est toujours agi, depuis Senghor, de réhabiliter nos morts et qu'au tribunal de l'histoire, les génocidaires soient reconnus et que ces derniers acceptent et assument leur imposture. Son poème sur Thiaroye est entré dans l'histoire ! C'est le 06 septembre 1988, que Thierno Faty Sow et Ousmane Sembene réalisèrent leur film « Camp de Thiaroye ». Le film obtiendra le « Grand Prix du jury de la Mostra de Venise, Silver Lion » ! Les deux fabuleux réalisateurs sénégalais auraient pu refuser ce Prix décerné par les « Grands Blancs », comme les appelait Senghor. Qui connait Sembene Ousmane, sait de quoi il était capable comme homme de refus et intraitable ! Mais, ils acceptèrent de recevoir ce Prix !
Réinventons une nouvelle alliance avec la France et qui commence par le respect mutuel. À elle, surtout, d'y travailler, d'y veiller dans de nouvelles approches dictées par l'humilité, l'écoute, l'échange, l'ouverture, la fraternité et non l'arrogance. La France est restée toujours belle et grande à chaque fois qu'elle a regagné la lumière. Il s'agit pour elle de restaurer une nouvelle grandeur dans un monde qui semble cruellement lui échapper ! Les journalistes qui allument des incendies sur les chaînes de télévisions françaises en fusillant ces jours derniers le Sénégal et le peuple sénégalais face à la rectification du pouvoir politique sénégalais sur la tragédie de Thiaroye et courageusement validé par le mea-culpa de la France, sont ceux-là mêmes, français d'adoption de surcroît, qui demandent à ce que la France ferme ses frontières aux Sénégalais et à ceux qui viennent pour s'y soigner !
Ces Français d'adoption qui constituent désormais la majorité en France, ou presque, - les Français de souche, de génération en génération, se font rares- et dont la France est devenue, tout naturellement, avec générosité, leur pays avec leurs pleins droits, sont ceux-là, qui, dans la presse de droite et d'extrême droite, dans le milieu faisandé de la politique et des partis fiévreux, ajoutent le feu au feu partout où la France est chassée, mise dehors !
L'impératif, la fermeté, l'inflexibilité au sommet de l'État sénégalais indiquent, désormais, la voie à suivre. Et personne n'y pourra rien.
De Senghor à Bassirou Diomaye Faye, ce n'est pas le peuple qui a changé, c'est la jeunesse Sénégalaise qui a changé, évolué et qui dicte sa feuille de route ! Gare à ceux qui s'en écarteront ! Cette jeunesse, osons le dire, ne s'est jamais véritablement adressée à Macron, Biden, Poutine, Xi Jinping, mais plutôt à Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade, Macky Sall. On ne l'a pas vu venir dans sa masse, son nombre, ses armes, ses cris, sa témérité. Un certain Ousmane Sonko, lui, l'a vue, pesée, soupesée et s'est préparé en chamane et gourou, à l'hypnotiser, la conquérir. Rester à la dompter et elle ne se dompte pas. Attention à la dissipation de l'hypnose, au réveil !
C'est cette admirable et exigente jeunesse qui a ouvert les portes de tous les pouvoirs à Pastef ! À Pastef de gagner le combat ou rendre les armes ! Mais le combat sera gagné, car tous nous voulons qu'il soit gagné pour continuer à bâtir un pays et un grand pays. Rien n'est impossible au peuple sénégalais. Mais il demande le respect et ce respect à un nom et une demeure : bienien vivre et chez soi ! ! La jeunesse, c'est le destin du Sénégal et de l'Afrique ! Tout ce qui est en face d'elle, n'est que de la politique et des «combinaisons» !
Aujourd'hui, l'Afrique face à la France et la France face à l'Afrique, nous apparaissent comme le théâtre douloureux d'une concurrence de souffrances ! L'Afrique a décrété que l'injustice, l'humiliation, l'exploitation, l'inacceptable déséquilibre des « termes de l'échange », sont terminés ! Elle en a trop, trop longtemps souffert et ce depuis les indépendances africaines. La France, humiliée, « déshéritée », souffre également, au regard de son rejet et de son expulsion brutale de l'Afrique. Le Sénégal, fidèle à sa délicatesse sans faiblesse, a trouvé les mots et pris les décisions qu'il lui fallait prendre. Sans violence. « Rester soi-même, coûte moins cher », disait étrangement d'ailleurs le plus grand des Français et des colonisateurs : Charles de Gaulle !
Une histoire se termine. Une autre commence.
« Le petit Nègre avec le coeur bleu, blanc, rouge » a tourné les pages de tout le livre maudit ! Cela n'a jamais été facile d'être longtemps à la fois bête, soumis et muet !
Il y a beaucoup de français au Sénégal, mais il n'y aura plus la France ? Que non ! Il y en aura encore et encore des Français au Sénégal, dans plus de 50 ans et toujours. Ils sont des nôtres. Nous avons fondé des familles avec eux. La France sans la « France », n'est qu'une formule ! La France ne disparaitra pas. Elle ne disparaitra jamais, mais elle aura beaucoup, beaucoup appris de son histoire et de ses « conquêtes » en payant le prix !
Amadou Lamine Sall est poète, lauréat des Grands Prix de l’Académie française, lauréat du Prix international de poésie 1573 Golden Antilope Tibétain 2025, Chine.
LA LOI D’AMNISTIE DOIT ÊTRE ABROGÉE
Aminata Touré, qui occupe depuis deux mois les fonctions de haute représentante du chef de l’État Bassirou Diomaye Faye, revient dans un entretien à Jeune Afrique sur ce qui devrait être, selon elle, les priorités de la nouvelle législature..
