En 2012, avec la présence de pontes comme Moustapha niasse, Ousmane Tanor Dieng et Abdoulaye Wade, candidat sortant, il était peu probable qu’il coiffe au poteau les vieux éléphants socialistes. Finalement, les Sénégalais l’ont choisi pour être le challenger de Wade au second tour avec 26 % des suffrages exprimés. Et ayant rallié durant l’entre-deux tours tous les opposants du président sortant dans une nouvelle coalition dénommée Bennoo Bokk Yaakaar (Bby), il a terrassé le leader historique du Sopi avec un score sans appel de 65 %. Toutefois, si l’on considère le parcours atypique et fulgurant de cet homme, on constate qu’il n’est pas surprenant que, pour un coup d’essai, il ait réussi à battre l’homme qui lui avait mis le pied à l’étrier et sous le harnais duquel il a blanchi.
Né le 11 décembre 1961 à Fatick de parents aux revenus très modestes, celui qui porte le nom d’un illustre maire et député de cette ville, deviendra à la fin de son cursus scolaire et universitaire ingénieur géologue de formation. En 1990, il adhère au Parti démocratique sénégalais (PDS). En 1998, il est élu secrétaire général de la Convention régionale du PDS de Fatick et, en même temps, président de la Cellule Initiatives et Stratégies (CIS) qui regroupe les cadres du parti libéral. Il participe à ce titre à la campagne du « Sopi » de l’élection présidentielle de 2000 qui porte Abdoulaye Wade à la tête du pays. De décembre 2000 à juillet 2001, il est directeur général de la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN) après plusieurs années au poste de chef de la division Banque de données de cette société, et conseiller spécial auprès du président de la République, chargé de l’Énergie et des Mines. De mai 2001 à novembre 2002, il est ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Hydraulique. De novembre 2002 à août 2003, il est ministre d’État, ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Hydraulique dans le gouvernement dirigé par Mme Mame Madior Boye. D’août 2003 à avril 2004, Macky Sall est nommé ministre d’État, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, porte-parole du gouvernement de M. Idrissa Seck. En avril 2004, il est vice-président du comité directeur du PDS et Premier ministre du 21 avril 2004 au 19 juin 2007. Il est élu Président de l’Assemblée nationale le 20 juin 2007 à la présidence de l’Assemblée nationale avant d’être contraint à la démission le 9 novembre 2008. Il quitte le PDS et abandonne tous les postes qu’il occupe grâce au parti et le 1er décembre 2008, il crée, avec une trentaine de cadres du PDS, l’Alliance pour la République (APR). Lors des élections locales du 22 mars 2009, dans le cadre d’une coalition formée avec les autres partis membres de Bennoo Siggil Sénégal, APR-Yaakaar remporte les localités de Fatick, douze collectivités locales au nord du pays et trois au sud, Gossas ainsi que toutes les grandes villes du pays. La grande consécration est intervenue le 25 mars 2012 avec son élection à la tête du pays avec 65 % des suffrages exprimés.
Beaucoup de réalisations en sept ans
Aujourd’hui, le quatrième président de la République du Sénégal est à la même place que son adversaire de 2012. Il fait face à quatre autres candidats qui aspirent à le « dégager » de la station présidentielle. En l’absence de sondages d’opinion, on ne peut le créditer d’un score exact. Mais des sources proches du parti présidentiel renseignent qu’il serait à 35 % des intentions de vote. L’autre sondage populaire informel montre que Macky Sall n’est pas parti pour gagner facilement cette élection au premier tour. Les populations ne sont pas encore satisfaites de la politique du candidat de Bennoo même si des progrès énormes ont été réalisés dans le domaine énergétique et la défiscalisation des salaires des agents de la fonction publique. Aujourd’hui, c’est-à-dire au cours de ces 21 jours de campagne électorale, le Président Sall entend mettre sur la table le bilan de ses réalisations en sept ans. Croissance de 7,2 % du Pib en bandoulière, Macky Sall vantera ses performances dans le domaine économique et social dont nous citerons quelques exemples. Dans le domaine éducatif, 345 écoles, 162 collèges, 63 lycées et 18 instituts d’enseignement supérieurs ont été construits entre 2012 et 2019. Beaucoup de choses ont été réalisées dans le domaine sanitaire et social. Au plan sanitaire, 16 hôpitaux, 23 centres de santé et 213 postes de santé sont sortis de terre sous le magistère de Macky Sall. Au plan social, la CMU (Couverture maladie universelle) et les bourses familiales ont été bien accueillies par les populations même si certaines se plaignent d’une discrimination dans la distribution de ces prestations sociales. S’agissant de la CMU plus particulièrement, son revers de la médaille c’est l’inflation de la dette hospitalière. A ces réussites sociales s’ajoutent le PUDC et le PUMA qui ont allégé la souffrance du monde rural notamment dans le domaine de l’accès à l’eau potable, la construction de pistes de production et la mise à disposition d’équipements agricoles. Ce même monde rural a pu bénéficier du soutien de l’Etat pour accroitre sa production agricole. En l’espace de cinq ans, cette dernière a connu une production fulgurante. La production du riz paddy atteignait 1.011.269 tonnes en 2017 alors qu’elle n’était que de 469.649 tonnes en 2012. En 2017, la production de mil s’est élevée à 875.484 tonnes contre 662.614 tonnes en 2012. En 2017, la production de maïs s’est établie à 410.364 tonnes ; elle était de 238.423 tonnes en 2012. En 2017, la production d’arachide a été de 1.405.223 tonnes alors qu’elle était de 708.956 tonnes seulement en 2012. Mais hélas, si des records de production ont été battus, la commercialisation et la transformation demeurent les talons d’Achille de cette politique d’accroissement des rendements. C’est ce qui explique pourquoi les paysans éprouvent de la peine pour écouler leurs récoltes. Ce qui les emmène à dire qu’il ne sert à rien de parler d’autosuffisance alimentaire si, parallèlement, rien n’est fait pour leur permettre de vendre ou de transformer leurs produits. Pour ce qui concerne la construction d’infrastructures, le mode de financement, l’attribution et le manque de transparence des marchés de construction ne militent pas pour le patriotisme économique. Toutes les infrastructures ont été financées avec des taux qui font exploser l’endettement public. Aujourd’hui, la dette publique du Sénégal se situe à 61,5 % du PIB. De surcroit, les travaux sont confiés aux bailleurs. Qu’il s’agisse des Français avec le Ter, de l’autoroute Ila Touba avec les Chinois, des Marocains avec la Tour de l’Emergence, les constructions de Diamnadio avec les Turcs, les privilèges sont les mêmes : exonérations fiscales, recrutement d’un personnel composé essentiellement de ressortissants du pays bailleur, avantages accordés aux investisseurs dans l’attribution du foncier. Au même moment, le privé national est laissé en rade de tous ces marchés à dizaines, voire centaines, de milliards de francs.
