EXCLUSIF SENEPLUS - Il a un peu ce côté du mâle saint-louisien, qui se mordille les lèvres et qui s’aime à déraison - Ses fautes sont donc pardonnées, effacées - Il a un charisme, une aura, un peu de chien et du culot - INVENTAIRE DES IDOLES
Les sorties de prisons sont de coutume plus discrètes que les entrées. Pour Cheikh Yérim Seck, les deux ont été d’un égal fracas. Journaliste vedette de la place dakaroise, ayant fourbi ses armes chez l’insubmersible Jeune Afrique, il s’en est revenu au pays pour dispenser son savoir et jouir au terroir de son matelas financier. Devenu patron de presse aux affaires médiatiques poussives mais aux activités économiques – apparemment et curieusement - florissantes, il a apposé, comme une marque, son nom dans la sphère des médias.
Le YérimPost.com, dernier avatar de la famille Seck, singe le concept d’Arianna Huffington ; s’il n’en a pas les lecteurs, il en a l’estampille : il est un journaliste individuel, à la rédaction monogamique, au réseau solidement tissé, au carnet d’adresse insoupçonné, qui a ses entrées dans le Dakar bourge et dans un gotha qui va de l’afro-diasporia au continent. Assez en tout de lignes sur le CV pour être élu digne d’interroger le président de la République et son challenger du Pastef, entre autres honneurs et privilèges.
Admirateurs et détracteurs du bonhomme peuvent au moins tomber d’accord sur un fait : c’est un journaliste qui compte. Il a un charisme, une aura, un peu de chien et du culot. Il présente bien comme on dit : un quadra, à la barbe poivre-sel maniaquement taillée et aux gourmettes saillantes. Il fait oublier un temps, dans cette rédemption subite, ce qu’il fut et ce qu’il fit.
S’il a bien survécu à la morsure d’honneur qu’était son incarcération pour viol, il le doit à un certain talent tout autant qu’au poids de certains de ses soutiens[i]. Sans doute devait-il à tout ce beau monde quelques dettes d’affection et de gratitude, quand il rédigea cette lettre de remerciements aux destinataires éloquents, à sa sortie de prison en 2014. Détenu modèle, même si des bruits de couloirs annonçaient sa sortie, il a bénéficié d’une clémence inexplicable. Deux années pour viol, c’est un tarif pas cher. Une forme de grâce judiciaire maquillée et négociée, possiblement en haut lieu. On ne le saura jamais. Cette liste de ses amis, où l’on retrouve le tout-Dakar, n’est pas sans causer un certain malaise à sa lecture : s’y trouvent hommes politiques de premier plan, marabouts de tout premier plan, artistes du même ordre....
Dans un exercice de gratitude, sentiment religieux que chérit la culture, le convaincu de viol donne à voir les coulisses de son emprisonnement et remercie cette famille pour la fin de son calvaire. Si l’amitié doit survivre à l’épreuve, elle ne doit pas le faire au détriment de la vérité. Sinon elle n’est plus amitié mais caution, voire complicité. Et cette liste est bien accablante pour ceux qui y sont cités.
Au Sénégal, on n’a ni une oligarchie, ni une plutocratie, mais les formes vaporeuses d’un oligopole. Il existe une caste au sommet qui se connaît, se fréquente, détient des pouvoirs décisifs ; on y débat, on y est parfois opposés, on s’y combat même quelques fois, mais en dernier ressort, comme dans un pacte de caste et un secret maçonnique, on y finit toujours dans l’union. Les politiques, les religieux, les fortunés, les leaders d’opinions et les artistes composent ce cercle fermé, qui s’enracine davantage dans le mythe de l’unité que nombre de proverbes nationaux viennent pieusement célébrer.
Cheikh Yérim Seck, au-delà de cette lettre qui a maladroitement et inconsciemment ébruité le secret, est l’un des baromètres de ce monde où la parole et l’honneur, la fidélité à des idées, à des principes, à des engagements, sont des phénomènes météorologiques changeants. Seul n’a de sens que l’harmonie du groupe que l’on met de temps en temps à rude épreuve, pour crédibiliser le scénario. L’hypocrisie prend toujours ainsi pour prétexte la courtoisie et la diplomatie. Elle s’aveugle de deux illusions : celle d’aimer tout le monde et celle d’être aimé par tous. Curieusement, dans la haute sphère à Dakar, tout le monde se fréquente avec des agents de liaisons comme Yérim.
A l’image d’un Golden boy comme l’est dans le monde économique un certain Kabirou Mbodj, il y a aussi cette impunité, ce culte de la séduction, cette mise soignée, raffinée, voire carrément tape-à-l’œil, qui signe la réussite et dont la jouissance est vue, selon le dire religieux, comme l’élection divine. Le charme opère. Les standards capitalistes mondiaux rencontrent la bénédiction locale, les filles en raffolent, les collègues mal dotés, jalousent, et dans le Dakar huppé des nuits interminables et des substances euphorisantes, les vices sont noyés dans les versets de l’aube pour reprendre la formulation de la journaliste Maïté Darnault. Yérim a un peu ce côté du mâle saint-louisien, qui se mordille les lèvres et qui s’aime à déraison. Ses fautes sont donc pardonnées, effacées. C’est hubris & orbi. L’orgueil démesuré béni par les Seigneurs de la caste.
Du côté d’Auteuil, à Paris, la rédaction de Jeune Afrique a changé depuis le départ de Yérim. Elle a rajeuni. Le journal qui a longtemps été souillé par une image affairiste - associé à tort ou à raison à la voirie de Jacques Foccart, le pilier de la France-Afrique - tente une mue. Au fait des enjeux nouveaux, du boom démographique qui renouvelle un lectorat vigilant et offensif, du vœu des populations, le journal garde son prestige d’hebdomadaire des bureaux de l’élite intellectuelle africaine et évolue. Il s’adapte, innove, même si sa ligne reste étrangement passive, d’autre diraient à dessein ou pire.
Yérim Seck y a laissé un souvenir plus ou moins quelconque. Il a été dans la maison, au plus fort des soupçons contre le journal, vilipendé pour être à la solde de quelques satrapes nourriciers. Dans la grande critique contre ce journal, Yérim Seck était déjà une des cibles, à cause de ses accointances et de ses amitiés extra-professionnelles. Chez le programmateur de l’émission Afrique Presse à TV5, on garde un excellent souvenir. Christian Eboulé le dit encore avec des étoiles plein les yeux, il a aimé inviter ce garçon plein d’allant et d’éclats.
La décennie paraît bien lointaine, car peu se souviennent de cet âge d’or de Yérim à part son hôte camerounais. Ni un talent de plume, ni une enquête majeure, pas une science de l’analyse autre que la discussion sur des hommes, ni la perpétuation à l’échelle nationale d’un type de journalisme précurseur, ne semblent venir sa rescousse. Dakaractu.com, son premier site d’information, est venu, comme beaucoup d’autres sites en ligne, congestionner un espace saturé en décrédibilisant déjà une presse agonisante.
Dès lors, les nombreuses critiques disponibles sur le Net, parfois haineuses sur le bonhomme et son journalisme « putassier de jadis » qui lui aurait assuré une vie décente et un permis de polygamie, sont à considérer avec la distance qu’il faut. Si on ne peut ni les confirmer, ni les infirmer, on peut convenir que ni à Jeune Afrique, ni à Dakarcatu, il n’a laissé les empreintes d’un journalisme modèle. Et on a du mal à imaginer des étudiants du Cesti actuellement l’avoir en modèle.