L’ex-Première ministre de Macky Sall, qui s’est rapprochée d’Ousmane Sonko en 2022, plaide pour l’ouverture d’une enquête sur la répression des manifestations politiques qui ont fait plusieurs dizaines de morts. La victoire à la présidentielle du 24 mars puis aux législatives huit mois plus tard du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) fait-elle figure de revanche pour Aminata Touré ? Après avoir conduit la liste de l’ancienne coalition présidentielle en juillet 2022, celle qui fut garde des Sceaux puis Première ministre de Macky Sall avait été mise au ban par l’ancien chef de l’État sénégalais, qui lui avait préféré Amadou Mame Diop pour briguer la présidence de l’Assemblée nationale. Cette mise à l’écart avait alors poussé l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental à rejoindre les rangs de l’opposition emmenée par son principal leader, Ousmane Sonko. Alors que l’Assemblée nationale, désormais largement dominée par le Pastef, vient d’élire son bureau, Aminata Touré, qui occupe depuis deux mois les fonctions de haute représentante du chef de l’État Bassirou Diomaye Faye, revient dans un entretien à Jeune Afrique sur ce qui devrait être, selon elle, les priorités de la nouvelle législature..
Jeune Afrique : Le Pastef a remporté avec une très large majorité les législatives du 17 novembre puisqu’il compte 130 députés, un record. Ce vote des populations est-il le reflet d’une adhésion massive au projet politique du Pastef, ou celui du rejet de l’héritage de l’ancien régime incarné par Macky Sall ?
Aminata Touré : Les deux. Le 24 mars déjà, lors de la présidentielle, c’était la première fois depuis l’existence du Sénégal en tant que démocratie qu’un opposant se faisait élire dès le premier tour. Les Sénégalais sont restés dans cette logique et cette volonté très claire de tourner la page du régime de Macky Sall.
Comment avez-vous contribué à cette victoire ?
J’ai surtout fait campagne dans ma région d’origine, Kaolack. Nous sommes descendus dans les petites communes rurales pour discuter avec les gens. Je considérais qu’il était important d’obtenir cette large majorité pour pouvoir gouverner librement. Mais également pour que la communauté internationale sache que le président Bassirou Diomaye Faye et son équipe défendent leurs positions avec un soutien fort du peuple sénégalais. C’est important que le reste du monde le comprenne.
Vous avez accompagné Macky Sall pendant une dizaine d’années, avant de le quitter en 2022 – à la suite de son refus de vous laisser briguer la présidence de l’Assemblée nationale – pour rejoindre son opposant le plus farouche, Ousmane Sonko. Cette victoire du Pastef sonne-t-elle aussi comme une revanche pour vous ?
Mes divergences fondamentales avec le président Macky Sall venaient du fait que j’étais opposée au troisième mandat. Cela allait au-delà de la question de la présidence de l’Assemblée nationale puisque quand je suis arrivée au sein de l’hémicycle, je suis devenue députée indépendante. Malgré cela, j’en ai été expulsée. J’ai par la suite noué des liens importants avec le Pastef, d’abord au sein de l’Assemblée nationale, puis avec Ousmane Sonko. Et quand le président Macky Sall a voulu reporter la présidentielle, nous avons continué à nous battre avec l’opposition pour que l’élection se tienne. Il est important que les politiciens africains se battent pour les principes, le respect des dispositions constitutionnelles, le respect dela démocratie tout court. C’est ce qu’a montré le Pastef, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Nous pensons avoir modestement contribué à tout ça.
Quelles devraient être les priorités de cette nouvelle législature ?
La première devrait être l’abrogation de la loi sur l’amnistie des crimes survenus au Sénégal entre 2021 et 2023, des évènements durant lesquels près de quatre-vingts manifestants ont trouvé la mort, selon les organisations de la société civile. Des jeunes, pour l’essentiel, qui ne faisaient que manifester contre le troisième mandat pour réclamer leurs droits et l’organisation des élections. Les responsables doivent être identifiés et traduits en justice. Il ne saurait y avoir d’impunité.
Cette loi avait été brandie comme instrument d’apaisement des tensions politiques, juste avant la présidentielle de mars 2024. La réviser n’est-il pas prendre le risque d’ouvrir une boîte de Pandore ?
L’amnistie ne doit pas couvrir les crimes de sang. Il ne peut y avoir d’apaisement et de réconciliation sans justice.
Le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, qui ont bénéficié de cette loi d’amnistie, pourraient être également poursuivis…
Cela n’a aucun sens parce qu’ils ont été poursuivis sur de faux fondements. En tout cas, je considère qu’il faut réviser cette loi car tous les crimes de sang doivent être élucidés, notamment lorsque les victimes ne faisaient qu’exercer leur droit constitutionnel.
Le parti présidentiel voudrait aussi mettre en place une Haute Cour de justice.
Les ministres et les présidents ne peuvent être jugés que devant cette juridiction. Sous Macky Sall, plusieurs scandales ont été révélés au grand jour, dont le premier est lié à la gestion des fonds liés à la lutte contre le Covid-19. C’est un carnage financier qui a été constaté parla Cour des comptes du Sénégal et transmis au procureur, qui l’a rangé dans un tiroir. Il y a eu des faits de mauvaise gouvernance incroyables. Il est donc important que l’on mette en place cette Haute Cour de justice pour que la redevabilité des comptes et la lutte contre l’impunité soient une réalité.
Macky Sall doit-il être poursuivi ?
Seules les enquêtes détermineront le niveau de responsabilité des uns et des autres. Toutefois, lorsque l’ancien président Macky Sall a annoncé le 3 février le report de l’élection présidentielle, il y a eu des manifestations qui ont occasionné des morts. Sa responsabilité, sur cette question, est établie.
L’un des faits marquants de la campagne électorale a été le ralliement au Pastef de plusieurs cadres de l’ancienne majorité présidentielle. Or, la transhumance a maintes fois été dénoncée par Ousmane Sonko. Est-ce qu’il faudrait légiférer sur ce phénomène ?
Je ne vois pas d’inconvénient à ce que des cadres de l’Alliance pour la République [APR, l’ancien parti présidentiel], qui n’ont rien à se reprocher et qui n’ont rien détourné, décident de soutenir le Pastef. Aux États-Unis, des élus républicains ont bien soutenu la candidate démocrate Kamala Harris. Tout le monde n’est pas mauvais à l’APR. Cependant, la transhumance ne peut pas être un moyen de se protéger des poursuites pour mal gouvernance. Si c’est pour sauver sa peau, il n’en est pas question.
Vous avez également été à l’origine d’une proposition de loi visant à lutter contre le népotisme et le favoritisme au sommet de l’État, mais qui n’a pas abouti. Pensez-vous plaider pour que ce texte soit voté par la nouvelle Assemblée nationale ?
