SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
17 septembre 2025
JUSTICE ET LA POLITIQUE À LA UNE DES QUOTIDIENS
Les réactions du chef de l’Etat et du Premier président de la Cour suprême sur les attaques contre la justice et les parrainages sont les principaux sujets abordés par les quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Les réactions du chef de l’Etat et du Premier président de la Cour suprême sur les attaques contre la justice et les parrainages sont les principaux sujets abordés par les quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Lors de la cérémonie de rentrée solennelle des cours et tribunaux, mardi, "le Premier président de la Cour suprême, Mamadou Badio Camara, a déploré +les menaces à peine voilées+ sur les magistrats et s’expliqué sur la célérité d’un dossier avant de recevoir le soutien du chef de l’Etat, Macky Sall", rapporte Enquête qui affiche à sa Une : "Discrédit de l’institution judicaire, le coup de semonce de Macky Sall".
"L’adresse s’est voulue solennelle. Mais tout le monde a compris que le Premier président de la Cour suprême réagissait aux vives critiques qui ont déploré la célérité avec laquelle l’affaire de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar a été traitée", selon le journal.
La publication ajoute que le président de la République a assuré que "l’Etat prendra toutes les mesures qu’impose la situation pour la défense des magistrats de tous les ordres, puisque notre justice a connu des épisodes douloureux et l’Etat n’attendra pas, face aux menaces, pour réagir. Force restera à la loi".
Vox Populi se fait également écho des déclarations du Premier président de la Cour suprême qui soutient : "Les magistrats sauront résister aux pressions et intimidations". Le président de la République a promis aux magistrats "la protection de l’Etat".
Pour L’As, "Macky Sall (se fait) l’avocat des magistrats" et écrit : "(….) Le président de la République a menacé de ses foudres tous ceux qui formulent des +critiques fallacieuses et perpétuelles+ sur la magistrature".
Sur le même sujet, Source A souligne : "Macky Sall attaque ; Badio Camara bande les muscles", tandis que pour Sud Quotidien, "Macky Sall et Mamadou Badio Camara sont les boucliers des magistrats".
Dans le cadre de la vérification des parrainages pour la présidentielle de février, Vox populi signale que El Hadji Malick Gackou "rejoint les 19 recalés" et qu’il ne reste plus que 7 pour la candidature. Selon le journal, Macky Sall, Ousmane Sonko, Pr Issa Sall, Madické Niang, Karim Wade, Khalifa Sall et Idrissa Seck "seront édifiés sur leur sort le 20 janvier", date de publication de la liste officielle des candidats au scrutin.
Sud Quotidien écrit à ce propos, "Idrissa Seck et Madické Niang passent, Gakou à la trappe". Les trois étaient devant le Constitutionnel mardi pour procéder à la régularisation de leurs parrainages. Malick Gakou, leader du Grand Parti n’a pas réussi l’exercice.
Source A explique le comptage des parrainages par le Conseil constitutionnel et écrit : "(….) le fichier sur la base duquel a travaillé le Conseil constitutionnel était à la disposition des 47 listes ayant pris part aux dernières élections législatives. Exception faite aux 478 mille électeurs qui ont fait l’objet de nouvelles inscriptions, de modifications, entre autres".
"Le Conseil constitutionnel, s’est montré intransigeant à l’endroit des doublons internes, car il les a qualifiés purement et simplement de tricherie. Autre élément déterminant : la conformité entre le numéro d’électeur (9 chiffres) et celui de la CEDEAO (14 chiffres) a beaucoup contribué à (l’élimination) des candidats", selon Source A.
LA JUSTICE ET LA POLITIQUE À LA UNE DES QUOTIDIENS
Dakar, 9 jan (APS) - Les réactions du chef de l’Etat et du Premier président de la Cour suprême sur les attaques contre la justice et les parrainages sont les principaux sujets abordés par les quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Lors de la cérémonie de rentrée solennelle des cours et tribunaux, mardi, "le Premier président de la Cour suprême, Mamadou Badio Camara, a déploré +les menaces à peine voilées+ sur les magistrats et s’expliqué sur la célérité d’un dossier avant de recevoir le soutien du chef de l’Etat, Macky Sall", rapporte Enquête qui affiche à sa Une : "Discrédit de l’institution judicaire, le coup de semonce de Macky Sall".
