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17 septembre 2025
MISS ALGÉRIE 2019 : MAIS POURQUOI TANT DE HAINE?
Khadidja Benhamou est la nouvelle Miss Algérie. Originaire du sud du pays, elle a une peau plus foncée. Une différence qui lui a valu une déferlante de messages racistes.
Depuis le 4 janvier dernier, une polémique autour de la nouvelle Miss Algérie fait rage sur les réseaux sociaux. La raison : Khadidja Benhamou, 19 ans, élue Miss Algérie 2019, aurait une couleur de peau trop foncée et serait ainsi trop « noire ». Face à la montée des commentaires haineux et racistes, la nouvelle Miss a décidé de réagir. « Je ne regarde pas les réseaux sociaux. Que Dieu montre le chemin à ceux qui me critiquent et préserve ceux qui m'encouragent », a-t-elle ainsi répondu à ses détracteurs, qui se sont acharnés sur la couleur de sa peau.
-QUE S'EST-IL PASSÉ-
C'est la première fois depuis la création de la compétition dans les années 1980 qu'une candidate originaire du sud-ouest du pays remporte l'écharpe. Originaire de la région de l'Adrar, située à quelque 1 400 km d'Alger, la capitale, Khadidja Benhamou travaille comme hôtesse dans un grand restaurant de la capitale. Élue Miss Algérie 2019 face à treize autres candidates lors d'un gala au théâtre national Mahieddine Bachtarzi d'Alger, elle est depuis lors victime de publications et commentaires racistes sur les réseaux sociaux algériens. Sa peau noire dérange des internautes qui se disent « choqués du choix du jury ». Plus virulentes que l'année dernière où les internautes n'avaient pas non plus appréciés le choix de la gagnante, une reine de beauté blonde aux yeux bleus, les critiques de cette année s'attaquent à la couleur de la peau, mais aussi, à la texture des cheveux de la jeune femme jugée pas assez lisse et donc trop crépu. En réalité, Khadidja Benhamou doit affronter deux problématiques majeures : le colorisme et la négrophobie. Dans les messages qu'on lit, Miss Algérie est jugée « pas assez claire » pour être algérienne. Cela correspond au colorisme soit une discrimination entre les peaux de couleur, favorisant les peaux plus pâles . Un legs de la colonisation et de l'esclavage qui a participé à la création du mythe de la beauté blanche et qui explique en grande partie pourquoi de nombreuses populations issues des anciennes colonies (Inde, Afrique surtout) dans le monde utilisent les produits éclaircissants.
-LE RACISME ANTI-NOIR PERSISTE AU MAGREB-
Et dans la suite des messages, elle est en fin de compte comparée à des personnes noires avec des stéréotypes dégradants sur les cheveux crépus par exemple. C'est une manière directe de refuser l'africanité de la jeune femme et de l'Algérie.
Les messages de soutien se sont multipliés à la suite de ces publications haineuses. Et, fait important à souligner, de nombreux internautes subsahariens disent leur colère face à ce racisme lancinant qui les touchent tout autant. « Soutien total pour Khadidja Benhamou, Miss Algérie 2019, face à la critique raciste sur la couleur de sa peau. Il est déplorable qu'en 2019 certains soient encore discriminés à cause de la seule pigmentation de leur peau. C'est aussi inconcevable qu'intolérable », s'exclame Gilchrist Boni sur Twitter.
Plusieurs médias nationaux ont consacré articles et éditoriaux à ce sujet, appelant à dépasser le cadre de l'élection de Miss Algérie. Pour la journaliste Nidal Aloui, qui publie dès dimanche son édito sur le site d'information TSA, « l'indignation ne suffira pas. Ces comportements doivent trouver une réponse des pouvoirs publics qui nous renvoient sans cesse à l'identité nationale. L'Algérie est diverse. Mais cette diversité n'est pas incarnée dans la représentation politique, dans les médias et dans la production audiovisuelle ».
Malheureusement, le cas de Miss Algérie n'est pas un cas isolé, ni en Afrique, et encore moins dans le monde. On se souvient de l'ex-miss France Alicia Aylies. Lors de son élection, la jeune n'avait pas été épargnée par les propos racistes.
UN HOMME DE DIEU DEVANT LA JUSTICE DES HOMMES
Accusé pour son silence, l’archevêque de Lyon comparaît devant la 17e chambre du tribunal correctionnel. S’il risque trois ans fermes de prison, le primat des Gaules ne devrait pas se retrouver derrière les barreaux ...
Accusé pour son silence, l’archevêque de Lyon comparaît devant la 17e chambre du tribunal correctionnel. S’il risque trois ans fermes de prison, le primat des Gaules ne devrait pas se retrouver derrière les barreaux d’autant que les faits, dont il n’est pas personnellement auteur, sont prescrits. Mais il s’agit d’un procès symbolique pour l’église de France auquel le Vatican a soustrait le cardinal Ladaria, prétextant de son immunité.
Le procès du cardinal Philippe Barbarin, 68 ans, s’ouvre ce lundi devant le tribunal correctionnel de Lyon. Le primat des Gaules répond de non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs ainsi que de non-assistance à personnes en péril. Autrement dit, il lui est reproché de n’avoir pas saisi la justice de lourds soupçons de pédophilie pesant sur un prêtre de son diocèse, Bernard Preynat, dont les agissements supposés – objet d’une information judiciaire distincte – auraient commencé bien avant 2002, date de l’arrivée du cardinal à Lyon. Aux côtés de cette figure de l’Église, cinq autres personnes sont citées à comparaître, dont deux évêques français et un haut dignitaire de la curie romaine qui, invoquant son immunité, ne se présentera pas. Les débats sont la conséquence d’une procédure inhabituelle pour un dossier de cette envergure: une citation directe, émanant de dix personnes qui affirment avoir été victimes du père Preynat. Accusations d’autant plus crédibles que l’intéressé a reconnu avoir commis des abus très graves sur de nombreux enfants.