La conséquence assez logique pour lui est donc de se centrer sur lui-même, en devenant une marque dont les mérites tiennent moins dans la production que dans des amitiés bien ciblées qui lui donnent une existence et des infos de couloirs. Et puis le pays manque assez de journalistes de qualité pour que les moins médiocres ne soient pas sanctifiés. C’est dans la foulée de ce repositionnement personnel, comme une marque, qu’il écrit un livre[ii], en gestation en prison.
Desservi par un titre et une couverture, le propos ambitionne de lister les freins au développement. Le style sans l’âpreté de Stephen Smith est gonflé de données et de chiffres, mais redevient vite un catalogue des problèmes récurrents que les sénégalais confient à chaque séance de thé. Tous les sujets brûlants sont esquivés, et sur la Casamance le manque d’enquête fragilise les hypothèses du livre. Livre scolaire, on aurait souhaité que les dix ans d’expérience à JA relevassent la saveur de l’ouvrage, mais l’on se contente d’une rédaction appliquée qui remet sur la table les éléments du café du commerce.
Tout perfectible qu’il soit cependant, le livre est une bonne mesure de l’homme et peut être considéré comme une contribution au débat national. Le journalisme sénégalais produit peu pour que l’on se félicite des livres, même de ceux sans épaisseur. La prison est une accoucheuse peu douée.
Chez les rappeurs, les terroristes et curieusement les hommes politiques sénégalais, la case prison est perçue comme un passage qui accélère la virilité et le destin. Idrissa Seck y a cru en se croyant l’héritier de Wade. Fortunes diverses. La pénitence forge l’endurance mais peut accroître la bêtise. Yérim Seck le dira dans sa lettre, avoir appris. Dans un acte de contrition habituel chez les libérés, le propos larmoyant côtoie les grandes résolutions.
Des mois plus tôt, dans ce tribunal de Dakar où il était accusé de viol sur une jeune fille, il plaidait la relation consentie. L’auberge où avait lieu le drame était devenue le lieu secret où l’on partait en pèlerinage par savoir ce qui s’y était véritablement passé. Je m’étais adonné un à exercice pour imaginer le scénario, des années plus tard, et je dois confesser que je ne sais toujours rien de ce qui s’est passé dans cette chambre.
Dans le procès-verbal, des phrases hilarantes et tragiques de l’accusé peuplent le fascicule judiciaire. Sans doute était-il au fait de ce que le viol n’a jamais été défini, et presque jamais été puni au Sénégal, ce qui lui donnait une chance. La justice est faible face aux croyances populaires ancrées. Même si le journaliste a théoriquement purgé sa peine, il reste un goût d’inachevé. Sa victime, jeune fleur à jamais sabrée, a disparu des radars, condamnée à la solitude comme nombre de femmes. C’est à elle qu’on pense quand on lit la lettre de remerciements de son bourreau. Toute l’indécence de l’hubris presque béni par le ciel.
Des mille et un échecs du féminisme au Sénégal, l’éloignement des femmes de pouvoir du champ féministe est le plus incroyable. On ne doit pas s’arrêter à l’affaire Yérim, ou bien plus récemment à l’affaire Songué, pour entendre que le viol serait « provoqué » par les tenues de la femme. Songué s’est hélas fait porte-parole d’un propos pas si souterrain que ça, où la culpabilité des femmes est d’office entérinée.
Le conditionnement moral, religieux, traditionnel, est si fort que victimes et coupables, elles sont. La majorité écrasante des cas de viol n’est pas instruite. Etouffées ou niées, prière aux femmes d’aller prier. Le procès de Yérim aurait pu être un déclencheur, le moment où le féminisme renaît. Toutes les zones grises du consentement doivent profiter à la violée. Et si la justice a abouti au viol, c’est qu’il y avait eu bien quelque chose. Comme l’amorce d’un rêve de justice.
Si la lettre de Yérim a été si indécente, c’est que Yérim avait joué contre sa caste, et se réconciliait avec elle. Il a violé une femme dont le père s’y connaissait en droit. Il était bien introduit aussi dans la bonne société. La querelle se jouait dans cette sphère lointaine que les gamines de Foundiougne abusées n’atteindront probablement jamais. C’était le drame national à huis-clos dans une auberge entre une intouchable et un intouchable. La prison, avec traitement de faveur, était donc le compromis, l’équilibre judiciaire à monter entre le sutureu & le masla.
Yérim arguera qu’il est un père de famille modèle, aux femmes sublimes. Et il aura raison. Mais le flux national, hormonal et séminal est précoce au pays. La séduction des hommes de pouvoir reste faite d’intimidation et de corruption. C’est bien pourquoi, la virilité y est souvent le masque de frustrations qui se venge par la domination et la violence.
Si l’affaire n’a pas engendré de jurisprudence pour les classes populaires, c’est qu’elle était un conflit entre intouchables. Intouchables dont l’identité nous a été livré par Yérim dans sa liste. Voilà la bizarrerie de la caste des intouchables : en Inde on subit la tradition et ses décrets ; au Sénégal on s’en affranchit en les célébrant.
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 – Est-il possible d’avoir une administration de proximité suffisamment ouverte, pouvant offrir des services de qualité, si les agents ne sont pas en mesure de communiquer par écrit dans nos langues nationales ?
#Enjeux2019 – Le processus électoral pour élire un président de la République est enclenché et la phase de collecte de parrains fermée. Le traitement des langues nationales par l’essentiel des potentiels candidats est source grande inquiétude, notamment pour les acteurs de l’éducation, de la formation et de la culture. C’est pour cela qu’il importe de les interpeler sur leurs pratiques et au-delà, sur la politique d’alphabétisation, d’éducation et d’apprentissage des jeunes et des adultes qu’ils comptent mettre en œuvre.
Nous espérons vivement qu’ils ou qu’elles réagiront à cette problématique qui concerne plus de cinq millions[1] de Sénégalais qui ne savent « ni lire, ni écrire dans une quelconque langue[2] ». Le (la) président(e) à élire va-t-il choisir de les laisser en rade ou opter résolument pour leur inclusion, pour l’ouverture à d’innombrables opportunités ?
- Les sources de grandes inquiétudes -
En parcourant une des premières listes des partis ou coalitions qui ont retiré les documents de parrainage, la transcription correcte des langues nationales ne semble pas être un souci. Un grand cafouillage est constaté avec plusieurs erreurs : Bokk guiss-guiss ; Gueum sa bopp ; Rewmi ; Pastef, Car Lenene etc. Les mêmes constats sont faits sur les slogans et programmes : PSE : Liguey nguir ëlëk. Cet état de fait n’est pas une découverte pour les Sénégalais mais c’est bien sa recrudescence qui pose problème, aussi bien au niveau de l’Etat que du secteur privé, ce qui du reste avait poussé l’Association Panafricaine pour l’Alphabétisation l’Education des adultes (PAALAE) à lancer une pétition contre le sabotage des langues nationales
Dans un précèdent article partagé dans des journaux de la place, intitulé « Quand l’analphabétisme s’invite au processus électoral[3]», il avait été constaté le grand paradoxe entre l’utilisation massive des langues nationales dans les stratégies de communication et le peu de rigueur dans les transcriptions. Pourtant, des décrets codifient les règles de transcription, comme celui relatif à l’orthographe et la séparation de mots en wolof (décret n°2005-992), signé par le président de la République Abdoulaye Wade et son Premier ministre d’alors M. Macky Sall. « La pratique la plus partagée des acteurs politiques reste la mauvaise transcription des langues nationales[4] ». On peut légitimement se demander si la plupart des responsables de partis ou de coalitions ne font pas partie des analphabètes en langues nationales ?