Un bilan immatériel compromettant
Si, sur le premier plateau de la balance, le bilan matériel et infrastructurel du président Macky Sall pèse lourd, sur l’autre, le bilan immatériel risque de peser plus lourd encore, hélas. En effet, aux plans politique et judiciaire, le président sortant aura de la peine à brandir un bilan reluisant. L’asymétrie entre ces deux bilans risque de compromettre la réélection dès le premier tour de Macky Sall. Au plan politique, tout le septennat du successeur du président Wade est marqué par une rupture du dialogue avec les acteurs politiques. Seules les décisions de Macky Sall et de son clan comptent. Jamais une préoccupation de l’opposition n’été prise en compte par le parti au pouvoir et par son chef. Le processus électoral a été conduit de manière unilatérale. Les lois modifiant le code électoral (loi sur le parrainage, modification de l’article L57…) n’ont jamais fait l’objet de consensus ni d’ailleurs, souvent, de concertations. Le tripatouillage de la loi électorale pour éliminer des candidats a été la marque de fabrique du ministres de l’Intérieur et du Conseil constitutionnel. La situation abracadabrantesque vécue lors des législatives marquée par la possibilité donnée aux titulaires de récépissés et détenteurs d’ordres de mission de voter, a été l’œuvre des « Sages ». Ces mêmes juges constitutionnels ont exécuté les injonctions de l’Exécutif en éliminant sans états d’âme 22 des 27 candidats à la candidature. Mais ce qui risque le plus de gripper la machine électorale du président Macky Sall, c’est sa politique judiciaire. Jamais la justice sénégalaise n’avait autant été au service exclusif d’un président et de son clan que sous le magistère de celui qui préside aux destinées de notre pays depuis 2012. Aux yeux du président Sall et de sa justice, ses hommes et femmes sont nantis de dorures et de parures de vertu alors que, du côté opposé, il n’y aurait que détourneurs de deniers publics et enrichis illicites. La maison de verre, c’est celle de Macky et compagnie. Les exemples de Khalifa Sall et de Karim Wade condamnées arbitrairement illustrent parfaitement la soumission de la justice à l’exécutif. Et ces deux candidats éliminés de la course présidentielle risquent de peser lourd dans la balance électorale au cas où ils appelleraient leurs militants à voter pour l’un des candidats faisant face à Macky Sall. Toutefois, ce dernier pourrait toujours s’appuyer sur le soutien des candidats recalés du C25, alliés, ralliés et transhumants même si, en termes de popularité ou de poids électoral, beaucoup d’entre eux ne représentent pas grand-chose.
«ON NE GOUVERNE PAS UN PAYS PAR LE MENSONGE ET LA CALOMNIE !»
Au deuxième jour de sa campagne électorale, le candidat Macky Sall a ouvert les hostilités contre ses adversaires du 24 février prochain.
A Kébémer, il a indiqué qu’ « on ne gouverne pas un pays par le mensonge et la calomnie ». a Louga, le candidat à sa propre succession a drainé une foule immense. Dans la ville de Djily Mbaye, il a été accueilli par des militants survoltés.
Arrivé à 15 heures à Kébémer sous un soleil qui dardait ses rayons, le président Macky Sall a été accueilli par des militants qui sont sortis en masse. « Nous sommes derrière Macky. Depuis son accession au pouvoir, il a beaucoup fait pour Kébémer », s’époumone un militant, tenant une pancarte qu’il ne lâche pas. Une autre dame, assise à ses côtés, brandit une autre pancarte tout en esquissant des pas de danse endiablés. « On ne sait pas ce qu’il en est pour les autres localités, mais Kébémer a déjà porté son choix sur Macky Sall », dit la quadra. On pouvait lire sur les effigies et autres tee-shirts les noms des responsables locaux de la zone qui soutiennent le président Macky Sall. « Nous sommes là depuis le matin. On croit à sa victoire » indique un autre militant.
Prenant la parole, devant un public très nombreux, le candidat de la coalition Benno Bok Yakaar Macky Sall a asséné ses vérités à ses opposants sous les acclamations de ses inconditionnels. Macky Sall, qui tenait son second meeting de campagne, s’est fait plus offensif dans son discours. «On ne gouverne pas un pays par les réseaux sociaux, le mensonge, la calomnie et les diatribes », a-t-il cogné. «Ces candidats qui croient qu’avec les réseaux sociaux, les insultes et le mensonge, on peut accéder au pouvoir, se trompent lourdement. Ils n’ont qu’à déchanter«, a déclaré Macky Sall.
