« L’AFRIQUE AU CŒUR», MACKY SALL ENFIN ÉCRIVAIN ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le 24 septembre, Macky lance son livre L’Afrique au cœur. Ai-je enfin réussi à faire de lui un écrivain ? Une chose est sûre : il n’y aurait ni violences, ni morts d’hommes en 2021- 2024 si j’étais suivi

Il y a 7 ans - fin avril-début mai 2018 -, le président Macky Sall dont je suis l’un des conseillers spéciaux du Cabinet me reçoit avec l’ancien Secrétaire général de la présidence de la République Maxime Jean Simon Ndiaye et l’ancien Directeur de cabinet El Hadji Oumar Youm. Au menu de l’entretien : le lancement du Tome 1, de la série de 4 notes ouvertes, intitulé « Conviction républicaine » et sous-titré « Institutions, gouvernance, paix, sécurité et développement ».
Peu avant l’entretien, l’ancien président me salue à l’instant où nous nous croisons dans le grand hall du Palais de la République et me dit : « Abdoul Aziz, tu veux faire de moi un écrivain. » À cela, je réponds instantanément : « Vous l’êtes Monsieur le président ; vos discours officiels en disent déjà long. »
Au terme de l’entretien sur les modalités pratiques du lancement du Tome 1 de la série, l’ancien président Sall choisit enfin la date du 18 mai 2018 pour le lancement qu’il préside et à l’entame duquel il fait une communication de très haute facture sur l’économie nationale et les progrès réalisés depuis son élection 6 ans plus tôt.
À l’accueil le 18 mai 2018, alors que nous nous dirigeons à l’entrée du grand chapiteau de l’hôtel Terrou Bi où l’attendent les invités venus nombreux, le président sort six mots : « Vous avez été persévérant Abdoul Aziz. » Ce n’est en effet qu’au Sénégal que l’on trouve des hommes et des femmes, jeunes ou moins jeunes, qui ne se donnent comme vocation dans les allées, les salons et les bureaux du pouvoir que d’empêcher les agents de l’Etat qui aiment leur pays de n’être qu’au service du bien commun. Que de péripéties pour pas plus qu’une note ouverte au président de la République pour lui permettre de reprendre l’initiative du débat et d’apaiser la démocratie.
La cérémonie peut alors démarrer après que le coup d’envoi est donné. Je repars des lieux avec la promesse que m’a faite l’ancien président de diriger sa campagne électorale pour l’élection présidentielle de février 2019.
Je ne pouvais obtenir meilleur blanc-seing pour la délicate et exaltante future charge de diriger la campagne d’un président sortant. Le grand succès de librairie du Tome 1 aidant, le travail pour la réalisation du Tome 2 consacré à la transformation structurelle de l’économie, la croissance inclusive, l’emploi et le développement ne s’arrête qu’en novembre 2018 quand est déposé sur le bureau de l’ancien président le produit fini.
Autour de la couverture du livre, le bandeau sur lequel est inscrit le projet de slogan de la campagne de janvier et février 2019 de l’ancien président : LE SÉNÉGAL ACCÉLÈRE SON DÉVELOPPEMENT. Le ton est alors donné.
Tout cela, trop beau pour être vrai, sera évidemment torpillé par les salauds qui autour des présidents sénégalais ne foutent jamais rien et ne laissent personne travailler pour le Sénégal. Croyez-moi : ils ne sont pas moins nombreux aujourd’hui autour de Diomaye Faye qu’il y a bientôt deux ans autour de Macky Sall. C’est que le pays de la Téranga est surtout celui où les présidents élus sont sous le contrôle d’une dizaine de voyous pour ne pas dire plus.
L’ancien président ne respecta pas sa parole donnée à son conseiller spécial, préférant le lancement de son fameux SÉNÉGAL AU CŒUR (Le Cherche Midi, 2018). Pour en finir avec les supputations d’alors, je précise que je n’ai été mêlé ni de près ni de loin à la conception, à l’écriture et à l’édition de ce qui n’est aux yeux de l’éditeur qu’un texte d’un genre littéraire inconnu estampillé DOCUMENT.
Tout le monde connaît la suite. Macky réélu pense avoir réussi trop de choses pour pouvoir enfin tout se permettre, donnant ainsi l’occasion inespérée à son opposition profane d’en faire le paria de la République.
Le 24 septembre 2025 à New York, Macky lance, si Dieu le veut, son livre L’AFRIQUE AU CŒUR.
Ai-je enfin réussi à faire de Macky Sall un écrivain ? Je n’en suis pas sûr !
Une chose est au moins sûre : il n’y aurait ni violences, ni morts d’hommes en février et mars 2021, en juin 2023 et en mars 2024 si j’étais suivi. Les notes ouvertes dont deux furent réalisées - la première lancée, la deuxième ne l’a jamais été (voir l’image en illustration de cette tribune) -, visaient à imposer le débat démocratique aux grands responsables politiques du pays et à leurs soutiens, paresseux et cupides pour la plupart, et qui, pour rien au monde, ne permettent à personne de les priver, par le travail, du beurre, de l’argent du beurre, de la vache et de la laitière.
Enfin le lancement à New-York de la note ouverte revue et corrigée de novembre 2018 ? Peu importe. De beaux jours pour la critique. La vraie critique. Là est l’essentiel !