MACKY VEUT UNE EXÉCUTION RAPIDE DU PLAN DE TRANSFORMATION DE L’ENA
le président Sall a magnifié le professionnalisme et la qualité de l’administration sénégalaise, laquelle doit, ‘’plus que par le passé, accélérer les ruptures fondamentales et urgentes pour un service public rénové, une administration moderne -
Dakar, 16 jan (APS) – Le président de la République, Macky Sall, a souligné, mercredi, la nécessité d’accélérer l’exécution du plan de transformation de l’Ecole nationale d’administration (ENA) afin de développer sa vocation régionale tout en restant un pilier de la formation initiale et permanente des agents de l’administration.
’’Le Président de la République indique (…) l’impératif pour l’Ecole nationale d’Administration (ENA) d’accélérer l’exécution de son Plan de transformation, de développer sa vocation régionale ainsi que son rôle de pivot dans la formation initiale et permanente des agents publics, à travers la signature d’un contrat d’établissement innovant sur la période 2019’’, rapporte le communiqué de la réunion du Conseil des ministres tenue dans la nouvelle Sphère ministérielle de Diamnadio, dans le département de Rufisque.
Le chef de l’Etat a également demandé au gouvernement ‘’d’intensifier la modernisation’’ des programmes de formation et de renforcer, significativement, les ressources financières allouées au Centre de Formation Judiciaire (CFJ) et à l’ENA, afin de ‘’consolider une culture de déontologie exemplaire dans le secteur public et assurer la mise à la disposition des structures publiques, d’agents stratèges, opérationnels et pragmatiques, piliers d’une Administration dynamique au cœur de l’Emergence du Sénégal’’.
Selon la même source, le président Sall a magnifié le professionnalisme et la qualité de l’administration sénégalaise, laquelle doit, ‘’plus que par le passé, accélérer les ruptures fondamentales et urgentes pour un service public rénové, une administration moderne et un Etat performant dans la prise en charge efficace des attentes des citoyens, comme rappelé lors du Conseil des ministres du 20 avril 2016, à l’issue du premier Forum national de l’administration des 9 et 10 avril 2016’’.
A cet égard, il a rappelé l’urgence d’actualiser la mise en œuvre du Plan d’actions prioritaires issus de ce Forum, notamment le renforcement des processus de déconcentration et de territorialisation des politiques publiques.
Macky Sall a évoqué l’intensification des réformes budgétaires et financières, la rénovation et la consolidation du droit de la fonction publique et la généralisation de la culture de la performance dans la délivrance du service public et le déploiement optimal de l’action publique.
Aussi, a-t-il demandé au Premier ministre, Mahammed Boun Abadallah Dionne, de préparer, courant 2019, l’organisation de la deuxième édition du Forum national de l’administration.
LE BUILDING ADMINISTRATIF RÉNOVÉ SERA LIVRÉ LE 30 JANVIER
La construction des sphères ministérielles, la réhabilitation du building administration qui sera livré le 30 janvier et les reformes du secteur publics ont pour objectif principal de mettre l’administration dans les conditions optimales de performance’
Diamniadio, 16 jan (APS) – Le Building administratif rénonvé sera livré le 30 janvier, a annoncé mercredi, le président de la République Macky Sall, soulignant que cette infrastructure a pour objectif de ’’mettre l’administration dans les conditions optimales de performance’’.
’’En vérité, la construction des sphères ministérielles, la réhabilitation du building administration qui sera livré le 30 janvier et les reformes du secteur publics ont pour objectif principal de mettre l’administration dans les conditions optimales de performance’’, a-t-il dit.
Le chef de l’Etat s’exprimait lors de l’inauguration, en début d’après-midi, de la deuxième sphère ministérielle de Diamniadio.
Le Building administratif, qui abrite la Primature et plusieurs ministères était en rénovation depuis quelques années.
Pour le président Sall, l’inauguration de la deuxième sphère ministérielle de Diamniadio marque ‘’une nouvel étape’’ dans le renouveau du service public et la modernisation de l’administration.
’’Avec cet édifice (….), l’administration dispose de bureaux pouvant abriter une dizaine de ministères . En transférant à terme, l’essentiel des ministères à Diamniadio, l’Etat continue ainsi à alléger sa facture en charge locative pour un objectif annuel de 8 milliards de Francs CFA’’, a-t-il fait savoir.
Le président de la République a promis que cette ‘’économie substantielle’’ sera réallouée à ‘’l’investissement productif dans les secteurs très stratégique de la vie économique et sociale de notre pays’’.
’’J’attends les contrats de résiliations et le transfert sans délai des ministères qui ont été pré-positionnés’’, a dit Macky Sall, relevant que la réalisation de ce projet met en exergue le savoir et le savoir-faire sénégalais.
’’Diamniadio poursuit résolument son ancrage dans le Sénégal émergent. Un Sénégal ambitieux pour son peuple et soucieux de bâtir une prospérité durable et partagée’’, a –t-il poursuivi.
