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15 septembre 2025
À DAKAR, L’ÉMERGENCE DE L’AFRIQUE (TOUJOURS) EN DÉBAT
CIEA 2019 : Où en est le continent sur le chemin de l'émergence ? C'est l'enjeu majeur de la Conférence internationale pour l'émergence en Afrique (CIEA) dont la 3e édition se tient du 17 au 19 janvier
La Tribune Afrique |
Aboubacar Yacouba Barma |
Publication 19/01/2019
Du 17 au 19 janvier se tient à Dakar, la 3e édition de la Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique (CIEA), en présence de plusieurs chefs d’Etats, d'experts et de patrons d’entreprises. L’occasion pour les participants de faire le point sur le chemin parcouru par les pays du continent en quête d’émergence et surtout d’échanger sur les défis de ce qui est plus un idéal pour le continent, mais un véritable enjeu stratégique.
Où en est le continent sur le chemin de l'émergence ? C'est l'enjeu majeur de la Conférence internationale pour l'émergence en Afrique (CIEA) dont la 3e édition se tient du 17 au 19 janvier à Dakar. Après les deux précédentes éditions qui se sont tenues à Abidjan en Côte d'ivoire, en 2015 et 2017, c'est la capitale sénégalaise qui accueille l'événement conjointement organisé par le gouvernement du Sénégal, le PNUD, la BAD, la Banque mondiale et le PNUD.
Durant les deux jours de travail, les participants venus de tous les pays du continent ainsi que des invités de marque, auront ainsi à échanger à travers différents panels, les voies et moyens d'accompagner les dynamiques de transformations structurelles dans les pays émergents, en se basant sur une mutualisation des expertises et bonnes pratiques en la matière et en initiant de débats de fond pour une mise en œuvre optimale des plans d'émergence.
Comme pour les précédentes éditions, la conférence de Dakar a enregistré la présence de plusieurs chefs d'Etat, d'experts et des représentants du secteur privé et de la société civile. La cérémonie d'ouverture au Centre internationale de conférences Abdou Diouf (CICAD) a été rehaussée par la présence du président sénégalais, Macky Sall, de son homologue du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, ainsi que des premiers ministres malaisien Mohamed Mahathir, et ivoirien Amadou Gon Coulibaly.
A côté de ces décideurs politiques notamment les ministres qui représentaient plusieurs pays, on notait également la présence du président de la BAD, Akinwumi Adesina, du directeur du Centre de développement de l'OCDE, Mario Pezzini, de Segolène Royal, représentante du président français Emmanuel Macron, ainsi que du philanthrope nigérian Tony Elumelu ou de Baïdy Agne, président du Conseil national du patronat du Sénégal (CNP).
Émergence, secteur privé et inclusivité
Cette année, la CIEA se tient sous le thème : « Emergence, secteur privé et inclusivité ». Il s'agit, selon le ministre sénégalais de l'économie, de focaliser les débats sur « l'engagement du secteur privé national, dans le cadre d'un dialogue et partenariat public-privé fécond, comme condition nécessaire pour la réussite de la mise en œuvre des plans d'émergence africains ». Dans cette perspective, ajoute la même source, la conférence traitera aussi des modalités pour rendre cette émergence plus inclusive et s'assurer qu'elle valorise les opportunités économiques des territoires.
Les chefs d'Etat présent à l'événement ont donné le ton lors du premier panel qui a permis de planter le décor. L'occasion pour l'hôte de l'événement, le président Macky Sall, de contextualiser l'enjeu de cette conférence, et au délà, de l'émergence que vise les pays africains.
D'emblée, le chef de l'Etat sénégalais a brossé un tableau assez reluisant de la situation du continent, qui est sur « une bonne trajectoire économique avec des progrès soutenus depuis de nombreuses années ». Des résultats satisfaisants selon le président Sall, qui ont été obtenus dans plusieurs domaines grâce notamment à la mise en œuvre de politiques saines, assorties d'investissements publics et de diversification de la production, et soutenues par l'amélioration de l'environnement des affaires et de la gouvernance publique.
« L'accroissement des recettes et la rationalisation des dépenses aident les pays africains à élargir l'espace budgétaire en vue de renforcer la résilience de l'économie et préparer les ressources humaines au saut qualitatif », a poursuivi Macky Sall, pour qui « l'avenir semble donc prometteur, en dépit des fragilités des Etats et de leur vulnérabilité aux chocs internes et externes ».
Cependant, malgré ce satisfecit, « les problèmes structurels de nos économies persistent ». Il s'agit particulièrement de la productivité, de l'attractivité vis-à-vis des investisseurs ainsi que de la participation au commerce international, qui viennent s'ajouter à d'autres défis non moins importants, au regard notamment « de la précarité des conditions de vie d'une importante frange de la population, de son accès limité aux services de base ainsi que de l'insuffisante création d'emplois viables ».
« Aussi, pour accélérer la marche vers le progrès économique et social, plusieurs dirigeants africains ont-ils doté leur pays de stratégies visant l'émergence, quelle qu'en soit la dénomination. Un des leviers de l'émergence convoitée est une croissance forte, durable, inclusive, et sous-tendue par des réformes prioritaires pour hâter la transformation structurelle. La finalité de la croissance est le bien-être de l'homme », a souligné le président sénégalais Macky Sall.
Des champions africains pour porter l'émergence
Afin d'aborder tous les enjeux de la thématique principale, la Conférence de Dakar a été structurée autour de différents panels animés par d'éminentes personnalités. De la nécessité de faire émerger des champions nationaux sur le continent africain, ou des voies permettant de faire de l'investissement privé un moteur de la croissance économique et de la transformation structurelle, tous les sujets ont été abordés par les panélistes.
De manière générale, les participants ont mis en avant le fait que pour une croissance soutenue en Afrique, il faut favoriser le développement des PME et PMI qui constituent plus de 90% du tissu économique du continent. « Les PME sont les champions d'Afrique d'aujourd'hui car ce sont eux qui font marcher notre économie. Les petites et moyennes entreprises d'aujourd'hui seront les champions de demain », a souligné Adesina Akinwumi, le président de la BAD. Bien que cela fasse consensus, l'éternelle problématique du financement des entreprises africaines s'est de lui-même imposé dans les débats.
Si l'accès aux capitaux notamment privés commence à se démocratiser en Afrique, il appartient aux gouvernants de créer l'environnement propice et ainsi insuffler une nouvelle dynamique à la contribution du secteur privé dans la quête d'émergence des pays africains. C'est ce qu'a mis en avant le président de la société d'investissement Heirs Holding, Tony Elumelu, dont la fondation éponyme œuvre en faveur de l'entreprenariat des jeunes.
