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14 septembre 2025
Par Babacar Justin Ndiaye
GOUVERNEMENT-PRESSE, SONKO ENTRE CRÊTE ET CUVETTE
"La presse m'emmerde, mais elle pourrait être utile aux petits princes." La phrase prophétique du roi Hassan II éclaire d'une lumière nouvelle les tensions actuelles entre les médias et le gouvernement au Sénégal
Les tensions persistantes entre les médias hautement précieux et les dirigeants très légitimes du Sénégal sont regrettables.
Voilà deux compagnons de route marchant séparément mais, chacun armé de sa truelle, se donnant la double vocation de cimenter la démocratie, d’une part, et de créer la prospérité, d’autre part !
Sous cet angle, la posture du gouvernement, les faits et les gestes du puissant Premier ministre et non moins plébiscité homme politique Ousmane Sonko demeurent essentiels.
Un jour, on a demandé au Roi Hassan II (Monarque absolu) ce qu’il pense de l’organisation Amnesty international. Réponse du Souverain : « Amnesty international m’emmerde, mais elle pourrait être, un jour, utile aux petits Princes ».
Réponse avisée d’un visionnaire ! Car, en effet, si le coup d’État des aviateurs de 1972 avait réussi, l’artisan du putsch aérien, le Général Mohamed Oufkir, aurait réservé un sort incertain (c’est un euphémisme) au Roi actuel Mohamed VI alors âgé de moins de dix ans.
Moralité : l’opacité du futur et les vicissitudes de la vie politique suggèrent voire recommandent la modération tous azimuts. La modération n’étant nullement la faiblesse. Bien au contraire ! Elle est la synthèse de la responsabilité assumée et de la souplesse opportune.
Indiscutablement, la presse (à l’instar de quelques segments tenaces de la Société civile) empêche de gouverner en rond sous tous les cieux. Aussi bien dans la cruelle dictature de Birmanie que dans l’enchanteresse démocratie de l’Ile Maurice où un Premier ministre aguerri a trébuché suite à la forte médiatisation d’un scandale.
En effet, le propre de l’homme politique et la caractéristique de l’homme d’État sont la peau cuirassée et le mental d’acier. Toujours dopé jamais démoli par les critiques et les persiflages.
Des qualités requises, singulièrement chez un Premier ministre (fusible devant l’Éternel) dont le pain quotidien est l’orage social en cours ou la tempête politique en perspective.
Tout réside donc dans l’art et la manière de faire face à la pugnacité normale et aux harcèlements habituels des médias. La panoplie des recettes est assez fournie à la lumière des expériences historiques et instructives. C’est une question d’ingéniosité et de finesse gouvernementales et non de débarquement de mammifères dans un magasin de porcelaines.
En décembre 1973, le très travailleur ministre de l’Intérieur français, Raymond Marcellin, ulcéré par l’avalanche d’informations secrètes régulièrement publiées par «Le Canard enchainé », décide de poser des micros dans les murs et sous les tapis des locaux de l’hebdomadaire satirique. Cette opération (ratée) menée par des policiers de la DST en tenues de plombiers donne une idée de la large gamme des moyens disponibles pour un État désireux de tacler, d’endiguer, d’infiltrer, de noyauter et même d’espionner la presse. Sans la neutraliser par des armes létales d’origines fiscale et légale.
Bien entendu, le droit à l’existence ne signifie pas que les entreprises de presse doivent faire litière de la loi qui induit la conformité. Une loi n’est jamais une contrainte arbitraire mais une contrainte…légale. Donc digne respect par tous. D’où son application sans restrictions troublantes ni géométrie variable.
Cependant, la gouvernance couvre et dépasse le champ étroit des lois. La trajectoire enviable, les acquis réels, l’image scintillante et le rayonnement croissant du Sénégal sont à porter au pinacle. Dans cette optique-là, qui mieux que le leader Ousmane Sonko, politiquement debout sur le toit du Sénégal, est conforté et outillé pour le faire ? Personne. L’homme qui a élu un Président de la république au premier tour puis meublé l’Assemblée nationale par une majorité écrasante et homogène doit camper sur la crête de la gloire.
Ousmane Sonko (bien conseillé) ne doit pas descendre dans la cuvette boueuse où se déroulent des bagarres picrocholines. Or son mutisme et son flegme, lui la dynamo de l’Exécutif, suggèrent sa bénédiction tacite dans le choc ministère-mresse.
Le Premier ministre Ousmane Sonko doit siffler la fin de la récréation. En le faisant, il évacue l’idée (fausse ou vraie) que les nouveaux dirigeants sont plus enclins à assassiner qu’à assainir la presse. L’immobilisme prolongé favorise évidemment les procès d’intention ou les procès en sorcellerie.
Faut-il rappeler encore que, du point de la genèse institutionnelle (contrôle démocratique du pays), le Projet pastéfien domine la Révolution de Thomas Sankara et surclasse la Révolution de Fidel Castro. Les « Ruptures » sankarienne et cubaine ayant été accouchées aux forceps par l’habituelle sage-femme de l’Histoire : la violence.
Au Sénégal, ce sont les urnes qui ont supplanté les armes ; ce sont les longues processions des citoyens-électeurs qui ont remplacé les vagues d’assaut des insurgés pour le triomphe du Projet.
La rue a certes bougé mais elle n’a pas vaincu l’armada du Général Moussa Fall. Ce qui a été fort heureux au demeurant. Sinon Diomaye Faye aurait été le chef d’un État évaporé.
En réalité, les leviers vecteurs de rapprochement bienfaisant et fécond entre l’État et les médias sont trouvables dans l’héritage légué et le génie trempé. Ils ont pour noms : volonté, intelligence et dialogue. Dans le respect de la Loi.
La discussion n’est pas synonyme de capitulation. Dans le dialogue, personne n’ira à Canossa. Le ministre de tutelle et journalistes iront tous vers le Sénégal, terre de concertation légendaire et, surtout, de quiétude propice pour la gouvernance performante et favorable à l’essor de la presse.
LE PLAN DE SAUVETAGE DE PRES D’UN MILLION D’ADOLESCENTES A RISQUE
Au Sénégal, 988.163 adolescentes courent le risque d’être données en mariage avant l’âge adulte, c’est-à-dire moins de 18 ans, avec une forte probabilité de contracter des grossesses précoces.
