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15 septembre 2025
MACKY SALL AVOCAT DE L'AFRIQUE
Les faveurs accordées aux entreprises étrangères et nationales ou alors le manque de rigueur des Etats africains à recouvrer correctement les impôts fait perdre à l’Afrique entre 40 et 80 millions de dollars (entre 20.000 milliards et 40.000 milliards FCF
Des pertes que le président de la République, Macky Sall entend corriger. Ou du moins, c’est ce que le Chef de l’Etat du Sénégal a fait savoir hier jeudi, à l’ouverture de la 3ème Conférence internationale sur l’émergence qui se tient sur 3 jours, à Dakar.
40.000 à 80.000 milliards dollars de pertes par an ! C’est ce que l’évasion fiscale, les flux financiers illicites, l’acquittement équitable de l’impôt, le congé fiscal abusif coûteraient au continent africain qui souffre déjà de divers maux plombant son décollage économique. Cette révélation a été faite par la Commission indépendante pour la réforme de l’impôt sur les sociétés. Informé d’une telle situation, le Président de la République, Macky Sall a pris un coup de froid dans le dos. Toutefois, le Chef de l’Etat n’entend pas laisser cette situation perdurer. Il semble même décidé d’aller en croisade contre ces goulots qui étranglent les économies africaines.
D’emblée, pour freiner l’hémorragie Macky Sall entreprend quelques mesures. «D’abord, il faut lutter pour l’acquittement équitable de l’impôt par tous les redevables…, en limitant le congé fiscal abusif. L’impôt doit être payé là ou l’activité crée de la richesse et du profit», a-t-il martelé.
Avant de renseigner: «Selon les estimations de la commission indépendante pour la réforme de l’impôt international sur les sociétés chaque année entre 40 et 80 milliards de dollars de taxes échappent au continent africain. Il faut en finir avec l’humilité fiscale indigne».
Les investisseurs invités à respecter les obligations fiscales
Convaincu que l’Afrique peut se développer avec ses propres ressources sans avoir recours à l’aide publique au développement, le chef de l’Etat déclare : «Si l’impôt dû à l’Afrique est payé, le débat sur l’aide publique au développement ne se poserait pas. L’Afrique est donc fondée à réclamer plus d’équité entre les droits légitimes de l’investisseur et ses obligations fiscales vis-à-vis du pays hôte».
Sous ce rapport, «il convient d’agir fermement contre l’évasion fiscale et les flux financiers illicites», a soutenu Macky Sall. Confortant son propos, il rappelle : «Au titre de mon mandat du président en exercice du NEPAD, j’ai souvent porté ce message au sommet du G7 et du G20 pour une meilleure coopération dans ce sens. Et à ce sujet, je salue les initiatives de l’Ocde (Organisation de coopération et de développement économiques, Ndlr) sur la fiscalité internationale, initiative soutenue par les institutions de Bretton Woods (Banque mondiale, Fonds monétaire international)».
Des correctifs à apporter…
Pour les pays africains, particulièrement ceux en développement, «la révision du système fiscal international devrait inclure trois priorités essentielles, à savoir : l’assistance technique en matière d’identification de besoins de réformes et de planification stratégique, le renforcement de capacité des administrations fiscales, y compris le soutien à la dématérialisation des procédures et formalités et le soutien à la réforme des Codes miniers et du Code des hydrocarbures pour des contrats plus équitables qui énumèrent l’investisseur et génèrent des ressources conséquentes pour l’Etat».
Elargir la base de partenariat
Selon le chef de l’Etat: «l’emploi constitue la seconde source de financement du développement. Et à ce sujet, une évidence s’impose à nous. Le cercle des partenaires se réduit, lorsqu’il s’agit de bâtir des infrastructures majeures, indispensables à la réalisation de l’objectif d’émergence. Alors l’Afrique qui se développe avec plus 30 millions de kilomètres carrés doit nécessairement élargir la base de ses partenariats. A cette fin, il ne peut y avoir ni de chasse-gardée, ni exclusivité, ni exclusion… Tous les partenaires publics, privés et traditionnels et nouveaux sont les bienvenus sur le continent…», a indiqué Macky Sall.
Macky pour un «secteur privé national viable et compétitif»
En phase avec ses invités sur la nécessité d’industrialiser l’Afrique au nombre desquelles personnalités, Ibrahima Boubacar Keïta, président de la République du Mali, du Premier ministre Malaisien, Mahathir Bin Mohamad, du Premier ministre Ivoirien Amadou Gon Coulibaly, du président du Groupe de la Banque africaine de développement Akinwumi Adesina, de Ségolène Royal, représentante du président Français Emmanuel Macron, le chef de l’Etat dira: «La problématique de l’industrialisation est capitale. Une Afrique en quête d’émergence ne peut se résigner à la seule exportation des matières premières, qui sont souvent mal rémunérées… et à des prix dérisoires. Il nous faut une Afrique qui émerge, et qui transforme ses matières premières pour créer des chaines de valeurs, générer des emplois et vaincre le chômage endémique des jeunes».
