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16 septembre 2025
NON, SONKO N'A PAS REÇU 195 MILLES DOLLARS DE LA PART D'UNE COMPAGNIE PÉTROLIÈRE
De nombreux médias sénégalais ont affirmé que le candidat à l’élection présidentielle Ousmane Sonko avait reçu 195 000 dollars de la part d’une société pétrolière britannique - Cette affirmation ne repose que sur des faux grossiers
AFP |
Anne-Sophie Faivre Le Cadre |
Publication 11/01/2019
Ousmane Sonko, candidat à la présidentielle sénégalaise engagé contre la corruption, aurait-il bénéficié des largesses d’une société pétrolière britannique ? C’est en tout cas ce qu’affirment de nombreux sites sénégalais. “La compagnie pétrolière Tullow Oil, légalement écartée de l’exploitation des ressources pétro-gazières découvertes au Sénégal, s’engage à apporter un soutien financier massif et discret, estimé à 195 000 dollars, à Ousmane Sonko”, lit-on dans un article du site DakarActu daté du 10 janvier - et depuis très partagé sur les réseaux sociaux.
“En outre de solliciter sa filiale du Ghana pour financer l’opération, la très lointaine Afrique du Sud était choisie pour abriter les pourparlers secrets entre Sonko, décrit par Tullow comme « un jeune leader émergent » et des dirigeants du major britannique”, affirme Dakaractu en évoquant des “documents confidentiels” prouvant ces affirmations.
D’où provient cette information ?
A l’origine de cette rumeur, un article publié dans la rubrique “opinion” du site d’information ghanéen Modern Ghana le 9 janvier. “Un jeune prodige de la vie politique sénégalaise, Ousmane Sonko, a déjà bénéficié de financements de la part d’une grande compagnie pétrolière européenne afin d’assurer sa victoire aux élections, pour qu’il puisse, en retour, proposer à cette compagnie d’avantageux contrats pétroliers”, lit-on.
L’article a depuis été supprimé, mais il est toujours visible sur le site Webarchive. Contactée, la rédaction de Modern Ghana n'a pas donné suite aux sollicitations de l'AFP. Dès le 10 janvier, il a été repris par de très nombreux médias au Sénégal. “L’Observateur”, quotidien sénégalais, a consacré le 11 janvier sa une à “l’affaire Sonko”. Le journal dévoile deux documents présentés comme des preuves des versements d’argent à M. Sonko, dont l’AFP a pu se procurer une copie.
Plusieurs détails nous font douter de l’authenticité de ce document : des fautes d’orthographe, un faible niveau de langue, l’absence de cachet ou de signature officielle. Contacté par l’AFP, George Cazenove, directeur de la communication de la compagnie Tullow, confirme que ce document est un faux grossier. “La compagnie Tullow n’a jamais versé d’argent à Ousmane Sonko. Les documents circulant au Sénégal sont contrefaits. Ils n’ont pas été signés, n’ont pas l’en-tête de Tullow et sont rédigés dans un anglais extrêmement sommaire”.
Contacté par l’AFP, El Hadj Malick Ndiaye, secrétaire national à la communication du parti d’Ousmane Sonko, a lui aussi démenti cette information. “M. Sonko n’a jamais reçu d’argent de la part de cette société, ce sont des fake news”.
La journaliste à l’origine de l’affaire existe-t-elle vraiment ?
Nombre d’internautes ont, très vite, émis des doutes sur l’existence de la journaliste à l’origine de cette information, Michelle Damsen. Une recherche approfondie sur différents moteurs de recherches, français ou étrangers, ne donne aucune occurrence d’une journaliste portant ce nom.
Une journaliste britannique nommée Michelle Madsen, qui se présente comme “poète, écrivain, journaliste et activiste”, a été interpellée par des internautes sénégalais. "Je ne suis pas l’auteur de cet article”,a-t-elle affirmé sur Facebook. “Mais c’est une bien étrange coïncidence que le nom de l’auteur de cet article soit si proche du mien - Modern Ghana est-elle une publication fiable ?”. Contactée par l’AFP, Michelle Madsen a confirmé qu’elle n’avait jamais écrit cet article. “C’est très étrange. Je n’ai rien à voir avec cette histoire. Cela ressemble à une campagne de dénigrement massive”, a-t-elle ajouté.