Au Sénégal, 988.163 adolescentes courent le risque d’être données en mariage avant l’âge adulte, c’est-à-dire moins de 18 ans, avec une forte probabilité de contracter des grossesses précoces. Dans ces cas-là, certaines ne vont pas au-delà du cycle de primaire de l’Education nationale et d’autres n’achèvent pas celui du moyen-secondaire, selon l’étude Camber. Elles sont reparties entre onze (11) régions du pays que sont Sédhiou, Kolda, Matam, Kédougou, Kaolack, Tambacounda, Kaffrine, Diourbel, Thiès, Saint-Louis et Dakar. L’acuité de ces risques identifiés est plus accentuée dans ces zones et plus encore dans les régions du centre et de l’ouest.
Pour mettre hors de danger ces filles et dégager pour elles les voies de la d’un épanouissement, des actions fortes sont entreprises par le Sénégal. Le pays a, en effet, intégré en 2023 la dynamique du Projet d'Autonomisation des Femmes et du Dividende Démographique en Afrique Subsaharienne Plus (SWEDD+, en anglais) couvrant la période 2024-2028. L’ambition du Gouvernement, par une approche multisectorielle, est de renforcer le capital humain qui consiste à améliorer les apprentissages et la productivité et accélérer la transition démographique en s’appuyant sur le développement de la jeunesse, y compris parmi les segments les plus vulnérables de la population.
Le projet SWEDD + Sénégal sera ainsi mis en œuvre dans les 11 régions citées plus haut. La population directement visée est celle des adolescentes âgées de 10 à 19 ans avec une possibilité d’élargissement jusqu’à 24 ans pour les activités d’autonomisation économique des femmes. Et pour s’assurer d’une bonne couverture de la cible, les régions frontalières avec la Mauritanie, le Mali, la Guinée et la Gambie sont sélectionnées pour assurer le continuum de l’intervention avec les projets SWEDD desdits pays. Déjà, le projet couvre dans ses phases 1 (2015-2019) et 2 (2020- 2024) neuf (09) pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
UN MONTANT DE 100 MILLIONS DE DOLLARS ENGAGÉ
Le Sénégal a bénéficié d’un financement de 100 millions de dollars américains (plus 62 milliards FCFA) du groupe de la Banque Mondiale. Un budget qui servira à poursuivre les objectifs des cinq sous-projets générés lors d’un atelier tenu à Saly, du 25 au 29 novembre dernier, en présence de plusieurs ministères sectoriels. Lesquels sont placés sous le lead du ministère de la Famille et des Solidarités. C’était en marge des 16 jours d’activisme pour la promotion et le respect des droits des filles et des femmes dans le monde.
Des informations obtenues de l’Unité de gestion du projet (UGP) SWEDD+ Sénégal coordonnée par Birahim Sidibé, on peut retenir, entre autres enjeux paris que ledit projet se fixe : l’amélioration des taux de réussite et d’achèvement de 100 mille filles dans l’enseignement élémentaire, moyen et l’enseignement secondaire général et technique au niveau 250 établissements. Il est aussi question de mettre en place un dispositif fonctionnel de gestion des violences faites aux filles en milieu scolaire par à travers le renforcement des observatoires de la vulnérabilité et des décrochages scolaires (OVDS) dans 190 établissements ; de soutenir les associations de mères d’élèves engagées dans la réalisation des services pour la prise en charge des filles dans les écoles choisies (renforcement des comités de gestion des écoles, accompagnement des cellules Genre) pour un environnement favorable à « l’autonomisation des filles dans les lycées et collèges du Sénégal».
A cela s’ajoutent l’élargissement des opportunités économiques de 13500 adolescentes et jeunes filles âgées de 15 à 24 ans vulnérables ou survivantes de violence basée sur le genre (VBG) ; l’accompagnement à la création de 1350 unités économiques polarisant 13500 filles primo-entrepreneures et à l’élaboration de business plans ; l’appui à la formalisation de 390 unités économiques ; la mise en place de 2250 espaces sûrs/clubs des jeunes filles dans les communautés et le renforcement des capacités de 337 500 adolescentes et jeunes filles scolarisées, déscolarisées et/ou non scolarisées, en leadership, en compétences de vie, en santé de la reproduction et en alphabétisation fonctionnelle. Ce, en faisant le lien avec les espaces sûrs ; impliquer les hommes /adolescents pour une masculinité positive à travers 1350 Écoles des Maris (EDM) et des futurs maris en vue de l'égalité des sexes et de l’autonomisation des filles et des femmes et la mise en place d’Activités génératrices de revenus (AGR).
Il est prévu de renforcer les capacités de 2480 acteurs de prise en charge (agents de santé, acteurs de la chaîne judiciaire, travailleurs sociaux, etc.) ; d’équiper les onze (11) centres d’accueil et d’hébergement pour la prise en charge holistique de 18 000 filles et femmes survivantes de violences et le déploiement de personnel compétent ; de réinsérer socio-économiquement 6 665 survivantes de VBG ; de mettre à disposition des kits de prise en charge de 10 000 Pep-kit et un accompagnement juridique.
PRES DE 1,5 MILLIARD D’HECTARES DE TERRES A RESTAURER D’ICI A 2050
Le secrétaire exécutif du secrétariat de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), Ibrahima Thiaw, a déclaré, mercredi, que l’humanité doit restaurer 1,5 milliard d’hectares de terres d’ici à 2050 ...
Le secrétaire exécutif du secrétariat de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), Ibrahima Thiaw, a déclaré, mercredi, que l’humanité doit restaurer 1,5 milliard d’hectares de terres d’ici à 2050 pour nourrir une population mondiale croissante.
« Nous avons dégradé 40% des terres productives de cette planète. Donc on a 1,5 milliard d’hectares de terres en réserve que nous pouvons restaurer pour produire les aliments dont nous avons besoin », a dit M. Thiaw dans une vidéoconférence publiée sur la télévision des Nations unies.
Il intervenait lors d’une conférence de presse organisée dans le cadre de la seizième session de la Conférence des Parties (COP16) de la CNULCD, qui se tient à Riyad, en Arabie saoudite du 2 au 13 décembre 2024.
« La restauration de ces terres est importante parce que l’humanité doit produire deux fois plus d’aliments à partir de maintenant jusqu’en 2050 pour nourrir une population en croissance et une classe moyenne croissante », a-t-il ajouté, en présence d’Osama Ibrahim Faqeeha, vice-ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture de l’Arabie Saoudite ainsi que d’autres officiels.
