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13 septembre 2025
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, MODY NIANG
CE PRÉSIDENT-POLITICIEN NOUS EN FERA VOIR DE TOUTES LES COULEURS
Cette tare de notre société, la détestable transhumance, vit ses plus beaux jours aujourd’hui, publiquement bénie le président-politicien, qui l’entretient sans état d’âme à force de pièces sonnantes et trébuchantes
« Alal bumu la jaral sa ngor, yabbi diko lekkaat, as gor duko def, dañoo wara maandoo ». J’ai utilisé ces mots de la très regrettée Ndèye Marie Ndiaye Gawlo au beau milieu de la première page de mon livre ‘’Le clan des Wade : accaparement, mépris, vanité’’, L’Harmattan, Paris, juin 2009. En note de bas de page, je précisais : « Ces mots de l’artiste compositeur s’appliquent parfaitement à nos hommes et femmes politiques qui troquent sans vergogne nos valeurs cardinales contre les prébendes futiles et périssables qu’ils tirent de l’odieuse gouvernance libérale. En d’autres termes, pour gagner une place dans l’entourage du prince, ils n’ont aucune honte à ravaler ce qu’ils dégueulaient hier. De contempteurs invétérés de l’ancien opposant, ils se transforment du jour au lendemain en de vulgaires encenseurs dès que ce dernier est élu le 19 mars 2000. »
Cette tare de notre société, la détestable transhumance, vit ses plus beaux jours aujourd’hui, publiquement bénie le président-politicien, qui l’entretient sans état d’âme à force de pièces sonnantes et trébuchantes et de sinécures. Les alliances autour de sa candidature dont nous avons été témoins ces derniers jours nous en ont administré encore plus la preuve. Ces alliances devraient avoir pour socle l’attachement à des principes, la proximité des visions et des programmes, etc. Ce qu’on constate, c’est tout à fait le contraire : des candidats qui affichaient leur ambition pour un meilleur Sénégal, avec des promesses fermes d’imprimer au pays les changements et les ruptures profondes que nous attendons depuis 59 ans ; des candidats qui, pendant cinq, six, sept ans ont pilonné le président sortant et sa gouvernance qu’ils ont traitée de tous les noms d’oiseaux ; ces mêmes candidats, contre toute attente, et à moins de deux mois du scrutin du 24 février 2019, plient bagages et se livrent mains et pieds liés au président-politicien et s’engagent à lui assurer un second mandant. Le président-politicien ajoute à notre indignation en se félicitant de ces ralliements d’opposants qu’il qualifie de républicains, non sans ironiser sur l’attitude ‘’grotesque et ridicule’’ des autres. Les Ousmane Ngom, Moussa Sy, Me Aïssatou Tall Sall, Me El Hadj Diouf, Abdoulaye Baldé et de nombreux autres sont donc des opposants républicains puisqu’ils ont accepté son jeu politicien. Je rappellerai seulement quelques propos du ‘’républicain’’ Ousmane Ngom qui le clouaient au pilori lors d’un meeting de son camp : « (…) Aujourd’hui, d’enrichissement illicite ou de blanchiment d’argent, Macky Sall et son Gouvernement sont au premier rang. Ce n’est même pas de la délinquance financière, c’est du grand banditisme financier, parce que son Premier Ministre a dépassé toutes les limites. Il a avoué devant tout le Sénégal d’avoir blanchi de l’argent mais au moment où il le faisait, la loi sur l’enrichissement illicite n’existait pas encore. » Me Ngom poursuivit son réquisitoire sévère en ces termes : « Mais la loi sur le vol existait déjà, la loi sur le recel et la complicité de vol existait déjà. » Et il en tira cette conclusion : « Kon nak,moom (Macky) ndeyi sacc la. Avant de parler de qui que ce soit, il faut d’abord s’adresser à Macky Sall et à son Premier Ministre qui sont les plus grands blanchisseurs que le Sénégal n’ait jamais connus. » Me Ngom a tenu d’autres propos allègres contre le président-politicien et, avant lui, contre le vieux président politicien avant de se dédire sans état d’âme pour chanter leurs louanges.
Que dire de l’ancien candidat Abdoulaye Baldé ? Le quotidien ‘’L’Observateur’’ nous a facilité la tâche pour suivre la trajectoire tortueuse de candidat. Ainsi, ‘’L’OBS’ n°2723 rappelle sa déclaration-ci : « Nous sommes dans l’opposition et s’il y a des gens qui sont à côté du peuple, nous y serons avec eux. Nous sommes un parti centriste et modéré et à chaque fois qu’on aura constaté que les intérêts du peuple sont menacés, que le gouvernement en place n’applique pas le programme pour lequel il a été élu, nous nous mettrons du côté de ceux qui le combattent (…). Notre mission, c’est de rappeler au gouvernement les promesses qu’il a faites au peuple. »
Un an plus tard, le ton monte, du moins en apparence et il déclare dans les colonnes de ‘’L’OBS’ n° 2838 du 06 mars 2013 : « Je pense que pour le moment ils n’ont rien fait. Ils n’ont pas de programme, pas de visibilité, pas de réalisation, aucune perspective et les coupures d’électricité sont toujours là. Les étudiants sont toujours dans la rue, en train de faire des grèves. C’est le même constat avec les enseignants et les professeurs. Ils nous ont promis une couverture médicale universelle, mais on attend toujours. Mais aussi des bourses sociales qui vont peut-être concerner une cinquantaine ou mille familles, alors que les Sénégalais font plus de treize millions. » Et, ironisant, il conclut : « Je pense que le gouvernement fait de l’enfantillage. »
Il ne s’arrête pas en si bon chemin et se montre plus radical. Dans le même quotidien (n° 3299 du 19/09/2014), il lance : « J’ai accompli ma mission à la tête de cette association (l’Amicale des Maires du Sénégal) que j’ai décidé de quitter. Je ne veux plus d’un second mandat, car ma seule ambition aujourd’hui est de bouter hors du pays le président Macky Sall en 2017. » Il était donc si pressé de débarrasser le Sénégal de Macky Sall. Il n’avait même pas la patience d’attendre le 24 février 2019. Et il saisissait toutes les opportunités pour charger son adversaire (du moment). Aussi, ironisa-t-il après sa tournée économique au Sud du pays. En réalité, pour lui, « Macky Sall était venu à Ziguinchor pour baptiser les enfants d’autrui, faire une campagne électorale déguisée, mais aussi et surtout pour faire du saupoudrage aux populations de la Casamance. » Il s’est fait aussi le devoir de lui rappeler que « toutes les infrastructures (qu’il) a inaugurées à Ziguinchor sont des réalisations d’Abdoulaye Wade » (‘’L’OBS’’ n° 3426 du 23 février 2015).
Rappelons, pour en terminer avec lui, qu’en septembre 2018, il a réitéré avec force sa candidature à l’élection présidentielle du 24 février 2019, non sans constater avec regret que « les valeurs démocratiques du Sénégal sont aujourd’hui bafouées », pour justifier encore plus son engagement à « bouter Macky Sall hors du pouvoir ». Il était alors l’invité de ‘’opinion.fr’’. Vous avez bien lu, mes chers compatriotes. Voilà que, à moins de deux mois de l’élection présidentielle, celui qui s’engageait à bouter le candidat sortant hors du pouvoir va se livrer pieds et mains liés à lui pour contribuer à sa réélection. Rappelons quand même que, dans le cadre de la ‘’Traque des Biens mal acquis’’, la Commission d’Instruction de la Haute Cour de Justice aurait déjà bouclé l’enquête le concernant. Il ne restait, semble-t-il, que le chemin de la Haute Cour. Il se serait enrichi de façon illicite, lui et son épouse, jusqu’à hauteur de cinq milliards. Avait-il peur d’aller en prison ? En tous les cas, le risque est désormais nul pour lui, puisqu’il a rejoint le camp de celui fait et défait les destins politiques, en fonction de ses propres intérêts.