Le site sénégalais Senenews, connu pour diffuser de nombreuses fausses informations, a publié un article prétendant dévoiler une photographie de Michelle Damsen. Une simple recherche inversée permet de constater qu’il ne s’agit pas d’une journaliste anglaise, mais… de la chanteuse belge Lara Fabian.
AFFAIRES DES 94 MILLIARDS ET DÉONTOLOGIUE PROFESSIONNELLE
Un journaliste vraiment respectueux de sa déontologie se doit d’analyser « froidement » ces questions en toute rigueur. Pour y arriver le journaliste scrupuleux ne doit pas être lui-même impliqué dans les cas qu’il traite. -
Je fais partie des gens qui ont pensé qu’il était attendu des parties prenantes de cette affaire de 94 milliards, des sorties destinées à éclairer notre lanterne. Dans ce cadre, il faut noter à la faveur du candidat Sonko, qu’une version nous a été servie. Ce candidat a quand même eu le courage d’affronter l’opinion publique sur cette question et de donner des informations qui apportent des éléments d’information que chacun peut analyser pour se faire sa propre idée de la chose. Je trouve que le candidat Sonko a joué sa partition, reste aux autres parties prenantes citées dans cette affaire, de s’expliquer devant l’opinion publique.
Du côté de la déontologie journalistique, je crois que le journaliste Madiambal Diagne qui s’est intéressé, si c’est juste pour des raisons journalistiques, ce qui doit être la posture d’un homme de média qui se respecte, se doit de tenir compte de cette sortie pour non pas répondre au candidat Sonko mais pour reprendre l’affaire sous toutes ses coutures. Le candidat Sonko n’est pas la seule partie prenante dans cette affaire alors pourquoi un journaliste qui veut respecter sa déontologie professionnelle mettrait-il la focale juste sur un des parties prenantes. Même si des propos agressifs et insultants ont été proférés à son encontre par certains, un journaliste vraiment respectueux de sa déontologie professionnelle ne devrait pas verser dans une sorte de vengeance « fayyou » contre qui que ce soit.
De plus, pour ce journaliste qui a cité des textes importants sur les « incompatibilités » entre les fonctions et les statuts des uns et des autres devrait aussi le faire pour sa propre activité professionnelle. Or, un journaliste qui est impliqué dans des dossiers très sensibles de toute nature, comme cela ressort de ses propres écrits « tel m’a contacté pour intervenir dans telle affaire auprès des autorités… », peut-il être neutre et crédible dans le traitement de l’information publique ?
Sinon, toujours sur cette affaire des 94 milliards, je retiens de la sortie du candidat Sonko qu’il se pose des questions de fonds qui dépassent cette affaire : la transparence des procédures internes dans le service publique et le contrôle externe de ces mêmes procédures car il faut que l’Etat contrôle l’Etat. Et à cette fin, il y a des institutions classiques comme le procureur, l’IGE, la Cour de comptes, et la dernière-née, l’OFNAC, mais aussi l’Assemblée nationale. Ce sont toutes ces institutions qui sont face à leur responsabilité éthique et historique sur toutes ces questions relatives aux « incompatibilités », à la transparence, etc. Par exemple, ce magistrat qui vient de créer son mouvement de soutien au candidat Macky Sall illustre bien cette problématique.
Un journaliste vraiment respectueux de sa déontologie se doit d’analyser « froidement » ces questions en toute rigueur. Pour y arriver le journaliste scrupuleux ne doit pas être lui-même impliqué dans les cas qu’il traite. Car Sa déontologie professionnelle exige de lui qu’il ne cherche à faire plaisir à personne ni à faire mal à personne mais à proposer une analyse rigoureuse sur la base de faits avérés.
PAR LIKO FAYE
LE PEUPLE PIÉGÉ DANS L'AFFAIRE SONKO
Depuis quand faut-il démentir un article, en interrogeant un journaliste qui n’a rien à voir avec l’auteur et ainsi conclure à du faux ?