« Lorsqu'un environnement favorable est créé, on pourra bâtir nos sociétés, créer des emplois et aussi catalyser le système économique. On a regardé le secteur privé de façon suspicieuse et cela n'est plus le cas. Nous devons créer un environnement favorable pour l'éclosion du secteur privé et travailler à l'éradication de l'analphabétisme en Afrique », a exposé le philanthrope nigérian, Tony Elumelu.
D'autres intervenants ont mis l'accent sur d'autres problématiques qui freinent l'émergence du continent. C'est le cas notamment du président malien qui a abordé le problème de la faible valeur ajoutée de la production africaine dans la chaîne des valeurs mondiales notamment dans l'agro-industrie, un secteur pourtant potentiellement porteur pour le continent. « Quand vous produisez 728 000 tonnes de coton et que seul 2% sont transformés, quelle pitié ? » s'est indigné IBK qui a expliqué que c'est pour cette raison qu'il a placé son nouveau mandat sous le signe de la promotion de la jeunesse dans tous les domaines à travers une formation qualifiante.
De l'optimisme donc malgré les écueils comme l'a mis en avant le premier ministre malaisien qui a pris exemple sur son pays mais également le Japon. « Je suis certain que l'Afrique sera bientôt proche de l'Asie de l'Est en termes de croissance et de développement. Je suis certain que c'est en train d'arriver aujourd'hui », a fait savoir le premier ministre malaisien, Mohamad Mahathir.
BURKINA : LE GOUVERNEMENT DÉMISSIONNE SANS EXPLICATION
OUAGADOUGOU (Reuters) - Le gouvernement burkinabé a remis sa démission au président Roch Marc Christian Kaboré, qui l'a accepté, selon un communiqué lu à la télévision publique. Aucune explication n'a été avancée.
Les attentats islamistes se multiplient depuis plusieurs mois au Burkina Faso et l'état d'urgence a été décrété le 31 décembre dans plusieurs provinces du nord, frontalières du Mali et du Niger.
Un Canadien qui travaillait pour une compagnie minière a été enlevé mardi soir dans la province d'Oudalan, où son corps a été retrouvé le lendemain.
On est par ailleurs sans nouvelles d'un autre Canadien et d'une Italienne qui ont disparu ce mois-ci au Burkina Faso.
PAR SEYBANI SOUGOU
LE SÉNÉGAL BASCULE DANS L’ANARCHIE
L’insécurité juridique a atteint son paroxysme, touchant de plein fouet l’organisation judiciaire : la Cour suprême peut dire que le rabat d’arrêt est suspensif, et le Conseil Constitutionnel prétendre le contraire
Il ne faut point s’y tromper : le Sénégal a basculé dans l’anarchie judiciaire depuis le lundi 14 janvier 2019, date à laquelle le Conseil Constitutionnel a arrêté la liste provisoire des candidats à l’élection présidentielle du 24 février 2019. Le principe de sécurité juridique qui constitue un des fondements de l’Etat de Droit, et qui repose sur « l’existence de normes claires et intelligibles, sur la protection des droits acquis et des délais de recours, sur le principe de la confiance légitime, la stabilité et la prévisibilité des situations juridiques » n’existe plus au Sénégal.
Le Considérant N°66 de la décision N°2/E/2019 a fini de jeter l’opprobre et le discrédit sur le Conseil Constitutionnel, et la justice,créant un chaos judiciaire sans précédent. En effet, la lecture du Considérant N°66 suscite l’effroi : « Considérant que Khalifa Ababacar SALL ne peut plus se prévaloir de la qualité d’électeur au sens des articles L.27 et L.31 du code électoral ; que par suite ne remplissant pas la condition prévue par l’alinéa 1er de l’article L.57 du Code électoral, il ne peut faire acte de candidature à l’élection présidentielle ».
Analysons maintenant la portée juridique des articles du code électoral (L.27, L.31 et L.57, alinéa 1) visés par le Considérant N°66 de la décision N°2/E/2019 du Conseil Constitutionnel :
Article L.27 - « Sont électeurs, les Sénégalais des deux sexes, âgés de dix-huit ans accomplis, jouissant de leurs droits civils et politiques, et n’étant dans aucun cas d’incapacité prévu par la loi ».
Observations N°1 :
A ce jour, Khalifa SALL jouit de tous ses droits civils et politiques. Ni le jugement du Tribunal de Grande Instance de Dakar du 30 mars 2018, ni l’arrêt N°454 de la Cour d’appel de Dakar du 30 aout 2018, ni l’arrêt N°001 de la Cour suprême du 03 janvier 2019 n’ont prononcé une privation des droits civils et politiques à l’encontre de Khalifa SALL. Le terme « prononcé » a une signification juridique précise. Il signifie que la Justice doit prononcer la privation des droits civils et politiques formellement (le prononcé doit figurer dans le jugement ou l’arrêt). A ce jour, le Conseil Constitutionnel ne peut fournir aucune décision de justice dans laquelle figure la privation des droits civils et politiques de Khalifa SALL. Par conséquent, le fait de viser l’article L.27 du code électoral relève d’une farce grotesque, de la part des 7 « Sages ».
Article L.31 - « Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale : 2) les individus condamnés à une peine d’emprisonnement pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq (05) ans d’emprisonnement…».
Observations N°2 :
Il convient de porter une attention particulière à l’article L.31. Khalifa SALL est régulièrement inscrit sur les listes électorales. Sa qualité d'électeur est définitivement acquise le 17 juillet 2018, après la clôture de la révision exceptionnelle des listes électorales, conformément au décret n°2018-476 du 20 février 2018. Khalifa SALL figure sur la liste électorale issue de cette révision établie de manière définitive par les services du Ministère de l'Intérieur, le 17 juillet 2018. Depuis cette date, Khalifa SALL ne relève plus de l’article L.31, puisqu’il est définitivement inscrit sur les listes électorales.
L’article L.31 est extrêmement clair, puisqu’il dispose « Ne doivent pas être inscrits sur les listes électorales… ». Or, Khalifa SALL étant déjà inscrit sur les listes électorales, l’article L.31 du code électoral ne lui est nullement applicable. Pour une raison simple : toutes les dispositions de l’article L.31 concernent les condamnés qui ne sont pas encore inscrits sur les listes électorales. Ce qui n’est pas le cas de Khalifa SALL, dont l’inscription est définitive depuis le 17 juillet 2017. La qualité d’électeur de Khalifa SALL est incontestable dans la mesure où il a été élu Député à l’issue du scrutin du 30 juillet 2017.
Pour priver Khalifa SALL, de la qualité d’électeur, la seule voie juridique possible est la radiation sur les listes électorales. Or, les 7 « Sages » savent parfaitement qu’une radiation des listes électorales obéit à un formalisme strict, et induit le respect de délais, ce qui aboutit inéluctablement à la recevabilité de la candidature de Khalifa SALL pour l’élection présidentielle du 24 février 2019.
