Dakar, 8 jan (APS) – Les manquements décelés par la société civile dans le processus de vérification des parrainages est un des principaux sujets développés par les quotidiens reçus mardi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
"La société civile +invalide+ le parrainage", selon La Tribune. « Le parrainage continue de créer des vagues de suspicions. Après les nombreuses dénonciations des candidats recalés et de plusieurs autres organisations, c’est autour des sept personnalités indépendantes issues de la société civile pour assister les sept sages du Conseil constitutionnel de dénoncer plusieurs failles dans le système de vérification du parrainage", écrit le journal.
Après le rejet massif des parrainages des candidats de l’opposition, "les sept vigies (de la société civile) incriminent le dispositif de vérification", souligne Enquête, ajoutant que pour ces représentants, "même si le parrainage n’est pas un échec, ses modalités d’application posent problème".
Lors d’une conférence, tenue lundi, ils ont déclaré que "les limites du système de parrainage tournent autour de la réglementation de l’ordre de passage des candidats à la candidature, l’absence de référentiel précis sur le logiciel de traitement pour éviter les erreurs matérielles, le manque d’informations sur le logiciel des données utilisées et l’absence d’informations détaillées pour les candidats sur les motifs des rejets et autres doublons".
Source A note qu’après "avoir découvert 5 failles dans le comptage des parrainages par les 7 Sages, les observateurs de la société civile se contentent de recommandations". Le journal relève un "manque de courage" et estime que ces représentants de la société civile "auraient été plus conséquents avec eux-mêmes en demandant à la juridiction de purement et simplement reprendre le travail qu’ils ont entamé depuis plusieurs jours".
Le Témoin se fait également écho des "réserves" des 7 observateurs de la société civile sur le parrainage. "Ils ont dénoncé des manquements dans ces opérations. Ils soutiennent s’en être limités à observer, rien de plus. Une manière de se laver les mains de ce qui a été fait", écrit le journal, ajoutant que l’ONG Forum Civil parle de "vices substantiels dans le processus de parrainage. Lequel est décrié de toutes parts".
Pour Sud Quotidien, "la société civile +diffère+ sa caution" sur "la transparence, la régularité et la fiabilité de la vérification technique des parrainages au niveau du Conseil constitutionnel".
L’Observateur signale que l’opposition, "en colère se défausse sur les 7 Sages" et met en place un "Conseil de guerre". "La marche prévue ce mardi est différée pour mettre en branle un dur plan de riposte", écrit L’Obs qui rappelle que les candidats Idrissa Seck, Malick Gackou et Madické Niang, qui doivent régulariser des parrainages, seront fixés sur leur sort aujourd’hui.
Vox Populi aussi parle de "jour de vérité pour Idy, Gackou et Madické". Pour Walfadjri, "Gackou Idy et Madické font face à leur
Finalement, le «Conseil national de restauration» n’a été qu’un feu de paille vite circonscrit. En moins de quatre heures, la tentative de coup d’Etat du Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité(MPJFDS) a été mise en échec par le GIGN. Au-delà de son aspect saugrenu, le «coup d’Etat le plus bref au monde» charrie plusieurs questions que certains posent, parfois à la frontière avec le complotisme.
Ils ont pris le contrôle du siège de la RTG, la radio et la télévision nationale du Gabon vers 4 heures du matin. Moins de cinq heures plus tard, les cinq militaires du Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité(MPJFDS) qui ont tenté un «coup d'Etat» ce lundi 7 janvier pendant que la capitale sortait de son sommeil, en ont été délogés par des membres du GIGN.
Pourtant au moment où Guy-Bertrand Mapangou, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, annonçait une «situation sous contrôle», Kelly Ondo Obiang, le «cerveau» présumé de la tentative de confiscation du pouvoir, était en fuite. Il ne sera arrêté sous un lit qu'après une fouille minutieuse des résidences qui jouxtent les abords immédiats du lieu où quelques heures plus tôt, il lisait le texte de son forfait. Si le calme semble à nouveau étreindre Libreville à mesure que l'électricité et la connectivité à Internet étaient rétablies, des questions escortent cette junte mort-née comme un feu de paille vite circonscrit.