Lorsque qu'un industriel du tabac a voulu augmenter ses parts de marché, il avait exploité les désirs de l’époque. Il avait lié la cigarette à la supériorité masculine. C'était une période où les femmes voulaient la liberté, l'égalité avec les hommes. La cigarette était une mode réservée aux hommes. Ainsi, lors d'un événement, devant les caméras, ayant pris le soin de prévenir les journalistes que quelque chose inédite allait se passer, cet industriel paya des jeunes femmes qui, à chacun de son signale, allumaient une cigarette. Interrogées plus tard sur ce fait, elles répondirent "qu'elles allumaient les flambeaux de la liberté". Dès lors, beaucoup de femmes commencèrent à fumer. Les ventes de Tabac explosent. L'industriel avait atteint son objectif en utilisant une masse qui aspirait à quelque chose de plus noble. Il faut se méfier des intentions masquées.
En liaison avec le scandale Sonko et ce fameux article publié au Ghana, repris sans réserve par certains journalistes, la question qu'il faut se poser est à qui profite le crime ? La masse peut croire que l’article vient du pouvoir. D'autres peuvent penser que c'est l'œuvre même des propagandistes de Sonko.
Je pense que c'est ce dernier qui est l'auteur de ce qu’ils considèrent comme fake news. Ce ne serait pas inintelligent de leur part de publier cela, puis l’attribuer au pouvoir et enfin crier partout qu’il s’agit d’un complot. En procédant ainsi, il essaierait de noyer le vrai débat des 94 milliards. S’il arrive à faire croire à l’opinion que cet article est faux et vient du pouvoir, ils arriveront, par ricochet, à démontrer que le scandale aux milliards est aussi une pure invention. Pourtant les deux affaires n’ont rien de commun. Et il faut souligner que si les écrits venaient du pouvoir, ce serait un amateurisme extraordinaire.
Il y a des candidats qui exploitent la naïveté de la jeunesse sénégalaise, de certains pseudos intellectuels qui n'excellent ni dans les lettres, ni dans les chiffres. Ce sont les premières victimes de l’opposition.
J’ai été surpris de voir que Seneweb, malgré que le site d’information ghanéen ait dépublié l’article en attendant la vérification, l’a maintenu. Pire, il a ajouté à la confusion un cocktail manipulateur, en publier les écrits du journaliste Pape Ismala Dieng, explicitement contre le pouvoir et qui utilise le pire moyen de manipulation, pour perpétrer la forfaiture. Depuis quand faut-il démentir un article, en interrogeant un journaliste qui n’a rien à voir avec l’auteur et ainsi conclure à du faux ?
Il y a deux jours, je suis tombé sur deux notes élaborées par PASTEF et destinées à ses militants. L'un traite des arguments contre Macky Sall, l'autre de ceux qu'il faut utiliser pour défendre leur candidat.
Leur subjectivité est flagrante. Il traite les sujets de manière excessivement partielle. Pour eux, il n’y a pas de bilan. Pourtant le Sénégal peut se vanter d'être parmi les 10 économies les plus dynamiques du continent africain. C'est la Banque mondiale qui le dit. Cela devrait être un motif pour ne jamais leur faire confiance.
De la même manière, je n'apprécie pas l’utilisation de l'islamisme comme argument de décrédibilisassions de candidats. La politique n'est pas une affaire de vie privée mais bien un combat des idées.
Que dire des sorties de Madiambal Diagne et de Cheikh Yérim Seck ? Voilà deux journalistes qui ont des parcours éminents. Mais ils ne sont pas des messies. Ils ont des intérêts personnels. Par conséquent, leur avis en faveur d'un tel ou tel candidat ne peut constituer une vérité absolue.
Notre pays glisse dangereusement vers ce qui est en train de nuire aux démocraties occidentales. Il érige en règle le mensonge et la manipulation des masses en lieu et place de la vérité pour convaincre.
Dans une société où l’on fait facilement confiance à l'élite, il urge de redresser la pente pour la ramener à notre tradition : la sincérité et l'objectivité.
Liko Faye est responsable de la communication de BBY France et membre du PS.
PAR CISSÉ KANE NDAO
SONKO, L'ART DE LA MANIPULATION ET DE L'ÉVITEMENT EN POLITIQUE
Quand l'on n'a rien à cacher, l'on se défend soi-même devant l'opinion auprès de qui l'on a eu le toupet de tenir le procès de ses concitoyens en les dénonçant pour des faits qui vous rattrapent
Après avoir dénoncé une théorie du complot en plein délire paranoïaque, après les élucubrations délirantes et les forfanteries, après les accusations généralisantes et les condamnations fatwatiques, après les affabulations et le mythe de la perfection achevée de l'archétype de l'homo senegalensis, viennent les premières écorchures dans le vernis de pacotille de notre Tartarin national, par la grâce de son propre aveu. La reine des preuves.
