LÉGÈRE BAISSE DE L’ACTIVITÉ INDUSTRIELLE À FIN 2018
«A la suite du regain enregistré au mois précédent, l'activité industrielle est marquée, au mois de novembre 2018, par une chute de 1,7% de la production industrielle».
Au Sénégal, la production industrielle nationale a enregistré une baisse de 1,7% en novembre dernier en raison essentiellement des contre-performances des industries mécaniques et des productions énergétique et alimentaire, informe un bulletin de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
La production industrielle sénégalaise a connu une légère baisse à la fin du quatrième trimestre de 2018, selon les chiffres de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD). .
« A la suite du regain enregistré au mois précédent, l'activité industrielle est marquée, au mois de novembre 2018, par une chute de 1,7% de la production industrielle. Cette baisse est imputable à une contre-performance de l'activité des industries mécaniques, de production d'énergie et alimentaires », détaille le bulletin d'information.
Cette baisse est, toutefois, atténuée par un accroissement de l'activité des industries du papier et du carton, celles extractives, celles des matériaux de construction et chimiques.
Légère amélioration de l'activité par rapport à 2017
Comparativement au mois de novembre 2017, l'activité industrielle a enregistré une bonification annuelle de 4,9 %, souligne le rapport. S'agissant de la production cumulée des onze premiers mois de l'année 2018, l'Agence nationale de la statistique et de la démographie a noté une légère amélioration (1%) comparée à celle de la période correspondante de 2017.
MACKY SALL LANCE LES TRAVAUX DE DRAGAGE DU PORT DE KAOLACK
Le dragage du port de Kaolack est réalisé dans le cadre de la phase 2 du Projet d’infrastructures et d’équipements maritimes 2 (MIEP 2), indique de l’Agence nationale des affaires maritimes (ANAM)
Kaolack, 20 jan (APS) – Le chef de l’Etat, Macky Sall, a procédé officiellement dimanche au lancement des travaux de dragage du port de Kaolack pour relancer les activités maritimes dans la zone centre du pays, a constaté l’APS.
Le président Sall a aussi réceptionné deux remorqueurs portuaires le Niombato et Bettenty pour améliorer les opérations de dragage.
Le dragage du port de Kaolack est réalisé dans le cadre de la phase 2 du Projet d’infrastructures et d’équipements maritimes 2 (MIEP 2), indique de l’Agence nationale des affaires maritimes (ANAM) dans un communiqué reçu à l’APS.
Le MIEP 2 consiste à construire, d’une part, une drague dénommée "Le Saloum", d’une capacité de 400 m3/h, 2 remorqueurs : le Niombato et Bettenty et 2 barges : Mbossé et Laga Ndong, précise la même source.
Le communiqué ajoute qu’il sera construit, d’autre part, un Terminal hydrocarbures (un débarcadère spécialisé hydrocarbures, une zone de stockage d’hydrocarbures d’une capacité de 11 000 m3 et un système de chargement et de déchargement : pipes, etc.).
Ces navires vont participer à l’amélioration du désenclavement des régions Sud et Centre, notamment, par le dragage des cours d’eau intérieurs et d’autres parties du littoral, à l’effet de renforcer la navigation et la sécurité maritimes, renseigne le texte.
"En perspective à la mise en service de ces navires, le personnel spécialisé pour leur exploitation a subi, en Corée, une première formation, du 27 août au 7 septembre 2018. Une seconde suivra, au Sénégal, à l’arrivée de ces unités", lit-on dans la même source.
PAR ADAMA GAYE
APEURÉ, LE SÉNÉGAL VERS LE VIDE
Le monde entier doit savoir qu’au lieu de célébrer son imminent rendez-vous électoral, présidentiel, moment par excellence de respiration démocratique, à un mois de cette échéance, prévue le 24 février, le Sénégal est transi de peur
Ce n’est pas un reniement, en wolof un wakhone, wakhete, symptomatique de la politique nationale, mais un moment d’intense lucidité, après la publication ce soir des candidatures retenues, qui me fait sortir brièvement de ma décision de m’effacer de Facebook: la montée des périls l’exige !
C’est ce qui m’a fait saisir l’Organisation des nations-unies (ONU), avant de le faire avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union africaine. Le monde entier doit savoir qu’au lieu de célébrer son imminent rendez-vous électoral, présidentiel, moment par excellence de respiration démocratique, à un mois de cette échéance, prévue le 24 février, le Sénégal est transi de peur. Parce qu’il se sait dans l’œil du cyclone. Ce n’est donc pas être alarmiste que de prédire le pire pour un pays plutôt habitué, dans un passé encore récent, à rafler les honneurs en matière de libertés démocratiques mais hélas réduit à vivoter en queue du peloton parmi les cancres de la démocratisation. Désormais, il vit un enfer politique. Inquiet pour son présent, sans espoir pour son avenir malgré ses immenses potentialites humaines et naturelles.
On n’est certes pas ici plongé dans l’image d’une France qui s’ennuie, décrite par Pierre-Viansson-Ponte (PVP), dans un prémonitoire éditorial publié par le Monde, deux mois avant l’implosion de Mai 1968. Ici, dans ce pays, petit par ses dimensions géographiques, niché dans la pointe la plus acérée de la côte ouest-africaine, sur ces terres burinées par la religion autant qu’elles sont piétinées au rythme endiablé du Mbalax, la musique locale, dans cet espace connu pour la faconde, la gouaille et l’insouciance du peuple y vivant, nul ne court aucun risque à résumer le sentiment général ambiant: la peur! Au ventre et dans les têtes.
