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14 juin 2025
JOUR DE VERITE POUR RENE CAPAIN BASSENE ET AMPOI BODIAN
C’est ce matin que les présumés auteurs de la tuerie de Boffa Bayotte seront édifiés sur leur sort. Le verdict du procès en appel tenu le 24 juillet dernier au Tribunal de Ziguinchor est attendu aujourd’hui dans cette affaire qui a connu des rebondissemen
C’est ce matin que les présumés auteurs de la tuerie de Boffa Bayotte seront édifiés sur leur sort. Le verdict du procès en appel tenu le 24 juillet dernier au Tribunal de Ziguinchor est attendu aujourd’hui dans cette affaire qui a connu des rebondissements.
Le journaliste René capain Bassène et le postier Omar Ampoi Bodian jugés en appel après une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité en première instance diront s’ils poursuivront la bataille judiciaire ou s’ils seront satisfaits de ce verdict. En tout cas, leurs familles et proches nourrissent beaucoup d’espoir quant à la réduction de leur peine à défaut de leur libération.
Dans ce procès en appel au cours duquel leurs avocats avaient plaidé l’acquittement pour certaines charges avant que le ministère public dans son réquisitoire ne demande le maintien de la peine prononcée en première instance, à savoir la réclusion criminelle à perpétuité tout en enlevant les charges de participation à un mouvement insurrectionnel et sortie irrégulière de correspondance, René Capin et Omar Ampoi avaient nié toute implication lors de ce procès en appel et leurs conseillers Maitre Ciré Cledor Ly , Me Gaby Sow, Me Maubert Diatta et Me Kaoussou Kaba Bodian avaient dans leurs plaidoiries tenté de démontrer l’innocence de leurs clients .
A la fin de ce procès en appel, Me Cire clédar Ly avait lancé cette phrase : « Nous avons l’espoir et nous souhaitons que ces innocents puissent enfin retrouver leurs familles » Rappeler que cette affaire de la tuerie de Boffa Boyate dans la région de Ziguinchor avait secoué toute une région après que quatorze coupeurs de bois ont été tués dans la forêt par « un commando armé » le 06 janvier 2018. Une vingtaine de personnes arrêtées seront incarcérées à la prison de Ziguinchor avant d’être jugées. Trois d’entre elles René Capin Bassene, Omar Ampoi Bodian et le chef rebelle César Atoute Badiate jugé par contumace et sur qui pesaient quatorze chefs d’accusation écoperont de la lourde peine de la réclusion criminelle à perpétuité après le verdict prononcé par le Tribunal de Grande Instance de Ziguinchor le 13 juin 2022 qui a également condamné à six mois avec sursis deux autres prévenus pour détention illégale d’armes à feu Deux ans après, les présumés auteurs de cette tuerie incarcérés à la Maison d’Arrêt et de Correction MAC de Ziguinchor reviennent à la barre pour ce procès en appel du 24 juillet dernier qui livrera ses secrets ce jeudi à Ziguinchor. Mais cette affaire à coup sûr connaitra des rebondissements puisque hier, face à la presse, les « acquittés » de cette affaire, une vingtaine réclament une indemnisation de la part de l’Etat. Ils comptent même ces anciens détenus, porter plainte contre l’Etat du Sénégal.
En attendant, « l’heure de vérité » va sonner ce jeudi matin pour René Capin Basséne et Omar Ampoi Bodian au palais de justice de Ziguinchor
LA CIRCULATION DU TRAIN PLUS QU’UNE URGENCE
Même si le transport ferroviaire n’est pas bien développé dans le pays, les acteurs du transport s’accordent à dire qu’il reste le meilleur moyen alternatif pour parer aux nombreux accidents dans le pays.
Après la recrudescence des accidents de la route ces derniers jours, au Sénégal, la relance du trafic ferroviaire est remise sur la table. Considéré comme l'un des moyens de transport les plus sûrs et les plus sécurisés, le train, un mécanique de transport de masse, peut participer à la réduction du nombre d'accidents de la circulation. Cependant, il sera important de mettre en place le transport multimodal pour faciliter la mobilisation et la sécurité des personnes et des biens à l’intérieur et hors du pays.
