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15 septembre 2025
PAR AWA MBENGUE
POURQUOI #SUNUDÉBAT ?
Du point de vue d’un candidat, quoi de mieux que de se confronter intellectuellement à ses adversaires ? D’avoir la latitude de présenter son programme avec, comme unique juge, tout un peuple à convaincre ?
Jeune Afrique |
Awa Mbengue |
Publication 18/01/2019
Il y a une semaine est née l’initiative citoyenne #SunuDébat. Et derrière elle, toute une génération cherchant à accroître l’offre politique de leur pays. Comptez-vous voter par défaut ou par conviction ? En ce qui me concerne, j’ai choisi. Le candidat qui voudra mon soutien devra me convaincre en confrontant ses idées.
La beauté de #SunuDebat réside dans la manière dont elle est née : d’un simple tweet. Cet appel adressé au Président, qui aurait pu se noyer parmi tant d’autres, a été instantanément repris, démontrant que la demande est réelle.
L’idée d’un débat est tout simplement l’expression d’une conscience citoyenne et d’un questionnement : pourquoi pas nous ? Pourquoi ne pas avoir au Sénégal un débat entre candidats à la présidence, alors que cela se fait ailleurs ? Sans calculs ni considérations autres que la volonté de démystifier le dialogue et d’enrichir notre jeu démocratique, #SunuDebat est porté par des citoyens aspirant à conférer un nouvel élan au jeu politique, en innovant sa pratique. Surtout, #SunuDébat ne porte nul autre candidat que les citoyens sénégalais.
Consolider la démocratie sénégalaise
Le président Macky Sall n’a pas manqué de rappeler, lors de son discours à la Nation, la « hauteur de la tradition de démocratie majeure et apaisée » de notre pays. En ce sens, #SunuDebat est une action qui participerait grandement à la consolidation de cette dernière, si souvent vantée.
Un débat présidentiel marquerait un tournant dans notre vie politique, puisque, que ce soit sous Senghor, Diouf ou Wade, jamais depuis la naissance de notre État, un débat formel réunissant les candidats en lice à la magistrature suprême n’a été organisé.
D’ailleurs, #SunuDébat répond à un besoin : celui d’une vulgarisation des programmes. En effet, au Sénégal, une grande partie de la communication politique s’effectue à l’écrit, et en français. Or, plus de la moitié des Sénégalais sont analphabètes dans les caractères latins. Un débat télévisé – et radiodiffusé – favoriserait la participation des citoyens à la vie démocratique et permettrait en outre une plus grande transparence du processus électoral.
Cette initiative citoyenne est essentiellement portée par des jeunes, conscients et engagés, voulant accroître leur impact dans le processus décisionnel. Si l’on s’intéresse aux tweets utilisant le hashtag « #SunuDebat », beaucoup de ces jeunes font certes la critique du président actuel, mais des candidats de l’opposition également. Ils proposent des solutions alternatives, et s’engagent.
Les électeurs sénégalais sont les seuls garants de notre démocratie. Une si grande fonction ne peut s’exercer pleinement qu’en connaissance de toutes les offres politiques.
Un premier pas
Le débat met à jour les contradictions, favorise la prise de conscience. Il permet un aperçu des offres politiques et, donc, d’éviter les présidents par accident. Il oriente l’intention de vote d’un électeur et consolide celle d’autre. Dès lors, le Sénégalais demandant à un candidat voulant que lui soit confié tous les pouvoirs inhérents à la magistrature suprême de se soumettre à cet exercice, agit en toute légitimité
Aux sceptiques, qui craignent la tournure que prendrait un tel débat, j’ai envie de dire que toute création, aussi imposante et somptueuse soit-elle, n’a pu éviter l’étape du brouillon. Il serait candide de penser que la première ébauche sera parfaite. Cela n’en retire rien à sa nécessité. Sans nul doute largement critiqué, il entrouvrira la porte à l’organisation de tous les suivants.
Nous savons que les débats électoraux influent sur la dynamique d’une élection et enrichissent les propositions politiques. Du point de vue de l’électeur, rien de ce qui sortira de ce débat ne peut être une mauvaise chose. Du point de vue d’un candidat, quoi de mieux que de se confronter intellectuellement à ses adversaires ? D’avoir la latitude de présenter son programme avec, comme unique juge, tout un peuple à convaincre ?
Rien n’oblige le président sortant et ses rivaux à accepter cette demande faite par une branche de l’électorat. Mais, en jouant le jeu démocratique, les candidats en lice à l’élection présidentielle de 2019 pourront instaurer une nouvelle ère. Pourquoi #SunuDebat ? Parce que la place de la discussion, organisée et dirigée, devrait être centrale en période de campagne électorale.
TEXTE COLLECTIF
CITOYENS, CITOYENNES MEMBRES DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL, L’HEURE EST GRAVE
Un spectre hante le Sénégal - Celui de son basculement, comme cela s’est vu dans d’autres pays, dans l’instabilité, le chaos du fait d’un processus électoral anti-démocratique - Le processus électoral actuel est vicié de bout en bout
L’élection présidentielle met fin, tous les cinq ans, par les urnes à des divergences d’intérêts. Si l’élection présidentielle est contestée, ces divergences d’intérêts seront réglées par le sang. Et c’est cela que nous voulons éviter à notre pays. Nous voulons que ces divergences d’intérêts et donc d’opinions, normales en démocratie, se règlent dans la paix.
Un spectre hante le Sénégal. Celui de son basculement, comme cela s’est vu dans d’autres pays, dans l’instabilité, le chaos du fait d’un processus électoral anti-démocratique. Le processus électoral actuel est vicié de bout en bout. Dans ce processus, le Conseil constitutionnel y joue un rôle important. La question est de savoir si vous membres du Conseil vous prenez des décisions au nom du peuple sénégalais ou contre le peuple sénégalais ?