La pauvreté oppressante. L’incertitude. La crainte de violences. L’assassinat de l’idéal démocratique. Un pouvoir apatride et vénal; une opposition infiltrée par des taupes insoupçonnables. La mal-gouvernance économique en puissance XXL. La justice couchée, compromise, couarde. La presse des canniveaux. La courbette des élites de tous bord, silencieuse, des chefs religieux aux universitaires, toutes unies dans la folle fuite en avant, décapacitante. Pendant qu’un incapable, Macky Sall, accessoirement appelé Président, coude sur la transparence électorale, devenu le protège-tibia des criminels de tous poils, déroule un agenda terrifiant. Morbide. Et d’abord execrable par sa médiocrité. Ça dégouline dans tous les sens ! Qui n’a pas été dégoûté de le voir, à côté de ses “parents” pulhars, inaugurer, vendredi dernier, la Mosquée de Guediawaye ?
Sur une photo, il était entouré de son frère, Mongol-Aliou-Voleur de nos hydrocarbures, Abdoulaye “Pinochet” Diallo, Racine Goebbels Talla de RTS-l’alignée ? Largué derrière, telle une caniche, un premier menteur, et à ses heures actives, faire-valoir officiel, celui qui a signé un contrat odieux avec Total. Quelques-jours avant, c’est un membre du clan Aliou Sow, Oumar, qui prenait la parole comme l’un des acteurs autour du projet de chemin de fer, l’onéreux, corruptogene, TER. Puis, peu avant, ce fut un autre Sow, qui faisait main-basse sur la sphère ministérielle de Diamniadio, la main dans la poche, sifflotant sans doute, en se frottant l’autre main...
“L’Afrique n’a pas de chasse-gardée”, dira, nul comme tout, inaugurant une énième inutile conférence, cette fois sur l’émergence, ce président champion toutes catégories dans la production des fautes et charabias. Le pauvre, il voulait dire: l’Afrique n’est la chasse gardée de personne.... Ce que vit le Sénégal, en ce début 2019, dans la foulée d’années marquées par une brutale descente aux enfers, mérite que le monde s’y attarde. Qui n’a pas noté qu’à la réunion du Groupe Consultatif du Sénégal, mi-décembre à Paris, que du Président, du patron de l’Agence des grands travaux (Apix), du Ministre des Finances, jusqu’à la maîtresse de cérémonie, tous les intervenants étaient des pulhars. On en est arrivé à ce que même la pourtant aimée icône Aissata Tall Sall ne justifie autrement sa honteuse transhumance que par des conseils ethnicistes et confessionnels auxquels, par légèreté, elle a cédés. Plus que les grands agrégats moraux et économiques, ce sont les grands équilibres socioculturels du pays qui sont jetés aux chiens.
Ce recul ethniciste en est la plus inquiétante manifestation. Il ne peut et ne doit plus être tû. Pour la simple raison, qu’en plus d’être le label le plus nauséabond de ce que faute de pire on appelle le Mackysme, il ne rend surtout pas justice au talent de nos parents pulhars authentiques ni au patriotisme de la vaste majorité d’entre eux. Le rôle de ceux-là dans l’enracinement des valeurs démocratiques et patriotiques est inscrit en lettres d’or dans l’histoire du pays. C’est alors à se demander si le projet que nous voyons se dérouler, illustratif d’un comportement d’esclave, ne les dessert pas ? N’est-il pas grand temps de se distancier plus fermement de ces usurpateurs s’exprimant via la religion et la politique au nom d’une communauté qui mérite une plus décente représentation? En un mot, les dignes pulhars du Sénégal ne sont-ils pas eux-mêmes utilisés par des brigands sous le prétexte qu’ils sont au service d’une communauté (le neddokobandoum) quand il ne s’agit que d’un banditisme ethnique susceptible de réduire en ruines le substrat national ? Sont-ils des coupables par omission ou commission ?
Parler de l’immonde ethnicisation de notre vie publique, que l’on connaissait plus intégrée et méritoire, ne peut cependant pas suffire à éluder les autres maux qui gangrènent ce pays désormais anémié. Tel un cancer en phase terminale, le mal, en mode métastase, se répand partout. Rien ne marche plus, l’angoisse est l’horizon national, l’avenir est flou, qui n’est plus écrit qu’au crayon...Où va ce Sénégal qu’un régime faussaire a mené vers un destin de nulle part, au bord d’un précipice fatal dont le tissu social n’a jamais été aussi fracturé ?
Il vit des heures graves. Le pire est que celui qui ne connaît pas bien ce pays, induit en erreur par la propagande criminelle sur les réalisations faites dans le culte de la corruption, risque de n’en pas saisir la magnitude. Ils peuvent dès lors être nombreux à devenir les victimes de ce type de cécité similaire à celle qui avait poussé le monde à ne pas prendre la mesure de la gravité de la crise qui couvait de l’autre côté de l’Afrique, au Rwanda, en 1994. C’est parce que nous croyons qu’il faut impérativement arrêter cette lave qui monte qu’il incombe aux fils du Sénégal de sonner l’alarme. Assiégé de partout, fragilisé, apeuré, en quasi-faillite sur tous les fronts, sauf sur ceux de la corruption et de la criminalité, le Sénégal est engagé dans une vitale course contre la...mort. Le combat que cela implique, pour en échapper, ne saurait, sous cet éclairage, se limiter à nos frontières. Il a une vocation multi-directionnelle.
C’est justement ce que j’ai fait en saisissant, par écrit, Docteur Mohamed Ibn-Chambas, représentant spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest et ancien Président de la Commission de la Cedeao. L’un et l’autre avons été des chevilles ouvrières décisives dans l’élection de Kofi Annan au poste de Secrétaire-Général de l’ONU, en 1996. Lui, en tant que Ministre-adjoint des Affaires Étrangères du Ghana de Jerry Rawlings, et moi en tant militant le plus vocal à New York pour qu’un Africain au Sud du Sahara accède à ce poste. Ancien directeur de l’information de la Cedeao, je suis conscient que les normes démocratiques sont le ferment de son action institutionnelle -du moins sur le papier. Il en est ainsi dans son Traité, surtout celui révisé de 1993, autant que dans sa Déclaration de Principes politiques adoptée un an plus tôt sur le modèle de la déclaration en faveur de la démocratie, initiée en 1991, par le Commonwealth, à Harare.