Si je siégeais à l’Assemblée nationale, je la remettrais sur la table. Parce que je pense que c’est une bonne protection pour nos dirigeants. Cela ne veut pas dire qu’il faut ostraciser les cousins et les parents, ce sont également des citoyens. Mais je pense qu’il serait mieux pourla démocratie de ne pas exposer des membres de sa famille à un certain niveau de manipulation des ressources publiques. Nous avons vu les conséquences de la gestion publique des proches de l’ancien président. Cela dit, il y a déjà des lois relatives aux questions d’incompatibilité familiale. Vous ne pouvez pas, par exemple, siéger avec votre frère dans le même conseil municipal. Et si vous êtes tous deux magistrats, vous ne pouvez pas être dans la même juridiction. La philosophie existe, il faut maintenant l’étendre à tous les domaines.
Dans un courrier adressé fin novembre à son homologue Bassirou Diomaye Faye, le président français Emmanuel Macron a reconnu qu’un « massacre » avait été perpétré à Thiaroye. Comment avez-vous accueilli cette annonce ?
Les tirailleurs qui ont combattu auprès de soldats français réclamaient leurs droits, mais ils ont eu pour seule réponse des rafales de mitrailleuses. Ce fut un massacre et il n’y a pas d’autres mots qui puissent définir cette tragédie. C’est une évidence historique, il n’est jamais trop tard pour la reconnaître. En février 2017, le président Emmanuel Macron lui-même avait dit que la colonisation était un crime contre l’humanité. Sa reconnaissance de ce qu’il s’est passé à Thiaroye s’inscrit donc dans cette lignée. Si c’est un crime contre l’humanité, cela doit donner lieu à des réparations.
Bassirou Diomaye Faye a souhaité la fermeture de la base militaire française. Comment le Sénégal devrait-il envisager sa future coopération militaire avec Paris ?
On compte développer des partenariats avec tout le monde mais sous d’autres formes. Cela peut être des échanges de renseignements ou de la formation. Mais il faut se rappeler pourquoi les bases militaires étaient en Afrique. C’était pour venir au secours de gouvernements complètement à la solde et à la merci de la France. Nous avons dépassé cette période. Cela ne veut pas dire que c’est la fin de la coopération militaire avec la France, la Chine, les États-Unis ou qui que ce soit. Nous restons ouverts, mais les termes changent. Aujourd’hui, les Africains ont davantage de souveraineté et cela passe par la souveraineté militaire.
Vous êtes depuis septembre la haute représentante de Bassirou Diomaye Faye. Quel rôle jouez-vous concrètement à ses côtés ?
Je le représente quand il le souhaite. Je le conseille beaucoup dans mes domaines de compétence en tant qu’ancienne Première ministre, ancienne ministre de la Justice, ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental et ancienne fonctionnaire des Nations unies. Je dispense mes conseils, il les utilise ou non en fonction de la manière dont il les perçoit.
Êtes-vous tentée de revenir au gouvernement ?
J’ai été ministre il y a longtemps. Je suis très à l’aise dans ma position actuelle.
Les députés en séance plénière ce vendredi
Les choses sérieuses vont bientôt commencer à l’Assemblée nationale. A peine installés, les députés sont convoqués en séance plénière ce vendredi 06 décembre 2024 à 10 heures pour la ratification des listes des membres des Commissions permanentes. C’est dire qu’ils vont bientôt entamer les examens des projets de lois en commission et en plénière.
Question écrite d’Anta Babacar au ministre Aliou Sall
La député Anta Babacar Ngom a adressé, hier, une question écrite au gouvernement. Dans la lettre déposée sur la table du président de la République, le leader de l'Alliance pour la relève citoyenne a interpellé le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. Elle a, sur les critères de conformité, interrogé Alioune Sall sur les critères spécifiques définis par la législation sénégalaise ou les régulations sectorielles pour déterminer la conformité des organes de presse et s'ils ont été validés par les instances compétentes en matière de régulation des médias. Anta Babacar Ngom a aussi demandé au ministre les mécanismes précis mis en place pour garantir l’impartialité et la transparence dans le processus de sélection des organes de presse dits conformes, en particulier pour ceux éligibles aux partenariats avec les institutions publiques ou aux appuis financiers de l’État. Elle se demande aussi si la plateforme d’enregistrement des organes de presse a été élaborée en consultation avec les acteurs de la presse, notamment le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS), et d’autres organisations représentatives. Le leader de l'Arc s'est aussi interrogé sur les mesures mises en place pour accompagner les organes de presse considérés comme non conformes afin de leur permettre de régulariser leur situation.
Les cadres casamançais préoccupés par la situation de l'UASZ
Le Collectif des Cadres Casamançais (CCC) s'est réuni en séance spéciale et en urgence, à son siège de Liberté VI afin de discuter et d'échanger sur la situation qui prévaut à l'Université Assane SECK de Ziguinchor (UASZ). Il a également marqué sa profonde préoccupation face à la tournure inquiétante prise par les événements dans ce temple du savoir. Ainsi, après avoir pris connaissance des faits et recueilli des témoignages auprès de plusieurs sources, le Collectif des Cadres Casamançais dit déplorer expressément les évènements regrettables qui se sont produits à l'UASZ, ayant des causes diverses avec des responsabilités qui peuvent être situées au regard de l'enchaînement des faits et actes posés par les uns et les autres. Il a aussi lancé un appel pressant aux différentes parties, notamment les autorités étatiques, l'Administration, les étudiants et les parents d'élèves pour un dialogue inclusif et sincère dans un esprit constructif respectant les droits et devoirs des uns et des autres.
2,94 millions de barils de pétrole brut produits en novembre
Dans son rapport sur la production du site de Sangomar, le ministère du Pétrole renseigne qu’au mois de novembre, 2,94 millions de barils de pétrole brut ont été extraits. Ainsi au cours de ce mois, trois cargaisons d'un volume total équivalent à 2,89 millions de barils ont été enlevées et commercialisées sur le marché international. En 2024, ajoute la même source, la production annuelle devrait s’établir autour de 15 à 16 millions de barils de pétrole brut. Ce nouvel objectif est au-dessus de la cible initiale de 11,7 millions de barils, d’après le ministère du Pétrole. A souligner qu’à la fin du mois de novembre 2024, l’ensemble des puits de production a pu être démarré et ils sont tous disponibles pour être connectés aux lignes de production, selon le planning optimisé de production de chaque puits. L'objectif, d’après le ministère, c'est d'assurer l'extraction globale de 100 000 barils de pétrole brut par jour.