En effet, les résultats définitifs du dernier recensement général (2013) font état de 89,3% d’analphabètes en langues nationales. La région de Dakar où se trouve la capitale administrative, politique et culturelle du Sénégal en compte 88,2%. Les taux d’alphabétisation en langues nationales sont faibles, car ils oscillent entre 2,5% pour le wolof et 0,1%, pour le soninké et le mandingue. Le pulaar est à 0,5%, le sereer à 0,2% et le joolaa 0,2%. Si on considère les régions où une des langues est fortement présente, le score le plus élevé ne dépasse guère 3,4% ; c’est à Kaffrine pour le wolof. Les alphabétisés en pulaar à Matam et ceux en sereer à Fatick présentent les taux de 3,1% et 1,5%. Il faut aussi noter que pour l’utilisation de l’arabe, on peut enregistrer 9,6% d’alphabétisés.
Cette situation interpelle d’abord et avant tout les intellectuels qui ont toutes les armes pour s’approprier l’écriture et la lecture de nos langues nationales et en quelques heures. Les agents de l’Etat et des Collectivités territoriales font partie de cette masse d’analphabètes dans nos langues nationales. Les différent(e)s candidat(e)s devraient donc répondre à ces questions. Est-il possible d’avoir une administration de proximité suffisamment ouverte, pouvant offrir des services de qualité, si les agents ne sont pas en mesure de communiquer par écrit dans nos langues nationales ? Les populations peuvent-elles s’approprier les politiques publiques si elles ne les comprennent pas, si elles ne peuvent pas accéder directement à l’information écrite ?
Nous osons espérer que les cafouillages notés dans la transcription des langues nationales ne traduisent pas des rapports distanciés avec nos langues nationales, avec notre culture nationale et qu’ils ne seraient pas l’indice d’une conception extravertie des stratégies de développement à mettre en œuvre. Dans tous les cas, il est constaté une certaine exigence de rigueur dans l’utilisation correcte du français, mais la désinvolture avec laquelle nous traitons nos langues nationales est déconcertante. On peut se permettre de faire des fautes d’orthographe, de persister et de signer dans la légèreté, prétextant un certain pragmatisme sans état d’âme. Un premier pas pour les candidats serait de faire en sorte que les fautes d’orthographe dans nos langues nationales soient des exceptions et non la règle durant la période de campagne électorale.
- L’analphabétisme, un frein pour l’activation du potentiel sénégalais -
L’ampleur de l’analphabétisme est une caractéristique de l’état de l’éducation et de la formation. En effet, le taux d’analphabétisme de la population âgée d’au moins 10 ans est de 54,6% ; c’est à dire 5 089 313 personnes d’après l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD[5]). Il est inégalement réparti entre les zones rurales et les zones urbaines, entre les régions, entre les hommes et les femmes et au sein des groupes d’âges quinquennaux. Pour ce dernier aspect, les taux d’analphabétisme des tranches d’âge, 15-19 ans, 20-24 ans, 25-29, 30 -34 ans et 35-39 ans augmentent de 38, 95% à 60,6%. Cette situation touche beaucoup plus les femmes avec des scores qui évoluent de 54,6% à 85 ,5%.
Ce taux d’analphabétisme a probablement augmenté, si on tient compte de la faiblesse des résultats suite aux réponses apportées. C’est à travers le Programme d’Amélioration de la Qualité de l’éducation et de la qualité (2013 -2025) qu’il était envisagé de réduire de 50 % la masse d’analphabètes durant sa période de mise en œuvre. L’évaluation de la phase I[6] (2013-2015) fait ressortir la non atteinte des résultats en termes d’effectifs à enrôler ou de nombre de groupes pédagogiques pour les classes d’alphabétisation fonctionnelle (CAF). Il en est de même des écoles communautaires de base (ECB). A titre illustratif, l’écart entre la projection et la réalisation du nombre d’analphabètes à prendre en charge dans les CAF a été de -79,2%. D’ailleurs face à ces résultats un Programme d’Accélération de l’Alphabétisation au Sénégal a été élaboré, mais jamais mis en œuvre.
Non seulement les ambitions du PAQUET (2013-2025) sont limitées par rapport aux exigences du pays, mais elles n’ont même pas été réalisées. Par ailleurs, opter pour alphabétiser 50% des analphabètes d’ici 2025, c’est aussi assumer le fait de décider de laisser le reste, 50% dans l’analphabétisme en 2025. Dans cette même logique, il n’est pas acceptable de maintenir 30% d’analphabètes d’ici 2030, comme le préconise le PAQUET mis à jour.
- Ce que le Sénégal gagne en alphabétisant sa population -
L’importance de l’alphabétisme n’est plus à démontrer, mais il importe de rappeler les enjeux sociaux, économiques, culturels, politiques qui font qu’il n’est pas acceptable de laisser nos populations analphabètes. C’est une façon d’investir dans l’ignorance avec toutes les conséquences qui en découlent au plan individuel et collectif.
L’alphabétisation est d’abord un droit en soi, car permettant de jouir des autres droits. C’est aussi un droit qui fait partie intégrante du droit à l’éducation et il n’est pas sécable. La Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay dans son message lors de la célébration de la journée internationale de l’alphabétisation de 2018, cite un ancien esclave devenu abolitionniste[7] « une fois que l’on a appris à lire, on est libre pour toujours. » et dans cette perspective, elle affirme que « l’alphabétisation est le premier pas vers la liberté, vers l’affranchissement des contraintes sociales et économiques. Elle est la condition indispensable d’un développement à la fois individuel et collectif. Elle fait reculer la pauvreté et les inégalités, crée de la richesse, contribue à éradiquer des problèmes de nutrition et de santé publique ».
C’est en réalité une clé pour ouvrir d’innombrables opportunités pour les individus, les communautés et le Sénégal. C’est la base de l’apprentissage et de l’éducation tout le long de la vie. C’est aussi dire que l’alphabétisation des populations, notamment les jeunes, jette les bases de leur employabilité, d’autant plus que 9/10 personnes au Sénégal n’ont reçu aucune formation professionnelle ((RGPHAE 2013). L’accès au pouvoir d’écrire et de lire ouvre des possibilités d’apprendre un métier. La recommandation 2015 de L’UNESCO sur l’apprentissage et l’éducation des adultes (AEA) a renouvelé la définition de l’alphabétisme dans une perspective d’un continuum. L’AEA est considéré comme un outil essentiel pour réduire la pauvreté, améliorer la santé et le bien-être et contribuer à des sociétés d'apprentissage durables avec les objectifs ci- dessous :
doter les gens des capacités nécessaires pour exercer et réaliser leurs droits et prendre le contrôle de leurs destinées ;
encourager le développement personnel et professionnel, favorisant ainsi un engagement plus actif des adultes dans leurs sociétés, leurs communautés et leurs environnements ;
favoriser une croissance économique durable et inclusive et des perspectives de travail décent pour les individus
développer la capacité des individus à penser de manière critique et à agir avec autonomie et sens des responsabilités ;
renforcer la capacité de traiter et de façonner les évolutions de l'économie et du monde du travail.