Et pour ce faire: «Nous devons réformer, innover et poursuivre les efforts d’amélioration de l’environnement des affaires pour attirer plus d’investissements privés et saisir les opportunités de délocalisation de ce pays…».
Ceci fera dire au chef de l’Etat: «Plusieurs pays africains, à l’image du Sénégal se sont déjà engagés dans la création de parcs industriels. Et des zones économiques spéciales. Et notre pays s’est inspiré d’autres pays qui l’ont précédé sur cette voie… En même temps les politiques publiques devraient continuer à soutenir la naissance et l’épanouissement d’un secteur privé national viable et compétitif. C’est aussi un impératif de premier ordre sur la voie de l’émergence… Cet élan est aujourd’hui en cours, il est incarné par des hommes et des femmes d’affaires africains qui investissent non seulement dans leur propre pays, mais aussi ailleurs en Afrique et dans le monde…. Ces femmes et hommes sont une source d’inspiration pour nos jeunes entrepreneurs…».
L’inclusion sociale, un défi à relever
A cette problématique, Macky Sall admet que «l’inclusion sociale reste un défi majeur pour les pouvoirs publics en Afrique comme ailleurs. Elle pose frontalement la question de la finalité de la croissance. Quand des couches vulnérables sont laissées pour compte, cette question appelle à des réponses adaptées au contexte de chaque pays». Se voulant pragmatique, il cite en exemple le Sénégal: «S’agissant du Sénégal, nous avons mis en place des initiatives à travers des programmes novateurs comme la couverture maladie universelle, les bourses de sécurités familiales, le programme d’urgence de développement communautaire (Pudc)…».
IBRAHIM BOUBACAR KEITA, PRESIDENT DU MALI A LA CIEA : «Ma priorité c’est mettre en place une armée digne de nom»
Prenant part à la troisième conférence internationale sur l’Emergence de l’Afrique (Ciea) de trois jours, ouverte hier jeudi 17 janvier au Centre international Abdou Diouf de Diamniadio, le chef de l’Etat Malien apportant sa réflexion au thème a, de prime abord dévoilé sa priorité. «Ma priorité, c’est doter le Mali d’une armée digne de nom», avant de poursuivre: «Nous avons compris que quand le monde s’occupe de vous, vous avez un devoir réel de vous qualifier. J’entends par là, l’éducation, la formation, la technologie…Car, sans cet apport scientifique point de développement». Et le chef de l’État d’affirmer que sous son magistère, les secteurs porteurs d’un développement certain ont été identifiés dont principalement le secteur agricole avec l’augmentation de la production agricole en ligne de mire. Et d’annoncer: «Nous avons décidé d’allouer 15% de notre budget au secteur agricole». Il soutient que «l’eau potable et l’accès à des soins de santé ne doivent pas être un luxe pour les populations maliennes. Car, pour lui le temps de sébile est terminé», a-t-il décrété.
AKINWUMI ADESINA, PRESIDENT DE LA BAD A LA CIEA : «L’Afrique ne peut pas faire tout en même temps…»
Face à l’énormité des défis et enjeux de l’heure, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adésina demeure convaincu que le développement de l’Afrique ne fera pas en un claque-doigt. Selon lui : «Il faut prioriser des secteurs à même de porter l’émergence. Et c’est ce que nous avons compris en ciblant 5 secteurs clés d’investissement pour accompagner l’Afrique». Il s’exprimait, hier jeudi, à Dakar, à l’ouverture de la 3ème Conférence internationale sur l’Emergence de l’Afrique. A l’en croire: «Nous devons croire en nous-mêmes. Car, Dieu est avec nous! Il nous a beaucoup donné par rapport aux autres. Par conséquent, nous devons impérativement stabiliser le continent, en sécurisant nos populations, sans quoi l’émergence ne sera que chimère», a-t-il averti.
TONY ELUMELU, ENTREPRENEUR NIGERIAN : «Le développement de l’Afrique doit passer par les PME»
L’économiste entrepreneur et philanthrope nigérian, Tony Elumelu, dans son intervention à l’ouverture de la 3ème Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique a vivement souhaité voir les Petites et moyennes entreprises émerger en Afrique pour impulser le développement. Confortant ainsi le président de la Banque africaine de développement (Bad) Akinwumi Adésina, qui, auparavant avait laissé entendre que «ce sont les Pme qui portent le développement de l’Afrique et non les grandes entreprises…».
Selon M. Elumelu et non moins président directeur général de Transnational Corporation of Nigeria, de Heirs Holdings et de United Bank for Africa, «les pays africains n’ont pas toujours priorisé les Pme dans le développement de leur tissu économique. Donc, c’est une erreur à corriger!», estime-t-il.
Convaincu de cet impératif, il affirme que «le secteur privé du continent est prêt et souhaite aider les gouvernements à développer le continent beaucoup aujourd’hui plus que par le passé». Il ajoute: «A travers les ajustements structurels, on a regardé le secteur privé de façon suspicieuse. Cela n’est plus le cas. Nous devons créer l’environnement favorable pour l’éclosion du secteur privé».