Ibrahima Thiaw s’est demandé comment l’humanité pourrait réaliser cet objectif « si nous avons déjà perdu 40% des terres productives de la planète ».
« Nous devons donc, restaurer les terres », a insisté le Mauritanien, par ailleurs conseiller spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahel.
Cette première COP de la CNULCD organisée à Ryad, en Arabie Saoudite, est axée sur le thème : « Notre terre, Notre avenir ».
Coïncidant avec le 30e anniversaire de la CNULCD, la COP16 sera « la plus grande conférence des Nations unies sur la terre à ce jour et la première COP de la CNULCD organisée dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, qui connaît de première main les impacts de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse », selon un communiqué de presse.
Pour la CNULCD, elle représente également « un moment décisif pour accroître l’ambition mondiale et accélérer l’action en matière de résilience des terres et de la sécheresse grâce à une approche centrée sur les personnes ».
La Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification est l’un des trois principaux traités des Nations unies connus sous le nom de Conventions de Rio pour le climat et la biodiversité.
La Conférence des Parties (COP) est le principal organe décisionnel des 197 parties (pays), à savoir 196 pays et l’Union européenne, à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification.
LE REMAPSEN POSE LE DÉBAT SUR LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
L'élimination des violences faites aux femmes et aux filles, en mettant au cœur le respect des droits humains et l'autonomisation des femmes, demeure une préoccupation africaine
L'élimination des violences faites aux femmes et aux filles, en mettant au cœur le respect des droits humains et l'autonomisation des femmes, demeure une préoccupation africaine. Selon l’ONU-femme, «aucun pays n'est épargné et aucun n'a réussi à éliminer le fléau de la violence contre les femmes et les filles». Pour apporter leur contribution à cette lutte, les professionnels des médias de l’Afrique tiennent un forum, depuis hier, mercredi 4 décembre, sur la question à Dakar afin de booster les initiatives allant dans le sens de réduire le gap. Organisé sur initiative du REMAPSEN, avec l’appui de ONU-Femme, le forum prendra fin le 06 décembre prochain.
Les médias de l'Afrique de l'Ouest, du Centre et du Madagascar se sont donné rendez-vous à Dakar, sur initiative du Réseau des médias africain pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN), pour échanger sur l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles, en mettant en avant le respect des droits humains et l'autonomisation des femmes. Selon le président du REMAPSEN, Bamba Youssouf, les médias peuvent éduquer, sensibiliser, influer sur le comportement et mobiliser l'opinion et les décideurs, orienter les débats politiques et inciter à des actions concrètes en faveur de la femme. «Ce forum constitue pour nous le point de départ d'un engagement collectif des médias en Afrique, avec un plan de fonds et un renforcement des productions médiatiques de sensibilisation et de plaidoyer en vue de toucher toutes les cibles, notamment les plus reculées, pour un monde sans violence envers les femmes», a-t-il fait savoir. Et d’ajouter : «c'est aussi l'occasion pour nous de rappeler que ce forum des médias fait suite à ce que nous avons organisé en 2022, ici même à Dakar, sur l'impact de la Covid19 sur les programmes de prévention et de prise en charge du VIH en Afrique de l'Ouest et du Centre et celui organisé en 2023 sur la santé infantile, la vaccination et la nutrition à Lomé».
Ce forum Médias qui prend fin le 06 décembre prochain, s'inscrit en droite ligne de l'initiative «Tous Unis d'ici 2030 pour mettre fin à la violence à l'égard des droits des femmes, les jeunes». Une campagne annuelle internationale, qui démarre le 25 novembre de chaque année, date qui coïncide avec la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, et qui se termine le 10 décembre, qui marque la Journée des droits humains.
ONU-FEMME PEINT UN TABLEAU ALARMANT
30 années après la déclaration de Beijing, «Tous Unis pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des filles», les premiers rapports du processus de Beijing 2030, renseignent, selon l’Onu-Femme, qu'au cours des 5 dernières années, dans la région africaine, 79% des États membres ont présenté des rapports qui ont permis de mettre en place des plans d'action nationaux pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles. 90% ont introduit ou renforcé la législation en matière de lutte contre les violences à l'égard des femmes et des filles. 88% de nos États ont introduit ou renforcé des services pour prendre en charge les victimes de violences.
Des avancés saluées par Arlette Mvondo, Représentante résidente de ONU-Femmes du Bureau Sénégal. «Nous saluons ces progrès remarquables qui font une différence et qui montrent que la violence contre les femmes et les filles est évitable. Pourtant la réalité que nous vivons est autre, et montre que la violence reste omniprésente et dévastatrice» a-t-elle avancé. Et d’ajouter : «nous sommes réunis dans un contexte où les faits relatant les violences faites aux femmes et aux filles restent alarmants».
En Afrique de l'Ouest et du Centre, l’ONU-Femme a aussi souligné qu’une femme sur trois (1/3) subit des violences basées sur le genre. Les mutilations génitales féminines (MGF), les mariages précoces, les violences sexuelles et domestiques continuent de priver des millions de femmes et des filles de leurs droits fondamentaux, tout en limitant leur potentiel individuel et leur contribution collective à notre société. «Aucun pays n'est épargné et aucun n'a réussi à éliminer ce fléau de la violence contre les femmes et les filles», a renseigné Mme Mvondo.
Pour y mettre fin, ONU-Femme a déclaré qu’il faut une action audacieuse, transformatrice. «Malgré les efforts des gouvernements, des partenaires, des organisations de la société civile, nous sommes loin des objectifs fixés à Beijing, de ceux du développement durable, mais aussi des normes et des droits de l'homme qui devraient garantir la protection et la sécurité de chaque femme et de chaque fille.»
ENGAGEMENT DU MINISTERE SENEGALAIS DE LA FAMILLE ET DES SOLIDARITES
Les violences basées sur le genre, qu'elles soient physiques, psychologiques ou économiques, représentent une violation grave des droits humains. Pour le conseiller technique N°1 du ministère de la Famille et des Solidarités, Oumar Samb, elles affectent la dignité, la santé et le bien-être des femmes et des filles. «Bien qu'il existe des politiques et des programmes visant à renforcer les cadres législatifs, à soutenir les victimes et à promouvoir des environnements sûrs pour toutes et tous, il est tout aussi important de combattre les stéréotypes sexistes qui limitent les aspirations des filles et des femmes», a-t-il avancé.
