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17 septembre 2025
DAROU KHOUDOSS BIENTOT «ZONE LIBRE DE TOUT TRAVAIL D’ENFANT»
Les réalisations du projet «Zone libre de tout travail d’enfant» (Zltte) dans les villages de Ndiop Sao et Darou Ndoye, commune de Darou Khoudoss, ont été présentées hier aux autorités de la commune.
Ce projet, porté par Enda jeunesse action, est mis en œuvre pour lutter contre le travail des enfants dans cette localité au cœur de la zone des Niayes où le taux de scolarisation est très faible.
A Darou Khoudoss, commune située au cœur de la zone des Niayes, les enfants préfèrent les périmètres agricoles aux écoles. Ici le taux de scolarisation est trop faible, renseigne le ministre de l’Education du gouvernement scolaire du village de Ndiop Sao, Ndèye Fatou Mbaye. Pour cause, estime l’élève, «c’est une zone de pêche et de maraîchage et les enfants préfèrent cultiver la terre ou aller en mer. Surtout que la plupart d’entre eux veulent plutôt gagner de l’argent que d’aller en cours. Et souvent, les parents sont complices puisqu’étant, pour la plupart, des illettrés». A ce tableau sombre s’ajoutent les mariages précoces. Selon Melle Mbaye, «l’éducation n’est pas une priorité pour nos parents. Et le principal problème des jeunes filles est le mariage précoce. Les garçons, eux, se reconvertissent en agriculteurs dans les périmètres maraîchers ou en pêcheurs. C’est rare de voir un élève s’inscrire à l’école ou qui suit son cursus jusqu’au Bac. Parce que pour les parents, l’école n’a pas d’avenir», confie-t-elle. Dès lors, une sensibilisation autour de ce fléau du travail des enfants s’impose.
A ce titre, l’Ong Enda jeunesse action a démarré une large campagne de sensibilisation pour lutter contre ce phénomène dans la commune de Darou Khoudoss. Dans ce cadre, elle a mis en œuvre un projet dénommé «Zone libre de tout travail d’enfant» (Zltte) pour accompagner les populations de la localité dans la prise en charge de ce problème. Un projet qui embrasse particulièrement l’éducation, notamment la scolarisation des enfants, explique Ester Sagna, responsable de l’équipe Enda jeunesse action de Thiès. Elle explique que le projet Zltte est une approche qui travaille dans une zone où tout enfant en âge d’aller à l’école la fréquente et à temps plein. «Avant son démarrage en 2016, il y a eu une sélection qui a été faite au niveau de Darou Khoudoss. Et trois villages avaient des caractéristiques un peu similaires par rapport à la scolarisation. Il s’agit des villages où la plupart des enfants en âge d’aller à l’école ne la fréquentent pas, ils travaillent plutôt dans les blocs maraîchers», explique Mme Sagna.
Qui poursuit : «Puisque c’est une nouvelle approche, nous avons démarré par deux villages, en l’occurrence Ndiop Sao et Darou Ndoye. Et au niveau de chaque village, nous avons d’abord essayé d’établir une situation de référence pour savoir le nombre d’enfants et ce qu’ils font. Ce qui nous a permis de voir que la plupart des enfants qui sont en âge d’aller à l’école ne la fréquentent pas. Ensuite, nous avons rencontré les différentes communautés pour restituer notre travail avant de définir des axes pour l’amélioration de cette situation. Les communautés se sont donc organisées en comités de protection qui, depuis trois ans, agissent pour essayer de réduire ce fléau en faisant de telle sorte que les enfants aillent à l’école.» Ainsi, renseigne-t-elle, «à l’école de Ndiop Sao qui fonctionnait avec trois classes qui regroupaient les 6 cours, donc des classes multigrades, on les a éclatés. Ce qui a permis la première année des interventions du projet d’avoir un Ci et un Cp séparés, alors que les deux cours étaient dans une même classe. La deuxième année également, le même travail a été reconduit. Et aujourd’hui, toutes les classes ont été éclatées sauf le Cm1 et Cm2». Et cela, souligne-t-elle, sans compter l’organisation des enfants à travers des gouvernements scolaires.
A Darou Ndoye où le village ne disposait pas d’école, Enda jeunesse action a effectué des démarches auprès des autorités académiques et des entreprises minières de la zone comme la Grande côte opérations (Gco) pour la construction d’une école. «Ici, les enfants marchaient presque 2km pour aller à l’école la plus proche qui se trouve à Diogo. Et cela ne motivait pas trop les parents. C’est pourquoi la communauté avait sollicité la construction d’une école. Et la première année, en 2016, l’école avait démarré avec 44 élèves au Ci. Et cette année encore, grâce à l’appui de la Gco, il y a deux classes qui sont construites. Donc, on s’est retrouvé avec trois cours au niveau de l’école de Darou Ndoye.» Elle conclut par assurer que «le travail continue pour amener les populations à intégrer la norme sociale qui dit que : ‘’Tout enfant en âge scolaire doit aller à l’école.’’ C’est ce combat qui est en train d’être mené ensemble avec les communautés et ce sont toutes ces réalisations qu’elles veulent partager aujourd’hui avec les autorités.»
EMMA STYLE LANCE UN INCUBATEUR POUR LES JEUNES
CREATION – Mode et arts textiles , Le premier incubateur des jeunes entrepreneurs du secteur de la mode et des arts textiles au Sénégal a ouvert ses portes.
Il s’agit de Emma style show9/Ocp-Dakar. Ils sont 10 jeunes triés sur le volet à bénéficier d’une formation intensive, d’un coaching et d’un suivi pour faire décoller leur carrière. L’objectif est d’outiller ces créateurs de demain pour leur permettre de gérer leurs entreprises.
Comment jeter les bases d’une industrialisation du secteur de la mode ? Si la question taraude l’esprit de bon nombre de stylistes, Emma a peut-être un début de solutions. Elle compte s’appuyer sur son expérience pour outiller la relève. En effet, jeune débutante, elle s’était armée de sa passion. Tout ce qui lui avait manqué pour percer, elle le met aujourd’hui au service de 10 jeunes. Triés sur le volet, ils vont intégrer le premier incubateur des jeunes entrepreneurs du secteur de la mode et des arts textiles au Sénégal. Il s’agit du Emma style show9 /Ocp-Dakar.
Ainsi, depuis le 12 novembre 2018 jusqu’au 12 avril 2019, les 10 jeunes sélectionnés sur les 227 candidats vont avoir 274 heures de sessions de formation intensive autour d’ateliers de création de mode et renforcement des capacités techniques, communicatives, langagières et managériales afin de leur permettre de s’insérer dans la vie professionnelle.