Même si le transport ferroviaire n’est pas bien développé dans le pays, les acteurs du transport s’accordent à dire qu’il reste le meilleur moyen alternatif pour parer aux nombreux accidents dans le pays. A cet effet, depuis plusieurs années, des appels se multiplient à l’endroit des autorités étatiques pour la mise en circulation de ces moyens de locomotion. Si à Thiès, le maire de ladite commune, Babacar Diop avait remis cette sollicitation sur la table devant l’ancien chef d’Etat, Macky Sall, la réponse de ce dernier semblait rassurante, même si dans la pratique, l’attente est encore longue. « Dans un rapport produit récemment par les services compétents, nous avons noté que les routes tuent plus de 700 personnes par an. C'est pourquoi, conscient du rôle que joue le trafic ferroviaire, le ministère de tutelle à travers la direction susmentionnée est déjà à pied-d ‘œuvre pour remettre le train sur les rails » avait avancé M. Sall dans la presse. Et d’ajouter : « à cet effet, un document technique intitulé stratégie de reprise du trafic ferroviaire » a été élaboré. De l’autre côté, l’ancien directeur général du Petit train de la banlieue (PTB), Omar Sylla en 2018 avait aussi soutenu: « nous sommes à l’ère du ferroviaire et tous les experts en sont arrivés à cette conclusion que l’alternative pour les nombreux accidents, les embouteillages et les problèmes de transport, c’est le ferroviaire». Des déclarations qui viennent confirmer la vision de plusieurs acteurs qui continuent de porter le plaidoyer pour la mise en circulation du train à grand échelle.
Face à la forte demande de voir circuler le train, les nouvelles autorités s’activent pour les réglages, les routes étant tracées, les travaux sont en phase de finition. Un moyen de transport en plus de desservir la région de Thiès, se poursuivra jusqu’à Tambacounda pour atteindre le Mali. Au niveau de la Société nationale des Chemins de fer du Sénégal, son directeur général Malick Ndoye, annonçait sauf cas de force majeure pour cette année 2024, la finition du chantier de la liaison ferroviaire jusqu’à Tambacounda et la mise en circulation du train jusqu’à Thiès pour cette année et c’était dans ce cadre que l’Etat avait lancé les travaux de réhabilitation de la voie Sébikhotane-Thiès.
LE TRANSPORT FERROVIAIRE ASSURE
L’Etat du Sénégal a opté pour la modernisation des voies ferroviaires et leurs moyens de transports. Si dans cette optique, l’ancien gouvernement a démarré avec le Train express régional (Ter) pour le tronçon Dakar- Diamniadio, les autres trains conventionnels vont très bientôt suivent ou les sont déjà, même si certaines circulations sont notées lors des grands événements comme le Magal et le Gamou de Tivaouane. Aujourd’hui, l’utilité du Train express régional (Ter) n’est plus à démontrer. Il a définitivement transformé la manière dont les Sénégalais se déplacent, avec une liaison Dakar-Diamniadio qui prend désormais moins de 45 minutes. La rapidité et l’efficacité de ce système de transport ont conquis le cœur de nombreux habitants. Le TER transporte jusqu’à 115 000 personnes par jour, selon l’Etat du Sénégal et dessert 13 gares. Le TER est bien plus qu’un moyen de transport, il est devenu un symbole de progrès et d’efficacité pour le pays. En plus de lutter contre les embouteillages, il reste un moyen sûr et une meilleure alternative pour les accidents. La sécurisation de la circulation des Ter rend difficiles les accidents. Aujourd’hui, depuis la mise en circulation de ce moyen de transport, il y a deux ans, un seul décès a été dénombré contrairement à l’autoroute à péage qui garde les mêmes modernités dans la conception, le bon état des routes, la surveillance et le contrôle, et pourtant des décès y sont très souvent notés ainsi que des accidents. La voie est toute tracée avec le Ter et le nouveau gouvernement est attendu dans la mise en circulation des trains à grande échelle qui vont desservir les grandes villes.