Peut-on l’appeler, celui-là (M. Baldé), un opposant républicain ? Il ne l’est pas plus que celui qui l’a reçu, à un moment où il devait être conduit en justice. Une telle félonie est impensable dans les grandes démocraties. Le président-politicien n’est malheureusement pas dans la peau d’un républicain. Rien, dans sa gouvernance n’est républicain. Tout, au contraire, y est politicien et souvent carrément contraire à la morale et à l’éthique. La République ne compte pas pour une seule once pour lui, dans son objectif de se faire réélire coûte que coûte. Il a eu le même comportement coupable avec de nombreux autres transhumants comme Moussa Sy, Modou Diagne Fada, El Hadj Diouf, etc. sur WhatsAPP, des vidéos mettent en évidence leurs pitoyables retournements de vestes dont leurs proches ne doivent pas être très fiers. Nous rappelons, enfin, qu’il a à ses côtés comme Ministre délégué, Souleymane Jules Diop qui, maintenant, dit qu’il est son frère. A-t-il déjà oublié ses chroniques ? Dans celle du 8 décembre 2011 en particulier, il a été particulièrement féroce avec celui qui est devenu son frère et président aujourd’hui. Après avoir insinué son implication dans l’attribution par les Wade d’une licence aux trafiquants de drogue qui s’étaient installés à Ndagane Samba – feu Djibo Ka étant alors Ministre de l’Economie maritime –, il l’interpelle ainsi : « A Macky Sall, nous demandons la vérité sur cette affaire. Nous ne pouvons déroger à cette règle sans être injustes. Il louait un modeste appartement à Derklé. Il possède maintenant une radio qui vaut 200 millions de francs, un appartement plus coûteux à Huston, une maison qui vaut un milliard de francs dans laquelle il vient de déménager avec un parc automobile que personne ne possède dans ce pays. Qu’il nous dise comment il s’est bâti cette fortune colossale en six ans ! Nous osons aussi lui demander, lui qui a fait nommer sa sœur à l’ambassade du Sénégal à Paris, son frère à l’ambassade du Sénégal en Chine, son beau-frère au Consulat à New-York, s’il ne souffre pas des mêmes maux dont il accable l’actuel régime. »
Voilà le Sénégal ! Voilà ce qu’en a fait le président-politicien ! Reniant lui-même pratiquement tous ses engagements, usant sans état d’âme de son décret et de ses fonds spéciaux, il a bousculé toutes nos valeurs cardinales comme le sens de l’honneur et de la dignité, le respect de la parole donnée, l’attachement à des principes, etc., et leur a substitué la course effrénée vers l’argent et les ‘’honneurs’’. Par ses sinécures, il a rendu carrément méconnaissables des hommes et des femmes qui ne supportent plus que d’autres compatriotes regardent ailleurs, soutiennent d’autres candidats que le leur. Pour mériter encore plus de sinécures, ils rivalisent d’ardeur à le défendre, parfois de façon très maladroite, avec des arguments éculés qu’ils ne maîtrisent même pas. Je peux comprendre que, pris dans les ‘’délices’’ du pouvoir, ils soient toujours portés à le défendre. Ce que je comprends moins, c’est qu’ils ne s’y préparent généralement pas. En particulier, je suis gêné et déçu quand l’un d’entre eux prétend qu’aucun candidat ne doit avoir pour objectif de changer le système alors qu’il compte dans sa coalition des hommes et des femmes qui ont assumé des responsabilités dans le même système. De même, quand il ignore que le montant annuel (officiel) des fonds spéciaux du président-politicien est de huit milliards, il devrait s’abstenir de prendre part à un débat où il n’est manifestement pas à l’aise et, le sachant, tente de cacher ses limites dans la diversion.
MACKY SALL: "ON NE GOUVERNE PAS UN PAYS PAR LE MENSONGE ET LA CALOMNIE"
Le candidat de la coalition Benno, qui tenait son second meeting de campagne, s'est fait plus offensif dans son discours en assénant ses vérités sous les acclamations de ses inconditionnels
«On ne gouverne pas un pays par les réseaux sociaux, le mensonge, la calomnie et les diatribes», a déclaré le Président Macky Sall à l’endroit de son opposition ce lundi à Kébémer. Le candidat de la coalition Benno, qui tenait son second meeting de campagne, s'est fait plus offensif dans son discours. Il a asséné ses vérités sous les acclamations de ses inconditionnels. Le Président Sall, très en verve, a tenu son assistance en haleine en rappelant un chapelet de réalisations, éléments constituants de son bilan. Dans la seule superficie départementale de Kébémer, le porte étendard de Benno Bokk Yakaar (Bby) a listé les kilomètres de pistes rurales ayant fini de désenclaver définitivement Kébémer, le Bloc scientifique, l’extension du réseau électrique des communes de Ndande, Guéoul, Kébémer… Mieux, le Président Maky Sall annonce, dans le cadre de Promoville, une enveloppe de 280 milliard FCFA entièrement consacrée aux chefs-lieux de département du pays pour leur rénovation avec des infrastructures modernes.
Hommage à Abdoulaye Wade
Macky Sall a par ailleurs réitéré sa décision d’injecter 400 millions FCFA à Darou Mousty où il compte ériger une résidence Borom Darou dans le cadre du programme de modernisation des cités religieuses. Sans oublier son engagement à faire la voierie. Autant d’arguments et de faits qui fondent le Président Sall à affirmer que «voter Benno Bokk Yakaar est un choix patriotique. Le seul choix qui honore le Sénégal». Il a souligné au passage que le département de Kébémer doit jouer un rôle prépondérant dans le développement socio-économique du Sénégal. D’autant que la contrée regorge de réelles potentialités dans les secteurs horticole et agro-pastoral. Dans ce sens, la mise en place d’un centre national d’horticulture est prévue très prochainement.
A l'entame de son discours, le Président Macky Sall, après avoir magnifié l’union des cœurs au sein du Benno départemental, a rendu un hommage appuyé à son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade mais aussi à toutes les figures politiques qui ont marqué l’histoire du terroir. A ce titre, Macky Sall que les militants perçoivent comme le candidat de la stabilité, a rappelé que «Kébémer est la terre de Macodou Kangué Sall, d’Ameth Diop, du grand parlementaire Aly Kébé, du célébre transporteur Karim Fall, mais aussi et surtout fief de Me Abdoulaye Wade», a déclaré le candidat de Benno
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, BACARY DOMINGO MANÉ
LE MONOLOGUE QUI DIT L’ESSENTIEL
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous avons vu un homme crispé, avare en chaleur humaine - Absence de gestuelle - Le candidat Madické Niang doit rassurer en se montrant bienveillant, décontracté, pour faire corps avec son slogan : Le choix qui rassure
Bacary Domingo Mané de SenePlus |
Publication 04/02/2019
Les cinq candidats à la présidentielle du 24 février 2019, Ousmane Sonko, Idrissa Seck, El Issa Sall, Madické Niang et Macky Sall, se sont adressés aux Sénégalais, à travers leur temps d’antenne de sept minutes. Chacun y est allé de son style pour séduire les électeurs. A travers l’alternance codique (usage français et wolof), ils ont su parler à leurs publics.