"L’adresse s’est voulue solennelle. Mais tout le monde a compris que le Premier président de la Cour suprême réagissait aux vives critiques qui ont déploré la célérité avec laquelle l’affaire de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar a été traitée", selon le journal.
La publication ajoute que le président de la République a assuré que "l’Etat prendra toutes les mesures qu’impose la situation pour la défense des magistrats de tous les ordres, puisque notre justice a connu des épisodes douloureux et l’Etat n’attendra pas, face aux menaces, pour réagir. Force restera à la loi".
Vox Populi se fait également écho des déclarations du Premier président de la Cour suprême qui soutient : "Les magistrats sauront résister aux pressions et intimidations". Le président de la République a promis aux magistrats "la protection de l’Etat".
Pour L’As, "Macky Sall (se fait) l’avocat des magistrats" et écrit : "(….) Le président de la République a menacé de ses foudres tous ceux qui formulent des +critiques fallacieuses et perpétuelles+ sur la magistrature".
Sur le même sujet, Source A souligne : "Macky Sall attaque ; Badio Camara bande les muscles", tandis que pour Sud Quotidien, "Macky Sall et Mamadou Badio Camara sont les boucliers des magistrats".
Dans le cadre de la vérification des parrainages pour la présidentielle de février, Vox populi signale que El Hadji Malick Gackou "rejoint les 19 recalés" et qu’il ne reste plus que 7 pour la candidature. Selon le journal, Macky Sall, Ousmane Sonko, Pr Issa Sall, Madické Niang, Karim Wade, Khalifa Sall et Idrissa Seck "seront édifiés sur leur sort le 20 janvier", date de publication de la liste officielle des candidats au scrutin.
Sud Quotidien écrit à ce propos, "Idrissa Seck et Madické Niang passent, Gakou à la trappe". Les trois étaient devant le Constitutionnel mardi pour procéder à la régularisation de leurs parrainages. Malick Gakou, leader du Grand Parti n’a pas réussi l’exercice.
Source A explique le comptage des parrainages par le Conseil constitutionnel et écrit : "(….) le fichier sur la base duquel a travaillé le Conseil constitutionnel était à la disposition des 47 listes ayant pris part aux dernières élections législatives. Exception faite aux 478 mille électeurs qui ont fait l’objet de nouvelles inscriptions, de modifications, entre autres".
"Le Conseil constitutionnel, s’est montré intransigeant à l’endroit des doublons internes, car il les a qualifiés purement et simplement de tricherie. Autre élément déterminant : la conformité entre le numéro d’électeur (9 chiffres) et celui de la CEDEAO (14 chiffres) a beaucoup contribué à (l’élimination) des candidats", selon Source A.
LES PUTSCHISTES LES PLUS EMBLEMATIQUES EN AFRIQUE
Si la tentative de coup d’Etat au Gabon a échoué avec fracas de u fait de l’impréparation des putschistes, nombre sont des putschistes qui ont réussi leur coup dans divers pays du continent. Certains putschistes resteront dans les anales d’histoire
Au Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa a contraint à la retraite l’indéboulonnable Robert Mugabe, le désormais ex-doyen des chefs d’Etat du monde après un feuilleton politique qui a tenu toute l’Afrique en haleine. Le «Crocodile» préfère parler de «transition assistée», mais les ressorts qui l’ont propulsé sur le fauteuil du Palais National d’Harare ont tout d’un coup d’Etat. «La Tribune Afrique» retrace en 10 mini-portraits le destin de certains hommes qui se sont emparés du pouvoir, loin des urnes, par la force ou... la ruse.