L’objectif est de leur permettre de réaliser leurs projets et de se lancer en toute autonomie dans la vie professionnelle. Et pour ce faire, les 10 incubés suivent depuis novembre 2018 des formations intensives en techniques basiques de coupe, couture, stylisme et modélisme, avec un renforcement de capacités en marketing et communication, management, marketing digital et techniques de communication. Ensuite, ils vont subir 2 mois d’accélération avec un projet en tutorat, sous la direction et la supervision de mentors, stylistes et experts en marketing et communication qui coacheront les jeunes entrepreneurs au sein de leurs espaces professionnels. Les œuvres et projets qui seront réalisés par les entrepreneurs (marque, collection, blog mode et/ou cosmétique) seront présentés en concours lors de la soirée Emma style show 9 du samedi 27 avril 2019.
Les lauréats vont bénéficier d’un coaching par des stylistes de renommée et d’entreprises des secteurs de la mode, du design et des arts graphiques pour la concrétisation de leurs projets. Un suivi-évaluation sera fait en collaboration avec les partenaires pour mesurer l’efficacité du dispositif mis en place dans le cadre de l’incubateur afin d’apporter des améliorations pour la pérennisation de l’action.
«LA CONFIANCE EN LA JUSTICE EST UN ELEMENT ESSENTIEL DANS UNE DEMOCRATIE…»
Le président de la République a présidé hier, comme chaque année, la rentrée solennelle des cours et tribunaux. Macky Sall qui a certes abordé le thème de la « protection des données personnelles au Sénégal »
Il les a avertis que la confiance en la justice est un élément essentiel dans une démocratie. « Remettre en cause cette confiance, c’est mettre en doute les fondements de la République » a-t-il martelé. Quant au premier président de la Cour Suprême, Mamadou Badio Camara, il a dit que les magistrats vont résister à toute pression et intimidation.
Au moment où le pays a besoin que la classe politique calme le jeu, à moins de deux mois de l’élection présidentielle, le président Macky Sall fait dans les menaces. Pis, hier devant les magistrats, il s’est couvert d’un manteau de protecteur de l’institution judiciaires pour lancer des pierres en direction de l’opposition. En particulier ceux de ses membres recalés de l’élection présidentielle dans le cadre du parrainage et qui continuent de ruer dans les brancards. Macky Sall a dit hier qu’il n’acceptera plus que l’on jette l’opprobre à cette auguste institution qu’est la justice. « La justice doit garder sa légendaire sérénité, une certaine distance voire une distance certaine qui seule confère à ses décisions l’autorité nécessaire. Je vous réitère mon engagement à garantir l’Etat de droit à travers la mise en place d’un système juridique et judiciaire moderne et efficace qui offre à chaque citoyen l’exercice effectif de ses droits. L’œuvre de justice est une tâche délicate mais fondamentale de l’Etat (…) Vous y consacrez toute votre énergie pour donner en dépit des accusations fallacieuses perpétuelles et des menaces quasi quotidiennes. Je voudrais dire solennellement que l’Etat prendra toutes les mesures qu’impose la situation pour la défense des magistrats de tous les ordres car hélas notre pays a connu des épisodes douloureux. L’Etat n’attendra pas que de telles situations se passent à nouveau pour réagir. Force restera à la loi » a-t-il martelé. Poursuivant, le président de la République de préciser à l’endroit de ceux qu’il a qualifiés de détracteurs de la Justice que « la confiance en la justice est un élément essentiel dans une démocratie. Remettre en cause cette confiance, c’est mettre en doute les fondements de la République. Personne ne doit trouver intérêt à affaiblir la justice, ce dernier rempart de notre système républicain, pivot majeur de la démocratie et du développement économique de notre pays » a-t-il réitéré.
Mamadou Badio Camara : «Les magistrats sauront résister contre toute intimidation et pression«
Sur cette question, évoquant l’actualité brûlante de la pré-campagne électorale, le premier président de la Cour suprême s’est élevé contre les attaques subies par les magistrats. D’après Mamadou Badio Camara, «nous sommes conscients des menaces et invectives visant l’institution judiciaire… Les magistrats sauront résister contre toute pression et intimidation d’où qu’elles viennent» en allusion aux enjeux de la présidentielle sénégalaise du 24 février prochain. Le premier président de la Cour Suprême d’ajouter que «même si nous ne sommes pas impliqués dans l’organisation des élections, nous soutenons nos collègues qui interviennent dans l’organisation jusqu’à la proclamation des résultats». Et de s’écrier que «nul n’a le monopole du patriotisme», et les juges sont «avant tous des citoyens». Il a par ailleurs formulé des vœux pour «la paix des cœurs et des esprits», en perspective de cette échéance électorale. Le thème de la rentrée des cours et tribunaux de l’édition 2019 portait sur «les données à caractère personnel».
Modernisation du système judiciaire pour rendre le pays plus attractif
Auparavant, Macky Sall avait indiqué que la modernisation de la justice est au coeur de l’axe trois du Plan Sénégal Emergent. « Dans la continuité de notre histoire politique et institutionnelle, j’ai l’ambition d’œuvrer à la modernisation de notre système judiciaire afin de le rendre plus accessible, plus fiable et plus apte à garantir l’égalité de tous devant la loi. C’est pourquoi j’ai inscrit la justice au cœur de l’axe trois du PSE intitulé gouvernance, institutions et sécurité en vue d’engager les grandes réformes pouvant permettre à l’institution de jouer son rôle dans la quête d’émergence. Le renouveau du système judiciaire, axe prioritaire du PSE, constitue ainsi un palier important dans l’amélioration de l’environnement des affaires et la stabilité sociale, facteur indispensable à l’investissement productif et à la croissance inclusive. C’est le sens des réformes structurantes initiées dans le secteur pour lever les contraintes qui pèsent sur le climat des affaires. L’Institution du tribunal de commerce de Dakar, installé en 2018, répond à cet objectif et permettra d’accroitre sensiblement l’efficacité dans les règlements du contentieux économique et financier » a expliqué le chef de l’Etat. Selon Macky Sall, une telle réforme concrétise sa vision, sa volonté de renforcer la productivité de la justice et la gouvernance économique, gage de compétitivité.