Macky Sall a rappelé que Diamniadio, c’est 200 projets autorisés ou déjà en cours d’exécutions. Il a annoncé la réception le 24 ou le 25 janvier du Marché d’intérêt national et la Gare des gros porteurs
UN PEUPLE ABUSÉ, LES POLITICIENS TOUS PAREILS !
Aujourd'hui, force est de reconnaître que les véritables alliés de Maky sont tapis dans l'opposition. Certains ne veulent pas frustrer le prince paradoxalement ils veulent rester digne. Bon la CREI n'est pas loin. D'autres lui souhaitent un second mandat
Autant Macky Sall a eu l’outrecuidance de voter sans carte nationale d’identité, autant il a su trahir sans conséquence aucune « ses » camarades de l’opposition d’alors pour sillonner le pays en 2012, battre campagne et s’emparer de la palme pendant que les adversaires de Wade inhalaient les grenades lacrymogènes de son néo protégé d’aujourd’hui, le ministre de l’intérieur d’alors, Me Ousmane Ngom. Ces faits étaient les signes avant-coureurs du comportement d’un stratège machiavélique et futé aujourd’hui candidat à sa propre succession.
En six années de règne, Maky a déroulé sans tambour ni trompette son plan de conservation du pouvoir. Que de choses se sont passées sans que personne ne bronche. Rien que des marches réussies de l’opposition et des conférences de presse bien médiatisées. Hier, les jeunesses des partis de l'opposition ont pilonné leurs leaders de jets de pierres, au siège de Bokk Guiss Guiss, pour montrer leur désaccord face à la passivité contre les multiples agressions subies par notre démocratie sous Macky Sall.
Aujourd'hui, force est de reconnaître que les véritables alliés de Maky sont tapis dans l'opposition. Certains ne veulent pas frustrer le prince paradoxalement ils veulent rester digne. Bon la CREI n'est pas loin. D'autres lui souhaitent un second mandat pour mieux se repositionner en 2024 parce qu’il y’aura inéluctablement une redistribution des cartes. Donc, acceptons tout et faisons semblant de nous opposer, cinq ans ça passe vite. Telle semble être la consigne secrète d’opposants du zénith et collabos de la lune.
Pourtant Bougane a toujours été accusé, à tord d'ailleurs, de rouler pour Djimbory: « Pion maky Sall leu », claironnaient certains opposants dans leur salon et les cyber-militants le relayer machinalement sur la toile. Demain il fera jour !
Avec le parrainage, Maky a réussi à diviser l'opposition avec d'un coté les recalés et de l'autre ceux qui ont réussi à se faufiler entre les mailles des filets, parfois avec la complicité même des gouvernants. Pour faire face au monstre, les opposants adoptent une démarche unitaire hypocrite. Les admis, comme des vautours, attendent et courtisent les recalés espérant grossir leurs rangs pour conforter leur score au soir du 24 février.
Peine perdue, Maky est toujours dans sa logique de dispersion des forces réelles de l'opposition. Il a fini d'écarter ses adversaires sérieux avec un potentiel certain : le PDS, les khalifistes, Bokk Guiss Guiss, le Grand Parti et Gueum Sa Bopp en plus d'autres personnalités font au moins 50 % de l'électorat. Pourquoi ces recalés ayant réussi à bousculer Macky Sall dans ses fiefs devraient-ils rejoindre des opposants complices du système machiavélique de légitimation d’une victoire soporifique et illégitime.
Tous les candidats injustement recalés gagneraient à unir leurs forces et choisir un seul candidat. Cette logique unitaire des ajournés logés par Maky au banc de touche aura l'avantage de créer un tir groupé contre le locataire du palais et ses affidés pour enfin les battre.
Face à un bouc qui choisit ses émissaires et ses adversaires sur des aires de jeu minées, le calvaire des joueurs commence dans les vestiaires et c’est là, en l’absence d’arbitres corrompus, que les vrais adversaires doivent s’unir pour casser le glaive de leur bourreau.
Cette situation rappelle, l'histoire du lion et du gibier : chaque fois que le lion s'approche du troupeau, on n’ignore qui sera la proie mais ce qui est sûr, l’unique objectif du lion affamé qui s’est subitement réveillé, c’est d'attraper le gibier».
Maky a réussi à polariser l'attention des « opposants » sur le parrainage alors que les vraies questions tournent autour du fichier électoral, de la carte électorale taillée sur mesure par les services du ministre de l’intérieur et non moins membre de l’APR, des électeurs décrétés non électeur, des électeurs déplacés injustement à leur insu et enfin la rétention volontaire des cartes d'identité nationale de plusieurs citoyens sénégalais.
Macky est un joueur froid. Ses affidés sont des calculateurs obnubilés par leur gain quotidien. Certains opposants refusent de combattre. Ils se contentent de donner du temps au temps dans l’espoir de ramasser le pouvoir en 2024. Le peuple, conscient des manipulations d’une opposition « civilisée », rumine sa colère. Il refuse de servir de chair à canon à l’opposition puisque les 12 morts de 2012 ont servi une caste de politiciens subitement devenus des gras sahéliens de par leur richesse immense.