Le formalisme exigé par la loi pour la radiation d’un électeur sur les listes électorales
L’article L.42 du code électoral dispose « qu’un électeur inscrit sur la liste électorale ne peut être radié sans une décision motivée et dûment notifiée ».C’est clair, net et précis.Pour radier Khalifa SALL des listes électorales, il faut obligatoirement lui notifier la décision. Cette notification est une formalité substantielle, sans laquelle sa radiation des listes électorales est dénuée de toute valeur juridique. Dans tous les cas, lorsqu’il s’agit d’une radiation, y compris d’une radiation d’office, la loi exige qu’une notification soit faite à l’intéressé (cf article L.43 du code électoral). En vérité, la radiation de Khalifa SALL sur la liste électorale était impossible au lendemain de la décision de la Cour suprême du 03 janvier 2019, pour les 2 raisons suivantes :
L’article L.43 du code électoral dispose « que l’électeur qui a fait l’objet d’une radiation d’office, pour d’autres causes que le décès, reçoit de la part de l’autorité administrative compétente, notification écrite de la décision de la commission administrative à sa dernière résidence connue. L’électeur radié peut dans les 5 jours qui suivent, intenter un recours devant le Président du Tribunal d’instance »,
L’article L.46 du code électoral dispose« que la décision du Président du Tribunal d’instance est rendue en dernier ressort et qu’elle peut être déférée en cassation devant la Cour suprême, conformément aux dispositions de la loi organique sur ladite Cour ».
Les délais de recours liés à une radiation de Khalifa SALL sur la liste électorale sont incompatibles avec la date du 20 janvier 2019, fixée par le Conseil Constitutionnel pour la publication de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 24 février 2019. Enclencher une procédure de radiation entraînait ipso facto la recevabilité de la candidature de Khalifa SALL.
Pour conclure à l’irrecevabilité de la candidature de Khalifa SALL, le Conseil Constitutionnel s’est arrogé une nouvelle compétence qui n’existe nulle part dans la loi organique n°2016-23 du 14 juillet 2016 qui définit ses compétences : priver un citoyen de la qualité d’électeur (le CC n’a aucune compétence pour radier un citoyen des listes électorales).
En conséquence, le Considérant N° 66 de la décision N°2/E/2019 précisant que « Khalifa Ababacar SALL ne peut plus se prévaloir de la qualité d’électeur au sens des articles des articles L.27 et L.31 du code électoral ; que par suite ne remplissant pas la condition prévue par l’alinéa 1er de l’article L.57 du Code électoral, il ne peut faire acte de candidature à l’élection présidentielle » est totalement illégal, nul et non avenu.
Pour clore l’analyse sur le Considérant N°66, précisons enfin que l’alinéa 1 de l’article L.57 du code électoral ne comporte aucune disposition de nature à entraver la candidature de Khalifa SALL puisqu’il dispose que« Tout sénégalais électeur peut faire acte de candidature et être élu, sous réserve des conditions d’âge et des cas d’incapacité ou d’inéligibilité prévus par la loi ». Or, il a été prouvé d’une part que Khalifa SALL est électeur et éligible, et d’autre part que l’article L.31 du code électoral ne lui est pas applicable (concerne les condamnés qui ne sont pas encore inscrits, et non les condamnés déjà inscrits, et pour qui, seule une procédure de radiation est de nature à les priver de la qualité d’électeur).
Le Sénégal bascule dans l’anarchie judiciaire
La justice sénégalaise qui faisait il y a quelques années encore, la fierté du continent africain, est devenue méconnaissable sous le magistère de Macky SALL. Son image est considérablement entachée à l’échelle régionale (CEDEAO), et internationale (ONU). Le Conseil Constitutionnel et la Cour suprême devenus de simples « marionnettes » entre les mains du pouvoir exécutif sont désacralisés et totalement décrédibilisés. Le principe de sécurité juridique a volé en éclats, créant une rupture de confiance entre la justice et le peuple.
L’insécurité juridique a atteint son paroxysme, touchant de plein fouet l’organisation judiciaire : la Cour suprême peut dire que le rabat d’arrêt est suspensif, et le Conseil Constitutionnel prétendre le contraire. Avec le chaos judiciaire qui se profile, restaurer l’Etat de Droit est un impératif. Le Sénégal traverse un moment critique de son histoire où les institutions judiciaires sont à terre. La démocratie sénégalaise est en DANGER. L’alerte lancée par l’ambassade des USA à Dakar prouve que le risque de basculement est désormais possible.
Guédiawaye, 18 jan (APS) - Le Sénégal a les compétences pour être un leader en Afrique, a indiqué le président de la République, Macky Sall, vendredi à Guédiawaye, dans la banlieue de Dakar.
"Je vous demande de redoubler d’efforts. Pour ma part, je vais redoubler d’efforts pour faire du Sénégal, un pays leader en Afrique. Pour cela, nous avons les compétences", a-t-il notamment déclaré en Wolof (langue nationale).
Le chef de l’Etat s’exprimait après avoir inauguré ce vendredi, la grande mosquée Thierno Silyemani Baal de Guédiawaye.
Il a effectué la grande prière du vendredi dans cet édifice en présence de nombreux fidèles, responsables de quartiers, d’officiels et d’élus, venus de Pikine et de Guédiawaye.
"Si nous avons les dirigeants qu’il faut, le Sénégal pourra être ce pays leader en Afrique", a-t-il ajouté.
"Un Etat doit écouter pour pouvoir régler les doléances dans la mesure du possible. Il ne sert à rien de faire des promesses qu’on ne réalisera pas. Nous, avant de lancer un projet, nous l’étudions d’abord", a soutenu Macky Sall.
Selon le chef de l’Etat, la réalisation de nombreux chantiers dans les départements de Pikine et de Guédiawaye, a rendu facile l’accès à ces localités de la grande banlieue de Dakar.
"Avant Guédiawaye et Pikine paraissaient loin de Dakar, mais maintenant, c’est facile de venir dans ces localités", a-t-il dit.
DÉSAPROBATION DE MACRON
Sept universités publiques françaises ont fait part de leur refus d’appliquer la mesure de hausse sur les frais d’inscription des étudiants étrangers non ressortissants des pays de l’Union européenne, a rapporté vendredi le journal français, Libération.
Dakar, 18 jan (APS) – Sept universités publiques françaises ont fait part de leur refus d’appliquer la mesure de hausse sur les frais d’inscription des étudiants étrangers non ressortissants des pays de l’Union européenne, a rapporté vendredi le journal français, Libération.