Le Sénégal va se doter d’un super calculateur le 25 janvier prochain
Se disant convaincu que les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont apporté à la fois confort et bouleversement importants dans la société, le résident de la République a expliqué que « c’est tout le sens du thème de cette année qui porte sur la protection des données personnelles. Le Sénégal s’est doté depuis dix ans de la loi 2008-12 qui définit les données à caractère personnel comme toute information relative à une personne physique identifiée ou identifiable directement ou indirectement par référence à un numéro d’identification ou à un ou plusieurs éléments propres à son identité physique, physiologique, génétique, psychique, culturel, social ou économique. Le traitement de ces données enregistrées dans les plateformes numériques dont le nombre augmente de façon exponentielle pose la nécessite de veiller au respect des droits, des libertés fondamentales et de la dignité des personnes concernées. Dès lors, la législation sur les données à caractère personnel est devenue un outil pertinent de protection des droits de la personne notamment son droit à la vie publique » a t-il indiqué. Toutefois pour Macky Sall, l’exploitation des données à caractère personnel présente un intérêt économique majeur pour les entreprises car elles offrent en même temps des opportunités économiques, sources de progrès, de retombées, d’emplois et de création de richesses. « Ces opportunités justifient ma décision de doter notre pays d’un super calculateur le plus puissant en Afrique à ce jour d’une capacité d’un pétaflop, 10 puissance 15 soit un million de milliards d’opérations par seconde. Ce puissant ordinateur conçu pour atteindre de hautes performances dans la vitesse de calcul avec ses composantes électroniques ultra rapides sera installé le 25 janvier prochain au centre national de calcul scientifique de Diamniadio. Cette infrastructure permet de réaliser des prévisions météorologiques, étudier le climat (…)» s’est-il réjoui.
Sénégal doit envisager de revoir sa législation sur les données personnelles
Abordant la question des données personnelles, Macky Sallcroit qu’elle doit être abordée sous l’angle de la protection de libertés individuelles dont l’Etat est le garant. « C’est le rôle confié à la commission des données personnelles créée par la loi de 2008. Ce dispositif est complété par la loi sur la cybercriminalité qui prévoit dessanctionsliées au traitement de données personnelles en violation de la loi. Le Sénégal, signataire depuis août 2016 la convention du conseil de l’Europe pour la protection des personnes à l’égard du traitement automatisé des données à caractère personnel, devrait envisager de revoirsa législation pour la rendre davantage plus adaptée. Le traitement des données est aussi un enjeu économique important pour les entreprises et de plus en plus un enjeu sécuritaire pour les Etats » a encore précisé le chef de l’Etat qui a déclaré ouverte l’année judiciaire 2019.
KARIM GAGNE A NOUVEAU DEVANT MACKY SALL
Pas plus tard qu’hier, Karim Wade a signé une nouvelle victoire à travers le rejet par la Cour d’appel de Monaco de la demande de l’Etat du Sénégal de confisquer ses biens !
Le feuilleton du combat judiciaire opposant le candidat du Parti démocratique sénégalais, Karim Wade, et l’Etat, est loin de son épilogue. En effet, le moins que l’on puisse dire jusqu’à présent c’est que, si l’Etat a fait condamner le fils de l’ancien président de la République pour enrichissement illicite par la Crei (Cour de répression de l’enrichissement illicite), à l’international c’est toujours Karim Wade qui gagne. Qui lamine l’Etat, devrait on dire ! Cedeao, Groupe de travail des Nations Unies contre la détention arbitraire, Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, juridictions françaises et monégasques, l’ex-ministre « du Ciel et de la Terre » enchaîne les victoires sur l’Etat sénégalais mis KO debout à chaque fois.
L’Etat du Sénégal perd encore au niveau international face à Karim Wade. Hier, les avocats du candidat du Pds ont sorti un communiqué pour crier victoire. En effet, ont ils informé, « La cour d’appel de Monaco a rejeté, ce lundi 7 janvier, l’appel formé par l’État du Sénégal contre le jugement du 10 juillet 2018 du tribunal correctionnel de Monaco qui a refusé de confisquer les sommes saisies dans des comptes bancaires, dont l’un appartient à Karim Wade et les autres à ceux qui ont été condamnés avec lui par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). La demande de confiscation présentée par l’État est donc définitivement rejetée », lit-on dans le communiqué des avocats de Karim.
Selon Mes Seydou Diagne et compagnie, l’Etat invoquait l’arrêt du 23 mars 2015 de la Crei, juridiction d’exception supprimée depuis trente ans et réactivée, en violation de la Constitution, par un simple décret du chef de l’État dans le seul but de condamner Karim Wade pour tenter de lui interdire d’être candidat à l’élection présidentielle. Selon eux, cet arrêt de la Crei a été rendu au terme d’un procès qui comportait d’innombrables et graves irrégularités et qui violait les principes fondamentaux de la procédure pénale, notamment la présomption d’innocence, les droits de la défense et le droit à un procès équitable. « La Crei, juridiction instrumentalisée à des fins politiques, se mettait ainsi à l’écart des grands principes de droit qui sont proclamés par la communauté internationale et que le Sénégal s’est engagé à respecter par la signature de traités » écrivent les avocats de Karim Meissa Wade. Ils considèrent que le jugement rendu hier constitue « un nouveau camouflet » qui s’ajoute aux désaveux que le pouvoir politique sénégalais ne cesse de subir dans toutes les procédures menées hors du Sénégal. Et de lister « le classement sans suite de la plainte déposée par l’État du Sénégal à Paris contre Karim Wade ; les condamnations du Sénégal par la Cour de justice de la CEDEAO; la déclaration solennelle du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire constatant le caractère inéquitable du procès et affirmant le caractère arbitraire de la détention de Karim Wade ; le refus de confiscation opposé par le tribunal correctionnel de Paris puis par la cour d’appel de Paris », rappellent-ils.
Sans compter, ajoutent-ils, « tout récemment, la décision du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, constatant que l’arrêt de la CREI viole le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, Karim Wade n’ayant pas pu faire réexaminer la déclaration de sa culpabilité et sa condamnation par une juridiction supérieure, et ordonnant que l’État du Sénégal fasse procéder à ce réexamen. Dans un État de droit, l’arrêt serait privé de tout effet dans l’attente du réexamen ordonné » estiment Mes Seydou Diagne, El Hadj Amadou Sall et compagnie. Ainsi, les avocats de l’ancien ministre soutiennent que Karim Wade a été poursuivi, jugé, condamné puis expulsé du Sénégal et contraint à un exil politique, dans l’unique dessein de le priver de son droit d’être candidat à l’élection présidentielle.
