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7 juin 2025
UN EX-GARDE DU CORPS DE MACKY SALL DANS LE VISEUR DE LA JUSTICE
Jérôme Bandiaky, pilier de la sécurité de l'ancien régime, a été interpellé dans des circonstances encore floues. Son parcours, de garde du corps à responsable sécuritaire de l'APR, en fait un témoin clé de la dernière décennie politique sénégalaise
(SenePlus) - Jérôme Bandiaky, une figure clé de la sécurité sous l'ancien président Macky Sall, a été arrêté dans la nuit du 18 septembre 2024. Celui qui occupait le poste de chargé de sécurité du parti de l'ex-président, l'Alliance pour la République (APR), a été placé en garde à vue à la division des investigations criminelles.
L'arrestation s'est déroulée vers 22h au domicile de Bandiaky en centre-ville, d'après plusieurs sources citées par RFI. Un porte-parole de la police a confirmé que Bandiaky est actuellement en cours d'interrogatoire, bien que les raisons précises de son arrestation n'aient pas été divulguées.
Le parcours de Bandiaky est étroitement lié à celui de Macky Sall. RFI rapporte qu'il a été "tour-à-tour garde du corps de Macky Sall quand ce dernier était encore dans l'opposition puis président, tout comme de différents ministres et personnalités du parti de l'ex-président, l'APR." Cette proximité en faisait "une figure centrale dans la gestion de la sécurité sous Macky Sall."
Cependant, le nom de Bandiaky aurait également été associé à des événements plus controversés. Selon RFI, il "aurait été cité à plusieurs reprises dans les témoignages de victimes de la répression des manifestations de l'opposition entre mars 2021 et février 2024."
De plus, la presse locae évoque une possible connexion avec une affaire non résolue datant de novembre 2021 : la disparition de deux sous-officiers de l'armée, Didier Badji et Fulbert Sambou. RFI précise que Bandiaky "pourrait être interrogé" à ce sujet, bien qu'aucune information officielle n'ait été communiquée.
RENTRÉE NUMÉRIQUE 2024, REPENSER L’EMPLOI À L’ÈRE DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
Sous le thème "Les évolutions de l'IA face aux défis de l'emploi", les experts ont souligné l'urgence pour le Sénégal de s'adapter à cette révolution technologique, en misant sur la formation et l'auto-emploi pour saisir les opportunités économiques.
La 3ème édition de la Rentrée numérique s'est tenue ce jeudi 19 septembre 2024, sous le thème : "Les évolutions de l'intelligence artificielle face aux défis de l'emploi.". L'IA qui était le thème de la précédente édition revient encore sur le devant de la scène, cette fois-ci non pas pour évoquer l'ensemble des possibilités, mais pour s’appesantir sur les dynamiques en cours particulièrement celles relatives à l'emploi.
Lors de cette rencontre, Ibrahima Nour Eddine Diagne, Administrateur général de Gaindé 2000 et initiateur de la Rentrée numérique, a souligné l'urgence d'aborder les enjeux liés à l'intelligence artificielle. « Beaucoup de choses se sont passées entre l'année dernière et cette année dans le domaine de l'IA. Pour un pays comme le Sénégal, cela représente autant une menace qu'une opportunité », a-t-il affirmé.
Il a insisté sur le fait que, dans une économie mondiale compétitive, l'IA peut renforcer la productivité des entreprises. Cependant, le recours à ces technologies pourrait réduire les besoins de recrutement, soulevant ainsi la question cruciale de l'auto-emploi. « Si nos entreprises négligent la productivité, nous risquons de perdre des parts de marché, non seulement à l'international, mais aussi au sein de notre propre économie », a averti M. Diagne.
Former la jeunesse pour tirer parti de l'IA
Samba Sène, coordonnateur du Projet d'Accélération de l'Économie Numérique, a quant à lui insisté sur la nécessité de former massivement la jeunesse à l'IA et à la cybersécurité. « Ceux qui ne s'initient pas à l'intelligence artificielle risquent de perdre leur emploi », a-t-il prévenu, tout en précisant que l'IA ouvre d'immenses opportunités dans les métiers qu'elle peut renforcer. « Il y a matière à créer massivement de l'emploi, à condition de disposer des compétences nécessaires », a-t-il ajouté.