’’Sept universités ont annoncé, cette semaine, leur refus d’augmenter les frais d’inscription pour les étrangers prévue dans le plan +Bienvenue en France+. Elles rejoignent ainsi l’Université Paris-Nanterre qui a clarifié sa position dans un communiqué datant du 12 décembre dernier’’, a indiqué le quotidien sur son site consulté à l’APS.
’’La forte hausse annoncée à l’automne par le gouvernement a fait réagir officiellement pour l’instant les universités Clermont-Auvergne, Aix-Marseille, Toulouse Jean-Jaurès, Lyon-II, Nanterre, Rennes-II et Angers’’, a détaillé la publication.
Selon le journal, ces universités font bloc contre le coût d’une inscription en licence qui passera de 170 € (46 000 francs Cfa) par an à 2 770 € (1800000 FCA) et en master (ou doctorat) de 243 € (160000FCFA) à 3 770 € (2473000 FCFA) pour les étudiants non communautaires.
Le Sénégal compte parmi les principaux pays pourvoyeurs d’étudiants dans les universités et instituts publics français. Leurs représentants s’étaient notamment élevés contre cette mesure annoncée en novembre dernier par le gouvernement français.
’’Nous demandons un retrait de la hausse des frais d’inscription et la mise en place d’une réflexion collective sur l’accueil des étudiants étrangers’’, a ainsi déclaré à Libération, Nadia Dupont, chargée de mission formation à l’université Rennes-II.
’’Au-delà des questions de fond (attractivité de nos universités, accueil des étudiants), ce qui pose problème avec le plan "Bienvenue en France", c’est la méthode et le calendrier’’, fait savoir de son côté Mathias Bernard, président de l’université Clermont-Auvergne
PAR MOHAMED LAMINE LY
ÉTAT DES LIEUX DU SYSTÈME SANITAIRE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - En matière de leadership et gouvernance, il faut déplorer une déficience de l’autorité gouvernementale, donnant parfois l’impression d’une politique sanitaire pilotée par les Partenaires Techniques et Financiers
#Enjeux2019 - En Afrique, les politiques de santé, en tant que composantes des politiques de développement socio-économique reposent sur les objectifs de développement durable (ODD), les recommandations techniques de l’OMS et les documents centraux de l’Union Africaine, dont l’agenda 2063.
Dans notre pays, les autorités politiques ont adopté le Plan Sénégal Émergent (PSE) comme le référentiel de la politique économique et sociale sur le moyen et le long terme, avec un important axe dédié au développement du capital humain, à la protection sociale et au développement durable.
- Des acquis indéniables -
La politique socio-sanitaire du gouvernement s’inscrit dans cet axe et a pour ambition, d’assurer une offre de soins de santé de qualité à des coûts accessibles et une protection sociale adaptée au profit des groupes vulnérables. Elle est mise en œuvre à travers le plan national de développement sanitaire et social (PNDSS), qui a permis d’engranger certains acquis tangibles en matière de vaccination infantile et de lutte contre les maladies transmissibles (paludisme, tuberculose, sida, maladies tropicales négligées...), grâce au soutien financier substantiel de certains bailleurs de fonds comme GAVI, le Fonds Mondial, l’USAID...
Des initiatives ont aussi été lancées pour améliorer la disponibilité et l’accessibilité de certains produits ou services. Nous citerons, à titre d’exemples, la gratuité de la césarienne, le Push model pour un meilleur approvisionnement en produits contraceptifs, l’introduction de nouveaux antigènes dans le programme élargi de vaccination (P.E.V.), la gratuité de la prise en charge du paludisme simple, de la tuberculose, des affections à VIH, l’acquisition de médicaments génériques contre les cancers...
Il faut également saluer une volonté politique proclamée en faveur de la couverture sanitaire universelle.
- Des indicateurs de santé préoccupants -
Les performances du système pourraient cependant être encore meilleures, si elles ne subissaient pas les contraintes d’une forte centralisation des activités, avec une approche-programme souvent qualifiée de verticale.
À côté de ces succès, qui restent encore précaires, car fortement redevables d’appuis extérieurs, on observe une réalité moins reluisante, dominée par un système sanitaire sous-financé, caractérisé par un déficit en ressources humaines, matérielles et financières.
Il en résulte que la gestion des maladies de l’enfance les plus meurtrières et les plus fréquentes est loin d’être optimale avec des taux de prise en charge adéquate estimés respectivement à 60% pour les infections respiratoires aiguës et seulement 57% pour les diarrhées.
La disponibilité des services de santé infantile de base, que sont les soins curatifs infantiles, le suivi de la croissance et la vaccination infantile, n’est effective que dans 78% des structures retenues dans l’échantillon censé refléter la situation globale. Les mêmes manquements sont à constater pour ce qui est de la disponibilité des médicaments essentiels, qui atteint rarement 100%, qui est l’indicateur de base conditionnant tous les autres (utilisation et couverture des services).
Ces données démontrent les lacunes d’un système sanitaire à prédominance curative, prenant insuffisamment en compte l’aspect préventif ainsi que les déterminants sociaux de la Santé.
C’est ainsi, par exemple, que la cinquième phase de l’Enquête Continue 2017 de l’ANSD a mis en évidence le fait les indicateurs nutritionnels sont très inquiétants pour les enfants âgés de moins de 5 ans, (17% ont un retard de croissance, 9 % souffrent de l’émaciation, 14 % insuffisance pondérale).
Tout cela a comme conséquence, un taux de mortalité infanto-juvénile très élevé, de l’ordre de 56 ‰. Il varie de 30‰ dans les ménages relativement bien lotis à 76‰ dans les ménages les plus pauvres. Ces taux préoccupants de mortalité́ infanto-juvénile donnent la mesure des efforts que les pouvoirs publics doivent encore fournir pour améliorer les conditions de vie de la population. D’autant que l’espérance de vie à la naissance, composante essentielle de l’Indice de Développement Humain (IDH) est directement corrélé au niveau de mortalité infanto-juvénile.
- Faiblesse du leadership -
En matière de leadership et gouvernance, il faut déplorer une déficience de l’autorité gouvernementale, donnant parfois l’impression d’une politique sanitaire pilotée par les Partenaires Techniques et Financiers (PTF). Ce laxisme gouvernemental se fait particulièrement ressentir dans certains domaines comme la réglementation de la pratique privée de la médecine, plus ou moins liée à l’intrusion de pratiques vénales au sein des structures publiques. D’autres aspects réglementaires laissent également à désirer tels que ceux ayant trait à la publicité en faveur des tradipraticiens, à la dépigmentation artificielle…
La mise en œuvre des programmes de santé souffre de beaucoup de lenteurs administratives dues à la complexification de l’organigramme du ministère de la santé et de l’action sociale (MSAS), depuis la dernière réforme avec mise en place d’une Direction Générale de la Santé hypertrophiée, affublée de multiples structures quasi-informelles (cellules).