En m’engageant dans ce combat citoyen, je pensais à l’avenir de mon peuple, à ces enfants désireux de jouer leur partition au banquet mondial de demain mais avec une opposition complice et des leaders-collabos j’ai encore plus mal pour mon pays.
Bougane Gueye Dany
Président du mouvement Gueum Sa Bopp
Dakar, 16 jan (APS) – Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, et le Premier ministre malaisien, Mahathir Bin Mohamad, sont arrivés à Dakar mercredi où ils vont participer à la conférence internationale sur l’émergence, a annoncé la présidence sénégalaise.
Le président malien et le Premier ministre malaisien ont été accueillis par le président Macky Sall, selon un communiqué transmis à l’APS.
La troisième édition de la Conférence Internationale sur l’émergence de l’Afrique (CIEA-III) s’ouvre jeudi à 9h au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio.
Cette rencontre de deux jours est organisée par le gouvernement du Sénégal, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Elle a pour thème : ‘’Emergence, Secteur privé et inclusivité’’.
Dans un communiqué, le ministère sénégalais de l’Economie souligne que ‘’le débat sera focalisé sur l’engagement du secteur privé national, dans le cadre d’un dialogue et partenariat public-privé fécond, comme condition nécessaire pour la réussite de la mise en œuvre des plans d’émergence africains’’.
Il ajoute que dans cette perspective, la conférence ‘’traitera aussi des modalités pour rendre cette émergence plus inclusive et s’assurer qu’elle valorise les opportunités économiques des territoires’’.
Cette CIEA-III vise à ‘’approfondir le débat sur la robustesse de la croissance et l’inclusivité dans les plans d’émergence en Afrique à travers notamment, un meilleur positionnement du secteur privé soutenu par de solides partenariats avec l’Etat pour favoriser une croissance forte, résiliente, inclusive et qui valorise les potentialités de tous les territoires’’.
LA CPI : SON MÉRITE ET SES IMPERFECTIONS
Décryptage de Me Amadou Aly Kane, avocat au barreau de Dakar - "Je constate que la Cour pénale internationale n’est pas un chemin sans retour. Donc on peut aller à la CPI et revenir."
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés et libérés par la Cour pénale internationale (Cpi). Peu avant eux, Jean Pierre Bemba avait été acquitté et a pu regagner son pays, la République démocratique du Congo. Me Amadou Aly Kane, avocat au barreau de Dakar suit de près ces cas et se confie, dans la foulée, à Afrika Stratégies France qu’il reçoit dans la capitale sénégalaise. Nanti d’une spécialisation en Justice Pénale Internationale, il a été observateur du procès de Hissène Habré, ancien dictateur tchadien devant les chambres africaines extraordinaires à Dakar. Me Kane est dans le pool des avocats de Khalifa Sall, l’ex-maire de Dakar. Il évoque le cas de ce dernier ainsi que celui de Karim Wade.
La Cour pénale internationale (Cpi) vient de prononcer l’acquittement de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et de son acolyte Charles Blé Goudé. Comment réagissez-vous à cette décision ?
Je constate que la Cour pénale internationale n’est pas un chemin sans retour. Donc on peut aller à la CPI et revenir. Ce dont je me félicite, c’est qu’elle ait prononcé l’acquittement pour Jean Pierre Bemba d’abord, ensuite pour Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. C’est quelque chose de significatif. Ensuite, il faut se féliciter également que seul le droit ait été pris en considération. Les juges ont examiné les preuves de l’accusation. Ils les ont trouvées légères. Ils n’ont pas regardé des considérations politiques. Je pense que c’est ce qu’un juge doit faire. Même si les faits qui sont intervenus se sont déroulés dans un contexte précis, le juge lui n’est pas un homme politique. Il doit examiner les faits froidement en regardant uniquement la responsabilité ou les responsabilités pénales des acteurs et c’est ce qu’ils ont fait. J’invite donc les juges africains à s’en inspirer également et à arriver à ce niveau de professionnalisme.
Est-ce que ces diverses décisions de la Cpi en font moins « une justice de Blancs contre des Noirs » comme l’ont voulu faire croire certains ?
Pour moi, c’est une fausse idée de dire que la Cpi est une justice des Blancs contre les Noirs. Je considère que la Cpi n’est pas parfaite parce que c’est une justice qui est à ses débuts. Mais il vaut mieux une justice imparfaite que l’absence de justice. Parce qu’en vérité, le simple fait que la Cpi existe fait réfléchir beaucoup de tyrans. Beaucoup de dirigeants réfléchissent avant de passer à l’action. De peur d’être inquiété par la justice internationale. Par exemple, aujourd’hui, nous savons que le Conseil de sécurité a le pouvoir de déférer des situations devant le procureur de la Cpi comme elle a le pouvoir d’arrêter les poursuites. Or le conseil de sécurité c’est qui ?
Effectivement…
Le conseil de sécurité c’est les grandes puissances et puis 5 grands qui disposent du droit de véto : la France, l’Angleterre, la Chine, les Etats-Unis et la Russie. Ils jouissent d’une forme d’immunité de fait et peuvent protéger leurs alliés. C’est ce qu’on a vu avec la Chine, c’est ce qu’on voit avec Israël. La Cpi doit finir par être universelle.