LES GROS PORTEURS INDEXÉS DANS LES ACCIDENTS
Le Corridor Dakar-Bamako est une zone accidentogène. De nombreux cas y sont notés avec les camions gros porteurs qui l’utilisent. La mise en circulation de la voie ferroviaire pourrait être une bonne alternative non seulement pour soulager la souffrance des transporteurs mais aussi sécuriser les biens transportés.
A en croire, Malick Ndoye, l’ancien Directeur général des Chemins de fer du Sénégal, le corridor Dakar-Bamako, dans sa forme actuelle marquée par le recours aux camions est de nature à accentuer la dégradation des routes et favoriser la recrudescence des accidents de la circulation. Pour lutter contre ces accidents, il reste convaincu que seule la voie ferroviaire peut résoudre le problème. «Un train moyen est l’équivalent de 50 camions. Et avant le début du déclin des Chemins de fer, il était enregistré quotidiennement un train de 35 wagons, soit 1000 à 1100 tonnes de marchandises, à destination de Bamako, et la moyenne mensuelle atteignait même parfois 1, 5 train par jour. C’est ainsi que la relance du fret ferroviaire va participer à la préservation des routes à travers la réduction de la circulation d’au moins 30 000 camions, sans compter la grande possibilité de réduire les accidents de la circulation » déclarait-il dans la presse. Et d’ajouter : « par rapport au trafic voyageurs, le processus est en cours, et les circulations d’essai lors des évènements religieux ont permis de marquer le coup et montrer que la reprise est en train d’être effective».
LA SUPPRESSION DES INSTITUTIONS N’A JAMAIS ÉTÉ EFFICACE
Diomaye Faye s'apprête à supprimer le HCCT et le CESE, marchant dans les pas de ses précédents. Mais cette danse des institutions est-elle la panacée ? Un éminent constitutionnaliste démystifie cette pratique devenue routine
Après les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye va lui aussi, procéder à la suppression de HCCT et du CESE. Ce qui selon un professeur agrégé en droit constitutionnel, qui a préféré garder l’anonymat relève d’une banalité des institutions. Selon cet universitaire, «la suppression des institutions n’a jamais été efficace ou impactant dans l’histoire politique et institutionnelle du Sénégal». Il est aussi revenu sur la procédure empruntée par le président Faye pour arriver ses fins, mais aussi sur la polémique de la tenue de la DPG du Premier ministre Ousmane Sonko.
Convocation de l’Assemblée nationale
« D’emblée, il faut distinguer l’aspect politique de l’aspect juridique même si ce sont des questions qui sont liées. Deuxièmement, il faut rappeler lorsque Macky Sall est arrivé au pouvoir en 2012, il avait procédé lui aussi à la suppression du Sénat. Si vous vous rappelez d’ailleurs, la procédure avait échoué au Sénat parce qu’à l’époque, le PDS disposait d’une majorité. Il a fallu retourner à l’Assemblée nationale pour que le texte passât. C’est pour vous dire que ce n’est pas une chose nouvelle. L’argument qui avait été évoqué, c’était qu’il y avait des inondations et qu’il faut rationaliser les ressources publiques et les réorienter vers la lutte contre les inondations.
Maintenant, ce qu’il faut préciser, c’est qu’à l’époque, quand ça se faisait, on avait dépassé le cap des législatives. Donc, on n’y voyait pas un stratagème ou une entourloupe pour avoir l’opinion et gagner les législatives parce qu’on avait dépassé le cap des législatives organisées en juillet ».
Législatives anticipées
« Il faut la aussi distinguer le plan juridique du plan politique. Sur le plan politique : c’est qu’on est dans une situation où il y avait deux possibilités qui s’offraient à l’Exécutif et notamment au président. Première possibilité, c’était de négocier avec l’Assemblée nationale, de trouver des mécanismes consensuels ou de voies d’entente pour faire ce qu’il faut faire : la DPG, dissoudre l’Assemblée nationale etc. Les gens auraient pu discuter et se dire : on ne dissout pas dans un premier temps parce qu’actuellement pour dissoudre, ce n’est pas aussi simple. D’abord, il faut attendre le délai, ensuite, il faudra un temps pour le parrainage. Le parrainage n’existait pas autrefois pour les législatives. Ça va prendre du temps. Ici, on est dans une urgence. Il y a des délais qui sont prévus dans la Constitution, 30 jours à 90 jours. Dans ce délai, est-ce qu’il est possible d’organiser les parrainages ou bien est-ce qu’il ne faut pas contourner le délai ? Sur toutes ces questions, l’Exécutif aurait pu opter pour la concertation avec le législatif élargi à la classe politique et à la société civile et qu’on trouve un accord.