L’un des plaignants, Alexandre Hezez, avait informé en 2014 le cardinal des méfaits du curé dévoyé dont il avait été la victime de 1983 à 1986, et qui étaient donc prescrits. Il avait dans un second temps saisi le procureur de la République, en 2015. Mais, à l’issue de plusieurs mois d’enquête préliminaire, au cours de laquelle le cardinal Barbarin avait été entendu tandis que ses bureaux faisaient l’objet d’une perquisition, le parquet avait classé le dossier sans suite. Pas seulement pour des raisons de prescription, car tous les faits dont le père Preynat serait l’auteur ne tombent pas sous le coup de celle-ci, mais aussi parce que, selon l’analyse juridique des magistrats, les délits dénoncés ne sont pas suffisamment caractérisés.
Multiple scandales à travers le monde
Ainsi, le classement en date du 1er août 2016 relève notamment que M. Hezez est «une personne quadragénaire ne présentant pas […] un état actuel de vulnérabilité ou de faiblesse de nature à l’empêcher de révéler personnellement à la justice les faits subis». Et que sa démarche auprès de Philippe Barbarin «avait pour finalité non pas d’amener les responsables de l’archevêché de Lyon à saisir la justice pénale […] mais d’écarter [le Père Preynat] de toute fonction sacerdotale ou religieuse en relation avec des enfants». Le document note que les faits portés à la connaissance du cardinal depuis son arrivée à Lyon étaient soit imprécis, soit prescrits, ce qui conduit le parquet à écarter sa responsabilité pénale, en dépit des maladresses, pour ne pas dire plus, de certaines de ses déclarations. Le tribunal de Lyon a prévu trois jours pour examiner cette affaire emblématique de l’attitude ambivalente de l’Église face à la dérive de certains de ses serviteurs. Une interprétation contestée avec vigueur par les auteurs de la citation directe. Selon eux, le prélat a su très vite que Bernard Preynat présentait un grave danger pour les enfants. Leurs écrits proposent une manière innovante d’interpréter la loi: selon eux, la non-dénonciation est un délit «continu», ce qui signifie que la prescription court à partir du moment où la commission des faits est révélée. Alors que le parquet, conformément à la jurisprudence, estime qu’il s’agit d’un délit «instantané», prescrit trois ans après sa commission. Le tribunal de Lyon a prévu trois jours pour examiner cette affaire emblématique de l’attitude ambivalente de l’Église face à la dérive de certains de ses serviteurs, alors que les scandales se multiplient à travers le monde. Le jugement sera mis en délibéré. Deux évêques français ont, à ce jour, été condamnés pour avoir dissimulé les turpitudes de prêtres pédophiles: Mgr Pican, évêque de Bayeux, en 2001 (trois mois de prison avec sursis) et Mgr Fort, ancien évêque d’Orléans, en novembre 2018 (huit mois de prison avec sursis). Le cardinal Barbarin encourt cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.
Un film tourné en secret sortira le 20 février
Grâce à Dieu est un film de François Ozon consacré à l’affaire Preynat. Il sortira en salle le 20 février prochain. Ce n’est pas un documentaire, les protagonistes sont joués par des acteurs. «Le film est un portrait de ces hommes abusés», a expliqué le cinéaste au Progrès. Il dit «comment ils ont libéré leur parole et quelles ont été les répercussions familiales et sociales», souligne Ozon. «Ce film est vraiment raconté du point de vue des victimes.» Quant à son esprit, le réalisateur assure que «ce film n’apporte pas de réponses mais il pose beaucoup de questions». «Un personnage dit que son combat n’est pas contre l’Église, mais pour l’Église, reprend-il. C’est aussi le mien.»Tourné dans la plus grande discrétion à Lyon, en mars et mai 2018, le film réunit notamment Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud. Son titre, Grâce à Dieu,est inspiré d’un lapsus commis par le cardinal Barbarin lors d’une conférence de presse à Lourdes: l’archevêque avait lancé «Grâce à Dieu, les faits sont prescrits!», tout en expliquant les mesures de rétorsion qu’il prenait contre le père Preynat. Le cardinal avait aussitôt corrigé sa phrase, mais cette réplique avait beaucoup frappé les esprits. Elle est devenue comme un symbole du silence de l’Église sur ces scandales.