Enfin, il dira: «Nous devons aller travailler à l’éradication de l’analphabétisme en Afrique. Donc, les capitaux vont pouvoir aider à améliorer ce système mais aussi la gestion des contrats et l’Etat de droit. Afin que tout ceci se fasse, nous avons besoin d’un secteur privé fort».
STADE DE MBOUR MET EN JEU SA COURONNE CONTRE GÉNÉRATION FOOT
Le tirage au sort des 8-èmes de finale de la Coupe de la ligue, qui a eu lieu ce jeudi, a donné lieu à beaucoup de duels entre clubs de ligue 1, notamment la rencontre entre le Stade de Mbour et Génération Foot.
Le tirage au sort des 8-èmes de finale de la Coupe de la ligue, qui a eu lieu ce jeudi, a donné lieu à beaucoup de duels entre clubs de ligue 1, notamment la rencontre entre le Stade de Mbour et Génération Foot, l’un des gros bras du football sénégalais.
L’équipe du Stade de Mbour, qui fait un début de saison difficile, fera face à une équipe de Génération Foot qui mène de front toutes les compétitions.
Même s’il y a une classe d’écart avec la ligue 2, les pensionnaires de ligue 1 que sont Mbour PC et la Sonacos de Diourbel en difficulté auront fort à faire
respectivement contre le CNEPS et Diambars.
Voici les affiches : Teungueth FC-Ndiambour, US Gorée-Casa Sports, Amitié FC-Africa Promo Foot, Sonacos-Diambars, CNEPS-Mbour PC, Dakar Sacré Cœur-AS Pikine, Génération Foot-Stade de Mbour, Niary Tally-Jaraaf.
UN SCRUTIN, MILLE TONS !
Depuis la présidentielle de 1988 avec ses 04 candidats, jamais élection n’aura connu un aussi petit nombre de prétendants à la magistrature suprême.
La présidentielle du 24 février 2019 est bien partie pour contraster avec tous les scrutins qui se sont déroulés au Sénégal, depuis une trentaine d’années. Et pour cause, le filtre du parrainage étant passé par là, la rationalisation des candidatures semble consacrer le retour à l’orthodoxie pour le nombre de prétendants au fauteuil présidentiel.
Depuis la présidentielle de 1988 avec ses 04 candidats, jamais élection n’aura connu un aussi petit nombre de prétendants à la magistrature suprême. Le quinté qui semble se dégager pour 2019 est sans commune mesure avec les 08 candidats de 1993, les 7 de 2000, les 15 de 2007 et les 14 candidats de 2012. Qui plus est, le scrutin de février se fera sans la participation des candidats du Ps, de l’Afp, et/ou de gauche, omniprésents dans la scène depuis toujours. Que dire d’autre de la fenêtre ouverte pour les candidatures féminines en 2012, avec Diouma Dieng et le Pr Amsatou Sow Sidibé, barricadée en 2019 ? Ou même de cette prédominance de bleus à une présidentielle où le chef de l’Etat lui-même ne comptabilise qu’un seul scrutin, comme candidat quoique bienheureux !
2019 OU LE RETOUR A «L’ORTHODOXIE» DU NOMBRE DES CANDIDATS !
La présidentielle de 2019 s’annonce comme l’une des plus inédites dans l’histoire politique du Sénégal. En effet, après l’explosion des candidats notée lors des derniers scrutins, notamment depuis la présidentielle de 1993, notre pays est en passe de consacrer une sorte de «retour à l’orthodoxie » avec un nombre limité de prétendants au fauteuil présidentiel comme c’était le cas lors des élections présidentielles qui ont suivi l’avènement du multipartisme intégral, notamment celles de 1983 et 1988. Lors de ces deux rendez-vous, le Sénégal n’avait pas enregistré plus de cinq candidats, y compris le président sortant.
En 1983, le président Diouf qui était ainsi à sa conquête d’une légitimité populaire après avoir été installé au pouvoir par le président Senghor avait en face de lui quatre candidats de l’opposition dont Abdoulaye Wade, Mamadou Dia du Mdp, Oumar Wone du Pps et Majhemout Diop du Pai. Réélu avec plus de 73% des voix, il fera face à nouveau, lors de la présidentielle du 28 février 1988, avec seulement trois candidats soit un nombre de candidats moindre qu’en 1983. Il s’agissait, entre autres, de son éternel opposant Abdoulaye Wade du Pds, de Babacar Niang du Parti pour la libération du peuple(Plp) et de Landing Savané du Mouvement révolutionnaire pour la démocratie nouvelle/And-Jëf (Mrdn). Mais, en 1993, cette donne change suite à plusieurs facteurs dont les événements de 1988 et le Code électoral consensuel de 1992. De quatre candidats, on est passé à huit lors de la présidentielle du 21 février 1993. Remportée par le président Diouf avec un score de 58% devant 7 candidats de l’opposition, cette élection avait aussi vu la montée en puissance du leader de l’opposition, Abdoulaye Wade crédité de 32,03% des voix.