Vers une refondation du système de formation
Pour Bitilokho Ndiaye, Directrice de la Promotion de l'Économie Numérique et du Partenariat, le Sénégal a déjà amorcé sa transition vers l'IA, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour que cette révolution technologique ne laisse personne en marge. Elle a appelé à une refonte du système de formation afin de doter les jeunes et les travailleurs en poste des compétences nécessaires pour s'adapter à cette nouvelle ère.
Mme Ndiaye a également souligné l'importance de rendre ces formations accessibles dans les langues locales, afin de garantir une appropriation inclusive des technologies par toutes les couches de la population. « L'IA offre des opportunités inestimables pour améliorer la productivité et innover dans les services publics », a-t-elle déclaré, avant d'insister sur la nécessité d'utiliser l'IA pour relever des défis locaux, tels que l'accès universel à des soins de qualité.
La Rentrée numérique de cette année s'inscrit dans une dynamique d'accompagnement des acteurs publics et privés dans leur transition numérique, en favorisant la sensibilisation et la formation autour des enjeux de l'intelligence artificielle, un moteur clé pour l'avenir du marché de l'emploi au Sénégal.
30 MESURES PRISES POUR UN BON DÉROULEMENT DE L’ANNÉE ACADÉMIQUE
Le Premier ministre a instruit le ministre de l’Education nationale de soumettre, au plus tard à fin mars 2025, un plan d’actions pour la mise en œuvre d’un ‘’programme d’urgence’’ de mise à niveau des infrastructures scolaires.
Trente mesures destinées à garantir une bonne rentrée scolaire et une bonne rentrée académique ont été prises à l’issue d’une réunion interministérielle présidée ce jeudi par le Premier ministre, Ousmane Sonko.
‘’Le ministre de l’éducation nationale (MEN), en rapport avec les ministres en charge de l’Intérieur, de l’Assainissement, de l’Environnement et des Collectivités territoriales, des Forces armées, prendra les dispositions nécessaires pour une remise à l’état des structures éducatives affectées par l’hivernage (…)’’, a informé le ministre, secrétaire général du gouvernement, Ahmadou Al Aminou Lo.
Il a aussi annoncé ‘’l’instauration d’une journée mensuelle de mobilisation citoyenne pour la propreté de tous les établissements et écoles du Sénégal’’.
Il a également fait état de dispositions ‘’nécessaires’’ pour l’accès des structures d’éducation à l’eau et à l’électricité.
Ahmadou Al Aminou Lo a souligné que le Premier ministre a insisté sur la nécessité de ‘’diligenter le branchement à l’électricité des centres de formation professionnelle (CFP) de Koki, Ndindi, Touba, Mboumba, Taif et Thiempeng avant la rentrée’’.
Il annonce que le ministère de l’Education nationale procédera à la structuration d’un programme ‘’innovant’’ pour accélérer le remplacement intégral des abris provisoires, à travers un partenariat public-privé.
‘’Le ministre de la Formation professionnelle, en relation avec les ministres chargés de l’Economie, des Finances, des Collectivités territoriales, est instruit de soumettre, au plus tard à fin mars 2025, un plan d’actions pour accélérer le programme de construction de centres de formation professionnelle (…)’’, a-t-il poursuivi.
Selon lui, ‘’une attention particulière devra être accordée au modèle économique desdits centres’’.
Il informe que le Premier ministre a instruit le ministre de l’Education nationale de soumettre, au plus tard à fin mars 2025, un plan d’actions pour la mise en œuvre d’un ‘’programme d’urgence’’ de mise à niveau des infrastructures scolaires.
S’agissant de la mise à disposition de tables-bancs aux écoles, dans le cadre du Projet de mobilier national, il signale qu’il a été demandé aux ministres concernés de procéder, en relation avec le ministère des Finances et du Budget, à une ‘’dotation suffisante’’, au titre du budget 2025.