– Madické, le dandy
Tiré à quatre épingles, le ton solennel, le miraculé du naufrage libéral, s’est livré à une entreprise de déconstruction de la gestion du président sortant. L’instrumentalisation de la justice, la mal gouvernance, la précarité des femmes, la tragédie des jeunes sans emplois et qui ont transformé le désert du Sahara en cimetière. Sans compter les 500 milles pauvres créés, en sept ans, par le tenant du fauteuil… Tout y passe.
L’alternative qu’il propose comme projet de société est le « Jam ak Khéweul ».
Non verbal : un homme crispé
Nous avons vu un homme crispé, avare en chaleur humaine. Absence de gestuelle. Les mains sous la table, il est loin d’être transparent. Les yeux rivés sur le téléprompteur, le candidat n’est pas dans l’échange. Il lit un texte et le récepteur ne semble pas être pris en compte. Même s’il faut saluer le ciblage dans son discours en parlant expressément des jeunes et des femmes. Le candidat doit rassurer en se montrant bienveillant, décontracté, pour faire corps avec son slogan : Le choix qui rassure.
– Macky Sall, la carapace du « sage »
Le candidat de Benno Bokk Yakaar s’est présenté en tenue traditionnelle, assortie d’un bonnet de la même couleur. Le candidat a adressé ses premiers mots aux guides religieux et a beaucoup insisté sur la paix qui n’est pas, dit-il, un luxe mais une condition pour une vie meilleure. Son éthos fait référence à l’expérience, la maturité et à la lucidité. Un ciblage clair sur les grands électeurs que constituent les guides religieux et les jeunes.
Non verbal : un homme détendu
Nous avons constaté une certaine assurance face au téléprompteur (habitué à cet exercice), une gestuelle plus détendue. Il s’est mis dans la peau du « gagneur » qui appelle au calme, à la sérénité. Mais le fait d’insister sur l’appel à la paix (il l’a fait aussi dans sa version wolof) peut signifier deux choses : soit, il jette la pierre dans le jardin de ses adversaires, pour les diaboliser, tout en se dédouanant d’éventuelles troubles ; soit, cet appel cache une peur (fonctionne comme une fausse sérénité) de perdre le contrôle de la situation.
– El Hadj Issa Sall : l’ethos en bandoulière
En tenue traditionnelle de couleur blanche - comme pour coller à la pureté du PUR, son parti - El Issa Sall a choisi de s’adresser aux Sénégalais par un discours écrit sur du papier. Il s’est efforcé d’être dans l’échange avec les électeurs, en levant la tête et en fixant la camera qui représente le récepteur du discours. Le candidat a parlé de son parcours d’universitaire qui est allé « prendre » le savoir chez les américains. L’informaticien qui a fait incursion dans le champ politique, dit répondre aujourd’hui à l’appel de la patrie. Et sa candidature, fait-il remarquer, est le constat d’échec du système politique. El Issa Sall n’a pas manqué de parler de la restauration des valeurs, avant de s’engager dans la voie de la suppression des fonds spéciaux.
Non verbal : dans la peau du professeur
Le professeur a submergé le candidat qui se croyait, à un moment donné, dans une classe. Au-delà du lexique qui le rappelle : rectangle, axe, El Issa Sall a, dans la version wolof de son discours, apostrophé les électeurs, comme s’il s’adressait à ses étudiants, quant à leurs responsabilités dans la trajectoire que prendra le pays au lendemain du 24 février. Le ton est forcément « dirigiste » et la communication est verticale.
– Idy : L’Ecoute active
Le candidat de la coalition Idy 2019, s’est mis dans la peau de celui qui a parcouru le Sénégal, en tendant une oreille attentive aux préoccupations des populations. Elles ont exprimé, selon lui, le besoin profond de bonne gouvernance. L’écoute lui a aussi permis de mesurer la détresse des femmes et des jeunes. Il a promis, une fois élu, de restaurer la justice que le président sortant, dit-il, instrumentalise à des fins politiques. Tout en œuvrant pour une administration juste et équitable.
Non verbal : les mains inductrices
Idy, qui a enfilé son grand boubou, a été très avare en gestuelle. Dans sa position assise, il n’a pas échappé au piège du téléprompteur qui requiert beaucoup d’attention pour ne pas perdre la trame du discours. Il a utilisé le geste des inducteurs (l’une des mains est scotchée sur la table et se sert de l’autre). Nous avons constaté l’excès de contrôle de soi (matérialisé par la quasi absence de la gestuelle) qui fait que le corps est soumis à une certaine raideur. Il gagnerait à être plus décontracté.
- Sonko : Le rassembleur
Le candidat de la coalition Sonko Président a prôné le rassemblement et l’unité de toutes les filles et tous les fils du Sénégal pour reconstruire un pays mis à genoux, dit-il, par les sept ans de gouvernance de Macky Sall. Il a appelé à une campagne de débat d’idées et non d’invectives. Sonko a ciblé dans son discours les jeunes, les femmes et les personnes du troisième âge. En promettant de revenir très amplement sur son projet de société au cours des vingt jours de campagne. A la fin du discours prononcé essentiellement en wolof, il dira dans la version française de son speech « qu’ils n’attendent pas le changement, mais : « nous sommes le changement ».
Non verbal : le leader de charme
Dans son costume cravate, Sonko présente bien. Sa posture debout, a facilité l’épanouissement d’un corps décontracté. La variation des gestes (doigts en faisceau, le cadre, le pince) est le secret de son charisme.
« Sénégal, sur les routes de la campagne ! » Le premier tour de l’élection présidentielle se tiendra le 24 février et cinq candidats vont s’affronter dans les urnes : Macky Sall, Madické Niang, Idrissa Seck, Issa Sall et Ousmane Sonko. Notre correspondant Guillaume Thibault et le photographe indépendant Sylvain Cherkaoui ont quitté Dakar ce dimanche pour un périple d’une semaine à travers le pays afin de raconter cette campagne électorale dans les régions. Première étape, ce lundi, à Kaolack.
Kaolack, c’est une ville carrefour. Le quartier garage Nioro, avec ses charrettes, ses bus, ses piétons et taxis sept places, c’est le passage obligé. Un immense marché, une fourmilière, le cœur économique de cette commune traversée par la nationale 1 qui permet de filer vers le Mali. Kaolack est souvent présentée comme la capitale du sel. On voit au loin, sur la lagune, ces montagnes d’or blanc.
Kaolack, capitale aussi, surtout, de l’arachide, mais qui a perdu de sa superbe, car le port a été, peu à peu, abandonné. Cheikh Tidiane Gueye est gardien dans un hôtel : « Le port a été la fierté de la ville. Il y avait même un train qui rentrer à l’intérieur avec des wagons d’arachides que l’on exportait en Europe. Et l’arachide, il n’y a rien à jeter dedans. Les coquilles, ça sert pour faire de l’électricité. Les tourteaux, ça sert pour l’alimentation du bétail et on peut faire de l’huile et du savon. C’est magique. C’est pour cela que je remercie bien le président Sall ».
Pays d’un des pères de l’indépendance
Pourquoi ce soutien au chef de l’Etat ? Parce que Macky Sall est passé à Kaolack, la semaine passée, pour inaugurer des barges. D’immenses bateaux qui vont permettre de draguer le fleuve pour, à terme, essayer de relancer l’économie. Le colon français l’avait bien compris jusqu’au point de construire un fort pour protéger la ville.