La coalition au pouvoir a posé une série d’actes qui montrent à suffisance sa volonté d’organiser une élection courue d’avance. Aujourd’hui, tout le monde sait qu’en lieu et place d’une élection présidentielle, nous assistons à un processus de sélection présidentielle. Et nous regrettons que le Conseil constitutionnel dont vous êtes les membres ait participé à cette parodie de validation de parrainage et cette mascarade de validation des candidats à l’élection présidentielle.
Avez-vous été piégé.e.s ? Instrumentalisé.e.s ? Ou avez-vous participé sciemment aux desseins aux conséquences funestes de la coalition présidentielle ?
Quelque soit la réponse à nos questions, votre posture, qui se devait d’être républicaine, jusque là, est une menace majeure pour la démocratie et donc pour la paix.
Il vous appartient de prendre l’exacte mesure de la situation de notre cher Sénégal.
Nous, citoyen.e.s, signataires de cette lettre, inquiet.e.s des sombres perspectives dans lesquelles votre posture pourrait entrainer notre pays et conscient.e.s de nos responsabilités parmi lesquelles le contrôle externe de l’institution qu’est le Conseil constitutionnel vous interpellons, vous critiquons, vous prévenons, vous mettons en garde, vous invitons à plus de courage.
Si vous ne le faites pas pour le peuple, faites le au moins pour vous. Car, si notre pirogue chavire, vous n’en sortirez pas indemnes.
Signataires :
- Guy Marius Sagna
- Bentaleb Sow
- Mame Ousmane Wade
- alfouseynou Badji
- Alioune Badara Mboup
- Boubacar Baldé
- Mansour Diatta
- Daouda Togola
- Abdoulaye Diallo
- Adama mbengue
- Pape Moussa soumaré
- Samba Diop
- Hamet Daf
- Oumar Dia
- Christian Fostin Sambou
- Aida Niang
- Adja Samyr Seck
- Abdoulaye Seck
VIDEO
GBAGBO RESTE EN PRISON
Acquittés mardi 15 janvier de crimes contre l'humanité par la CPI, l'ex président et son ancien ministre de la Jeunesse ne seront pas libérés immédiatement
Cette décision de maintien en détention a été prise à la majorité de juges: trois sur cinq.
La chambre d’appel estime qu’il y a des « raisons exceptionnelles » de maintenir en détention Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, le temps qu’elle rende sa décision sur l’appel du procureur.
C’est une détention temporaire, précise la chambre d’appel.
La procureure a jusqu’au 23 janvier pour déposer ses arguments concernant sa décision de faire appel sur la remise en liberté des deux acquittés. La défense et les parties civiles ont ensuite jusqu’au 29 janvier pour faire parvenir leur réponse argumentée.
Enfin, une audience est prévue le 1er février devant la chambre d’appel : il s’agira d’une discussion entre chaque partie, devant les cinq juges de cette chambre. Aucune date de délibéré n’a pour le moment été fixée.
LE CADRE UNITAIRE DE L’ISLAM PRECHE LA BONNE PAROLE
Après Présence chrétienne, ce sont des dignitaires musulmans qui ont décidé de faire entendre leur voix, pour en appeler à l’apaisement et au dialogue
Il n’y a pas que les activistes de certains mouvements de la Société civile qui s’inquiètent de la situation socio-politique actuelle au Sénégal à quelques semaines de la Présidentielle. Après Présence chrétienne, ce sont des dignitaires musulmans qui ont décidé de faire entendre leur voix, pour en appeler à l’apaisement et au dialogue. Hier, le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal (abrégé par Cadre), a lancé un appel à tous les acteurs politiques, du pouvoir comme de l’opposition, pour les encourager à «avoir le sens de la responsabilité, à éviter toute forme de surenchère pouvant mener à la violence». Le président du Cadre, Cheikh Ahmed Tidiane Sy, a expliqué que des propos que profèrent actuellement des acteurs politiques, «dont certains affirment qu’il n’y aura pas de paix si leur candidat ne participe pas à l’élection, tandis que d’autres crient que ‘‘Force doit rester à la Loi’’, ne sont pas de nature à favoriser l’entente et la paix».
C’est dans cet ordre d’idées que le Cadre a rendu publique hier une déclaration, en prélude à l’élection présidentielle. Dans le document, «le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal appelle l’Etat et les acteurs politiques, chacun en ce qui le concerne, à ne ménager aucun effort pour des élections libres, transparentes et apaisées». Le président Sy a justifié leur démarche par la volonté de ne pas laisser la religion «muette par rapport aux enjeux actuels du pays». Cette posture se manifeste aussi face à tous les remous qui secouent actuellement la scène politique par l’invitation du Cadre «à tous les acteurs politiques, quel qu’en soit le bord, à une attitude républicaine en respectant les décisions des différentes juridictions en matière de validation des candidatures et de proclamation des résultats de l’élection présidentielle à venir qui doivent aussi se fonder sur les textes en vigueur, en toute impartialité».
C’est ainsi, comme l’a souligné le secrétaire général du Cadre, M. Cheikh Guèye, qu’une fois que le Conseil constitutionnel aura publié la liste définitive des candidats à la prochaine Présidentielle, des membres de cette structure iront rencontrer chacun d’eux pour d’abord les appeler à plus de responsabilité, car il s’agit de préserver l’exception sénégalaise de paix, fondée sur notre commune volonté de vivre ensemble.
Dans sa déclaration, le Cadre unitaire a indiqué que son objectif était d’«arriver à un large consensus dans le processus électoral en facilitant le rapprochement des positions des acteurs politiques, à veiller à ce que l’Administration respecte son engagement de fiabiliser le processus électoral, à assurer un rôle de médiateur dans les différends pré et post-électoraux entre les candidats».