« Cette volonté des pouvoirs politiques d’éliminer un adversaire est vaine puisqu’une succession de décisions, toutes favorables à Karim Wade, rendues par des institutions et juridictions internationales, confirme qu’il jouit de la plénitude de ses droits. Il entend ainsi les exercer ; notamment, son droit d’être candidat à l’élection présidentielle »,concluent-ils en démontrant la volonté manifeste de l’Etat du Sénégal d’empêcher la candidature du fils de l’ancien président de la République. Un Etat du Sénégal qui vient ainsi d’enregistrer son énième revers à l’international contre Karim Meissa Wade, candidat du Pds à la prochaine élection présidentielle.
CES ANGLES MORTS JAMAIS DEBATTUS DU SECTEUR DE LA SANTE !
Manque de maintenance du matériel, budgets insuffisants, mauvaises conditions du personnel paramédical…
Au Sénégal, la santé a des mots qui ont pour noms slogans, gratuité et programmes et des maux qui ont pour noms cherté, inaccessibilité, mauvaise gestion, négligence, situation de déficit chronique. Autant d’« angles morts » ou de problèmes négligés sur lesquels il faut réellement débattre. « Le Témoin » fait le diagnostic des calamités du secteur !
Des praticiens de la santé sont unanimes là-dessus. Depuis 2012, date de l’accession du président Macky Sall à la magistrature suprême, beaucoup d’argent a été investi dans la santé, notamment à l’hôpital Aristide Le Dantec et à l’hôpital Dalal Jamm pour l’acquisition d’équipements de dernière génération notamment des accélérateurs de particules, des systèmes de télé-radiologie et des télé-scanners. Surtout beaucoup d’efforts ont été faits pour doter nos hôpitaux de matériels médicaux performants. Par exemple 10 milliards francs ont été investis dans l’amélioration de l’imagerie médicale avec des matériels dernier cri. Ce qui a fait dire à Dr Oumar Bâ du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) ainsi qu’au chef de service de radiologie de l’hôpital Le Dantec, Pr El Hadj Niang que le plateau technique de nos hôpitaux n’est pas aussi malade qu’on le pense. Mieux, les spécialistes restent convaincus que le pays regorge de « bons médecins » qui officient dans des structures bien équipées. Le potentiel humain est donc là, de même que les équipements techniques. Malgré tout, le secteur de la santé demeure paradoxalement malade. Et c’est là où se situe le problème. Au Sénégal le rêve de la « santé pour tous » est loin d’être une réalité.
Le professeur Abdoul Kane le soutient dans son livre « L’Ethique, le soignant et la société », Harmattan Sénégal, en 2016. « Jadis sanctuaire au service des plus démunis, il (Ndlr : l’hôpital) est mué, en particulier dans les pays pauvres, en entreprise où la gabegie le dispute souvent au mercantilisme : entreprise où le patient est de plus en plus vu comme un client dont la fortune et l’entregent détermineraient la qualité des soins à lui prodiguer. Bien entendu, ce sont les pauvres qui, les premiers, expient les errements de cette nouvelle gouvernance ». Surtout avec les nouvelles menaces aggravées par les effets de la mondialisation qui empêchent une distribution juste et équitable des ressources nécessaires à la santé de la population. Si d’énormes progrès ont été faits par rapport surtout au relèvement du plateau technique, à la gratuité des soins des enfants de moins de cinq ans et de la césarienne avec la Couverture maladie universelle (Cmu) — entre autres ambitieux programmes conçus avec d’amateurisme —, et même si la chirurgie offre de nouvelles innovations, d’énormes obstacles restent à franchir. Ces progrès indéniables sont en effet assombris par des crises spectaculaires. Parmi les principaux maux de notre système de santé, il y a l’accès inégal aux technologies de pointe entre les régions, la mauvaise qualité de l’accueil dans les structures de santé, la mauvaise — pour ne pas dire l’absence de — maintenance du matériel faute de pièces de rechange et manque notoire d’ingénieurs. Le bon fonctionnement du secteur est aussi handicapé par l’endettement des hôpitaux avec la mise en œuvre de la Couverture médicale universelle avec surtout les retards dans le remboursement, entres autres…
Quand les « cerveaux » sont malades et paralysent le corps
A l’état culturel, on a beau doter les structures de santé de nouveaux matériels, d’équipements de pointe et de construire des équipements flambant neufs, mais le secteur de la santé ne fonctionne pas seulement avec de « beaux habits ». On peut se parer de ses plus beaux habits tout en trainant une maladie maligne ou bénigne. Tout comme le corps humain, le secteur de la santé est un « corps » avec différents organes, tissus, cellules et molécules reliés les uns aux autres! Il a des membres supérieurs comme inférieurs, un tronc, et une tête. Le tout conditionné par un cerveau. Toutes les activités du « corps » sont régulées à travers ce cerveau qui joue un rôle primordial dans le fonctionnement du « corps ». Que ce soit dans le médical ou le paramédical !Le cerveau du « corps » pour ne pas dire l’agent de santé est l’élément essentiel dans le « corps » pour écouter, entendre, examiner, sentir et soigner, et surtout informer. Ils sont en effet des ophtalmologues, des dentistes, des dermatologues, des pédologues, des cardiologues, des cancérologues, des urgentistes pour le corps médical et des infirmiers, sages-femmes et autres contractuels pour le paramédical qui constituent le cerveau du système de santé. Ils forment le chef d’orchestre du « corps » pour une « bonne santé » des usagers.
Par conséquent, dès que le cerveau qui traite toutes les informations du « corps » et du « système » est assombri ou « ne soigne plus », c’est tout le système qui est en lambeau. Quand on tombe malade, la douleur vient ainsi briser « le silence des organes » ! Car selon la célèbre formule du chirurgien René Leriche qui date de 1936, « la santé c’est la vie dans le silence des organes » ! Ce même si le silence des organes n’exclut pas la présence d’une maladie, d’après le diagnostic des spécialistes de la santé. Aujourd’hui, le cerveau du corps, affecté par le syndrome des promesses non tenues, ne fonctionne plus normalement affectant ainsi tout le « corps » ! Une situation décriée par les usagers qui ne réclament que des soins. Au moment où la tutelle, en lieu et place de négociations sérieuses avec le cerveau, choisit de brandir des menaces jusqu’à effectuer des ponctions sur les salaires d’agents grévistes. C’est ce qui s’est passé cette année avec les contractuels du plan Cobra et du programme Jica affiliés à l’Alliance And Gueusseum. Laquelle coalition de syndicats de santé ne serait guère ébranlée par les menaces et intimidations. « Personne ne peut nous intimider » !