La Région Médicale peine à jouer son véritable rôle de coordination et a tendance à s’approprier certaines activités des districts. Enfin les districts sanitaires voient les bénéfices d’une relative autonomie et d’une flexibilité des services de base compromis par la raréfaction de ressources propres et l’immixtion intempestive des niveaux centraux et régionaux dans le déroulement de leurs activités (conflit d’agendas, tendance à vouloir régenter des financements destinés aux structures opérationnelles...)
Concernant le système national d’informations sanitaires, il faut saluer les efforts laborieux d’unification du système d’information avec le DHIS, tout en déplorant sa fragmentation actuelle liée à une approche par programme (dépouillement manuel des registres fastidieux, absence d’harmonisation des supports de collecte, nombre impressionnant de données à recueillir...).
Depuis 2012, l’action sociale est de nouveau rattachée au Ministère de la santé, mais elle demeure, pour l’essentiel, dépourvue de moyens et pâtit d’une orientation clientéliste. Elle souffre également d’une immixtion des plus hautes autorités nationales, a l’instar de la Délégation Générale à la Protection Sociale et à la Solidarité Nationale (DGPSN), directement rattachée à la Présidence de la République.
- Un financement insuffisant -
Ces cinq dernières années, de 2012 à 2017, le budget du MSAS a connu une hausse en valeur relative de près de 48%, passant de 110 505 288 086F à 163 522 351 000F.
Néanmoins, la part du budget national, consacré à la Santé n’était que de 8% en 2017, bien en deçà des 15% recommandés par la conférence des chefs d’État tenue à Abuja en 2001.
Quant aux collectivités locales, elles ne participent qu’à hauteur de 1% au financement de la Santé, du fait de leurs ressources limitées, et cela, malgré le fait que la Santé et l’Action sociale constituent depuis 1996, des compétences transférées. En ce qui concerne les Partenaires Techniques et Financiers (PTF), leur contribution au financement de la Santé, était estimée, en 2013, à 14%, selon les comptes nationaux de la santé.
Pour terminer, les dépenses privées de santé, qui recouvrent les dépenses des ménages, des entreprises et des ONG étaient évaluées, en 2013, à près de 58%. Elles constituent la part de lion dans le financement du secteur et se composent essentiellement des paiements directs dans les structures de soins, par le biais de l’Initiative de Bamako et d’achats de médicaments dans les pharmacies privées. Concernant la couverture sanitaire universelle, les autorités sanitaires peinent à donner corps à la volonté politique proclamée urbi et orbi.
Pire, dans notre pays, le système sanitaire est traversé par un malaise profond, du fait du retard de mise à disposition des ressources dues aux structures sanitaires (facturation des prestations) ou aux mutuelles de santé (subventions pour les cotisations annuelles). Or, la première manifestation d’une réelle volonté politique devrait certainement être l’allocation régulière de fonds suffisants pour garantir une protection sociale effective, qui est loin de se limiter à une simple couverture théorique de la CMU (estimé à près de 50% au Sénégal).
- Difficultés d’accès aux médicaments et produits essentiels –
La politique d’accès aux médicaments essentiels souffre d’une mauvaise gestion à tous les niveaux (PNA, PRA, dépôts de pharmacie) qui entraine des ruptures fréquentes. L’érection de la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement (PNA) en EPS n’a pas encore donné les résultats escomptés en matière de gestion.
Le non-respect des marges bénéficiaires sur les médicaments essentiels au niveau des structures sanitaires en est aussi un facteur limitant d’accessibilité aux populations démunies. Le marché illicite des médicaments constitue un réel danger pour les populations et se développe régulièrement. Le secteur public accuse un déficit qualitatif et quantitatif en termes de ressources humaines (pharmaciens essentiellement). Le personnel utilisé pour gérer les dépôts des formations sanitaires est souvent non qualifié et non formé. La loi relative à l’exercice de la médecine traditionnelle n’est pas encore adoptée mais fait l’objet d’un consensus, avec cependant de fortes réticences de l‘Interordre des cadres de santé.
- Retard à mettre œuvre la réforme hospitalière -
C’est le 12 février 1998, que l’Assemblée Nationale du Sénégal adopta deux lois complémentaires, la première intitulée "loi portant réforme hospitalière", la seconde intitulée "loi relative à la création, à l’organisation et au fonctionnement des établissements publics de santé". Selon l’État sénégalais, le but de la Réforme Hospitalière était d’améliorer les performances des hôpitaux aussi bien sur le plan de la gestion que celui de la qualité des soins. Malgré cette réforme, la crise du système hospitalier ne connut aucune accalmie mais plutôt une aggravation manifeste. En effet, les hôpitaux sénégalais ont vécu de sérieuses difficultés, depuis la mise en place de cette Réforme hospitalière, avec la démultiplication des grèves, une hypertrophie des personnels administratifs et de soutien, un endettement sans précédent des hôpitaux dû principalement à de ruineuses politiques de gratuité (plan sésame), mais aussi à des dépassements budgétaires de triste mémoire.
Cette crise hospitalière a d’ailleurs donné lieu à une grande Concertation Nationale sur le système hospitalier, en octobre 2006, dont les autorités du Ministère en charge de la Santé se refusent encore à tirer les enseignements, en "réformant la Réforme Hospitalière".
L’autonomie de l’hôpital, que la Banque Mondiale elle-même juge excessive, est mal assumée, conduisant à plusieurs travers, dont une gouvernance désastreuse se traduisant, entre autres, par une mauvaise gestion des ressources financières, des effectifs pléthoriques et un faible pourcentage de personnel qualifié.
On note le retard de mise en place et le faible taux d’exécution des budgets provenant de l’État et de ses démembrements. Ces budgets ne répondent pas à des critères d’allocation pertinents.
- Difficultés liées au transfert de la compétence de santé –
Dans le domaine de la décentralisation, beaucoup de réformes ont été prises pour aboutir à celle de 1996, qui érige la région en collectivité locale. Un transfert de neuf domaines de compétences, dont la Santé, de l’État central aux collectivités locales a été effectué.
Cette réforme, bien que pertinente dans le principe, a méconnu certaines réalités du système sanitaire, qui jouissait déjà d’une certaine autonomie et d’une importante flexibilité des services de santé de base, avec la mise en place des districts sanitaires et la mise en œuvre de l’initiative de Bamako.