L’objectif est de permettre la réhabilitation de 100 000 tables-bancs et l’acquisition de 70.275 tables-bancs neufs.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la directive présidentielle relative au port obligatoire de l’uniforme scolaire à la rentrée 2024-2025, il a été demandé de ‘’veiller à la disponibilité des uniformes dans les délais requis’’.
Dans le but d’assurer les conditions d’une éducation ‘’inclusive’’, garantissant le libre accès de tous les enfants à l’école, sans distinction aucune, notamment concernant le port vestimentaire, ‘’le ministre de l’Education nationale devra soumettre, au plus tard le 27 septembre 2024, un arrêté invitant les établissements scolaires à conformer leurs règlements intérieurs aux dispositions de la Constitution’’, a indiqué le secrétaire général du gouvernement.
NAUFRAGE DU JOOLA, NASSARDINE AÏDARA RÉCLAME LE RENFLOUEMENT DE L’ÉPAVE
‘’Au fur et à mesure que le temps passe, l’épave du bateau s’enfonce de plus en plus. Renflouer le bateau est une question de justice sociale’’, a-t-il déclaré.
Dakar, 19 sept (APS) – Le coordinateur du Comité d’initiative pour l’érection du mémorial-musée ‘’Le Joola’’, Nassardine Aïdara, a réclamé, jeudi, à Dakar, le renflouement de l’épave du navire qui a sombré le 26 septembre 2002 au large des côtes gambiennes faisant officiellement 1863 morts.
‘’Au fur et à mesure que le temps passe, l’épave du bateau s’enfonce de plus en plus. Renflouer Le Joola est une question de justice sociale’’, a-t-il déclaré.
Il s’exprimait lors d’une conférence de presse, à la place du Souvenir africain, en prélude du 22ème anniversaire de la commémoration du naufrage du bateau ‘’Le Joola’’, le 26 septembre.
Selon, M. Aïdara, il est injuste de ramener le renflouement du ‘’Joola’’ à une question technique et financière.
‘’Est-il possible un seul instant de penser que les familles acceptent l’esprit apaisé de laisser coincés leurs proches dans l’épave du Joola sous prétexte que le renflouer créerait de nouveaux traumatismes ou couterait cher ?’’, s’est interrogé Nassardine Aïdara, non sans déplorer les lenteurs dans la prise en charge des orphelins.
‘’L’Etat a attendu dix ans pour commencer à prendre en charge les orphelins qui ont moins de 18 ans, laissant en rade tous les autres’’, a-t-il dénoncé.
Le Comité d’initiative pour l’érection du mémorial-musée ‘’Le Joola’’ prévoit d’organiser le 26 septembre une journée de prière et de recueillement aux cimetières de Mbao et de Saint-Lazare, à Dakar.
Il est aussi inscrit au programme une cérémonie de dépôts de gerbe de fleurs à la place du Souvenir africain.
Le Comité d’initiative pour l’érection du mémorial-musée ‘’Le Joola’’ est une structure qui regroupe les associations des familles des victimes sénégalaises et françaises, des membres de la société civile sénégalaise et des bonnes volontés.
Le bateau ‘’Le Joola’’ qui assurait la liaison Dakar-Ziguinchor a fait naufrage le 26 septembre 2002 au large de la Gambie, faisant 1.863 morts, et 64 rescapés, selon un bilan du gouvernement sénégalais.
AMADOU CHÉRIF DIOUF PRÔNE L’INFORMATION POUR FREINER L’ÉMIGRATION IRRÉGULIÈRE
Le gouvernement a pris à bras-le-corps ce phénomène et compte surtout travailler dans le domaine de la sensibilisation, a dit le Secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’extérieur.
Le Secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’extérieur, Amadou Chérif Diouf, a jugé nécessaire, jeudi, à Dakar, de privilégier l’information et la sensibilisation des populations sur les conséquences de l’émigration irrégulière, dans le but de l’éradiquer.