Telle était la devise des amis à Mballo Dia Thiam et Sidya Ndiaye qui ont déroulé 17 plans d’action de grève avec surtout la rétention de l’information sanitaire occasionnant un manque de visibilité du pays au niveau international. Durant toute la période de la grève du « cerveau », la tutelle ne recevait presque plus d’informations sanitaires. « Il faut dire que la grève de l’Alliance And Gueusseum a créé d’énormes dégâts. Le ministère, pendante la durée de la grève ne recevait même pas 4 % de l’information », soutenaient les syndicalistes. La même situation, le gouvernement l’avait vécue quelques mois plus tôt avec le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames). Des médecins qui s’étaient même radicalisés avant que le gouvernement ne décide de revaloriser leur situation indemnitaire avec une augmentation de 200 000 francs.
L’argent, source de tous les maux !
L’argent, justement, constituant souvent et toujours le point nodal dans les revendications syndicales, les usagers, eux, pensent que les vrais problèmes sont négligés et ne sont vraiment jamais débattus. Donc jamais mis sur la table des négociations. Le système, apparemment n’assure pas une prise en charge correcte pour tous les citoyens. L’avocat droit-de-l’hommiste Demba Ciré Bathily, dans un commentaire suite à l’affaire de la petite Aïcha qui serait décédée par négligence médicale à l’hôpital de Pikine, demandait qu’on exige « un véritable système de santé public plutôt que de nous complaire dans des slogans politiques creux qui ne correspondent à aucune réalité. Le sort réservé à l’hôpital public n’est qu’une des facettes du laisser pourcompte dont sont victimes les pauvres et les démunis dans tous les domaines dans notre pays : la santé, l’éducation, le logement… On peut toujours occulter cette réalité en transformant le personnel de nos hôpitaux en mur de lamentations alors qu’il s’agit avant tout d’engager la responsabilité des politiques au lieu de chercher des boucs émissaires ».
L’Organisation mondiale de la Santé (Oms) définit la santé comme un état complet de bien-être physique, mental et social. Elle ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. Malheureusement, il n’y pas plus de bien-être dans le système. L’anesthésiste réanimateur, Mamadou Mansour Diouf charge les « régimes successifs » qui, dit-il, ont savamment orchestré la confusion entre « politique de santé » et « politique avec la santé ». « La dette de l’Etat qui augmente d’année en année contribue grandement au dysfonctionnement des hôpitaux avec à la clé une atteinte grave à la qualité des soins », a-t-il argué tout en soulignant que « les remboursements après prestations constituent une très mauvaise politique qui asphyxie les hôpitaux. Car, il est de notoriété publique que l’Etat est le pire payeur qui soit. Encore que les financements, dit-il, « sont généralement très insuffisants et les dépenses générées par la prise en charge des patients par rapport à certaines gratuités sont largement au-dessus des montant reçus parles hôpitaux. Ce qui génère des situations de déficit chronique. A cela, s’ajoute l’épineux problème du financement viable et durable du système de santé ». Ce sont là, entre autres, les maux et mots qui freinent l’accès à la santé ainsi que la bonne qualité de l’offre de soins sur toute la chaine du… secteur.
OUSSEYNOU DIOP BENEFICE D’UNE LIBERTE PROVISOIRE
L’étudiant Ousseynou Diop, âgé de 24 ans, a comparu hier à l’audience des flagrants délits du tribunal de grande instance de Dakar.
Ce pour répondre des faits d’apologie du terrorisme. Il a bénéficié d’une liberté provisoire après avoir passé plus de trois ans en prison. Son affaire est mise en délibéré pour le 22 janvier prochain.
Attrait hier à la barre de la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar pour le délit d’apologie du terrorisme suite à une dénonciation des autorités françaises qui s’étaient offusquées d’un de ses posts sur sa page Facebook, l’étudiant en math-physique de l’Ucad, Ousseynou Diop, a pu enfin s’expliquer sur ce dont il est accusé. Ce après plus de trois ans de détention préventive.
A la barre, le prévenu a nié les faits qui lui sont reprochés. « Je n’ai jamais fait de l’apologie du terrorisme, je ne savais même pas ce que veut dire apologie avant d’aller en prison ». Son fameux commentaire posté sur une page Facebook était ainsi libellé « Je suis très content de l’attentat parce que vous ne devez pas oublier ce que Charlie Hebdo avait fait au prophète Mohamed, vous, les Français, vous êtes maudits. Vous méritez cela après ce que vous avez fait à Coulibaly ». Trois jours après son commentaire, le chef de la police nationale avait demandé à ce que l’auteur du post signé « Ousseynou Weus » soit identifié. C’est ainsi que la division des investigations criminelles a interpelé l’étudiant. « Je ne croyais qu’aux chiffres et aux théorèmes qui existaient dans mon environnement », a-t-il soutenu.
C’était une blague qui m’a poussé à faire un commentaire sur l’attentat qui avait été commis lors du match Angleterre-France. Je ne savais pas que ce petit commentaire pouvait me faire perdre tout ce temps », a déploré le jeune prévenu. L’étudiant qui rêvait de devenir ingénieur en génie civil a perdu trois longues années en prison. Selon le père du prévenu, il n’a perdu de vue son fils que pendant son incarcération. A en croire le ministère public, le prévenu a reconnu les faits à l’enquête préliminaire et à l’information judiciaire. Il a utilisé un outil informatique qui est un support Facebook accessible au public. La première condition de l’apologie c’est la publicité. Le représentant du paquet parle de provocation étant donné que le prévenu s’est glorifié de l’acte. Il a prédit dans son commentaire un attentat lors du match Nice-Lyon.