Les rapports souvent difficiles entre élus locaux et professionnels de la Santé d’une part et membres de comités de santé de l’autre, ont été, entre autres, à l’origine des dysfonctionnements, qui ont entrainé la non-fonctionnalité des comités de gestion prévus par le décret n° 96-1135 du 27 décembre 1996. On a pu également mettre en évidence les sérieuses difficultés rencontrées par la quasi-totalité des collectivités locales, disposant de faibles capacités techniques et administratives, à gérer des structures sanitaires.
Toujours est-il qu’en fin de compte, on a assisté à la mise en place tardive des budgets ou leur détournement au profit d’autres secteurs ou à d’autres fins, ce qui a induit une augmentation des charges incombant aux comités de santé devenus, par la force des choses, la principale source de financement du fonctionnement des structures sanitaires.
Autant dire que le processus de décentralisation a induit des dysfonctionnements dans la marche des districts, difficultés que la dernière réforme, celle de l’Acte 3, n’a fait qu’accentuer.
Le faible niveau de fonctionnalité des comités de gestion prévus dans les centres et postes de santé a conduit récemment à la création de nouveaux organes de gestion dénommés comités de développement sanitaire (C.D.S.), qui doivent faire leurs preuves. Mais on peut d’ores et déjà déplorer la confusion des textes qui les règlementent ainsi que la part belle faite aux élus locaux. (à suivre)
Dans une deuxième partie, nous reviendrons sur les propositions pour un programme alternatif.
Dr Mohamed Lamine Ly est Spécialiste en santé publique, Ancien secrétaire chargé de la politique de santé du SUTSAS (1998 à 2007) et actuel secrétaire général de la Coalition pour la Santé et l’Action sociale (COSAS).
PAR ARAM FAAL
DES IDÉES REÇUES SUR LES LANGUES AFRICAINES
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - L’Afrique, berceau de l’écriture ne doit pas se complaire dans cette station d’oralité - La translittération des textes initiée à l’Ifan devrait être poursuivie dans toutes les universités du pays
#Enjeux2019 - Au cours des années, on a pu comprendre à travers certains écrits de philosophes qu’il y aurait « des insuffisances et des manquements » qui selon eux, pourraient constituer des entraves à la conception de traités de philosophie en langues africaines. On a ainsi parlé de l’absence de verbe être, de l’étroitesse du vocabulaire, en particulier la pauvreté en noms abstraits, de l’oralité etc. Dans ce contexte, l’annonce du philosophe Souleymane Bachir Diagne de préparer avec ses collègues un ouvrage en langue wolof constitue une rupture hautement appréciable. Une telle réalisation devrait contribuer efficacement à la démocratisation du savoir. Dans les lignes qui suivent, il s’agira de voir où en est le wolof à propos de ces questions de prétendus manquements et insuffisances.
Le problème du verbe être
On peut dire que le wolof a plusieurs verbes être.
am : verbe d’existence
li nga wax am na / li nga wax amul : « ce que tu dis est/ ce que tu dis n’est pas »
am na gaynde guy nelaw ci nit ku nekk ci yéen « il y a (il existe) un lion qui dort dans chacun d’entre vous»[1]
am na ñu yor kurus, ñee di waxtaan « il est des gens qui ont un chapelet, d’autres sont en train de causer[2]»
b) di et ses variantes y ~ doon : verbe d’identification
- mëneefu laa ñàkk, yaa dig noo, yaa di ndox, di dugub, « on ne peut pas être en manque de toi, tu es le souffle vital, tu es l’eau, tu es le mil[3]»
- nekk : peut être synonyme de am et di et variantes dans certains cas : yàgg nañu leen wax ne pàrti politig pas-pas la jëkk a nekk, door a nekk kayitu juddu[4].
- li ko njaatigeem tuumaal nekkul « ce dont son patron l’accuse n’est pas (n’existe pas).
Précision sur di et ses variantes
Di et ses variantes peuvent être des verbes ou des marques d’une action inachevée. Lorsqu’ils sont verbes, ils sont suivis d’un nom, comme dans les exemples yaa dig noo, yaa di ndox, di dugub. Lorsqu’ils marquent une action inachevée, ils sont suivis d’un verbe comme dans : mu di dox, di dox. Doon peut être le passé de di, marque d’une action inachevée comme dans : Xeet wi la doon dajale[5] « il rassemblait le peuple », mais il peut être aussi un verbe, variante de di dans certaines conditions, notamment en fin de phrase : lii nga boq lu mu doon ? ; sa doom jigéen lay doon.
Les prétendus manquements au niveau du vocabulaire et des noms abstraits
Les moyens d’élargissement de la langue sont nombreux, avec une très grande productivité : alternance consonantique, affixes, composition de mots etc. Quelques exemples : sàcc /càcc, liggéeykat, xel-ñaar… L’utilisation massive du wolof dans la presse a ramené à la surface ou généré des formations comme jàmmoo « faire la paix, taskatu xibaar « journaliste », daw-làqu « réfugié », jaa-jëfal « remercier ». S’y ajoute que des suffixes comme -in, -aay, -te, -eel, -aange … forment essentiellement des noms abstraits : mbégte « plaisir », weexaay « blancheur », doxin « démarche », pastéef « détermination », nobeel « amour », naataange « prospérité », door « commencer », ndoorte « commencement ».
Pour ce qui concerne le langage scientifique, il appartient au spécialiste concerné de proposer des traductions appropriées à sa discipline, sur la base de la langue générale. C’est ce qu’a fait Cheikh Anta Diop avec son article : "Comment enraciner la science en Afrique[6]". Le vocabulaire scientifique que l’illustre savant a utilisé a été collecté et publié dans Lexique scientifique bilingue français-wolof / wolof-français[7].
L’oralité
Au début elle était là pour tous, mais au fil du temps, avec les progrès technologiques certains peuples sont vite passés à l’écrit. L’Afrique, berceau de l’écriture ne doit pas se complaire dans cette station d’oralité. C’est d’ailleurs ce qu’avaient compris certains foyers religieux et aussi des érudits de toutes confréries du Sénégal, en produisant une abondante littérature avec les caractères arabes ou wolofal. C’est vrai que la translittération de ces textes, initiée à l’Ifan Cheikh Anta Diop avec des auteurs comme Moussa Ka et Serigne Mbaye Diakhaté devrait être poursuivie dans toutes les universités du pays pour les mettre à la disposition des utilisateurs francophones. Il y a aussi les auteurs utilisant les caractères latins regroupés sous l’aile des pionniers qui ont créé en 1958, à Grenoble, le premier syllabaire de langue wolof Ijjib wolof. Parmi eux on trouve des intellectuels francophones mais aussi des personnes non instruites en français mais formées à l’alphabétisation. Les productions répertoriées sont d’une qualité et quantité grandissantes. Au vu de tout cela, on peut dire que la littérature écrite ne se porte pas mal.