‘’Les jeunes qui partent sont mal informés de ce qu’ils vont trouver. Ils sont mal informés des dangers qu’ils parcourent. Ils sont surtout mal informés des opportunités qu’ils peuvent avoir ici au Sénégal’’, a dit M. Diouf à l’APS en marge de la quatrième session du dialogue technique entre l’Union européenne (UE) et le gouvernement du Sénégal, sur la migration, le retour et la réadmission des migrants.
Il a assuré que ‘’le gouvernement a pris à bras-le-corps le phénomène de l’émigration irrégulière et compte surtout travailler dans le domaine de la sensibilisation’’.
‘’Si les jeunes comprennent les politiques que nous comptons mettre en œuvre dans les domaines de l’industrialisation et de l’emploi, cela leur donnera le courage et la patience d’attendre’’, a déclaré Amadou Chérif Diouf, ajoutant que ‘’le Sénégal a besoin de toute cette jeunesse pour construire le pays’’.
L’ambassadeur de l’Union européenne au Sénégal, Jean-Marc Pisani, et le directeur général adjoint de la migration et des affaires intérieures de l’UE, Johannes Luchner, ont pris part à cette rencontre. Des diplomates et des représentants des forces de défense et de sécurité du Sénégal y ont également participé.
Durcir les sanctions requises à l’encontre des ‘’passeurs et des réseaux mafieux’’
‘’Cette quatrième session du dialogue technique sur le retour et la réadmission, au regard des questions inscrites à l’ordre du jour, est une étape importante de la consolidation de la confiance qui est à la base’’ des relations du Sénégal avec l’UE, a souligné Amadou Chérif Diouf.
À son avis, a-t-il ajouté, elle permettra aux dirigeants sénégalais et européens d’‘’examiner le plan d’action et le manuel des procédures, deux documents qui ont fait l’objet de plusieurs discussions et amendements, à travers une démarche inclusive et itérative’’.
Le plan d’action et le manuel des procédures en question ‘’matérialisent aujourd’hui les progrès qui ont été accomplis par la partie sénégalaise dans sa volonté de respecter ses engagements’’, a poursuivi le secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’extérieur.
Il a estimé que le dialogue avec les pays membres de l’Union européenne est ‘’une voie incontournable’’ pour surmonter des défis communs en matière de migration notamment.
‘’Je demeure convaincu que seule une meilleure compréhension de nos préoccupations réciproques permettrait à chacun d’entre nous de mieux saisir la portée de nos positions respectives pour aboutir à un consensus dynamique dans la gestion de la migration’’, a soutenu M. Diouf.
Le dialogue entre dirigeants sénégalais et européens a l’avantage, pour le Sénégal, d’opérer un ‘’réajustement de notre politique migratoire et de nous doter d’une feuille de route, dans le cadre de l’octroi de l’appui budgétaire, dont de nombreux indicateurs de performance sont relatifs à la question migratoire’’, a-t-il expliqué.
Le Sénégal va procéder à une révision de son ‘’cadre national de pilotage et de coordination opérationnelle des activités de prévention et de lutte contre la migration irrégulière’’, a annoncé le secrétaire d’État.
Ce document devrait permettre de renforcer ‘’l’alerte précoce, la collaboration des populations, la sensibilisation et la communication, à l’endroit des jeunes notamment’’, a-t-il dit.
Amadou Chérif Diouf a insisté sur la nécessité de ‘’corser’’ les sanctions requises à l’encontre des ‘’passeurs et des réseaux mafieux, sans foi ni loi, qui exploitent la misère et l’incrédulité de jeunes gens en leur soutirant plusieurs millions de francs CFA, contre la promesse d’un eldorado européen’’.
Il a cité la loi marocaine comme un bon exemple, dans la mesure où, selon lui, elle est très contraignante, condamnant les passeurs à des peines pouvant atteindre dix ans de prison.
Une ‘’approche globale, concrète et pragmatique’’ de la question de la migration
En présence des représentants de l’UE, le Secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’extérieur a évoqué aussi les difficultés auxquelles sont confrontés ses compatriotes désireux d’obtenir un visa Schengen.