Cette perspective peut être reliée à une de nos conclusions d’un article de plaidoyer. « L’alphabétisation[8]aboutie, c’est la sécurité, le progrès scientifique et technique, le développement économique et social, la démocratie politique, l’épanouissement culturel des individus et des communautés, et plus d’autonomie. Elle permet une bonne régulation entre la personne et son environnement, c’est le développement communautaire, c’est donc la solidarité, la culture de la paix durable, une société durable ». L’alphabétisation des populations contribue aussi à la réalisation de beaucoup d’économies et la production de richesses : la généralisation du bulletin unique lors des opérations électorales, la rationalisation des dépenses de santé, l’hygiène et la prévention améliorées au niveau des populations, l’acquisition de métiers par l’apprentissage ».
En tenant compte de tout le potentiel lié à l’alphabétisation comme porte d’entrée à des opportunités, de l’apprentissage et de l’éducation des jeunes et des adultes comme base d’éducation tout le long de la vie, on avance dans la matérialisation d’un droit, celui de l’éducation. Le Sénégal y gagne, il en est de même des Sénégalais pris individuellement et collectivement. Les énonciations politiques et économiques de base émises par les autorités publiques et privées ne peuvent se réaliser si on ne résout pas la question posée. Peut-on alors à une mobilisation massive des ressources humaines si les 54,6% de celles-ci sont analphabètes ? La réponse est évidente. Non ! Non ! Non !
L’approfondissement de la démocratie et de la décentralisation, le progrès social, la réduction de la pauvreté et la prise en compte des changements climatiques nécessitent un pouvoir d’agir qui passe par l’accès à l’information et aux savoirs. L’alphabétisme en est la clé principale.
La participation des populations dans l’élaboration des politiques publiques, leur mise en œuvre et leur évaluation, le contrôle citoyen et le portage des activités économiques réussies à partir des micro-interventions à la base en dépendent. L’amélioration de la santé, en particulier chez les enfants, par la promotion de la prévention, la mobilisation des communautés pour la qualité des services et la bonne gouvernance dans sa globalité, exigent de travailler avec des populations pouvant accéder directement à l’information. Il faut bien les alphabétiser ; il en est de même pour l’amélioration de l’employabilité des jeunes, l’exercice d’une citoyenneté et l’essaimage d’une culture de paix.
Ces indications ne sont que des illustrations sur les effets multiplicateurs, car il existe des gains considérables en alphabétisant les populations.
- Comment aller de l’avant -
Il faut développer, à notre avis, une initiative accélérée et soutenue de grande envergure, suffisamment innovante, afin d’arriver à un taux résiduel d’analphabétisme, au bout de cinq ans (durée du mandat présidentiel). L’ambition ne doit pas être de réduire de moitié ou de 3/4 le nombre d’analphabètes, mais de prendre en charge tous les analphabètes. Ce qui a été possible à Cuba, en Ethiopie, en Tanzanie, en Thaïlande, peut être fait au Sénégal. Les axes suivants pourraient permettre de jeter les bases de l’élaboration d’une stratégie conséquente :
l’affirmation d’une conscience politique multilingue, multimédia, multi script, reflet de notre trajectoire historique et nos valeurs démocratiques et républicaines, pour mettre un terme à l’analphabétisme ;
le portage de cette politique par les plus hautes autorités du pays, l’engagement de l’Etat et tous ses démembrements, notamment les collectivités territoriales ;
la mise en place d’un dispositif ouvert, participatif, inclusif, suffisamment souple et bien coordonné à tous les niveaux ;
la définition des politiques, dès l’entame du processus, avec toutes les familles d’acteurs et toutes les composantes de la société ;
des stratégies d’intervention différenciées et multiformes qui tiennent compte des différents besoins et contraintes des apprenants (à titre illustratif certaines populations expriment le besoin d’apprendre des langues étrangères et cette aspiration doit et peut être satisfaite) ;
la responsabilisation des collectivités locales avec la définition d’ambitions explicites d’alphabétiser tous les analphabètes dans chaque territoire. C’est en réalité une modalité de la territorialisation des politiques de développement, les prochaines phases de décentralisation devraient en tenir compte ;
la prise en compte des énormes potentialités des Tic et média (radio, télévision, téléphones mobiles, smartphones) pour les mettre au service de la campagne d’alphabétisation ;
le développement des stratégies à partir d’entrées multiples : territoires, actions et acteurs ;
des stratégies d’apprentissage diversifiées et adaptées ;
l’identification, la préparation et la mobilisation des différents acteurs notamment les diplômés (à partir du BFEM) sans pour autant créer des discontinuités dans leurs études (pour ceux qui sont dans le dispositif scolaire et universitaire), les retraités, les agents de l’Etat volontaires etc. La prise en compte des jeunes urbains, péri urbains et ruraux en situation d’oisiveté dans la stratégie de mobilisation des jeunes,
la mobilisation du secteur universitaire à travers ses différentes composantes ;
le secteur privé aussi est partie prenante intégrale de cette initiative. A titre indicatif des patrons de presse d’un pays de l’Amérique latine ont parfaitement contribué à l’alphabétisation des populations et cela a permis d’accroître la masse des lecteurs de leurs journaux ;
le travail préparatoire de conscientisation et d’engagement citoyen auprès des jeunes et des autres volontaires et son fondement sur l’éducation au développement durable ;
le respect des droits linguistiques des communautés en faisant les formations dans leurs langues et en leur permettant d’accéder aux instruments juridiques dans leurs langues comme stipulé dans la Déclaration de Barcelone sur les droits linguistiques des *Peuples ;
la valorisation du travail citoyen effectué par les participants et les participantes au cours de la campagne ;
l’amélioration du cadre d’évolution et de promotion des langues nationales pour créer les conditions d’attractivité de l’alphabétisation ;
la prise en compte de la nécessité de favoriser l’environnement lettré, notamment dans l’administration locale et dans les services étatiques ;
la mobilisation et la gestion des fonds issus de différentes sources de l’Etat, les Collectivités Locales (CL), les partenaires financiers et techniques (PTF), de la Société civile, des Syndicats, OSC, du secteur privés, les Fondations etc., par le biais d’une structure légère et souple, qui présente aussi toutes les conditions d’acceptabilité des parties prenantes ;
la reddition des comptes publics comme un exercice essentiel à la fin de chaque campagne annuelle.
La nécessité d’alphabétiser les populations pour les mobiliser dans les chantiers du progrès social économique et culturel n’est plus à démontrer. Il reste aussi évident que l’alphabétisation transforme la vie des hommes, des femmes et des jeunes en leur permettant d’activer leur potentiel, de faire des choix éclairés et en leur donnant les moyens de devenir des acteurs de changement.