En 2000, la présidentielle qui s’est déroulée en deux tours (27 février et 19 mars) et qui a consacré la première alternance démocratique et pacifique à la tête du pouvoir exécutif a enregistré un nombre de 7 candidats. Seulement, ce nombre va exploser lors de la présidentielle de 2007, la première sous l’ère post-alternance en passant de 07 à 15 candidats dont trois indépendants. Mais, en 2012, une légère baisse est notée au niveau du nombre des candidats retenus par le Conseil constitutionnel qui n’a validé que 14 dossiers pour ce scrutin sur les dix-sept déposés. Aujourd’hui, si les événements actuels se précisent, on va certainement vers une présidentielle avec un nombre très limité de candidats en face du président sortant. Cela, du fait du système controversé du parrainage, introduit dans le Code électoral sans le consensus des acteurs et qui a été à l’origine de l’invalidation par le Conseil constitutionnel de plus d’une vingtaine de dossiers de candidatures sur les 27 déposés.
QUAND LA PRESIDENTIELLE RIME AVEC L’ABSENCE DES GRANDS PARTIS : PS, AFP... !
La présidentielle de février prochain va aussi avoir ceci de spécifique dans l’histoire politique du Sénégal qu’en lieu et place d’une compétition incluant des candidats issus des partis politiques traditionnels comme le Ps, l’Afp, le Pit, la Ld, le Rnd, Aj/Pads, peut-être même le Pds, on va assister cette fois à une élection qui opposera des formations politiques nées de flancs de ces partis historiques, avec en arbitre des formations politiques toutes nouvelles dans le champ politique. La décision du Ps sous l’égide d’Ousmane Tanor Dieng, de l’Afp de Moustapha Niasse de poursuivre leur compagnonnage avec Macky Sall et Bennoo Bokk Yaakaar est passée par là. Au même titre que l’invalidation par le Conseil constitutionnel dans sa liste provisoire de la candidature du Pds ! Cette situation est d’autant plus inédite qu’elle ne concerne pas que le Ps, l’Afp et le Pds, éternels rivaux sur le terrain politique depuis 1978. En effet, l’absence de toutes les formations politiques d’obédience gauche, souvent considérées comme des faiseurs de roi, est également notée pour la présidentielle à venir. La plupart de ces formations sont aujourd’hui vampirisées voire phagocytées par la majorité présidentielle Bennoo Bokk Yaakaar.
LA PRESIDENTIELLE DES BLEUS
L’absence au scrutin présidentiel des partis traditionnels (Ps, Afp) a laissé le champ libre à des candidats qui se présentent pour la première fois à une élection présidentielle, après leur validation dans la liste provisoire du Conseil constitutionnel. A l’instar d’Ousmane Sonko, leader du Pastef, de Madické Niang de la coalition « Madické 2019 » et Issa Sall du Pur (Parti pour l’unité et le rassemblement). Connu à travers ses positions tranchées à l’Assemblée nationale où il siège comme député, le leader du Pastef est considéré par certains comme la révélation de cette présidentielle. Quant au dernier ministre libéral des Affaires étrangères Madické Niang, il a osé défier son mentor, Me Wade, qui mettait en avant la candidature de son fils, Karim Wade, provisoirement écarté de la course par les « 7 Sages ». Le Pur, très proche de Serigne Moustapha Sy, a lui fait une irruption notable dans le champ politique au point de détrôner les cadors du landerneau politique. Ces novices ou bleus à la présidentielle ont fini de marquer les esprits en passant l’épreuve du parrainage avec au moins 0,8 de signatures de l’électorat. Ces candidats qui seront donc à leur première participation à la présidentielle vont faire face à Idrissa Seck de Rewmi qui comptabilise déjà 2 scrutins présidentiels (2007 et 2012) et Macky Sall, candidat de Benno Bokk Yaakaar qui n’a à son actif qu’un…seul scrutin (2012). Et même en cas de validation, dimanche prochain, des candidatures de Karim Wade et Khalifa Sall, la donne ne changerait pas, puisque ceux-ci aussi sont de parfaits bleus à la présidentielle.
LA GENT FEMININE, SUR LE BANC DE TOUCHE !
La gent féminine a été « recalée » pour la présidentielle de février 2019. En effet, aucune femme ne figure sur la liste provisoire des candidatures validées par le Conseil constitutionnel, le 14 janvier dernier. La rude épreuve du parrainage a laissé Me Aïssata Tall Sall du mouvement « Osez l’avenir », Pr Amsatou Sow Sidibé de « Car Leneen » et Aida Mbodj de l’Alliance nationale pour la démocratie sur le banc de touche. La première a déposé 56 138 signatures, mais n’a pu valider que 10 129 contre 46 009 rejets pour autres motifs. Ses doublons se chiffrent à 6 234. La deuxième a soumis 64 479 parrainages pour se voir retourner 50 799 d’entre eux. Quant au Pr Amsatou Sow Sidibé, son dossier a été déclaré tout simplement inexploitable, à cause d’une clé USB en mauvais état. Ces résultats ont ainsi exclu d’office ces trois candidates, pourtant très bien connues dans le landerneau politique, de la prochaine joute présidentielle. La présidentielle de 2019 contraste ainsi avec celle de 2012 où deux femmes, à savoir la styliste Diouma Dieng Diakhaté et Pr Amsatou Sow Sidibé, avaient brigué, une première dans l’histoire politique du pays, le suffrage des Sénégalais malgré leur maigre score. A l’époque, Pr Amsatou Sow Sidibé avait obtenu 5167 votes alors que Diouma Dieng Diakhaté avait réalisé un score de 3354 voix. Au deuxième tour, elles avaient apporté leur soutien au candidat Macky Sall qui a finalement évincé Abdoulaye Wade. Auparavant, en 2000, Marième Wane Ly de Parena avait tracé le sillon d’une candidature féminine à la présidentielle avant de jeter l’éponge et de se ranger derrière Moustapha Niasse. Pour 2019, Yacine Fall et Nafissatou Wade qui avaient annoncé leurs candidatures, renonçaient à la course, elles, avant même l’épreuve du parrainage.