En définitive vous récusez l’idée selon laquelle la Cpi ciblerait des dirigeants africains et protègerait les autres dirigeants à travers le monde…
Je récuse cette idée, en tout cas dans sa formulation abrupte. Maintenant, encore une fois comme je l’ai dit, il y a une dimension politique dans l’action de la Cpi. Je viens de vous le dire. Vous ne pouvez pas poursuivre Israël parce qu’Israël ne fait pas partie du Traité de Rome. Le seul moyen de poursuive Israël, c’est une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies. Et vous savez qu’Israël a un allié qui s’appelle les Etats-Unis et qui le protège. De même, vous ne pouvez pas déférer la Syrie parce que la Syrie a un allié qui s’appelle la Russie, qui dispose du droit de veto.
Jean Pierre Bemba, acquitté, est rentré immédiatement au Congo. Pensez-vous que ça va être aussi le cas pour Gbagbo et Blé Goudé ?
En principe, rien ne s’oppose à ce qu’ils rentrent dans leur pays sauf peut-être pour des raisons tenant à leur propre sécurité. S’ils estiment qu’ils peuvent être en sécurité dans leur pays, qu’ils ne seront pas persécutés, que leur intégrité physique sera sauvegardée, il n’existe pas un obstacle juridique qui les empêche.
Vous pensez que l’autre camp, notamment Soro et Ouattara doivent être inquiétés par la Cpi ?
Je ne vais pas citer les personnes parce que je ne connais pas ce que X ou Y a fait. Ce que je sais c’est qu’il y a une situation ivoirienne dans laquelle, il y a eu deux belligérants qui se sont affrontés et où il y a eu des victimes. Maintenant, on doit examiner la situation ivoirienne dans son entièreté. C’est à dire quelle a été la responsabilité de chaque camp et dans chaque camp, qui étaient les principaux responsables.
La justice ivoirienne peut-elle inquiéter Gbagbo et Blé Goudé une fois à Abidjan ?
Ils ont été poursuivis pour des faits liés à la situation de la crise post-électorale et ils ont été blanchis. La Cote d’Ivoire Etat-partie ne peut pas aujourd’hui aller à contre-courant de cette décision. Ce n’est pas possible.
Revenons au Sénégal, Karim Wade et Khalifa Sall sont écartés de la présidentielle du 24 février, cela vous surprend-t-il ?
Du point de vue du droit c’est une décision qui nous surprend dans la mesure où le Conseil motive sa décision en invoquant les arrêts qui ont été rendus dans l’affaire de la caisse d’avance par la Cour d’appel de Dakar d’une part et d’autre part, l’arrêt de rejet et le pourvoi de Khalifa Sall et consort par la cour suprême le 03 janvier 2018. Or comme chacun le sait, la procédure judiciaire n’est pas encore terminée.
Ça veut dire qu’il y encore une lueur d’espoir pour l’ancien maire de Dakar ?
Je veux dire qu’il y a encore une possibilité pour lui d’exercer un dernier recours. C’est le rabat d’arrêt, qui est un recours suspensif pouvant aboutir à la cassation de la décision du point de vue du droit et sur le plan juridique. Par conséquent, on peut considérer qu’il y a encore de l’espoir pour lui. Puisque s’il s’avère qu’il y a des erreurs de procédures qui ont été commises par la cour suprême, comme nous le pensons, cela peut entrainer la cassation de la décision du 03 janvier rendue par la chambre pénale.
Qu’en est-il du cas Karim Wade pour finir ?
Pour le cas Karim Wade également, il a été jugé par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Et jamais, le procureur de cette cour spéciale n’a demandé que monsieur Karim Wade soit privé de ses droits civiques et politiques. La cour dit : « je ne le prive pas de ses droits d’être éligible, mais il est condamné à 5 ans pour enrichissement illicite ». Or le juge ici dit : – «écoutez, vous êtes condamné à 5 ans donc vous êtes privé de vos droits ». C’est incohérent !
AMBITION LÉGITIME ET ATTEIGNABLE
Emmanuel Esmel Essis : «La Côte d’Ivoire vise le top 50 des meilleures économies et le top 10 des réformateurs mondiaux en 2020»
La Tribune Afrique |
Maïmouna Dia |
Publication 17/01/2019
La Côte d’Ivoire est l’économie la plus attractive pour les investissements directs étrangers (IDE), selon l'«Africa investment index» (AII) de 2018. Les bons points du pays, classé 5e sur les 54 pays africains, sont le résultat des réformes menées depuis 2013 pour l’amélioration du climat des affaires, dans le cadre d’une stratégie globale pilotée par le Centre de promotion des investissements (CEPICI). Dans cette interview, Emmanuel Esmel Essis, DG du CEPICI et secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé de la promotion de l'investissement privé en Côte d’Ivoire, détaille la stratégie ivoirienne et le rôle joué par le CEPICI.