Le cardinal Ladaria absent à l’audience
Mi-octobre, le Vatican avait refusé de transmettre au cardinal Luis Ladaria Ferrer une citation à comparaître devant la justice française. Raison invoqué, son immunité de juridiction. En tant que préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), le prélat espagnol jouit de fait d’une immunité, son poste correspondant à celui d’un ministre d’Etat en exercice. Le Vatican a en effet invoqué en septembre son immunité de juridiction pour refuser de lui transmettre la citation à comparaître devant la justice française. Lors d’une perquisition à l’archevêché de Lyon, les enquêteurs avaient pris connaissance d’une lettre du cardinal Ladaria, alors secrétaire de la CDF, conseillant à l’archevêque de Lyon de prendre à l’encontre du père Preynat « les mesures disciplinaires adéquates tout en évitant le scandale public ». Si, en droit canonique, « éviter le scandale » signifie « ne pas fournir à une autre personne l’occasion de pécher », les avocats des plaignants veulent comprendre cette phrase comme une injonction de ne pas saisir la justice, accusant le cardinal Ladaria de complicité. Le Vatican étant un Etat souverain et indépendant, qui a des relations diplomatiques régulières avec la France, le cardinal Ladaria ne derait rien craindre d’autant qu’il voyage, avec un passeport du Saint-Siège, lui garantissant une totale immunité et l’impossibilité d’être interpellé, même sur le territoire français.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, MODY NIANG
CET HOMME NE DEVRAIT PAS ÊTRE RÉÉLU
Nous ne devrions donc pas nous laisser abuser par son tonitruant bilan matériel - Il nous a fait mal, très mal, en souillant les valeurs cardinales, fondements de notre société
Ce 31 décembre 2018, nous avons eu le courage – car il en fallait – de l’écouter dérouler son long et parfois lassant message à la Nation, un message à forte allure de discours-bilan, agrémenté de promesses alléchantes et mirobolantes, faites à deux mois de l’élection présidentielle. De bout en bout, il a insisté sur le niveau de ses réalisations, réalisations sans commune mesure, de son point de vue, avec celles qu’il a trouvées sur place au moment où il accédait à la magistrature suprême. Quoi de plus normal, serait-on tenté de lui rétorquer ? De Léopold Sédar Senghor au président-politicien, la population a augmenté, passant de trois millions environ à plus de quatorze millions aujourd’hui. Naturellement, les activités économiques qui alimentent les budgets ont, elles aussi augmenté. Pour ne pas allonger mon texte, je renvoie le lecteur au budget global du Sénégal respectivement des années 1960, 1980, 2000 et 2012. Il trouvera alors normal, très normal, que le président-politicien qui disposait pour l’année 2018 d’un budget de 3774,8 milliards de francs CFA, construise plus d’infrastructures que ses trois prédécesseurs. S’il était battu au soir du 24 février 2019 ou après un second tour en mars, son successeur ferait infiniment et rapidement mieux que lui, sans tambour ni trompette. Naturellement, s’il s’agit d’un ou d’une compatriote digne, à bien des égards, de la fonction présidentielle. Peut-être, en donnerai-je l’illustration dans une prochaine contribution.
Ce bilan que le président-politicien et son camp nous présentent donc avec autant de tintamarre, n’a rien d’exceptionnel. Il est même bien en-deçà des milliards mis à sa disposition depuis le 2 avril 2012. Il doit être notablement relativisé et je m’y suis essayé dans ma contribution du 26 décembre 2018([1]). Si ce tonitruant bilan faisait l’objet d’un audit sans complaisance qui mette l’accent sur la pertinence, le coût et la qualité des infrastructures, et que les résultats soient rendus publics dans toutes les langues nationales, il serait largement minoré et ferait réfléchir nombre d’électeurs et d’électrices une fois seul(e)s avec DIEU dans l’urne, le 24 février 2019. Sans doute, hésiteraient-ils alors longuement avant de prendre la lourde responsabilité de voter pour ce grand manipulateur qui, sans état d’âme, nous roule dans la farine depuis bientôt sept ans. Ils ne feraient surtout pas ce choix périlleux pour notre pays si, en plus, ils considéraient le côté moral de ce bilan. De ce point de vue, l’homme est carrément repoussant, ayant pratiquement renié sans état d’âme tous ses engagements pris avant et après le 25 mars 2012. Pour permettre au lecteur objectif d’en avoir le cœur net, je vais m’attarder sur quelques-unes de ses réponses lors de la conférence de presse à laquelle il avait convié certains journalistes après son adresse à la Nation, le 31 décembre 2018.
« Je n’ai peur de personne », avait-il notamment déclaré, en réponse à une question. Naturellement, il ne convainc personne. S’il n’avait vraiment pas peur de Khalifa Ababacar Sall, il n’aurait pas choisi, très tôt, de l’éliminer de la course à l’élection présidentielle du 24 février prochain, après avoir échoué, semble-t-il, de le dissuader de se présenter à cette élection-là. On n’a vraiment pas besoin d’être juriste pour savoir, qu’avec l’aide de la justice, il cherche manifestement à l’éliminer. Sinon, qu’est-ce qui justifie la diligence inhabituelle avec laquelle le dossier mettant en cause l’ancien maire de Dakar a été traité, tant à son niveau qu’à ceux du Procureur de la République, du juge de première instance, de la Cour d’Appel et de la Cour suprême ? Pendant ce temps, nombre d’autres dossiers, bien plus lourds, dormaient et continuent leur profond sommeil sous son coude comme sur le bureau des magistrats chargés d’expédier cette affaire avant l’élection présidentielle. S’il n’a peur de personne, pourquoi a-t-il imposé ce parrainage objet, aujourd’hui comme hier, de toutes les suspicions ? La loi qui l’impose est manifestement partisane puisqu’elle privilégie le premier mandataire qui dépose sa liste au Conseil constitutionnel. Ce n’était un secret pour personne que la mandataire du candidat sortant serait la première. Elle n’est pas plus ponctuelle que les autres, ni plus forte quand il s’agit de se bousculer dans les rangs. Sa liste a été déposée la première, parce que telle était la volonté du Conseil constitutionnel. C’est, du moins, la forte conviction de tous les autres mandataires. En tout cas, lu xel nangu la, par ces temps de gouvernance du président-politicien.