L’un des pères de l’indépendance est d’ailleurs né ici. Ali Mbaye, ouvrier, nous emmène sur sa tombe : « Le grand Waldiodio Ndiaye, c’est quelqu’un qui a donné l’indépendance au Sénégal. Il a tout fait, mais on l’a oublié. Tout ça, c’était lui. Waldiodio Ndiaye est un grand monsieur ».
Soif de justice
Waldiodio Ndiaye a prononcé en 1958 un discours très engagé devant le général de Gaulle pour exiger l’indépendance. Devenu ministre des Finances, il a été accusé avec d’autres, notamment Mamadou Dia, de chercher à déstabiliser le pays. Il est resté en prison jusqu’en 1974. C’était donc un homme épris de justice.
La justice, le travail, voilà les principes attentes de jeunes, comme Thierno Moussa, pour la présidentielle : « Si on vous parle de la justice, si vous n’avez pas le bras long, quelqu’un qui est dans l’Etat, quelqu’un qui est procureur, vous êtes foutu. La question que l’on se pose aujourd’hui c’est qui va nous aider aujourd’hui ? Qui va apporter du changement dans notre pays ».
Un message adressé aux cinq candidats à la présidence qui n’ont pas le choix et devront passer par Kaolack pour essayer de convaincre les 200 000 électeurs inscrits.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, RACINE ASSANE DEMBA
CFA ET ALLIANCES POPULISTES INTERCONTINENTALES
EXCLUSIF SENEPLUS - Instrumentaliser le vif débat sur le franc CFA pour légitimer une politique intérieure répugnante est une manœuvre bassement politicienne qui n’agrée, sur le continent noir, que les « Di Maio africains »
Le vice-premier ministre, ministre du développement économique italien, Luigi Di Maio, a déclaré le 21 janvier dernier : « S’il y a des gens qui quittent l’Afrique aujourd’hui, c’est parce quecertains pays européens, la France en tête, n’ont cessé de coloniser des dizaines de pays africains (…) il y a des dizaines de pays africains où la France imprime une monnaie, le franc des colonies, et avec cette monnaie elle finance la dette publique française ».
Et le chef de file du Mouvement 5 Etoiles de conclure : « Si la France n’avait pas les colonies africaines, parce que c’est ainsi qu’il faut les appeler, elle serait la quinzième puissance économique mondiale alors qu’elle est parmi les premières grâce à ce qu’elle est en train de faire en Afrique ».
Il y a dans ce discours, tous les ingrédients qui ont fait le succès du jeune leader et son mouvement depuis son irruption dans la scène politique italienne : les raccourcis faciles, les approximations grossières, la démagogie décomplexée et l’étalage d’une inculture et d’un manque de profondeur historique inquiétants pour un homme d’Etat de ce niveau sur des sujets sérieux et complexes.
C’est l’appétence pour le discours populiste négatif (par opposition à celui positif parlant directement au peuple d’humanisme et de lutte contre les inégalités) qui a conduit Di Maio et son allié Salvini, leader de l’extrême droite italienne, à faire passer, auprès de leurs électeurs, les migrants africains comme la source de tous les maux de leur pays.
Il y a beaucoup à dire sur la gestion des pays d’origine des candidats à l’exil et les relations de ces Etats avec la France demandent un rééquilibrage. Toutefois, il convient de rappeler à notre « corbeau aux plumes de colombe » comme dirait William Shakespeare, menant une politique xénophobe et raciste contre les nôtres dans son pays et subitement préoccupé par les intérêts des pays africains que le franc CFA c’est 14 pays sur les 54 que compte l’Afrique. Lui rappeler aussi que les migrants ne viennent pas en majorité des pays de la zone CFA (Voir : https://www.bbc.com/afrique/region-46999469).
Et si les conditions dangereuses de voyage des migrants peuvent résulter de la situation économique de beaucoup de pays africains, l’émigration n’est pas seulement liée à la pauvreté. Contrairement à une idée reçue, plus des pays se développent, plus leurs citoyens ont tendance à émigrer car c’est dans l’ordre naturel des choses d’avoir des rêves d’ailleurs, de vouloir, lorsqu’on en a les moyens, découvrir d’autres cieux.
Instrumentaliser le vif débat sur le franc CFA pour légitimer une politique intérieure répugnante est une manœuvre bassement politicienne qui n’agrée, sur le continent noir, que les « Di Maio africains », alliés démagogues et populistes identitaires.
Ceux-là sont à différencier des économistes et autres intellectuels africains qui se portent la contradiction sur le plan des idées, de la recherche et du savoir.
Aussi, sur le lien entre les réserves de change et le financement des importations, le rôle prêté à la France dans la politique monétaire, le niveau des taux d’intérêt, la gestion du compte d’exploitation, l’importance de la convertibilité etc. un intense débat intellectuel est mené. Ce débat ne saurait être simplifié.
En expliquer la complexité aux populations africaines concernées et aux décideurs actuels ou futurs qui n’en maitrisent pas forcément les subtilités est l’attitude la plus responsable.
Pour ma part, bien que n’étant pas économiste encore moins monétariste spécialiste de ces questions, je pense que l’enjeu est plus politique qu’économique. La parité fixe du franc CFA, son arrimage à l’euro facilitent les importations à des coûts favorables. Seulement, les économies africaines devraient mettre en place des stratégies permettant de transformer leurs matières premières sur place avant d’exporter le produit industriel. A ce moment, une monnaie flexible avec une parité flottante arrimée à un panier de devises permettrait d’être plus compétitif sur le marché mondial des exportations.
Cependant le préalable consistant à avoir un tissu industriel rendant possible la transformation de nos matières premières en produits d’exportation – préalable qui ne se fera que par une volonté politique de nos gouvernants et qui n’est donc pas du ressort de la BCEAO ou de la BEAC – n’est pas encore effectif.
Il est temps de politiser un peu plus la question dans le sens de pousser nos hommes d’Etat à lutter contre le caractère extraverti de nos économies dominées par les importations. Une fois ce chantier achevé, la monnaie pourra être pleinement utilisée comme outil de performance économique rendant compétitifs nos produits d’exportation. On en revient au basique mais incontournable : « produire ce que nous consommons et imposer nos produits sur le marché mondial ».
Le débat sur des options économiques découlant d’une volonté politique souverainiste ne doit pas être occulté par la question monétaire qui n’en est qu’une partie.
Et cette partie monétaire ne doit pas nous faire prendre pour des sauveurs de l’Afrique - ils se présentent ainsi – les identitaires et autres racistes qu’ils soient africains ou italiens.
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration du Front pour la Démocratie et la Résistance Nationale (FNR), reçue ce 4 février 2019, concernant l’actualité électorale.
« Ce dimanche 03 janvier 2019, la campagne électorale en vue de la Présidentielle du 24 février prochain a démarré avec les cinq candidats retenus au sortir des parrainages illégalement initiés et mis en œuvre par M. Macky Sall et son régime, en dehors de toute concertation avec l’opposition et la société civile. Ainsi, en plus d’être illégal, le parrainage de M. Sall souffre d’une tare congénitale, parce qu’illégitime.
