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15 septembre 2025
PAR DIÉ MATY FALL
UN NOUVEAU CHAPITRE S’OUVRE
L'acquittement de Gbagbo est une occasion à saisir par les Français qui devraient plutôt changer leur grille de lecture sur la Côte d’Ivoire et l'Afrique en général
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé étaient poursuivis pour crimes contre l’humanité après les violences postélectorales de 2010 et 2011. Mais ce mardi 15 janvier 2019, la Cour pénale internationale a décidé de leur acquittement et ordonné leur libération immédiate. Cependant les deux accusés devront passer une nuit de plus dans la prison de Scheveningen, le temps de savoir si le procureur décidera de faire appel ou pas lors d’une nouvelle audience.
Paradoxalement cette victoire personnelle de l’ancien président de Côte d’Ivoire peut aussi être interprétée comme un succès de la CPI qui est une cour pénale internationale très controversée, surtout en Afrique où elle est accusée, à tort ou à raison, d’être un tribunal partisan. En délivrant ce verdict dicté par la raison et les faits, principalement l’absence de preuves déterminantes et suffisantes pour condamner, la CPI redore un tant soit peu son blason terni par les soupçons et fait montre de son indépendance, de sa sérénité et de son professionnalisme.
Entre novembre 2011, où Laurent Gbagbo est incarcéré au centre de détention de la Cour pénale internationale (CPI) et ce 14 janvier 2019 où le juge-président Cuno Tarfusser décide son acquittement et ordonne sa mise en liberté immédiate, que s’est-il passé durant ces sept dernières années pour justifier un tel retournement de situation ? Plusieurs raisons l’expliquent. Les dirigeants et acteurs politiques français ont changé de doctrine en ce qui concerne les affaires africaines de la France. Et puis la CPI est fondée sur le droit et le statut de Rome : aucun ressortissant d’un pays non-signataire du statut de Rome ne peut être déféré devant la CPI. Or en novembre 2011, quand Gbagbo est transféré, la Côte d’Ivoire n’avait pas signé le statut de Rome. Cela a été fait deux ans plus tard en 2013, après l’arrestation de Laurent Gbagbo. Mais en 2013 le statut de Rome n’était pas conforme à la Constitution ivoirienne, la modification n’a été faite qu’en 2015. Autrement dit, en 2013, la signature du statut de Rome n’était pas valable. Sur la forme, le transfert de Laurent Gbagbo à La Haye était déjà anormal. Sept ans plus tard, force est de constater que sur le fond également, le dossier s’est manifestement dégonflé… L’histoire a donné raison à Laurent Gbagbo.
Si l’objectif, en déferant Laurent Gbagbo devant la CPI, était de l’exclure totalement et de tourner la page après la crise électorale de 2011, c’est tout l’inverse qui se produira finalement. En effet, Laurent Gbagbo est devenu un symbole, pas seulement en Côte d’Ivoire, mais ailleurs aussi en Afrique. Sa libération sera donc perçue comme une victoire sur l’ingérence et on peut s’attendre à voir la foule l’accueillir en Mandela, Laurent Gbagbo étant perçu en symbole de la lutte pour la souveraineté de l’Afrique. Sa libération va permettre d’écrire un nouveau chapitre. Laurent Gbagbo n’est pas dans un esprit revanchard. Quand il avait été libéré, Nelson Mandela avait dit qu’il ne pensait pas à la vengeance, il n’avait pas le temps pour ça. Gbagbo est dans le même état d’esprit. Il veut que la Côte d’Ivoire se reprenne et se développe. Il défend la réconciliation, tant en Côte d’Ivoire que dans ses relations avec la France. C’est une occasion à saisir pour le gouvernement français qui pourrait avoir un impact pas seulement en Côte d’Ivoire, mais dans toute la région. Les Français devraient plutôt changer leur grille de lecture sur la Côte d’Ivoire et sur l’Afrique en général. Simone Gbagbo, qui avait été dépeinte en sorcière intégriste de secte évangéliste a surpris par son attitude qui prône la réconciliation. Mais la façon dont la France gère les choses aujourd’hui n’est pas correcte. Nous sommes en 2019, les pays doivent être souverains et les relations se transformer équitablement. C’est dans l’ordre des choses et dans l’intérêt général. Un vent nouveau souffle sur l’Afrique, et selon le célèbre slogan de Gbagbo : “Asseyons-nous et discutons.”