S’il n’a peur de personne, pourquoi a-t-il catégoriquement rejeté le bulletin unique qui a pourtant pour avantages de faciliter le vote et de le rendre, partant, plus rapide. Il est surtout beaucoup moins cher que le bulletin individuel. Mais il a pour inconvénient majeur d’être trop large pour les tricheurs qui, le jour J, remettent à leurs militants et sympathisants des enveloppes contenant le bulletin de leur candidat, qu’ils glissent discrètement dans leurs poches. On devine aisément le reste du manège. Enfin, s’il n’avait réellement peur de personne, il ne ferait pas moins que ses deux prédécesseurs pour l’organisation d’une élection transparente et paisible, sur la base d’un code électoral et d’un fichier consensuels. Faute d’évincer son ministre de l’Intérieur qui a affiché publiquement sa volonté sans équivoque de le faire réélire, il devrait tout au moins l’obliger, avec ses services, de distribuer les cartes électorales à leurs ayant droits.
A propos de la demande unanime de l’opposition de nommer un ministre de l’Intérieur moins partisan que l’actuel, il répondit sans fard : « Je ne vais pas le faire et je ne vois pas pourquoi je devrais confier les élections à un autre. Je ne suis pas là pour satisfaire des désirs d’une tierce personne. » Et notre président-politicien apparemment sans mémoire, de clore ce débat en ces termes sans équivoque : « Que cela soit clair ! Tant que ce que l’on fait est clair, je ne vois pas pourquoi je changerai de chemin. (…) Le ministre de l’Intérieur ne peut rien apporter à son président, si le peuple ne vote pas pour ce dernier. C’est un faux débat. » A un journaliste qui lui rappelait qu’en tant que candidat pour l’élection présidentielle de 2012, il avait formellement récusé le ministre PDS Ousmane Ngom, il répondit, à la stupeur générale : « Je n’ai jamais récusé Ousmane Ngom ».
Arrêtons-nous quand même sur ces réponses sans équivoque du président-politicien ! D’abord, il prend l’opposition pour moins que rien et la réduit à ‘’une tierce personne’’. Il croit sûrement avoir atteint son objectif de départ publiquement déclaré, et qui était de « réduire l’opposition à sa plus simple expression ». Ensuite, il trouve que tant que ce qu’ils (lui et les siens) font est clair, il ne voit pas pourquoi il changera de chemin. Nous sommes donc avertis : s’il est réélu, il continuera de mettre en œuvre la même gouvernance. A bon entendeur !
Il nous prend surtout pour des demeurés puisqu’il veut nous faire croire que le ministre de l’Intérieur ne peut rien lui apporter. Avec toute l’influence, tout le pouvoir qu’il a sur ses directions comme sur l’administration territoriale, ce ministre de l’Intérieur ne peut donc rien pour lui ! Ce ministre-là qui risque d’avoir de gros déboires avec la justice si son candidat est battu ! Même s’il ne pouvait rien lui apporter, il remuerait ciel et terre pour lui être utile.
Notre président-politicien a le courage de regarder ses compatriotes les yeux dans les yeux et d’affirmer qu’il n’a jamais récusé Ousmane Ngom comme membre du PDS en même temps ministre de l’Intérieur. Ne lit-il pas la presse ? N’écoute-t-il pas les chroniques hebdomadaires de Papa Alé Niang ? Ne jette-t-il pas de temps en temps un rapide coup d’œil sur WhatsApp ? Reconnaissons-lui que son agenda ne lui laisse guère de temps. Cependant, avant même la fin de la conférence de presse, des Sénégalais ont tenu à lui rafraîchir la mémoire en faisant circuler une vidéo à travers laquelle le candidat Macky Sall d’alors protestait vivement contre le maintien d’Ousmane Ngom, à la tête du ministère de l’Intérieur. Ce texte étant déjà long, je renvoie le lecteur à la vidéo qui circule sur WhatsApp ou à la chronique du 26 décembre 2018 de Papa Alé Niang. Les commentaires auxquelles sa piteuse volte-face a donnés lieu ne l’honorent guère. Des compatriotes se sont permis de le traiter de tous les noms d’oiseaux et personne ne devrait le leur reprocher.