Le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal se veut une structure de concertation et de consultation regroupant les comités scientifiques des différentes confréries musulmanes du pays, comme les Mourides, les Tidianes, les Qadr, les Layènes, ainsi que les Chiites, ou le Rassemblement islamique du Sénégal, la Jamaatou ibadou rahmane, qui sont considérés comme islamistes radicaux, et même les Soufistes de l’Ais. Il se dit «ouvert à tous les communautés et courants islamiques établis au Sénégal, tout en collaborant avec toutes les autres confessions religieuses qui partagent l’idéal sénégalais du vivre ensemble dans la tolérance». Comme dit plus haut, son président est un membre éminent de la famille dirigeante des Tidianes de Tivaouane, qui est secondé par des érudits issus des différentes confréries religieuses.
«L’ETAT DOIT AIMER SON SECTEUR PRIVE»
Le président du Conseil national du patronat (Cnp), Baïdy Agne, exhorte les Etats «d’aimer le secteur privé national avec ses défauts et ses qualités»
La première session de haut niveau de la 3ème Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique a été encore l’occasion pour le Président Macky Sall de revenir sur le rôle que devrait jouer le secteur privé dans le processus d’émergence des pays africains. Il a demandé au secteur privé national de se battre pour être compétitif. Quant au président du Conseil national du patronat (Cnp), Baïdy Agne, il a exhorté les Etats «d’aimer le secteur privé national avec ses défauts et ses qualités».
La Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique est un cadre d’analyse et un cadre permanent pour stimuler le débat sur l’émergence. Mais c’est aussi un cadre pour se dire des vérités. Revenant sur le rôle du secteur privé dans l’émergence, Macky Sall indique qu’il faut certes accompagner le privé national mais, il faut que ce dernier se batte. Car, estime-t-il, «la notion de société nationale est de plus en relative. Nous sommes dans un monde compétitif», relève-t-il.
Baïdy Agne ne semble pas être d’accord avec les propos de M. Sall. Sans trop développer, il soutient ne pas connaître un pays qui s’est développé sans son secteur privé. Sur un ton assez provocateur, il donne également son point de vue sur la manière dont certains pays négocient des contrats dans la réalisation de certaines infrastructures. «Ce n’est pas parce que la Chine assure le financement complet de certains ouvrages dans notre pays, qu’elle doit en assurer exclusivement la réalisation», lance Baïdy Agne qui ajoute à l’endroit de Macky qu’il «faut que nos Etats nous aiment (secteur privé) davantage avec nos défauts et nos qualités», conclut-il.
Une opinion soutenue par le Premier ministre de la Malaisie, qui soutient à son tour qu’un pays ne s’est jamais développé en laissant sur le carreau son secteur privé.
Cette première session de haut niveau de la 3ème Conférence internationale pour l’émergence de l’Afrique (Ciea) a été aussi l’occasion pour les panélistes de revenir sur la trajectoire de la quête de l’émergence dans leur pays. Pour le président Ibrahima Boubacar Keïta, cette marche vers l’émergence a été freinée par la crise malienne de 2012. «Depuis nous essayons de recréer un Etat», soutient-il. Et le premier acte a été, selon Ibk, de reconstruire l’Armée qui est un outil de décision politique. «Pour qu’un Etat puisse avoir son mot à dire il lui faut un minimum pour assurer sa sécurité», révèle-t-il. Poursuivant, il ajoute : «Quand j’ai vu un soldat après une attaque dans le Nord avec une arme dont je ne sais même pas l’âge, j’ai craqué», «cela ne m’a pas faire rire», confesse-t-il.
Le Premier ministre, Dr Mohamed Mahathir, est formel là-dessus. «Pour un développement économique, il faut une stabilité politique. Et c’est ce que la Malaisie a réussi», partage-t-il. Il indique que le Peuple et les dirigeants ont été suffisamment préparés pour accepter les résultats des élections, sources d’instabilité politique dans plusieurs pays en Afrique. «Les Africains devraient apprendre les bases de la sophistication de la gouvernance et accepter les résultats du vote. Je suis sûr qu’ils peuvent se développer comme les pays d’Asie du Sud et rattraper le retard accusé», conseille le Premier ministre malaisien.
Au-delà de la stabilité, l’Afrique part d’un retard technologique, d’un déficit de capitaux. Deux problèmes qui peuvent être réglés par l’investissement direct étranger, selon le Pm malaisien. Le Président Macky Sall renchérit, outre l’investissement direct étranger, il faut à l’Afrique un saut technologique. Ce, en changeant de paradigme pour notre système éducatif. «Nous devons prendre l’option des sciences, de la technologie et du numérique», ajoute le président sénégalais.
LA SOCIETE CIVILE REFAIT LES ASSISES
Réforme des institutions, incompatibilité des fonctions de chef de l’Etat et chef de parti, présence du président de la République au Conseil supérieur de la magistrature, etc. Ce sont là entre autres propositions de la Société civile pour renforcer l’Eta
La déclaration finale du Forum Afrikajom center épouse les différentes propositions des Assises nationales. Réforme des institutions, incompatibilité des fonctions de chef de l’Etat et chef de parti, présence du président de la République au Conseil supérieur de la magistrature, etc. Ce sont là entre autres propositions de la Société civile pour renforcer l’Etat de droit.
Finalement, le Forum Afrikajom center n’est pas loin des Assises nationales de l’opposition, aujourd’hui au pouvoir. Après avoir diagnostiqué durant deux jours le système politique et institutionnel du Sénégal, les participants ont retenu une série de mesures à appliquer pour instaurer une démocratie forte. Et ce n’est pas loin des conclusions de la Charte de gouvernance démocratique. Lors de la clôture de cette manifestation hier, les organisateurs ont prôné des réformes institutionnelles et rappelé les tares du système actuel. Alioune Tine et Cie constatent les «dysfonctionnements continus des institutions de la République, devenus porteurs de menaces pour la paix, le caractère inefficace du dialogue, la rupture de règle de consensus, la fréquence de la violence dans le fonctionnement des institutions et même dans la société…». C’est donc partant de ces considérations qu’ils ont «convenu de collaborer afin de promouvoir auprès des citoyens et des organisations de base un panier minimal de mesures structurantes de réforme des institutions». Celles-ci, soulignent-ils, sont «indispensables pour conforter et relever le standard démocratique de notre pays».