PAR KARINE RAMONDY
BONGO ET BOUTEFLIKA PEUVENT-ILS RÉELLEMENT GOUVERNER LEURS PAYS ?
Les enjeux sont de taille pour que des hommes, avec ou sans leur accord formel, soient montrés dans un état physique que tout individu souhaiterait voir réservé au domaine du privé et de l’intime
«Je ne prétends point être là, ni survenir à l’improviste, ni paraître en habits et chair, ni gouverner par le poids visible de ma personne. Ni répondre aux censeurs, de ma voix; aux rebelles, d’un œil implacable; aux ministres fautifs, d’un geste qui suspendrait les têtes à mes ongles. Je règne par l’étonnant pouvoir de l’absence. Mes deux cent soixante-dix palais tramés entre eux de galeries opaques s’emplissent seulement de mes traces alternées. Et des musiques jouent en l’honneur de mon ombre; des officiers saluent mon siège vide…»
Victor Segalen, Stèles
Certains pays africains sont aujourd’hui dirigés par des leaders qui brillent par leur absence, et nombreuses sont les citoyennes et citoyens africains qui doivent se contenter d’un pouvoir présidentiel incarné par des hommes quasi fantomatiques, dont les incursions médiatiques s’apparentent à une collection de «rares apparitions».
Le Gabon sous l’emprise de la rumeur
Au Gabon, depuis le 24 octobre dernier, le président a quasiment disparu de la vie politique depuis son accident vasculaire cérébral qui peine à être reconnu officiellement. Une vidéo diffusée le 4 décembre a levé partiellement le doute présent dans la tête de nombre de Gabonais et Gabonaises, que leur président était mort. Dans ce petit film, tourné face caméra, nous pouvons observer le roi du Maroc, Mohammed VI, et de profil Ali Bongo Ondimba, président du Gabon, assis à la gauche de son ami durant «trente secondes d’images coupées et montées»selon TV5 Monde. Cette «preuve de vie» sans gros plan sur le président, non sonorisé, montre un homme capable de décoller son dos du fauteuil dans lequel il est assis, de porter un verre de lait à sa bouche avec sa main gauche.
Très dernièrement une nouvelle vidéo, cette fois sonorisée, «preuve de voix», met en scène le président Ali Bongo prononçant ses vœux pour l’année 2019 dans un discours dont les réseaux sociaux ont dénoncé la brièveté et de nombreuses anomalies comme une élocution peu claire, une main droite inerte, des yeux fixes et divergents…
Beaucoup de Gabonais et de Gabonaises continuent néanmoins de penser que leur président est mort, qu’il s’agit de sosies, de montages et/ou que, s’il s’agit de lui, son état de santé ne lui permet plus de diriger le pays. Pourtant, la Cour constitutionnelle gabonaise a prononcé l’indisponibilité temporaire de son président et non la vacance du pouvoir, décision qui déclencherait un processus irréversible de transition.
Bouteflika invisible depuis mars 2018
De leur côté, les Algériennes et Algériens sont dans l’attente d’une déclaration qui annoncerait la candidature de leur président Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat consécutif aux élections d’avril prochain. Dans les cérémonies officielles, comme dans les discours des membres du gouvernement, les représentations du chef de l’État Bouteflika se sont imposées peu à peu dans le paysage médiatique, comme pour faire oublier son absence physique.
Il faut dire que depuis 2013, date à laquelle il a été affaibli par un AVC, la résidence présidentielle de Zéralda est devenue une véritable forteresse. Selon le sociologue Mohammed Hachemaoui, plus que le «clan Bouteflika», c’est la police politique qui contrôle désormais la situation et commande le pays. En effet, le président n’assure plus aucune activité protocolaire et aucune image officielle n’a été diffusée depuis le 9 avril 2018, date à laquelle il a été vu à Alger à l’inauguration de la mosquée Ketchaoua et de l’extension du métro.