La Tribune Afrique : Depuis sa restructuration en 2012, le CEPICI a contribué à l'engrangement d'importants IDE pour la Côte d'Ivoire qui, en 2018, a été classée dans le top 10 des destinations des IDE en Afrique. Quelle a été la stratégie adoptée par le CEPICI pour parvenir à ces résultats ?
Emmanuel Esmel Essis : La Côte d'Ivoire, optant pour le référentiel l'indice Doing Business de la Banque mondiale, s'est engagée depuis 2013 à améliorer significativement son climat des affaires, en vue d'accroître la compétitive de son économie et attirer les investissements nécessaires à une croissance durable et à son développement. Le pays s'est fixé comme objectifs de se hisser dans le top 50 des meilleures économies et figurer au top 10 des pays réformateurs dans le monde à l'horizon 2020. Globalement, la stratégie adoptée par le pays en matière d'amélioration du climat des affaires se résume en 2 axes à savoir la mise en œuvre de réformes à impact rapide à court terme 2013 à 2014 -quick wins- et le démarrage de projets structurels à long terme à partir de 2015 -long wins.
Pour améliorer le climat des affaires, nous avons mis l'accent sur la sécurisation des investissements, le renforcement de la rentabilisation des affaires avec l'octroi d'avantages fiscaux, la facilitation et la simplification des procédures ainsi que l'instauration d'un cadre institutionnel favorable. Ces efforts nous ont permis de passer de la 177e place en 2013 au 139e rang mondial au classement DB 2018, avec à ce jour, la première place des espaces UEMOA et OHADA, la 3e place de la CEDEAO et la 17e sur les 49 économies de l'Afrique subsaharienne. Dans le Doing Business 2019, la Côte d'Ivoire a encore amélioré son rang en passant de 139e à 122e sur les 190 économies concernées. La poursuite de ces efforts s'est traduite par l'adoption d'un nouvel Agenda de réformes 2018-2020 issu de l'atelier d'identification des réformes et de revue de l'Agenda des reformes 2017-2019. Elle comporte 54 mesures de réformes à prédominance informatique confortant ainsi l'option prise depuis 2015 d'aller à la dématérialisation des actes et services administratifs.
Quels sont les secteurs d'activités les plus attractifs pour les IDE en Côte d'Ivoire ?
Dans notre vision de faire de la Côte d'Ivoire un pays émergent à l'horizon 2020, cet objectif s'est traduit par l'élaboration et la mise en œuvre d'un plan national de développement (PND) sur la période 2016-2020. Selon la BCEAO, les IDE entrants s'inscrivent dans les secteurs attractifs de l'industrie manufacturière à 29% y compris l'agro-industrie et l'industrie chimique, des industries extractives à 24%, de l'intermédiation financière à 15%, des Télécommunications à 15%, de la production, distribution d'électricité à 6% et de la construction à 3%. La diversité des secteurs porteurs reflète les multiples opportunités d'investissement et de niches de croissance identifiées dans le PND 2016-2020.
D'où viennent ces principaux investisseurs en Côte d'Ivoire ?
Notre politique d'ouverture générale nous permet d'enregistrer une diversité de partenaires internationaux. Les principaux pourvoyeurs des investissements étrangers entrants en Côte d'Ivoire sont l'Europe à 47,5% et l'Afrique à 33,2%. Ces continents détiennent plus de 80% du montant global des investissements étrangers. La France est le premier pays d'Europe avec contribution de 49.9% sur leur continent. Elle est suivie par la Belgique à 21% et les Pays-Bas à 17%.
Par ailleurs, en Afrique, les principaux pays investisseurs en Côte d'Ivoire viennent de la zone UEMOA soit 6% du montant des investissements globaux enregistrés sur la période 2012-2015. Elle est marquée par une forte présence des pays tels que le Togo à 74% et le Burkina Faso à 25%. Les flux des investissements directs étrangers en provenance des pays de l'UEMOA ont connu une progression régulière depuis 2012. Les investissements provenant des autres pays africains, sur la période 2012-2015, se répartissent globalement de la manière suivante : l'Afrique du Sud avec 30%, le Nigeria avec 20%, la Libye avec 19% et le Maroc avec 15%. Au sein de l'Asie, les principaux pays bénéficiaires des flux des investissements directs étrangers entrants en Côte d'Ivoire sont l'Inde avec 83% et Singapour avec 20% qui totalisent plus de 80% des investissements du Continent.
Quels sont le poids et la place accordés aux IDE en provenance de la diaspora ivoirienne?
Les chiffres communiqués dans la réponse précédente intègrent les IDE en provenance de la diaspora ivoirienne. Par ailleurs, le gouvernement accordant du prix à cette thématique a créé un portefeuille ministériel en charge des Ivoiriens de l'extérieur, ainsi qu'une direction des Ivoiriens de l'étranger au ministère des Affaires étrangères. Le CEPICI tient compte de cette réalité en attribuant à une de ses ressources humaines la gestion de cette cible. Deux forums dédiés à la diaspora sont initiés respectivement par le CEPICI et le ministère des Affaires étrangères pour étudier les apports de la diaspora dans la croissance économique et les accompagnements du gouvernement à leur endroit.