Le président-politicien est coutumier de tels reniements, comme d’ailleurs nombre de ses opposants qui l’ont rejoint aujourd’hui. J’en donnerai un seul exemple, celui de Me Ousmane Ngom. On se rappelle que, ministre de l’Intérieur, il en avait fait voir de toutes les couleurs à Macky Sall pendant sa traversée du désert. Ce dernier, élu président de la République le 25 mars 2012, n’a pas tardé à lui rendre la monnaie de sa pièce. Me Ngom était en effet suspecté d’enrichissement illicite. Convoqué dans ce cadre par le Procureur de la République de Dakar, il tarda à répondre à la convocation. Pendant qu’il battait campagne à Kolda en vue des élections législatives du 1er juillet 2012, il est ‘’cueilli manu militari’’ par des éléments de la Brigade d’Intervention polyvalente de la Police (BIP) et conduit à Dakar par hélicoptère. Cette humiliation, qui eut lieu le 20 juin 2012, le renforça dans une opposition farouche au président-politicien, en apparence tout au moins. Voici d’ailleurs comment, profitant d’un meeting de son camp, il s’adressa en des termes peu amènes à son adversaire d’alors : « (…) Aujourd’hui, d’enrichissement illicite ou de blanchiment d’argent, Macky Sall et son gouvernement sont au premier rang. Ce n’est même pas de la délinquance financière, c’est du grand banditisme financier, parce que son Premier ministre a dépassé toutes les limites. Il a avoué devant tout le Sénégal avoir blanchi de l’argent mais au moment où il le faisait, la loi sur l’enrichissement illicite n’existait pas encore. » Me Ngom poursuivit son réquisitoire sévère en ces termes : « Mais la loi sur le vol existait déjà, la loi sur le recel et la complicité de vol existait déjà. » Et il en tire cette conclusion : « Kon nak,moom (Macky) ndeyi sacc la. Avant de parler de qui que ce soit, il faut d’abord s’adresser à Macky Sall et à son Premier ministre qui sont les plus grands blanchisseurs que le Sénégal n’ait jamais connus. »
En mars 2016, Me Ngom perd son grand frère. Le président-politicien va lui présenter ses condoléances et profite de l’opportunité pour l’appeler à venir travailler à ses côtés. L’appel n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd : l’accusé d’enrichissement illicite rejoint son ‘’ancien adversaire à mort’’, le blanchisseur d’argent sale, le ‘’ndeyi sacc’’. Tout cela relève désormais du passé, et il appelle à le faire réélire dès le premier tour. Voilà le Sénégal !
Je terminerai par deux questions, l’une concernant la nomination de son frère Aliou Sall à la tête de la Caisse de Dépôt et de Consignation (CDC) et l’autre, l’éventualité d’un troisième mandat. A la première question, il répond : « Je l’ai à l’œil, s’il commet une faute, il sera sanctionné comme les autres. » Mon œil ! A-t-il l’œil sur les autres directeurs généraux qui sont des bourreaux connus de deniers publics ? « S’il commet une faute, il sera sanctionné comme les autres ! » Nous prend-il pour des demeurés, ce président-politicien ? Qui a jamais été sanctionné dans son camp ? A la seconde question, il répond ‘’fermement’’ : « Si je suis réélu, je fais mon second mandat de 5 ans et je pars. » Qui va vraiment le croire, devant le fossé abyssal qui sépare nettement ses engagements d’hier et ses actes d’aujourd’hui ? Cet homme n’a aucun respect pour la parole donnée et a entraîné dans son sillage de nombreux compatriotes. Heureusement que tous, l’un comme les autres, sont mis à nu par d’authentiques vidéos qui circulent dans les réseaux sociaux.
Nous ne devrions donc pas nous laisser abuser par son tonitruant bilan matériel. Il nous a fait mal, très mal, en souillant les valeurs cardinales qui étaient le fondement de notre société, valeurs que nous avons héritées de références comme Thierno Souleymane Baal, El Hadj Malick Sy, Cheikh Ahmadou Bamba, Monseigneur Hyacinthe Thiandoum et bien d’autres encore. Il nous appartient de travailler dur à la restauration et à la purification de ces valeurs, pour redonner à notre société sa belle image d’antan. Ce noble objectif ne sera jamais atteint, tant que nous ne nous débarrasserons pas du président-politicien et du vieux système qu’il perpétue.
[1] ‘’Les apparences bavardes et trompeuses de sa gouvernance, devraient-elles nous en cacher les tristes réalités ?’’, ‘’WalfQuotidien’’ et ‘’L’Exclusif’’.
VIDEO
L’ÉQUATION DES PARENTS D’ÉLÈVES
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Les grossesses et mariages précoces, la pauvreté, le poids de la tradition – Les milles et un maux de la scolarisation des filles à Vélingara
#Enjeux2019 - ‘’Ils nous demandent de ne pas marier nos filles parce qu’elles doivent rester à l’école. Mais ils oublient que nous sommes pauvres. Et les enseignants ‘’saï-saï’’ profitent de cette situation pour engrosser nos enfants’’, explique le parent d’élève Souleymane Sama.
Pour la majorité des parents rencontrés à Vélingara, la pauvreté est la principale cause de l’abandon des classes par leurs filles. Cependant ils reconnaissent et mesure à sa juste valeur le poids de la tradition sur le faible taux de scolarisation des filles dans leur commune.
Sinthiou Boiro éclaire sur la question. ‘’Nous sommes dans une société ou les parents mise plus sur la réussite des garçons que sur celle des filles. Pour nous, c’est le garçon qui va gérer, préserver et perpétuer le legs de la famille. Nos filles sont appelées à quitter la famille des l’âge de 14 ans pour rejoindre leurs belles familles’’.
Au-delà d’un livre de grandes intentions, qui au passage ignore parfaitement les femmes, j’attends de Sonko qu’il dévoile enfin son programme - Est-il un avant-gardiste éclairé ou un populiste inexpérimenté ?
Avant d’aborder la campagne présidentielle au Sénégal, qui prend des tournures « abracadabrantesques », je voudrais apporter mon soutien à Jean-François Mbaye, député (LREM) en France, qui a reçu une lettre raciste qui lui promet "une balle dans la tête", un courrier où il lui est reproché d'être un "noir de service". "De quel droit un Africain vient se mêler des problèmes de la France", demande l'auteur lâche et anonyme au député né à Dakar. Voilà, ça ne changera rien de le dire, mais ça fait du bien.