C’est dans ce contexte de confiscation de tous les pouvoirs que le Front pour la Démocratie et la Résistance Nationale (FNR) a mené une lutte âpre contre le régime de Macky Sall qui n’a eu comme réponse que la répression et des arrestations tout azimut. Le FNR va poursuivre le combat pour la restauration de la Démocratie, pour la Liberté, notamment la liberté d’expression et de candidature, pour l’organisation d’élections libres, transparentes et sincères.
C’est pourquoi, le FNR saisit une fois encore l’occasion d’adresser ses vives félicitations aux Leaders du Collectif des 25 candidats C25 cadre qu’il a lui-même impulsé et qui a joué un rôle important pour la tenue d’une élection libre et transparente.
Le FNR tient surtout à adresser ses plus vives félicitations aux populations sénégalaises, aux jeunes et femmes en particulier (Dakar, Saint-Louis, Thies, Fatick, Diourbel…) qui ont constamment fait montre de leur attachement aux principes d’éthique et de transparence et pour le retour d’un régime démocratique et soucieux de l’intérêt national.
C’est l’occasion de saluer le retour prochain du président Abdoulaye Wade, ce combattant infatigable pour la démocratie, retour prévu le jeudi prochain, 07 février 2019. Le FRN en appelle à toutes les Forces vives, à la population sénégalaise dans son ensemble, singulièrement celle dakaroise, pour lui réserver un accueil populaire le plus chaleureux possible.
Enfin le FRN tient à rappeler à chaque citoyenne et à chaque citoyen, qu’au-delà du geste majeur de mettre son bulletin électoral dans l’urne, il importe encore davantage de sacrifier à ce geste citoyen dans les conditions démocratiques d’une élection libre, transparente et sincère. Le FNR appelle le peuple Sénégalais à poursuivre et intensifier la lutte pour le départ de Macky Sall au soir du 24 Février 2019. »
PAR MOHAMED DIA
MACKY GAGNE LE DISCOURS POLITIQUE ET SONKO, LE DISCOURS PATRIOTIQUE
Il y a des décisions qu’on ne doit point prendre à la légère, car nous sommes un pays pauvre et très endetté - Vouloir faire plaisir à l’électorat, oui, mais à quel prix ?
Qui dit élection dit campagne électorale. Qui dit campagne électorale parle de financement légal. Il est impératif qu’aucun candidat n’utilise les moyens de l’Etat, dans le cas échéant, cela représenterait un financement illégal. Après l’allocution des cinq candidats, nous allons faire une analyse superficielle de leurs programmes. Si je me permets de faire cette analyse, c’est à cause de mon expérience acquise durant les élections présidentielles qui ont mené le président Obama au pouvoir, mais aussi de ma connaissance économique de la manière dont un pays doit être géré pour le sortir de la pauvreté. Albert Einstein disait que : « la théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi. »
Madické Niang, nous a parlé de l’instrumentalisation de la justice durant le septennat du président Sall. Il est important de noter que Madické Niang était ministre d'État, Garde des Sceaux, ministre de la Justice de 2007 à 2009 sous le président Wade. Il n’y a pas eu autant de morts et d’injustice que durant les mandats du président Wade. Des mesures n’ont pas été prises pour éradiquer l’instrumentalisation de la justice. Bien au contraire, il fallait toujours plaire au président Wade si on voulait rester dans le gouvernement. Nous ne pourrons pas juger comment il sera en mesure de ne pas instrumentaliser la justice tout en sachant qu’il a été celui qui l’a facilitée au président Wade. Il nous parle ensuite de mal gouvernance. La mauvaise gouvernance a toujours été présente depuis notre indépendance. Si le président Diouf nous disait que ce qu’il voyait dans l’administration le choquait, cela montrait de la gravité. Il n’y a pas eu de rupture sous le président Wade, au contraire, cela a empiré même. Il y a eu le scandale dont on disait que des membres directs de sa famille avaient « dérobé » une large somme d’argent sans suivi. Cela nous montre que la justice au Sénégal est une justice de deux poids deux mesures.
Il parle ensuite du secteur privé qui est à terre, des 500 000 nouveaux pauvres sous Macky Sall et du non-paiement des bourses qui a causé la mort d’homme. Il ne faut pas oublier que nous ne pouvons pas dissocier le président Wade du candidat Madické Niang. Sous le régime Wade, il y a eu autant de turbulences que sous le président Sall. Les étudiants étaient en grève le 31 janvier 2001 pour non-paiement des bourses et il y a eu mort d’un étudiant par balle réelle. Les professeurs étaient en grève, les élèves-policiers aussi pour non-paiement de salaire depuis 11 mois. Pendant que l’aide financière tardait à venir, il y avait des tensions budgétaires au sein de l’Etat. Certes, Madické Niang est Madické Niang et non le président Wade, mais les dissocier serait quasi-impossible, car sa candidature selon moi, est une candidature calculée et choisie. Il a été utilisé pour un but précis autre que de devenir président. Wait and see !
El Hadj Sall, aussi connu sous El Hadj Issa Sall, nous parle d’une formation religieuse. Nous ne sommes pas un pays « religieux », donc il faut que nous fassions un choix. Si nous décidons de continuer dans cette lancée, il faut noter que la liberté de religion et le principe d'égalité jouent un rôle très important dans un État. Il veut rendre impératifs l’anglais et l’informatique depuis la maternelle. Une très belle initiative que nous devrions adopter depuis longtemps pour davantage s’ouvrir au monde. Cette initiative aidera le Sénégal à attirer plus d’entreprises étrangères avec une main d’œuvre très qualifiée. Il veut un gouvernement avec 20 ministres, le président Sall avait annoncé un gouvernement avec 25 ministres, il en est à plus de 85 ministres. Cela devrait être une possibilité, cependant, on dirait que c’est une promesse que les Sénégalais ont arrêté de croire. Il parle aussi de patriotisme fiscal, il est impossible dans un pays pauvre, de faire de telle sorte que les citoyens s’acquittent de ce droit. Il faut être réaliste dans les programmes aussi, car nous savons que pour reformer ce pays, cela demandera des années de sacrifices. Real outsider !
Idrissa Seck n’a pas accepté de parler de « sa propre bouche », il a plutôt préféré raconter ce qu’il a pu recueillir de sa longue marche qui a duré quatre ans. Il nous dit que les citoyens qu’il a rencontrés parlent tous de la bonne gouvernance comme priorité. Idrissa Seck était très bien parti pour devenir le prochain président du Sénégal. Hélas, la tache noire que le président Wade a causée dans sa carrière l’a beaucoup hanté malgré le non-lieu. En quelque sorte, celui qui l’a créé politiquement l’a tué politiquement. Il est en train de rebondir, car ayant une coalition forte autour de lui, il peut vraiment faire la surprise durant ces élections. Il est très connu pour son pragmatisme, imitant un peu les anglophones dans sa manière de faire. Le Sénégal a besoin de ce pragmatisme pour tendre vers l’émergence. Nous avons trop hérité du système « français », relativement lent. 360-degree !