Quelles sont les réformes majeures initiées par la Côte d'Ivoire pour améliorer le climat des affaires ?
La Côte d'Ivoire a initié des réformes majeures. Dans la création d'entreprises, nous avons la création du Guichet unique de création d'entreprises et la réduction du délai de création d'une entreprise à 24h, la réduction progressive du coût de création d'entreprises jusqu'à la défiscalisation totale pour les SARL de 10 millions maximum de capital -un coût passé de 661 613 à 15 000 Fcfa- la publication de l'avis de constitution d'entreprise en ligne sur le site Internet du CEPICI. Nous avons également instauré la levée de l'exigence du capital minimum pour les sociétés de type SARL, l'adoption des procédés électroniques pour la réalisation des formalités de création d'entreprises et l'introduction des actes sous seing privé dans le processus de création d'entreprises de type SARL, SNC, SCS. Des efforts majeurs ont également été consentis dans l'octroi du permis de construire. Cela s'est traduit par le renforcement du cadre réglementaire de la délivrance du permis de construire, la mise en place du Guichet unique du permis de construire, le regroupement sur un même site de tous les acteurs impliqués dans la délivrance du permis de construire : CIE, SODECI, DAM, DAD, DDU, DU, ONPC, DAA, mairies, INHP, cadastre, Conservation foncière, architecte,... De ses initiatives s'ajoutent la réception de la demande au front office et traitement par le back office et l'accroissement de la transparence sur la délivrance du permis de construire.
La Côte d'Ivoire a amélioré la procédure de transfert de propriété. Cela à travers la mise en ligne du Livre foncier avec la possibilité de consultation par les notaires de l'état foncier à distance, l'Institution de la formalité fusionnée d'enregistrement et de publication de l'acte de vente et réduction des délais de transfert de propriété, la réduction progressive du taux des droits d'enregistrement en matière immobilière de 10% à 4%. Pour féliciter l'obtention de crédit, nous avons mis en place le Bureau d'Information sur le Crédit - zone UEMOA. Dans le commerce transfrontalier, nous avons mis en place un Guichet unique du Commerce extérieur, une plateforme web de réalisation des formalités du commerce extérieur.
Qu'en est-il de la sécurisation des investissements ?
La Côte d'Ivoire a amélioré son système de paiement des impôts et taxes. Ce qui passe par la facilitation de la déclaration fiscale, l'Institution du formulaire unique de déclaration et de paiement des impôts, la réduction du fardeau administratif lié au contrôle fiscal, la dématérialisation de la déclaration et du paiement des impôts et taxes. Il y a également une meilleure exécution des contrats avec la mise en place du Tribunal de commerce d'Abidjan informatisé avec l'instauration de juges consulaires (professionnels des affaires), la compétence du Tribunal sur l'exécution de ses décisions, mais aussi la réduction significative des délais de traitement et de jugement, passés de 210 jours à 56 jours, et la publication en ligne des décisions de justice. A jouter aussi une mise en place de procédures spéciales pour le règlement des petits litiges -3 500 000 Fcfa, la disponibilité des modes alternatifs de règlement des litiges et l'institution du règlement amiable obligatoire avant toute saisine des juridictions.
Pour la protection des investisseurs minoritaires, nous avons procédé à l'amélioration de la protection de l'investisseur minoritaire par la loi du 30 décembre 2015 relative à la protection de la société et des actionnaires minoritaires dans la société anonyme. Des mesures ont également été prises pour le règlement de l'insolvabilité, la réforme OHADA, l'innovation dans les procédures de redressement judiciaire, l'apport en financement et son privilège en cas de liquidation, mais aussi en faveur des créanciers, une voie de recours en cas de contestation de leurs créances par la juridiction compétente.
Quels sont les défis que le CEPICI doit maintenant relever pour rendre la destination Côte d'Ivoire encore plus attractive ?
Les défis que le CEPICI doit relever pour rendre la destination Côte d'Ivoire encore plus attractive concernent surtout la mise à disposition de sites industriels et ruraux aux hommes d'affaires. Il est aussi question d'améliorer le cadre général de l'investissement en poursuivant l'implémentation des projets de réformes en cours.
Certains analystes estiment que les agences de promotion des investissements directs étrangers en Afrique devraient agir dans un cadre plus concerté pour mieux capter les IDE. Une meilleure coopération/coordination est-elle possible ?Ou alors la concurrence entre pays pour attirer les IDE la rendrait-elle impossible ?
Sur ce point, le Réseau international des agences francophones de promotion des investissements (RIAFPI) est une initiative du CEPICI ayant pour objet de créer un cadre de concertation, d'échanges d'informations et d'expertise en vue de renforcer les capacités de ses membres. D'une institution à vocation originellement culturelle, la Francophonie est aujourd'hui rattrapée par les enjeux de la mondialisation des affaires. L'espace économique francophone devra sérieusement envisager dès à présent de capitaliser ses acquis, en renforçant ses initiatives d'intégration économique dans une logique de durabilité. C'est ainsi que des échanges d'expériences ont lieu en vue d'accroître des capacités d'attraction des IDE en faveur d'une plus forte implication des pays francophones dans l'économie. Le Centre de promotion des investissements en Côte d'Ivoire (CEPICI) qui est le Guichet unique de l'investissement privé en Côte d'Ivoire, contribue significativement au rayonnement de la notoriété internationale de la Côte d'Ivoire à travers son adhésion aussi bien au RIAFPI dont il assure la présidence, ainsi qu'à l'Association mondiale des agences de promotion des investissements (World Association of Investment Promotion Agencies, NDLR). Ces mandats permettent de développer un réseautage et un ensemble d'outils d'attraction des IDE pour les pays membres.