Chez nous, en cette veille d’élection, ce sont les journalistes que l’on insulte à souhait pour peu qu’ils nous donnent un autre éclairage sur tel ou tel candidat ou encore qu’ils demandent à ces candidats des explications. À sept semaines d’élire ou de réélire notre président, c’est le leader du Pastef Ousmane Sonko, qui est sommé de s’expliquer sur un magot de 12 milliards de francs Cfa de commissions escomptées dans une affaire de société « Atlas », créée avec Ismaïla Ba, doublée d’une autre société « Mercalex » créée au pied levé avec le même Ismaila Ba gérant, et hébergée dans les mêmes locaux, avec les mêmes numéros de téléphone etc.
Ici on attend des explications sur ces montages en poupées russes censés potentiellement capturer les indemnisations de l’Etat.
Décrit comme un fonctionnaire peu scrupuleux par le journaliste Madiambal Diagne, qui précise « J’accuse Ousmane Sonko sur des faits précis », c’est aujourd’hui au candidat à la présidentielle qu’il appartient d’édifier le peuple sénégalais sur sa probité et son intégrité, premiers devoirs des fonctionnaires. Et c’est aussi simple que ça !
Monsieur Sonko devrait tout bonnement répondre aux questions soulevées par les accusations « précises » de Madiambal, plutôt, comme le rapporte le journaliste, de : « m’abreuver d’injures et demander à son public de faire de même ».
Messieurs les responsables politiques, car j’exclus ici les dames, d’une manière générale, merci de respecter le choix des sénégalais et d’arrêter d'insulter leur intelligence.
Nous voulons juste savoir et connaître la vérité, afin de se faire une opinion. Monsieur Ousmane Sonko est-il le sauveur comme il se décrit ou au contraire un danger pour la paix sociale et pour la stabilité économique de notre pays ? Un avant-gardiste éclairé ou un populiste inexpérimenté ?
Il dit vouloir sortir le Sénégal du Franc CFA s’il est élu mais comment s’y prendra t-il concrètement, car une chose pareille ne se fait pas en claquant des doigts.
Autre question, soulevée celle-ci par Assane Diop, un journaliste sénégalais de RFI, invité sur le plateau de la chaîne TV5 Monde, et nouvelle volée d’injures et de mensonges sur la toile. Décidément, en matière d’abrutis, nous n’avons besoin d’aucun étranger pour nous insulter ! Assane Diop donc, au moment d’être questionné sur les atouts du « phénomène Sonko », le journaliste lâche une bombe : « Sonko manie le salafisme ». Sur les réseaux sociaux, c’est le déchaînement !
Or, en pleine campagne présidentielle, il est intéressant d’écouter tous ceux qui briguent la magistrature suprême et surtout d’analyser leurs arguments.
Nous sommes dans un pays de droit et de valeurs. Notre conception de la civilisation s’oppose en tous points au pouvoir de la barbarie. Notre vision de la religion musulmane, Dieu merci, nous distingue par ses particularités d’ouverture et de tolérance, aux antipodes de l’idéologie islamiste.
C’est pourquoi quand nous entendons des propos extrémistes dans la bouche de certains candidats, nous sommes en droit de nous demander s’ils sont en adéquation avec les principes élémentaires de notre société, et tout simplement s’ils sont solubles dans notre démocratie.
Nous devons donc savoir les choses essentielles relatives à nos dirigeants, appartenances religieuses, déclarations de patrimoine, vision de la société… Quel rôle pour les jeunes ? Quelle place pour les femmes ? Sont-ils constructifs et rassembleurs ?
Je pense aux jeunes en priorité. Ce scrutin leur appartient. Une génération qui a le sentiment d’être ignorée. Même quand elle se mobilise, elle ne se sent pas écoutée, alors forcément la confiance chute. Ils se voient comme les grands oubliés de l‘action politique. Est-ce une raison pour tomber dans les pièges de la démagogie et des fake news ? On l’observe partout dans le monde, les jeunes générations ne sont pas vaccinées contre le populisme.
Dans le doute, il me semble plus sage de comparer ce qui est comparable. C’est pourquoi, au delà d’un livre de grandes intentions, qui au passage ignore parfaitement les femmes, j’attends de Sonko qu’il dévoile enfin son programme. S’il est élu, en tant que polygame, laquelle de ses 2 épouses vivra au palais ? Resteront-elles toujours voilées et quels exemples donneront-elles aux jeunes Sénégalaises ?
Le leader du Pastef a beau jeu de dire sur pressafrik.com : « Si les Sénégalais votent pour lui et disent qu’ils préfèrent Macky Sall, malgré sa mauvaise gestion, en ce moment-là, ils sauront tous à quoi s’en tenir ».
Je sais pour ma part, que je ne veux pas revenir en arrière, que la société sénégalaise doit avancer, et vite... Je vois aussi de quel côté sont les réalisations d’infrastructures de développement, l’éducation et la formation, la santé, la lutte contre le chômage et les inégalités… Et qui plus est, sans aucune insulte à la bouche.
LE 2EME ADJOINT AU MAIRE BLESSE
Les élus locaux de la commune de Vélingara, sud du Sénégal, ont singé leurs pairs élus nationaux de l’Assemblée nationale par la pire des manières
: ils se sont bagarrés samedi passé, lors du vote du budget de l’année nouvelle. Cela, dès l’entame de la rencontre quand il fallait adopter l’ordre du jour proposé, à savoir l’examen du compte administratif et vote du budget.