A l’en croire, un pays ne s’acquiert pas sur la base de «la manipulation ou des contrevérités«. «Avec toutes ces réalisations que j’ai pu faire pendant ces sept ans, les Sénégalais vont constater que ce n’est même pas photo. Nous sommes dans le temps de l’action«, a martelé le président Macky Sall. Très en verve, il a tenu son assistance en haleine en égrenant un chapelet de réalisations, éléments constitutifs de son bilan. A l’en croire, son ambition pour Kébémer, ville d’origine de son prédécesseur, est toujours là. « Je voudrais vous dire que le Pudc 2 sera le bienvenu ici à Kébémer. L’aménagement et la réhabilitation des routes sont en cours. C’est pour vous dire que le développement de Kébémer est engagé. Louga est en chantier avec Promovilles. Et Promovilles sera à Kébémer. Votre département sera aussi rénové avec des éclairages publics à Gueoul, Ndande, etc. Il y aura aussi un Eno (Espace numérique ouvert, Ndlr), un réseau d’assainissement moderne pour la résidence Borom Darou à Darou Moukhty. Nous avons écrit un programme pour la modernisation de Kébémer. La localité sera au rendez-vous des investissements avec le château d’eau de Kébémer et des forages », a promis Macky aux populations de Kébémer.
Pour l’horticulture, il promet qu’il désenclavera la frange maritime. Avant de poursuivre : « Un centre national horticole où les jeunes diplômés seront financés grâce aux mécanismes que nous avons mis en place, sera construit ». Au vu de toutes ces réalisations durant son septennat, Macky Sall a bombé le torse et raillé l’opposition. Il estime qu’il n’est pas un candidat comme ses adversaires qui passent plus de temps sur les réseaux sociaux à diffamer et dire des contrevérités sur lui qu’à proposer un programme aux Sénégalais. « Nous ne sommes pas comme ces candidats qui passent leur temps sur les réseaux sociaux en train de raconter du n’importe quoi sur notre bilan. Aujourd’hui, je suis là pour vous parler. Avec vous qui avez vu ce que j’ai fait pendant mon mandat, nous allons continuer ensemble dans cette lancée et réaliser toutes nos ambitions pour le Sénégal », a conclu le candidat Macky Sall.
Par ailleurs, le maire de Kébémer, Ousmane Cissé, a dit son satisfecit devant la forte mobilisation des militants qui ont réservé un accueil chaleureux au président Macky Sall. « Kébémer est très content parce qu’en un mois, vous êtes venu deux fois ici. Le département de Kébémer est derrière vous. Vous êtes un homme de paix et nous constatons que le Sénégal est en marche. Les infrastructures sont là, visibles à l’œil nu. Notre objectif, c’est de gagner avec plus de 60 % à Kébémer », a soutenu le maire. Le même dynamisme est noté chez le maire de Gueoul et coordonnateur départemental de la majorité présidentielle, Khalifa Dia. « Nous étions en train de travailler et notre objectif est de vous donner la victoire. Tous les Sénégalais sont d’accord que vous avez fait un excellent travail. Votre bilan parle et personne ne peut le contester. Nous voulons détrôner Fatick en étant premier département en termes de suffrages », a dit le ministre-conseiller Khalifa Dia.
Macky Sall à Louga : « personne ne pourra obliger les Sénégalais à fermer les yeux sur mes réalisations »
Le candidat Macky Sall a été accueilli hier après-midi à Louga par une foule en liesse, sans doute la plus importante mobilisation à laquelle il a eu droit depuis le début de cette campagne électorale. Sur plusieurs kilomètres, il a eu beaucoup de mal à se frayer un passage, s’imposant une marche saccadée devant une foule nombreuse et mobilisée. «Nous pensions avoir battu un record hier à Mbacké, mais là... Louga menace de l’emporter«, a déclaré le président Sall en présence des responsables du département conduit par le ministre maire de Louga Moustapha Diop entouré de Aminata Mbengue Ndiaye, de Mberry Sylla et de Mamour Diallo. Macky Sall a cité ses nombreuses réalisations dans le département, notamment en matière hydraulique avec la réalisation de forages dans la zone sylvo-pastorale, le projet KMS 3, les centres de collecte de lait, les unités pastorales etc. Selon lui, l‘industrialisation de l’intérieur du pays, notamment de la frange maritime, sera rendue plus facile par l’ouverture d’une route longeant la côte de Dakar à Saint-Louis. Mais l’annonce qui a le plus suscité l’espoir des Lougatois est sans doute celle concernant la création d’un corps de 50 000 volontaires avec l’Agence nationale de protection des forêts. Autant de réalisations et de promesses fermes qui font dire au candidat de Benno que «personne ne pourra obliger les Sénégalais à fermer les yeux sur mes réalisations«. Et Macky Sall de plaindre ceux qui, «réveillés de leur torpeur, ont déclaré leur candidature et se sont mis à attaquer à tout va«. Selon lui, quand il rappelle la situation désastreuse dans laquelle il a trouvé le pays, c’est pour se dire tellement rassuré qu’il aurait pu ne pas battre campagne à Louga où la victoire semble acquise à l’avance.
«CEUX QUI VEULENT MON SOUTIEN N’ONT QU’A ME SUIVRE DANS MON COMBAT CONTRE LA TENUE DE CES ELECTIONS»
Comme l’avait révélé « Le Témoin », le président Abdoulaye Wade reste toujours droit dans ses bottes et constant dans sa volonté d’ « empêcher » la tenue du scrutin du 24 février prochain dont la campagne électorale a démarré.