Quand l'on n'a rien à cacher, l'on se défend soi-même devant l'opinion auprès de qui l'on a eu le toupet de tenir le procès de ses concitoyens en les dénonçant pour des faits qui vous rattrapent, malgré la précaution antérieure d'une plainte déposée à leur encontre, comme si cela devait suffire à vous laver de tout soupçon futur. Vaine précaution !
Nous voulons des candidats propres comme des crocs de chien. À la probité immaculée. Si quiconque se sent calomnié ou attaqué sans preuves, qu'il lave son honneur comme il a appelé ceux sur qui il a jeté la première pierre à le faire. Sinon qu'il continue d'adopter la stratégie de la dérobade et de l'évitement, et d'envoyer ses chairs à canons insulter l'intelligence des sénégalais.
Au moins, personne parmi ses fanatiques soutiens n'osera plus houspiller les cibles de ses attaques pour leur indifférence face aux délires accusatoires de leur mentor, sans qu'on lui oppose la fuite en avant de leur shebab en chef, barbichette en avant !
PAR OUMOU WANE
SONKO NE NOUS DIT PAS TOUT !
Il dit vouloir lutter contre la corruption des élites, la souveraineté nationale mise à mal, et ne tarit pas de critiques acerbes contre Macky Sall, mais encore une fois où sont ses explications ?
Les Sénégalais sont patients ! En perpétuelle incertitude quasiment depuis nos indépendances, la société sénégalaise subit aujourd’hui les pires mutations de son Histoire, la perte de ses repères identitaires, les affres de la mondialisation, la psychose de l’insécurité, les effets du réchauffement climatique et maintenant la montée d’une violence politique et d’une intolérance sociale insupportable.
À la veille d’un scrutin déterminant pour l’avenir de la Nation, c’est une population déboussolée qui va se rendre aux urnes ce 24 février prochain et une jeunesse désœuvrée prête à fournir allégeance au premier prédicateur venu, à qui l’on demande de se prononcer.
Ce qui m’encourage cependant à rester optimiste, c’est l’instinct de survie de ce peuple fier et conquérant qui est riche de valeurs et d’espoir. Oui, le peu que nous avons, nous y tenons, et ce peu c’est tout, c’est la stabilité démocratique et la paix civile.
C’est pourquoi nous devons nous insurger contre ces gens qui désinforment, personne ne peut soutenir ce discours qui monte en puissance, cet effrayant dogmatisme et cette violence potentielle incroyable qui décrédibilise l’action politique.
Jamais le Sénégal n’a connu une telle crise de confiance entre l’élite politique et les citoyens, entre les pouvoirs politique, religieux et traditionnel avec la jeunesse désemparée et vulnérable.
C’est pourquoi je suis horrifiée quand j’entends dans une vidéo, Ousmane Sonko, candidat à la présidentielle, qualifier les politiciens sénégalais de « criminels » et considérer que « ceux qui ont dirigé le Sénégal depuis le début mériteraient d'être fusillés ».
Senghor, Diouf, Wade et Macky aujourd’hui, à fusiller ? Mais où va t’on ? Les quatre présidents du Sénégal post-colonial, s’ils n’ont pas réglé tous les problèmes du pays, l’ont toujours tenu la tête hors de l’eau, dans l’ordre, la paix et la démocratie.
Ce n’est pas la première fois malheureusement qu’Ousmane Sonko se radicalise en utilisant une terminologie venue d’ailleurs « système » « sacrifice » « mort ». Il avait déjà déclaré il y a peu, vouloir se débarrasser du système même « si ça doit nous coûter la vie ».
Aujourd’hui encore ses prises de positions sont immatures et irréfléchies quand il promet de faire un grand nettoyage dès son accession à la magistrature suprême de notre pays.
Alors qu’il s’explique et qu’il nous montre son vrai visage, ce monsieur, s’il souhaite conserver le crédit intellectuel nécessaire pour briguer la direction du pays.
Que souhaite-t-il, pousser notre jeunesse à aller se faire tuer ? L'histoire des passions, des désirs, des haines et des peurs n’a jamais changé la vie des gens ordinaires, qui se débrouillent comme ils peuvent.