La question essentielle concerne la conscience politique à avoir, le portage d’une ambition à la hauteur des exigences de la société sénégalaise et la volonté politique. Celle-ci n’est nullement attestée par des déclarations mais par un engagement concret et la prise de mesures politiques, institutionnelles, administratives, financières et techniques adéquates. La violation du droit à l’éducation, du droit à l’alphabétisation a assez duré, il faut assurer la rupture. La période actuelle est propice pour interpeller les candidats et les candidates à l’élection présidentielle sur la problématique de cette contribution.
En attendant les résultats de l’élection, l’expression de la mesure de la volonté des candidats à prendre en charge nos langues nationales et l’alphabétisation massive des populations va passer par une transcription correcte de celles-ci.
Charles Owens Ndiaye, expert en ingénierie de développement local, est diplômé du Centre International d’Etudes pour Développement Local (CIEDEL), Université catholique de Lyon. Il travaille principalement sur les questions d’éducation, de formation et de développement local. Présentement Chargé de programme de l’Association panafricaine pour l’Alphabétisation et l’Education des Adultes(PAALAE), il intervient dans plusieurs dispositifs des Organisations de la Société civile.
Sigles
ANDS : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie
BFEM : Brevet de Fin d’Etudes de l’Enseignement Moyen
MEN : Ministère de l’Education Nationale
PAALAE : Pan African Association for Literacy and Adult Education
PAQUET : Programme d’Amélioration de la Qualité et de la Transparence
RÉSUMÉ EN WOLOF - Tënk ci wolof
Ci sunum réew , téemeer i (100) nit ñoo gis, lu ëpp juróom fukk mënu nu jàng mbind, moo xam ci arafu araab, mbaa latin.
Bind ci sunuy làkk, ñi ci jal bi faaydaal lu nu ko. Ni leen di jéem a wuutu wane wunu ni ñoo tane, ndax ni nuy binde seen tur baaxul, jagul.
Moonte réew du mën màgg jëm kanam su fekkee ni ,ña fa ëpp mënu nu jàng, jokkoo︢- jokkoo bu gaaw, xam seen jàngoro, moytu musiba, saytu seeni gox ak goxaat, seeni dëkk, di bindante, di jokkalante, féexal seen xol, neexal ko , nàmm seeni xel.
Jot xibaar yi, xam say àq ak yeleef, ci sa làkk, lu war la.
Kon boog, lawax yiy jéem a toog ci jal bi, war nan leeral ndax daanu jéem dakkal ci réew ci 5 at ñakk mën bind ak jàng ci sunuy làkk.
[1] Agence Nationale de la statistique et de la Démographie (ANSD) Rapport définitif RGPHAE 2013 : 5 089 319 analphabètes sur les 9327 688 personnes âgées de 10 ans et plus interrogées
[2] Définition minimaliste de l’analphabétisme utilisée par l’ANSD dans le cadre du RGPHAE 2013.
[3] Article paru dans Senplus le 26 /07/2017, à la veille du scrutin des dernières élections législatives
[4] Nom des listes ou coalitions : Bees dina nieuw ; Bokk guiss guiss ; Bes dina niak ; Rewmi ; Luy diot diotna ; Pastef ; Guem sa Bopp ; Car lenene.
[5] Rapport définitif Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage (RGPHAE) 2013
[6] Rapport annuel de performances (RAP) 2016, Direction de la Planification et de la Réforme de l’Education (DPRE) Ministère Education Nationale
[7] Frederick Douglass, esclave noir américain affranchi, champion de la cause abolitionniste
[8] Contribution Charles Owens Ndiaye et de Babacar Diop Buuba « Non à l’analphabétisme »
LES TRAVAILLEURS DE LA JUSTICE SONT-ILS RÉELLEMENT INDÉPENDANTS?
"Certains Juges prennent la liberté de violer sans pudeur la loi en faisant abusivement et illégalement recours au greffier ad hoc pour tenir des audiences de substitution lors des grèves observées par les travailleurs de la Justice."
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration du Bureau Exécutif National du Syndicat des travailleurs de la justice (SYNDICAT), du mardi 8 janvier 2019 relative aux conditions de travail de la corporation et certaines pratiques qu'ils ont tenu à codamner.
Certains Juges prennent la liberté de violer sans pudeur la loi en faisant abusivement et illégalement recours au greffier ad hoc pour tenir des audiences de substitution lors des grèves observées par les travailleurs de la Justice.
Ces juges peu soucieux du respect de la loi se font assister par des greffiers ad hoc pour tenir des audiences en matière civile, commerciale ou sociale.
Or, si ce palliatif de greffier est légalement prévu en matière pénale et seulement au niveau des tribunaux d’instance et de grande instance, son assistance aux audiences n’est prévue dans aucune autre matière. Dès lors, tenir des audiences en matière civile, commerciale ou sociale avec l’assistance d’un greffier ad hoc est une grave violation de la loi sur fond d’usurpation de fonction, d’actes judiciaires non authentiques et de faux.
Ces audiences de façade sont de vaines tentatives de néantisation de la lutte des travailleurs de la Justice. Malheureusement, elles renvoient à l’image d’une Justice préfectorale hautement instrumentalisée, de plus en plus décriée par une importante opinion publique.
C’est l’œuvre de carriéristes qui voudraient faire de la précarité des travailleurs de la Justice un ascenseur social à grande vitesse.
Cette forfaiture a des conséquences désastreuses sur le droit des justiciables d’obtenir de décisions de Justice ou d’exercer des recours qui, le plus souvent, sont initiés par actes de greffiers. En effet, ces ersatz de greffier n’assurent pas le travail administratif ou judiciaire d’après-audience qui aboutit à la disponibilité des décisions rendues à l’occasion de ces audiences irrégulièrement tenues. Des centaines voire des milliers de décisions demeurent indisponibles ou introuvables au grand dam des justiciables parce que certains juges avaient tenu ce genre d’audiences lors des grèves antérieurement observées par les travailleurs de la Justice.
Les travailleurs de la Justice condamnent ces actes qui n’honorent pas la Justice et qui renforcent les suspicions de manque d’indépendances de plus en plus manifestées par une importante frange de la population.
NOUVELLE VICTOIRE POUR KARIM
L’appel formé par le Sénégal contre le jugement du tribunal correctionnel de Monaco qui a refusé de confisquer les sommes saisies dans les comptes bancaires, dont l’un appartient à Karim Wade, a été rejeté - COMMUNIQUÉ DES AVOCATS DE KARIM WADE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du collectif des avocats de Karim Wade, daté du 7 janvier 2019, relatif au jugement de la Cour d’appel de Monaco sur la demande de confiscation des comptes bancaires de leur client par l'Etat du Sénégal.
« La cour d’appel de Monaco a rejeté, ce lundi 7 janvier, l’appel formé par l’État du Sénégal contre le jugement du 10 juillet 2018 du tribunal correctionnel de Monaco qui a refusé de confisquer les sommes saisies dans les comptes bancaires, dont l’un appartient à Karim Wade et les autres à ceux qui ont été condamnés avec lui par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). La demande de confiscation présentée par l’État est donc définitivement rejetée.
C’est une nouvelle victoire pour Karim Wade.