Quelles sont les principales ambitions du CEPICI dans les prochaines années?
Parmi les projets phares dans les prochaines années, il y a l'opérationnalisation du suivi des projets afin de s'inscrire dans une dynamique d'accompagnement et de plaidoirie au bénéfice des investisseurs, le lancement du portail unique de création d'entreprises, la décentralisation des services du CEPICI permettant d'accroître les IDE, l'adoption d'un identifiant unique qui accompagne l'entreprise durant toute sa vie et la dématérialisation des services du Guichet des formalités d'entreprises
LE KENYA COMPTE SES MORTS
Au moins 14 morts dans l’attaque revendiquée par les Shebab à Nairobi
Les forces de sécurité kényanes ont mis fin, dans la matinée de ce mercredi 16 janvier, à l’assaut mené depuis la veille par des hommes armés contre un complexe hôtelier situé en plein centre de la capitale. L’attaque qui a été revendiquée par le groupe islamiste al-Shebab, n’est pas la première du genre qui vise un site touristique, véritable poumon de l’économie du pays, et le chef de l’Etat Uhuru Kenyatta a assuré que le gouvernement mettra tout en œuvre pour garantir la sécurité des biens et des populations.
Il a fallu presque 20 heures pour que les forces de défense et de sécurité viennent à bout de l'attaque terroriste qui a visé le complexe hôtelier Dusit, situé à Nairobi, la capitale kényane. Revendiquée par le groupe islamiste somalien al-Shebab, l'attaque a commencé la veille aux environs de 15H et s'est poursuivie jusqu'en milieu de matinée de ce mercredi 16 janvier.
Selon la police kényane, les assaillants -dont le nombre n'a pas été précisé- ont été tous éliminés. Mais l'attaque a commencé par un attentat-suicide dans le parking de l'hôtel, puis un assaut des hommes armés qui se sont retranchés dans le bâtiment. Au total, au moins 14 victimes ont été enregistrées selon le président Uhuru Kenyatta, qui s'est adressé à la nation par un message, ainsi que des dizaines de blessés. Plus de 700 personnes ont dû être évacuées du complexe et la riposte des forces de sécurité a duré toute la nuit avec d'intenses échanges de tirs parfois à l'arme lourde.
«L'opération de sécurité au complexe de la ville est terminée et tous les terroristes sont éliminés. En ce moment, nous pouvons confirmer que 14 vies innocentes ont été perdues entre les mains de ces terroristes meurtriers. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour rendre notre pays inhospitalier aux groupes terroristes et à leurs réseaux», a déclaré le président Uhuru Kenyatta. Un nouveau coup dur pour l'économie
Selon les autorités kényanes, parmi les victimes, on dénombre onze (11) Kényans, un Américain et un Britannique. Ce n'est pas la première fois que la capitale est ciblée par une attaque terroriste du même groupe qui choisit particulièrement des sites touristiques et commerciaux, afin de porter un coup dur à ce secteur stratégique de l'économie du pays. En septembre 2013, une attaque meurtrière a visé le centre commercial de Westgate et s'est soldée par 67 morts et plus de 600 blessés. Depuis, plusieurs régions du pays ont été visées par les attaques des Shebab qui reproche au pays, l'envoi de troupe en Somalie dans le cadre de la mission de maintien de la paix des Casques bleus onusiens (Onusom) et surtout de celle de l'Union africaine (Amisom).
Dans son message à la nation de ce mercredi 16 janvier quelques heures après la fin de l'assaut et de la prise d'otages, le président Kenyatta, commandant en chef de l'armée, a tenu à saluer la réaction rapide et efficace des forces spéciales qui a permis de neutraliser tous les terroristes impliqués dans les attaques. «Nous avons traité la menace de manière décisive, et nous avons montré à nos ennemis et au monde que nous sommes prêts à faire face à toute menace sur notre nation», a déclaré le chef de l'Etat qui a annoncé de mesures de renforcement des systèmes sécuritaires dans les jours à venir. Le président kényan a d'ailleurs présidé, dans la même matinée, une réunion du Conseil national de sécurité.
«Nous allons chercher toutes les personnes qui ont participé au financement, à la planification et à l'exécution de cet acte odieux. Nous allons les poursuivre sans relâche où qu'ils se trouvent jusqu'à ce qu'ils soient tenus pour compte», a martelé le président qui a rappelé à ses concitoyens, leur devoir de contribuer tous à la sécurité du pays. «La sécurité est une responsabilité commune entre les citoyens et le gouvernement», a plaidé le locataire de la Jubilee House qui a assuré que son gouvernement poursuivra son œuvre de construction d'un pays prospère, sûr et inclusif
RECLULADE... ET LA RAISON REVINT !