Située en Île-de-France, la commune de Versailles où s’est replié l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, est devenue le centre de toutes les tractations politiques concernant l’avenir du Sénégal. Depuis son retour de Doha (Qatar), où a été exilé son fils Karim, le Pape du Sopi multiplie les audiences et tractations avec les leaders de l’opposition et les responsables du Pds de France. Ce, à quelques heures de son arrivée à Dakar prévue après-demain jeudi.
Comme l’avait révélé « Le Témoin », le président Abdoulaye Wade reste toujours droit dans ses bottes et constant dans sa volonté d’ « empêcher » la tenue du scrutin du 24 février prochain dont la campagne électorale a démarré. Hier à Versailles, Me Wade a encore fait comprendre à certains leaders de l’opposition et responsables Pds de France qu’il ne soutiendra aucun candidat à cette élection. « Je dis que je ne soutiens personne ! » a martelé sur un ton ferme et sans équivoque Gorgui apparemment très énervé par la situation du pays, nous rapporte-t-on. Et d’ajouter, d’après toujours nos sources : « Ceux qu’ils veulent mon soutien n’ont qu’à me suivre dans mon combat contre la tenue de ces élections » aurait-il déclaré à certains leaders de l’opposition venus solliciter son soutien pour leur candidat.
Rappelons-le, Me Abdoulaye Wade a reçu, hier, Malick Gackou, le leader du Grand Parti et candidat recalé à la présidentielle. Il s’est aussi entretenu avec des journalistes sénégalais ainsi que des confrères de deux chaines de télévision (arabe et française). Aujourd’hui mardi, le Pape du Sopi va recevoir quelques responsables du Front pour le départ de Macky (Fdm) en France regroupant des partis de l’opposition. Comme on le voit, donc, un calendrier très chargé pour Gorgui ! Ce en attendant son retour très attendu à Dakar jeudi prochain. C’est Macky Sall et Aly Ngouille Ndiaye qui doivent en avoir perdu le sommeil…
QUI SUR LES TRACES DE L’AUTRE ?
Simplement un hasard du calendrier ou une coïncidence troublante ? Les candidats Macky Sall et Ousmane Sonko seront à Ziguinchor la même date, le 11 février prochain, pour battre campagne.
Un chevauchement sur les dates qui risque de faire monter l’adrénaline dans les différents états-majors politiques de ces deux candidats. Surtout que du côté de la coalition Bennoo Book Yaakaar, la poussée de Sonko est prise très au sérieux ici, dans le Sud du pays. Alors, qui est sur les traces de l’autre, se demande-t-on ici ?
Le candidat Macky Sall est pressenti dans le Sud du pays les 10 et 11 février prochain. Une marche avec ses partisans dans les rues de Ziguinchor sera au menu de son programme. Au même moment, le leader de la coalition «Sonko Président» tiendra un meeting à la mythique place Bambaya. D’où une effervescence politique qui risque d’imprimer une véritable tension électorale dans la ville où les partisans de Sonko s’arrogent une forte représentativité.
Et le dernier méga meeting présidé par Ousmane Sonko ici à Ziguinchor a fait jaillir quelques soucis dans le camp présidentiel, surpris par la forte mobilisation des partisans du leader de Pastef. Mais, du côté de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar, la confiance est de mise quant au défi du pari de la mobilisation. Et, comme si cela ne suffisait pas, la même situation est attendue à Bounkiling, dans la région de Sédhiou où les deux candidats, Macky Sall et Ousmane Sonko débarqueront le même jour pour y mener leurs campagnes.
Autre chevauchement qui suscite moult interrogations sur les programmes des deux candidats dans le Sud du pays. Ces coïncidences seraient passées inaperçues si le candidat de la Coalition «Sonko Président» n’avait pas fini de gagner des sympathies dans sa région natale. L’un des candidats veut-il effacer les traces de l’autre ? Ou Macky et Sonko, chacun veut-il mesurer sa force de mobilisation ? Des visites des deux candidats le même jour qui risquent de faire vibrer cette partie sud du pays qui reste un bastion électorale non négligeable.
FEVRIER 2019, ACTE 11
L'élection présidentielle du 24 février 2019 est partie pour être la onzième du genre au Sénégal, après les présidentielles de 1963, 1968, 1973, 1978, 1983, 1988, 1993, 2000, 2007 et 2012.
Election présidentielle au Sénégal, de l’indépendance à nos jours
Depuis l’accession du pays à l'indépendance en 1960, une dizaine de scrutins présidentiels ont été ainsi organisés au Sénégal pour la consécration de quatre présidents de la République.
Président-poète Léopold Sédar Senghor qui a régné sur le pays de 1960 à 1980, de son successeur Abdou Diouf qui dirigea pendant 19 années le Sénégal avant que celui-ci ne connaisse sa première alternance politique. Pour cause, l’hégémonie du Parti socialiste (ExUps) allait être submergée en 2000 par la vague bleue du Pape du Sopi, Me Abdoulaye Wade. L’éternel opposant qui végétait dans les coulisses voire l’antichambre du pouvoir, depuis 26 ans, était parvenu à se défaire du président sortant Abdou Diouf pour inscrire dans les annales de l’histoire politique du Sénégal son premier changement démocratique à la tête de l’Exécutif. Après deux mandats de 12 années (un septennat et un quinquennat), Me Abdoulaye Wade échouait son coup de 3ème mandat et cédait les rennes du pouvoir à son ancien Premier ministre, Macky Sall. Ce dernier qualifié presque par beaucoup d’observateurs de «Président par défaut» avait réussi à dribbler tous les leaders de l’opposition engagés dans un « mortal kombat » contre le troisième mandat du président Wade pour arriver à se glisser en seconde position du premier tour de la présidentielle, après seulement 03 années d’existence de son parti, l’Alliance pour la République.