Avec l'aide de l'armée d'abord, de la rue ensuite et du Parlement à la fin, Emmerson Mnangagwa s'est défait des griffes de l'ambitieuse Grace et poussé Robert Mugabe à la démission. Plus qu'une «transition assistée» comme le prétend le nouveau «maître d'Harare», l'homme qui a régné sur le Zimbabwe depuis 1987 a été chassé par ce qui ressemble presque en tout point à un coup d'Etat. Pour autant, Emmerson Mnangagwa sera-t-il classé sur la longue des putschistes du Continent ? Les historiens finiront par trancher la question. En attendant, voici quelques noms d'hommes qui se sont hissés au sommet du pouvoir par la force des armes ou par la ruse.
Valentin Melvin Strasser, le plus jeune président au monde
26 ans et président de la Sierra Leone ! Bien avant la surprenante arrivée de jeunes au pouvoir en Occident, Valentin Melvin Strasser vient de réaliser un exploit en ce début des années 1990, en rupture totale avec la vague de démocratisation des régimes post-indépendance.
Pourtant, l'arrivée au pouvoir en avril 1992 de ce capitaine de l'armée relève presque du hasard. Commandant de la zone du Sud-est à la frontière avec le Liberia, Valentin Strasser contribue à mater, pour le compte du général-président Joseph Saidu Momoh, le Front révolutionnaire uni (FRU) du caporal Foday Sankah et la rébellion du Libérien Charles Taylor qui veut faire de la Sierra Leone, sa base arrière.
Remonté à Freetown pour plaider auprès du chef suprême, le renforcement de l'armement et le paiement d'arriérés de primes, Valentin Strasser profite du débordement du mouvement de protestation devant le palais pour évincer le président Joseph Momoh, exilé en Guinée. Le pouvoir est remplacé par un Conseil provisoire national de gouvernement de 13 militaires et 6 civils qui opère avec cruauté, prétextant de tentatives de coups d'Etat pour éliminer tous les opposants au nouveau régime. Quatre ans après son arrivée au pouvoir, Valentin Strasser sera lui aussi exilé en Angleterre après un coup d'Etat mené par son vice-président. A 50 ans, le plus jeune président au monde a été dernièrement repéré au Sénégal où il errerait sans argent dans les rues de Touba.
Yahya Jammeh, la témérité de la jeunesse à l'assaut du State House
Tout comme sa chute retentissante en 2017, c'est un coup d'éclat qui vaut à Yahya Jammeh, l'ex-président gambien, son mythe. En juillet 1994, à 29 ans seulement, l'officier né à Kanilai dans le sud de la Gambie, devenu lieutenant, entre dans la légende en menant un coup d'Etat sans effusion de sang à la tête d'un commando de... quatre hommes !
Nous sommes dans une fraîche matinée d'été sur les bords de la River que surplombe le palais situé à deux cent mètres de la côte. Venus à bord de pirogues dans le calme de l'aube, Jammeh et ses hommes neutralisent le palais présidentiel, capturent le président Alahadji Dawda Jawara et lui proposent de rester en Gambie s'il abandonne la politique. Le président de la Gambie refuse et embarque le soir même vers l'exil à Dakar.
La junte arrivée au pouvoir se transforme vite en un parti-Etat. Le lieutenant Jammeh troque alors son treillis militaire pour habiller sa silhouette longiligne de son sempiternel boubou blanc, sa cane, son chapelet et son exemplaire du Coran. Entre coups d'Etat manqués, il gouverne à la dure, réprimant ses opposants, snobant la communauté internationale. Après 22 ans de pouvoir et une crise post-électorale à rebondissements, Jammeh négocie son exfiltration de la Gambie. Il vit aujourd'hui en Guinée équatoriale.
Ben Ali, l'inventeur du coup d'Etat au « certificat médical »
C'est un soldat formé à l'artillerie et à l'intelligence militaire. Pourtant, pour son arrivée au pouvoir, aucun coup de fusil n'a été tiré. Zine Abedine Ben Ali a choisi d'autres armes pour déposer le président qui l'avait nommé, un mois et quatre jours plus tôt, au poste de Premier ministre de la Tunisie. Son arme de conquête : le certificat médical !