Deuxième option, c’est de ne pas se concerter et faire le forcing. Et visiblement, c’est l’option de l’Exécutif. Ça se dit de toute façon. Ce qu’on a au Sénégal, c’est une grande alternance mais incomplète, on n’a pas la totalité du pouvoir. Pour avoir tout le pouvoir, il faut dérouler le rouleau compresseur de la légitimité. On a conquis le pouvoir exécutif. Il faut organiser des législatives et puis les gagner. Du point de vue politique, c’est l’option qui a été faite. Evidemment, cette option peut entrainer des blocages si les acteurs se focalisent les uns, les autres sur leur position.
Sur le plan juridique, c’est que le Président a demandé une session extraordinaire, il peut le faire parce que la session extraordinaire peut être convoquée par le président de l’Assemblée nationale si la moitié des députés le demandent ou alors le président de la République. C’est l’article 63 de la Constitution sauf que par le passé, le président n’avait pas à se fixer la date. Le président peut ouvrir une session extraordinaire qui va durer 15 jours et laisser la latitude au bureau de l’Assemblée nationale de fixer la date. C’est plus élégant ».
C’est juste une question d’élégance alors ?
« Je trouve que c’est plus une question plus d’élégance que de respect de l’autorité de l’Assemblée nationale parce quand tu dis : session parlementaire, l’ordre du jour et là, il faut le faire, le reste, c’est le bureau qui se réunit et qui détermine ce qu’on appelle le calendrier de travail. Pour moi, je dirai «manque d’élégance ». Je n’irai pas jusqu’à dire violation de la loi.
Donc, sur le plan juridique, il n’y a pas de problème. Sauf qu’à l’Assemblée nationale, le Président de la République avait rencontré le président de l’Assemblée nationale et au cours de cette rencontre, ils avaient un accord pour que le Règlement intérieur soit corrigé et que le Premier ministre vienne faire sa DPG. Si maintenant le Premier ministre ne vient pas faire sa DPG et qu’à la place on demande la suppression du HCCT et du CESE, ça aussi pour moi, c’est un manque d’élégance. Je ne parlerai pas de violation de la loi ou de la Constitution mais c’est un manque d’élégance parce que l’opinion avait cru qu’il semblait avoir un accord pour que le Premier ministre aille faire sa DPG. Mais dans le fond, demander la suppression de ces organes relève d’une routine au Sénégal.
En 2000, quand Wade est arrivé, il a supprimé le Sénat et il l’a ramené. Macky Sall quand il est arrivé, il a supprimé le Sénat pour le remplacer par le Haut conseil des collectivités territoriales. Donc, on est ici dans des répétitions, dans une banalisation des institutions. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Supprimer les institutions, les ressusciter sous la même forme ou sous une forme légèrement différente, c’est quelque chose qui est caractéristique de l’évolution politique institutionnelle du Sénégal. Ça relève de la banalité. D’ailleurs, les gens ont cru que quand on supprimait le Sénat, qu’on allait gagner de l’argent pour trouver de l’emploi aux jeunes, ça n’a pas été le cas. Wade quand il a supprimé le Sénat, ça n’a servi à rien. C’est un coup d’épée dans l’eau. La preuve, il l’a réhabilité après. Macky Sall idem. Après la suppression du Sénat, il a remis le Haut conseil des collectivités territoriales qui n’est pas très loin du Sénat. Je trouve que ce n’est pas une seconde chambre législative. Donc, à la limite, le discours de suppression des institutions pour la rationalisation des finances publiques relève de la banalité et n’a jamais été efficace ou impactant dans l’histoire politique et institutionnelle du Sénégal. Dernier point sur la dissolution, je pense qu’il n’y a rien de plus légitime qu’une nouvelle majorité qui conquiert le pouvoir exécutif. Se doter d’une nouvelle majorité parlementaire pour gouverner à l’aise parce qu’on gouverne avec une majorité parlementaire qui le soutient. Aujourd’hui, ce qui se pose, ce n’est pas le problème de la dissolution. C’est plutôt, comment organiser des élections législatives anticipées parce qu’au Sénégal, on n’est pas très habitués aux élections anticipées. Même en 2001 quand on a anticipé pour les élections législatives, il n’y a pas eu de dissolution parce que la nouvelle Constitution prévoyait que le président puisse organiser les législatives sans dissoudre. C’était dans les dispositions transitoires. Macky Sall quand il est arrivé, le mandat des députés avait expiré, donc, il n’avait pas besoin de dissoudre. Sauf que là, on va vers des élections anticipées. Et c’est relativement nouveau voire inédit dans l’histoire politique du Sénégal.