Un individu interpellé avec 220 kg de drogue
La police a encore tapé dans le milieu interlope. Dans la nuit du lundi au mardi, les éléments de l’unité de lutte antidrogue de Mbour de la Brigade régionale des stupéfiants de Thiès ont mené une opération dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue. D’après la police, cette intervention a permis l’interpellation du nommé N. Gningue et la saisie d’une importante quantité de drogue. D’après la même source, les investigations consécutives ont permis d’identifier les convoyeurs de la drogue. Ce qui a permis la saisie de 7 colis de chanvre indien, d’un poids total de 220 kg, transportés à bord de trois charrettes. Le mis en cause a été placé en garde à vue etles investigations se poursuivent pour identifier et interpeller d’autres membres du réseau criminel, rapporte la police.
Saisie de 232,5 kg de chanvre indien à Mbour
Restons avec la police pour dire qu’elle reste déterminée dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Les limiers de la Brigade régionale des stupéfiants de Thiès détachés à Mbour ont mis la main sur le nommé N. Ngom en possession d’une importante quantité de drogue. D’après la police nationale, les investigations consécutives ont permis d’identifier les convoyeurs de la drogue et la saisie de plusieurs colis de chanvre indien, d’un poids total de 232,5 kg, transportés à bord de deux charrettes. Le présumé trafiquant est placé en garde à vue et les investigations se poursuivent pour identifier ses acolytes et démanteler le réseau criminel.
Kalidou Kassé primé en Russie
L'artiste plasticien Kalidou Kassé a remporté le prix international sur la technique de l'aquarelle. Ce concours organisé par la Russie avait réuni des artistes de 15 nationalités et portait sur la thématique de l'émigration irrégulière. Cette distinction vient s'ajouter à la liste de prix remportés par l’artiste surnommé le Pinceau du Sahel à travers le monde des arts et de la critique. C’est une consécration de plusieurs années de recherches et de travail sur la question. En atteste la tapisserie « Les voyageurs du néant », 180 x 130 cm 2023. Les séries de l’artiste plasticien Kalidou Kassé ont toujours été sanctionnées par des expositions sur le plan national et à l’étranger. Ces parcours démontrent, entre autres, l'engagement de l'artiste notamment sur des thématiques sociétales, d'actualité et des préoccupations citoyennes de l’artiste plasticien. Kalidou Kassé est convaincu du rôle qu’il doit jouer dans le développement économique, socioculturel et touristique ainsi que son option stratégique de veille et d'alerte sur des questions qui interpellent l'humanité.
Maïmouna Ndour Faye dit respecter toutes les procédures
La directrice générale de la 7Tv ne décolère pas contre le ministre de la Communication, Alioune Sall. En point de presse hier, Maïmouna Ndour Faye a exprimé son indignation face à l'exclusion de sa chaîne et du portail web AzActu de la liste des médias officiels publiée par le ministère de la Communication. Elle affirme que toutes les procédures légales avaient été scrupuleusement respectées avec l'approbation du CNRA, de l'ARTP et du ministère de la Communication. Maïmouna Ndour Faye appelle à plus de transparence dans le traitement et le dialogue pour préserver l'intégrité du secteur audiovisuel, tout en réaffirmant l'engagement de 7TV à se conformer aux textes.
Congrès international de l’apiculture en Casamance
Ziguinchor va accueillir vendredi prochain le congrès international de l’Apiculture dont le thème est : « l’Abeille, l’avenir de l’humanité ». L’initiative est portée par les trois départements de la région de Ziguinchor (Bignona, Oussouye et Ziguinchor) regroupés en entente interdépartementale, en lien avec les régions françaises Alsace, Champagne, Ardennes et Lorraine. L’apiculture présente un intérêt tout particulier en ce qu’il contribue à promouvoir une meilleure compréhension de la prise en compte de la biodiversité dans nos politiques publiques aussi bien au niveau national, local et communautaire. Il permet de mettre en lumière l’importance cruciale des abeilles pour l’écosystème ainsi que leur impact positif sur l’économie locale. Ce sera l’occasion aussi de promouvoir les pratiques apicoles durables, reconnues comme des leviers essentiels pour l’emploi des jeunes et des femmes, ainsi que pour l’employabilité en Casamance, et au-delà.
Moustapha Guirassy rassure les maîtres coraniques
Le ministre de l’Education nationale a tiré hier, le bilan de la journée nationale du Daara. C’était à l’occasion de l’audience que Moustapha Guirassy a accordé à la fédération nationale des acteurs des Daara. C’était une rencontre d’échanges, d’information, de bilan et de mise à niveau. Les deux parties ont échangé aussi sur les manquements notés par les acteurs des Daara de l’organisation de la journée. Ainsi Moustapha Guirassy a rassuré ses hôtes et a réitéré sa volonté de replacer les Daara au cœur du dispositif de l’Éducation et de Formation. A souligner que la fédération nationale des maîtres coraniques avait tenu un point de presse pour dénoncer les manquements de l’organisation de la journée.
Diomaye aux Emirats Arabes Unis
Le chef de l’Etat est en visite officielle aux Émirats Arabes Unis depuis hier, à l'invitation du Président Mohammed Ben Zayed Al Nahyane. Le Président Bassirou Diomaye Faye se rendra ensuite au Forum de Doha, au Qatar, qui se tient demain à l’invitation de Son Altesse Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani, Émir du Qatar.