Au regard des défis, M. Samb a estimé : «la promotion de l'autonomisation financière des femmes, pour ainsi dire l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, les filles et les garçons, ne constitue pas seulement une question de justice sociale, mais aussi un levier essentiel pour l'Afrique pour participer à la marche mondiale vers l'atteinte des Objectifs de développement durable (ODD)». Et d’engager les professionnels des médias : «je vous invite donc à devenir des alliés actifs de ce combat, car l'accès à l'éducation, à un emploi décent, à la santé, à la justice, au financement, entre autres, demeurent des droits universels pour tout être humain».
L’APPORT DES VITRO-PLANTS EN QUESTION
Les experts de l’Académie Nationale des Sciences et Techniques du Sénégal (ANSTS) se sont penchés, samedi dernier, à Dakar, sur la production et l’utilisation de vitro-plants dans le cadre de l’atteinte de la souveraineté alimentaire
Les experts de l’Académie Nationale des Sciences et Techniques du Sénégal (ANSTS) se sont penchés, samedi dernier, à Dakar, sur la production et l’utilisation de vitro-plants dans le cadre de l’atteinte de la souveraineté alimentaire déclinée dans la vision «Sénégal 2050»
Le nouveau référentiel économique du «Sénégal 2050» repose essentiellement sur l’endogénéisation de son économie pour atteindre une souveraineté alimentaire. Pour concrétiser cette vision, il est important de mettre en place un programme économique dans lequel les processus de production, de transformation et d’industrialisation permettront d’atteindre la souveraineté alimentaire tout en protégeant l’environnement. C’est dans ce contexte que l’Académie Nationale des Sciences et Techniques du Sénégal (ANSTS) a organisé, samedi dernier, à Dakar, une table ronde préparatoire de la manifestation internationale sur la production et l’utilisation de vitro-plants : perspectives pour la phytothérapie, la souveraineté alimentaire et la sauvegarde des écosystèmes.
L’ancien ministre de la Santé sous le régime du président Abdoulaye Wade, Abdou Fall, a salué la pertinence de cette problématique dans un contexte où se nourrir et se soigner constituent des défis majeurs. Il a souligné que lorsqu’il était ministre, une étude révélait que 80% de la population sénégalaise avait recours aux plantes pour se nourrir ou se soigner. Cela montre l’attachement indéniable des populations aux plantes médicinales et, par extension, à la médecine traditionnelle. D’où, selon lui, la nécessité de revoir ces pratiques pour réduire drastiquement l’importation de médicaments.
À l’en croire, «90% des matières premières utilisées pour notre industrie locale, qui ne représente en moyenne que 5%, sont importées.» Cela l’amène à poser la question suivante : «Comment combiner l’approche de développement des plantes avec le développement de l’industrie afin qu’une stratégie agroindustrielle puisse être mise en place et qu’elle réussisse ?»
Pour atteindre cet objectif, l’apport technologique dans la culture des plantes serait d’une grande utilité, non seulement pour la production de médicaments, mais aussi pour garantir l’accès à une nourriture durable, tout en préservant l’environnement.
Ousseynou Ndoye, économiste forestier et agricole, a déclaré que la production en masse des vitro-plants réduirait sans doute le coût unitaire, ce qui constituerait une aubaine pour la création d’emplois et de richesses. Pour appuyer ses propos, il a affirmé : «Le prix de l’huile d’arachide Niani est de 1600 FCFA, un prix inaccessible pour de nombreux ménages. La production en masse des vitro-plants serait une solution pour rendre les produits plus accessibles et augmenter les devises. Mais il faudrait d’abord entreprendre des réformes pour y parvenir», a-t-il conseillé.
Oumar Ba, enseignant-chercheur au Département de Biologie végétale de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, a abordé les enjeux liés aux vitro-plants. Selon lui, «les vitro-plants offrent de nombreuses opportunités, notamment dans le cadre de la souveraineté alimentaire déclinée dans la stratégie nationale 2050.» Il a expliqué que «l’agriculture occupe une place importante dans cette stratégie. Or, la production de vitro-plants par le biais des méthodes biotechnologiques permettrait de produire des semences à distribuer aux agriculteurs et aux industriels ; ce qui contribuerait à garantir la souveraineté alimentaire.»
L’ENDETTEMENT DU SÉNÉGAL AU MENU DE LA PRESSE DU JOUR
Les livraisons de ce jeudi sont focus sur l’endettement du Sénégal et les chantiers législatifs de la nouvelle majorité.
L’endettement du Sénégal et les chantiers législatifs de la nouvelle majorité sont les sujets en exergue dans les quotidiens reçus, jeudi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
L’As rapporte que la dette extérieure du Sénégal a atteint plus de 39 milliards de dollars. ‘’Le rapport sur la dette internationale a été publiée le mardi 3 décembre par la Banque mondiale. L’institution financière internationale révèle que la dette extérieure du Sénégal a atteint plus de 39 milliards de dollars. Une situation préoccupante pour le nouveau régime, qui récemment disait éprouver des difficultés pour trouver les traces de l’utilisation de ces fonds’’, écrit le journal.
Selon Le quotidien Le Soleil, le rapport renseigne que le Sénégal, l’Ukraine et Maurice ont enregistré les plus fortes augmentations de leur dette en 2023 parmi les pays à faible revenu éligibles à l’IDA. Le Mozambique (38,3%), le Sénégal (25,9%), le Pakistan (13,6%), le Kenya (12,8 %) et la République dominicaine (10,3%) ‘’ont eu les ratios les plus élevés de paiements d’intérêts sur la dette totale par rapport aux recettes d’exportation, une situation qui a affaibli leur situation budgétaire’’, constate le rapport.
Le journal explique comment la dette du Sénégal a explosé en 20 ans. ‘’L’encours total de la dette extérieure du Sénégal est passé de 4,650 milliards de dollars (1 dollar = 622 FCfa au cours actuel du dollar) en 2010 à 39,950 milliards de dollars en 2023. Dans ce stock, la part de la dette extérieure à long terme est passée à 32,826 milliards de dollars en 2023 contre 4,198 milliards de dollars en 2010. La moitié (50%) est constituée de dette multilatérale. Mais, on note une part croissante de la dette privée (33% du total), passant de 1,048 milliard de dollars en 2010 à presque 16 milliards de dollars en 2023’’, écrit le journal.