‘’Je voudrais me faire le porte-voix de mes nombreux compatriotes demandeurs de visas Schengen, pour qui cela est devenu un véritable parcours du combattant’’, a-t-il dit, ajoutant : ‘’Je sais que vos États sont sensibles à cette préoccupation et je ne désespère pas qu’ils posent des actes positifs pour mieux la prendre en charge.’’
Jean-Marc Pisani a assuré les représentants du Sénégal au dialogue technique de ‘’l’engagement ferme’’ de l’Union européenne aux côtés des autorités du pays, pour ‘’intensifier les efforts communs après le drame de Mbour’’.
Il fait allusion à la mort de dizaines de personnes dans le naufrage d’une pirogue au large de cette ville située dans l’ouest du Sénégal, le 8 septembre. Des migrants cherchant à se rendre en Europe seraient à bord de cette embarcation.
M. Pisani a proposé au Sénégal et à l’UE d’avoir une ‘’approche globale, concrète et pragmatique’’ de la question de la migration.
Johannes Luchner a dit qu’il était surtout venu écouter les autorités sénégalaises parler de ce sujet qui, à son avis, doit faire l’objet d’un ‘’changement de cap’’. L’Europe doit, à son avis, s’y prendre ‘’en investissant autrement’’.
LA STRATÉGIE À DOUBLE TRANCHANT DE DIOMAYE
"On ne peut pas exclure la possibilité que le pays se retrouve à nouveau dans la configuration actuelle, avec la moitié de l'Assemblée nationale votant pour le gouvernement, et l'autre moitié soutenant l'opposition", analyse Elgas
(SenePlus) - Selon une récente analyse de Semafor, la décision du président Bassirou Diomaye Faye de dissoudre le Parlement et d'appeler à des élections législatives anticipées le 17 novembre prochain pourrait avoir des conséquences inattendues sur le paysage politique du pays.
Bien que cette décision vise à renforcer le pouvoir du président à l'Assemblée, l'émergence d'un nouveau mouvement d'opposition et l'incertitude quant à la solidité de ses alliances rendent l'issue de cette manœuvre incertaine.
Souleymane Gassama, essayiste politique connu sous le nom d'Elgas, met en garde contre un possible retour de flamme : "Le mécontentement n'est pas encore général, mais l'état de grâce s'essouffle", a-t-il déclaré à Semafor Africa.
La décision de Faye intervient après plusieurs affrontements avec le Parlement sur des projets de loi. Le président a critiqué "le refus" des législateurs de tenir le débat budgétaire obligatoire prévu le 29 juin, ainsi que le blocage par l'hémicycle le 29 août des tentatives de la coalition présidentielle de dissoudre le HCCT et le CESE jugés inutiles.
Cependant, la situation électorale reste complexe. Comme l'explique Elgas : "On ne peut pas exclure la possibilité que le pays se retrouve à nouveau dans la configuration actuelle, avec la moitié de l'Assemblée nationale votant pour le gouvernement, et l'autre moitié soutenant l'opposition."
Malgré ces incertitudes, Maurice Soudieck Dione, professeur de science politique à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis, souligne la nécessité de cette décision : "Il faut une certaine cohérence entre les majorités présidentielle et parlementaire pour que le chef de l'État puisse concrètement mettre en œuvre le programme pour lequel il a été élu", a-t-il déclaré à RFI.
Balla Dièye, un activiste politique basé à Dakar, voit dans cette dissolution le début d'une transition claire dans la manière dont le pays est dirigé : "Le pays passe d'une situation plutôt grotesque à un semblant de normalité", a-t-il confié à Semafor Africa.
PAR MAREME KANTÉ
IL NOUS FAUT UNE VISION ÉTAT/NATION-TERRITOIRES
Toutes ces inondations à Touba et ces complications sociales que vivent les sénégalais sont le fait des disparités territoriales. Comment mettre fin à cette iniquité ?