Un vrai faux coup d'Etat pour faire taire toute velléité dans l'armée?
L'appel au soulèvement du lieutenant Kelly Ondo Obiang serait-il un trompe-l'œil ? Sous cape, beaucoup à Libreville croient en tout cas à l'idée d'un «faux coup d'Etat» orchestré par le pouvoir en place afin de prouver qu'une tentative de prise de pouvoir par la force n'aurait pas l'assentiment des casernes. Ce vrai faux coup d'Etat servirait en fait à Ali Bongo, absent du pays depuis deux mois, de jouer sur le moral des hommes en treillis afin de dissuader toute velléité de prise du pouvoir par les armes.
Sinon, comment comprendre qu'une seule poignée d'hommes en béret vert puisse aussi facilement investir et contrôler la RTG ? L'impréparation des co-putschistes du lieutenant Kelly Ondo Obiang n'explique pas tout. Un homme de son galon de membre de la Garde républicaine, qui s'imagine calife à la place du calife, se verrait plutôt, comme dans les putschs qui ont abouti ailleurs, prendre un siège du pouvoir plutôt que l'enceinte sans grande valeur symbolique du siège de la RTG. Ondo Obiang était-il le pion d'essai de comploteurs tapis dans l'ombre qui l'aurait lâché au moment où son éphémère coup d'éclat empruntait la voie de l'échec ? Etait-il une marionnette, comme le pensent d'autres, du pouvoir destiné à prouver qu'à Libreville, le pouvoir n'est pas accroché au bout d'un canon ? Autant de questions que l'enquête devra déterminer.
Un coup d'essai ou test de loyauté ?
Autre hypothèse, celui d'un coup d'essai. C'est un secret de polichinelle que depuis l'hospitalisation du président Ali Bongo, l'entourage présidentiel maintient une unité de façade. En réalité, il y a longtemps qu'il est fractionné en plus clans rivaux qui se méfient les uns des autres, s'accusent mutuellement d'ourdir un complot et se mènent une guerre intestine en attendant le retour et l'arbitrage du «Boss». L'un de ces camps a-t-il tenté d'instrumentaliser l'homme au béret vert pour avoir la confiance du chef ? Les éventuelles complicités décelées pourraient éclairer cette hypothèse.
Plus hitchcockien encore, ce vrai faux coup d'Etat pourrait-il être le fait du pouvoir en place ? Il n'est pas exclu qu'avec un retour d'Ali Bongo toujours incertain, certains hauts responsables n'aient pas pensé un instant à imaginer leur place dans un scénario sans Ali. Dans ce cas, le coup d'Etat pourrait également constituer un test de loyauté pour les membres l'entourage proche du président gabonais. L'on agiterait un épouvantail-putschiste pour tester les réactions des uns et des autres si une telle situation venait à se présenter. Ce serait commode pour déceler ceux qui feraient bloc avec le noyau du pouvoir ou pas.
Enfin, dernière hypothèse qui revient dans les analyses. Le coup d'Etat n'aurait en fait rien à voir avec le pouvoir. Seul ou manipulé, le lieutenant Kelly Ondo Obiang aurait pris d'assaut le RTG afin de «restaurer la démocratie». Cette première tentative servirait à un ballon de sonde en direction de la réaction de la population et de la communauté internationale. Tout de suite après l'annonce du lieutenant Kelly Ondo Obiang, la police a dû disperser une centaine de citoyens sortis des quartiers immédiats, en soutien à la tentative de coup d'Etat. Beaucoup y voient une concomitance suspecte. Mais de là à imaginer une machination, il n'y a qu'un pas !