L’État invoquait l’arrêt du 23 mars 2015 de la CREI, juridiction d’exception supprimée depuis trente ans et réactivée, en violation de la Constitution, par un simple décret du chef de l’État dans le seul but de condamner Karim Wade pour tenter de lui interdire d’être candidat à l’élection présidentielle. Cet arrêt a été rendu au terme d’un procès qui comportait d’innombrables et graves irrégularités et qui violait les principes fondamentaux de la procédure pénale, notamment la présomption d’innocence, les droits de la défense et le droit à un procès équitable. La CREI, juridiction instrumentalisée à des fins politiques, se mettait ainsi à l’écart des grands principes de droit qui sont proclamés par la communauté internationale et que le Sénégal s’est engagé à respecter par la signature de traités.
C’est un nouveau camouflet qui s’ajoute aux désaveux que le pouvoir politique sénégalais ne cesse de subir dans toutes les procédures menées hors du Sénégal, notamment :
le classement sans suite de la plainte déposée par l’État du Sénégal à Paris contre Karim Wade ;
les condamnations du Sénégal par la Cour de justice de la CEDEAO ;
la déclaration solennelle du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire constatant le caractère inéquitable du procès et affirmant le caractère arbitraire de la détention de Karim Wade ;
le refus de confiscation opposé par le tribunal correctionnel de Paris puis par la cour d’appel de Paris ;
tout récemment, la décision du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies constatant que l’arrêt de la CREI viole le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, Karim Wade n’ayant pas pu faire réexaminer la déclaration de sa culpabilité et sa condamnation par une juridiction supérieure, et ordonnant que l’État du Sénégal fasse procéder à ce réexamen. Dans un État de droit, l’arrêt serait privé de tout effet dans l’attente du réexamen ordonné.
Karim Wade a été poursuivi, jugé, condamné puis expulsé du Sénégal et contraint à un exil politique, dans l’unique dessein de le priver de son droit d’être candidat à l’élection présidentielle.
Cette volonté des pouvoirs politiques d’éliminer un adversaire est vaine puisqu’une succession de décisions, toutes favorables à Karim Wade, rendues par des institutions et juridictions internationales, confirme qu’il jouit de la plénitude de ses droits. Il entend ainsi les exercer ; notamment, son droit d’être candidat à l’élection présidentielle.
Me Demba Ciré BATHILY (Dakar), Me Bernard BENSA (Monaco), Me Michel BOYON (Paris), Me Seydou DIAGNE (Dakar), Me Ciré Clédor LY (Dakar), Me Joëlle PASTOR-BENSA (Monaco), Me El Hadji Amadou SALL (Dakar)
PAR BABACAR DIOP BUUBA
NJARINAL NJANG
#Enjeux2019 - Tenk ci walaf - Gindi ngir saytu mu baax, màgg ak bokk tigi - (ARTICLE ENTIÈREMENT EN WOLOF)
#Enjeux2019 - XamXàmme mooy indi kaaraange, moodi am sa gopp ngir bay, am xalima booy binde, moodi yore sa galan gooy tëgge sa sabar, ngir feexal sa xol. Xam sa yaram, say cër moodi nite tette, yar, mooy may gone am loxo yu set bamën, bokk ak mag ňi.
Ni begg toog ci jal bi, ngir gindi réew mi war nan leeral lunu xam ci jaar jaari réew mi, ci mbirum jàng ak jàngale, yarak tette xale yi, tàggat magňi, yee leen ci mbiri àdduna. Yeewu mooy tax men toog ci penc ma ; bayaal ba, ,ja ba
Warnen wax lu nu xalaat ci denkaane yi doomi reew mi ak boroom xam xam yi def ngir suxxali njàng mi, ngir mu barkel, jariň reewmi, ,jariň askan wi, te it kenn baň nooy yak. Xam adduna, xam li ňu war, sàmm càkkeef gi.
Wax rekk doyul war nan leeral funuy jele xaalis bi war, ngir defaraat jikko yi, xel yi
Xam loo àttan ak loo àttanul
Nu yokk ci sa mën mën, pexe, xam sa diine, say baax ak xarbaax, sa cosaan, xam yosi say dekkandoo, ngeen wegante ; looloo mooy suuxët jàmm.
War nan wax it ni nuy xaymaa ak di topp li nuy degmal
Jàmm sax, yalwaan dakk, xatxat yi, wànňiku, nit ni am ci li nuy gor, ngir gore
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Les résultats médiocres issus des Assises nationales de l'Education et les secousses persistantes du secteur, témoignent du chemin à parcourir pour une refondation du système éducatif - De la nécessité d'un dialogue social
Enjeux2019 - Solliciter le suffrage des concitoyens suppose une prise de conscience nourrie, soit par un sentiment d’insatisfaction, d’inconfort de la part des porteurs d’une alternance ou alternative, soit par une volonté de mieux faire de la part du candidat sortant.
Tous et toutes les candidat(e)s savent que pour convaincre les électeurs ils doivent leur faire d’abord des propositions et/ou offres pertinentes en matière de gouvernance sociale. Dans l’approche des animateurs des Assises Nationales, la gouvernance sociale est déclinée en cinq éléments : éducation, santé, culture, sports et dialogue social, politique et économique.
L’éducation est l’arme la plus puissante pour les transformations sociales, comme l’a souvent rappelé Madiba Nelson Mandela. Elle permet d’articuler l’ensemble des objectifs de développement durable (ODD) et d’améliorer le sort des populations dans un monde plus sûr, plus solidaire.
Cheikh Anta Diop, le grand savant sénégalais avait fondé son optimisme quant à l’avenir de l’humanité sur les progrès de la science et la force de la jeunesse instruite, éduquée et engagée. Il a développé ses points de vue dans Civilisation ou Barbarie, le dernier ouvrage qu’il a publié de son vivant en 1981.
- Des initiatives novatrices -
Le grand sage Hampathé Ba, dans Une lettre à la jeunesse africaine a rappelé, comme Joseph Ki Zerbo, que l’Afrique ancienne a développé des civilisations de responsabilités et de solidarités. L’esprit communautaire et le sens du partage présidaient dans les rapports humains. Ils ont toutefois invité à relever les faiblesses, à les corriger en préservant les valeurs positives. Le grand écrivain Abdoulaye Sadji, compagnon de Léopold Sédar Senghor n’a pas manqué non plus dans Education Africaine et civilisation, d’inviter à puiser dans nos sagesses très anciennes.
Enfin, Roland Colin très proche des présidents Mamadou Dia et Léopold Sédar Senghor, a eu dans sa thèse soutenue à Lyon sur l’éducation au Sénégal, la bonne démarche consistant à faire ressortir les convergences et différences entre les pratiques wolof, sereer et pulaar en étudiant successivement :
l’éducation intra familiale et pré initiatique
l’éducation initiatique
l’éducation post initiatique
Il a consacré comme A. Sadji, une part de la réflexion aux chocs internes et externes (Les vents d’Est et d’Ouest, à savoir la civilisation arabo-islamique, celle de l’Occident chrétien). Les osmoses réussies, les greffages artificiels, les résistances multiformes permettent de comprendre les atouts et les défis persistants. Pour mieux tracer les voies d’un futur fécond, il faut donc avoir à l’esprit l’articulation entre éducation des jeunes et des adultes, des garçons et filles entre les dynamiques formelles, non formelles et informelles.