Il y apparaît dans un fauteuil roulant très affaibli et apathique. La photographie tweetée par Manuel Valls en avril 2016, suite à sa rencontre avec le président Bouteflika, avait choqué de nombreuses Algériennes et Algériens et ce, à raison: elle présentait un vieil homme affaibli, le regard vitreux, la bouche ouverte face à un Premier ministre fringant et dynamique.
À Alger, les services au pouvoir
L’article 88 de la Constitution prévoit la destitution éventuelle du président s’il n’est pas en mesure d’exercer ses fonctions «pour cause de maladie grave et durable». Le Conseil constitutionnel doit proposer à l’unanimité au Parlement de «déclarer l’état d’empêchement». Mais, concrètement, la mise en place de cette disposition est peu probable car une partie des membres du Conseil constitutionnel sont des proches du pouvoir et empêchent toute décision à l’unanimité.
Dans la réalité, le pouvoir politique est occupé par le DRS (Département du renseignement et de la sécurité), et notamment le général de corps d’armée Mohamed Liamine Mediene alias «Toufik». Sous son impulsion, Ahmed Ouyahia a été nommé directeur de cabinet de la présidence en 2014, puis Premier ministre, alors que ses relations avec Abdelaziz Bouteflika étaient tendues de longue date.
De même, Abdelmoumen Ould Kaddour, le PDG (depuis avril 2018) de la Sonatrach (la société nationale des hydrocarbures) et le ministre des Mines Youcef Yousfi, sont très liés au DRS.
Au Gabon, le secteur pétrolier a été pendant des décennies un enjeu soigneusement partagé avec les firmes françaises comme Total. Ali Bongo a quelque peu diversifié ses partenaires étrangers en travaillant avec Olam, firme singapourienne dans l’agroalimentaire, Honest Timber, partenaire chinois dans l’exploitation forestière, et avec l’Inde par le biais de Manganese Ore India Limited (MOIL) dans l’extraction minière, tout en maintenant une place de choix aux entreprises françaises dans de nombreux secteurs.
Continuité de systèmes de prévarication
Ainsi, au Gabon comme en Algérie, le pouvoir présidentiel est incarné par des corps dont les facultés intellectuelles ne sont plus évaluables par les citoyennes et citoyens, comme si leur présence physique suffisait à assurer le fonctionnement politique du pays.
En réalité, cette présence/absence, ces «immobilités problématiques», assurent seulement la continuité d’un système solidement ancré de prévarication et de corruption, la pérennité de réseaux qui gèrent les affaires politiques et économiques des pays en question qui ont en commun de détenir des gisements d’hydrocarbures très prisés à l’international.
Les enjeux sont de taille pour que ces hommes, avec ou sans leur accord formel, soient montrés dans un état physique que tout individu souhaiterait voir réservé au domaine du privé et de l’intime. Ainsi, pour pallier la défaillance annoncée comme temporaire de leurs présidents, certaines personnalités assurent l’intérim et la continuité en attendant un successeur conforme aux intérêts des cercles concernés comme évoqué dans le cas algérien.
Au Gabon, un dispositif analogue est à l’œuvre: le colonel Frédéric Bongo, demi-frère d’Ali Bongo, directeur général des services spéciaux de la Garde républicaine, unité de l’armée nationale, est en charge de la sécurité du pays et des intérêts du «clan familial» au pouvoir depuis 1968 –si tant est que les deux soient compatibles.
Ce dernier entretient des rapports très tendus avec le directeur de cabinet présidentiel, Brice Laccruche Alihanga, chargé avec le Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet de gérer les affaires politiques et financières courantes. Alihanga peut compter sur le soutien de Sylvia Bongo, la femme du président. Une troisième personnalité, Marie-Madeleine Mborantsuo, la présidente de la Cour constitutionnelle, tient dans sa manche la possibilité d’invoquer l’article 13 qui confierait à certains responsables des prérogatives exceptionnelles.
Ali n’est pas Abdelaziz
Cependant, le coup d’État avorté du 7 janvier dernier, analysé par certains Gabonais et Gabonaises sur les réseaux sociaux comme une mise en scène destinée à renforcer la mainmise sur le pays des dirigeants actuels, laisse présager que cet état de fait sera compliqué à pérenniser au Gabon, a contrario de l’Algérie.
