L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) observe un arrêt de travail de 3 jours, du 9 au 11 janvier, afin de soutenir ses revendications sociales.
L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) observe un arrêt de travail de 3 jours, du 9 au 11 janvier, afin de soutenir ses revendications sociales. Il s’agit de la première grève générale du second mandat du président IBK qui en plus de l’amplification des risques sécuritaires, fait face à une montée des revendications sociales.
C'est la fin de l'état de grâce pour le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) et son chef du gouvernement, Soumeylou Boubèye Maiga. A l'appel de l'UNTM, une des principales centrales syndicales du pays, une grève générale a débuté ce mercredi 9 janvier et devrait se poursuivre jusqu'au 11 janvier, « dans tous les secteurs public, para public et privé », selon un communiqué de l'organisation syndicale.
Les négociations de la dernière chance qui se sont déroulées jusqu'à la veille du début du débrayage ont achoppé, et selon le secrétaire général de l'Union, Yacouba Katilé, c'est de la responsabilité du gouvernement.
« Le gouvernement, en ouvrant les discussions seulement, le lundi 7 janvier 2019 à 15h, n'entendait pas négocier. Mais, de dilatoire à dilatoire, ces discussions ont traîné en longueur, sans aborder l'essentiel des discussions. D'hier à aujourd'hui, sur les 12 points à négocier, nous n'avons pas pu finir avec deux points. Pour nous permettre d'organiser, conformément au principe, nos militants, nous avons demandé de mettre fin aux discussions », a expliqué à la presse, le secrétaire général de l'UNTM, qui accuse le gouvernement de « faire preuve de mauvaise foi ».
Ce mercredi au premier jour de la grève générale, le mouvement a été largement suivi malgré quelques boycotts de certains syndicats. La circulation a été assez fluide dans les rues de Bamako et plusieurs services, notamment les administrations publiques, sont paralysées par la grève des fonctionnaires.
Revendications
C'est la première grève générale au Mali depuis la réélection du président IBK en août dernier. A l'époque déjà, le pays était paralysé par une grève des magistrats qui a duré plusieurs semaines, et depuis le début du second mandat, les contestations sociales n'ont cessé de s'amplifier. Avant la grève générale de l'UNTM, une coalition des syndicats du secteur éducatif a lancé une grève de cinq jours, du 7 au 11 janvier, pour faire pression sur le gouvernement à satisfaire leurs doléances.
Les revendications de la centrale syndicale vont de l'amélioration de leurs conditions de travail (intégration à la fonction publique des contractuels, réforme des retraites et des grilles salariales, ...) à celui du pouvoir d'achat, avec une augmentation de la cherté de la vie que dénoncent les syndicats.
Face à ces doléances, le gouvernement a bien voulu tendre la main à la première centrale syndicale du pays, en ouvrant les négociations. Il faut dire que les autorités n'ont pas beaucoup de marges de manœuvre au regard de la situation sécuritaire qui ne cesse de se dégrader dans le pays, engendrant ainsi d'énormes efforts budgétaires pour la sécurité et la défense. La grève des travailleurs intervient également à quelques semaines de la tenue de la Conférence sociale, une initiative du Chef de l'Etat qui vise à apaiser le climat social dans le pays.
La Banque mondiale a publié, mardi 8 janvier, ses nouvelles perspectives pour l’économie mondiale, les premières de la série pour 2019. Selon le rapport, malgré un ralentissement de l’économie mondiale, la croissance devrait s’accélérer en Afrique subsaharienne. La reprise attendue dans les plus grandes économies du continent ainsi que l’amélioration de l’investissement expliquent cette dynamique qui reste toutefois dépendante de l’évolution des cours des matières premières et de l’atténuation des incertitudes politiques.
Bonne nouvelle pour l'Afrique ! L'année commence sous de bons auspices avec des prévisions d'une croissance assez soutenue pour les pays d'Afrique subsaharienne. C'est ce que vient de publier la Banque mondiale qui vient de lancer, mercredi 8 janvier depuis Washington, la série des prévisions de croissance pour 2019.
Selon le rapport, « les perspectives de l'économie mondiale en 2019 se sont assombries », en raison notamment d'une faiblesse des échanges commerciaux et des investissements internationaux, qui s'ajoutent à des tensions commerciales encore vives ainsi que des pressions des marchés financiers sur les économies émergentes.