Dans le document, il est proposé de «veiller à l’amélioration de l’environnement institutionnel pour une meilleure séparation des pouvoirs, de résoudre définitivement la question de l’hypertrophie de la fonction présidentielle par un meilleur encadrement des pouvoirs du président de la République». Selon les auteurs de la déclaration, il est question aussi de sauvegarder «le fonctionnement adéquat des autres institutions en consacrant la règle selon laquelle le président de la République, une fois élu, cesse d’être chef de parti». S’agissant de la sempiternelle question de l’indépendance de la justice, les membres de la Société civile proposent «d’assurer un respect scrupuleux et sans condition du principe d’inamovibilité des magistrats du siège». Et aussi de «mettre fin à la présence du chef de l’Exécutif au Conseil supérieur de la magistrature». Dans la même veine, ils recommandent, pour éviter les déclarations récurrentes d’incompétence du juge constitutionnel, d’élargir et de renforcer les compétences de ce dernier. En outre, il est indiqué de «renforcer le rôle de la Cour de justice de la Cedeao», notamment «le caractère exécutoire de ses décisions ou arrêts».
«Rationalisation et financement des partis, appel à candidatures pour certains postes de la haute fonction publique»
Pour que l’Administration soit efficace, le forum estime qu’elle doit être neutre et impartiale ; d’où la proposition d’établir «un système d’incompatibilité pour éviter l’implication des hauts fonctionnaires dans les activités politiques». Il est même suggéré, en ce sens, d’instituer «l’appel à candidatures pour certains postes de la haute fonction publique et du secteur parapublic, y compris pour la nomination des autorités administratives indépendantes». Le document s’adresse aussi aux médias, aux organisations de la Société civile et aux partis politiques. Concernant ces derniers, il est recommandé de «susciter l’adoption de mesures en faveur de la rationalisation des partis politiques et de leur financement». Il s’agit notamment d’«une stricte application de la loi relative aux partis politiques» et des modalités de leur financement. Au même titre que les partis politiques et l’Administration, il est demandé aussi à la Société civile, pour la bonne marche de la démocratie, de se fixer des règles à respecter. Ainsi, les organisations sont appelées «à veiller au respect scrupuleux de la bonne gouvernance associative, à l’application des textes, à l’éducation citoyenne de leurs membres». Il leur est également recommandé de veiller à rester équidistantes, objectives et fermes «dans la défense des principes de gouvernance démocratique dans un contexte hostile, et de se doter de code de déontologie en veillant à son application effective».
Par ailleurs, il faut noter que les participants à ce forum, qui se sont engagés à contribuer efficacement «à ces transformations», ont décidé de mettre sur pied «un mécanisme, une forme d’observatoire de suivi des réformes des institutions de la République, nourrie par une démarche participative inclusive, permettant aux acteurs et citoyens de décrypter les situations et propositions relatives aux enjeux institutionnels».
LE BURKINA FASO PROMET LA SECURITE AUX FESTIVALIERS
«Nous savons que c’est une grosse préoccupation de nos amis, mais le gouvernement du Burkina Faso a pris toutes les mesures pour assurer la sécurité des festivaliers qui viendront en sécurité et repartiront en sécurité», explique Abdou Karim Sango
Dans quelques jours, Ouagadougou sera le rendez-vous des cinémas du continent et de la diaspora. Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui célèbre cette année son cinquantenaire, revêt un cachet particulier. Mais voilà, ces dernières années, le Burkina Faso a subi plusieurs fois des attaques meurtrières des mouvements djihadistes qui infestent la région du Sahel. Ces attentats qui ont souvent ciblé des lieux fréquentés par des étrangers se sont soldés par des dizaines de victimes. Mais le ministre burkinabè de la Culture, des arts et du tourisme, Abdoul Karim Sango, rassure.
Interrogé par Radio France internationale (Rfi), il dit que son pays a pris toutes les mesures pour assurer la sécurité des festivaliers. «Nous savons que c’est une grosse préoccupation de nos amis, mais le gouvernement du Burkina Faso a pris toutes les mesures pour assurer la sécurité des festivaliers qui viendront en sécurité et repartiront en sécurité», explique le ministre.
Selon M. Sango, le Burkina Faso a acquis l’expérience nécessaire à l’organisation de ce type de rencontres. «Jamais un seul événement, même ces dix dernières années, n’a suscité de problèmes d’insécurité. Au Burkina, nous avons développé une expertise dans la réalisation de la sécurité autour de ce type d’événements. Donc nous ne sommes pas inquiets et nous voulons rassurer nos amis qu’ils peuvent venir au Burkina Faso célébrer la fête du cinéma africain et repartir en toute sécurité», précise le ministre. Il ajoute que son pays compte profiter de ce rendez-vous pour lancer un message au monde. «Ce qui se passe aujourd’hui, ce n’est pas un problème de chaque Nation. C’est la civilisation qu’on a tenté de construire après les deux premières guerres mondiales qui est en train d’être progressivement mise en cause. Et le cinéma doit nous aider à déconstruire le discours de ces prophètes de malheur», souligne M. Sango.
LES JEUNES DE L’OPPOSITION «BRULENT» LES «TALATAY» BOKK GUIS-GUIS
Las d’assister à des conférences de presse et d’entendre des déclarations à n’en plus finir, les jeunes militants de l’opposition ont fait violemment savoir à leurs leaders réunis autour du Front de résistance nationale (Frn) que trop c’est trop.
C’était mardi dernier, au siège de Bok Guis-Guis où ils ont délogé leurs dirigeants pour les jeter dans la rue afin de les pousser à faire face au régime du président Macky Sall. Cette contrainte exercée sur des leaders nous rappelle une conférence à la salle Daniel Brottier dispersée par les jeunes de « Y en a marre » — un mouvement alors naissant — pour pousser les leaders de l’opposition d’alors à aller à la Place de l’Indépendance pour combattre le régime de Me Wade. C’était en juin 2011 !