Le combat anti assimilationniste a été porté par des intellectuels sénégalais (Majaxate Kala aux côtés de Lat Dior Diop, Musaa Ka aux côtés de Cheikh Ahmadou Bamba) maîtrisant bien leurs langues africaines, et écrivant en caractères arabes, puis ce fut le tour des militants utilisant la langue française, tel que Lamine Arfang Senghor, auteur en 1927 de « Violation d’un pays » qui va devancer, dans le combat culturel et politique l’autre Senghor, Léopold Sédar. Puis ce fut le tour des étudiants regroupés dans la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire (FEANF) parmi lesquels : Amadou Mahtar Mbow qui deviendra Directeur Général de l’UNESCO, Abdoulaye Wade qui deviendra président de la République, Cheikh Alioune Ndaw qui deviendra un grand écrivain, Assane Sylla, Saliou Kandji, etc. D’autres furent aussi actifs dans l’Union Générale des Etudiants d’Afrique de l’Ouest (UGEAO) à Dakar, pour poursuivre le combat jusqu’au moment des indépendances dans les années 1960.
Le combat s’est poursuivi à l’ère postcoloniale, non seulement autour des langues, mais aussi pour la réforme des systèmes éducatifs, l’utilisation des langues nationales, dans la presse, au cinéma, dans l’administration. Des figures célèbres comme Ousmane Sembène, l’écrivain et cinéaste, Pathé Diagne, linguiste et économiste, Aram Fall Diop linguiste, Cheikh Alioune Ndaw écrivain, entre autres, ont poursuivi le combat.
- Une trajectoire tumultueuse -
Le retrait du président Senghor en 1980 de la scène politique, et le passage de témoin au président Abdou Diouf a frayé le chemin aux Etats Généraux de l’Education et de la Formation et à la mise sur pied de la Commission Nationale de Réforme de l’Education et de la Formation. Les programmes d’ajustement structurel, sous l’injonction du Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM), ont plombé les recommandations pertinentes issues de quatre années de réflexion conduites par les syndicats d’enseignants, les enseignants de tous les ordres de l’enseignement, les chercheurs et experts en éducation. Les retouches, réformes timides, n’ont pas amélioré les résultats du système, même après la première alternative politique post coloniale qui a permis l’avènement du gouvernement du président Abdoulaye Wade en 2000.
Ce dernier fut enseignant, comme Léopold Sédar Senghor, le premier Président de la République. Mieux encore, il a été le doyen de la Faculté des Sciences Juridiques et Economiques. Toutefois en tant que chef d’Etat, il n’a pas pu développer certaines des idées qu’il développait alors qu’il était dans l’opposition entre 1974 et 2000.
Les Assises sur l’Education convoquées par le président Macky Sall entre 2013 et 2015 sur l’Enseignement Supérieur et la Recherche d’abord, ensuite sur tout le système, ont produit des recommandations pertinentes. Les résultats médiocres et les secousses persistantes du système montrent qu’on n’est pas sur la bonne voie s’agissant d’une refondation de notre système éducatif. Bien sûr des hommes et femmes de culture dont Boubacar Boris Diop, Mame Younousse Dieng et d’autres, ont poursuivi le combat pour l’utilisation des langues nationales.
Est-il possible de refonder le système sans la mise en place d’un dispositif de suivi et d’évaluation des recommandations ? D’où la pertinence des Assises qui ont insisté sur le suivi et l’évaluation des politiques publiques. Malheureusement, la plupart des parties prenantes engagées pour la création d’un système citoyen de veille et d’alerte, en matière d’éthique et de valeurs, n’ont pas pris leurs responsabilités. Pourtant, les recommandations en matière de gouvernance sociale sont toujours pertinentes. Elles avaient préconisé :
la refonte du système éducatif, en tenant compte des valeurs humaines, sociales, spirituelles, conformes à notre histoire et au patrimoine universel et en tenant compte des besoins du développement économique et social de notre pays ;
la réorganisation des structures chargées de l’éducation sous l’égide d’un ministère unique, comme dans le premier gouvernement du Sénégal indépendant, et comme on le constate également dans des pays performants en matière d’éducation, de sciences, de techniques, voire de sports et loisirs ;
l’équité, l’efficacité et l’efficience dans le traitement du genre et des disparités géographiques.
- Un Institut des Assises Nationales -
Les différents candidats devraient se prononcer sur la proposition d’un Institut des Assises Nationales et sur les autres dynamiques publiques ou communautaires, œuvrant pour un dialogue social, économique et politique.
Il ne s’agit pas de prendre les Assises ni pour le Thorah, ni pour la Bible, encore moins pour le Coran. Au contraire, il faut mettre en œuvre les recommandations tout en approfondissant la réflexion, en développant une approche multilingue, multimédia, multiscript, donnant leurs dignités aux différents paliers, depuis la préscolaire jusqu’au supérieur, à la recherche fondamentale et appliquée, à l’innovation, à l’éducation de base et la formation continue, celle des jeunes et des adultes, des garçons et des filles, aux sciences et des techniques, aux arts et lettres, à la formation professionnelle et au développement communautaire, à l’éducation, à la santé, à l’environnement, à l’éducation civique, l’éducation à la paix, aux médias, à la solidarité africaine et internationale.
Les candidats à l’élection présidentielle ont intérêt à décliner leurs propositions sur les axes de réflexion et à éclairer l’opinion et les électeurs sur les sources de financement à explorer pour relever les défis gigantesques en matière de gouvernance sociale, dans un contexte de globalisation accélérée.
Les mesures de performance pourraient se faire à la lumière des modes de gestion des conflits, surtout liés au foncier et à l’environnement, du retrait des enfants de la rue publique et au dépérissement de la mendicité, de l’aménagement du territoire, de l’amélioration du cadre de vie, de la gestion intelligente et durable des ordures, de la suppression des encombrements multiples dans les voies de communication, de la multiplication des offres d’emplois décents et de loisirs, de l’allongement de l’espérance de vie, etc.
Babacar Buuba Diop est universitaire, professeur titulaire de classe exceptionnelle en Histoire ancienne. Ancien médiateur à l’Ucad (1982 à 2016), il a coordonné le travail de la commission Gouvernance sociale des Assises Nationales Politiques, Economiques et Sociales. Il a été également Président de la Fédération de l’Education et de la Recherche (FEDER) et Vice-Président du Conseil International d’Education des Adultes (ICAE).
RÉSUMÉ DE L'ARTICLE EN WOLOF
#Enjeux2019 - Tenk ci walaf - Gindi ngir saytu mu baax, màgg ak bokk tigi.
XamXàmme mooy indi kaaraange, moodi am sa gopp ngir bay, am xalima booy binde, moodi yore sa galan gooy tëgge sa sabar, ngir feexal sa xol. Xam sa yaram, say cër moodi nite tette, yar, mooy may gone am loxo yu set bamën, bokk ak mag ňi.
Ni begg toog ci jal bi, ngir gindi réew mi war nan leeral lunu xam ci jaar jaari réew mi, ci mbirum jàng ak jàngale, yarak tette xale yi, tàggat magňi, yee leen ci mbiri àdduna. Yeewu mooy tax men toog ci penc ma ; bayaal ba, ,ja ba
Warnen wax lu nu xalaat ci denkaane yi doomi reew mi ak boroom xam xam yi def ngir suxxali njàng mi, ngir mu barkel, jariň reewmi, ,jariň askan wi, te it kenn baň nooy yak. Xam adduna, xam li ňu war, sàmm càkkeef gi.