La stratégie du «Tous contre Wade» installait Macky Sall à la tête de l’Etat sénégalais avec 66 % des suffrages valablement exprimés. Après sept années de présidence, Macky Sall remet son titre en jeu pour une durée de cinq ans, contre sept précédemment. Pour cause, le président de la République du Sénégal sera élu en 2019 pour un mandat de cinq ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. A la suite du référendum constitutionnel de 2016, la durée du mandat a été en effet réduite de sept à cinq ans. Une durée qui avait déjà été en vigueur avant 1993 et pour le scrutin de 2007.
L’élection présidentielle du 24 février 2019, onzième scrutin organisé au Sénégal pour renouveler la tête de l’Exécutif, met en lice cinq candidats (Macky Sall, Issa Sall, Idrissa Seck, Madické Niang et Ousmane Sonko). Au départ, vingt-sept candidats à la candidature avaient déposé leur dossier pour postuler à la magistrature suprême. Mais, après la vérification technique des listes de parrains, une nouveauté instaurée via le parrainage citoyen à tout type d’élection, seuls sept prétendants ont été retenus dans un premier temps. Avant que le Conseil constitutionnel ne mette la dernière main à la pâte en invalidant les candidatures de l’ex-maire de Dakar Khalifa Sall et de Karim Wade, candidat du premier parti de l’opposition, en l’occurrence le Pds. Macky Sall se retrouvait face à quatre challengers, une chose qui n’était pas arrivée à une présidentielle au Sénégal depuis une trentaine d’années.
OUSMANE SONKO S’ENGAGE POUR SIX PROGRAMMES PRIORITAIRES
Après une visite de courtoisie au foyer religieux de Médina Baye, suivie d’une caravane à travers les différentes artères de la commune, le candidat de la coalition «Sonko Président» a fini sa journée d’hier à Kaolack par un meeting au terrain «Deggo».
Abdoulaye FALL Correspondant |
Publication 05/02/2019
Une occasion pour le leader du Pastëf de s’engager pour un paquet de six (6) programmes qu’il juge prioritaires pour une véritable émergence de la région de Kaolack. Histoire de sortir Kaolack de l’ornière et lui restituer son lustre d’antan. Il a donné rendez-vous à ses électeurs après la fin de son premier mandat prévue en 2024, s’il venait à être élu, pour évaluer tout cela, non sans prier ces électeurs kaolackois de lui demander des comptes le moment venu.
Ces programmes s’articulent d’abord autour du dragage et de l’extension du littoral pour faciliter la navigabilité dans les eaux du Saloum. Un projet qui sera adossé à zone franche commerciale et une plateforme de redistribution et de transit dans le but de garantir le fonctionnement à merveilles des secteurs agricoles, commerciaux et le transport. C’est une volonté de faire de Kaolack une ville industrielle pour offrir une place à la transformation des produits tirés de l’agriculture, la pêche, l’artisanat entre autres et développer toute une valeur ajoutée dans la production de manière générale tout en offrant aux jeunes un emploi décent. Pour Ousmane Sonko, le potentiel industriel de la région de Kaolack est visiblement large si bien qu’il est possible aujourd’hui de faire de cette contrée un pôle industriel à côté du pôle commercial.
Le 3e engagement que Sonko a pris a trait à la réhabilitation du réseau hydraulique urbain. Une vision qui, selon lui, est assez mûrie pour régler et de manière définitive la problématique de l’eau, une question de santé publique, dit-il. Car, «rien ne sert à bâtir toute une modernité dans la ville de Diamniadio alors que, sur le terrain, les populations n’arrivent plus à faire éduquer et instruire leurs enfants, à bénéficier d’une prise en charge médicale adéquate et manger à leur faim et boire à leur soif. Ce sont là, les questions majeures qui intéressent le peuple sénégalais», estime-t-il. Sonko jure respecter ces promesses dès son élection à la présidence de la République.
Il s’y ajoute la reconversion de Kaolack en un creusée de l’intégration sous régionale et du brassage culturel. «On n’a plus le droit de penser développer le Sénégal à partir de Dakar. Kaolack est un melting-pot qui regroupe une diversité de nationalités à cause de la proximité avec la Gambie et le Mali. Nous avons pensé, dans notre programme, développer à partir de Kaolack un pôle qui va s’élargir jusqu’en Casamance. Et, à partir de là-bas, nous orienter vers la sous région pour pouvoir développer et surtout renforcer notre diplomatie avec les deux Guinées et la Gambie». Par conséquent, le candidat de la Coalition «Sonko président» retient que «Kaolack doit surtout jouer un rôle de zone tampon entre le Sud et le reste du Sénégal».
En outre, Sonko se propose de restituer à cette région sa vocation de bassin arachidier. Ce volet, comme il le souhaite, débutera par une réforme foncière ambitieuse. Autrement dit, offrir aux exploitants de la terre, des papiers administratifs nécessaires pour sécuriser leurs activités, et les mettre à l’abri littéralement de certains cas d’expropriation arbitraires dont ils sont souvent victimes. «Dans le programme dont nous disposons, il est clairement inscrit que nous n’accepterons jamais de céder nos terres aux étrangers. Le domaine foncier national sera exclusivement affecté aux Sénégalais, sauf les investisseurs désirant implanter une usine ou autre entité industrielle sur nos terres», a confié Ousmane Sonko.
Au-delà de la forte Banque agricole qu’il promet de mettre en place et à partir de laquelle les producteurs pourront bénéficier de prêts sous caution de leurs titres fonciers, Sonko s’est pour autant porté volontaire pour développer dans la région de Kaolack un projet de lotissement pour le traitement des sols et des équipements ruraux. Et ceci, dans le but d’apporter des réponses draconiennes à la lutte contre le phénomène de la salinisation qui ne cesse de causer des dommages à plusieurs milliers d’individus au sein de leurs habitats.