Dans ce contexte d'accentuation des risques de détérioration des perspectives, la croissance économique mondiale devrait, selon la Banque mondiale, fléchir cette année pour passer d'un taux révisé à la baisse de 3% en 2018 à 2,9% en 2019.
Avec une projection de 3,4%, l'Afrique subsaharienne fait donc mieux que l'économie mondiale et la Banque mondiale s'attend même à une accélération de la croissance dans la région
« En Afrique subsaharienne, la croissance devrait s'accélérer pour atteindre 3,4 % en 2019, en supposant une diminution de l'incertitude pesant sur les politiques publiques, l'amélioration de l'investissement dans les grandes économies et la poursuite d'une croissance robuste dans les pays à faible intensité de ressources », a estimé la Banque mondiale dans ses premières perspectives de l'année.
Reprise confirmée pour les grandes économies
Tous les pays ne sont certes pas logés à la même enseigne et en la matière, la dynamique de croissance projetée s'explique en grande partie par le bon comportement attendu des principales économies du continent. Au Nigeria, par exemple, l'expansion devrait s'intensifier pour atteindre 2,2% en 2019 sur la base d'une reprise de la production pétrolière et d'un scénario selon lequel une lente amélioration de la demande privée freinera la croissance du secteur industriel non pétrolier.
Selon les prévisions de la Banque mondiale, la croissance en Angola devrait atteindre 2,9 % en 2019 grâce à la reprise du secteur pétrolier résultant de l'exploitation de nouveaux champs pétrolifères et de l'amélioration du climat des affaires par la mise en œuvre de réformes. Autre exemple de la confirmation de cette reprise, c'est l'Afrique du Sud, où selon le rapport, l'expansion économique devrait prendre un peu de vitesse pour afficher un taux de 1,3 %, « dans un contexte caractérisé par les contraintes pesant sur la demande intérieure et le montant limité des dépenses publiques ».
Selon la Banque mondiale, « le redressement de l'économie subsaharienne se poursuit, bien qu'à un rythme plus faible ». Ainsi, les nouvelles estimations font ressortir que la croissance dans la région a progressé, passant de 2,6 % en 2017 à 2,7 % en 2018. Toutefois, poursuit la même source, cette progression est inférieure aux prévisions, en raison en partie des faiblesses observées au Nigéria, en Afrique du Sud et en Angola.
« La région a été confrontée à un environnement extérieur plus difficile durant l'année qui vient de s'achever, caractérisé par le ralentissement du commerce mondial, le resserrement des conditions de financement et le raffermissement du dollar américain, fait ressortir le document.
Malgré les chocs, une bonne année 2018
En plus de la difficile conjoncture dans laquelle pataugeait les dernières années, les grandes économies du continent, le rapport a fait des difficultés des économies de la CEMAC, qui ont toutefois, tiré profit de l'augmentation de la production pétrolière et de la bonne tenue des prix du pétrole durant la grande majorité de l'année 2018.
En Afrique de l'Ouest, c'est la production agricole, les services, la consommation des ménages et l'investissement public, qui ont soutenu l'activité économique notamment dans les pays pauvres en ressources naturelles. Plusieurs pays de l'UEMOA ont ainsi enregistré un taux de croissance de 6 % ou plus.
Malgré ces embellies et ces contrastes, la Banque a cependant noté que partout dans la région, « il est devenu plus difficile de financer la balance des paiements dans un contexte marqué par le renchérissement des coûts des emprunts extérieurs et l'affaiblissement des flux de capitaux ».
Les monnaies de la région ont ainsi perdu de la valeur alors que le dollar américain s'appréciait et l'attrait des investisseurs pour les marchés émergents diminuait. En 2019, la croissance devrait s'accélérer dans la région, bien que selon le rapport, la croissance par habitant devrait rester largement inférieure à la moyenne à long terme dans de nombreux pays, et contribuer dans une faible mesure à la réduction de la pauvreté.
La dynamique est portée par divers leviers de croissance en fonction des sous-régions. Dans la zone CEMAC par exemple, les perspectives sont portées par l'augmentation de la production pétrolière et une hausse de la demande intérieure consécutive à l'assouplissement des mesures d'austérité budgétaire.
L'activité économique devrait s'accélérer pour atteindre un taux de 3% dans les pays de la CEMAC, projette la Banque mondiale qui s'attend également à un léger rebond de la croissance chez les exportateurs de métaux, soutenu en partie par une plus forte activité minière. Dans les pays pauvres en ressources naturelles, c'est l'investissement public et une production agricole abondante qui devraient favoriser le maintien d'une activité robuste.