Il ajoute : ‘’Le stock de la dette extérieure à court terme est estimé à 4,858 milliards de dollars en 2023. Le service de la dette est ainsi estimé à 1,527 milliard de dollars en 2023 contre 101 millions de dollars en 2010. Par créancier, la Banque mondiale arrive en tête (23% du stock de la dette multilatérale du Sénégal), suivie de la Banque africaine de développement (10%), de la Chine (7% de la dette bilatérale) et de la France (6%)’’.
Sur le même sujet, L’Observateur rappelle que le 26 septembre, ‘’la mèche a été allumée par le chef du Gouvernement, déclenchant l’éclat de la vérité sur une nébuleuse économique jusqu’alors cachée’’.
‘’Lors d’une conférence de presse, à Dakar, consacrée à un état des lieux des Finances publiques, le Premier ministre, Ousmane Sonko, a jeté un pavé dans la mare en accusant le régime sortant du Président Macky Sall d’avoir maquillé les chiffres pour présenter une image du Sénégal comme une économie +solide+’’, écrit le journal.
La publication note que ‘’d’après le rapport 2024 de la Banque mondiale sur la dette internationale, le Sénégal figure parmi les pays les plus endettés de la catégorie des pays à revenu intermédiaire, aux côtés de l’Ukraine et de l’ile Maurice. Avec un encours total de la dette extérieure s’élevant à 39,950 millions de dollars US, soit environ 24 888,85 milliards FCfa, le pays se trouve sous la pression d’un fardeau financier de plus en plus écrasant’’.
Vox Populi revient également sur cet épisode. Le ministre de l’Economie, Abdourahmane Sarr ‘’révélait que la dette publique a été annoncée en moyenne à 65,9% du PIB durant 2019-2023, mais en réalité, elle a été en moyenne de 76,3% du PIB en raison des déficits publics plus élevés que publiés’’. Ainsi, disait-il, ‘’en fin 2023, la dette de l’Etat central, hors secteur parapublic, est à 15 664 milliards, soit 83,7% du PIB alors qu’elle était annoncée à 13 772 milliards ou 73,6% du PIB. II s’agit donc d’un supplément de dettes contractées et non publiées de près de 1892 millards soit 10% du PIB de plus’’.
Le quotidien aborde les chantiers législatifs de la nouvelle majorité. ‘’Outre le vote de la loi de finances qui semble constituer la priorité des priorités de la nouvelle Assemblée, on note la Haute Cour de justice parmi les attentes les plus pressantes envers le nouveau régime’’, écrit le journal.
Concernant le vote de la loi de finances initiale 2025, WalfQuotidien parle de ‘’course d’obstacles’’.
‘’Le gouvernement veut faire voter le projet de loi de finances initiale 2025 dans les plus brefs délais. Mais ses plans risquent d’être contrariés par l’opposition qui a décidé de saisir la justice’’, écrit Walf.
DES EXPERTS MODÈRENT LA DÉCISION D'ALIOUNE SALL
Mamadou Thior et Ibrahima Bakhoum apportent un éclairage précieux sur le processus qui a conduit à ne reconnaître que 112 médias sur 380 comme conformes au Code de la presse
Sur les 380 médias enregistrés sur la plateforme de déclaration des médias au Sénégal, seuls 112 organes sont reconnus conformes aux dispositions du Code de la presse. L’annonce a été faite par le ministre des Communications, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, lors d’une conférence de presse avant-hier, mardi 3 décembre 2024. Entre polémiques et spéculations sur la décision du ministère. Mamadou Thior, président du Cored et Ibrahima Bakhoum, journaliste-formateur, qui siègent dans la Commission de conformité mise en place par le ministère et qui s’est basée sur les données enregistrées dans la plateforme de déclaration des médias au Sénégal, apportent des éclairages. En effet, l’article 94 du Code de la presse stipule : «L’exercice de toute activité d’édition, de distribution et de diffusion de services de communication audiovisuelle quelle que soit la technologie utilisée, est subordonné à une autorisation délivrée par le ministre chargé de la Communication, après avis conforme de l’organe de régulation, dans les conditions définies par le présent Code »
Ibrahima Bakhoum, journaliste et formateur, sur les médias autorisés à diffuser : « oui à l’assainissement, mais…»
Le journaliste et formateur Ibrahima Bakhoum s'est dit très favorable à l’assainissement de la presse tel que conçu par le ministère de la Communication, des Télécommunications et des Numériques (MCTN). Réagissant par rapport à la liste des médias reconnus, publiée par le ministre Alioune Sall, avant-hier mardi, Ibrahima Bakhoum a affirmé : «Je suis pour l’assainissement et tout ce qui y concourt». Avant d’ajouter : « Je salue cette volonté d’assainir la profession et je dis merci. Enfin, cette idée est portée dans une forme qui la rend tangible. Désormais, chacun a bien en tête que la profession sera mieux organisée».
Approuvant cette initiative, il a poursuivi : «Je ne peux pas avoir consacré toute une carrière à une profession qui, jour après jour, se désorganise.» Ainsi, saluant avec enthousiasme l’initiative, il a conclu : «cela vient à point nommé». Cependant, des interrogations subsistent sur certains termes employés par le ministre, notamment «illégal» et «non-autorisé», qui relèvent de la sémantique. Ibrahima Bakhoum a précisé : «Combien d’organes de presse, qualifiés d’illégaux, selon cette interprétation, ont pourtant bénéficié de l’aide à la presse durant plusieurs années ? Ces organes devront-ils rembourser cette aide au prétexte qu’ils n’y avaient pas droit ?» Sur la question de la conformité, il a mis en lumière une difficulté majeure : «Nombre de personnes ayant travaillé durant des années dans ces organes de presse ne sont pas des professionnels des médias. Pourtant, en répondant au questionnaire de la plateforme, on constate que leurs CV ne remplissent pas les critères requis pour obtenir la carte de presse et d’autres documents professionnels.» Enfin, il a jugé le délai de 72 heures accordé aux médias recalés pour régulariser les situations, dès réceptions de la notification des manquements à combler, comme étant particulièrement court.