Une usine de recyclage de déchets plastiques inaugurée
Dans le cadre de la croisade contre les déchets plastiques qui polluent les villes, une usine de recyclage de déchets plastiques a été implantée dans la commune de Gandon. Elle a été inaugurée hier, en présence du préfet du département de Saint-Louis, Abou Sow et de l’ambassadeur de la France au Sénégal, Christine Fages. Selon le Préfet, c’est une nouvelle étape qui s’ouvre avec la valorisation du plastique et l’employabilité des jeunes. A l’en croire, l’Etat a très tôt pris conscience de l’impact négatif du plastique avec le vote d’une loi en 2015 pour limiter son utilisation. Cette infrastructure vient à son heure, dit-il. Quant à la diplomate française Christine Fages, elle a salué cet investissement innovant qu’elle considère comme un défi qui dépasse les frontières au grand bonheur des populations. L’objectif, dit-elle, c’est de transformer en opportunités cette unité par la formation des jeunes qui vont évoluer dans ce secteur de recyclage. Pour sa part, Patrick Parmentier, au nom des promoteurs, indique que ce projet ambitionne de traiter le plastique et en faire autre chose que des déchets. Ainsi le plastique pourra ainsi servir de planche, à l’image du bois ou à faire des palissades. Le coût de l’investissement est de 150 millions de francs CFA. Dans un premier temps, l'usine va traiter une tonne de déchets par jour pour aller rapidement à 100 tonnes.
Le gouvernement français renversé par les députés
Le gouvernement de Michel Barnier est tombé. Les députés de la gauche et du Rassemblement national ont conjointement adopté mercredi une motion de censure à l'Assemblée nationale, la deuxième seulement de l'histoire de la Ve République, ouvrant une période de fortes incertitudes politiques et financières. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun Pivet a annoncé que 331 députés ont voté la motion déposée par la gauche (alors que 288 voix étaient nécessaires) en réponse au 49.3 de Michel Barnier pour faire passer sans vote le projet de budget de la Sécurité sociale. Trois mois seulement après sa nomination, Michel Barnier devra remettre immédiatement sa démission à Emmanuel Macron, tout juste de retour d'une visite d'Etat en Arabie Saoudite. Pour ses dernières paroles de Premier ministre, Michel Barnier, 73 ans, avait appelé chaque député à la «responsabilité» dans un «moment de vérité»
par Abdoul Aziz Diop
L’ESPRIT D’ANTHOLOGIE NOUS LIAIT AU DRAMATURGE ALIOUNE BADARA BÈYE
EXCLUSIF SENEPLUS - Celui auquel Nous étions liés - Alioune Badara Bèye - par la parole et l’écrit n’est pas mort. Il est « dans l’Ombre qui s’éclaire ». « Et dans l’ombre qui s’épaissit »
Dans une longue interview accordée au quotidien Le Populaire, daté du vendredi 14 avril 2011, l’écrivain et éditeur Elie Charles Moreau disait sans détour ce qu’il pense, entre autres, de la gestion de l’Association des écrivains du Sénégal (AES) par son président, le dramaturge et éditeur Alioune Badara Bèye. Pour l’ami Elie, l’ami Bèye « devrait se libérer et libérer Keur Birago – le siège de l’AES – qu’il gère comme une maison sans portes ». Elie Charles Moreau déplorait le fait que Keur Birago soit devenu un « bunker » et que tous les écrivains ne puissent intégrer l’Association pour bénéficier des opportunités qu’elle est censée offrir à ses adhérents. Il n’en fallait pas plus pour que le président de l’AES, depuis 17 ans, opposât un cinglant démenti à son « contempteur ».
Dans les colonnes du même journal, en date du vendredi 22 avril 2011, Bèye se défend de fermer des portes. « L’Association, avait-il laissé entendre, est réservée uniquement aux écrivains de fiction, les essayistes n’en font pas partie, mais ils peuvent se retrouver au sein du Pen – Poètes, Nouvellistes, Essayistes – qu’on n’a jamais interdit à personne ». Cette façon de recadrer le débat sur l’AES était à elle seule révélatrice du malaise à l’origine de la querelle entre les deux hommes par presse interposée.
« Le Sénégal écrit »
Le 9 octobre 1975, le poète-président Léopold Sédar Senghor signait l’avant-propos de l’Anthologie de la Littérature Sénégalaise d’Expression Française éditée par Gisela Bonn. « Le Sénégal écrit ». C’est le beau titre de l’ouvrage dont Bonn introduisit les 508 pages. Pas moins de 186 pages – la poésie, les contes, les récits et le théâtre se contentant du reste - furent réservées à l’essai, permettant ainsi à des essayistes de renom de figurer dans le même livre : Léopold Sédar Senghor, Alioune Diop, Alioune Sène, Souleymane Niang – auteur de Négritude et mathématique – Gaston Berger – dans Civilisations et cultures, Gabriel d’Arboussier, Cheikh Anta Diop, Maurice Sonar Senghor, Bakary Traoré, Lamine Diakhaté et Mohamadou Kane. Alioune Badara Bèye ne les aurait pas admis à l’AES si ces figures emblématiques de notre littérature d’expression française tapaient à la porte de « son » association. Il aurait exigé de Léopold Sédar Senghor une œuvre de fiction au risque de se faire rabrouer par un grand écrivain pour qui essai, poésie, conte, roman, récit et théâtre ne font qu’un. Senghor lui-même s’en explique dans l’avant-propos susmentionné. Pour rendre à la littérature sénégalaise de langue française sa « saveur de métissage », Senghor demanda à Madame Gisela Bonn de « retrancher la Légende de Samba Guéladio Diégui, qui n’a pas été directement écrite en français, mais traduite du peul, et d’y ajouter un texte du philosophe Gaston Berger, Fondateur de la Prospective comme science ». Il faut avoir lu la contribution de Berger à l’anthologie pour comprendre l’esprit d’assortiment cher à Senghor. Planchant sur les « Rapports de l’Occident avec le reste du monde » (Prospective N°3), Gaston Berger écrit : « On n’achète jamais l’amitié des hommes ; on la mérite, et une des meilleures manières d’y parvenir est encore d’être attentif à leur manière de sentir et de vivre ». On ne dénombrera jamais assez le nombre d’œuvres de fiction qu’inspira cette réflexion. C’est sans doute pourquoi « aux poètes et aux romanciers – de l’Anthologie – se sont ajoutés des conteurs et des dramaturges, mais aussi des professeurs et essayistes. Sans parler des savants comme le mathématicien Souleymane Niang, dont les articles sont, de l’avis de Senghor, des modèles de précision, (...) de concision, d’élégance ». Invoquant pour sa part l’« interpénétration insoluble entre le poète et l’homme d’État », Gisela Bonn considère qu’« à côté d’oppressantes images d’une beauté magique, il y a des vers d’une force politique explosive ». Et Bonn d’ajouter : « Dans le poème on trouve les mêmes thèmes que dans l’essai, le discours politique, l’allocution devant le Parlement ou devant le Parti. »
Au moment où elle écrivait ces lignes, Gisela Bonn serait stupéfiée d’apprendre qu’un jour une association sénégalaise d’écrivains ne compterait pas un seul essayiste. Le dernier mot revient à l’essayiste Mohamadou Kane. Parlant du groupe de Paris comprenant entre autres, Senghor, Ousmane Socé, Birago Diop, Kane dit que « ce groupe n’a pas séparé la littérature de la politique et, à l’effort de théorisation, a joint un remarquable souci de création ». Effort de théorisation par l’essai qui inspire la fiction.