LA CAN 2019 COÛTERA PLUS DE 17 MILLIARDS
Le budget de la Coupe d’Afrique des nations 2019, qui aura lieu en juin prochain en Egypte, devrait coûter environ 30 millions de dollars (plus de 17 milliards 260 millions de francs) CFA, a annoncé dans des médias marocains, le président de la CAF.
Le budget de la Coupe d’Afrique des nations 2019, qui aura lieu en juin prochain en Egypte, devrait coûter environ 30 millions de dollars (plus de 17 milliards 260 millions de francs) CFA, a annoncé dans des médias marocains, le président de la Confédération africaine de football (CAF) Ahmad.
A l’ouverture du Sommet exécutif de la FIFA qui s’est tenue du 15 au 17 janvier à Marrakech (Maroc), le président de la CAF a remercié l’Egypte qui selon lui ‘’ devrait dépenser elle aussi environ 30 millions de dollars pour l’organisation de la prochaine Coupe d’Afrique des nations 2019’’.
L’Egypte a été désignée le 8 janvier dernier, pays hôte de la CAN 2019 en remplacement du Cameroun, lors d’une réunion extraordinaire du Comité exécutif de la CAF à Dakar.
PAS DE YENNENGA CETTE ANNEE AU SENEGAL
La 26ème édition du FESPACO, le très attendu cinquantenaire, commence dans un peu plus d’un mois, du 23 février au 2 mars pour être précis, mais disons que le suspense est mort : pas de long métrage fiction…pas de compétition officielle
Au mois de décembre dernier, lors du vote du budget de son département, le ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, expliquait, à l’Assemblée nationale, que le FOPICA avait tout simplement été «ponctionné de 750 millions» de francs CFA, reversés à la RTS pour les besoins de la retransmission de la Coupe du Monde en Russie. Le secrétaire permanent du FOPICA, Abdou Aziz Cissé, explique d’ailleurs que «Sur 2018, le FOPICA a reçu moins de 1% des 2 milliards prévus.»
Pas de Yennenga pour le Sénégal cette année… La 26ème édition du FESPACO, le très attendu cinquantenaire, commence dans un peu plus d’un mois, du 23 février au 2 mars pour être précis, mais disons que le suspense est mort : pas de long métrage fiction…pas de compétition officielle. Entre les reproches faits aux réalisateurs, dont les films ne sont pas «prêts», et les coups que reçoit le FOPICA, dont on lorgne les deux milliards de francs CFA…Allez donc comprendre !
Petit rappel tout de même…Décembre dernier, l’Assemblée nationale vote le budget du ministre de la Culture. Tout va bien…Mais quand le ministre lui-même, Abdou Latif Coulibaly, explique que l’on a tout simplement pris des sous, et pas qu’un peu (750 millions de francs CFA) au FOPICA, pour les reverser à la RTS, ça va tout de suite moins bien…Motif invoqué : il fallait payer les droits de retransmission de la Coupe du monde en Russie.
D’après ce qu’en dit le secrétaire permanent du FOPICA, Abdoul Aziz Cissé, qui vient de s’en ouvrir à nos confrères de l’Agence de presse sénégalaise (APS), c’est assez fréquent : «Il y a constamment des ponctions du fonds de la part du ministère des Finances». «Sur 2018, à titre d’exemple, le FOPICA a reçu moins de 1% des 2 milliards prévus. C’est un élément sur lequel nous sommes en train de travailler avec le ministère des Finances pour les sensibiliser afin qu’ils comprennent que le FOPICA est un fonds assez stratégique par rapport à l’Etat du Sénégal et par rapport à ses politiques. »
S’il faut expliquer tout cela au ministère des Finances, c’est que nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge…
Sans oublier que, côté réalisateurs, on se plaint…Forcément…Au téléphone il y a deux jours, Fatou Touré (La Promesse) expliquait : «J’ai déposé un projet de court métrage depuis 2017 je pense, je ne veux pas me tromper sur les dates, mais je pense bien que c’est entre 2017 et 2018. Donc normalement, les résultats du FOPICA devaient être publiés depuis longtemps, mais voilà, rien n’est fait. Après, ça bloque tout le monde, parce que moi j’ai fait l’expérience de tourner avec mes moyens propres, mais je veux accéder à une meilleure qualité. Je veux une vraie production, et c’est pour ça que j’avais déposé mon projet au FOPICA, pour voir si ça passe ou pas.»