Pour la répression, le procureur a requis trois ans de prison ferme. Avocate de la défense, Me Anta Mbaye a déploré le fait que le prévenu a fait une détention préventive de 3 ans. Mieux, soutient la robe noire, on a fait peu de cas du droit de la défense et de la présomption d’innocence. A en croire l’avocat, c’est la France qui a demandé qu’on poursuive l’étudiant. Ce alors que la même jurisprudence en France a vu un prévenu coupable de faits d’apologie être condamné à 6 mois de prison assortis du sursis. Un jugement au tribunal des flagrants délits! Il s’y ajoute que, selon l’avocat, le délit n’est pas constitué, l’élément moral manque dans le dossier. Pour Me Alassane Dioma Ndiaye, si on était en France, ce dossier d’Ousseynou Diop n’allait pas atterrir au tribunal correctionnel. Il parle d’incohérence du dossier. « On ne peut pas appliquer une loi antérieure aux faits. Facebook est un cadre privé, on échange avec ses amis et rien n’est public », a soutenu le président du Conseil sénégalais des droits de l’homme. Selon lui, l’apologie est un discours rationnel qui s’articule avec des moyens. La défense a sollicité le renvoi de l’étudiant des fins de la poursuite sans peine ni dépens ou, une liberté provisoire de l’étudiant au cas où l’affaire serait mise en délibéré. A l’arrivée, le juge a ordonné la liberté provisoire du prévenu Ousseynou Diop. Quant à l’affaire, elle est mise en délibéré pour le 22 juillet.
LES DERIVES SUR L’INTERNET AU CŒUR DES DEBATS
Le thème de la rencontre a porté sur la Protection des données personnelles. Une occasion pour les différents orateurs de revenir sur les manquements constatés en la matière.
PAR FATOU NDIAYE ET MARIAME DJIGO |
Publication 09/01/2019
Les Cours et Tribunaux ont effectué leur rentrée solennelle de l’année 2019 hier, mardi 8 janvier, sous la présidence du chef de l’Etat, Macky Sall, par ailleurs président du Conseil Supérieur de la Magistrature.
CHEIKH TIDIANE COULIBALY, PROCUREUR GENERAL PRES LA COUR SUPREME : «La presse en ligne porte atteinte au respect de la vie privée et à la présomption d’innocence»
Le Procureur général près la Cour suprême, Cheikh Tidiane Coulibaly, a estimé qu’au stade actuel où en est le numérique, la difficulté est telle que d’aucuns ont décrété la mort de la vie privée. Tandis que d’autres, ont décelé un recul de la protection de l’intimité des gens. Le moins que l’on puisse dire, estime-t-il, est que les informations à caractère personnel, mises en ligne par la presse électronique, portent, par comparaison à la presse papier, une atteinte sans commune mesure aux droits fondamentaux notamment au respect de la vie privée et à la présomption d’innocence. En guise d’exemple, il fait allusion aux possibilités de duplication et d’archivage qui ont tendance à donner aux informations publiées un caractère permanent.
Cheikh Tidiane Coulibaly souligne, par ailleurs, qu’il faut accorder davantage d’attention à la collecte des données personnelles sur des mineurs ou sur celle faites par ces derniers. Il importe aussi de redoubler de vigilance sur le traitement des données sensibles, telles que les données de santé. Le Procureur général près la Cour suprême pense aussi qu’il faut veiller à l’anonymisation des publications, en matière pénale, pour assurer la protection de la vie privée et de la présomption d’innocence. Mieux, ajoute-t-il, il faudra enrichir le cadre juridique d’un droit à l’oubli et au référencement.
Cheikh Tidiane Coulibaly s’est aussi désolé du fait qu’en dépit des lois qui existent, les atteintes à la vie privée des gens continuent à perdurer. «Notre pays, il est vrai, a initié un dispositif juridique qui, globalement, correspond aux normes internationales; malgré tout, les atteintes à la vie privée qui alimentent inlassablement les faits divers dans l’espace public, sont devenues si ordinaires et répétées qu’elles exigent beaucoup plus d’attention, dans l’optique d’une meilleure protection des données à caractère personnel», déplore-t-il.
OUSMANE GUEYE, CONSEILLER A LA COUR D’APPEL DE KAOLACK ET PRESENTATEUR DU DISCOURS D’USAGE : «Il faut transformer la Cdp en une autorité des données à caractère personnel»
Les difficultés dans la protection des données personnelles sont reconnues. Et, pour pallier à tous les manquements, le Conseiller à la Cour d’appel de Kaolack et présentateur du Discours d’usage de l’Audience solennelle de rentrée des Cours et Tribunaux, trouve qu’il est nécessaire que la Commission de protection des données personnelles (Cdp) soit renforcée. Pour ce faire, il plaide que la Cdp soit transformée en une Autorité des données à caractère personnel (Adp). Mieux, il faudrait aussi fournir à cet organe des moyens techniques et des ressources humaines conséquents pour mener à bien ses missions.
Ousmane Gueye souligne aussi qu’il faut renforcer les sources de financements de la structure, notamment par des redevances à payer pour ses services et prestations. Il est à envisager également la création d’un Fonds de protection des données personnelles, alimenté notamment par les responsables de traitement des données. En outre, il est impérieux, dit-il, d’engager un travail méthodique d’éducation et de sensibilisation de l’ensemble des acteurs.
MBAYE GUEYE, BATONNIER DE L’ORDRE DES AVOCATS : «La vie privée n’est pas explicitée dans l’arsenal juridique»
«Dans l’arsenal juridique sénégalais, pas une seule fois, la notion de vie privée n’y est explicitée», a fustigé le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Mbaye Gueye. S’agissant toujours des manquements notés dans la législation, Me Mbaye Gueye estime aussi qu’au delà du droit de modification et de suppression, le législateur devrait consacrer un droit à l’oubli pour toute personne dont les données font l’objet de traitement.
A son avis, le droit à l’oubli devrait permettre à toute personne dont les données font l’objet de traitement que celles-ci soient effacées et qu’elles ne soient plus traitées. Ce droit à l’oubli aura pour vocation de mettre à la charge de tout responsable de traitement qui a rendu des données à caractère personnel publique, l’obligation d’informer toute personne qui traite ces mêmes données qu’il convient d’effacer tout lien vers elles, ou toute copie ou reproduction de celles-ci. Mieux, ajoute-t-il, le droit à l’oubli devrait être accompagné du droit au «déréférencement».
MACKY SALL, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE : «Un super calculateur sera installé à Diamniadio»
L’exploitation des données personnelles présente un intérêt économique «majeur» pour les entreprises. Fort de cela, le président de la République, Macky Sall, annonce l’installation d’un super calculateur, le 25 janvier prochain, au Centre national de calcul scientifique de Diamniadio. La machine sera dotée d’une capacité de 105, soit un million de milliards d’opération par seconde. «Ce puissant ordinateur est conçu pour atteindre de hautes performances dans la vitesse de calcul, grâce à son architecture particulière et ses composantes électroniques ultra rapides», soutient le président de la République.