Dans l’ouvrage universitaire qui vient de paraître, « Les mutations de la société sénégalaise, Autopsie d’une Crise/ Angoisse, Perdition et Incertitude : LA FACE CACHEE DU SENEGAL POST- COLONIAL, nous comprenons mieux les enjeux et les dangers de la mutation de notre société. On peut y lire : « La jeunesse musulmane organisée dans le mouvement associatif et dans les « dahira » s’est désormais transformée en un acteur important dans la propagation d’un islam politique à la sénégalaise et dans le jeu politique où elle a fini par prendre part activement aux élections locales et nationales. (…) Le retour en force de la religion dans les rangs de la jeunesse, des élèves et des étudiants résulte à bien des égards de la présence de plus en plus visible de ce mouvement de la jeunesse musulmane dans les espaces scolaires et universitaires ».
Je note que dans un numéro récent de l’émission Al Mounawir, Serigne Arass Mbacké met l’accent sur ces maux de la société sénégalaise. À en croire le petit-fils de Serigne Mourtada Mbacké, les mauvais comportements notés au Sénégal sont aux antipodes des valeurs que nous ont léguées nos illustres prédécesseurs. Il invite la jeunesse au sens de la responsabilité. Je tiens à le féliciter de cette position, car c’est aussi le rôle de nos responsables religieux de viser l’instauration d’une relation éducative forte qui se substitue à celle des recruteurs djihadistes.
Pour en revenir à la politique, de l’avis du leader du Pastef, les Sénégalais ne semblent pas comprendre l’enjeu du moment. Encore un élan impulsif et suffisant !
Il dit vouloir lutter contre la corruption des élites, la souveraineté nationale mise à mal, et ne tarit pas de critiques acerbes contre Macky Sall, mais encore une fois où sont ses explications ?
Les journalistes qui l’attendaient à la conférence de presse qu’il avait lui-même convoquée, sont restés sur leur faim, puisqu’il ne s’y est pas présenté.
Après l’affaire des 94 milliards « Atlas-Mercalex », le voici maintenant éclaboussé par un nouveau scandale de corruption "Tullow oil". En effet, des notes confidentielles du Directeur financier de cette entreprise, auraient recommandé de verser 195 000 dollars (plus de 100 millions de francs Cfa) au leader de Pastef pour mener à bien sa campagne de dénonciation contre le gouvernement du Sénégal sur la gestion des ressources naturelles, c’est à dire, ni plus ni moins, une opération télécommandée depuis l’extérieur, pour déstabiliser le pays.
Je n’ai rien personnellement contre Ousmane Sonko et j’ai d’ailleurs à une époque milité pour son maintien dans l’administration fiscale, mais quand même, qu’il nous explique !
Après les lobbys économiques, industriels, religieux, voici les lobbys politiques, qui viennent nous enquiquiner. Décidément, nous n’avions pas besoin de ça !
Mais nous reviendrons bientôt sur ces affaires. En attendant je crois que nous devrions nous concentrer sur le choix d’un président intègre, sérieux et méthodique pour le prochain quinquennat.
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ON N’Y VOIT PAS CLAIR
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Des verdicts aux allures de règlement de comptes, une mainmise de l’exécutif sur le judiciaire - La justice sénégalaise est-elle réellement indépendante ?
#Enjeux2019 - Le débat sur l’indépendance de la justice reste d'actualité à l’approche de l’élection présidentielle du 24 février 2019.
Du cas Mbaye Diouf en 2000, aux affaires Idrissa Seck, Khalifa Sall et Karim Wade, le pouvoir judiciaire a toujours été accusé de partialité. Au micro de www.seneplus.com, des Sénégalais se prononcent sur la nécessité de rompre le cordon qui lie l'exécutif à la justice.
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LE SECTEUR DU NETTOIEMENT EN RADE
EXCLUSIF SENEPLUS - On ne peut pas comprendre que sur un budget de 17 milliards, la masse salariale de 1 600 agents ne dépasse pas 3 milliards - Madani Sy s'insurge les difficiles conditions de travail des siens - VIDÉO EN WOLOF
Le responsable du syndicat du nettoiement s’insurge contre la non prise en charge du secteur par les gouvernants. Madani Sy interpelle les candidats à la présidentielle et propose des assises sur le nettoiement.
Voir la vidéo en Wolof.