Idem pour Mansour Sora Wade qui exprimait, mais dans les colonnes du journal Le Quotidien, la même incompréhension, sinon l’impossible attente.
Explications du secrétaire permanent du FOPICA, Abdoul Aziz Cissé : «Le dernier appel à candidatures n’a pas été dépouillé parce qu’il faut de l’argent pour pouvoir sortir les résultats. »
IBRAHIMA BOUBACAR KEITA VEUT MISER SUR L’AGRICULTURE ET LA JEUNESSE
Le président malien, a souligné jeudi la nécessité pour son pays de se développer en misant notamment sur l’amélioration de la production agricole et celle d’avoir une jeunesse formée et qualifiée.
Le président malien Ibrahima Boubacar Keita, a souligné jeudi la nécessité pour son pays de se développer en misant notamment sur l’amélioration de la production agricole et celle d’avoir une jeunesse formée et qualifiée.
Le chef de l’Etat malien co-animait, jeudi, à Diamniadio, un panel de haut niveau avec son homologue sénégalais Macky Sall.
Ce panel se tenait tenu après l’ouverture de la troisième édition de la conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique (CIEA), au centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD), sur le thème ‘’Emergence, secteur privé et inclusion sociale’’.
L’ancienne ministre française de l’Environnement, Ségolène Royale faisait partie des panélistes.
‘’Mon nouveau mandat n’aura de sens qu’autant qu’il soit porteur pour la jeunesse du Mali. Il est placé sous le signe de la promotion de la jeunesse dans tous les domaines à travers une formation qualifiante, bien formée’’, a assuré Ibrahima Boubacar Keita.
‘’Nous avons des besoins fondamentaux à satisfaire et nous le ferons. Nous avons compris que notre pas a besoin de se développer sur la base d’éléments concrets’’ a-t-il ajouté.
Il s’est appesanti sur l’importance de la mécanisation de l’agriculture qui selon lui, est le socle de tout développement. ‘’Près de 2000 tracteurs sont en place dans notre pays. Je suis convaincu que seuls débout nous pourrons avancer vers l’émergence’’, a conclu Ibrahima Boubacar Keita.
TAMBACOUNDA : MISE EN SERVICE DU RÉSEAU ÉLECTRIQUE DE DYABOUGOU
Le gouverneur de la région, El Hadj Bouya Amar, à la tête d’une forte délégation, a allumé, jeudi en début de soirée, les lampadaires devant une foule nombreuse venue assister à ce ‘’spectacle inédit.’’
Le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) a mis en service jeudi le réseau électrique de Dyabougou, au grand bonheur de ses habitants.
Dans cette localité située dans le département de Goudiry (Tambacounda, Est) et accessible par une piste latérite, le PUDC a mis en service une dizaine de lampadaires. La prochaine étape sera le raccordement de tous les foyers à l’électricité.
Le gouverneur de la région, El Hadj Bouya Amar, à la tête d’une forte délégation, a allumé, jeudi en début de soirée, les lampadaires devant une foule nombreuse venue assister à ce ‘’spectacle inédit.’’
‘’Nous venons de faire un grand bond en avant. Le village à certes du chemin à faire, mais ce pas franchi sur la route du développement est immense pour nous ses habitants’’, a souligné le président du conseil départemental de Goudiry, Djibo Souaré.
‘’L’électricité ouvre de nouvelles perspectives. Les habitants de ce village peuvent avoir accès désormais à la télévision, à l’eau fraîche et à toutes les commodités’’, a ajouté M. Souaré.
Les travaux d’installation qui ont démarré il y a moins de deux ans, concrétisent une promesse électorale du président de la République, Macky Sall, et ont permis à sept communes d’avoir accès à l’électricité.
Très bientôt, les villages environnants seront à leur tour raccorés à l’électricité. ‘’ Le département de Goudiry fait partie des plus défavorisés. Les communes ainsi que les villages ont besoin d’un accès à l’eau potable, d’électrification et de pistes de productions’’ a souligné M. Souaré.
Cette doléance est en cours de solutions, selon le gouverneur de la région, El Hadj Bouya Amar. ‘’Nous constatons tous les efforts de l’Etat qui ne vont pas s’arrêter. Les villages restants seront alimentés à l’électricité’’, a-t-il annoncé.
Il a réaffirmé l’engagement de l’Etat à prendre en charge les autres communes de la région pour lutter contre les inégalités sociales et donner une vision concrète du développement.
ASSASSINAT D’UN JOURNALISTE QUI ENQUETAIT SUR LA CORRUPTION DANS LE FOOTBALL
Ahmed Husein, 34 ans, avait participé au documentaire « Number 12 », à la suite duquel plus de 50 arbitres africains ont été suspendus.
Un journaliste d’investigation a été abattu par balles, mercredi 16 janvier au soir, alors qu’il rentrait chez lui à Accra, la capitale du Ghana, a-t-on appris de sources concordantes. Ahmed Husein faisait partie de l’équipe de reporters infiltrés dirigée par le célèbre journaliste Anas Aremeyaw Anas, qui a fait éclater l’an dernier un vaste scandale de corruption et de matchs truqués dans le football africain, conduisant à de lourdes sanctions des instances internationales.