Président de la Tunisie depuis son indépendance, Habib Bourguiba, surnommé le «Combattant suprême», a le cœur fragile. Ce héros de l'indépendance, cinquantenaire à son accession à la présidence, a une santé déclinante à la fin de son règne de 30 ans, basé sur un parti-Etat et un culte de la personnalité. C'est au sein de ce parti que l'officier d'artillerie Zine El-Abedine Ben Ali gravit les échelons. Après une carrière qui alterne la diplomatie, l'armée et les services sécuritaires, il devient patron de la Sûreté nationale, tremplin vers le ministère de l'Intérieur, puis la Primature.
Une dernière nomination que tout le monde interprète comme un dauphinat pour régler la succession de Habib Bourguiba. Mais le Premier ministre est pressé. A la tête d'une équipe de cinq médecins civils et deux militaires, il se rend à Monastir -où se retire le Bourguiba- pour établir un rapport établissant l'incapacité d'un président malade à diriger le pays. Le 7 novembre 1987, Habib Bourguiba est déposé pour «sénilité» et placé en résidence surveillée. Le Premier ministre devient président et dirige la Tunisie pendant 23 ans, avant d'être chassé par la «Révolution du Jasmin». Il vit en exil en Arabie Saoudite.
Faure Gnassingbé, perpétuation de l'héritage putschiste du père
De père en fils, les Gnassingbé se sont inscrits au club des putschs du Continent. En 1963, Étienne Eyadéma Gnassingbé le père a aidé Nicolas Grunitzky à s'emparer du pouvoir en déposant son beau-frère Sylvanus Olympio, assassiné dans de troubles circonstances : le premier coup d'Etat d'Afrique. Quatre ans plus tard, Gnassingbé Père renverse l'homme qu'il avait soutenu et prend le pouvoir.
Lorsque ce dernier, qui prévoyait de «nommer» son fils président, décède brutalement début 2005 après plus de 37 ans au pouvoir, la situation est inédite. Fambaré Ouattara Natchaba, président de l'Assemblée nationale qui doit succéder au président en cas de décès se précipite pour venir assurer la transition intérimaire de 60 jours. De retour d'une visite européenne, Natchaba est bloqué au Bénin où son avion est dérouté, les militaires ayant verrouillé les frontières du pays.
En toute hâte, les députés votent la destitution de leur président et nomment le député Faure Gnassingbé au perchoir. Un poste qu'il quittera sous la pression des institutions continentales et de la communauté internationale qui dénonce un coup d'Etat. El-Hadj Abbas Bonfoh, alors vice-président de l'Assemblée nationale, prend sa place à l'Hémicycle. Il assure l'intérim à la présidence du pays pendant un mois et organise des élections que Faure Gnassingbé remporte sous les protestations. Il est toujours au pouvoir, mais sous pression de la rue qui réclame son départ.
Laurent Désiré Kabila, «tombeur de Mobutu» par acclamation
Une prise de pouvoir au terme de ce que l'on appelle la «Première Guerre du Congo». En version courte, c'est la surprenante ascension d'un porte-parole d'une coalition de rebelles, devenu président de l'ex-Zaïre sur lequel régnait Mobutu Sese Seko. Au début des années 1990, après trente années de pouvoir, le système Mobutu s'essouffle, au bord même de l'implosion. Opposant au régime contre lequel il se rebelle, Laurent Désiré Kabila sent l'opportunité venir.
A la tête d'un groupe de maquisards, il s'illustre plus par des coups d'éclat que par le leadership d'un mouvement révolutionnaire et se prélasse même dans les résidences des présidents alentour. En 1996, il est aidé par des forces armées du Rwanda, d'Ouganda, du Burundi et de l'Angola pour s'emparer du pouvoir de Mobutu, en chute dans l'estime des pays de la sous-région. En 1996, avec des contrebandiers, Laurent Désiré Kabila crée l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL) dont il est le porte-parole.
Avec le soutien des voisins-ennemis de Mobutu, la coalition rebelle entame sa marche sur Kinshasa, la capitale. La progression des troupes est fulgurante avec le grossissement des rangs de l'«armée de libération» par des enfants-soldats et des déserteurs. Au terme d'une guerre ethno-politique de six mois (novembre 1996 à mai 1997), émaillée de massacres particulièrement sanglants, les rebelles font leur entrée dans la capitale. Mobutu s'enfuit après avoir tenté jusqu'à la dernière minute de négocier un partage du pouvoir. Laurent Désiré Kabila est acclamé comme président et hérite du titre de «tombeur de Mobutu». Il porte aussi le titre de «Mzee» ( le«Sage»). Il meurt tué par un enfant soldat. Son fils, Joseph Kabila, règne sur la RDC depuis la mort de son père, il y a plus de 16 ans.