LA MALADRESSE DE LE DRIAN
Pour Joan Tilouine, journaliste au Monde Afrique, le chef de la diplomatie française « va à contresens de l’histoire et de l’évolution du continent africain », en contestant les résultats de la présidentielle en RDC
Le journaliste Joan Tilouine a répondu aux questions des internautes à la suite de la victoire de Félix Tshisekedi à l’élection présidentielle en République démocratique du Congo.
Fnacki : Pourquoi la France conteste le résultat des élections ? Et quel est l’intérêt de la France à contester ces résultats ?
Joan Tilouine :C’est une déclaration étonnante du ministre des affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, jeudi 10 janvier au matin, contestant les résultats proclamés dans la nuit par la commission électorale. La France, tout comme l’Union européenne, n’avait aucun observateur électoral en RDC et M. Le Drian s’appuie sur les évêques de l’Eglise catholique congolaise.
Ces derniers ont déployé 40 000 observateurs électoraux dans tout le pays et ont déclaré, il y a une semaine, être en mesure de dire quel candidat l’a emporté. Et le nom de Martin Fayulu, le rival de l’opposition à Félix Tshisekedi, a été livré aux diplomates. Le chef de la diplomatie française a été maladroit dans cette déclaration. Car il va à contresens de l’histoire et de l’évolution du continent africain où l’ingérence occidentale et les jugements à l’emporte-pièce sont très mal perçus et appartiennent d’ailleurs au passé.
La France, comme les autres partenaires occidentaux de la RDC, ont été tenus à l’écart de ce processus électoral intégralement financé par le gouvernement congolais. Et si depuis la fin du dernier mandat constitutionnel de Joseph Kabila, en décembre 2016, les Occidentaux ont multiplié les pressions diplomatiques et le recours à des sanctions de l’Union européenne et des Etats-Unis visant des caciques du régime, cela a échoué.
Et ce sont bien les pays voisins, les organisations sous-régionales, comme la Communauté de développement d’Afrique australe et l’Union africaine, qui ont redoublé d’efforts pour permettre cette première alternance pacifique de l’histoire du pays. Il faut reconnaître que les diplomates africains se sont montrés plus habiles, efficaces et plus au fait des complexités que leurs homologues occidentaux qui ont même gêné leur travail, à un moment.
Hugo : Bonjour, quels sont les recours possibles de Martin Fayulu ?
Martin Fayulu se trouve dans une situation délicate. Comme les trois grands candidats à la présidentielle, il était persuadé de sa victoire, conforté par les observations de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Il a d’ailleurs dénoncé dans la nuit un « hold-up électoral » et a appelé la Cenco à publier les « vrais résultats » dont elle est censée disposer.
Cet après-midi, les évêques ont fait savoir que ces résultats provisoires proclamés par la Commission électorale « ne correspondaient pas » aux données collectées par ses observateurs à partir des bureaux de vote et de dépouillement. Elle appelle les candidats à contester « par des moyens de droit, conformément à la Constitution ».
Il en va de même de l’Union africaine (UA) pour qui il « est important que toute contestation des résultats proclamés, notamment celle portant sur leur non-conformité avec la vérité des urnes, se fasse pacifiquement, par le recours aux procédures prévues par les textes en vigueur et le dialogue politique entre toutes les parties prenantes », comme l’a déclaré le président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat.
Okapi : De quels soutiens Tshisekedi et ses alliés disposent-ils actuellement au sein de l’armée et l’appareil sécuritaire ? Y a-t-il un risque de coup de la part de généraux inquiets de ce changement de pouvoir au sommet ?
Félix Tshisekedi n’a pas de soutien particulier ni d’entregent au sein de l’armée et c’est l’une de ses faiblesses. Il n’a d’ailleurs pas de culture militaire et ne dispose pas, parmi ses conseillers proches, d’expert en la matière. Les puissants généraux mis en place ou valorisés par Joseph Kabila pourraient bien garder la main sur l’appareil sécuritaire. S’ils sont brutalement limogés, ils risquent de constituer une véritable menace pour M. Tshisekedi qui va devoir composer avec ces hauts gradés qui se sont considérablement enrichis.