Mauritanie : le président Ould Abdel Aziz renonce à modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat
La Tribune Afrique |
Aboubacar Yacouba Barma |
Publication 17/01/2019
Le président mauritanien a décidé de mettre fin à toutes initiatives visant à modifier la Constitution lui permettant de briguer un troisième mandat. Alors que les députés de la majorité présidentielle ont échoué, durant le weekend, à faire adopter un amendement dans ce sens, Mohamed Abdel Aziz a mis fin aux spéculations.
La décision du président mauritanien de mettre fin à toutes les initiatives visant la révision de la Constitution devrait mettre fin, pour un moment, à toutes les spéculations. Dans un communiqué de la présidence publié ce mardi 15 janvier, Mohamed Ould Abdel Aziz a réaffirmé «sa position constante déclinée à plusieurs occasions», de respecter la Constitution du pays et de refus de toute révision touchant ses articles 26, 28 et 99.
«La scène nationale a connu récemment une forte dynamique visant à réaffirmer l'attachement au président de la république comme dirigeant du pays et à son style pertinent dans la gestion des affaires de l'Etat», souligne le communiqué qui fait cas des initiatives menées par, «un certain nombre de cadres, d'élus, de personnalités de référence et de personnalités politiques, issus des différentes régions du pays, pour exprimer «leur souci de préserver les acquis et leur attachement à ce que son Excellence poursuive la direction de la marche de construction et de développement».
Le communiqué présidentiel rappelle également qu'un large groupe de parlementaires a entamé une coordination pour collecter les signatures de leurs collègues dans le but de modifier les articles de la Constitution relatifs aux mandats de manière à offrir au président, «la possibilité de présenter sa candidature aux prochaines échéances présidentielles». Tout en remerciant les responsables de ces initiatives, le chef de l'Etat a poliment décliné la proposition, assurant par la même occasion qu'il est convaincu que «leur mobilisation n'est mue que par une bonne foi et une intention sincère de voir le pays poursuivre son progrès et son développement ininterrompus, dans un climat de sécurité et de stabilité».
«Son Excellence le Président de la République rappelle sa position constante qu'il avait déclinée dans de nombreuses occasions, en l'occurrence sa détermination à respecter la Constitution du pays et son rejet de tout amendement constitutionnel portant atteinte aux articles 26, 28 et 99 de la Constitution. De ce fait, Son Excellence le Président de la République appelle à mettre fin à toutes les initiatives relatives à la révision des articles de la Constitution susmentionnés», souligne le communiqué de la présidence mauritanienne.
Selon la même source, le chef de l'Etat mauritanien a invité les auteurs des initiatives et, «tous les Mauritaniens convaincus du style qu'il a instauré, jaloux pour leur patrie et conscients de l'ampleur du développement que le pays a connu, à renforcer leur système démocratique, à consolider les institutions de l'Etat, à resserrer les rangs pour faire face aux ennemis de la patrie et aux adeptes de la division, de la haine, de la violence et de l'extrémisme». Le président a par conséquent invité ses soutiens, à orienter leurs énergies exclusivement vers la suppression des obstacles qui entravent la marche du pays, «vers davantage de progrès, de prospérité et d'ancrage de l'unité, de la sécurité et de la stabilité».
Clarification et spéculations sur le dauphin
Cette sortie du président Mohamed Ould Abel Aziz a le mérite certes de clarifier les choses sans pour autant occulter de nouvelles spéculations au sein de l'opinion, sur l'identité du dauphin du chef de l'Etat. Il faut dire que ce n'est pas la première fois que le président mauritanien annonce qu'il ne briguera pas un troisième mandat, sans pour autant convaincre particulièrement dans les rangs de l'opposition. En dépit de ses déclarations, le président a à plusieurs reprises laissé le doute planer sur ses réelles intentions, amplifiant ainsi le débat surtout avec le référendum constitutionnel de 2018.
C'est certainement ce qui a été appréhendé par les militants de son parti comme un appel du pied. La semaine dernière, des députés du parti UPR avaient entamé une initiative portée par Mohamed Yahya Ould Kharchi, président du groupe parlementaire du parti présidentiel, afin de modifier l'article de la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels. L'initiative a été avortée à l'issue puisque sur les 157 députés que compte l'Assemblée nationale, 58 ont exprimé leur intention de rejeter l'initiative parmi lesquels 33 députés de l'opposition, mais aussi 25 autres de la majorité présidentielle. Dans un communiqué, le FNDU, la principale coalition des partis de l'opposition radicale, a accusé le président Mohamed Ould Abdel Aziz d'être «responsable des tentatives visant à tripatouiller la Constitution».
Arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 2008, le président mauritanien a été par la suite élu pour deux mandats consécutifs (en 2009 et en 2014) dont le second prend fin dans moins de six mois. Les prochaines présidentielles sont prévues entre avril et juin prochain et d'ici là, Abdel Aziz va devoir choisir un dauphin