En conclusion, le wolof n’est pas concerné par ces prétendus manquements.
Précédemment linguiste à l’I’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) Cheikh Anta Diop, Aram Faal est membre fondatrice de l’Organisation sénégalaise d’Appui au Développement (OSAD), une ONG qui travaille dans le domaine de l’alphabétisation. Elle a participé dans ce cadre, à la realisation de plusieurs manuels didactiques, relatifs à la lecture-écriture, à la santé, au calcul, etc.
Deux ensembles M et N sont équivalents si à un élément de M correspond un élément et un seul de N, et réciproquement. Le caractère commun à tous les ensembles équivalents est leur nombre cardinal (leur cardinal), leur puissance, c’est-à-dire le nombre de leurs éléments.
Ñaari mboole M ak N weccikoo nañu, su fekkee ne doom boo jël ci M mën koo méngale ak benn doom kott ci N, te boo tukkee ci doomi N wuti yoy M, ba tey muy noonu. Màndarga mi mboole yu weccikoo bokk mooy seen limub dayo (seenub dayo), seen kàttan, maanaam seen doom yi, menn mu nekk ci ñoom.
[8] Comment enraciner la Science en Afrique p.154-233.
[9] Page 156 et début p.158, Xët 157 ak ndoorte 159.
PAR FARY NDAO
LE SÉNÉGAL DOIT ABANDONNER LES CENTRALES À CHARBON
La Senelec dispose de toutes les compétences nécessaires pour relever le défi d’un Sénégal produisant de l’électricité sans recourir à des centrales à charbon
L’introduction des énergies renouvelables dans le mix électrique sènégalais est une nécessité et un choix pertinent malgré les difficultés techniques, et donc économiques, que cela pose, notamment pour le stockage de l’électricité d’origine renouvelable et la mise à niveau du réseau de transport et de distribution. Il nous apparaît cependant nécessaire, au regard du mix électrique attendu en 2022, d’interroger la stratégie de développement du charbon jusqu’ici menée par l’Etat du Sénégal. Le charbon doit en effet être éliminé du paysage de production électrique pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, et malgré une amélioration des techniques de combustion durant les années 2000, les centrales à charbon posent de sérieux problèmes dans leurs rejets de dioxyde de carbone (CO2), de dioxyde soufre (SO2), d’oxydes d’azote (NOx) et de cendres. De telles particules peuvent en effet être nocives pour les populations qui y sont exposées sur de longues durées, en raison de rejets atmosphériques ou dans la nature. La centrale à charbon CES de Sendou (Bargny) d’une capacité installée de 128 mégawatts (MW) respecte - de justesse - les limites de rejets de particules fixées par la Banque Mondiale selon un document de la Banque Africaine de Développement (BAD). Cette centrale devrait, en principe, faire l’objet d’un programme de conversion en centrale à gaz à l’horizon 2021-2022. A défaut, nous pensons qu’elle devrait être fermée. Le projet de centrale à charbon de 300 MW de Mboro dont le lancement est prévu en 2021, et ayant reçu, non sans mal, l’approbation des villages alentours en avril 2014, devrait lui aussi être requalifié en projet de centrale à gaz ou, option la plus radicale, ne jamais voir le jour.
L’énergie est certes indispensable à l’activité économique mais les risques climatique et sanitaire associés à l’utilisation longue durée du charbon ne sont pas négligeables, y compris d’un point de vue économique. Il serait en effet intéressant de calculer le coût d’un kilowattheure d’électricité produit par une centrale à charbon comme celle de Sendou, qui rejette environ 1 million de tonnes de CO2 par an, en y incluant une taxe carbone de 40 à 80 dollars par tonne de CO2. C’est une telle tarification que recommande le groupe de haut-niveau de la Banque Mondiale sur les prix du carbone dirigé par le prix Nobel d’Economie Joseph Stiglitz. Les risques climatiques et sanitaires liés au charbon exigent surtout d’un Sénégal qui se veut durable qu’il applique un principe strict de précaution.
La recherche de l’efficacité économique immédiate a souvent été jalonnée de conséquences sanitaires graves à travers le monde, comme en France avec l’amiante dans le secteur du bâtiment, l’utilisation des pesticides Round-up aux USA ou la destruction de la couche d’ozone en raison de rejets d’aérosols de type CFC. L’adoption de tels choix techniques se justifiait, comme pour le charbon aujourd’hui, par leur rentabilité économique de l’époque. Plus spécifiquement, l’exploitation de centrales à charbon est estimée être à l’origine de 23 000 morts annuelles en Europe et 360 000 morts en Chine. La capitale chinoise, Pékin, a fermé en 2017 sa dernière centrale à charbon et son électricité est désormais fournie par des centrales à gaz. Le groupe Electricité de France (EDF) a bouclé en 2016 le programme de rénovation de son parc thermique en fermant 10 de ses 13 dernières centrales à charbon. Tous ces développements devraient inspirer le Sénégal à adopter une politique énergétique qui écarte les centrales à charbon, y compris celles de petite capacité (10 MW) exploitées par les auto-producteurs industriels locaux que sont Dangote Cement et les Industries chimiques du Sénégal (ICS). En effet, ces centrales peuvent afficher une bonne rentabilité économique mais uniquement lorsque l’on ne prend pas en compte leurs conséquences indirectes, ou « externalités », sanitaires et environnementales (climat, pollution). De plus, selon une étude du département américain de l’énergie, les techniques de séquestration de CO2, un des principaux arguments des détenteurs et défenseurs de centrales à charbon, n’ont pas forcément démontré leur rentabilité.
Le Sénégal a pris des engagements allant dans le sens d’une réduction de ses rejets de gaz à effet de serre à la COP 21 de Paris en 2015. Il serait louable, pour montrer la voie en Afrique et en considération de la planète qui sera laissée aux générations futures, qu’il puisse respecter ces engagements. La SENELEC dispose de toutes les compétences nécessaires pour relever le défi d’un Sénégal produisant de l’électricité sans recourir à des centrales à charbon. Celui-ci doit demeurer une brève parenthèse dans l’histoire énergétique du pays. Plus qu’une question purement économique, il s’agit là d’une mesure de précaution sur la santé publique et une nécessité absolue face aux changements climatiques. Ceux-ci menacent les écosystèmes fragiles du Saloum, mettent déjà en péril l’habitat de villes côtières comme Rufisque et Bargny et risquent d’amoindrir les rendements agricoles dans la vallée du fleuve Sénégal.