La machine permettra, entre autres, liste Macky Sall, «de réaliser des prévisions météorologiques, d’étudier le climat, de faire de la modélisation moléculaire ou de générer des simulations physiques ou financières». Selon lui, ce super calculateur permettra aussi à notre pays «d’être au cœur des technologies de l’intelligence artificielle et du bloc change, en lui offrant de nouvelles perspectives de connaissance et d’analyse de risques majeurs qui peuvent être d’ordre sécuritaire, environnemental, médical auxquels il pourrait être confronté». Macky d’ajouter: «qu’en dépit de leur statut de droit fondamental, les données personnelles ont été ingérées dans le processus complexe d’industrialisation et de marchandisation de l’information qui suscite des enjeux de nature politique, idéologique et économique. Voilà toute la délicatesse du sujet abordé».
Par ailleurs, la rentrée solennelle des Cours et Tribunaux hier, mardi 8 janvier, a été également l’occasion pour le Chef de l’Etat d’informer des réformes dans le secteur de la justice, surtout en ce qui concerne la Protection des données personnelles, thème de ladite cérémonie. Il répondait ainsi à l’interpellation du bâtonnier, Me Mbaye Gueye. «Vous avez suggéré que la protection des données personnelles soit érigée en un droit constitutionnel, comme d’ailleurs le souhaitent beaucoup d’acteurs. Je note, à cet égard, que certains pays ont consacré dans leur Constitution le droit à la protection des données personnelles, au même titre que la protection de la vie privée, le droit de propriété ou la liberté d’expression», rapporte-t-il.
Selon Macky Sall, dans les réformes constitutionnelles à venir, le débat sur la question reste ouvert. «Je reste toutefois convaincu que la modification de la loi de 2008 sur les données personnelles souhaitées par tous devrait être accélérée, afin de la rendre dans les meilleurs délais, avec le dispositif de protection plus adéquat», dit-t-il.
INDEMNITE JURIDICTIONNELLE : Macky ordonne le paiement des 300 millions d’arriérés
Répondant également au bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal, Me Mbaye Guèye, sur l’aide juridictionnelle, le président de la République exige le paiement des arriérés concernant l’indemnité de judicature. «Je suis d’avis, avec vous, qu’on pourrait territorialiser en quelque sorte l’aide juridictionnelle et surtout je demande au Premier ministre de prendre les dispositions nécessaires pour qu’au plus tard à la fin du mois de février les arriérées de 300 millions pour cette aide juridictionnelle soient épongées, que nous puissions dans la prochaine loi de finance envisager son augmentation en vue de sa répartition aussi territoriale. Sur l’usage, vous pourrez échanger avec le Garde des Sceaux sur le système de rémunération pour faciliter l’installation des jeunes avocats dans les territoires de notre nation», a fait savoir Macky Sall.
Dans son discours, Me Mbaye Guèye, a rappelé le recrutement de 18 diplômés de la Faculté des sciences juridiques et politiques dans le Barreau cette année. «Ils étaient au nombre de 15 l’année dernière et 33 il y a deux ans. Autrement dit, en 3 années, le Barreau a intégré en son sein 66 diplômés de la Faculté des sciences juridiques et politiques. Aucune profession ne peut prétendre faire autant», a dit Me Mbaye Guèye.
TRIBUNAL DU COMMERCE DE DAKAR : Macky annonce la hausse du budget
Au cours de l’audience solennelle de rentrée des Cours et Tribunaux hier, mardi 8 janvier, le président de la République, Macky Sall, a annoncé la hausse du budget du Tribunal du commerce de Dakar. Ce pour «lever encore de manière durable les contraintes qui pèsent sur le climat des affaires». A l’en croire, «l’institution du Tribunal du commerce de Dakar, installé courant 2018, répond à cet objectif et permettra d’accroître l’efficacité dans le règlement du contentieux économique et financier. Il reste, M. le Garde des Sceaux, qu’il faut renforcer le budget du Tribunal du commerce de Dakar», a fait savoir Macky Sall. Et d’ajouter: «il importe, cependant, de souligner que la dématérialisation des procédures devant cette juridiction permet l’optimisation du traitement des dossiers et l’amélioration de l’environnement des affaires du Sénégal considérés comme l’un des plus attractifs en Afrique. Une telle réforme concrétise ma vision et ma volonté de renforcer la productivité de la justice et de la gouvernance économique, gage de compétitivité».
LE SAEMSS ENGAGE LA BATAILLE
Le Saemss entend mobiliser désormais ses énergies pour une nouvelle génération de revendications qu’ils vont consigner dans ce qu’il appelle la nouvelle plateforme revendicative.
Sans occulter un dépôt de préavis de grève avant le 15 janvier, le Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss) entend mobiliser désormais ses énergies pour une nouvelle génération de revendications qu’ils vont consigner dans ce qu’il appelle la nouvelle plateforme revendicative.
«Ce serait un recul de reposer sur la table du gouvernement les mêmes revendications qui ont déjà fait l’objet d’un protocole signé le 30 avril 2018. Nous sommes en plein dans le monitoring. Nous allons continuer l’encadrement du monitoring », a souligné d’emblée le secrétaire général (Sg) du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss).
En effet, fait savoir Saourou Sène, le Saemss s’est engagé à l’élaboration d’une plateforme revendicative instituant une nouvelle génération de revendications dans le secteur de l’éducation. « Nous étions en réunion hier (lundi 7 janvier, Ndlr) de secrétariat permanent pour tirer le bilan du bureau exécutif national (Ben). Nous avons mis en place une commission qui va travailler sur cette plateforme », explique Saourou Sène.
En rapport avec le nouveau contexte et les nouvelles préoccupations des enseignants, le Saemss veut orienter sa réflexion vers une proposition concrète sur la question du système de rémunération. « Le budget de 2019/2020 doit porter une attention sur une nouvelle grille salariale dans l’administration pour corriger les iniquités », précise Saourou Sène. Sur la question des lenteurs administratives, le Saems va au-delà de la mise en place des guichets uniques. Le syndicat veut que « la dématérialisation au niveau de la Fonction publique soit une réalité. Il y a une possibilité de dématérialiser le système car la technologie aidant pour l’avancement des actes. C’est un combat de tous les agents de l’administration ». Autre point soulevé par le premier syndicat du moyen secondaire est la prime de risque.