Risques et incertitudes
Selon les projections, la croissance devrait ralentir en Côte d'Ivoire, à 7,3 %, rebondir au Kenya à 5,8 % et s'envoler en Tanzanie à 6,8 %. Ces perspectives restent malgré tout conditionnées à certains risques dont la balance pèse négativement sur les perspectives régionales.
Selon les auteurs du rapport, une croissance plus lente que prévu dans la zone euro et en Chine devrait avoir des répercussions négatives sur la région, qui se manifesteraient par une baisse de la demande d'exportations et une diminution des investissements. Par ailleurs, relève le document, « les producteurs de métaux de la région seraient probablement durement touchés par l'escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine », alors, «qu'une normalisation plus rapide que prévu de la politique monétaire des pays avancés pourrait se traduire par de fortes réductions des apports de capitaux, le renchérissement des coûts de financement et de brusques dépréciations des taux de change ».
« Là où se dérouleront des élections en 2019, des considérations de politique intérieure pourraient remettre en cause les engagements nécessaires pour s'attaquer aux déficits budgétaires ou mettre en œuvre les réformes structurelles, particulièrement si le niveau de la dette publique est élevé et augmente », a fait relever la Banque mondiale.
Selon la banque mondiale, « la dépendance accrue à l'égard des emprunts en devises a accru les risques de refinancement et la vulnérabilité aux fluctuations des taux de change dans les pays débiteurs ».
Aussi, les risques intérieurs restent particulièrement élevés avec l'incertitude politique et l'affaiblissement concomitant des réformes économiques qui pourraient continuer à peser sur les perspectives de nombreux pays.
RDC : FELIX TSHISEKEDI ELU PRESIDENT
L'opposant congolais Félix Tshisekedi, proclamé provisoirement vainqueur de la présidentielle du 30 décembre en République démocratique du Congo, a rendu hommage au président sortant Joseph Kabila, "partenaire de l'alternance démocratique"
L'opposant congolais Félix Tshisekedi, proclamé provisoirement vainqueur de la présidentielle du 30 décembre en République démocratique du Congo, a rendu hommage au président sortant Joseph Kabila, "partenaire de l'alternance démocratique", dans sa première prise de parole.
Selon les résultats publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Félix Tshisekedi est arrivé en tête avec 38,57% des voix, suivi de Martin Fayulu avec 34,8%, puis par Emmanuel Ramazani Shadary (23,8%).
"Je rends hommage au président Joseph Kabila. Aujourd'hui, nous ne devons plus le considérer comme un adversaire mais plutôt comme un partenaire de l'alternance démocratique dans notre pays", a déclaré M. Tshisekedi devant une foule de ses partisans réunis au siège de son parti, l'UDPS.
Des propos longuement salués par les "combattants" de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, parti historique de l'opposition).
"Aujourd'hui est un grand jour, un jour historique pour la République démocratique du Congo mais également un jour historique pour l'opposition traditionnelle de ce pays", a encore dit M. Tshisekedi.
"Je suis heureux pour vous peuple congolais. Ce processus tout le monde pensait qu'il allait déboucher sur les affrontements et les violences, à l'effusion de sang", a estimé M. Tshisekedi.
"Personne ne pouvait imaginer un tel scenario au cours du quel un candidat d'opposition allait sortir victorieux", a-t-il ajouté, saluant le travail abattu avec son "ticket" Vital Kamerhe.
M. Tshisekedi a également rendu "hommage à la Céni (Commission électorale) et à son président Corneille Nangaa qui, malgré les critiques, malgré les menaces est resté imperturbable et est allé jusqu'au bout de sa logique. Et aujourd'hui nous pouvons dire que la vérité des urnes a triomphé".
Le leader de l'UDPS a aussi salué ses compétiteurs: l'autre candidat d'opposition Martin Fayulu et le "dauphin du président Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary.
En revanche, Martin Fayulu a dénoncé dans une interview à Radio France Internationale un "putsch électoral".
"Ces résultats n'ont rien à voir avec la vérité des urnes", a déclaré M. Fayulu, arrivé deuxième à l'élection présidentielle selon les résultats provisoires proclamés par la Céni. "C'est un véritable putsch électoral, c'est incompréhensible", a-t-il dit. (AFP)
DURCISSEMENT DES CONDITIONS DE FINANCEMENT
Dette publique : des risques de soudaines sorties de capitaux pour les pays à faibles revenus
Dakar, 9 jan (APS) - Les pays à faibles revenus pourraient être confrontés à "de soudaines sorties de capitaux et peiner à refinancer leurs dettes" dans l’hypothèse d’un durcissement brusque des conditions de financement, avertit la Banque mondiale.