Abdelaziz Bouteflika n’est pas Ali Bongo: il est un leader historique, membre du FLN, arrivé au pouvoir en 1999 à la fin de la décennie marquée par la guerre civile qui a opposé l’armée aux islamistes. Il incarne le retour à la stabilité, l’artisan de la réconciliation, là où Ali Bongo reste le «mal-aimé» sur lequel repose de nombreuses rumeurs. Il reste dans une large partie de l’opinion publique gabonaise celui qui a volé par deux fois la victoire électorale à l’opposition en 2009 et en 2016.
Son retour à Libreville de Rabat a été annoncé dans la nuit de lundi 14 à mardi 15 janvier, à bord d’un avion marocain, pour assister à la cérémonie de prestation de serment des nouveaux et nouvelles ministres. Pour l’instant, aucune image n’a filtré de sa descente d’avion ni de la cérémonie au palais présidentiel, où seule la presse officielle était tolérée.
Pourtant, les journalistes relaient cette information sans véritablement questionner cet état de fait, alors que bon nombre de citoyennes et de citoyens y voient une «mascarade» de plus. Ce nouvel épisode marque la nécessité impérieuse pour les autorités gabonaises de faire revenir médiatiquement le président absent, même si sa présence reste totalement comme virtuelle. Quitte à alimenter le sentiment de beaucoup de Gabonais et de Gabonaises d’être otages d’une situation.
Gouverner par l’absence dans la durée n’est pas donné à tous les leaders.
LA SOCIETE CIVILE VEUT CALMER LE JEU
Le système politique et institutionnel du Sénégal doit être revu.
Le système politique et institutionnel du Sénégal doit être revu. C’est ce qu’a déclaré hier l’ancien recteur de l’Ucad, Kader Boye, à l’ouverture du Forum citoyen organisé par le Think tank Afrikajom Center sur la réforme des institutions et le renforcement de l’Etat de droit. Lors de cette rencontre, le Professeur de Droit a insisté sur la nécessité de mener des réformes pour renforcer la démocratie et instaurer un Etat de droit.
Le système politico-institutionnel sénégalais a plus que jamais besoin d’être reformé. C’est le sentiment du Pr Kader Boye qui prenait part hier au forum citoyen organisé par Afrikajom Center sur «la réforme des institutions, un impératif pour le renforcement de l’Etat de droit». L’ancien recteur de l’Ucad, qui a rappelé le contexte dans lequel le code électoral consensuel de 1992 ayant permis d’avoir deux alternances a été élaboré, a déploré que «les mêmes dérives constatées il y a une trentaine d’années se sont aggravées et que nous sommes dans une situation conjoncturelle à tous égards pleine de dangers, parce que pleine de frustrations». Il en veut pour preuve, le système de parrainage. Selon M. Boye, c’est un système qui «remet en cause les règles d’éligibilité jusque-là en vigueur et dont la réglementation n’est officiellement intervenue qu’en juillet 2018 et dont les modalités d’application n’ont été officialisées qu’au mois d’ao$ut 2018, et en novembre 2018 pour ce qui est de la décision du Conseil constitutionnel portant mise en place d’un dispositif de vérification des parrainages et fixant les modalités de son fonctionnement». D’après l’ancien recteur de l’Ucad, «ce système marque une rupture brutale avec le consensus politique qui était en vigueur depuis 1992».
L’universitaire a aussi par la même occasion dénoncé «les systèmes de pratiques de l’Etat partisan» qui aboutissent «à la concentration de tous les pouvoirs ou presque entre les mains du président de la République». Selon lui, surtout «lorsque ce président a une majorité à l’Assemblée nationale et dans lequel système tous les magistrats sont nommés par le même exécutif». A l’en croire, «c’est un système générateur d’une gouvernance autoritaire et de dérives de toutes sortes, s’il ne connait pas de contre-pouvoir efficace».