Bèye n’est pas mort…
Nous nous souvenons avoir étalé sur une table des coupures de journaux qui nous servirent de pièces pour reconstituer un puzzle. A chaque fois que nous relisons le chapitre de l’essai Une succession en démocratie (L’Harmattan, 2009) qui en est issu, nous pensons au dramaturge, romancier et scénariste à succès Alioune Badara Bèye pour une adaptation au théâtre ou au cinéma. Et si le Grand théâtre de Dakar devenait sous peu le réceptacle de toutes les adaptations des protubérances du magistère de l’ancien président Abdoulaye Wade…
« Je l’ai dit, la culture est action. J’ajoute qu’elle est action révolutionnaire, action de l’homme, c’est en effet le propre de l’homme que de pouvoir exercer consciemment, librement, une activité créatrice », insiste Léopold Sédar Senghor. Pourquoi donc enfermer l’homme dans un genre ? Il suffit enfin d’un esprit d’anthologie pour qu’Elie Charles Moreau rende par la parole et l’écrit un vibrant hommage à l’ami Alioune Badara Bèye. Birago s’en réjouirait car « ceux qui sont morts ne sont jamais partis ». « Ils sont dans la Demeure » (Souffles).
Celui auquel Nous étions liés - Alioune Badara Bèye - par la parole et l’écrit n’est pas mort. Il est « dans l’Ombre qui s’éclaire ». « Et dans l’ombre qui s’épaissit » (Souffles).
Abdoul Aziz Diop est essayiste traduit en 6 langues.
Au mois de septembre dernier, les exportations sénégalaises ont été tirées vers le haut grâce notamment à l’or, cumulant à +85,2% par rapport au mois précédent.
Au mois de septembre dernier, les exportations sénégalaises ont été tirées vers le haut grâce notamment à l’or, cumulant à +85,2% par rapport au mois précédent.
Le pays de la Teranga a connu une augmentation spectaculaire de ses exportations, qui ont atteint 422,7 milliards de FCFA, contre 228,2 milliards de FCFA le mois précédent, soit une hausse impressionnante de 85,2 %.
Le dernier bulletin de l’Agence Nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) explique que cette forte progression est en grande partie attribuable à l’exportation de produits stratégiques, notamment l’or non monétaire, les produits pétroliers et le titane.
L’or non monétaire en tête.
Les ventes d’or non monétaire ont enregistré une hausse remarquable, passant de 14,9 milliards de FCFA en août 2024 à 95,7 milliards de FCFA en septembre, représentant ainsi une croissance de plus de 540 %. Cette évolution met en lumière l’importance croissante de l’or dans le portefeuille d’exportations sénégalais. Parallèlement, les produits pétroliers ont vu leurs ventes augmenter de 68,5 milliards de FCFA contre 53,8 milliards de FCFA en août, soit une hausse de 27,4 %, tandis que le titane a progressé de 2 milliards de FCFA.
Cependant, cette hausse générale des exportations a été partiellement atténuée par une baisse des ventes de certains produits. L’acide phosphorique a enregistré une diminution significative, passant de 31,5 milliards de FCFA en août à 16,9 milliards de FCFA en septembre, soit une chute de 46,5 %. De même, les exportations de zirconium et de préparations pour soupes, potages et bouillons ont légèrement diminué, réduisant quelque peu l’ampleur de la hausse globale.
Comparées à septembre 2023, les exportations du Sénégal ont connu une nette augmentation de 97,6 %. Sur les neuf premiers mois de l’année, le cumul des exportations a atteint 2 674,9 milliards de FCFA, contre 2 501,3 milliards de FCFA pour la même période en 2023, soit une hausse de 6,9 %. Ces chiffres confirment la solidité de la performance exportatrice du Sénégal dans un environnement économique mondial en constante évolution.
En septembre 2024, les principaux partenaires commerciaux du Sénégal ont été le Mali (13,3 %), la Suisse (12,0 %), la Chine (10,2 %), l’Italie (10,2 %) et l’Australie (9,9 %). Ces pays représentent une part significative des exportations sénégalaises, reflétant la diversification et l’intensification des relations commerciales du pays avec des marchés internationaux variés.
Importations : baisse notable
Les importations du Sénégal ont totalisé 544,3 milliards de FCFA en septembre 2024, marquant une baisse de 14,9 % par rapport au mois précédent (640,0 milliards de FCFA). Cette réduction est principalement due à la forte diminution des achats d’huiles brutes de pétrole, des machines et appareils pour autres industries, et des automobiles. Cependant, la hausse des importations d’autres produits pétroliers (149,8 milliards de FCFA contre 130,2 milliards de FCFA) et des machines et appareils a partiellement compensé cette baisse.
Comparées à septembre 2023, les importations se replient de 3,2 %, et leur cumul à fin septembre 2024 se chiffre à 5 164,5 milliards de FCFA, contre 5 229,0 milliards de FCFA à la même période de 2023, marquant ainsi une baisse de 14,5 %.
Le solde commercial du Sénégal a montré une nette amélioration en septembre 2024, avec un déficit réduit à -121,6 milliards de FCFA, contre -411,8 milliards de FCFA le mois précédent. Cette amélioration s’explique par une réduction significative du déficit commercial avec plusieurs pays, dont la Chine et l’Arabie Saoudite, bien que le déficit avec des pays comme la Belgique et le Nigéria ait légèrement progressé.