Un officier de police a expliqué à l’AFP, sous couvert d’anonymat, que le journaliste avait reçu des balles à la poitrine et au cou dans sa voiture, tirées par des hommes qui n’ont pas encore été identifiés. Le journaliste assassiné avait récemment déposé plainte après qu’un député du parti au pouvoir eut diffusé sa photo à la télévision nationale, promettant une récompense à qui le passerait à tabac. Anas Aremeyaw Anas a réagi jeudi sur le réseau social Twitter : « Triste nouvelle, mais nous ne serons pas réduits au silence. Repose en paix, Ahmed. »
POTS-DE-VIN
La Commission nationale des médias a condamné cet acte et a appelé la police à mener une enquête approfondie. « Il est dans l’intérêt de la nation d’arrêter les auteurs de ce crime », a déclaré son président, Yaw Boadu Ayeboafo. De nombreux journalistes ghanéens ont également condamné sur les réseaux sociaux l’assassinat du journaliste de 34 ans, qui a joué un rôle clé dans la récente enquête d’Anas Aremeyaw Anas.
Number 12, un documentaire explosif sorti en juin 2018, piégeait des dizaines d’arbitres ghanéens et du continent, ainsi que plusieurs dirigeants de la fédération ghanéenne, dont son président, en leur proposant des pots-de-vin. Suite au scandale, plus de 50 arbitres africains ont été suspendus par la Confédération africaine de football (CAF).
Le président de la fédération ghanéenne, Kwesi Nyantakyi, avait été filmé avec des « investisseurs » potentiels (des journalistes infiltrés) à qui ils faisaient miroiter de juteux contrats avec le gouvernement ghanéen en échange de plusieurs millions de dollars. Il a démissionné de ses fonctions, après avoir été suspendu pour trois mois par la Fédération internationale de football (FIFA).
KHALIFA PERD SON POSTE DE DÉPUTÉ
Ça va de mal en en pis pour Khalifa Sall. Révoqué de son poste de maire de Dakar, l’ex-édile perd également son mandat de député. Selon L’As qui donne nouvelle, le candidat recalé à présidentielle 2019 a été radié de l’Assemblée nationale.
Ça va de mal en en pis pour Khalifa Sall. Révoqué de son poste de maire de Dakar, l’ex-édile perd également son mandat de député. Selon L’As qui donne nouvelle, le candidat recalé à présidentielle 2019 a été radié de l’Assemblée nationale.
Le bureau de l’Hémicycle s’est réuni, hier, pour prendre cette décision. Le journal indique que le ministre de la Justice a adressé, le 11 janvier dernier, une lettre au président du Parlement, Moustapha Niasse, pour lui demander de faire appliquer la loi en lui retirant son mandat de député.
Ce, suite à la confirmation de sa condamnation à 5 ans de prison ferme par la Cour d’appel de Dakar. Son poste de député revient, désormais, au responsable des jeunes du Grand Parti, Malick Guèye, qui sera installé dans les prochains jours.
Par Ababacar Sadikhe DIAGNE
LA BRECHE SUR LA LANGUE DE BARBARIE (SOLUTIONS ENVISAGEABLES)
I l y'a 16 ans, sans études préalables et dans la précipitation, a été prise la décision d'ouvrir une brèche sur la langue de barbarie entre le fleuve et la mer.
Il s'agissait de répondre à l'appel des populations de Saint-Louis menacées par la montée des eaux. Malheureusement, tant du côté des populations que des responsables politiques ou de l'État, l'émotion a empêché une analyse objective de la situation.
C’est une réalité bien connue que les zones urbaines, situées dans les deltas des fleuves, sont périodiquement inondées et ce sévèrement tous les cinquante ou cent ans. Les plus âgés des habitants de la ville se souviennent de l’inondation de l’hivernage de 1950, retenue dans la mémoire populaire, comme “Mbeudoum Lakhlou”.
La zone de Saint-Louis est un endroit qui présente des spécificités écologiques géographiques et stratégiques particulières.
Le fleuve Sénégal a un statut international et ce jusqu’à quelques kilomètres de la ville à partir d’où il a un parcours national. Dans cette zone le Sénégal peut disposer des eaux, sans les contraintes d’une coordination, souvent paralysante.
Il est souvent dit que l’eau sera un enjeu stratégique du vingt-et-unième siècle. Elle pourrait même conduire à des affrontements, si de part et d’autre, la maturité, dans l’approche des questions bi ou multilatérales, faisait défaut.
Au niveau écologique, l’effet d’estuaire, particulièrement important pour certaines espèces de poissons, permet leur présence et leur abondance, dans la partie de la mer sous l’influence du fleuve. Dès lors plus l’embouchure se situera au sud, plus les conditions seront favorables à la pêche artisanale, dans la zone sous souveraineté sénégalaise.