«Réduction ou encadrement de certains pouvoirs du président de la République»
La réforme, d’après l’éminent juriste, doit s’effectuer sur le plan constitutionnel, avec «la réduction ou l’encadrement juridique de certains pouvoirs du président de la République». D’après M. Boye, l’encadrement de ces pouvoirs «est envisageable et possible sans pour autant qu’on aboutisse à l’instauration d’un régime parlementaire impensable dans notre contexte politico-institutionnel». Pr Boye explique qu’il s’agit «ni plus ni moins que de mettre fin à ce phénomène de président omnipotent, et également de tarir les sources financières qui alimentent le clientélisme politique qui sont sous la maitrise du président de la République». Pour l’ancien enseignant du Droit, il est urgent de déterminer le plafond et les mécanismes de fonctionnement des comptes spéciaux ou caisses noires. Parlant de ce caractère omnipotent lié à la fonction de président de la République dans notre système, M. Boye informe que cette omnipotence «se manifeste aussi sur le contrôle que le président de la République exerce sur le parti dominant et l’Administration». La solution pour le professeur de Droit, c’est «de revenir à la règle constitutionnelle d’avant 2000 qui interdisait au président de la République d’exercer toute fonction au sein d’un parti politique».
Et aussi, indique-t-il, «dépolitiser complétement l’Administration en commençant par interdire formellement dans les textes, tout militantisme politique aux fonctionnaires et dirigeants de sociétés publiques». En s’attaquant à ces questions, renseigne-t-il, «on s’attaque à des bases importantes de l’autoritarisme et du népotisme». Autre mesure à prendre c’est «de détacher de la présidence de la République toutes les institutions qui n’y ont pas leur place». Il veut que «les corps de contrôle soient détachés et autonomisés».
Autre point abordé par le professeur Boye, la question de la justice. M. Boye reconnait qu’il y a «un malaise» et «une défiance des citoyens vis-à-vis de cette justice».
Estimant que «le sentiment que la justice obéit trop souvent aux injonctions ou attentes du pouvoir exécutif est trop fort», M. Boye soutient qu’on ne peut pas laisser cette situation perdurer. Ce qui lui fait dire qu’il y a «des réformes nécessaires et pressantes et qui devraient porter sur l’organisation du Conseil supérieur de la magistrature, du statut des magistrats et de l’organisation judiciaire».
MADICKE FAIT LA SOURDE OREILLE
Contrairement à certains leaders de l’opposition, Me Madické Niang n’est pas prêt à boycotter l’élection du 24 février prochain. Selon lui, la meilleure voie c’est de s’opposer fortement au Président Sall.
S’il y a des voix qui se lèvent pour appeler au boycott de la Présidentielle du 24 février, celle de Me Madické Niang n’en fait pas partie. C’est hier au siège de Taxawu senegaal où il s’est rendu, qu’il a donné sa position. «Boycotter l’élection présidentielle est une question que Madické Niang ne peut pas régler individuellement. Au niveau des leaders, certains se sont prononcés pour, d’autres contre. Je pense qu’il y a une seul voix qui parle de boycotter les élections», a-t-il déclaré, sans citer Ousmane Sonko nommément. L’ancien président du groupe parlementaire liberté et démocratie a conseillé à ses amis de l’opposition de ne pas faciliter la tâche au Président Macky Sall. «Je pense que la meilleure voie c’est de s’opposer à l’oppression et de s’opposer vivement pour l’amener à reculer, (plutôt) que de dire qu’on va boycotter l’élection, pour qu’il puisse avoir la possibilité de se faire réélire sans coup férir et en même temps de réprimer les Sénégalais», dit-il. Non sans les demander au surplus de commencer d’abord, «par exiger que les règles qui permettront des élections transparentes soient respectées au Sénégal».
Il a donné ses sentiments par rapport au saccage du siège de Taxawu senegaal. «J’ai été outré par tant de barbarie et de violence. Ce qui est grave c’est que les faits qui ont eu lieu sur la Vdn sont éloignés du siège de Khalifa Sall. Donc, c’est par acte de vengeance que les policiers sont venus ici. C’est vraiment une violence inouïe qui n’a pas sa raison d’être», s’est-il indigné. Très remonté, le leader de la coalition Madické2019 en a déduit que «ce sont les droits fondamentaux qui sont garantis par la Constitution qui ont été violés».