Toutes ces inondations à Touba et ces complications sociales que vivent les sénégalais sont le fait des disparités territoriales. Comment mettre fin à cette iniquité ? C’est redéfinir les politiques publiques autour d’une vision État-Nation-Territoires.
Prenons en exemple trois territoires : Touba – Dakar – Casamance.
1-/ À votre avis, pourquoi la capitale du Sénégal qui est Dakar se vide de ses populations à chaque période de la Tabaski et devient une ville morte pendant près d’une semaine ?
2-/ Pourquoi on entend presque jamais parler de problèmes d’inondations dans la région de la Casamance qui pourtant reçoit la plus forte pluviométrie qu’aucune région du Sénégal ne pourra supporter ?
3-/ Pourquoi une ville comme Touba, reconnue comme étant la deuxième capitale économique du Sénégal ne répond pas aux exigences d’une grande agglomération en terme d’aménagement urbain ?
Dakar se vide de ses habitants parce que 80 % de la population dakaroise est ressortissante des autres régions du Sénégal.
La Casamance avec ses 3 régions que sont Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, est une vaste agglomération non surpeuplée comme la ville de Dakar. La densité par habitant au km2 est plus faible qu’à Dakar où les populations vivent dans une promiscuité ahurissante surtout dans les banlieues. Ce qui engendre toutes les conséquences liées à la surpopulation notamment l’explosion des canaux d’évacuation des eaux usées en cas de forte utilisation des eaux ménagères et également sans compter les inondations en période hivernale et tant d’autres facteurs environnementaux négatifs comme l’urbanisation anarchique.
Pour une ville comme Touba, cette forte pluviométrie tombée avant-hier sur la ville sainte la transformant en zone marécageuse est le résultat d’un aménagement archaïque d’une partie du territoire.
Il est inadmissible qu’une ville comme Touba ne soit pas aménagée comme il se devait avec des exigences qui répondent aux besoins des populations, aux normes réglementaires et environnementales. Une ville qui accueille chaque jour des centaines de visiteurs sans compter les trois (3) millions de visiteurs qui y déversent des millions de déchets (eaux usées et autres matières organiques) chaque année pendant près d’une semaine lors du grand Magal.
Restructurer Touba est une nécessité vitale.
À Touba, ce qui m’a le plus frappée, c’est le contraste entre la vétusté de l’environnement extérieur et la splendeur des villas avec leur intérieur magnifiquement aménagé et décoré. Aujourd’hui, à mon humble avis, Touba devrait être aménagée à l’image de Médine la ville natale de Mouhamadou Rassoulilahi Psl, le Prophète de l’Islam.
Le manque de planification et d’aménagement adéquats sont les conséquences de cette situation marécageuse de la ville de Touba. Ce qui fait que l’Etat du Sénégal aura beau injecter des milliards de francs CFA dans le curage des canaux d’évacuation des eaux usées et pluviales, les mêmes problèmes referont surface. Il est plus que vital de réaménager la ville de Touba en tenant compte des réalités environnementales. Si nécessaire, déplacer les habitants des zones inondables. Un sacrifice douloureux mais salvateur.
Tout comme il est urgent de promouvoir l’exode urbain pour sauver Dakar la capitale sénégalaise des dangers de la surpopulation. Tout comme il est essentiel de redonner à la Casamance toute sa vitalité économique et culturelle pour l’essor de la région. À chaque territoire sénégalais, ses besoins et enjeux fondamentaux.
Comme une belle symphonie, la vision Etat-Nation-Territoires est le fondement d’un pays organisé, dynamique et prospère. Car si l’Etat est le chef d’orchestre d’un pays, la Nation en est la feuille musicale, et les Territoires en sont les instruments qui jouent les partitions.
Pour que la symphonie puisse être jouée de la plus belle sonorité, il est nécessaire et vital que chaque segment de l’orchestre joue sa note au moment précis où il le faut. Et ce que l’on oublie est que, ce n’est pas le chef d’orchestre qui fait la beauté d’une symphonie mais principalement la feuille musicale qui a pour rôle de rappeler à chaque partition la note à jouer pour la beauté de la symphonie.
