KARIM GAGNE A NOUVEAU DEVANT MACKY SALL
Pas plus tard qu’hier, Karim Wade a signé une nouvelle victoire à travers le rejet par la Cour d’appel de Monaco de la demande de l’Etat du Sénégal de confisquer ses biens !

Le feuilleton du combat judiciaire opposant le candidat du Parti démocratique sénégalais, Karim Wade, et l’Etat, est loin de son épilogue. En effet, le moins que l’on puisse dire jusqu’à présent c’est que, si l’Etat a fait condamner le fils de l’ancien président de la République pour enrichissement illicite par la Crei (Cour de répression de l’enrichissement illicite), à l’international c’est toujours Karim Wade qui gagne. Qui lamine l’Etat, devrait on dire ! Cedeao, Groupe de travail des Nations Unies contre la détention arbitraire, Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, juridictions françaises et monégasques, l’ex-ministre « du Ciel et de la Terre » enchaîne les victoires sur l’Etat sénégalais mis KO debout à chaque fois.
L’Etat du Sénégal perd encore au niveau international face à Karim Wade. Hier, les avocats du candidat du Pds ont sorti un communiqué pour crier victoire. En effet, ont ils informé, « La cour d’appel de Monaco a rejeté, ce lundi 7 janvier, l’appel formé par l’État du Sénégal contre le jugement du 10 juillet 2018 du tribunal correctionnel de Monaco qui a refusé de confisquer les sommes saisies dans des comptes bancaires, dont l’un appartient à Karim Wade et les autres à ceux qui ont été condamnés avec lui par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). La demande de confiscation présentée par l’État est donc définitivement rejetée », lit-on dans le communiqué des avocats de Karim.
Selon Mes Seydou Diagne et compagnie, l’Etat invoquait l’arrêt du 23 mars 2015 de la Crei, juridiction d’exception supprimée depuis trente ans et réactivée, en violation de la Constitution, par un simple décret du chef de l’État dans le seul but de condamner Karim Wade pour tenter de lui interdire d’être candidat à l’élection présidentielle. Selon eux, cet arrêt de la Crei a été rendu au terme d’un procès qui comportait d’innombrables et graves irrégularités et qui violait les principes fondamentaux de la procédure pénale, notamment la présomption d’innocence, les droits de la défense et le droit à un procès équitable. « La Crei, juridiction instrumentalisée à des fins politiques, se mettait ainsi à l’écart des grands principes de droit qui sont proclamés par la communauté internationale et que le Sénégal s’est engagé à respecter par la signature de traités » écrivent les avocats de Karim Meissa Wade. Ils considèrent que le jugement rendu hier constitue « un nouveau camouflet » qui s’ajoute aux désaveux que le pouvoir politique sénégalais ne cesse de subir dans toutes les procédures menées hors du Sénégal. Et de lister « le classement sans suite de la plainte déposée par l’État du Sénégal à Paris contre Karim Wade ; les condamnations du Sénégal par la Cour de justice de la CEDEAO; la déclaration solennelle du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire constatant le caractère inéquitable du procès et affirmant le caractère arbitraire de la détention de Karim Wade ; le refus de confiscation opposé par le tribunal correctionnel de Paris puis par la cour d’appel de Paris », rappellent-ils.
Sans compter, ajoutent-ils, « tout récemment, la décision du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, constatant que l’arrêt de la CREI viole le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, Karim Wade n’ayant pas pu faire réexaminer la déclaration de sa culpabilité et sa condamnation par une juridiction supérieure, et ordonnant que l’État du Sénégal fasse procéder à ce réexamen. Dans un État de droit, l’arrêt serait privé de tout effet dans l’attente du réexamen ordonné » estiment Mes Seydou Diagne, El Hadj Amadou Sall et compagnie. Ainsi, les avocats de l’ancien ministre soutiennent que Karim Wade a été poursuivi, jugé, condamné puis expulsé du Sénégal et contraint à un exil politique, dans l’unique dessein de le priver de son droit d’être candidat à l’élection présidentielle.
« Cette volonté des pouvoirs politiques d’éliminer un adversaire est vaine puisqu’une succession de décisions, toutes favorables à Karim Wade, rendues par des institutions et juridictions internationales, confirme qu’il jouit de la plénitude de ses droits. Il entend ainsi les exercer ; notamment, son droit d’être candidat à l’élection présidentielle »,concluent-ils en démontrant la volonté manifeste de l’Etat du Sénégal d’empêcher la candidature du fils de l’ancien président de la République. Un Etat du Sénégal qui vient ainsi d’enregistrer son énième revers à l’international contre Karim Meissa Wade, candidat du Pds à la prochaine élection présidentielle.