Très direct, le candidat à la Présidentielle va préciser qu’il n’est pas venu au siège de Taxawu senegaal par opportunisme politique. «Vous ne devez pas être surpris que je sois là. Car j’ai toujours défendu Khalifa Sall et je continue le combat. J’ai eu honte quand la Cour suprême a rendu sa décision. La seule décision qui s’imposait dans l’affaire Khalifa Sall c’était d’annuler la procédure et de le libérer», dixit l’ex-militant du Parti démocratique sénégalais (Pds).
Les jeunes de l’opposition qui manifestaient avant-hier ont invité les chefs de l’opposition à investir les rues. Interpellé sur cette question, M. Niang déclarera : «Nous n’avons pas, nous les leaders, le droit de faillir. S’il faut aller au combat, nous serons au combat et c’est le moment d’aller au combat. Laissons aux leaders de déterminer les voies appropriées pour engager ce combat.»
AFRICA CODE WEEK REUSSIT SON PARI
Lancée en 2015 par le département de Responsabilité sociétale d’entreprise Emea de Sap dans le cadre de son engagement social pour soutenir la croissance en Afrique, Africa code week a doté 4 millions de jeunes de compétences numériques.
La rencontre de Johannesburg (Afrique du Sud) du 16 janvier 2019 a été un succès pour Africa code week (Acw). L’organisation estime avoir dépassé toutes les attentes en permettant à 2,3 millions de jeunes africains issus de 37 pays de s’initier aux codes informatiques et aux compétences numériques. C’est 1 million de plus que lors de l’édition précédente qui avait réuni 1,3 million de jeunes autour de l’apprentissage numérique, précise l’Acw. Ce succès, selon Cathy Smith, vient à point nommé car il a répondu aux besoins véritables et attentes légitimes des jeunes africains. «Ces jeunes ont certes besoin d’opportunités, mais ils ont avant tout besoin qu’on leur enseigne les premiers pas pour pouvoir les saisir. Ils ont besoin de modèles, d’être guidés, d’un cadre, d’espaces d’apprentissage sûrs», alerte la Directrice générale de Sap Afri-que.
Après une première phase axée sur l’alphabétisation et l’éveil des consciences, les partenaires ont mis l’accent pour cette quatrième phase sur l’impact durable de l’initiative en 2018 pour renforcer les capacités pédagogiques comme élément central de l’éducation numérique en Afrique en collaboration avec les gouvernements, écoles et Ong. A en croire l’Acw, 23 000 enseignants ont pu être formés, le Maroc, qui utilise Africa Code Week comme levier pour la formation de ses éducateurs à l’échelle nationale depuis 2015, se distingue à nouveau cette année avec un record de 5 208 formés en 2018.Viennent ensuite la Tunisie et le Nigeria avec un total respectif de 2 800 et 2 553 personnels éducatifs formés cette année.
L’Africa Code Week compte également sur le soutient de Google qui a augmenté son enveloppe de subvention pour pouvoir financer des structures à former la prochaine génération de travailleurs numériques en Afrique. Ainsi, «53 associations ont reçu une subvention en 2018 pour organiser des formations de formateurs et des ateliers d’initiation au code en zones urbaine et rurale, plus de 100 000 jeunes (dont 57% de filles) sur 11 pays africains ont ainsi pu être exposés à l’informatique et à la programmation grâce à ces subventions», note Google.
L’Acw compte impliquer les filles dans son programme d’initiation aux compétences numériques. L’organisation estime que sur les 2,3 millions de participants de cette quatrième édition, 46% sont des filles. D’autres subventions ont été accordées cette année par Bmz, autre partenaire-clé et soutien d’Acw depuis 2016 dans le cadre de l’initiative «Skills4Girls». 20 subventions de Bmz ont été accordées à des organismes de 15 pays émergents et en développement, permettant à 13 791 filles d’être initiées aux compétences numériques et aux perspectives d’emploi qui y sont liées. Des pays comme le Botswana où plus de 150 enfants ont pu écrire leurs premières lignes de code grâce à du matériel informatique à énergie solaire. Au Cameroun, enfin, des formations de formateurs ont été organisées pour des enseignants malvoyants en octobre 2018 au Cmpj de Yaoundé.