«JE PRIE POUR QUE LE VAINQUEUR NE SOIT PAS UN…»
A Thiénaba, le Khalife de cette cité religieuse après avoir magnifié les relations qu’entretient l’ancien Premier ministre avec sa localité, a confié à Idrissa Seck le profil du vainqueur de la prochaine élection présidentielle.
Le candidat de la coalition « Idy 2019 » a consacré hier, lundi 4 février, sa deuxième journée de campagne électorale à des visites de courtoisie auprès des dignitaires religieux du département de Thiès. A Thiénaba, le Khalife de cette cité religieuse après avoir magnifié les relations qu’entretient l’ancien Premier ministre avec sa localité, a confié à Idrissa Seck le profil du vainqueur de la prochaine élection présidentielle.
Le Khalife de Thienaba à déjà choisi son candidat pour la prochaine élection présidentielle du 24 février prochain. Recevant la caravane orange du candidat de la coalition « Idy2019 » qui a consacré sa deuxième journée de campagne électorale à des visites de courtoisie auprès de certaines dignitaires religieux dans le département, Serigne Cheikh Tidiane Seck puisque c’est de lui dont il s’agit, a dressé le portrait-robot de celui qu’il veut voir gagner la prochaine élection présidentielle, au soir du 24 février prochain.
S’adressant à Idrissa Seck, Serigne Cheikh Tidiane Seck a confié prier pour que le vainqueur de la prochaine élection présidentielle soit quelqu’un qui «aime l’islam, le peuple sénégalais, qui ne gaspille pas les ressources du pays, qui se bat pour le développement du pays et qui n’est pas un traître et un revanchard ».
Poursuivant son propos, l’homme de Dieu qui, auparavant, a fait porter à la connaissance du candidat Idrissa Seck un certain nombre de doléances de sa cité par la bouche de son porte-parole, Mbaye Diop Seck, préoccupations qui tournent essentiellement autour de l’eau, a rappelé à Idrissa Seck qu’il compte beaucoup de sympathisants dans la cité. «Je vous confie Thiénaba car vous avez toujours répondu à notre appel. Je tiens également à vous dire que vous avez beaucoup de sympathisants dans la cité ».
Et de poursuivre : « Votre relation avec Thiénaba ne date pas d’aujourd’hui. Je rappelle que c’est grâce à vous que nous avons notre forage. Aujourd’hui, la capacité de ce forage est largement dépassée par le nombre des habitants de notre cité qui ne cesse d’augmenter. Nous avons donc un sérieux problème d’approvisionnement en eau. Thienaba est fatigué. Nous sommes des croyants et Dieu nous demande d’avoir de la sympathie pour nos bienfaiteurs. Thienaba n’a jamais oublié ce que vous avez fait pour nous. Nous tenons également à vous remercier de nous avoir consacré votre deuxième jour de campagne. Cela témoigne votre attachement à notre cité », avait confié le porte-parole du Khalife dans son mot de bienvenue. Après le domicile du Khalife, le candidat Idrissa Seck, toujours dans cet élan de visite de courtoisie dans la cité religieuse, s’est ensuite rendu chez Serigne Djiby Seck, Khalife de la famille Serigne Ibrahima Seck qui a également formulé des prières à l’endroit du candidat d’Idy2019.
Il faut souligner que cette deuxième journée de campagne électorale de la Coalition « Idy2019 » a commencé par une visite de courtoisie à Serigne Khadim Gaydel Lo. Accueilli par ce dernier, Idrissa Seck après avoir remercié son hôte, a sollicité des prières pour la victoire de sa coalition au soir du 24 février prochain. «Je suis venu pour vous renouveler mes amitiés et solliciter de votre part des prières pour la victoire de notre coalition composée de Pape Diop, Malick Gakou, Moustapha Mamba Guirassy, Amsatou Sow Sidibé et qui enregistrera d’autres leaders sous peu », é dit le leader du parti Rewmi. Prenant la parole, le guide religieux a commencé par remercier Idy Seck pour cette visite.
Poursuivant son propos, Serigne Khadim Gaydel Lo, après un bref rappel des relations qui le lient au leader de la Coalition « Idy 2019 », déclarera : « Vous êtes chez vous, les membres de votre délégation sont les bienvenus ici puisque vous êtes chez vous. Je vous remercie de cette visite de courtoisie. Puisse Dieu couronner de gloire votre projet ! ».
LE SYNPICS OFFRE 350 GILETS, DANS LA CONTROVERSE
Pour la sécurité des journalistes préposées à la couverture médiatique de la campagne pour la présidentielle du 24 février prochain, le Synpics a confectionné 350 gilets de presse.
La cérémonie de présentation de ces «tenues» a eu lieu hier, lundi 4 février, à la Case Foyer du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), mais dans la controverse.
Le Secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), Bamba Kassé, et son équipe ont procédé hier, lundi 4 février, à la remise symbolique des gilets de presse. Bamba Kassé soutient qu’à travers cet acte, ils comptent perpétuer une vielle tradition qui est de donner aux journalistes un moyen d’identification visuel. En tout 350 gilets sont prévus cette année.
A signaler, toutefois, que la remise des gilets a été émaillée d’incidents, le Saes/Cesti s’étant opposé à la tenue de cette cérémonie de distribution des gilets de presse au motif qu’une rencontre du genre avait été interdite sur le même site par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, Aly Ngouille Ndiaye, à l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal qui voulait fournir des éléments d’identification aux journalistes, il y a quelques jours. Ils ont, de ce fait, bloqué la salle préposée à la distribution de ces gilets du Synpics, en verrouillant l’entrée de la Case Foyer.