Ousmane Sonko a fait son allocution en Wolof, la langue la plus parlée au Sénégal qui est un signe de patriotisme, de quelqu’un qui croit en son pays et aux valeurs de ce dernier. Il veut éradiquer le secteur informel, nous allons attendre de voir comment il va expliquer son programme pour nous prononcer là-dessus. Ce qu’il faut déjà noter, c’est que le secteur informel est juste un symptôme de la maladie. Soigner ce symptôme ne guérira pas le Sénégal de son mal. Le mal se trouve dans la pauvreté, le taux de chômage et les revenus faibles. Il faut soigner ce mal et tous les symptômes disparaîtront. Il nous parle aussi du secteur privé national qui est presque inexistant, cependant cela dérive aussi de la maladie de notre système. Un pays qui a une mauvaise fondation ne peut se permettre d’élever sur telle fondation. Il est essentiel de casser le fondement et le reconstruire ou d’arrêter d’élever pour renforcer la fondation avant de continuer l’élévation. Quand il promet de réduire l’impôt sur les sociétés, je ne suis pas sur quel électorat, est-il en train de séduire, mais ce n’est pas une bonne chose pour l’économie du Sénégal. Nous avons besoin de tout impôt que nous puissions avoir, car nous sommes un pays « fiscal ». Il faut une segmentation de l’électorat dans son discours pour conquérir le cœur des indécis. Son discours a été cohérent dans l’ensemble avec un excès de confiance qu’il faut un peu réduire pour mieux conquérir le cœur des adultes qui sont indécis. New blood !
Le président sortant est le président qui a été le plus à l’aise devant le grand écran, car la télévision nationale est son fief. Il a commencé son discours en parlant des guides religieux, car il sait que pour se faire réélire, c’est presque impératif qu’il gagne la région de Diourbel ou au moins deux départements de cette région. Certes, il avait commis l’erreur de qualifier les marabouts de simples citoyens, mais il faut admettre qu’il s’est racheté de la manière dont il les a traités. Il a compris que ces marabouts font partie du système du Sénégal depuis bien avant l’indépendance. Nous devons notre stabilité à Dieu et aux guides religieux. Je pense que durant sa longue marche avant 2012, Macky Sall a vu la pauvreté endémique qui était réelle au Sénégal, mais depuis qu’il est au palais présidentiel, il a dû oublier cette pauvreté, car il vit dans le luxe. Il parle de l’amélioration des conditions de vie, de l’injustice et des inégalités sociales. Certes, il y a eu des programmes pour aider les couches les plus démunies, mais nous devons regarder plus loin que le bout de notre nez. S’endetter pour aider en cas d’urgence est acceptable, mais d’en faire une politique de développement, c’est se préparer à un défaut de paiement. Nous pensons qu’il faut aider les couches les plus démunies, mais qu’est ce qui est en train d’être fait pour arrêter ces subventions et faire de ces citoyens des acteurs de développement ?
Comme tout bon politicien, il a promis la construction d’une université et d’un aéroport. Je me demande si nous sommes dans une République ou un Royaume. Il y a des décisions qu’on ne doit point prendre à la légère, car nous sommes un pays pauvre et très endetté. Vouloir faire plaisir à l’électorat, oui, mais à quel prix ? Les inégalités sociales sont toujours présentes et elles ne disparaîtront pas à l’horizon 2035, car le Sénégal ne s’est pas encore lancé dans une politique de développement sérieuse et concrète. La perception de l’instrumentalisation de la justice est réelle au Sénégal et le président doit changer cette perception. Si la population a cette perception, c’est par rapport aux malfaiteurs qui ont détourné les deniers publics et qui sont ensuite allés dans le camp présidentiel pour éviter d’éventuelles poursuites. Le président a utilisé cette arme pour accueillir tous ceux qui pouvaient le « fatiguer » dans sa marche vers un second mandat. Il est temps que le président donne sa parole durant cette campagne de ne plus présider le conseil de magistrature supérieur ainsi que son ministre de la Justice, même si ce dernier nous dit que le président n’y est qu’à titre symbolique. Puisque le président ne prend aucune décision comme le dit son ministre de la Justice et qu’il y a une perception de l’instrumentalisation de la justice, n’est-il pas mieux qu’il ne préside plus ? Il a aussi parlé de la seconde phase du PSE. Je l’ai déjà dit et je vais le répéter, la première phase du PSE est inachevée, donc comment peut-on entamer la seconde phase ? Les infrastructures ne sont pas en place pour accueillir le secteur privé donc le PSE est encore en retard de 5 ans et sa date de l’émergence va être poussée de 5 ans pour l’amener à 2040. Bref, le PSE n’est pas une vision économique, mais un plan qui a été mis en place pour allier politique de développement et politique politicienne. Pure politician !
Depuis l’indépendance, la manière de gérer le Sénégal n’a pas changé. Chaque président élu met en place des programmes similaires à ceux existant en changeant l’appellation ainsi qu’un ou deux critères pour se l’approprier. Il n’y a pas de politiques conjoncturelles en place pour stimuler l’économie. Nous parlons toujours d’autosuffisance alimentaire, de pauvreté, de chômage, de santé, de la cherté de la vie, en quelque sorte de l’indice de développement humain. Il est temps d’être sérieux et de développer notre nation en diversifiant notre économie, en améliorant le climat des affaires, en se dotant d’une ressource humaine qualifiée. Il faut aussi développer le Sénégal d’une manière harmonieuse en coordonnant tous les leviers économiques et surtout arrêter de subventionner les entreprises publiques en faillite. Avant d’être condamné à vie, Nelson Mandela a dit ses mots : « Au cours de ma vie, je me suis entièrement consacré à la lutte du peuple africain. J'ai lutté contre la domination blanche et j'ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie et avec des chances égales. J'espère vivre assez pour l'atteindre. Mais si cela est nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir. »
Malgré l’apaisement noté dans son discours ces derniers jours, Serigne Mansour Sy Djamil ne soutiendra pas la candidature de Macky Sall. Hier lors de la réunion du directoire de «Bes Du Gnakk», la majorité de orateurs ont plaidé pour un soutien en faveur du Pur de Issa Sall. Choix tout de même logique, quand on sait que le Pur appartient au chef religieux de la même famille que le leader de «Bes Du Gnakk», Serigne Moustapha Sy en l’occurrence. Reste à savoir si l’autre tendance qui soutenait la candidature de Macky Sall va se ranger.
Aïda Mbodj déjoue les pronostics
L’Alliance nationale pour la démocratie-«And saxal Liggéy» de Aïda Mbodji ne soutiendra aucun des cinq candidats à la présidentielle du 24 février 2019. L’ancienne ministre et mairesse de Bambey l’a fait savoir, hier lors d’un face-à-face avec la presse. Alors qu’elle avait reçu «carte blanche» des délégués régionaux de «And saxal Liggéey» pour déterminer la position de son parti, Aïda Mbodji a décidé de faire dans l’abstention. Ce, en dépit de la cour assidue dont elle a fait l’objet de la part des 5 candidats à la présidentielle. La «Lionne du Baol» a pris sur elle la décision de boycotter la présidentielle pour manifester son opposition au «parrainage» qui l’a éliminée et surtout pour dénoncer l’absence de candidature féminine. Pour elle, cette situation marque un recul démocratique au Sénégal. Elle rappelle que depuis 1983, une candidate a toujours été enregistrée lors de l’élection présidentielle. Voilà autant de motivations soulevées par Aïda Mbodji pour justifier sa décision. Selon elle, «soutenir un candidat, c’est cautionner un scrutin dont le processus pernicieux, aura finalement et tristement relégué la Femme au rôle de faire-valoir et de simple soutien».
Wade consulte de Paris
Après Oumar Sarr, Mamadou Diop Decroix, Pape Diop et Pierre Goudiaby Atepa, le député Mamadou Lamine Diallo s’est rendu ce weekend à Versailles (France) pour être reçu par le Président Abdoulaye Wade. Le pape du Sopi qui est annoncé au Sénégal jeudi prochain est en train de multiplier les rencontres et autres consultations. En attendant de fouler le sol sénégalais, Me Wade reçoit à tour de bras à Versailles en vue de dégager une position en perspective de la présidentielle du 24 février. De sources sûres, Malick Gakou (coordonnateur du C25) est aussi attendu sur place demain.