J’ai aussi eu le privilège de participer en Juin 1999, à Alger, à l’invitation de Abdou Diouf, à la conférence de l’Ex-Organisation de l’unité africaine (Oua) qui avait décidé de proscrire les coups d’état militaires sur le continent. En rappelant ce moment inscrit dans la marche d’une Afrique en quête de renouveau démocratique, le but ici est de mettre en exergue la montée en puissance des coups d’Etat...civils en Afrique. Des scrutins sont piratés: n’est-ce pas le cas de la Rdc ou le vainqueur Martin Fayulu s’est vu déposséder de son gain électoral? Ici, la France s’en offusque, mais se tait au Togo, au Gabon, au Cameroun, entre autres. L’Union africaine ne peut que mais, frappée d’impuissance, pendant que des instances plus électoralistes qu’électorales, vidées de leur équité et de leur âme, injustes, corrompues, cyniques, font le sale boulot et imposent leurs marques frauduleuses. Qui peut, demain, empêcher le déferlement d’une violence réparatrice quand, défait dans les urnes, comme cela est plus que probable, le régime de Macky Sall tentera, lui aussi, à l’africaine, de voler, violer, vider les résultats? Totalement discrédité, impopulaire, inapte à compléter ses projets, son seul risible horizon alors qu’il est question de bâtir une nation, qui va lui dire : holà !
Ce n’est pas donc seulement l’ami Chambas que j’alerte. Cette lettre est aussi destinée à Antonio Gutteres, ci-devant Secrétaire-Général d’une moribonde ONU. En lui disant: ce n’est pas parce que l’une des agences onusiennes, le Programme des nations unies pour le (sous) développement (Pnud), corrompue et opportuniste, a exploité la faiblesse, la nullité et la cupidité du régime de Macky Sall, pour lui fourguer son coûteux programme de je ne sais quoi dit Pudc, projet budgétivore, qui l’aide à vivre des deniers publics du Sénégal, qu’il faudrait l’accompagner du sceau onusien dans sa course potentiellement meurtrière. C’est en Afrique, et nulle part ailleurs, que l’ONU fera sa mue ou s’enfoncera dans une mortelle compromission. En un mot, dans les élections qui se préparent, notamment au Sénégal, se joue la crédibilité restante de ce qui est en train de devenir une coquille vide. Mise de côté dans le règlement des grands conflits et défis planétaires, sevrée de recettes budgétaires, raillée par le Président américain, Donald Trump, méprisée par l’irascible John Bolton, son conseiller aux questions de sécurité nationale, il incombe à l’ONU de se refaire une santé en Afrique.
Quid des instances africaines et nationales ? Pour le principe, parce que l’Afrique ne cesse de clamer son adhésion aux normes planétaires de bonne gouvernance économique et de transparence démocratique, le moins qu’on puisse attendre de l’Union africaine et de la Cedeao, c’est qu’elles mettent en cohérence leurs pétitions de principes. Ce n’est cependant la qu’un vœu pieux. Car, plus que jamais, le mot du défunt président Tanzanien, Julius Nyerere, n’a été aussi véridique: ces syndicats de chefs d’Etat sont aussi inopératoires qu’inutiles, incongrues meme dans une Afrique qui rêve d’un mieux vivre. Alors, il ne reste que le combat intérieur. Aucun pouce de terrain ne doit être laissé à Macky Sall et à sa bande, y compris, au delà de l’exécutif, à ses excroissances dans les secteurs ayant abdiqué leur rôle de contrepouvoirs, dans la justice, les médias, la religion.
La peur monte. Des cadavres sont découverts même sous les récents ouvrages publics comme sous le mal nommé Pont de l’Emergence. L’Etat est devenu impécunieux. Les experts en surfacturations vaquent à leurs...loisirs, comme Mamour Diallo, Ibrahima Ndiaye-Ageroute, pour ne citer que ceux-là sur une liste précieusement mise à jour, gardée. La démocratie sénégalaise est en danger. L’envie de se taire, de ne pas vouloir partager l’espace des débats publics avec des compatriotes qui ne comprennent pas, jusqu’à s’engager dans des voies diffamatoires d’insultes, ne peut donc définitivement l’emporter.
C’est pourquoi, suivant les incitations de beaucoup d’entre-vous que je tiens en estime, en commençant par Aziz Jeng, je me suis permis de briser mon silence. Ponctuellement. Surtout que, hélas, tout ce que j’ai pu avancer, ou presque ici, semble avoir été confirmé. Sans être exhaustif, personne ne doute plus de ces oracles que j’avais pris le risque d’édicter: des candidatures en impasse, comme celles de Karim ou Khalifa, la chasse au Sonko, le sur-endettement et le prisme étranger sur les marchés publics, truqués tous azimuts, des parrainages à la criminalisation des élites, de la partialité de la justice judiciaire à celle électorale, de la nocivité de la presse, de la collusion des religieux avec le pouvoir. Sans oublier le risque d’une fausse appréciation de la communauté internationale. Ce ciel lourd de menaces, germes d’une insécurité déstructurante, sur fond de maniement criminel de la carte ethno-religieuse, ne permet à personne de rester les bras croisés. Dans cette élection qui arrive, il est question de reprendre notre liberté, en sauvant le Sénégal.