Constatant des spécificités dans des zones dites déshéritées, Saourou Sène prend l’exemple de la localité de Niodior, une île située dans le Sine-Saloum, où les « enseignants traversent dans les pirogues pour rejoindre les lieux sans aucune sécurité. Il y a un risque ». « Des primes existent chez les agents de la santé. Tous les services publics ont des pirogues, alors que les enseignants n’en ont pas », dit-il. Dans le cas d’espèce des points inscrits dans le protocole d’accords du 30 avril 2018, le Sg du Saemss a laissé entendre que « le concours des passerelles professionnelles a été organisé. Nous avons jugé le quota très faible. Le Premier ministre a indiqué, avant le prochain concours, qu’une discussion sera ouverte sur le quota. Deux ateliers ont été organisés pour la création du corps des administrateurs scolaires. Le rapport est déposé sur la table du Premier ministre. Sur la question des maitres d’éducation physique, il faut reprendre le décret ». Saourou Sène explique ainsi le processus de prise en charge des points dans le cadre du monitoring. Non sans annoncer que le Saemss va déposer un préavis sur la table du gouvernement, avant le 15 janvier.
IBRAHIMA BALDE
L’INSPECTION D’ACADEMIE REMET DES FAUTEUILS ROULANTS A DES ELEVES HANDICAPES
Ils sont en tout cinq jeunes élèves issus des cinq inspections de l’éducation et de la formation (IEF) de l’Académie de Saint-Louis à avoir bénéficié de ce don de matériels.
Il s’agit en effet de fauteuils roulants obtenus dans le cadre d’un partenariat avec le programme des Rencontres sur le Fleuve (RSF) initié par l’écrivain Sokhna Benga. Un geste que magnifie l’inspecteur Mafall Der en service au niveau de l’Inspection d’Académie de Saint-Louis.
Selon lui, ces fauteuils roulants vont servir à améliorer l’équité et à faciliter la mobilité à ces élèves vivant avec un handicap moteur. « Cette journée est forte en symboles parce que ces élèves issus de familles démunies pourront désormais avoir un confort et une certaine autonomie vis-à-vis de leur environnement immédiat. Cela soulagera aussi les parents de ces élèves vivant avec un handicap car ces derniers deviendront désormais plus compétitifs », a précisé l’inspecteur Mafall Der qui soutient que l’enjeu essentiel est de montrer toute l’importance de ce principe fondamental du Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence du secteur de l’Education et de la Formation (PAQUET-EF).
Il s’agit, toujours selon lui, une manière pour l’Académie de promouvoir l’équité en milieu scolaire et de corriger l’égalité des chances. Une initiative qu’apprécie aussi l’inspectrice de l’éducation et de la formation de Saint-Louis Département, Ndèye Selbé Badiane. Ce don vient améliorer, selon elle, les performances des élèves. « Ces élèves-là étaient peut-être laissés en rade mais désormais ils pourront travailler confortablement et se déplacer chez eux sans problème avec ces fauteuils roulants”, a souligné Ndeye Selbé Badiane. Ce geste fut également apprécié par Henriette Fall, la présidente du Comité de Gestion de l’école Sor Daga 2, qui s’en est fortement réjouie estimant que ces fauteuils roulants amélioreront beaucoup la mobilité de ces élèves vivant avec un handicap moteur.
SEULS 10 MILLIARDS MOBILISES PAR LA DER SUR LES 30 ANNONCES
Sur un financement global de 30 milliards de FCFA annoncé au compte de l’année 2018 et dédié aux femmes et jeunes des 45 départements du Sénégal pour l’accroissement de l’auto-emploi, seuls 10 milliards ont été mobilisés et décaissés.
Une politique contreproductive des pouvoirs politiques en place qui peut servir de répondant aux adversaires politiques à la présidentielle du 24 février prochain.
Le chef de l’Etat Macky Sall, dans son adresse à la Nation du 3 avril 2018, annonçait en grande pompe la création d’un fonds de 30 milliards de FCFA pour l’auto-emploi au compte de l’année 2018, à travers la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des femmes et jeunes (Der). Une initiative fortement appréciée par les ayants-droit, mais également une belle opportunité pour le président de la République de corriger sa politique d’emploi pour les jeunes et les femmes. Mais, à ce jour, après le tout premier décaissement de 10 milliards de francs CFA, octroyé depuis le 6 août 2018 pour le financement des projets portés par des femmes et des jeunes des 45 départements du Sénégal, la parole et l’acte semblent bien discordants dans le temps.
Et pourtant, les autorités politiques avaient laissé entendre que le restant des financements, soit 20 milliards de FCFA, seront mobilisés et accordés aux ayants droit en deux tranches d’ici la fin de l’année 2018. Que dalle! Cette promptitude à gérer de manière circonstancielle les défis et enjeux de l’heure sans aucune politique de planification viable, basée sur des données statistiques fiables, ne saurait faire long feu. Et pourtant, le président Macky Sall, en procédant au lancement officiel, matérialisé par la remise symbolique des financements octroyés, s’était réjoui de cette nouvelle approche qui semblait pragmatique à ses yeux en ces mots: «Aux femmes transformatrices, aux jeunes Jakartamen, aux éleveurs mareyeurs, tisserands, artisans, cordonniers, mécaniciens, voilà pourquoi la DER a été créée sans discrimination, sans coloration politique. Et c’est pourquoi, je tiens à rendre un hommage mérité aux gouverneurs, préfets, sous-préfets, bref toute l’administration d’avoir participé à la matérialisation de cette idée, de façon transparente, sans parti pris, qui pour certains au début n’était que du bluff».
Mais, ajoutait-il: «A l’éprouve du temps, on se rend compte que cette DER est une véritable cible de l’entreprenariat. L’entreprenariat social, nous l’avons mis en œuvre avec des procédures transparentes. Et c’est pourquoi je suis très fier du travail fait par le délégué général», avait-il vivement magnifié dans une salle pleine comme un œuf. Le président Sall de révéler dans la foulée que les 20 milliards restants seront remis avant décembre. D’ailleurs, poursuivait-il: «Le restant du fonds sera bientôt disponible notamment d’ici septembre, voire octobre, la deuxième tranche du financement octroyée en octobre et vers la fin de l’année la troisième tranche.»
Macky Sall de vanter cette idée en soutenant que : «la DER répond à l’impératif de développer l’auto-emploi et l’insertion des jeunes et femmes à travers la promotion de l’entreprenariat». Enfin, le chef de l’Etat disait: «La DER, innovation économique et sociale arrimée au Plan Sénégal Emergent (Pse), se nourrit de mon ambition de promouvoir l’inclusion financière et sociale à travers l’autonomisation des jeunes et des femmes, en cohérence avec les objectifs de développement durable».