ILS ONT FAILLI PERDRE LEUR POUVOIR
Ces présidents africains (encore au pouvoir) qui ont échappé à un coup d’Etat (1/2)
La Tribune Afrique |
Ibrahima Bayo Jr. |
Publication 09/01/2019
Son pouvoir n’a même pas vacillé. Malade en convalescence au Maroc, Ali Bongo, absent du Palais du bord de mer depuis deux mois, a peut-être prêté le flanc à la possibilité d'un coup d'Etat réussi. Mais le président est bien en place après le «coup d’Etat le plus bref au monde», avorté par l’intervention des forces de sécurité. Avant lui, d’autres présidents encore en exercice sont passés à côté du renversement. La Tribune Afrique en retrace le récit de quelques-uns.
Internet revient progressivement à Libreville et dans l'intérieur du pays. Les câbles peuvent être rebranchés maintenant que les forces de défense et de sécurité ont repris la main. Finalement, ce sont les hommes en treillis qui ont éloigné, pour un Ali Bongo malade et absent du pays, le spectre de la première tentative de putsch de l'histoire du Gabon. Avant le président gabonais, voici ces chefs d'Etat, toujours en place, après avoir échappé à un coup d'Etat
Obiang Nguema, une partie de chasse à l'avantage de la «panthère aux aguets»
Pendant deux jours, ce fut un black-out informationnel. Les autorités équato-guinéennes ne communiquent finalement que le 29 décembre 2018. C'est que les deux jours précédents ont fait tressaillir tout ce que la pétro-république d'Afrique centrale compte de politiques.
Nous sommes dans la nuit du 27 au 28 décembre 2018. Au Palais de Koete, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo passe les fêtes de fin d'année dans sa ville natale de Mongomo, à une centaine de kilomètres des frontières avec le Gabon et le Cameroun. Cornaqué par Mahamat Kodo Bani, le chef présumé de l'opération, un commando de mercenaires équato-guinéens, tchadiens, camerounais entre en Guinée équatoriale.
Au pouvoir depuis 1979, Teodoro Obiang Nguema qui a déjà échappé à un coup d'Etat en 2004 piloté par le mercenaire britannique Simon Mann, n'est pas novice dans l'art de déjouer les coups de force. Prévenu par les services camerounais qui ont intercepté un important arsenal, la «panthère aux aguets» fait ouvrir le feu des forces armées sur le commando. Préparé depuis Paris, mûri au Cameroun, le coup d'Etat avorté se solde par une dizaine d'arrestations parmi lesquelles celle du Tchadien Mahamat Kodo Bani, ancien membre de la garde présidentielle au Tchad, et Ahmed Yalo, un Centrafricain, frère d'un proche du président.
On parle d'éventuelles implications de l'ambassadeur de Guinée équatoriale au Tchad et de complicités sous-régionales. Idriss Deby et Faustin Archange Touadéra se pressent auprès de Teodoro Obiang pour nier toute implication dans la tentative de coup d'Etat. Mais la panthère est trop occupée à une purge dans le parti au pouvoir et l'opposition. Celui qui dénonçait un complot de puissances étrangères visant à le faire partir du pouvoir réclame la collaboration judiciaire pour faire la lumière sur le coup de force qui a fait vaciller son pouvoir.
Denis Sassou Nguesso, «coup d'élimination» de prétendants
Paranoïa au sommet de l'Etat ou méthode Coué détournée pour se rappeler le danger d'une perte de pouvoir par les armes ? Ces dernières années, Denis Sassou Nguesso, c'est un peu l'œil qui voit tous les coups. L'épidémie de procès pour atteinte à la sécurité de l'Etat qui vise de potentiels concurrents du président congolais depuis 35 ans est venue le rappeler à ceux qui sèmeraient dans leur esprit l'idée d'un renversement du régime par la force.