La directrice du Cesti est finalement intervenue, en enlevant le cadenas. Il s’en est suivi un blocage des activités pendant plusieurs minutes. Mais, c’était sans compter avec la détermination des journalistes qui ont tenu coûte que coûte à dérouler leur programme comme prévu au Cesti.
Bamba Kassé dira que le choix de l’école de journalisme de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar s’explique par le fait que le Cesti a abrité jusque-là toutes les cérémonies de remise de gilets à la presse, aussi bien celle de 2007 que celle de 2012. Mieux, a-t-il ajouté, la directrice des lieux a donné son accord pour la tenue de l’événement dans l’établissement.
DISTRIBUTION PAR LE SYNPICS DE GILETS DE PRESSE AU CESTI : La section SAES boycotte et s’oppose
La cérémonie de remise des gilets presse aux journalistes sénégalaises pour la couverture médiatique de campagne électorale pour la présidentielle du 24 février 2019, prévue hier lundi au Cesti, a été émaillé d’incidents. En effet, la section du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) du Centre d’études des sciences de l’information et de communication (Cesti) a voulu s’opposer à la tenue de cette cérémonie de distribution des gilets de presse. Histoire de protester contre le refus du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, Aly Ngouille Ndiaye, à l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal de fournir des éléments d’identification aux journalistes, il y a quelques jours. Les enseignants du Cesti, affiliés au Saes, ont de ce fait bloqué la salle préposée à la distribution de ces gilets du Synpics, en verrouillant l’entrée de la Case Foyer. C’est alors que la directrice du Cesti est finalement intervenue, en enlevant le cadenas. Il s’en est suivi un blocage des activités pendant plusieurs minutes.
Déjà le Saes/Cesti, à travers un communiqué, avait prévenu qu’il allait s’opposer à la distribution de gilets de presse à la Case Foyer du Cesti hier, lundi 4 février 2019. «Une même cérémonie de remise de gilets de presse, prévue au Cesti le mercredi 30 janvier 2019, en partenariat avec l’Ambassade des Etats-Unis à Dakar, avait été annulée. Le Saes/Cesti dénonce avec la dernière énergie la politique de “deux poids, deux mesures” en ce qui concerne la distribution des gilets de presse au Cesti par le Synpics. Le Synpics est un partenaire du Cesti au même titre l’Ambassade des Etats-Unis à Dakar. Pour un parallélisme des formes, le Saes/Cesti fustige l’autorisation donnée par la Direction pour cette distribution. Le respect des partenaires est une exigence pour le bon fonctionnement de l’institut de formation en Journalisme. Par conséquent, pour être cohérente et logique, la section Saes Cesti boycottera et s’opposera par tous les moyens à la tenue de cette cérémonie de distribution de gilets au Cesti», précise texte.
UN ECLAIRAGE NOUVEAU SUR LES PRATIQUES CULTUELLES DU MUSULMAN
«La quintessence des cinq piliers de l’Islam, selon Ghazali», le nouvel ouvrage paru aux éditions l’Harmattan, a été présenté au public, le samedi 02 février, par Moussa Kébé.
A travers les pratiques cultuelles, l’auteur du livre, membre du Comité des imams de Saint-Louis, apporte un éclairage nouveau sur les cinq piliers et permet d’aller au-delà de leur sens apparent en pénétrant leur sens ésotérique, à l’image des soufis qui cheminent.
Comprendre le sens et la finalité des pratiques cultuelles de l’Islam. C’est la substance de l’ouvrage «La quintessence des cinq piliers de l’Islam, selon Al-Ghazali», de l’iman Moussa Kébé. Après Saint Louis, le livre a été présenté, avant-hier samedi, lors de la cérémonie de dédicace à l’Harmattan. L’ouvrage se propose d’apporter, au-delà du sens apparent des pratiques cultuelles du musulman, de pénétrer leur sens ésotérique, à l’image des soufis qui cheminent, d’après lui, sur la voie la plus droite, mais surtout selon al-Ghazali (1058-1111) considéré par certains penseurs musulmans comme le rénovateur du cinquième siècle de l’Hégire.
Pour cet éminent érudit, sources d’inspiration des soufis, l’homme ne pourra tirer profit des cinq piliers de l’Islam que s’il va au-delà de leur sens apparent et pénètre leur sens ésotérique, à l’image des soufis qui cheminent sur la voie la plus droite. Cet ouvrage est aussi le résultat de la thèse soutenue par ce doctorant en Lettres arabes sur la pensée d’al-Ghazali, en 2013 à l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
L’auteur est natif la ville de Saint Louis où il a vu le jour en 1955 mais aussi où il fait partie du Comité des imams de la grande mosquée. Il attire l’attention du lecteur, sur le sens des pratiques cultuelles du musulman en explorant le volet ésotérique et sa finalité. «C’est un livre qui parle de l’Islam, mais dans son volet ésotérique et aborde l’Islam à travers ces cinq piliers venus pour protéger l’homme, des maladies insidieuses que Satan a insufflé à l’homme pour l’empêcher d’aller au Paradis. En s’appuyant sur la pensée d’un imam très reconnu dans le monde musulman et qui est l’imam Al Ghazali. Il y a maintenant la comparaison de la pensée d’Al Ghazali avec différents auteurs notamment les philosophes anciens telles qu’Aristote, Platon, mais aussi les penseurs musulmans tels Ibn Arabie, Ibn Rushd», explique l’imam Saint-Louisien.