Les points de presse, les sit-in de l’Obélisque, les déclarations de salon, les communiqués de presse, les débats télévisés et autres « mardis » de Bok Guis-Guis, les recours au niveau des différentes juridictions… les jeunes et militants de l’opposition en ont marre ! Et ils l’ont violemment fait savoir, mardi dernier, au siège de Bok Guis de Pape Diop où se réunissaient les leaders du Front de résistance nationale (Frn) pour un énième plan d’action visant à dénoncer un « hold-up » électoral à travers la décision du Conseil constitutionnel de recaler certains candidats à la présidentielle de 2019. Face à ce qu’ils qualifient de stratégie de « peureux » et « poltrons », les jeunes de l’opposition ont délogé leurs dirigeants pour les contraindre à descendre dans la rue et à transformer leurs mille et un plans en… actions ! Et, surtout, engager un rapport de forces sur le terrain pour faire plier le régime de Macky Sall. Ces « mardis » de Bok Guis-Guis, une façon selon eux d’enfouir la tête dans le sable, les jeunes de l’opposition disent en avoir ras-le-bol et surtout au regard des nombreuses batailles politico-judiciaires que leurs leaders ont lamentablement perdues. Pire, la plupart des recalés membres du Front de résistance nationale (Frn) multiplient les « recours » juridiques synonyme de dilatoire, là où la bataille politique, surtout les manifestations de rue, devrait prendre le relais ! Toujours est-il que ces drôles de « mardis » au siège de Bok Guis-Guis nous rappellent les éternels « mardis » du centre culturel Daniel Brottier situé à la rue Sandiniéry, à quelques mètres de la Place de l’Indépendance à Dakar. Une comparaison des récentes échauffourées entre jeunes de l’opposition et forces de l’ordre sur la Voie de dégagement (Vdn) à Sacré-Cœur, sur injonction et à l’initiative des jeunes du Frn, d’une part, et le délogement de dirigeants de l’opposition suivi d’affrontements sur la place de l’Indépendance, d’autre part, montre que l’Histoire semble se répéter assurément !
Et sous des formes différentes en apparence, ce sont toujours les mêmes méthodes de gouvernance, les mêmes approches électoralistes et les mêmes motivations politiques mais aussi les mêmes dérives constitutionnelles qui sont combattues par des jeunes en colère Comme ce fut le cas de ce fameux soulèvement historique de juin 2011 où un projet de réforme constitutionnelle prévoyait qu’en 2012, les électeurs voteraient pour un « ticket présidentiel », c’est-à-dire feraient un seul vote pour élire à la fois un président et un vice-président sur le modèle américain. Ce projet de loi, rappelons le, avait aussi prévu le seuil minimum des voix nécessaires pour élire dès le premier tour le président de la République à 25 % des suffrages exprimés. Ce au lieu de la majorité qualifiée (50 % plus une voix) fixée par la Constitution. Selon les partis d’opposition, cette réforme électorale appelée « quart bloquant » était une manœuvre pour le président Abdoulaye Wade de rempiler en toute facilité dans l’espoir de transmettre, un jour, le pouvoir à son fils Karim Wade. Pour faire face à cette loi qualifiée d’anti-démocratique et empêcher son vote prévu le 23 juin 2011 à l’Assemblée nationale, les leaders de l’opposition soutenus par la société civile multipliaient les conférences de presse et les réunions de désapprobation.
Notamment au centre Daniel Brottier, un haut lieu culturel qui appartient à l’Eglise. Il est vrai que si le champ d’action de l’opposition ne se limitait qu’à Daniel Brottier, c’est parce que toutes ses manifestations et marches de contestation prévues en centre-ville faisaient l’objet d’une répression brutale de la part des forces de l’ordre du ministre de l’intérieur d’alors, Ousmane Ngom. Pire, les « sit-in » non autorisés que les opposants tentaient d’organiser à la Place de l’Obelisque étaient violemment dispersés par la police. D’où donc le repli à Daniel Brottier. C’est au cours d’une réunion organisée à cet endroit que les jeunes de « Y’en a marre » et les militants de « Benno Siggil Sénégal » ont fait irruption. C’était le 22 juin c’est-à-dire la veille du jour, le fameux 23 juin 2011, où les leaders de l’opposition affûtaient leurs armes destinées à l’Assemblée nationale. Et comme les jeunes en avaient assez, ils ont fini par saccager les locaux de Daniel Brottier et déloger les leaders avant de prendre la direction de la Place de l’Indépendance, histoire de chauffer les rues de DakarPlateau. « Nous ne voulons plus entendre de discours ! C’est fini ! Sortons de la salle et marchons vers le Palais… » s’étranglaient les jeunes de « Y en a marre » parmi lesquels Thiat, Fou malade et Karim Xurum Xax (qui a quitté le mouvement par la suite). Joignant le geste à la parole, ces jeunes rappeurs ont été suivis par la foule en direction de la Place de l’Indépendance.