A cette fin, la communauté internationale, interpellée ici, n’a pas le droit à l’excuse : elle sait ce qui se trame, ici nous ne la laisserons pas agir à sa guise dans le mode de la compromission qui a fait tant de torts à ce continent. Puisqu’il y va de notre destin: qui passe par la subjugation de cette toxicité invivable imposée à notre pays par un régime malpropre, indigne de nous gouverner. Sa mort est la voie de notre survie. Aucun messie ne le sauvera. Tous contre les prédateurs usurpateurs, le monde étant informé, nous sommes les responsables de notre destin. Contre les abus, les prévarications, les chasses à l’homme, les injustices, les menaces, les espionnages, les intrusions dans la vie privée, les faussetés sociales, en somme contre notre naufrage collectif.
Ps:
1- A ceux qui pensent que j’ai pu être marabouté pour quitter le combat, détrompez-vous : ça ne marche pas avec moi MDR...
2- On m’a rapporté les propos d’une plumitive longtemps nourrie à la sève financière de son “oncle” inventé de toutes pièces, Wade avant de se poser en bouclier, aux postures variables, de son ami d’enfance redécouvert sous les lambris de la république, lol, Macky, autre invention. Moytouma douma niekhou niebe. Pankk moy Sama santt! Affirmer que je bénéficiais des avantages de Wade, c’est une diffamation, un mensonge : la seule fois qu’il y a eu échange d’argent entre Wade et moi, c’est moi qui lui ai donné. Et, President, je le revois, se tenant la tête des deux mains, en me suppliant : “mon casse-tête c’est de savoir ce que tu veux”, me dit-il, sur un ton de soumission. Wade peut être sollicité, il n’ose pas nier. La lettre que je lui ai envoyée le lendemain fut cinglante, n’est-ce pas Général Cissokho, son aide de camp ?
3- Je le dis à haute voix : je ne crains aucune institution, surtout pas celle Judiciaire qui se compromet et ne joue pas son rôle. Que ce soit clair. Le respect se mérite...
4- En vous retrouvant brièvement, je participe au challenge qui fait fureur. Ma photo, a 2 ans, avec ma grand mère, et ma sœur. Une autre pendant mes années vertes.
Merci de votre amitié dans cette communauté...mais retour à mon observatoire !
CINQ CANDIDATS RETENUS POUR LA PRÉSIDENTIELLE
Le Conseil constitutionnel a publié ce dimanche la liste définitive des prétendants à la magistrature suprême, écartant définitivement Karim Wade et Khalifa Sall de la course
Cinq candidats dont : Macky Sall (APR), Idrissa Seck (Rewmi), Ousmane Sonko (Pastef), El Hadji Issa Sall (Pur) et Madické Niang (coalition Madické 2019) sont sur le départ pour le scrutin du 24 février prochain. Les candidats Khalifa Sall (coalition Takhawou Senegaal ak Khalifa) et Karim Wade (PDS), deux principales figurent de l’opposition, sont définitivement écartés et leurs recours jugés irrecevables. Ces deux personnalités politiques condamnés par la justice, ont perdu leur qualité d’électeur et ne peuvent donc pas être éligibles à la présidentielle, selon les sept sages.
Des 27 dossiers reçus au greffe du Conseil constitutionnel, 5 ont donc été déclarés recevables. La liste publiée ce 20 janvier 2019, n’est susceptible d’aucun recours.
PAR MAME BIRAME WATHIE
CULTURE DE LA PAIX EN TERRE D'INJUSTICE
«Senegaal réewou jam la » (le Sénégal est un pays de paix), entonne-t-on, ménageant Macky et les retraités du Conseil constitutionnel qui ont pourtant drainé les litres d’essence et les boîtes d’allumette en passe d’embraser le pays
Les manifestations sporadiques, qui ont suivi la publication de la liste provisoire des candidats à la prochaine présidentielle, ont poussé certains religieux à élever la voix pour appeler les Sénégalais au calme et aux opposants à la retenue. A Macky qui se prend pour Almamy et aux membres du Conseil constitutionnel, qui font de la sagesse une matière première de l’obéissance, aucune mise en garde, aucune remarque n’est faite. Khalifa Sall peut être dépouillé de tous les mandats que les Sénégalais lui avaient confiés et empêché de briguer à nouveau leur suffrage, mais il n’a pas à s’en plaindre, ses partisans n’ont pas à s’en offusquer. «Senegaal réewou jam la » (le Sénégal est un pays de paix), entonne-t-on, ménageant Macky Sall et les retraités qui siègent au Conseil constitutionnel qui ont pourtant drainé les litres d’essence et les boîtes d’allumette en passe d’embraser le pays. Le message est terrible : « souffrez en silence ! ».
Il n’est pas question de faire le procès de certains religieux. L’histoire qui s’écrit en ce moment sera contée aux générations à venir qui s’en chargeront. Et, en dépit des terribles coups de boutoir infligés à la mémoire collective, les responsabilités des uns et des autres traverseront les âges. Aussi longtemps que cela remonte, les actes que certains avaient posés face aux colons continuent à alimenter les palabres, suscitant la fierté ou nourrissant la honte. Il n’est pas non plus question de donner à qui que ce soit des leçons. Car, même si certains remercient Macky Sall, ils savent tous que c’est avec l’argent du contribuable que des bâtiments ont été construits dans les cités religieuses. Ils savent mieux que quiconque que Macky Sall n’a commencé à distribuer de l’argent comme un guichet automatique qu’après son élection à la tête de l’Etat. Ils ne sont pas censés ignorer que l’Etat a investi plus d’argent dans les CAF-Awards que dans l’essentiel des foyers religieux où on se glorifie de maisons d’hôtes.