Mamadou Thior, président du Cored : « comme le processus est en cours, il n’y pas lieu de s’emporter »
Le président du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored), Mamadou Thior, a précisé que l’initiative de régularisation du secteur qui a abouti à la publication de la liste des médias reconnus conformes au Code de la presse, n’est pas un projet du régime actuel. Il a été initié depuis le régime de Macky Sall, avec alors Moussa Bocar Thiam comme ministre de tutelle.
Invité de l’émission « Ndekki Li » de Sud Fm Sen Radio, hier mercredi, il a relevé que déjà, le 3 octobre 2023, lors de l’installation du Tribunal des pairs du Cored, le représentant du ministère de la Communication, le Directeur de la Communication d’alors, Ousseynou Dieng, avait annoncé que la tutelle avait terminé le processus d’enregistrement des médias au Sénégal et que bientôt il allait procéder à la publication de la liste. « Ce que la Cored avait salué parce que cela allait nous faciliter le travail...» Mais cela a tardé. «Après une relance en décembre 2023, nous avons adressé une lettre officielle au ministère pour demander à quand la publication de la liste».
Réagissant aux récriminations nées de la publication de la liste des médias reconnus par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, il a déclaré : «Nous, nous avons été associés parce que nous faisons de l’autorégulation. Et tous ceux qui militent pour l’assainissement de la corporation doivent saluer l’initiative… Chaque métier obéit à des règles et l’enregistrement en fait partie. Dès sa prise de fonction, le ministre a rencontré toutes les organisations des médias. Nous avons échangé sur les difficultés du secteur. Il a reçu le Cored pour l’imprégner de la plateforme mise en place en août. Il y a des critères à remplir et des informations à fournir. Ceux qui ont rempli ces critères ont été sélectionnés. Pour le reste, il n’y pas lieu de s’alarmer, ils n’ont qu’à attendre la réunion de la commission dans laquelle est représentée le Cored, le CNRA, le doyen Ibrahima Bakhoum qui est de loin notre aîné dans ce métier. Et personne ne peut faire faire à Ibrahima Bakhoum quelque chose qui n’est pas légal. Et moi aussi je ne peux pas cautionner cela. Mais je n’accepterai pas également des irrégularités et dérives dans le métier. Je dirige une structure chargée de l’autorégulation des médias. Pour tous les recalés, la commission leur adressera des correspondances pour les informer des manquements à corriger. Donc il n’y pas de quoi s’alarmer. C’est seulement quand après correction des manquements, ils sont recalés, qu’ils devront se faire entendre».
Pour le président de l’organe d’autorégulation des médias, «Comme le processus est en cours, il n’y pas lieu de s’emporter trop». Et de donner, à titre illustratif, un motif qui pourrait justifier le rejet de certaines déclarations. «Un exemple, la commission de la carte nationale de presse, qui est à sa 4e année d’existence, a commencé à délivrer les premières cartes de presse (dont la durée de la validité est de 3 ans, ndlr) depuis juin 2021. Pour les premiers qui en ont bénéficié, ils sont en train de renouveler. Mais, jusque-là, il y a des organes où seuls les reporters ont fait les démarches pour l’obtention de la carte, des patrons de presse et autres responsables des rédactions n’ont pas jugé nécessaire de s’en procurer. Et pourtant, actuellement, au Sénégal, quel que soit son statut (journaliste ou technicien), celui qui n’a pas de carte de presse ne peut être considéré comme professionnel des médias. Moi je n’y étais pas, peut-être que beaucoup ont été recalés sur la base de ce critère. C’était le premier filtre et l’enregistrement des médias en est le deuxième. Cela facilitera le travail pour tous». «Il y a quelque chose de nouveau, le Code de la presse. La Commission s’est basée sur le Code de presse.»
LA PREMIÈRE MICRO-USINE DE RECYCLAGE DE DÉCHETS INSTALLÉE À GANDON
L’infrastructure, inaugurée mardi 3 décembre, sera fonctionnelle le 30 janvier prochain. Il est prévu l’implantation progressive de dix micro-usines de recyclage dans les régions du pays.
La commune de Gandon abrite la première micro-usine de recyclage de déchets plastiques du Sénégal. L’infrastructure, inaugurée mardi 3 décembre, sera fonctionnelle le 30 janvier prochain. Il est prévu l’implantation progressive de dix micro-usines de recyclage dans les régions du pays.
Mise en place par l’entreprise Banco, en collaboration avec l’ambassade de France au Sénégal, cette micro-usine entre dans le cadre du programme « Sunu Plastic Odyssey ». « C’est une initiative locale innovante portée par l’association Plastic Odyssey dont le programme vise l’implantation progressive de dix micro-usines de recyclage dans plusieurs régions du pays, avec pour mission de transformer les déchets plastiques en ressources utiles », lit-on dans le communiqué de presse. Il s’agit donc dans ce projet Branco de former des jeunes dans les nouveaux métiers de recyclage des déchets plastiques, de lutter contre la pollution de l’environnement. Il est question de traiter le plastique afin de permettre sa réutilisation palliant ainsi l’utilisation excessive du bois.
« Il s’agit de créer une usine pour traiter le plastique et en faire autre chose que du déchet. Avec cette matière on peut faire énormément de choses, notamment des planches qui peuvent être utilisées à l’intérieur comme à l’extérieur des maisons, pour faire des palissades comme n’importe quelle planche en bois », a expliqué Patrick Parmentier, représentant de l’ensemble des investisseurs sénégalais et européens du projet Branco.
Financée à hauteur de 130 millions de FCfa, l’usine qui sera mis en fonction le 30 janvier 2025, a une capacité de production d’une tonne par jour avec une ambition d’aller à 300 tonnes. L’ambassadrice de France au Sénégal a assisté à l’inauguration de l’usine. Christine Fage a souligné le rôle de cette nouvelle usine dans lutte contre la pollution plastique. « L’inauguration de cette usine est une incitation à innover pour que ce défi se transforme en opportunité, à la fois pour protéger l’environnement, former les populations mais aussi pour redorer le blason des filières de recyclage du plastique. L’objectif est de faire en sorte que les jeunes maitrisent ces technologies et puissent transformer ces déchets plastiques en des produits qui seront utilisés et vendables dans la société », a affirmé Mme Fage.