L’ANSD souligne que cette performance positive des exportations sénégalaises au troisième trimestre 2024 est le reflet d’une économie qui se diversifie et se renforce sur les marchés internationaux, notamment grâce à la demande soutenue pour des ressources naturelles comme l’or et les produits pétroliers. Cette dynamique exportatrice, couplée à la gestion rigoureuse des importations, laisse présager une stabilisation et un renforcement de la balance commerciale sénégalaise à moyen terme.
ABDOULAYE MAMADOU GUISSÉ ARRÊTÉ POUR ESCROQUERIE
L'homme politique et homme d’affaires est accusé de diriger un réseau d’escroquerie visant plus de 9 000 victimes, selon Libération. Promettant des logements sociaux fictifs, il est poursuivi pour association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux.
Homme politique connu sur la landerneau et homme d’affaires, Abdoulaye Mamadou Guissé a été arrêté et déféré au parquet de Pikine-Guédiawaye ce 3 décembre. Il est poursuivi pour association de malfaiteurs, escroquerie et blanchiment de capitaux.
Libération indique que le monsieur est au cœur d’un réseau d’escrocs qui promet des logements sociaux à des GIE et associations féminines.
En compagnie de personnes qui sont un peu partout sur le territoire, ils perçoivent une somme d’argent, 5.500 FCFA en guise d’adhésion à une coopérative dénommée Omart City.
Cependant, cette coopérative n’est que de la poudre aux yeux puisque Abdoulaye Mamadou Guissé ne détient aucune parcelle pour construire des logements sociaux.
Mieux, il ne détient ni comptabilité ni ne fournit de décharge après versement de l’argent.
C’est le cas à Diourbel où le gouverneur a fermé son siège, à Saint-Louis où il est poursuivi par la Section de recherches.
Son réseau a porté préjudice à plus de 9000 personnes.
L'AFRIQUE DU SUD SOUTIENDRA LA CANDIDATURE DU NIGERIA A L’ADHÉSION AU G20
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a indiqué mardi lors de la cérémonie officielle de prise de la présidence sud-africaine du G20 au Cap que l'Afrique du Sud soutiendra le Nigeria pour qu'il devienne membre du G20.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a indiqué mardi lors de la cérémonie officielle de prise de la présidence sud-africaine du G20 au Cap que l'Afrique du Sud soutiendra le Nigeria pour qu'il devienne membre du G20.
Il s'agit d'une première : un pays africain dirigera le groupe de nations puissantes selon un principe de rotation annuelle.
"Le Nigeria bénéficiera d'un soutien sans faille de notre part. Nous avons été un membre isolé du G20. Nous devrons faire entendre la voix de l'Afrique, qui a été négligée", a déclaré Cyril Ramaphosa, ajoutant que l'Afrique du Sud soutiendra le Nigeria comme elle a soutenu l'Union africaine pour qu'elle devienne membre du G20.
L'Union africaine a été acceptée comme membre permanent du G20 lors du sommet du bloc à New Delhi l'année dernière.
Lundi, le Nigeria a exprimé son souhait de rejoindre le groupe et a sollicité le soutien de l'Afrique du Sud.
Selon les médias, la ministre d'État aux affaires étrangères du Nigeria, Bianca Odumegwu-Ojukwu, aurait fait cette demande lors de la 11è session ministérielle de la commission binationale entre l'Afrique du Sud et le Nigeria, qui s'est tenue au Cap lundi.
L'Afrique du Sud a officiellement pris la présidence du G20 dimanche.
Cyril Ramaphosa a déclaré que la présidence sud-africaine du G20 intervient à un moment où le monde est confronté à de graves défis, notamment l'aggravation de la crise climatique, les conflits, les guerres et l'instabilité géopolitique, qui entraînent des difficultés et des souffrances supplémentaires.
Il a ajouté que cela intervient à une époque de grands changements technologiques, qui présentent à la fois des opportunités et des risques.
"En collaborant avec les membres du G20 et en établissant des partenariats dans toute la société, l'Afrique du Sud s'efforcera d'exploiter la volonté et les capacités mondiales pour relever ces défis", a déclaré Cyril Ramaphosa.
Il a ajouté que son pays mettra à profit sa présidence du G20 pour réaliser des progrès urgents sur des objectifs communs grâce à un certain nombre d'actions prioritaires.
"Tout d'abord, nous devons prendre des mesures pour renforcer la résilience aux catastrophes. Le nombre croissant de catastrophes naturelles induites par le climat affecte les pays du monde entier, avec un impact dévastateur sur ceux qui ne peuvent pas se permettre les coûts de récupération et de reconstruction", a souligné le président sud-africain.
Et de poursuivre : "Nous porterons cette question au niveau des dirigeants, en appelant la communauté mondiale, y compris les institutions financières internationales, les banques de développement et le secteur privé, à intensifier la reconstruction après les catastrophes."
Cyril Ramaphosa a indiqué que Pretoria s'attachera également à prendre des mesures pour garantir la viabilité de la dette des pays à faible revenu. L'Afrique du Sud profitera également de sa présidence pour mobiliser des fonds en faveur d'une transition énergétique juste.
LE DIRECTEUR DE L’ENTREPRISE DES AÉROPORTS RÉGIONAUX ARRÊTÉ
Ilza Mazanek a été intercepté à la frontière mauritanienne après une tentative de fuite, selon Walfnet. Il est impliqué dans une enquête douanière sur des transactions suspectes évaluées à 70 milliards de FCFA.
Ilza Mazanek, directeur de l’entreprise tchèque qui est chargée de la construction des aéroports régionaux du Sénégal a été arrêté le 28 novembre à la frontière mauritanienne. Selon Libération, une enquête a été menée par les douaniers sur les activités qu’il mène au Sénégal.
Interpellé pour apporter des justificatifs sur certains dossiers, le directeur de Transcon electronic system a préféré fuir par voie terrestre.
Il a été appréhendé au poste de Diama grâce à une opposition émise contre lui par les services douaniers aux différents postes de frontière.
Ilza Mazanek a été conduit de suite à Dakar et doit être déféré au parquet financier.
Des activités douteuses découvertes par les enquêteurs de la Douane ont permis de mettre la main sur des transactions de 70 milliards.