Cette toute la métaphore que j’ai trouvée pour donner sons et images à cette vision qu’est Etat-Nation-Territoires, essentiel pour un pays organisé, dynamique et prospère.
Il nous faut cette vision pour le Sénégal.
Mes hommages et encouragements au Khalife Général Maam Serigne Mountakha Mbacké et aux populations sinistrées de Touba.
MAMADOU LAMINE DIALLO ENTENDU APRÈS SA PLAINTE POUR FAUX SUR LE RÈGLEMENT INTÉRIEUR DE L'ASSEMBLÉE
"Début de l’enquête sur notre plainte pour faux et usage de faux sur le Règlement Intérieur de l’Assemblée à la Section de Recherches. J’ai été entendu à 10h30. Les choses bougent", a-t-il écrit.
L’instruction de la plainte déposée par les députés Mamadou Lamine Diallo et Abass Fall le 9 septembre pour faux et usage de faux sur le Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale se poursuit.
Selon le leader de Tekki, l’enquête a débuté puisqu’il a été entendu ce jour par les pandores.
«Jeudi 19 septembre 2024, début de l’enquête sur notre plainte pour faux et usage de faux sur le Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale à la Section de Recherches de la gendarmerie. J’ai été entendu à 10h30. Les choses bougent », écrit-il sur sa page Facebook.
Pour rappel, l’Assemblée nationale a été dissoute le 12 septembre par le président de l’Assemblée nationale après avis du Conseil Constitutionnel, du président de l’Assemblée nationale et du Premier ministre. Les élections anticipées sont prévues le 17 novembre 2024.
LE SÉNÉGAL CONDAMNE LES ATTAQUES TERRORISTES DE BAMAKO
Le Sénégal est le premier pays de la région à réagir pour condamner « avec fermeté » les attaques sanglantes du 17 septembre contre des cibles militaires à Bamako.
Le Sénégal est le premier pays de la région à réagir pour condamner « avec fermeté » les attaques sanglantes du 17 septembre contre des cibles militaires à Bamako.
Le Sénégal a réagi aux attaques terroristes qui ont frappé des sites militaires à Bamako le 17 septembre. Dans un communiqué du ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères en date du jeudi 19 septembre, Dakar a exprimé sa tristesse face aux attaques visant l’aéroport international de Bamako et l’école de la gendarmerie à Faladié, qui ont causé des pertes humaines et des blessés.
Le gouvernement sénégalais a condamné« avec la plus grande fermeté toutes les tentatives visant à porter atteinte à l’intégrité du Mali » et « réitère toute sa solidarité au gouvernement et au peuple de ce pays frère ». Dakar a présenté ses vives condoléances aux autorités et au peuple malien, tout en souhaitant un prompt rétablissement aux blessés.
Les attaques ont eu lieu à l’aube du mardi 17 septembre. Une dizaine de djihadistes appartenant au Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) ont attaqué l’école de gendarmerie de Faladié, en périphérie de Bamako. Simultanément, un autre groupe a visé l’aéroport international Modibo Keita Sénou, endommageant plusieurs appareils selon des vidéos diffusées par les assaillants. L’État-major des armées maliennes a confirmé des pertes humaines et matérielles, sans donner de détails précis.
Le GSIM a affirmé avoir tué « des centaines » de personnes, dont des membres des forces armées maliennes et de la société militaire privée russe Wagner. Les jihadistes ont ajouté avoir détruit six aéronefs, dont un drone, dans un communiqué relayé par leur chaîne de propagande « al Zallaqa ».
Les États-Unis, par l’intermédiaire du bureau des affaires africaines, ont exprimé leur « profonde tristesse » et réaffirmé leur solidarité avec le peuple malien. Washington a présenté ses condoléances aux familles touchées et soutient « la détermination du Mali à s’unir pour créer la stabilité et la paix ».
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a condamné ces « actes de violence qui menacent la paix et la sécurité des populations » de la région. L’organisation a réaffirmé son engagement total à soutenir les efforts visant à restaurer la paix et la stabilité, tout en rappelant son opposition à toute forme de terrorisme.