Quand on est dans une pareille situation, il faut se concerter pour bien faire les choses, pour le bien de la démocratie ou alors considérer que l’objectif n’est pas la démocratie mais d’avoir une majorité parlementaire ».
Une DPG, deux textes
« Pour cette question, j’avais publié dans Sud Quotidien en 2002 un texte intitulé : «le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale viole la Constitution» parce que la Constitution de 2001 prévoyait qu’après sa nomination, le Premier ministre fait sa Déclaration de politique générale. Or, les députés à l’époque ont dit, il faut imposer au Premier ministre un délai parce que sinon il ne va jamais le faire ou alors il va considérer le moment opportun. En France, dès que vous êtes nommé, dans la semaine qui suit, vous faites votre DPG. Abdou Diouf, il l’avait fait 15 jours après. Moustapha Niasse, il l’avait fait trois semaines après. Il y en a qui l’ont fait six mois après. Donc, ils ont voulu en réalité mettre un délai en disant qu’il va le faire dans trois mois. J’ai dit non !
Cette disposition du Règlement intérieur viole la Constitution pour deux raisons. La première, c’est que la Constitution n’impose pas de délai et n’invite pas le législateur à se fixer un délai. Si on avait dit le Premier ministre fait sa DPG dans les conditions déterminées par la loi, ou le Premier ministre fait sa DPG, les modalités de cette déclaration seront précisées par une loi organique ou par le Règlement intérieur, je suis d’accord. Or, il n’y a pas d’invite. Le constituant a choisi de faire confiance au Premier ministre et de ne pas l’enfermer dans un délai. Si le Règlement intérieur de l’Assemblée a imposé un délai un Premier ministre, ce délai viole la Constitution. Donc, pour moi, ce délai était superfétatoire. Il n’a pas sa place en réalité. Et donc si le délai est superfétatoire, ça veut dire que le Premier ministre doit faire sa DPG mais il n’y a pas de délai et on a vu, il y a des Premiers ministres qui ont plus de trois mois. Donc, j’avais considéré que le travail d’adaptation du Règlement intérieur était superfétatoire. Au début, c’est limité à la Constitution, en tout pour la question de DPG. Je ne parle pas des exigences du Règlement intérieur. Mais pour la DPG, les dispositions de la Constitution sont suffisantes et après, il faut faire confiance au Premier ministre pour choisir la date de sa DPG dans un esprit républicain. Le jeu des institutions aussi, c’est une question de gentlemen. On ne doit pas imposer aux gens des détails. La Constitution fait confiance aux acteurs du jeu politique et institutionnel en considérant quelque part que ce sont des gentlemen et qu’on doit interpréter positivement les dispositions. Le Conseil constitutionnel avait contrôlé le Règlement intérieur parce qu’il est obligatoirement contrôlé avant sa promulgation parce que c’est une loi organique mais moi, j’avais considéré que le Conseil n’était pas allé en profondeur. Parce que le Conseil avait dit, « oui considérant qu’aucune disposition de la loi organique portant Règlement intérieur ne viole la Constitution ». Moi, j’avais dit non. Il y avait une disposition qui viole la Constitution, peut-être qu’elle vous a échappé. Celle qui impose un délai là où le constituant-lui n’impose pas de délai et n’invite pas le législateur à imposer un délai. Pour moi, c’est une disposition qui viole la loi ».