LA FAMILLE INFLUE SUR LE MARIAGE
Selon le sociologue, docteur Pascal Oudiane, enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger de Saint Louis, dans les traditions, le mariage est consacré et dans le cadre des mariages précoces, le phénomène est suscité par des intérêts de famille
Selon le sociologue, docteur Pascal Oudiane, enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger de Saint Louis, dans les traditions, le mariage est consacré et dans le cadre des mariages précoces, le phénomène est suscité par des intérêts de famille car c’est elle qui donne en mariage. Il a aussi estimé que l’immaturité physique et cognitive doit exclure toute tentative de mariage avant l’âge légal pour éviter la déperdition scolaire des jeunes filles en mariage précoce. Entretien……
Quelle est l’explication donnée au phénomène grandissante des mariages précoce ?
L'explication passe d'abord par l'appréciation de la coercition du mariage qui est une institution socio-culturelle qui fonde les familles et crée par extension la parenté. Il est utilitariste à partir de la circulation des femmes qu'on donne en mariage entre les familles. Autrement dit, le mariage est suscité par des intérêts de familles. C’est la cellule familiale qui donne en mariage. L’individu seul ne se donne pas en mariage. Au pire en l’absence des membres de la famille, le candidat au mariage devra s’appuyer sur un témoin choisi de préférence parmi les proches amis ou connaissances qui par son aval permettra le mariage.
Donc la parenté influe gravement sur la précocité des mariages ?
Le mariage est créateur de lien notamment de parenté et celui-ci est créateur de lien notamment de société. Cependant pour le dernier lien cité, il n’est pas forcément mécanique car pouvant évoluer selon le niveau de modernisation industrielle de la société porté par l’individualisme et l’utilitarisme.
Aujourd’hui sur le fait observé, s’il y a une fréquence élevée de mariages précoces de jeunes filles âgées de moins de 18 ans, l’institution familiale est la première responsable. Encore une fois c’est la famille qui donne en mariage. Nul n’est sans savoir que les jeunes filles africaines et sénégalaises sont des filles 2.0 pour ne pas dire hautement connectées. Le rapport statistique « soutien-gorge » et smartphone est plus important que le rapport cigarette- smartphone. La technologie qu’elle soit mobile ou non n’est pas seulement un ticket d’entrée à la modernité, c’est un outil qui se conjugue aussi au féminin. Cette ouverture aux médias modernes donne accès à nos jeunes aux informations capables de modeler leur personnalité. Ceci explique que les changements de comportements choquent les milieux traditionnels et conservateurs.
Dans les traditions, le mariage est consacré ?
L’âge mature pour accéder à la vie conjugale n’est pas la même avec l’âge légal selon le droit moderne. Selon les usages coutumiers c’est le corps de la jeune fille qui pourra témoigner de sa maturité sexuelle. L’âge légalement autorisé peut ne pas être celui de la maturité physique. Il peut y avoir une précocité comme il est aussi possible qu’il y ait du retard dans le rapport maturité physique et âge.
Dans les deux traditions notamment moderne et coutumière, ce sont les adultes qui se marient et font des enfants. L’adulte n’est pas exclusivement un produit de l’âge mais c’est une personnalité, un rôle. C’est aussi une maturité physique.
De ce point de vue, la jeune fille peut se sentir adulte par son rôle en société, par sa personnalité, par sa maturité physique et par ses connaissances du monde grâce à la technologie. Ainsi inéluctablement, elle se sent individuellement prête pour le mariage sans devoir attendre la plénitude de l’âge légal. Désormais, ce qui va rester pour elle, c’est de chercher la caution familiale puisque c’est le lien légitime qui permet un mariage. Toute union qui ne reçoit pas l’onction familiale ou de la communauté de proches parents et amis n’est pas socialement légitime.
Ainsi peu importe le capital cognitif des jeunes filles qui est construit à partir de l’instruction scolaire ou de la technologie et des réseaux sociaux ou des coutumes et des traditions, la responsabilité des mariages dits précoces selon les perceptions de la société moderne, incombe à la famille qui est la source de leur légitimation sociale.
Pourquoi la famille cautionne le mariage précoce ?
Le rapport « famille et mariage » se lit à travers le prisme des intérêts. C’est parce qu’il y des intérêts que les familles offrent leur fille en mariage ou en reçoivent une en leur sein. Au-delà des ressources monétaires, il y a le capital symbolique à chercher ou à préserver. Toutes les familles cherchent la bonne famille à laquelle on peut offrir en mariage sa fille. C’est une question de fierté et d’honneur. En revanche, il faut rappeler qu’il faut réunir toutes les conditions précitées et qui ne relève pas de l’âge pour recevoir l’onction familiale du mariage. En revanche, en l’absence de la maturité physique, un mariage devient impossible au risque de compromettre l’état de santé et la vie de la jeune fille. Il faut donc n’ont pas sanctionner la jeune fille mais combattre les familles qui soutiennent de telles unions pour accéder ou entretenir un capital symbolique (fierté familiale). En effet, l’âge est moins important que le capital cognitif et la maturité physique de la jeune fille. L’âge légal ne doit pas être un baromètre pour lutter contre les mariages précoces et ses conséquences mais il faut s’intéresser au corps en question et au cognitif des jeunes filles ciblées. L’intérêt pour le corps permettra d’apprécier médicalement la maturité physique apte à la sexualité. L’intérêt pour le cognitif permettra de mesurer la capacité de responsabilisation de la jeune fille à la vie du ménage.
L’âge est-il pertinent dans son rapport avec la déperdition scolaire des jeunes filles en mariage précoce ?
Dans le système scolaire actuel, les âges sont encadrés selon le nombre d’années requis pour valider les différents cycles de scolarité. De ce point de vue, les jeunes filles en mariage précoces sont désavantagées en perdant une partie importante de leur cycle d’instruction. En revanche, les progrès liés à la critique du modèle d’école à la jules ferry et l’avènement de l’enseignement à distance et de l’IA ( intelligence artificielle) vont à l’avenir probablement contribuer à raccourir le temps de scolarité afin d’imprimer beaucoup plus de pragmatisme au cursus scolaire des élèves. Les outils technologiques sont efficaces pour combler l’absence d’instruction des jeunes filles précoces en mariage. L’immaturité physique et cognitive doit exclure toute tentative de mariage avant l’âge légal