Ce qui est dit et que certains chefs religieux semblent ignorer, c’est que leur appel au calme et à la retenue risque de tomber dans l’oreille d’un sourd. Pis, comme dans beaucoup de salles de rédaction, Macky Sall risque de faire descendre l’opprobre, emportant ou portant un sacré coup au legs des illustres fondateurs. La paix ne peut prospérer si la justice est par terre. Cette lapalissade qui a traversé les âges ne peut être méconnue par les plus « érudits » d’entre nous. Puisqu’il a été trop demandé de dire à Macky Sall qu’il n’avait pas à changer unilatéralement les règles démocratiques qui lui ont permis d’être élu, il n’y a aucun discours moralisateur à tenir à ceux qui en ont fait les frais. Celui qu’il faut appeler dans un coin pour lui tirer les oreilles, c’est bien le leader de l’APR. C’est à lui qu’il faut dire que le temps des Almamy est révolu, qu’il ne peut agir en monarque avec la bénédiction du Peuple qui l’a élu parmi tant d’autres.
A défaut de dire à Macky Sall tout cela qu’il n’ignore pas, que le silence, qui a accompagné l’inauguration de la mosquée de Guédiawaye, reste silencieux. Pour que les Sénégalais, qu’il avait promis un gouvernement de 25 ministres, un mandat de cinq ans, une séparation effective des pouvoirs, une gouvernance sobre et vertueuse, une politique fondée sur la patrie avant le parti et bien d’autres choses, décident tout seuls de la meilleure attitude à adopter. Si Cheikh Bamba Dieye, connu pour sa pondération, n’écarte pas la violence pour faire entendre raison à Macky Sall, c’est également parce que le discours d’apaisement a tardé à raisonner pour être audible. Aux membres du Conseil constitutionnel de mériter leur sobriquet de « sages » pour ne pas être appelés « pyromanes ».
LA CANDIDATURE DE KHALIFA EST ÉVIDENTE
EXCLUSIF SENEPLUS - Si la candidature de l'ancien maire de Dakar est invalidée, le coup suivant du Conseil constitutionnel serait de se choisir lui-même le prochain président - Moussa Tine appelle les sept sages à ne pas flétrir l'image du Sénégal
Selon Moussa Tine, la candidature de Khalifa Sall à la présidentielle du 24 février coule de source, puisque l’ancien maire de Dakar n’est pas encore définitivement condamné. « Un juge constitutionnel ne peut pas nous dire au Sénégal qu’une décision pénale est applicable malgré l’existence d’un droit de recours. C’est comme si on exécutait un condamné à mort, alors que son recours est en cours d’examen », s’insurge le soutien du leader de Taxawu Senegaal, joint au téléphone par SenePluscom. Il rappelle par ailleurs que Khalifa dispose d’un mois pour introduire un rabat d’arrêt à la Cour suprême.
À l’en croire, le Conseil constitutionnel cherche tous les moyens possibles à interférer dans le choix des adversaires du chef de l’Etat sortant. « Si malgré tout, la candidature de Khalifa Sall venait à être définitivement rejetée, ce serait une grave atteinte à tous les principes d’un Etat de droit. Le Conseil aura ainsi prouvé qu’il veut élire lui-même le prochain chef d'Etat », déclare le président de l’Alliance Pentio, appelant les sept sages à ne pas s’inscrire du mauvais côté de l’histoire.
La liste définitive des candidats à la présidentielle doit être publiée ce 20 janvier 2018.
Le candidat à la présidentielle dont l'épouse est l'objet de toutes les rumeurs, a été présentée au public, lors d'une rencontre d'échanges ce samedi.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, SERIGNE SALIOU GUÈYE
LETTRE OUVERTE AU PREMIER PRÉSIDENT DE LA COUR SUPRÊME
EXCLUSIF SENEPLUS - Des décisions de justice dictées par l’exécutif finissent par se muer en vérités irréfragables, accompagnées d’événements tragiques qui peuvent plonger le pays dans une période dantesque
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 20/01/2019
A chaque échéance présidentielle, le débat sur les questions afférentes à la justice réapparaît, et dans ces moments-là on assiste à une prédominance d’analyses plus ou moins objectives et sincères. La justice étant rendue au nom du peuple sénégalais, par conséquent tous les citoyens sont en droit de savoir ce que font leurs juges et pourquoi, puis de donner leur avis sur la qualité du travail accompli. Et c’est dans ce cadre-là, monsieur le premier Président de la Cour Suprême, que nous nous adressons humblement à vous. Excusez-nous si vous trouvez dans les propos suivants impertinents qui s’échappent d’un justiciable insignifiant l’once d’un mot qui pourrait s’apparenter à une attaque en règle contre la justice, notre justice.
Lors de la rentrée solennelle des cours et tribunaux de cette année, vous avez prononcé dans votre mercuriale cette phrase lapidaire : « Les magistrats sauront résister à toute pression et intimidation d’où qu’elles viennent » qui me renvoie au Principe I du Guide pour les magistrats de la Belgique qui dit : « Les magistrats exercent leurs fonctions juridictionnelles en toute indépendance, à l’abri des influences extérieures. Cette indépendance les conduit à appliquer le droit, au vu des éléments du dossier particulier, sans céder à la crainte de déplaire ni au désir de plaire à toute forme de pouvoir (que ce soit le pouvoir exécutif, législatif, politique, hiérarchique, des intérêts économiques, les médias ou l’opinion publique). Le magistrat se doit également de veiller, dans ses fonctions juridictionnelles, à rester indépendant, y compris à l’égard de ses collègues et de groupes de pression en tous genres ».