L’objection du 2ème adjoint au maire, Elhadji Abdoul Aziz Mbengue, a tout chamboulé. A son avis, le Conseil municipal ne peut pas se tenir puisque les délais requis pour sa convocation ne sont pas respectés et que le compte administratif ne pouvait pas être adopté le même jour que le budget. M. Mbengue a informé que les convocations sont reçues 72 heures avant, alors que le Code des collectivités territoriales recommande de les distribuer 15 jours à l’avance. Avant que le préfet Abdou¬rahmane Ndiaye ne donne son avis, les esprits se sont surchauffés, le verbe a commencé à voler bas, puis des coups de poing et des chaises renversées et jetées vers l’homme à abattre, le 2ème adjoint au maire en l’occurrence, qui a reçu une sur le crâne qui s’est ouvert et ensanglanté. Les tentatives du maire Mamadou Oury Baïlo Diallo de calmer ses militants n’y a rien pu. Il a fallu que le préfet fasse venir les gendarmes pour évacuer le public hors de la salle et faire revenir le calme.
Auparavant, le préfet a assuré en avoir discuté avec le maire et a compris qu’il s’agissait d’une procédure d’urgence, compte tenu du contexte de la précampagne électorale et que dans quelques jours l’Administration territoriale n’aura du temps que pour la préparation de l’élection présidentielle du 24 février. D’ailleurs, une circulaire aurait déjà recommandé aux maires de voter leur budget au plus tard le 31 décembre.
A rappeler que M. Mbengue était ancien partisan du maire Diallo aux élections locales de 2014. Puis ils se sont séparés. Et depuis, c’est la guéguerre.
Un budget de 404 millions 270 mille F Cfa voté
Le calme revenu, le budget de la commune de Vélingara a été adopté. Il s’équilibre en recettes et en dépenses à hauteur de 404 millions 270 mille 036 F Cfa, soit 329 millions 775 mille 036 F pour le fonctionnement et 74 millions F pour les investissements. Selon le maire M. Diallo, «les investissements dont va bénéficier la commune vont dépasser de loin ce montant, car nous avons déjà obtenu du Pacasen (un programme de l’Agence de développement municipal) un financement de 578 millions F pour les 2 prochaines années pour des investissements prioritaires à exécuter dans les différents quartiers de la commune. Et puis, nous avons un programme de bitumage et d’électrification de différentes artères de la ville. Nous n’avons pas voulu mettre ces montants dans le budget parce que nous laissons la gestion des fonds aux structures techniques de l’Etat». Toutefois, le 2ème adjoint, Elhadji Abdoul Aziz Mbengue, a manifesté sa satisfaction. Il a déclaré : «J’ai la conscience tranquille en défendant les intérêts de Vélingara, en exigeant de la transparence dans la gestion des affaires municipales. Tant pis pour le reste.»
LA GAMBIE LAVE LE LINGE SALE DE JAMMEH
Les audiences de la Commission vérité, réconciliation et réparation (Trrc, acronyme anglais) de Gambie sont ouvertes depuis hier.
Une vieille doléance des victimes du régime de l’ancien Président Yahya Jammeh. Pour Marie-Evelyne Petrus Barry, directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre d’Amnesty international, c’est un grand pas vers la justice.
Les audiences de la Com¬mission vérité, réconciliation et réparation (Trrc) ont été ouvertes ce lundi. Amnesty international salue leur ouverture et considère que c’est un grand pas vers la justice, la vérité et les réparations. «Cela démontre le réel engagement du gouvernement à rompre avec un passé de violations systématiques des droits humains», a dit l’Ong internationale. Am¬nesty espère que les témoignages et informations recueil¬lis pendant ces audiences permettront de révéler la vérité, mais aussi de la rendre publique afin de contribuer à réaffirmer l’engagement envers la justice et l’obligation de rendre des comptes pour les Gambiennes et Gambiens qui ont été victimes d’atteintes aux droits humains pendant plus de 22 ans.
L’Ong, qui loue les efforts du gouvernement, l’exhorte à faire en sorte que la commission puisse impliquer toutes les parties intéressées. «Il doit travailler avec la société civile en incluant toutes les religions du pays. Aussi, il doit donner à toutes les victimes qui souhaitent témoigner l’occasion de s’exprimer en public et en toute liberté», ajoute-t-elle. Il faut rappeler que la Commission vérité, réconciliation et réparation (Trrc) a été créée et lancée le 5 octobre 2018 en vue d’examiner les violations des droits humains qui auraient été perpétrées pendant les 22 ans du régime de l’ancien Président Yahya Jammeh, qui vit désormais en Guinée Equa¬to¬riale.
MONT-ROLLAND DANS LE DEUIL
Les président du Conseil communal de la jeunesse de Mont-Rolland, Wilfred Emmanuel Diop, a été retrouvé mort, pendu à un arbre, non loin de sa maison.
C’est en effet hier, tôt le matin, que le corps sans vie du jeune homme âgé de 33 ans a été découvert par des passants. Et selon les premiers éléments de l’enquête, le jeune se serait donné la mort «puisqu’aucune blessure n’a été trouvée sur son corps».
Pour l’heure dans l’entourage, les commentaires vont bon train, soulevant deux thèses, l’assassinat et le suicide, que rien ne peut permettre pour l’heure de soutenir. Ce qui peut être retenu avec exactitude dans cette affaire est que la victime était «l’homme à tout faire dans la commune de Mont-Rolland»
DES CHAUFFEURS DE DAKAR DEM DIKK RISQUENT 5 ANS FERME
En fait, ils auraient dérobé des cartes Rapido à la société Dakar dem dikk (Ddd) où ils travaillent comme chauffeurs.