Macky Sall : «Je vais les laminer tous »
C’est un Macky Sall confiant qui s’est rendu à la Rts avant-hier samedi pour enregistrer sa déclaration pour le premier numéro du journal de la campagne. En compagnie de plusieurs hommes politiques parmi lesquels son Premier ministre, Macky Sall a tenu à serrer la main à tous ceux qui étaient sur son chemin. Il a pris quelques minutes pour distribuer des sourires tout le monde. À une source de «L’As» qui l’a approché , il a déclaré : « Je vais les laminer tous, dès le premier tour». Après la Rts, il s’est rendu au domicile de Serigne Modou Kara Mbacké et chez Famara Ibrahima Sagna, ancien président du Conseil Economique et Social dont on dit qu’il a toujours joué le médiateur entre Abdou Diouf et Abdoulaye Wade.
You plein dans la campagne
Youssou Ndour avait promis de sortir ses griffes et sa hargne de «gaïndé» durant la campagne présidentielle. Hier à Mbacké lors du meeting de Macky Sall, le roi du mbalakh a enflammé le public avec la chanson «Sénégal rek», n'hésitant pas à descendre du podium et à courir dans l'enceinte où se tenait le meeting. Déchainé, le lead vocal du Super Etoile a enchainé avec la chanson «Alboury» reprise en hommage à Macky Sall. Dévoué à la réélection du candidat de Bby, You soutient que ce dernier n'est pas du genre à hypothéquer un combat. Et que la mouvance présidentielle va jouer le match pendant 90 minutes sans faute, ni pénalty, a-t-il caricaturé. A l’en croire, «Macky Sall est l'homme des routes et autoroutes, l'homme des ponts, aéroports et avions». You a vraiment plongé dans la campagne.
Le lapsus de Hadj Mansour Mbaye
Macky Sall doit être fier de Youssou Ndour. Mais ce n'est pas sûr qu'il le sera autant avec le président des communicateurs traditionnels, El Hadj Mansour Mbaye. Sous le poids de l’âge, Haj Mansour Mbaye a pris la parole pour rendre compte de la nécessité de réélire Macky Sall non sans dresser un portrait parfait de Macky Sall en le considérant comme l'homme de la situation. Seulement à la fin de son speech, il a déclaré : «Nous prions que Macky Sall passe au deuxième tour». Un lapsus qu'il a essayé de corriger. Mais c’était peine perdue, puisque le coup était déjà parti.
Macky bat campagne jusque tard dans la nuit
Sous une forte escorte, bien entouré par les membres de sa garde rapprochée et de loin par les marrons du feu, Macky Sall a battu campagne jusque tard dans la nuit. Avec une vingtaine de pick-up et autres véhicules 4x4, le Président sortant et candidat de la coalition Bby a sillonné différentes localités entre Touba Thilmakha et Tivaouane en passant par Merina Dakhar, Ngaye entre autres. Il a fait une dizaine d'escales entre Touba et Tivaouane. A chaque escale, il a pris la parole. C’est vers minuit qu’il est arrivé dans la cité de Maodo où il a passé la nuit. Juste préciser que si certains villages ont manifesté leur joie par des pancartes, d'autres citoyens ont sorti des lampes torches pour afficher leur amertume, scandant au passage du cortège: «on veut de la lumière. Nous voulons de l'électricité».
Pénurie d’eau à Dakar
Les leaders de la coalition Idy2019 ont entamé leur campagne en faisant un détour à la station Sde de la Vdn pour exprimer leur compassion aux populations des quartiers environnants, venues chercher de l'eau. En partance pour Thiès, Idy, Hadjibou Soumaré, capitaine Dieye, Gakou, Pape Diop, Sheikh Alassane Sene, Amsatou Sow Sidibé, Thierno Bocoum, ont trouvé sur place deux dragons de police en train d'être chargé d'eau non pas pour jeter de l'eau chaude à des manifestants, mais plutôt pour approvisionner en eau les populations à cause des coupures d'eau. "Un gouvernement qui ne peut pas assurer l'approvisionnement en eau de son peuple, s'il vous fait des promesses, il ne faut pas le croire », s'est indigné Idrissa seck à Thiès.
L’acte héroïque de Dr Hachem Diab El Hadi
Les passagers du vol AF7 719 d’Air France qui a décollé de l’AIBD, le 28 janvier dernier, à destination de Paris, ont eu la trouille de leur vie, lorsque l’appareil a été dérouté sur les Iles Canaris. En fait, l’avion a atterri en urgence à Las Palmas à cause d’un incident majeur survenu sur le vol. Il se trouve, d’après nos informations, qu’un passager de nationalité française a fait un malaise cardiaque ; ce qui nécessitait
d’urgence des soins. Comme Dieu fait bien les choses, le célèbre Dr Hachem Diab El Hadi de la Clinique du Cap (Dakar) qui était dans l’avion a fait tout son possible pour réanimer le patient. Ce dernier qui souffrait d’un arrêt cardiaque a bénéficié des soins prodigués par le Dr Hachem Diab El Hadi aidé en cela par le personnel naviguant. C’est grâce à lui que le patient a pu être débarqué vivant en terre espagnole par le SAMU local.
Sonko dans l'apprentissage
Au premier jour de la campagne électorale, la coalition «Sonko Président» a réservé sa première sortie à la capitale. Seulement pour une première expérience, l'apprentissage est difficile pour les responsables de la coalition. En effet, entre un chargé de communication dépassé par l'organisation de la presse et certains gros bras qui font dans l’excès de zèle pour gérer la caravane, la couverture de cette première journée a été particulièrement fastidieuse. Sans oublier le temps perdu pour le départ de la caravane. Alors que dans le programme de la coalition «Sonko Président», le départ était prévu à 10 heures, c’est à 13 heures finalement que le cortège s’est ébranlé pour rallier Ngor, Ouakam, Fann, Université Cheikh Anta Diop, Bourguiba … avant de boucler par un meeting au boulevard du Général De Gaulle du Centenaire.
Amadou Ba fait son entrée en matière
Le ministre des Finances, par ailleurs plénipotentiaire de la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) à Dakar, a démarré, hier sa campagne par une assemblée générale dans son fief aux Parcelles Assainies. Puis en compagnie de Abdoulaye Diouf Sarr et de Marème Badiane, il est allé faire un ziarr au khalife général des Layennes, aux deux Grands Serigne de Dakar (Pape Ibrahima Diagne et Abdoulaye Makhtar Diop) avant de prendre part à la rencontre du Comité électoral de la Médina pour donner un coup de pouce à Cheikh Ba et Seydou Guèye.
Guédiawaye, chacun fait cavalier seul
La mairesse de Golf Sud, Aïda Sow Diawara, a démarré la campagne électorale en faisant du porte à porte dans l’optique de convaincre les indécis et les primo votants à choisir le candidat de Benno Bokk Yakaar. Racine Talla a, quant à lui, organisé un forum. « A Guédiawaye, chacun travaille à sa manière pour élire Macky Sall au premier tour, que ce soit Lat Diop, Aliou Sall ou moi, que chacun aille de son côté, mais l’essentiel est de bien travailler pour mettre Macky Sall à la magistrature suprême», a soutenu Aida Sow Diawara.