Entre le « quart bloquant » de Me Abdoulaye Wade et le « quinté partant » de Macky Sall…
A peine sortis de Daniel Brottier, ils ont été chargés par les forces de l’ordre. S‘en étaient suivis des échanges de pierres et de grenades lacrymogènes dans les rues du centre-ville. Localisés et identifiés dans la mêlée et le sauve-qui-peut, Thiat, Fou Malade, Karim Xurum Xax, Kap 2 Seus et Crazy Cool — tous membres de « Y en a marre » sont cueillis, brutalisés, arrêtés et jetés dans le fourgon cellulaire de la police. Huit ans après, Karim Xurum Xakh se souvient de cet épisode : « Ce jour-là, nous en avions marre des réunions de mardi de Daniel Brottier ! Des réunions et conférences de l’opposition à n’en plus finir…Face à cette situation agaçante, Thiat, Fou Malade, Crazy Cool et autres dont moi ont fait irruption dans la salle pour sortir les leaders de l’opposition et les pousser dans la rue. Finalement, la police nous a arrêtés et conduits au commissariat central de Dakar où nous avons passé la nuit » nous rappelle le rappeur animateur Abdou Karim Guèye alias Xhrum Xaq. Il est vrai que comparaison n’est pas raison. Car, entre les mardis de Daniel Brottier et ceux de Bok Guis-Guis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Même si les eaux restent toujours incolores et inodores pour tous les deux régimes dont la principale préoccupation, c’est de sortir vainqueur d’une élection, quitte à étouffer l’opposition pour ne lui laisser aucune marge de survie. Une posture que l’actuelle opposition compte déjouer en appelant à la résistance. Certes, les sages imaginent la révolution et les jeunes la font ! Mais est-ce que les sages de notre opposition sont prêts à l’imaginer sur injonction des jeunes ?
En tout cas, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Aly Ngouille Ndiaye, n’a pas voilé ses menaces pour sauvegarder l’ordre public. En marge d’un Crd sur la ziarra de la famille Omarienne, il a fait savoir à l’opposition que force restera à la loi « Ce n’est pas la première fois qu’on vit ça, surtout qu’on s’achemine vers la présidentielle. En 2000 et 2012, nous avons aussi connu pareilles situations au Sénégal. Les gens vont revenir à la raison et respecter les lois auxquelles tout le monde va se soumettre » a-t-il prévenu en faisant à l’illusion à l’invalidation de certaines candidatures par le Conseil constitutionnel et à l’appel de l’opposition à la résistance. Entre le « quart bloquant » de Me Abdoulaye Wade d’hier, le « quinté partants » de Macky Sall aujourd’hui, la malheureuse histoire des « retouches » constitutionnelles se dessine. Mais quoi qu’il en soit, la cohésion sociale, la paix et la stabilité politique doivent rester les défis et les enjeux majeurs de la prochaine présidentielle. Malgré les progrès considérables effectués par le régime de Macky Sall, il faut l’avouer, malgré les découvertes pétrolières et gazières faisant espérer des lendemains meilleurs pour notre peuple, sans la paix sociale et la stabilité politique, tout risque de tomber à l’eau !
«QUAND ME ABDOULAYE WADE ARRIVERA A DAKAR, TOUT SERA CLAIR !»
Députée et présidente des femmes libérales, Mme Woré Sarr, ancienne mairesse de Médina Gounass, à Guédiawaye, a choisi « Le Témoin » pour s’exprimer sur plusieurs questions marquant l’actualité politique.
Figure emblématique du Parti démocratique sénégalais (Pds), Mme Woré Sarr est connue et adulée pour son engagement politique et sa conviction à toute épreuve. Députée et présidente des femmes libérales, Mme Woré Sarr, ancienne mairesse de Médina Gounass, à Guédiawaye, a choisi « Le Témoin » pour s’exprimer sur plusieurs questions marquant l’actualité politique. Et surtout sur l’invalidation de la candidature du Pds, le retour annoncé de Karim Meissa Wade etc… Entretien !
Le Témoin : Le Conseil constitutionnel vient de recaler votre candidat Karim Wade, comment avez-vous accueilli cette décision couperet !
Woré Sarr : Cette décision ne me surprend guère puisque je savais comme tous les Sénégalais que le régime de Macky Sall tenterait tout pour écarter notre candidat de la présidentielle 2019. Malheureusement, je ne peux pas trop m’avancer sur cette décision grave qui va secouer le landernau politique. Car, j’attends la décision de mes supérieurs notamment Oumar Sarr et la réaction de Me Abdoulaye Wade avant de me prononcer sur la question et, surtout, informer les femmes libérales sur la conduite à tenir,
N’êtes-vous pas la mieux placée pour connaitre la date du retour annoncé de Karim Wade au Sénégal malgré son éviction de la course à la magistrature suprême…
(Elle me coupe) Ecoutez, le retour à Dakar de Karim Wade n’est plus à l’ordre du jour puisque ce retour est certain ! Par contre, c’est la date de son arrivée à Dakar qui reste toujours un mystère ! Mais quoi qu’il en soit, Karim Meissa Wade viendra. Il sera bel et bien à Dakar. D’ailleurs, la présence de notre Première Dame Mme Viviane Wade peut l’attester ou le confirmer. Seulement, l’autre question à se poser, c’est celle de savoir si Me Abdoulaye Wade viendra avec son fils Karim ou seul ? Là, je ne saurais vous dire ! Mais ce qui est sûr, et je le répète, Karim Wade sera très bientôt au Sénégal, accompagné par son père ou pas,
Justement, ce retour risque d’être mouvementé dès lors que certains responsables de l’Apr lui promettent d’appliquer la contrainte par corps relative à l’amende de 138 milliards CFA que lui a infligé la Crei. Qu’en pensez-vous ?
(Rires). L’homme, pour ne pas dire l’« Apr », propose, Dieu dispose ! Vous savez, le destin de liberté, de vie, de mort ou d’emprisonnement relève de la Disposition Divine. Donc, on verra bien s’ils vont exécuter leur sordide menace. On attend de voir jusqu’où ils sont encore capables d’agir et de faire encore mal. L’avenir va nous juger et nous n’avons pas peur ! Seul le pouvoir de Dieu est éternel et cela, le président Macky Sall semble l’oublier. Croyez-moi, si Me Wade arrive à Dakar, tout sera clair…billahi bou Ablaye niawé lépeu dina lére ! Et le peuple étranglé sera libéré !
Et si toutefois Karim Wade ne vient pas, est-ce que le candidat Madické Niang n’aura pas raison sur vous et le Pds?
Je ne veux pas me répéter mais je suis obligée et désolée de vous dire et redire que Karim Wade viendra !