En effet, les magistrats surtout les juges ne doivent subir des pressions ni des politiques, ni des lobbies, ni de l’opinion publique, ni des médias. Ils doivent ainsi être équidistants et impartiaux. Pour autant, chaque magistrat est avant tout un membre de la société, donc un citoyen ayant des convictions politiques personnelles. Mais son devoir est de tout faire pour que ses convictions personnelles ne déteignent pas sur la bonne exécution de son action judiciaire. Mais permettez-nous, M. le Président, avant de donner notre opinion sur la pression itérative exercée sur les juges, de vous dire en tant que citoyen épris de justice et vouant un culte l’autorité judiciaire, nous avons toujours suivi depuis les années 80 avec intérêt cette audience solennelle de rentrée des Cours et Tribunaux, car les discours de donne facture qui y sont prononcés sont d’une importance et d’une beauté inégalables. Nous suivions religieusement avec nos transistors les discours d’usage qui sont prononcés lors cette auguste rencontre qui regroupe le gratin judiciaire et politique et notabilités coutumières et religieuses. Mais pour dire vrai, moi comme beaucoup d’autres Sénégalais, avons vu cet intérêt s’effilocher tant la justice telle que pratiquée depuis assez longtemps dans notre pays ne cadre pas avec nos impératifs et exigences démocratiques. Comme elle est loin cette image d’Epinal d’une Justice juste et équitable.
Dire que « les magistrats sauront résister contre toute pression et intimidation d’où qu’elles viennent » révèlent en réalité que des pressions et intimidations s’exercent sur les juges à cause du contexte électoral bouillonnant. Mais ces pressions ne datent pas d’aujourd’hui. Elles sont consubstantielles au pouvoir politique qui nomme Garde des Sceaux et magistrats et qui doit faire face à une opposition. En démocratie, le champ politique est divisé en deux entités : la majorité exécutive et l’opposition. Et les arbitres neutres légitimés à réguler le jeu politique sont les juges. Ils doivent en être les maitres prêts à sanctionner tout acte d’antijeu qui remettrait en cause ses principes fondamentaux. Malheureusement nous avons constaté depuis longtemps, que les règles du jeu ne sont favorables que pour le camp de celui qui gère la carrière et la nomination des magistrats. Alors la fameuse phrase de Solon, un des fondateurs de la démocratie athénienne, trouve au Sénégal toute son actualité et toute son acuité : « Les lois sont comme des toiles d’araignées, elles arrêtent les faibles et les petits, les puissants et les riches les brisent et passent au travers. »
Monsieur le Président, moi et plusieurs de mes compatriotes souffrons de voir ce Sénégal où, depuis le procès arbitraire de Mamadou Dia de 1963, la Justice roule à deux vitesses parce que subissant sans cesse des pressions de l’exécutif même si des magistrats valeureux et vertueux ont marqué ou continuent de marquer d’un sceau indélébile l’histoire de la magistrature sénégalaise grâce à leur indépendance et leur équidistance vis-à-vis des hommes politiques. Je m’en vais vous citer trois exemples de magistrats qui servent encore de parangon à une justice neutre et équitable. Isaac Forster, Premier président de la Cour suprême du Sénégal, lors de la rentrée des Cours et Tribunaux de 1960-1961, avait alerté le Président Senghor sur toute tentative de pression sur la justice en ces termes : « Nous refuserons de cautionner toute loi qui soit anticonstitutionnelle ».
En 1967, le procureur de la République Thiès Basile Senghor, neveu du président Senghor, avait refusé de présenter le meurtre du ministre de la Jeunesse et des Sports Demba Diop comme un acte prémédité tel que le lui enjoignait l’establishment socialiste. « Le Procureur de Thiès soutenait à l’endroit de ses supérieurs que l’acte dont était responsable Abdou Ndaffa Faye ne s’analysait pas en crime mais en coup ayant entrainé la mort sans intention de la donner. La résistance à la pression de hiérarchie lui valut d’être relevé de ses fonctions », j’ai cité Me Wagane Faye.
Lors de la rentrée des cours et tribunaux de 1991-1992, le président de la Cour suprême d’alors, l’intrépide magistrat Assane Bassirou Diouf, avait martelé qu’« il n’y a avait en réalité de pouvoir judiciaire et que le seul pouvoir, c’était l’exécutif qui a reçu l’onction populaire ». La même année quand on lui a demandé ce qu’il ferait en cas de défaite d’Abdou Diouf à l’élection présidentielle, le très charismatique Président de la Cour suprême répondit sans circonlocutions : « Je proclamerai les résultats favorables à son concurrent. » Le magistrat Assane Bassirou montrait par là sa résistance à toute velléité de pression en cas de défaite du Président Diouf à la présidentielle de 2013. Mais la Cour suprême fut supprimée après cette rentrée des Cours et Tribunaux et son désormais ex-président exilé du pays comme ambassadeur.
Ces valeureux magistrats susnommés ont su faire leur cette pensée de Jean Jaurès qui dit que « le courage, c’est de ne pas livrer sa volonté au hasard des pressions, des impressions et des forces ; le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire».
M. le Président, force est de constater malheureusement, dans notre République, l’existence d’une justice pour chaque chef d’Etat et une autre pour ses opposants. On donne systématiquement raison à sa Majesté, on l’encense, on l’auréole de tous les qualificatifs mélioratifs. Quant aux opposants, ils perdent pour la plupart dans nos cours et tribunaux, ils ont tous les torts parce qu’ils n’ont pas de magistrats. Ils n’ont presque jamais raison devant un juge, même lorsqu’ils ont raison, parce qu’ils n’ont aucun moyen de coercition. Pour beaucoup de Sénégalais, la justice est très clémente pour ceux qui bénéficient de la protection de l’exécutif mais ultra-expéditive pour ceux qui rament à contre-courant de la politique gouvernementale. Ainsi la justice se présente chez nous comme une autorité d’application soumise aux autorités de conception que sont les pouvoirs exécutif et législatif. Pourtant Dominique Rousseau, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, précise que « l’exécutif et le législatif sont des pouvoirs de l’État, la justice est un pouvoir de la société. Cette justice n’est pas une autorité d’application chargée de faire passer la politique de l’État via ses jugements ». Son rôle primordial est alors de protéger les citoyens contre les abus des gouvernements, et non de relayer leur politique.