"Dans les pays à faible revenu, le ratio de la dette de l’État rapportée au PIB est passé de 30 % à 50 % au cours des quatre dernières années. Ces pays utilisent une part croissante de leurs recettes publiques pour s’acquitter des intérêts de la dette. La pression ainsi exercée par le service de la dette s’accentuera si les charges d’emprunt augmentent comme prévu durant les années à venir", alerte l’institution financière dans un nouveau rapport.
Selon la Banque mondiale dont les Perspectives pour l’’économie mondiale viennent de paraitre, "si les conditions de financement devaient se durcir brusquement, les pays concernés pourraient subir de soudaines sorties de capitaux et peiner à refinancer leurs dettes".
La Banque mondiale indique que "de nombreux pays à faible revenu" ont pu obtenir ces dernières années de "nouvelles sources de financement, y compris des sources privées et des prêteurs extérieurs au Club de Paris qui rassemble les principaux pays créanciers".
Bien qu’ayant "permis aux pays emprunteurs de financer d’importants besoins de développement", cette démarche a aussi eu pour effet de contribuer à l’augmentation de leur dette publique.
Elle rappelle qu’"en principe, la dette publique doit être un endettement viable dont le service devrait être assuré dans des contextes très divers à un coût raisonnable".
"En augmentant l’efficacité de la mobilisation des ressources et l’efficience des dépenses publiques ainsi qu’en renforçant la gestion et la transparence de la dette, les pays à faible revenu peuvent réduire le risque de coûteuses tensions liées à l’endettement, soutenir le développement du secteur financier et réduire la volatilité macroéconomique", rassure-t-elle.
La dette, lorsqu’elle fait l’objet d’une utilisation judicieuse, "peut aider les pays à parvenir à une croissance durable et inclusive", soutient Jim Yong Kim, le président démissionnaire du Groupe de la Banque mondiale.
"Nous sommes toutefois préoccupés par le haut niveau d’endettement atteint par un certain nombre d’États", a-t-il ajouté.
PAR ABABACAR GAYE
CONSEIL CONSTITUTIONNEL, COMMENT L’ORGANE A FINI PAR ETRE « DESACRALISE »
A quelques jours de l’élection présidentielle, cette haute institution cristallise davantage les débats et remet sur la table la question relative à son autonomie et son impartialité malgré les changements de régimeset les réformes apportées à l’organe.
Après le parrainage, le déballage. Le conseil constitutionnel fait encore parler de lui. A quelques jours de l’élection présidentielle, cette haute institution cristallise davantage les débats et remet sur la table la question relative à son autonomie et son impartialité malgré les changements de régimeset les réformes apportées à l’organe.
Aux yeux du Sénégalais lambda, le conseil constitutionnel présente un visage peu reluisant. Rarement sollicité, et plus sollicité en temps électoral, l’institution s’invite dans les débats à cause des décisions ou avis qu’elle donne. Les attaques, contre l’organe de décision, qui devaient apparaitre comme un sacrilège ont fini par être un doux refrain à nos oreilles. En effet, même si du temps du président Diouf cette haute institution faisait déjà l’objet de critiques car ne pouvant pas toujours satisfaire les caprices d’une opposition dirigée par le virulent Maitre Wade à l’époque, il n’y a point de doute que la réputation de cet organe s’est plus détériorée à partir 2012. Malgré les hommes qui s’y sont succédés, l’institution demeure solide de par la « force » de ses décisions qui s’appliquent de facto mais fragilisée à cause des nombreuses contestations qui en naissent.