Comment la mairie de Guédiawaye a-t-elle pu échapper aux responsables libéraux habitant cette localité comme vous Mme Woré Sarr ?
Une bonne question ! Vous savez, s’opposer est très difficile ! En général, aux élections comme les locales, le parti au pouvoir gagne la majorité à l’Assemblée nationale et certaines mairies. Mais aujourd’hui, les populations ont du mal à avaler cette amère pilule de la majorité. Allez à Guédiawaye ou partout au Sénégal, les gens regrettent le départ prématuré de Me Abdoulaye Wade. Car le pays va mal ! Mais chaque jour est une leçon ! Et aujourd’hui, la seule leçon en retour, c’est d’œuvrer pour le départ du maire Aliou Sall. D’ailleurs, il sait qu’il quittera bientôt Guédiawaye où il est maire de circonstance. Quand Macky Sall partira, il va le suivre de la pire des manières.
Vous êtes également la présidente des femmes au niveau du Front national pour la Résistance (Fnr), quel est votre rôle à ce niveau ?
Un rôle d’engagement et de détermination ! C’est un grand honneur pour moi d’être choisie comme présidente des femmes du Fnr, un regroupement composé de 21 partis et organisations. Nous allons vers des élections, on les veut transparentes. Toutes les femmes du Fnr sont debout et déterminées dans ce sens. Et dans le même sens, nous allons œuvrer pour le départ de Macky Sall. Inch’Allah, il va partir et chercher un autre job. Avec où sans moyens, le combat va continuer et on va mener des actions. Les Sénégalais en ont marre. Ça suffit, trop c’est trop !
Par Oumar Sarr,
«DE LA NON-CONFORMITE DES TESTS DE PARRAINAGES
Ce que j’ai trouvé est effarent : Le logiciel informatique du Conseil constitutionnel sur les parrainages est calibré et donne les résultats que ceux qui l’ont écrit veulent bien lui donner. Je le dis avec tristesse
Le Conseil constitutionnel a publié la liste provisoire des candidats à l’élection présidentielle et les différentes réclamations sur les parrainages ne sont pas pour le moment retenues et il est fort probable qu’elles ne le seront pas. Cette élection du 24 février 2019 n’a aucun sens si elle est organisée comme prévue avec une liste des candidats confectionnée par Macky SALL, candidat sortant. On ne saurait être juge et partie. Je me suis amusé à écrire un petit programme informatique (un macro en Vba excel pour les initiés) pour mesurer nos performances et tester le programme exécuté par le Conseil constitutionnel. Ce que j’ai trouvé est effarent : Le logiciel informatique du Conseil constitutionnel sur les parrainages est calibré et donne les résultats que ceux qui l’ont écrit veulent bien lui donner. Je le dis avec tristesse. Comment peut-on organiser la plus importante des élections pour un pays comme le Sénégal sans accord sur ses objectifs ni vérification de la fiabilité du logiciel qu’on utilise?
Démontrons.
Mon programme informatique ne se fixe pas pour objectif de trouver les doublons dits externes c’est à dire la liste des personnes qui ont parrainé ou qu’on a fait parrainer à leur insu des listes qui ont été déposées avant la nôtre. Il pourrait le faire s’il dispose de ces autres listes de parrains mais tel n’est pas le sujet,
Notre programme peut donner automatiquement :
- la liste des doublons internes c’est à dire des personnes que nous avons inscrites plusieurs fois dans nos listes pour des raisons diverses (par exemple celles qui ont signé avec plusieurs collecteurs pour notre candidat).
- la liste des « non-électeurs » c’est à dire des parrains du candidat qui ne sont pas présents dans le fichier des électeurs de la région. - la liste des CNI non conformes c’est à dire ayant au moins un chiffre erroné sur les 17 chiffres qui caractérisent la carte nationale biométrique. - la liste des électeurs des régions non conformes c’est à dire des électeurs domiciliés dans une autre région que celle qui a été saisie.
Le quatrième critère concerne principalement les sénégalais de l’extérieur et il y a eu, dans les « départements de l’extérieur », une confusion entre la juridiction et la représentation diplomatique. 115 des parrains par exemple de KARIM MEISSA WADE, votant dans les pays limitrophes de la Côte d’Ivoire ont été rayés parce qu’au lieu de marquer le nom de leur représentation diplomatique, on a saisi, à leur place, la juridiction de côte d’Ivoire. Ce critère ne concernant pas les régions de l’intérieur, nous l’écartons dans cette présentation. Pour une meilleure efficacité pédagogique, je limite ma démonstration aux listes de parrainages déposées par le candidat KARIM MEISSA WADE sur une région (Matam). Nous présentons les résultats de notre étude sous forme de trois tableaux,
Tableau 1 : Doublons internes KARIM MEISSA WADE pour la région de Matam
1.1 Logiciel Conseil constitutionnel
Nombre doublons 4
Liste des doublons
S.I. Diop
- A.T. Mbow
- M.P. Daff
- M. Konaté
1.2 Notre programme informatique
Nombre doublons 8
Liste des doublons
- I. Diop
- A.T. Mbow
- M.P. Daff
- M. Konaté
- M.A. Gueye (positions 292 et 874 sur la liste de 2000 déposée)
- B. Gadio (positions 631 et 1944 sur la liste de 2000 déposée) –
- P.A. Ndiaye (positions 35 et 1226 sur liste de 2000 parrainages déposée).
Que constate-t-on ? Les résultats obtenus dans les 2 applications informatiques sont différents et quand je vérifie dans la feuille Excel déposée, c’est bien moi qui ai raison. Toutes les personnes mentionnées qui se trouvent sur ma liste s’y trouvent 2 fois et constituent par conséquent des doublons. J’ai même précisé leurs différentes positions sur la liste des parrainages déposée.