Mais depuis l’arrestation programmée dans l’agenda présidentiel de Karim Wade et de Khalifa Sall, nous n’avons vu pareil acharnement juridique contre les hommes politiques de l’opposition ou contre des citoyens qui ne partagent les mêmes schémas de pensée avec le pouvoir régnant. Nous nous sommes rendu compte que la boussole de la justice ne s’oriente que du côté de l’opposition. Les escrocs, les corrupteurs, les corrompus, les détourneurs de deniers publics, les prévaricateurs, les concussionnaires, les blanchisseurs d’argent sale, les auteurs de faux et usages de faux, les enrichis illicitement, les démons ne se trouvent ou se retrouvent que dans la « pègre » oppositionnelle. On retrouve les vertueux, ceux qui préfèrent la patrie au parti, les mains immaculées, les anges dans la « maison de verre » du pouvoir. Pourtant du côté de ces soi-disant vertueux, on y retrouve moult directeurs généraux, PCA, ministres épinglés par des rapports de corps de contrôle. Mais jamais, ils n’ont été convoqués par le procureur de la République, ne serait-ce que pour les entendre sur le contenu de ces rapports qui les éclaboussent. Au contraire, la camarilla présidentielle n’hésite pas à foudroyer tout élément d’un corps de contrôle ou tout magistrat qui aurait le toupet d’interroger un collaborateur du chef de l’Etat.
N’a-t-on pas vu un ministre de la République traiter les vaillants magistrats de la Cour des comptes d’ectoplasmes avant de qualifier leur majestueuse institution de Cour de règlement de comptes ?
N’a-t-on pas vu un responsable politique de l’APR dans le département de Mbour et Directeur des transports routiers au ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, être inculpé par le juge d’instruction du 1er cabinet sis au tribunal de grande instance de Louga pour complicité de concussion, complicité de corruption et recel et placé sous mandat de dépôt le 31 mars 2016 et être libéré provisoirement sur intervention de bras politiques haut placés le 07 avril 2016 avant d’être nommé président du Conseil d’administration du Fonds d’entretien routier autonome du Sénégal (Fera) par décret présidentiel n°2016-985 le 13 juillet 2016 ?
N’a-t-on pas vu dans l’affaire des élèves-maîtres, 40 godillots adopter un projet de résolution de soutien au ministre de l’Education nationale Serigne Mbaye Thiam ignorant du coup l’arrêt de la Cour suprême qui avait annulé l’arrêté du ministère de l’Education nationale excluant les 690 élèves-maitres de la formation dans les Centres régionaux de formation du personnel enseignant (CRFPE) ?
N’a-t-on pas entendu, en novembre 2010, le Président Abdoulaye Wade dire, à l’occasion du 53e congrès de l’Union internationale des magistrats (UIM) à Dakar que « les juges ne veulent pas s’affranchir de la tutelle de l’exécutif. On peut tout faire pour que le magistrat soit indépendant mais, psychologiquement, les magistrats ne veulent pas être indépendants, c’est comme des esclaves. On les libère, ils font 200 mètres et ils reviennent pour dire: je ne sais où aller». Ces propos qui nous ont tant formalisé semblent avoir laissé de marbre les magistrats du Sénégal. Aucun membre de la famille judiciaire n’a élevé la voix pour s’offusquer de cette avanie gravissime ! Certains de vos collègues heurtés ont préféré moufter dans le confort douillet de leur bureau. Toutefois, nous aurions aimé que les figures de proue du pouvoir judiciaire élevassent la voix pour marquer leur indignation devant ce manque de considération vis-à-vis de la justice.
Quand le Président François Hollande parlant de la justice française avait déclaré dans un livre que « cette institution est une institution de lâcheté... Parce que tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats se planquent et jouent les vertueux... », Bertrand Louvel et Jean-Claude Marin, les deux plus hauts magistrats de l’ordre judiciaire en France (le premier président et le second procureur général près de la Cour de cassation) se sont immédiatement invités à l’Elysée. Et l’Union syndicale des magistrats a demandé que « les propos sur la lâcheté de l’institution judiciaire soient infirmés ou retirés ». Sous le feu des critiques, le Président français dans une lettre datée du 14 octobre 2016 et envoyée au Conseil supérieur de la magistrature, avoue « regretter profondément ses déclarations qui sont sans rapport avec la réalité de sa pensée ».
Combien de magistrats probes et propres dont les décisions ne plaisent pas ont été dessaisis de certains dossiers ou affectés arbitrairement par le Garde des Sceaux, chef suprême des Procureurs, sans aucune réaction de la famille judiciaire ? L’affectation récente du Procureur de la République Mbour, Alioune Sarr, à la Cour d’Appel de Saint-Louis comme avocat général sonne comme une sanction punitive. Pour avoir résisté aux pressions des hommes politiques proches du pouvoir, pour avoir fait librement et impartialement son travail, pour avoir fait arrêter des militants du parti au pouvoir et des parents d’hommes et de femmes politiques "apéristes" pour vol de documents administratifs, le rigoureux et très professionnel procureur de Mbour quitte la Petite Côte dix mois seulement après sa prise de fonction. Aucune voix autorisée de la hiérarchie judiciaire n’a réagi contre cette décision abusive du ministre de la Justice.
Aujourd’hui, vous dites que vous ferez face à toute pression et intimidation. Pourtant ces manques de considération, tous ces pieds de nez faits à la justice sont une forme de pression à laquelle la famille judiciaire n’a jamais résisté. Comme dans tous les pays du monde, il apparait que les magistrats ne sont pas en effet à l’abri de toute pression dans leur fonctionnement quotidien, qu’elle émane de leur hiérarchie ou du pouvoir exécutif. Mais il leur incombe de résister à toute influence ou confluence, de ne jamais privilégier la consigne sur la conscience.