Le processus de désacralisation de l’institution n’a pas commencé aujourd’hui
Les situations les plus instables que le pays a connus sont d’ordre électoral. Et à chaque fois le conseil constitutionnel est toujours saisi soit en amont soit en aval pour arbitrer. D’abord avec le président Wade, sachant qu’il ne pouvait point briguer un troisième mandat, a jugé utile de saisir l’institution en 2012. Celle-ci finit par lui donner carte blanche, en soulevant l’argument de la non-rétroactivité de la loi. Malgré la motivation de sa décision, le conseil constitutionnel dut essuyer les tirs groupés de l’opposition d’alors et du mouvement « M23 ». Lorsqu’il s’est agi de contrecarrer la validation de la candidature de Wade par le conseil constitutionnel, Alioune Tine, président de la RADDHO affirmait qu’il était « impossible de faire confiance à l’arbitre choisi par Wade » pour faire référence à l’institution dont les membres sont nommés. Cette figure de proue du M23 poussait le bouchon plus loin en déclarant : « Si les membres du Conseil constitutionnel valident sa candidature (celle de Wade), ils seront responsables de tout ce qui adviendra au Sénégal ».
Cette ligne de défense était pratiquement celle de toute l’opposition d’alors. Alors que le président Macky Sall disait à RFI attendre la décision du conseil constitutionnel pour « apprécier », le professeur Ismaila Madior Fall rejetait tout bonnement la thèse de la validation dans un rapport. Il arguait à cet effet qu’il: «considère qu’en 2001, la Constitution a voulu tout faire pour qu’aucun sénégalais ne puisse faire trois mandats successifs à la tête de l’Etat (…) La candidature du président de la République me paraît non conforme à la constitution ». Ainsi donc les arguments opposés aux décisions du conseil constitutionnel attaqué de toutes parts avaient fini par lui ôter cette inviolable voile de respectabilité dont elle s’était parée depuis sa création.
La « désacralisation » du conseil constitutionnel s’est plus sentie avec les nombreuses sollicitations dont elle est objet sous le président Macky Sall. Avec le chef de l’Etat actuel, l’institution apparaît de plus en plus comme un bon samaritain au service de celui qui tient les rênes. Sur les nombreuses questions où elle est interpelée, le conseil constitutionnel dégage toujours des positions diversement appréciées. Un constat, qui est loin d’un jugement, est que la plupart des saisines de l’opposition se solde par une déclaration d’incompétence. Mais manifestement, quand c’est l’Etat qui saisit l’instance, elle donne toujours un avis ou une décision FAVORABLES ; c’est selon les juristes.
La levée de boucliers du C25 (le collectif des partis de l’opposition ayant déposé des dossiers de parrainage) contre le conseil constitutionnel n’est pas fortuite. La société civile a levé un coin du voile sur le travail des « 7 sages » qui n’aurait pas été impeccable pendant le processus de vérification du parrainage. A toute fin utile, il faut rappeler que la juridiction a connu les mêmes contestations qui ont instauré un sentiment de malaise à un moment. Tout comme avec le président Wade, c’est le conseil constitutionnel qui a « légitimé » le « wax-waxeet » du président de la République Macky Sall sur la durée du mandat présidentiel à travers l’avis ou la décision qu’il a donnée sur le référendum de Mars 2016. En juillet 2017, le conseil récidive en permettant, sur la base de la consultation du président de la République, l’usage des récépissés et des papiers autres que la carte d’électeur pour les élections législatives. Ainsi les « 7 sages » avaient validé la volonté du « maître des horloges » et l’ont sauvé d’une élection qui allait être catastrophique dans l’organisaton. Comme un retour de bâton, Wade qui a trop longtemps bénéficié des « faveurs » du Conseil constitutionnel en tant que président de la République, devrait faire face à l’institution avec sa posture d’opposant. Sur la saisine de l’institution par Macky Sall, il se désolait et critiquait: « ce n’est pas possible que le Conseil constitutionnel approuve ça. Ils ont quand même un minimum de formation juridique. Quelle que soit leur volonté d’allégeance à l’égard de Macky Sall, ils ne peuvent pas faire dire à la loi ce qu’elle n’a pas dit ».
Il faut redorer le blason de l’institution et garantir son équidistance
Tout compte fait, l’ « allégeance » du Conseil constitutionnel aux tenants du régime, pour emprunter l’expression de l’ancien président, ne date pas d’aujourd’hui. Comme ils le font avec toutes les juridictions du pays, les autorités étatiques ont tenté, tentent encore et continueront de tenter de mettre la pression sur cette institution. Tout comme l’opposition d’ailleurs. Depuis toujours, il n’y a aucun changement dans le procédé de l’institution qui parvient toujours à motiver ses décisions à des fins de justifications. Mais nonobstant ce désir de se laver à grande eau, la juridiction qui n’existe réellement qu’en temps électoral fait face à des accusations et des soupçons de parti-pris. Cette « allégeance » dont parle Wade est difficilement réfutable en ce sens que l’avis est toujours favorable quand c’est le président qui fait la saisine. Or pour ce qui est de l’opposition, la décision la plus prisée et la plus prise demeure la déclaration d’incompétence.