Le préfet du département de Saint-Louis a, pour sa part, relevé l’importance de prendre des mesures pour limiter l’impact des déchets plastiques sur l’environnement revenant ainsi sur la loi de 2015 luttant contre les déchets plastiques. Pour Abou Sow, cette usine est une nouvelle étape dans la lutte qui allie plusieurs choses : la formation des jeunes dans les nouveaux métiers de recyclage des déchets plastiques, l’employabilité, entre autres. L’installation de cette micro-usine va générer 12 emplois directs et 60 emplois indirects.
PIKINE: DJ KINITA OU L’ART DE LA RESILIENCE
Il y a des parcours qui forcent l’admiration. Celui dont on va parler ici en est indéniablement un. Kiné Sène à l’état civil, cette jeune femme change d’identité comme une super-héroïne le soir et prend le pseudonyme de DJ Kinita.
Dans la banlieue, les jeunes sont souvent confrontés à d’énormes difficultés d’insertion après avoir quitté l’école. Ils sont nombreux à errer sans but, et tombent souvent dans la facilité ou la délinquance. Mais Kiné Sène a décidé de braver les difficultés en surmontant tous les obstacles. Cette jeune femme, qui exerce comme DJ, mixe les sons pour trouver sa voie dans un milieu où très peu de femmes réussissent à s’imposer au Sénégal.
Il y a des parcours qui forcent l’admiration. Celui dont on va parler ici en est indéniablement un. Kiné Sène à l’état civil, cette jeune femme change d’identité comme une super-héroïne le soir et prend le pseudonyme de DJ Kinita. Un sobriquet qu’elle utilise devant la table de mixage, devenue son havre de paix. Canaux, faders, égaliseur… autant d’outils et de fonctionnalités qu’elle utilise pour remodeler les sons et le monde, et faire bouger le public.
Kiné avait commencé à s’intéresser au monde des DJ, mais avait finalement mis ce rêve dans un placard, jusqu’au jour où, il y a quelques mois, un de ses amis lui a fait une révélation. « Un ami, DJ Tef, m’a un jour trouvée à la maison alors que je m’apprêtais à aller bosser et m’a dit qu’il y avait une formation en DJing au complexe Africulturban. J’ai de suite sauté sur l’occasion, car j’avais déjà commencé à m’y intéresser avant. J’ai appelé mon lieu de travail pour dire que je ne viendrais pas. Une fois à Africulturban, j’ai su que c’était ma voie et qu’il fallait que j’y mette toute mon énergie. C’est ainsi que j’ai commencé la formation en juin 2024 avec Mat Killer, DJ Nina, DJ Weuz… Actuellement, je suis avec DJ Zénix avec qui je fais en même temps de la communication événementielle. Donc là, je suis DJ, et quand on a un événement, je rejoins l’équipe de communication. »
C’est alors que l’histoire d’amour peut enfin débuter. Mixer, faire bouger les gens, créer du plaisir et des sons inédits, voilà tout l’enjeu du métier de DJ. Kinita va alors peu à peu faire ses gammes. Elle commence à fréquenter le TaBooCluBSenegal aux Almadies et y va chaque samedi, même si elle préfère les scènes de concert. Petit à petit, de soirée en soirée, la jeune fille commence à se familiariser avec le matériel, jusqu’au jour où elle est jetée dans le grand bain, à son insu. « J’ai géré ma première soirée toute seule au restaurant le Pélican, à Liberté 6. En principe, je devais être avec DJ Zouzou, mais il m’a abandonnée avant le début de la soirée et a complètement disparu. C’était la première fois que je faisais face à autant de monde, c’était intimidant, mais j’ai géré la situation. Zouzou est revenu jouer quelques minutes et est encore reparti. Depuis lors, il me laisse me débrouiller toute seule lors des soirées qu’on gère ensemble. »
Tout plaquer pour le DJing
Même si le DJing a toujours été dans un coin de sa tête, Kiné Sène n’a pas croisé les bras pour attendre que son rêve se réalise. Bien au contraire. Elle a trimé et porté plusieurs casquettes, aussi variées les unes que les autres. Née en 2003, elle a abandonné l’école en classe de CM2, malgré le refus de sa mère qui lui disait alors qu’elle devra s’occuper de toutes les tâches ménagères. Puis, elle décide finalement de s’inscrire dans une école de stylisme et de couture, qu’elle fréquente pendant un an et quelques mois, tout en allant à une agence de mannequinat à la Place du Souvenir. Cependant, les attitudes et certaines pratiques la dégoûtent. Elle les juge incompatibles avec l’éducation qu’elle a reçue et décide donc de tout plaquer.
S’ensuivent d’autres expériences, comme des cours en hôtellerie et restauration, des stages dans des restaurants avec seulement 10 000 francs CFA de salaire mensuel, voire moins, une carrière de chef cuisinier pour une crèche de sa tante à la Cité Keur Gorgui pour préparer de la nourriture pour enfants, un travail à EDK, la vente de charbon à Touba, mais aussi du babysitting chez l’ex-journaliste de la Télévision Futurs Médias, Sara Cissé. Des expériences certes enrichissantes, mais qui, semble-t-il, n’étaient pas à la hauteur. À la question de savoir pourquoi avoir tout plaqué pour le DJing, la réponse fuse comme une évidence : « Par amour ! Quand j’étais sous-chef cuisinier, avant l’arrivée des patrons, il m’arrivait de prendre deux poêles ainsi que des fourchettes et des cuillères, et j’improvisais une table de mixage. Je mettais un son et je faisais comme si je mixais. Depuis gamine, j’adore tout ce qui touche à la musique et à l’art. Même quand je faisais du stylisme, je découpais des tissus n’importe comment et je portais ça. Les gens me prenaient pour une folle (rires). »
Cette dernière phrase semble déclencher en elle une grande alacrité. Kiné Sarr rit à gorge déployée à l’évocation de ce souvenir, boit quelques gorgées de son cocktail avant de reprendre son souffle. Néanmoins, tout le monde n’a pas bien pris son choix de carrière. Des critiques ont en effet fusé, même si elle a préféré faire fi de tout cela. « J’ai décidé de ne pas écouter les commentaires négatifs : ‘Tu ne réussiras jamais dans ce domaine, tu ne seras jamais quelqu’un, ce n’est pas pour toi, pourquoi veux-tu faire ça, il n’y a pas assez d’argent…’ Les gens veulent tout tourner autour de l’argent alors que l’essentiel est ailleurs, il faut trouver un domaine où on s’épanouit réellement. L’argent a perverti beaucoup de gens. Sans amour et sans passion, on ne peut arriver à rien, et ce sont mes moteurs. »
Une ambition débordante
Désormais fixée dans son choix de carrière, DJ Kinita a des objectifs clairs. Dans un milieu dominé par les hommes, son premier but est de montrer que les femmes peuvent aussi s’imposer comme DJ et ainsi suivre le sillon creusé par DJ Zeyna, DJ Nina ou encore DJ Channel. Elle avoue que les filles ne prennent malheureusement pas le métier au sérieux, et le grand public voit mal qu’une femme soit dans ce milieu avec toutes les tentations qui l’entourent. En outre, un autre défi trotte dans la tête de Kiné : permettre aux DJ de reprendre le lead. En effet, avant, c’étaient les DJ qui payaient les rappeurs. Malheureusement, les choses ont changé avec l’évolution du milieu hip-hop.