Quand nous regardons l’élimination anti-démocratique de certains candidats à cette prochaine présidentielle sénégalaise, nous revivons l’atmosphère délétère qui a précédé la tempête post-électorale de 2010 et qui a débouché sur une boucherie mortifère en Côte d’Ivoire. L’alors président de la Cour suprême, Tia Koné, avait rendu l’arrêt N° E0001-2000 de la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême disant que « le candidat Alassane Ouattara ne réunissait pas toutes les exigences légales pour être candidat à l’élection présidentielle 2000, et qu’en conséquence il importait de ne pas faire figurer ses nom et prénom sur la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 22 octobre 2000 ». Un tel arrêt se fondait sur la base de l’article 35 de la Constitution ivoirienne du 23 juillet 2000 qui stipulait : « tout candidat à la présidentielle doit être ivoirien d'origine, né de père et de mère eux-mêmes ivoiriens d'origine…, il doit avoir résidé en Côte d'Ivoire de façon continue pendant cinq années précédant la date des élections et avoir totalisé dix ans de présence effective » est resté 13 ans pour reconnaitre que cette « disposition était inique et absurde ».
Profitant de l’installation du sous-préfet de Gbagbégouiné, le samedi 9 février 2013, dans le département de Biankouma située à environ 700 km au nord-ouest d'Abidjan, Tia Koné mélangeant excuses et regrets a déclaré sans vergogne ceci : « Il n’était point question dans cette pathétique entente de rejeter ipso facto de nos rangs un fils du pays, un ancien Directeur général adjoint du FMI, pouvant de toute évidence, être cet artisan du regain de notre dignité et de notre grandeur nationale en perdition. (…) J’affirme qu’il n’a jamais été dit dans l’arrêt du 6 octobre 2000 que M. Alassane Ouattara n’est pas Ivoirien. Cet arrêt à notre grand regret, a causé un tort au concerné, à sa famille et à bien des Ivoiriens. Je m’excuse devant la nation entière. Aujourd’hui, la preuve est faite que le Président de la République est un Ivoirien qui a un profond amour pour sa patrie et qui engage en ce moment même notre pays sur de nombreux chantiers de développement en vue de faire de la Côte d’Ivoire, une nation de Paix et de prospérité ». Mais cette déclaration lâche intervient tardivement après que des dizaines d’Ivoiriens pro-Ouattara, contestant la légitimité du Président Gbagbo nouvellement élu, eurent trouvé la mort dans des conditions atroces. Dans la même foulée, le président du Conseil constitutionnel ivoirien, Paul Yao Ndré a déclaré le 3 décembre 2010 Laurent Gbagbo vainqueur de la présidentielle de 2010 avant de se rétracter cinq mois plus tard. Mais au prix de plus de 3 000 morts.
Si j’ai fait ce petit rappel dramatique M. le Président, c’est pour vous dire que certaines décisions de justice dictées par les pressions de l’exécutif fortement contestées par les populations finissent par se muer avec le temps en vérités irréfragables mais accompagnées souvent d’une kyrielle d’événements tragiques qui peuvent plonger le Sénégal dans une longue période dantesque. Aujourd’hui le parrainage, l’article 57 modifié visant uniquement Karim Wade ont été attaqués par les membres de l’opposition. Mais tous les Sénégalais savaient a priori que jamais le Conseil constitutionnel ne remettrait en cause ces tripatouillages du code électoral par les députés de sa Majesté. L’on ne compte pas le nombre de recours rejetés par les « Sages ». Il en est de même pour les pourvois introduits par l’opposition au niveau de la Cour suprême. Aujourd’hui, il est malheureux de constater que, par la seule volonté du chef de l’Etat, 22 candidats ont été écartés de la présidentielle à cause d’une loi taillée sur mesure pour éliminer des adversaires politiques redoutables. Pourtant en matière électorale, la règle démocratique, c’est l’inclusion et l’exception c’est l’exclusion. Aujourd’hui, il est indubitable que bon nombre de Sénégalais se sont mithridatisés contre plusieurs décisions de justice derrière lesquelles ils subodorent toujours la main pressante et contraignante de l’exécutif. Sur la base de cela, nous ne dirons pas comme l’actuel ministre de la Justice qui déclarait en janvier 2012 que « le Conseil constitutionnel sénégalais est comme la Tour de Pise qui se penche toujours du côté du pouvoir » mais les membres de cette institution juridico-politique nous donnent l’impression que jamais l’opposition ne peut avoir raison devant les régimes en place. Je ne dirai pas non plus comme l’ex-Garde des Sceaux français Robert Badinter, parlant de la justice de son pays, que la nôtre « est proche du dépôt de bilan » parce que je suis béatement optimiste de voir un jour notre justice être citée en exemple dans plusieurs démocraties. Mais la justice se doit toujours de transcender les contingences partisanes. Elle est intemporelle et impersonnelle. Il ne serait pas surprenant que le parrainage, adopté aujourd’hui comme une loi salvatrice rationnalisante, soit déclarée, dès changement du régime, scélérate et inconstitutionnelle avec toutes les autres modifications afférentes.
Pour conclure cette lettre dont nous nous excusons de la prolixité sachant que vos charges républicaines ne vous donnent pas assez de temps pour lire la contribution ennuyante d’un citoyen lambda, nous allons évoquer le Procureur général français Denis Jacomet qui, appréhendé par les militaires allemands le 6 mars 1915, déclarait aux forces ennemies : « Ma conscience ne me reproche rien ; si je dois être exécuté, je saurais mourir la tête haute, en véritable magistrat français ». Un véritable brevet de courage et de civisme face aux pressions qui doit inspirer tout homme de justice.
Tout en vous remerciant de toute l’attention que vous voudrez bien accorder à cette si lettre, nous vous prions de croire, Monsieur le premier Président de la Cour suprême, en notre plus haute considération.