Wax rekk doyul war nan leeral funuy jele xaalis bi war, ngir defaraat jikko yi, xel yi
Xam loo àttan ak loo àttanul
Nu yokk ci sa mën mën, pexe, xam sa diine, say baax ak xarbaax, sa cosaan, xam yosi say dekkandoo, ngeen wegante ; looloo mooy suuxët jàmm.
War nan wax it ni nuy xaymaa ak di topp li nuy degmal
Jàmm sax, yalwaan dakk, xatxat yi, wànňiku, nit ni am ci li nuy gor, ngir gore
Xam seen warugar, xam seen wareef
Buuba Joob, njiitu PAALAE
BY MELVIN FOOTE
TESTING FOR DEMOCRACY IN NIGERIA AND SENEGAL IN 2019
Without question Africa is a continent that is very much on the move towards democratic governance.
Africa has made incredible progress in the past two decades with many of Africa’s 54 countries now able to be called democratic, holding peaceful and credible elections, enjoying a free press, and governments that are generally accountable to their people. A driving force behind the democratic reform on the continent is Africa’s youthful population that is now coming of age. More than 50% of the population of Africa is under 30 years of age and increasingly educated and connected to the internet, and thus knowledgeable about what is going on elsewhere in Africa and elsewhere around the world. Things have changed dramatically over the past two decades! Sure many daunting problem countries remain, such as the Democratic Republic of the Congo, Cameroon, Equatorial Guinea, Gabon, Togo, Somalia and Sudan, but the tide has turned and without a doubt Africa is moving forward.
We have already seen the faulty election that took place in the Democratic Republic of the Congo, and are anxiously awaiting the surely problematic results. Next month, two more important presidential elections are scheduled to take place that will also be closely watched in Africa and internationally -- Nigeria and in Senegal.
In Nigeria, after a very lack-luster first term, President Muhammadu Buhari (76 years old), is running for a second term as the candidate of the All Progressive Congress (APC), against politician and business tycoon Atiku Abubakar (72 years) under the People’s Democratic Party (PDP), who served as the Vice-President of Nigeria under Olusegun Obasanjo. Largely because of his absence from the country on medical leave, very little was accomplished in President Buhari’s first term on the primary issues, which he ran on, anti-corruption and economic development and prosperity. Nigeria, despite it’s great oil wealth, is now on track to becoming one of the poorest countries in the world in the next 25 years if some drastic measures are not taken right away to stem corruption and to establish good governance in the country.
Senegal’s election, also taking place in February, has president Macky Sall (57 years old) seeking to extend his presidency for a second term. Senegal made history recently with the opening of the “awe-inspiring” Museum of Black Civilizations in Dakar, positioning the country as one the intellectual and cultural capital of the black world.
With a population of 15 million people, in recent years Senegal has had a 6% annual economic growth in 2015, 6.2% in 2016 and a continued growth up to 7.2% in 2017. The 2021 anticipated oil and gas extraction is very likely to give the economy an additional upward boost.
Senegal is widely seen as a beacon of stability and democracy in the West Africa region, never experienced any coup d’état, an image reinforced by a peaceful and well organized 2012 presidential poll when the country faced its first test as previous president, Abdoulaye Wade, ran for a third term and was defeated by Macky Sall.
As a strong United State’s partner, last month Michael R. Pompeo the Secretary of State, reiterated the United States’ commitment to Senegal with the signing of Senegal’s second $600 million Millennium Challenge Corporation Compact and to maintaining Senegal’s democratic traditions in the upcoming February 2019 election.
ASSASSINAT PROGRAMME DE EXCAF
Le FRAPP France Dégage exprime son inquiétude devant ce qui apparaît comme une entreprise de liquidation du groupe sénégalais Excaf Telecom par la politique du gouvernement consistant à transformer le Sénégal en marché Sandaga pour l’impérialisme.
Le FRAPP FRANCE DEGAGE exprime son inquiétude devant ce qui apparaît comme une entreprise de liquidation du groupe sénégalais Excaf Telecom par la politique du gouvernement consistant à transformer le Sénégal en marché Sandaga pour l’impérialisme.
Pour rappel, pour lutter contre la fracture numérique, les Etats doivent passer de la télévision analogique au numérique d’ici 2020. Dans cette perspective, pour faire de la télévision numérique terrestre (TNT), il y avait 23 candidats. C’est Excaf qui a finalement été retenu sur ces 23 candidats. Excaf a investi sur fonds propres pour faire de la TNT une réalité au Sénégal. Cela a été réalisé dans des conditions d’adversité marquées notamment par le refus de la SGBS (banque française) d’accompagner Excaf comme elle l’avait promis. Comme les entreprises françaises chassent en meute en Afrique, la SGBS ne pouvait pas accompagner un concurrent de l’autre française Canal Plus Horizon.
Si avec Canal Plus horizon il faut payer pour regarder une chaine nationale, avec la TNT de Excaf, le peuple a 15 chaines nationales gratuitement. C’est cette option que Excaf propose - nationale et plus démocratique - que l’Etat du Sénégal veut couler en laissant des renards entrer dans notre poulailler Sénégal.
En effet, alors que Excaf avait une exclusivité pour une période de 10 ans, le gouvernement du Sénégal piétine la convention signée en août 2014 en laissant entrer la société Star Times qui a en majorité des capitaux mauritiens. Or la législation sénégalaise dit qu’il faut obligatoirement 51% de capitaux sénégalais.
Le groupe Excaf Telecom c’est aujourd’hui plus de 600 travailleurs permanents, temporaires…Comment le président-candidat Macky Sall peut-il dire "L’emploi des jeunes sera "le moteur" de mon action si je suis réélu" et laisser Star Times exercer au Sénégal, cerise sur la forfaiture, sans convention, donc en toute illégalité. Pour le FRAPP, accorder la priorité à l’emploi c’est préserver le groupe Excaf.
Comment accorder du crédit aux propos des autorités qui disent qu’elles vont voler au secours du groupe Walfadjiri alors qu’elles asphyxient dans le même temps le groupe Excaf ?
Et pourtant, le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), saisi, a tranché pour Excaf.
La justice a été saisie et a tranché aussi en faveur de Excaf.
Le FRAPP FRANCE DEGAGE tranche pour le groupe Excaf car c’est cela le choix de l’emploi et de la souveraineté audiovisuelle.
Nous ne pouvons permettre que notre monnaie soit contrôlée par la France, notre eau par la France, notre budget par le Fmi et la Banque mondiale, nos banques et assurances par l’impérialisme, notre distribution par l’impérialisme, notre téléphonie par l’impérialisme…De la même manière que nous ne pouvons accepter que l’impérialisme continue de coloniser mentalement notre peuple. Et laisser son audiovisuel à Canal Plus, Star Times…c’est renforcer le processus d’aliénation du peuple et l’idée selon laquelle « la vérité sonne blanche ».
C’est pourquoi le FRAPP en appelle à la mobilisation, dans l’unité, des dirigeants de Excaf, des travailleurs du groupe et des démocrates pour faire barrage à ce projet anti-national de liquidation de Excaf, mais plus généralement de mise des organes sénégalais de presse en situation subordonnée, de filiales, de caisses de résonance des groupes impérialistes.
FARAL SAMA REEW, FARAL EXCAF !
Le Comité de coordination nationale
Dakar, le 08 janvier 2019