Abdoulaye Diabaye et Cheikh Sidate Niakasso encourent 5 ans de prison. Ils ont été jugés hier pour vol au préjudice de leur employeur. Ils sauront le 9 janvier si le juge va les condamner à 5 ans de prison comme l’a requis le ministère public.
C’est une «grosse arnaque» dont a été victime Dakar dem dikk qui a réussi à stopper l’hémorragie grâce à un audit interne très concluant sur l’utilisation des cartes Rapido illimitées pour le passage du péage. En procédant à ces vérifications, elle a constaté la disparition de plusieurs d’entre elles. Pour avoir une idée nette, elle a sollicité les services de la Senac, qui gère l’autoroute de l’avenir, pour les retracer. Et la société a découvert que les cartes étaient utilisées fréquemment par des bus Tata. Soumis à une interrogation, les chauffeurs en question ont laissé entendre que ces cartes leur ont été remises par un nommé Abdoulaye Diabaye, chauffeur à la société Ddd. En contrepartie, il se faisait verser des sommes d’argent en fonction du nombre de passages effectués par jour au niveau de l’autoroute à péage. M. Sidate Niakasso, qui est employé à Ddd, a reconnu avoir utilisé la carte Rapido à plusieurs fois avec différents véhicules, autres évidemment que ceux de la société nationale des transports.
Après la descente, poursuit-il, il utilisait la carte Rapido avec des taxis que lui prêtaient des amis pour faire des heures supplémentaires. Il ne s’en est pas arrêté là. A l’en croire, il remettait la carte a son beau-frère qui l’utilisait avec des véhicules particuliers. Com¬me un bien mal acquis ne profite jamais, Abdoulaye Diabaye et Cheikh Sidate Niakasso ont été stoppés dans leur élan. Ils ont comparu hier devant la barre du Tribunal correctionnel de Dakar pour vol au préjudice de l’employeur.
A l’enquête préliminaire, M. Diabaye a argué avoir ramassé 3 cartes Rapido au niveau de l’arrêt Fass-Mbao. Alors que Sidate Niakasso informe qu’il a récupéré ces cartes des mains des laveurs de véhicule en octobre 2018. «J’avoue que j’ai eu à les utiliser», dit-il à l’enquête avant de revenir sur les aveux devant le juge. M. Niakasso dit avoir pris la carte à son service lorsqu’il était sur le classique 404 qui dessert les sphères ministérielles de Diamniadio. Son présumé complice, Abdoulaye Diakhaté, dit avoir remis les cartes qu’il a ramassées au chauffeur de Tata Mansour Sarr. «Je lui ai proposé de les utiliser pour payer leurs passages et à la descente, il devait me remettre l’argent correspondant aux nombres de passages effectués au niveau du péage dans la journée», dit-il en révélant qu’il avait porté plainte contre ces chauffeurs qui avaient refusé de lui rendre les cartes.
L’avocat de la partie civile a réclamé en guise de réparation la somme de 5 millions. Quant à la défense, elle a sollicité la clémence après le réquisitoire du Parquet qui a demandé 5 ans de prison ferme. La décision sera rendue le 9 janvier.
LE FORUM CIVIL POUR UNE «PERSONNALITE OU UN ORGANE CONSENSUEL ET INDEPENDANT»
Le Forum civil se joint au concert de dénonciations du processus électoral qui, aujourd’hui, regrette-t-il, installe une «certaine angoisse et des craintes des populations et des investisseurs».
Dans un communiqué, il rappelle avoir alerté dans une déclaration en date du 9 octobre 2018 le «profond désaccord» de la classe politique sur la loi instituant le parrainage, le maintien du ministre de l’Intérieur chargé d’organiser les élections et membre du parti au pouvoir. L’orga-nisation dirigée par Birahim Seck déplore le dispositif de vérification des parrainages mis en place par le Conseil constitutionnel qui a été «faussé dès le départ par un déficit de transparence et de fiabilité». Elle souligne que «les données de base devant servir de référentiel de comparaison n’ont pas été transmises aux candidats à la candidature» et qu’il y a «une réelle rupture du principe d’égalité des candidats à la candidature devant les règles du jeu électoral». Ce sont d’ailleurs, entre autres, des remarques faites hier par les 7 observateurs de la société civile invités par les 7 «Sages». Et à ce sujet, le Forum civil estime que Moundiaye Cissé et Cie ont «tardivement présenté aux citoyens» les «manquements constatés».
La section sénégalaise de Transparency international relève ainsi que «l’absence de référentiel précis disponible pour tous les candidats pour éviter les erreurs matérielles, l’absence d’informations sur le logiciel de traitement des données utilisé» constituent des «vices substantiels au processus de vérification des parrainages». Pour préserver «la paix sociale et la stabilité de la sous-région», elle invite le président de la République, «ga¬rant constitutionnel de l’unité et de la cohésion nationale, à désigner une personnalité ou un organe consensuel et indépendant pour la poursuite de l’organisation de l’élection présidentielle».
Dans le domaine judiciaire, le Forum civil constate «la perception d’une forme de sélectivité dans le traitement de plusieurs dossiers». Ce qui, indique-t-il, «conforte l’opinion dans le sentiment d’une instrumentalisation de la justice». Précisément, l’organisation exhorte la Cour suprême et le Conseil constitutionnel à «respecter les droits» de Khalifa Sall sur le caractère suspensif en matière de rabat d’arrêt.