Par Khady Gadiaga
BANNIR L'EXCLUSION DANS LA CONSTRUCTION DU PROJET
La vision humaniste du « Li nieup bok nieup diot si » est en danger lorsque « le don de soi pour la patrie » risque de devenir « le don de soi pour le parti »
La vision humaniste du « Li nieup bok nieup diot si » est en danger lorsque « le don de soi pour la patrie » risque de devenir « le don de soi pour le parti ».
Éradiquer la pratique partisane dans l'exercice de l'action publique
En cette période de possible reprise de l'initiative, la pratique partisane dans l'exercice de l'action publique ne peut servir de boussole. Elle nous éclaire sur les défauts profonds des systèmes partisans, consumés par des logiques d’appareil et des prises de position individualistes délétères contre la volonté générale. Et en empêchant de pallier ces tares, ses effets toxiques épuisent le peuple et érodent toute vitalité démocratique chez les citoyens.
Le gros des 54% des suffrages exprimés à la présidentielle de 2024 a emporté la conviction des électeurs pour le projet souverainiste sans qu'il soit affilié à aucun parti ni à un passé politique. D’autre part, l’option de l’engagement citoyen et militant qui a recueilli plus largement l’approbation de cet électorat de jeunes doit continuer à servir de réceptacle à leur contestation ainsi qu’à leurs discours et revendications politiques.
Par conséquent, est-il nécessaire de rappeler que nous sommes nombreux à nous considérer comme de légitimes actionnaires de ce projet pour avoir, chacun à sa manière contribuer à le rendre visible, désirable et opérationnel, souvent à nos risques et périls?
Immuniser les corps politiques et sociaux
Il importe de résister à ces tendances de caporalisation si l’on veut que la promotion de la démocratie atteigne son potentiel en tant que force positive et idéal de vie en commun.
Dans la pensée dominante, l’agir en commun, en dépit d’un désordre ou d’un mécompte originaire, suppose un moment d’unité qui écarte les exclusivités et qui pose d’emblée la multiplicité, la «pluriversalité » au cœur de l’action politique.
Ce serait regrettable que la nouvelle équipe en selle reproduise les mêmes travers que le système de pouvoir précédent, connu pour sécréter des anticorps pour atténuer, voire anéantir, toute tentative de remise à plat... D'où une nécessaire immunisation des corps sociaux et politiques contre les désirs d'accaparement de la chose publique.
Imprimer notre projet patriotique et souverainiste dans l'imaginaire collectif des sénégalais pour sa pérennité souligne la nécessité de démocratiser en profondeur nos institutions et cela passe par une immunisation de nos corps sociaux et politiques contre les dérives institutionnelles.
A nous de produire ce vaccin, une véritable posture de défense et de préservation des acquis récents mais ô combien fragiles qui délimitent clairement les droits et libertés de nos gouvernants mais qui fixe également les devoirs et obligations de tous ceux qui interviennent dans l'espace public.
Il ne s'agit rien d'autre que de rééquilibrer les pouvoirs afin de rendre possible l’alternance au sommet de l’État dans un climat dédramatisé et redonner au citoyen la plénitude du mandat qu'il a confié à des tiers.
Rouvrir les espaces démocratiques
Toujours est-il qu'il est utile et pédagogique de rappeler aux tenants du pouvoir actuel, qu'ils ne sont pas les leaders d'un clan ou d'une faction mais de ceux de tous les Sénégalais. Il nous faut rouvrir des espaces démocratiques, pour reprendre l’offensive, pour récupérer des marges de manœuvre et d’action dans la construction du monde auquel nous aspirons...
L’acte politique comme acte éthique consiste à engager et transformer leur désir au nom d’un imaginaire collectif. Il s’agit bien de trouver les points de levier : ils sont nombreux et ils supposent des agencements individuels et collectifs, éventuellement contradictoires ou inconciliables.
Il est inutile de les opposer, inutile de s’épuiser, mais définir un horizon commun, telle est l’urgence de cet ethos démocratique.