Aïda Sidibé rend l’âme au siège de l’Apr
Militante de l'Alliance pour la République (Apr) et demeurant au quartier Ndiolofène de Saint-Louis, Aïda Sidibé a rendu l'âme hier, suite à un malaise au niveau du siège de la mouvance présidentielle. La victime, la cinquantaine, est décédée au moment de son évacuation vers l'hôpital régional de Saint-Louis. Le corps est présentement à la morgue de l'hôpital régional de Saint-Louis. A cause de cette épreuve, certaines activités de Bby ont été décalées.
Aminata Mbengue Ndiaye-Moustapha Diop
Les démons de la division ont refait surface dans la capitale du Ndiambour où Aminata Mbengue Ndiaye a mis sur pied un autre comité électoral ayant comme vice-président Mamadou Mamour Diallo. Les animateurs de cette tendance dénoncent le comportement du mandataire Moustapha Diop. Selon eux, le principe de mettre sur pied une structure qui rassemble toutes les sensibilités retenues au départ n’a pas été respecté . «On a constaté qu’une liste parallèle a été installée, laissant en rade des responsables de Sakal, Coki, et Thiamène », ont-ils martelé.
Guerre des comités électoraux à Tivaouane
Le malaise est profond au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar du département de Tivaouane qui est marquée par l’installation de comités électoraux parallèles dans plusieurs communes. Une situation qui met mal à l’aise certains responsables à l’instar de Abdoulaye Ndiaye Ngalgou, président du mouvement «AND DEFAR». Ce dernier a tenté de jouer les bons offices, mais il a échoué. Par conséquent, à moins de 24 heures de l’arrivée du Président sortant, Macky Sall, la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) est minée par des comités électoraux parallèles. D’où un profond malaise sur toute l’étendue du département. C’est pourquoi, il est fort probable que le Président Macky Sall prenne en charge personnellement cette question, lors de son passage à Tivaouane où il doit passer la nuit du dimanche au lundi.
Matar Ba s’offre une marche aux cotés de Eumeu Sène
Le ministre des Sports s’est offert une marche à travers la banlieue. Matar Bâ avait à ses cotés son collègue Pape Gorgui Ndong, le maire de Pikine Abdoulaye Timbo, Boy Niang 2 et le roi des arènes, Eumeu Sène trois Pikinois de souche. La procession du ministre des Sports n’a cessé de grossir jusqu’à l’Arène Nationale où il devait présider des séances de lutte dont il était le parrain.
LE CINQ MAJEUR
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LE PREMIER PANIER DES CANDIDATS
EXCLUSIF SENEPLUS - Macky et le logiciel du PSE - Madické veut se démarquer - Sonko et la ligne du patriotisme - Issa Sall politicien malgré lui - Notre éditorialiste Mamadou Mao Wane décortique l'adresse des candidats à la télévision nationale
Madeleine Diallo et Youssouf Ba |
Publication 04/02/2019
Juste après le passage des candidats à la présidentielle à la télévision nationale pour leur déclaration, notre éditorialiste Mamadou Mao Wane, a fait face à la caméra de www.seneplus.com pour décortiquer leurs messages. Dans ce premier numéro de "Cinq Majeur", il énonce les points marqués par chacun des cinq candidats dans les lignes à suivre.
Macky Sall et la perspective du logiciel Sénégal émergent : Il est resté sur une allocution du pouvoir en respectant la ligne traditionnelle de défense du bilan de président sortant et de perspectives à partir des éléments dynamiques de ses réalisations.
Madické Niang n’est pas de connivence avec Macky : Dès sa prise de parole, Madické a voulu d'emblée se démarquer de ce qui lui colle actuellement à la peau. C’est-à-dire, sa connivence supposée avec Macky Sall, qu'il s'est évertué à attaquer frontalement.
Ousmane Sonko garde la ligne droite du patriotisme : Son adresse est resté en droite ligne avec le dynamisme qu’il a enclenché. C’est une prise de parole avec beaucoup d’assurance en allant chercher l’électeur. Il a aussi motivé les citoyens en convoquant leur patriotisme. D’ailleurs, c’est le seul candidat dont les ¾ de son discours a été prononcé en Wolof.
El Hadji Issa Sall n’est pas un enfant de la politique : Il a tenu à préciser qu’il n’est pas arrivé en politique par infraction. Cependant, il tient à fait savoir qu’il n’est pas issu du système. Et c’est suite aux différents échecs des ‘’enfants de la politique’’ qu’il a répondu à l’appel du peuple.
Idrissa Seck et la justification de la bonne gouvernance : Hormis le président sortant, Idrissa Seck est le seul à avoir battu campagne pour une présidentielle. Pour sa première déclaration, son approche a été très intéressante en essayant de justifier son programme de rupture avec une séparation réelle des pouvoirs.
Voir la vidéo.
Retrouvez tous les jours durant la campagne électorale sur SenePlus, notre rubrique "Cinq Majeurs", consacrée au décryptage de l'adresse des candidats à la télévision nationale.
MACKY ET LES GRANDS TRAVAUX
Pour obtenir un second mandat, le président sortant a décidé d'axer ses thèmes de campagne sur les grandes réalisations de son gouvernement
Ces dernières semaines, de nombreuses annonces de lancement et d’inauguration de travaux ont été faites à grands renforts médiatiques - que ce soit à Dakar ou dans d’autres villes du Sénégal. À chaque coin de rue, on trouve des affiches géantes du président, avec en arrière-plan ses réalisations.
De tous les chefs d’Etat qu’a connus le pays, Macky Sall est certainement celui qui a battu le record du nombre de grands ouvrages publics. C’est du moins ce que pense Babacar Tamba, un commerçant installé à Guédiawaye, une des banlieues de la capitale.
"Depuis les indépendances jusqu’aujourd’hui, il n'y a pas mal de présidents qui se sont succédé ici, mais ces grandes réalisations sont dues à son magistère. Il faut le reconnaître quand même. Moi je suis convaincu que, inchallah, le Sénégalais, au soir du 24 février, choisira Macky Sall pour son deuxième mandat", dit-il.
Les réalisations
Au cours de son septennat, le président du Sénégal a achevé plusieurs travaux. Certains, comme l’aéroport International Blaise Diagne, avaient été lancés par ses prédécesseurs. D’autres sont des projets initiés et réalisés sous son mandat, grâce au fameux Plan Sénégal Emergent.
Parmi ces travaux, il y a notamment la construction de la ville nouvelle de Diamniadio, ainsi que le Train Express Régional, qui pour sa première phase, va relier Diamniadio à Dakar. Néanmoins, tout le monde ne semble pas convaincu.
"Est-ce que ça suffit pour convaincre la population là, même si c’était achevé ? A plus forte raison, qui ne sont pas achevés. Pourquoi inaugurer le TER alors que ce n’est pas encore fonctionnel ? Les populations ne peuvent pas se déplacer avec le TER ? Pour ces populations, est-ce que tu peux leur dire que le TER est quelque chose d’avantageux pour elles ? Elles ne seront jamais d’accord !", s'exclame NdeneSarr, natif de Diamniadio.
Si les projets achevés ne sont pas tous fonctionnels, reste à savoir comment Macky Sall et ses partisans pourront quand même puiser des thèmes de campagne électorale dans les nombreuses réalisations faites au bénéfice du monde rural, notamment dans les domaines de l’électrification, l’aménagement de pistes, ou encore les adductions d’eau potable.