Pourquoi y a-t-il cette différence ? En fait, il s’agit d’une différence organisée. En définissant et en appliquant correctement la règle à tous, la feuille fournie par Benno Bokk Yakaar serait concernée et ce seul fait aurait amené « au second tour des parrainages » le candidat de Benno Bokk Yakaar . C’est pourquoi, la règle a été modifiée pour les compétiteurs: ne sont considérés comme doublons que ceux qui ont le même numéro d’électeur, le même numéro de CNI et les mêmes prénoms et noms, ce qui a eu comme avantage de diminuer le nombre de doublons internes pour tous, et par conséquent, pour Benno Bokk Yakaar qui pourra, par ce subterfuge, éviter le passage par la présentation de parrainages complémentaires d’autant plus qu’en tant que premier candidat à déposer, Benno Bokk Yakaar ne pouvait pas de dossiers régularisables (doublons externes). Deux parrains ayant le même numéro électeur ne sont pas considérés quelquefois comme des doublons internes. Comprenne qui pourra !
Tableau 2 : Electeurs inexistants KARIM MEISSA WADE pour la région de Matam
2.1 Logiciel Conseil constitutionnel
Nombre électeurs inexistants 3
Liste des électeurs inexistants
M.S
M.A.
Barry D.Sow
2.2 Notre programme informatique
Nombre électeurs inexistants 0
Liste des électeurs inexistants
Là aussi, les résultats du logiciel du Conseil constitutionnel et le nôtre sont différents.
La raison est simple. Ont été considérés comme électeurs inexistants ceux qui ont un bon numéro d’électeur et une erreur, même infinitésimale, sur le nom saisi dans la feuille Excel. Le nom ne se trouvant pas dans la bonne zone de saisie, l’électeur est déclaré inexistant.
Dans notre liste des électeurs inexistants et le nom et le prénom de M.S ont été saisis dans la partie réservée aux prénoms mais toutes les autres informations ont été correctement saisies,
Sur le 2ème électeur inexistant de notre liste, les prénoms sont corrects, et le nom saisi sur la feuille Excel est Barry au lieu de BA. Un simple coup d’œil sur la feuille Excel aurait montré qu’il s’agit d’une banale erreur de frappe.
Pourquoi ont-ils testé le nom de famille et uniquement le nom de famille? Les informations en notre disposition montrent que s’ils avaient ajouté le test sur les prénoms non concordants à la règle ou même les circonscriptions électorales non concordantes, la liste Benno Bokk Yakaar serait éliminée d’office. C’est la raison pour laquelle, il était indispensable d’avoir la liste Benno Bokk Yakaar en premier et de définir les règles à partir de cette liste. La société civile et l’opposition doivent les confondre et exiger l’accès à la liste Benno Bokk Yakaar. Macky SALL, pris dans son propre piège, devait être éliminé par les tests de parrainage.
Je reconnais que notre liste de Matam aurait elle-même, sur les prénoms, 15 erreurs supplémentaires.
Les règles sont les règles. On ne doit pas les définir pour favoriser une personne donnée. Qui les d’ailleurs définies ? Dans quels documents légaux ou règlementaires ont-elles été définies? Dans quel cahier de charges ont-elles été proposées à la société de services ? Une société de services informatiques ne peut pas se donner le droit de définir les règles pour choisir ou éliminer un candidat à l’élection présidentielle. Qui leur a dit ce qu’est un non inscrit ? Qui a défini les règles et où ? Je le dis et je le répète. Dès le moment où l’administration (partisane) s’est arrogée, secrètement ou en relation avec l’APR, le droit de définir ses propres règles pour analyser les parrainages, il y a une escroquerie. Les militants et les citoyens sénégalais doivent envoyer une sommation interpellative à la société de services, identifier et poursuivre les auteurs et les complices de cette forfaiture.
Tableau 3 : Numéro CNI non conformes de KARIM MEISSA WADE pour la région de Matam
3.1 Logiciel Conseil Constitutionnel Nombre CNI non conformes : 149
3.2 Notre programme informatique Nombre CNI non vraisemblables 107
Dans notre démonstration, nous avons calculé la vraisemblabilité des numéros de cartes d’identité CEDEAO en supposant que si les 11 premiers caractères sont corrects, le numéro est « vraisemblablement » correct. Les critères de conformité et de vraisemblablité n’étant pas les mêmes, il est impossible de les comparer, sauf à dire toute CNI non vraisemblable est forcément non conforme. Une analyse sérieuse de ce tableau montre que l’erreur se situe généralement sur un chiffre sur les 17 et une vérification sur le papier aurait permis de déceler l’erreur de saisie. Il est vrai que le numéro CNI était leur « discriminant ». C’est ce test qui a plombé beaucoup de listes alors que le candidat de Benno Bokk Yakaar était, lui, en possession de ces numéros. Deux poids. Deux mesures. De toute façon, en refusant, dès la conception du logiciel, de lier feuille sur papier et feuille Excel, les dés étaient pipés. La vérification des parrainages ne pouvait se faire au sens de la loi. Elle allait être électronique et le logiciel était le faire-valoir. Il fut imaginé et bâti pour cet objectif.
Pour conclure
L’étude montre de manière claire que le logiciel fabriqué pour le Conseil constitutionnel était au service exclusif de Benno Bokk Yakaar et de son candidat. Le logiciel a surprotégé la liste de parrainages déposée par Benno Bokk Yakaar, défini les règles en fonction de cette liste et pénalisé celles de l’opposition. Si les experts de Benno Bokk Yakaar réfutent nos propos ou notre démonstration, nous demandons qu’un jury d’honneur nous départage, que chacun vienne avec son logiciel et qu’on nous délivre toutes les listes déposées au Conseil constitutionnel et on verra qui a raison. Ces parrainages citoyens sont assurément un mauvais message pour notre démocratie qui doit assurer la libre compétition des candidats à toute élection, et en particulier à l’élection présidentielle.
Par Oumar Sarr,
Ingénieur informaticien,
Sg-A du PDS, Mandataire Coalition Karim Président 2019»