Pour réaliser ses rêves, la jeune fille peut compter sur sa mère, avec qui elle échange beaucoup concernant son métier et le milieu dans lequel elle baigne. Elle assure que sa génitrice sait parfaitement de quoi elle est capable ou non. Ce qui lui donne la tranquillité d’esprit de pouvoir viser très loin. « Je rêve de jouer au Parc des Princes (le stade du PSG, qui abrite parfois des concerts). Ce serait génial de jouer dans des concerts à Sorano ou au Grand Théâtre, mais ces salles ne me donneront sans doute pas une notoriété à l’échelle internationale. Pour me faire un nom, il faut que je travaille dur. C’est à moi de me forger une réputation et de gagner ma place. Il faut donc que je me donne à fond », révèle la jeune femme avec une détermination dans la voix qui se lit également sur son visage. Elle ajoute que son objectif à l’échelle internationale est de s’asseoir à la même table que David Guetta ou encore Bob Sinclar, rien que ça. « Quand tu choisis ta voie, il faut avoir confiance en toi et oser. Je me dis que tout est possible si on s’en donne les moyens. Ils ont travaillé pour être à cette place, donc moi aussi je peux y arriver d’ici quelques années, ou même quelques mois. Toutefois, cela ne se fera pas par miracle, il faut se concentrer sur soi, abandonner tous les divertissements et s’entraîner tous les jours. Se donner à fond est le seul moyen de réussir. »
Une ambition et une détermination qui, semble-t-il, sont de famille, puisque Kiné est la petite sœur de Bina Sène, de Fass Mbao, qui n’est autre que la première femme à pratiquer la menuiserie au Sénégal.
Même si tout n’a pas été rose, DJ Kinita prend ses marques. Elle qui a trimé, échoué à plusieurs reprises, s’est relevée à chaque fois avec courage, faisant sienne la fameuse citation de Nelson Mandela : « La plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute. » Ainsi, cette jeune fille née en 2003, Serère avec des ascendances maliennes et guinéennes, peut arborer un sourire de satisfaction à chaque fois qu’elle fera bouger les foules au rythme de ses mixes
SOUVERAINETE ALIMENTAIRE : LE MINISTRE MABOUBA DIAGNE DEVOILE LA STRATEGIE DU GOUVERNEMENT
Mabouba Diagne a appelé hier, à Ziguinchor, à l’implication de tous les producteurs du pays afin de travailler à diminuer ou à mettre un terme aux importations qui coûtent « très chères » à l’État du Sénégal.
Convaincu que le Sénégal peut atteindre la souveraineté alimentaire dans douze mois, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne a appelé hier, à Ziguinchor, à l’implication de tous les producteurs du pays afin de travailler à diminuer ou à mettre un terme aux importations qui coûtent « très chères » à l’État du Sénégal.
Chaque année, le Sénégal importe 1.070 tonnes de denrées alimentaires, 35 milliards de FCfa en oignon, plus de 100.000 t de lait pour une valeur marchande de 65 à 70 milliards de FCfa, etc. Ces dépenses liées aux importations sont estimées à 7 500 milliards de FCfa. Ces statistiques partagées hier, à Ziguinchor, par le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage en disent long sur la facture salée que l’État injecte pour importer les produits de consommation. Mabouba Diagne qui présidait le Comité régional de développement (Crd) consacré à la révision de la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale a invité tous les acteurs (agriculteurs, pêcheurs, éleveurs…) de la région de Ziguinchor à se lancer davantage dans la production agricole aux fins de soutenir les efforts du Gouvernement qui veut inverser la tendance.
Aussi, a-t-il recommandé de miser sur les coopératives communautaires et les exploitations agricoles familiales. Selon M. Diagne, l’État ne peut pas continuer à importer des denrées alimentaires pour nourrir ses citoyens. « L’année dernière, l’État du Sénégal a décidé d’injecter 120 milliards de FCfa dans le secteur de l’agriculture. Ces efforts commencent à porter leurs fruits. Mais, nous ne devons pas baisser les bras. Car, nous allons travailler à diminuer ou à mettre fin aux importations. Et nos producteurs peuvent produire suffisamment d’oignon et bien d’autres produits pour tous. On ne doit pas continuer à importer », a soutenu Mabouba Diagne sous les applaudissements des producteurs agricoles de la capitale régionale du Sud.
Pour garantir au Sénégal une « souveraineté et une sécurité alimentaires » dans les douze prochains mois, le ministre a invité les acteurs du secteur primaire à participer « activement » à la co-construction du pays. « Le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko accordent une grande importance aux domaines agro-pastoraux. Ils nous ont donné des instructions fermes. Nous devons donner le meilleur de nous-mêmes pour ne pas décevoir les Sénégalais. J’ai l’intime conviction que les agriculteurs de ce pays peuvent aider le Gouvernement à atteindre cet objectif majeur », a-t-il déclaré, rappelant que l’État sera toujours à l’écoute de tous. De son côté, le président du Cadre de concertation et de coopération des ruraux (Cncr), Nazirou Sall a affirmé qu’avec la révision et l’actualisation de la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale, le Sénégal peut arriver à produire suffisamment pour nourrir sa population. D’après M. Sall, le Sénégal ne peut pas continuer à se nourrir d’un riz transporté par un bateau qui peut tomber en panne à tout moment.