«LE SENEGAL A ETE UN PAYS PHARE DANS LA LUTTE CONTRE LE VIH»
Le directeur exécutif de l’Onusida, Michel Sidibé, a souligné mardi, à Dakar, que le Sénégal a été «un pays phare pendant les périodes obscures de la lutte contre le Vih/Sida».
«Le Sénégal a été pour nous un pays phare pendant les périodes obscures dans la lutte contre le Vih/Sida, à l’image de la Thaïlande et de l’Ouganda qui nous donnaient de l’espoir dans le monde», a dit M. Sidibé. Il s’exprimait lors de la réunion de haut niveau sur l’élimination de la transmission du Vih de la mère à l’enfant (Etme) et l’accès universel au dépistage et au traitement du Vih pédiatrique.
Selon Michel Sidibé, «la lutte contre le Vih/sida est une lutte pour la justice sociale qui ne peut aboutir sans l’engagement de nos leaders et la décision ferme de permettre aux communautés d’avoir accès aux dépistages et soins de santé». «Ce combat, nous allons le gagner», a-t-il lancé, indiquant que malgré l’existence des outils et des compétences, «il faut démédicaliser les services de santé en faisant de sorte qu’ils soient plus accessibles aux communautés».
«L’évaluation à mi-parcours de cet appel à l’action a montré que des progrès ont certes été réalisés mais restent insuffisants pour nous permettre d’atteindre l’objectif fixé pour 2020-2030», a affirmé la représentante du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Penda Mbow. C’est pour cette raison, a-t-elle ajouté, que «l’initiative de l’Onusida, de l’Oms et de l’Unicef d’organiser cette réunion de haut niveau est pertinente, parce qu’il s’agit de faire le point sur les réalisations et indicateurs dans nos différents pays». «Nous allons leur assurer toute notre attention ainsi que tous les autres partenaires qui ont bien voulu s’associer à cet événement, manifestant ainsi leur engagement dans la lutte contre le Vih/Sida», a-t-elle assuré.
BARTHELEMY DIAS A LA BARRE LE 10 AVRIL
Barthélemy Dias sera jugé par la Cour d’appel après l’élection présidentielle du 24 février.
Précisément le 10 avril, le maire de Mermoz Sacré-Cœur comparaîtra dans l’affaire du meurtre du jeune Ndiaga Diouf, tué en 2011. C’était lors des manifestations contre un troisième mandat de Me Abdoulaye Wade. A l’époque, il n’avait pas hésité de dégainer son pistolet 9 mm sur des nervis du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui avaient encerclé sa mairie.
Ainsi c’est dans ces circonstances que l’un des assaillants, Ndiaga Diouf, avait retrouvé la mort. En 2017, Barthélemy Dias a été condamné à deux ans de prison dont six mois ferme, pour coups et blessures volontaires et détention illégale d’arme. Une peine qu’il avait purgée durant sa détention provisoire en 2012.
DÉCÈS DE BACHIR KOUNTA
Le journaliste et chef religieux Ahmed Bachir Kounta est décédé ce jeudi à l’hôpital militaire de Ouakam.
Le journaliste et chef religieux Ahmed Bachir Kounta est décédé ce jeudi à l’hôpital militaire de Ouakam.
UN EXAMEN MÉDICAL D’APTITUDE AVANT LA CAN U20
La Confédération africaine de football (CAF) vient de lancer une initiative visant à faire le bilan médical des joueurs, en perspective de la CAN des moins de 20 ans prévue au Niger à partir du 2 février prochaine.
La Confédération africaine de football (CAF) vient de lancer une initiative visant à faire le bilan médical des joueurs, en perspective de la CAN des moins de 20 ans prévue au Niger à partir du 2 février prochaine appris l’APS.