«L’Islam est basée sur cinq piliers qui amènent le croyant vers son Seigneur, pour qu’il soit récompensé. Comment faire alors que nous sommes dans un monde où il y a des dangers permanents, où il y a un ennemi qui a lancé un défi à l’homme devant Dieu ? Un ennemi qui a décidé de lui barrer la route. J’ai interrogé le Sénégal et ce qui s’est passé auparavant. Comment on a vécu sa spiritualité sans se tuer», souligne-t-il. Après ce postulat de base, l’ouvrage, selon l’auteur, «se propose de ressortir la vérité et donne au musulman un outil lui permettant de pratiquer un Islam modéré, qui s’ouvre à l’autre, qui donne à l’homme toute son altérité et à Dieu tout son caractère divin», précisera-t-il.
Dans la longue introduction qu’il a encore faite de son ouvrage, M. Kébé insiste sur la nécessité d’avoir des réponses fondamentales du «vivre ensemble», par-delà les différences et les divergences. «Qu’est-ce qui s’est passé pour que cette religion du vivre ensemble, de spiritualité, de coexistence pacifique est devenue, selon certain, du jour au lendemain, une religion de guerre, d’exclusion. Qu’est ce qui fait que l’Islam qui nous a permis de vivre dans l’harmonie, en symbiose avec les autres depuis, puisse devenir une religion qui s’attaque à d’autres et aux propres musulmans?», pose-t-il entre autres problématiques.
PIQUES, RÉPLIQUES ET PROMESSES DE CAMPAGNE À LA UNE
Dakar, 5 fév (APS) - Le débat à distance entre les cinq candidats à la présidentielle du 24 février intéresse les journaux du mardi, dont la majorité, parvenue à l’Agence de presse sénégalaise (APS), s’en donne à cœur joie.
Au deuxième jour de la campagne électorale précédant la tenue le 24 février du premier tour de l’élection présidentielle, le ‘’ton est monté’’ d’un cran, semble souligner par exemple Vox-Populi. Insistant sur les ‘’attaques et contre-attaques’’ des prétendants au fauteuil présidentiel, le journal n’hésite pas à les qualifier de ’’premières salves’’.
Dans ses colonnes, la publication reprend à son compte les déclarations marquantes ayant rythmé le passage des candidats dans différentes localités du pays.
’’Ces candidats qui croient qu’avec les réseaux sociaux et le mensonge, on peut accéder au pouvoir, se trompent’’, y déclare le président sortant, Macky Sall. ‘’Il est important d’élire des hommes de valeur qui ne passent pas leur temps à renier leur parole’’, a de son côté rétorqué Ousmane Sonko.
Dans des propos relayés par le journal, l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck estime que la première chose à faire pour un dirigeant est de donner le liquide précieux aux populations, une allusion à des difficultés d’approvisionnement de l’eau dans différents centres urbains le week-end passé.
Pendant ce temps, Cheikh Issa Sall du PUR espère toujours un soutien de l’ancien maire de la capitale, Khalifa Ababacar Sall, tandis que l’ancien ministre des Affaires étrangères, Me Madické Niang, continue de tracer sa ligne de démarcation avec le chef de l’Etat sortant, fait remarquer le journal.
’’Les coups pleuvent’’ au deuxième jour de la campagne électorale, renchérit le quotidien +Source A+ qui met également en exergue des propos chocs des protagonistes.
La Tribune a usé du même procédé en insistant sur les ‘’promesses et les attaques’’ émanant des candidats. A ce sujet, Le Quotidien met en exergue les réponses à peine voilées du candidat de la coalition Benno Bok Yakaar (BBY, mouvance présidentielle), à Idrissa Seck, un candidat de l’opposition, sous un titre inspiré d’un jeu de mots : ‘’Tirs Seck de Sall’’.
Selon la publication, le président sortant compare Idy à ‘’candidat réveillé de sa torpeur et qui attaque à tout-va’’, lui lançant également au passage : ‘’On ne gouverne pas un pays par la calomnie et les mensonges’’.
A la Une de L’AS quotidien, trône une photo du candidat de PASTEF, Ousmane Sonko qui continue de s’en prendre à la gestion du président sortant. En meeting à Kaolack, ‘’Sonko brule le bilan de Macky’’, écrit le journal.
Il a demandé aux populations de rappeler à Macky Sall ses promesses non-tenues soulignant qu’à l’heure du choix, ‘’les Sénégalais doivent être lucide pour ne plus être trompés par des politiciens démagogues’’.
De son côté, Sud Quotidien fait remarquer que les ‘’Candidats prennent (déjà) leurs marques’’.
’’Madické Niang ne lâche pas Touba et le milieu mouride. Macky Sall déroule de Tivaouane à Saint-Louis. Idy en caravane orange dans le département de Thiès. Issa Sall décroche Serigne Mansour Sy Djamil, visite Khalifa Sall et atterrit à Mbour. Sonko investit Kaoalck et Guingunéo’’, souligne le journal en guise de résumé à des activités du deuxième jour de campagne.
Illustrant sa Une d’images de mobilisation des prétendants, L’Observateur fait savoir que le candidat de la mouvance présidentiel a fait le plein, tandis que l’ancien Premier ministre continue à drainer des foules. Le journal du Groupe futurs médias (GFM), insiste dans le même temps sur des ‘’premiers signes d’essoufflement financier’’ du candidat de la coalition ‘’Sonko président’’.
’’Forte mobilisation pour Macky Sall’’, titre pour sa part le quotidien Le Soleil qui revient également sur la promesse faite par le candidat à sa propre succession de recruter 50 000 volontaires contre la déforestation à Louga s’il sort victorieux de la présidentielle.
Enquête a choisi de faire connaître davantage le candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), Cheikh Issa Sall, à ses lecteurs à travers un focus sur le parcours de l’homme. ‘’Self-made-man, donateur hors pair, le candidat aura marqué son temps, de Tattaguine (département de Mbour) aux Etats-Unis, en passant par Saint-Louis et Dakar’’, souligne le journal.