Par ailleurs la construction de routes, avec une volonté de contenir leurs coûts financiers (et non environnementaux), a supprimé ou réduit, considérablement, les passages naturels de l’eau lors des crues d’hivernage. Il s’en est suivi des effets dommageables aux terres cultivables et aux biotopes qui jadis étaient riches en poissons et crustacés notamment. La flore a aussi été atteinte avec une salinisation excessive qui a transformé ces zones en marais salants. D’ailleurs la production de sel dans ces zones atteint des niveaux considérables. Sa récolte et sa commercialisation sont devenues des activités pérennes qui se sont substituées à l’agriculture et à la pêche.
Il faut savoir que la brise de mer transporte d’importantes quantités de sel sur une bande de terre parallèle à la côte et dont la largeur atteint des kilomètres.
Cependant, pourvu que l’eau de ruissellement puisse rejoindre les dépressions dont les fonds sont imperméabilisés les sols restent fertiles. À défaut le sel s’accumule et empêche vies végétales ou aquatiques sauf pour des espèces bien particulières. Par ailleurs et heureusement les inondations emportent une bonne quantité du sel déposé par le phénomène éolien rappelé ci-haut.
Au niveau de la ville de Saint-Louis le fleuve se divise en trois bras. Les deux sont bien connus. Le troisième est celui qui passe par Khor et sous le pont de Leybar.
La construction des routes Dakar Saint-Louis et Saint-Louis Rosso a réduit la largeur de ce bras de quelques centaines de mètres à, à peine, une dizaine. (Observons que ceux qui ont construit le chemin de fer ont agi avec plus de sagesse en bâtissant un véritable pont) Les équipements qui empêchaient l’intrusion de l’eau salée dans la zone entre Khor et Leybar (Diouk) n’ont pas été entretenus. C’est ainsi que cette réserve d’eau douce s’est salinisée, alors qu’elle a permis, au Jardin d’essais de Sor, de satisfaire ses besoins d’irrigation qualitativement et quantitativement et ce, jusqu’au début des années soixante.
Malheureusement, lors de construction des diverses voies de communications, notamment des routes nationales, le fleuve a été séparé de ses défluents dans bien des cas, ou bien les aménagements étaient sous dimensionnés et ne permettaient guère, un passage sans dommages, des flux hydrauliques. Souvent lors des crues, des portions de routes étaient détruites et nombre de communautés se retrouvaient ainsi insolées.
Ailleurs dans le monde, notamment en France, les inondations du bassin de la Seine et de la Marne ont été gérées très différemment.
Depuis bien longtemps, ce bassin a été aménagé avec une approche, dont la pertinence a été confirmée par le contrôle efficace du niveau de la Seine.
Lors des crues les bassins d’expansion en nombre suffisant retiennent d’importantes quantités de l’eau et celles-ci sont restituées pendant les étiages sévères ou utilisées à d’autres fins (agricoles notamment).
La situation actuelle expose la ville et les villages situés plus au sud à des inondations marines. Le niveau du fleuve sera celui de la mer durant les marées de fortes amplitudes. La disparition de la langue de Barbarie expose directement les villages riverains du fleuve à l’envahissement des vagues. C’est ce qu’ont vécu les habitants de Gandiol récemment. À terme et si rien n’est fait la rive du fleuve deviendra celle de l’océan!
Les propositions pour tirer parti des crues et protéger la ville des inondations sont les suivantes (à conditions que leurs faisabilités techniques soient confirmées).
La construction d’ouvrages (ponts barrages sur le troisième bras au niveau de Khor et Dogueba) de dimensions appropriées, avec des vannes, et un bon programme de désalinisation, mettraient à la disposition des populations, de vastes espaces aquacoles et agricoles. Ces équipements permettraient aussi la réduction des risques d’inondation en cas de crue du fleuve jusqu’à un certain niveau. Cet aménagement du troisième bras est certainement préférable à l’ouverture de la brèche.
Des aménagements similaires sur les anciens passages du fleuve lors des crues permettraient de déverser une bonne partie de l’eau sur ses défluents situés du côté de la rive gauche.
- Fermer toutes les brèches de l’hydrobase à Gniayème en reconstituant la bande de terre qui jadis protégeait les riverains du fleuve.
- Draguer l’ancien lit du fleuve (tout en déposant les matières extraites entre le fleuve et l’océan) et rouvrir l’ancienne embouchure (ou l’une des anciennes) située bien au sud de Mboubaye.
- Aménager un petit port pour la pêche artisanale au niveau de Santhiaba et Guet Ndar avec une digue qui protégera ces quartiers et la rade ainsi créée.
Un tel port peut présenter un autre intérêt pour l’exploitation des gisements d’hydrocarbures, notamment, lors de transport multimodal des équipements spécialisés de ce domaine. À l’arrivée à l’aéroport de Saint-Louis, le fret pourrait être acheminé à destination des plateformes d’exploitation, par des navires bien moins onéreux que les hélicoptères.
par Ababacar Sadikhe DIAGNE *
Ingénieur diplômé de l’ENAC Toulouse France et du MIT Cambridge USA,
Ancien élèves des classes préparatoires aux Grandes Écoles.
Ressortissant de Mouit Gandiol
NB : Les mots en italiques sont des noms de lieudits ou de villages.