"Intégré au système de gestion de contenu (CMS) de la CAF depuis le Championnat d’Afrique des nations en Afrique du Sud en 2014’’, l’examen médical d’avant compétition (PCMA) "permet de faire le bilan médical de chaque joueur pour déterminer s’il est médicalement apte à participer au tournoi final prévu du 2 au 17 février dans les villes de Niamey et de Maradi", écrit la CAF sur son site officiel.
Ce projet est initié dans le cadre de la nouvelle gouvernance de la CAF a pour but d’anticiper et d’éviter "au mieux les accidents des joueurs", ajoute la même source.
"Les médecins des 8 équipes participantes (l’Afrique du Sud, le Niger, pays-hôte, le Burkina Faso, le Burundi, le Ghana, le Mali, le Nigeria, le Sénégal) devront soumettre les informations détaillées de leurs joueurs sélectionnés pour le tournoi, une fois que le système sera ouvert en ligne le 23 janvier", précise le site de la CAF.
Il note que l’examen médical avant compétition offre également aux officiers médicaux la possibilité d’avoir accès à des informations et des documents concernant les blessures subies lors des compétitions de la CAF.
De même sert-il aussi à collecter des données des différentes lésions et aide entre autres à la prévention de maladies, ajoute le site Internet de la Confédération africaine.
Finaliste des deux précédentes phases finales de la CAN U20, les Juniors sénégalais évolueront dans le groupe B de la compétition en compagnie du Burkina Faso, du Mali et du Ghana.
La poule A va regrouper, outre le pays organisateur, le Niger, le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Burundi.
COUPE DE LA CAF
Abdoulaye Sarr, le directeur technique de Génération Foot, adversaire de la RS Berkane (Maroc) la saison dernière en coupe de la CAF, invite l’équipe du Jaraaf "à mettre de la vitesse dans le jeu" pour avoir un bon résultat.
Abdoulaye Sarr, le directeur technique de Génération Foot (élite sénégalaise), adversaire de la RS Berkane (Maroc) la saison dernière en coupe de la CAF, invite l’équipe du Jaraaf "à mettre de la vitesse dans le jeu" pour avoir un bon résultat contre le club marocain qu’il rencontre samedi pour la manche retour du tour de cadrage de la même compétition.
"C’est une équipe avec des joueurs très athlétiques et il serait indiqué de mettre de la vitesse dans le jeu, en jouant dans le dos de sa défense", a suggéré le responsable technique de Génération Foot.
Après avoir battu l’équipe marocaine 3-1 lors de la manche aller, Génération Foot avait perdu 0-2 la manche retour et s’est ainsi fait éliminer de la Coupe de la CAF, la saison dernière.
L’ancien sélectionneur national, évoquant la rencontre retour de ce samedi entre la RS Berkane et le Jaraaf, estime que l’équipe sénégalaise doit contenir son adversaire, l’aspirer et trouver de l’espace dans le dos de sa défense.
"Il y a de la possibilité mais le Jaraaf doit être présent et gagner les duels en dépit de la qualité athlétique et physique de la RS Berkane, qui est forte sur les balles arrêtées’’, corners et coups francs, a analysé le technicien.
Il a appelé joueurs et dirigeants du Jaraaf à se préparer à toutes les éventualités.
"La RS Berkane va tenter de pourrir l’atmosphère, ils useront de tous les subterfuges pour essayer de l’emporter", a dit le technicien sénégalais, rappelant que la RS Berkane avait par exemple mis à la disposition de Génération Foot un vieux bus pour son transport au Maroc.
"Non seulement ils n’étaient pas présents à l’aéroport à l’accueil, mais aussi nous n’avons même pas pu disposer de terrain d’entraînement l’avant-veille de la rencontre", a-t-il rappelé, soulignant que Génération Foot a été obligé de se rabattre sur la plage pour s’entraîner.
Avec l’avance prise (2-0) à l’aller par le Jaraaf, "il y a moyen de se qualifier mais il faudrait être prêt à tous les niveaux et préparer les joueurs à souffrir pendant le match parce qu’il n’est pas exclu de devoir faire face à un arbitrage en leur faveur", a ajouté le technicien.
"A un certain moment donné de la partie, ils faisaient disparaître les ballons", s’est rappelé le directeur technique de Génération Foot.