L’histoire est là pour confirmer ce constat. Il est en vérité difficile d’être indépendant quand on est nommé par le président de la République, même si l’organe a pour nom le Conseil constitutionnel. Quand un joueur choisit un arbitre, il y a naturellement une forte probabilité que ledit arbitre soit juge et parti. Malgré la réforme qui a amené le nombre des « Sages » de 5 à 7 et le mandat unique de ses membres (6 ans), il y a vraiment urgence de reconsidérer cette institution et de tout faire pour garantir sa liberté. Si l’on n’y prend garde, rien n’exclut qu’on vive avec notre Conseil constitutionnel ce que les ivoiriens avaient vécu avec le leur lors de l’élection présidentielle de 2010. Le conseil constitutionnel ivoirien avait fini par être la risée de tout un continent avec son président Paul Yao N’Dré qui déclare vainqueur Laurent Gbabgbo en décembre 2010 puis Alassane Ouattara en mai 2011 après que le pays a sombré dans une guerre sans précédent.
Dakar, 9 jan (APS) - Le chef de l’Etat, Macky Sall, a engagé mercredi le gouvernement sénégalais à "promouvoir davantage" la diversification des produits touristiques et à "réaliser, à Dakar, Diamniadio et dans les régions, des réceptifs hôteliers de classe internationale", rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
Présidant la réunion hebdomadaire du gouvernement, le président Sall a aussi demandé à l’équipe du Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne de "promouvoir la formation selon les standards mondiaux, aux métiers du tourisme pour assurer la qualité du service dans le secteur, ainsi que l’ancrage d’une véritable industrie nationale du Tourisme".
Le chef de l’Etat souhaite que tout ce travail soit entrepris "en relation avec les opérateurs privés".
Le communiqué souligne qu’il a entamé sa communication autour de la mise en œuvre des programmes de développement du tourisme, un secteur dont il a rappelé "la place prioritaire […] dans la consolidation de notre économie et l’émergence du Sénégal".
Il a ainsi demandé au gouvernement d’"asseoir la relance durable de la destination Sénégal, à travers l’accélération des aménagements touristiques et l’exécution dans les délais retenus, de l’ensemble des projets publics et privés validés et soutenus, avec les financements mobilisés notamment du crédit hôtelier ainsi que les mesures administratives et fiscales hardies arrêtées, depuis 2014 lors du lancement de la saison touristique à Saly".
Il a signifié à ce propos au gouvernement l’"impératif d’assurer la mise en place de tout le dispositif incitatif nécessaire à l’émergence effective de la région naturelle de Casamance en Zone touristique d’intérêt national".
Il lui a de même demandé de "mieux valoriser le potentiel économique et touristique des Iles du Saloum, du Sénégal Oriental, avec l’exploitation adéquate des potentialités du Parc National de Niokolo Koba et de lever toutes les contraintes signalées, en vue d’intensifier l’aménagement des nouvelles zones touristiques de Pointe Sarène, Joal Finio et du Lac Rose".
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LA PROBLÉMATIQUE DE LA SCOLARISATION DES FILLES À VÉLINGARA
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Les grossesses et mariages précoces, la pauvreté, le poids de la tradition – Les milles et un maux de la scolarisation des filles décryptés en Puular
#Enjeux2019 - ‘’Ils nous demandent de ne pas marier nos filles parce qu’elles doivent rester à l’école. Mais ils oublient que nous sommes pauvres. Et les enseignants ‘’saï-saï’’ profitent de cette situation pour engrosser nos enfants’’, explique le parent d’élève Souleymane Sama.
Pour la majorité des parents rencontrés à Vélingara, la pauvreté est la principale cause de l’abandon des classes par leurs filles. Cependant ils reconnaissent et mesure à sa juste valeur le poids de la tradition sur le faible taux de scolarisation des filles dans leur commune.
Sinthiou Boiro éclaire sur la question. ‘’Nous sommes dans une société ou les parents mise plus sur la réussite des garçons que sur celle des filles. Pour nous, c’est le garçon qui va gérer, préserver et perpétuer le legs de la famille. Nos filles sont appelées à quitter la famille des l’âge de 14 ans pour rejoindre leurs belles familles’’.