Certains ont cyniquement orchestré la déstabilisation de certaines zones, en activant en sous-main des groupes armés, tout en préservant l’unité du pays. Il en va ainsi de l’incontournable général John Numbi, nommé, à l’été 2018, inspecteur général des armées alors qu’il est visé par des sanctions internationales. Sa connaissance fine des acteurs, du territoire, des secrets et des coups tordus est à double tranchant pour M. Tshisekedi. Mais il est fort probable que les stratèges de Joseph Kabila aient préservé leur influence voire leur mainmise sur l’appareil sécuritaire.
Simaro : L’élection de Tshisekedi ouvre-t-elle la voie à une réelection de Joseph Kabila lors des prochaines élections ?
Joseph Kabila a déclaré à plusieurs reprises qu’il n’excluait pas de revenir sur le devant de la scène politique, en 2023 pour briguer un nouveau mandat. Il est probable qu’il prenne la tête du Sénat et devienne ainsi le numéro deux de l’Etat. En fonction des résultats à l’élection législative, sa coalition politique pourrait bien aussi maîtriser la primature.
Félix Tshisekedi pourrait donc bien évoluer dans un environnement institutionnel délicat, avec une marge de manœuvre limitée. S’il joue le jeu du « partenaire » de Joseph Kabila pour l’instant, réussira-t-il à réajuster sa position pour s’imposer comme l’opposant au pouvoir qui tient les rênes et décide vraiment sur les grandes questions stratégiques ? De quelle protection et de quelle immunité, en dehors de celle de sénateur, Joseph Kabila disposera-t-il ? Félix Tshisekedi peut-il prendre l’avantage et dépecer le système de son prédécesseur ? L’avenir le dira.
Antinéa : Quels pays semblent soutenir Joseph Kabila ?
Joseph Kabila dispose toujours de soutiens dans la région même si la plupart de ses parrains ont fini par le presser de céder le pouvoir. Parmi ses alliés traditionnels et toujours à ses côtés, il y a le Zimbabwe dirigé par Emmerson Mnangagwa, un ami de la famille Kabila qui fut très actif en RDC, durant la guerre.
Le Zimbabwe est aujourd’hui le dernier véritable soutien de la mouvance Kabila qui se sent liée par une fraternité idéologique, renforcée par un sentiment anti-occidental grandissant. « C’est grâce à eux qu’on est au pouvoir, et ils sont avec nous », admet volontiers un dignitaire du régime de Laurent-Désiré Kabila devenu l’un des stratèges de son fils. En plus du Zimbabwe, on peut citer le Rwanda de Paul Kagamé qui, ces dernières semaines, a laissé entrevoir sa position de soutien à Joseph Kabila tout en l’incitant à quitter le pouvoir de manière honorable.
Koffee : Felix Tshisekedi est-il partisan d’une ouverture aux capitaux étrangers dans le secteur minier ou cherchera-t-il à nationaliser ce secteur et reprendre la mainmise sur les ressources naturelles, au risque de s’attirer les foudres de ses puissants voisins tels le Rwanda ?
La RDC est plutôt ouverte aux capitaux étrangers dans le secteur minier mais aussi dans d’autres secteurs de l’économie dominés par des groupes libanais, belges, indiens… Ce ne sont plus forcément les Occidentaux qui en profitent le plus. Sous Joseph Kabila, qui s’est lui-même considérablement enrichi avec sa famille, des entreprises chinoises, ou encore l’homme d’affaires israélien visé par des sanctions américaines Dan Gertler, ont bénéficié des largesses du régime et se sont vus octroyer des permis miniers dans des conditions parfois – voire souvent – douteuses.
Joseph Kabila a promulgué, en début d’année 2018, le nouveau code minier, qui augmente la redevance de 2 % à 10 % sur les minerais stratégiques, à commencer par le cobalt dont la RDC est le premier producteur et exportateur mondial. « En 2019, on va, à nouveau, multiplier par deux ou par trois nos redevances », a déclaré au Monde le président sortant.
Félix Tshisekedi ne devrait, a priori, pas revenir sur les grandes lignes de ce nouveau code minier qui reste avantageux et offre aux multinationales minières des conditions tarifaires parmi les plus avantageuses au monde. Mais la RDC est dans une situation économique fragile et Félix Tshisekedi va devoir composer avec des multinationales agressives qui disposent de « cash » en devise, ce qui manque terriblement dans le pays englué dans une profonde crise politique depuis deux ans.