Dernière condamnation en date du 11 mai 2018, celle du général Jean-Marie Michel Mokoko. A 71 ans, cet ex-conseiller spécial du président congolais, devenu son rival à la présidentielle contestée de mars 2016, a été condamné à 20 ans de prison par la Cour criminelle de Brazzaville. Une vidéo datant de 2007, diffusée publiquement en prélude à l'ouverture de la campagne électorale, le montre en train de fomenter un coup d'Etat.
Pour les mêmes accusations, le général de division Norbert Dabira, ancien inspecteur général des Armées, a lui écopé d'une peine de 5 ans de réclusion. A son arrestation en février 2018, l'homme de 69 ans aurait déjà fini de ficeler un plan de renversement du pouvoir par l'abattage par tir de missile sur l'avion présidentiel. Les écoutes téléphoniques de novembre 2017 révèlent son imprudence lorsqu'il s'en ouvre au général Nianga Mbouala Ngatsé, l'ex-chef de la garde républicaine qui vend la mèche. Ce dernier sera remercié.
Pour l'heure, seul le général Emmanuel Ngouélondélé Mongo, ancien patron des services de renseignement, a échappé aux fourches caudines du pouvoir. Il a bénéficié d'un «règlement à l'amiable» en famille après une vidéo transmise à Denis Sassou Nguesso qui prouverait qu'il aurait louvoyé avec des mercenaires sud-africains afin de renverser le père de sa belle-fille.
«Atteinte à la sûreté de l'Etat». L'accusation est en tout cas très commode pour frigorifier des ambitieux ou des prétendants au trône du Palais du Peuple. Sans lien avec une tentative de renversement, ce chef d'accusation a jeté au bagne Jean-Martin Mbemba, ancien ministre d'État ; André Okombi Salissa, ancien ministre sans interruption de 1997 à 2016, tous en attente d'être fixé sur leur sort. Beaucoup y voient une manière de baliser la route de la succession à Denis Christel Sassou Nguesso, dans la lutte pour l'après-règne.
Pierre Nkurunziza, l'insubmersible ?
Nous sommes le 13 mai 2015. Le président Pierre Nkurunziza participe à Dar es Salam, la capitale tanzanienne, à un sommet sur la crise politique qui secoue son pays. Depuis la fin avril, une série de manifestations s'opposent au projet du président de se présenter à un troisième mandat, une violation de la Constitution.
Profitant de l'absence du chef de l'Etat, le général Godefroid Niyombare, l'ex-chef des renseignements, sent son heure venir. A la tête d'une poignée d'hommes, il investit les locaux de la radio-télévision nationale pour annoncer la destitution du chef de l'Etat et appelle les autres hommes de rang à boucler le pays en fermant les frontières terrestres, maritimes et aériennes. Mais le plan tombe à l'eau !
Les forces loyalistes, menées par les généraux Pontien Gaciyubwenge et Prime Niyongabo, quadrillent vite la capitale et mènent l'assaut contre les insurgés. En deux jours de combats acharnés, les officiers putschistes rendent les armes, à l'instar du général Godefroid Niyombare, Cyrille Ndayirukiye ou encore Zénon Ndabaneze. La situation est finalement sous-contrôle. Le 15 mai 2018, Pierre Nkurunziza peut rentrer via son fief de Ngozi dans le nord du pays, avant de rejoindre le Palais présidentiel de Bujumbura.
Quelques mois plus tard, le Burundi délivre des mandats d'arrêt contre des personnalités et organisations de la société civile accusées d'avoir reçu un financement étranger pour soutenir le coup d'Etat. En 2017, un communiqué du gouvernement burundais désigne formellement l'Union européenne comme l'argentier de personnes visant à déstabiliser le pays. L'organisation qui nie les accusations parle d'une mauvaise interprétation de son Programme de soutien à la démocratie. Pierre Nkurunziza qui a annoncé qu'il passera la main aux prochaines élections, en sort avec le bon rôle, celui d'un insubmersible.