Le gaz : alternative naturelle et incontournable
Les découvertes offshore de Tortue, dans le bloc Saint-Louis Offshore profond et celles de Teranga et Yakaar dans le bloc Cayar Offshore Profond ont mis à jour d’importantes quantités de gaz. Ainsi, grâce à son abondance et à son pouvoir calorifique, c’est-à-dire sa capacité à produire de la chaleur lorsqu’il est brûlé, le gaz s’impose naturellement comme le futur combustible leader du mix électrique sénégalais. Le gaz est en effet un combustible qui peut fournir, pour des volumes comparables, des quantités de chaleur équivalentes à celles fournies par le charbon et les dérivés du pétrole que sont le diesel et le fioul lourd.
De plus, pour obtenir un killowattheure (kWh) d’électricité dans une centrale, la combustion du gaz émet 2 et 2,5 fois moins de CO2 que le pétrole et le charbon. Son utilisation constitue donc un progrès supplémentaire dans la réduction des rejets de gaz à effet de serre du Sénégal. Enfin, la combustion du gaz naturel rejette moins de particules fines, de NOx et de soufre que celles du charbon et des dérivés du pétrole.
Ainsi, lorsqu’il est comparé aux autres combustibles fossiles que sont le charbon et les dérivés du pétrole, le gaz a de nombreux arguments plaidant en sa faveur : argument physique avec son pouvoir calorifique, argument climatique avec des rejets moindres de CO2, argument sanitaire avec des rejets inexistants de poussière, la faible concentration en NOx des fumées, et la part minime de particules fines et de soufre. Dans le cas du Sénégal, il existe même d’autres arguments, de nature économique et géopolitique, qui justifient un développement volontariste des centrales à gaz. En effet, le fioul lourd et le charbon sont des ressources dont le Sénégal ne dispose pas en quantité suffisante ou dans son sous-sol contrairement au gaz qui a été découvert en quantités importantes depuis 2015. Il sera donc moins cher de s’approvisionner en gaz qu’en fioul lourd ou en charbon (coûts de transport quasi nuls notamment). Le charbon utilisé comme combustible au Sénégal provient de l’Afrique du Sud. Dépendre de telles ressources pour produire son électricité, revient d’une part à continuellement alourdir sa facture pétrolière et d’autre part à s’exposer à une autre intermittence d’approvisionnement due à de possibles aléas géopolitiques indépendants de notre volonté. Un conflit social au Nigéria, une grève durable dans les mines de charbon en Afrique du Sud sont autant de situations imprévisibles. Le Sénégal n’aurait aucune influence si d’aventure elles survenaient et il devrait pourtant en subir les conséquences s’il continue à développer ses centrales à charbon et à fioul.
Extrait du livre « L’or noir du Sénégal »
Chapitre 9 « Préparer le Sénégal au monde de demain »
PAR ABDOU LATIF COULIBALY
ADIEU BACHIR, LE PASSEUR DE CULTURE
J’ai été, dès mon jeune âge, bercé par le lyrisme, la rigueur dans le style et la justesse des mots de Pathé Dièye Fall, de Magib Sène et de Bachir Kounta - Celui que nous venons de perdre était d’une culture vaste et d’une impressionnante érudition
Nous n’étions pas encore sortis de notre affliction après la disparition du saint Khalife El Hadj Mame Bouh Mouhamed Kounta ni, il y a quelques jours, de celle de son épouse Sokhna Mounina Ndamba Kounta, que le Maitre des destins rappelle auprès de lui, celui vers qui nos cœurs meurtris sont tournés en ces occasions. J’ai nommé notre frère, ami, collègue, un professionnel remarqué, Ahmed Bachir Kounta.
Porte-parole emblématique de l’illustre famille religieuse Khadre de Ndiassane, Ahmed Bachir Kounta avait tiré de son origine et de son itinéraire illuminés par la foi, une éthique du dévouement social faisant qu’il n’avait d’autre perspective ni d’autre horizon que de servir l’être humain.
On ne s’étonnera donc pas que cette icône des média électroniques publics sénégalais, ce porte-drapeau du désir de former et d’informer en restant véridique, équilibré et serein, ait été une véritable école du journalisme en langues nationales. Son aspiration suprême, à n’en pas douter, a toujours été d’être compris de tous afin de partager avec chacun le discours salvateur du respect réciproque et de la fraternité qui était son bâton du pèlerin.
Le pays a manifesté sa profonde gratitude à l’érudit pétri de modestie en faisant de lui un honorable Sénateur de la République. J’ai été, jeune élève et étudiant profondément marqué par la pratique du métier de journaliste, à la radio en particulier. J’ai été, dès mon jeune âge, bercé par le lyrisme, la rigueur dans le style et la justesse des mots de Pathé Dièye Fall, de Magib Sène et de Bachir Kounta, après avoir connu très brièvement les envolées de l’inimitable Allou. J’ai beaucoup appris sur le sport en écoutant ces trois journalistes que Bachir Kounta savait suppléer, parfois le dimanche, au stade. C’est vous dire que celui que nous venons de perdre était d’une culture vaste et d’une impressionnante érudition. Il le fut presque dans tous les domaines du journalisme.
Ahmed Bachir Kounta avait profité de cette station pour mettre son expérience inestimable et multiforme au service de la fécondation de relations humaines qui permettent de cimenter à tout instant et davantage les bases de notre Nation. Notre tristesse est certes incommensurable mais nous savons que tu n’es parti que pour occuper dans le Saint Paradis du Tout-Puissant la Place privilégiée qui est la tienne.
Bachir, comme on l’appelait affectueusement était un homme d’une élégance et d’un raffinement urbain marquant. Homme éduqué dans les pures valeurs de l’Islam soufi, il incarnait une ouverture qui en faisait un être vivant et agréable. Il savait flétrir avec compétence et clairvoyance tous les dogmatismes aveuglant, inclinant naturellement tous ses adeptes à l’intolérance…
Le Sénégal perd un passeur de culture fécondée dans une diversité impressionnante.
Repose en paix gardien du Temple des hautes valeurs spirituelles et morales !
Abdou Latif Coulibaly est ministre de la Culture
GBAGBO ACQUITTÉ, ET APRÈS ?
L’acquittement prononcé par la CPI est-il un pas vers la réconciliation en Côte d’Ivoire ? Quelles peuvent-être les conséquences d’une éventuelle libération sur l’échiquier politique ivoirien ? René Lake est l'un des invités du Washington Forum
Après sept années de détention provisoire, Laurent Gbagbo a été acquitté de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale.Que signifie cette décision ? Cet acquittement est-il un pas vers le pardon et la réconciliation en Côte d’Ivoire ? Quelles peuvent-être les conséquences d’une éventuelle libération sur l’échiquier politique ivoirien ?
René Lake, consultant politique, Gnaka Lagode professeur d'histoires et d'études panafricaines et Mathias Hounkpè, analyste politique, sont les invités du Washington Forum sur VOA Afrique, pour en débattre.