VIDEO
PENSONS AUX GÉNÉRATIONS FUTURES
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Le choix du candidat, la portée du suffrage de leurs compatriotes - Des sénégalais insistent sur le poids déterminant de leurs votes dans la conduite des pouvoirs publics - VIDÉO EN DIOLA
#Enjeux2019 - ‘’L’avenir de nos enfants est une priorité. Nous devons tenir compte de cela quand nous serons dans l’isoloir’’, déclare Abdou Bodian. Pour ce natif de la Casamance, chaque Sénégalais doit refuser que son vote soit téléguidé par des politiciens qui ne pensent qu’à leurs intérêts.
C’est aussi l’avis de Distin Tendeng qui exhorte les populations à voter sur la base de considérations de programme.
Voir la vidéo en diola.
LA JOURNALISTE BRITANNIQUE QUI "MOUILLE" SONKO EST INTROUVABLE
Plusieurs sites d’information ont repris jeudi, l’article publié par le quotidien Les Echos affirmant qu’Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle est « cité dans des liaisons dangereuses avec Tullow Oil », une compagnie pétrolière
Africa Check |
Samba Dialimpa Badji |
Publication 11/01/2019
(Note : il ne s’agit pas ici de confirmer ou d’infirmer l’implication d’Ousmane Sonko dans cette affaire mais plutôt d’interroger la fiabilité de l’article qui le « mouille » ).
Le journal, citant une « journaliste britannique » Michelle Damsen, présentée comme une spécialiste des questions pétrolières, ajoute que la compagnie pétrolière Tullow Oil, « a ciblé Ousmane Sonko pour l’aider dans sa communication en échange d’une forte somme d’argent ».
Mais plusieurs faits troublants suscitent des interrogations.
Une contribution dans un site ghanéen
L’article de la « journaliste » Michelle Damsen a été publié sur le site ghanéen Modern Ghana. Alors que son auteure est présentée, par les médias sénégalais qui en parlent, comme une « journaliste d’investigation », le texte, lui, n’est pas le résultat d’une enquête mais plutôt une contribution qui a été publiée dans la rubrique opinion du site.
Par ailleurs, l’article se contente d’affirmer qu’Ousmane Sonko a bénéficié de l’appui financier d’une grande compagnie européenne, sans citer le nom de ladite compagnie ni spécifier la valeur dudit soutien financier.
Qui est Michelle Damsen ?
Michelle Damsen est présentée comme une « journaliste londonienne spécialiste des questions de pétrole et de gaz ».
Aucune recherche sur Google n’a permis de trouver le moindre article d’enquête publié par elle. Le seul texte écrit par Michelle Damsen auquel renvoie le moteur de recherche, c’est celui portant sur Ousmane Sonko.
En outre, toutes nos recherches sur les différents réseaux sociaux ont été infructueuses. Aucune trace de Michelle Damsen sur Twitter, Facebook, encore moins Linkedin. Ce n’est certes pas une preuve suffisante, mais c’est tout de même une curiosité.
Africa Check a également envoyé un courriel à la rédaction de Modern Ghana pour entrer en contact avec Michelle Damsen. Le site ghanéen nous a fait savoir qu’il ne pouvait pas nous donner l’adresse email de la concernée, mais qu’il pouvait transférer notre message à Mme Damsen. Notre sollicitation est restée sans réponse.
Par ailleurs quelques minutes après notre email, Modern Ghana a retiré l’article de Michelle Damsen en expliquant l’avoir fait « dans l’attente des preuves de son auteure », tout en précisant, en anglais, que le texte est « une opinion d’un individu et non de l’information ».
Recontacté par Africa Check pour avoir des détails sur les raisons du retrait de l’article, Modern Ghana a expliqué que c’est « parce que l’auteure n’a pas été en mesure de soutenir ses accusations avec des preuves concrètes » et qu’elle « promet de le faire à la fin du mois ».
Michelle Damsen ou Michelle Madsen
Plus tard dans la journée du jeudi 10 janvier 2019, le site internet Pressafrik a publié un article indiquant que la journaliste Michelle Damsen est « introuvable ». Mais des internautes ont publié sur Facebook une capture d’écran du compte Twitter d’une certaine Michelle Madsen, journaliste d’investigation, suggérant qu’il s’agit d’une erreur dans l’écriture du nom Madsen.
Michelle Madsen dispose de trois sites internet, dont celui affiché sur son compte Twitter qui n’était pas fonctionnel quand nous avons essayé de le visiter.