L’ASSEMBLÉE NATIONALE JOUE L’ARBITRE
La session extraordinaire convoquée ce jeudi soulève des questions sur l'avenir de la représentation territoriale et sociétale du pays. Les députés seront-ils prêts à approuver le changement constitutionnel souhaité par le président de la République ?
Les parlementaires sont convoqués, ce jeudi 29 août, à la place Soweto pour l’ouverture de la deuxième Session extraordinaire de l’année 2024 de l’Assemblée nationale. Elle porte sur l’examen du projet de loi relatif à la modification de la Constitution qui va entrainer la suppression du Haut conseil des collectivités territoriales et le Conseil économique, social et environnemental.
Les députés vont-ils approuver la suppression du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE) ? On en saura davantage ce jeudi 29 août. Pour cause, les parlementaires sont convoqués ce jour à 10h00 à l’Hémicycle pour l’ouverture de la deuxième Session extraordinaire de l’année 2024 de l’Assemblée nationale à la demande du Président de la République Bassirou Diomaye Faye. Elle a pour objet l’examen du projet de loi portant modification de la Constitution. « La modification envisagée de la Constitution porte sur la suppression du Haut conseil des collectivités territoriales et du Conseil économique, social et environnemental », rapporte une note de la Présidence en date du 26 août dernier.
Cependant, depuis l’annonce de l’information, chacun y va de son propre commentaire. Selon certains acteurs politiques de l’opposition comme Thierno Bocoum et Bougane Guèye Dany, c’est plutôt le Premier ministre qui était attendu à l’Assemblée nationale pour faire sa Déclaration de politique générale, après la modification du Règlement intérieur de l’institution. D’autres y voient une stratégie pour légitimer la dissolution de l'Assemblée nationale, si la majorité vote « non ». Ce qui serait fort probable puisque les députés de l’ex-coalition au pouvoir sont majoritaires avec 82 ou 83 députés après les législatives du 31 juillet 2022. Tout de même, il convient de dire que la suppression d’institutions n’est pas chose nouvelle au Sénégal.
De Abdou Diouf à Abdoulaye Wade jusqu’à Macky Sall, tous les présidents de la République ont procédé à la suppression d’institutions à leur arrivée au pouvoir pour la « rationalisation des dépenses » même si cela a été un coup d’épée dans l’eau. Seulement, l’on se rend compte que quelques mois ou années après, ils les ressuscitent sous la même forme ou sous une forme légèrement différente pour caser une clientèle politique. La suppression du HCCT et du CESE dont leur budget annuel global tournerait autour de 15 milliards de francs CFA, était l’une des promesses de campagne du président Bassirou Diomaye Faye.
Pour rappel, composé de 150 membres, le Haut Conseil des Collectivités Territoriales est créé par la Loi constitutionnelle n°2016-10 du 05 avril 2016 portant révision de la Constitution et adoptée suite au référendum du 20 mars 2016. Il s’agit d’un organe consultatif chargé d'étudier et de donner un avis motivé sur les politiques de décentralisation, d'aménagement et de développement du territoire. Quant au CESE, il est composé de représentants de divers secteurs de la société civile et du monde économique, et est la troisième Assemblée constitutionnelle du Sénégal. Il avait remplacé le Conseil économique et social en 2012.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE JEUDI 29 AOUT 2024
Sud Quotidien, EnQuête, Le Témoin Quotidien, Walf Qutidien, Yoor-Yoor Bi, L'As, Le Soleil, Révélation Quotidien, Libération, L'Observateur, Le Quotidien, Bes Bi le jour
Sud Quotidien, EnQuête, Le Témoin Quotidien, Walf Qutidien, Yoor-Yoor Bi, L'As, Le Soleil, Révélation Quotidien, Libération, L'Observateur, Le Quotidien, Bes Bi le jour
Baadoolo - Les climats et la clim’
Cheuuut… Sénégal tang na ! Climat social bi comme l’enfer : des salaires coupés, réduits ou inexistants. Climat économique bi comme mbokk bouniouy lakk : des entreprises étouffées par les impôts et les dettes. Climat xol yii tang dieurr : des agressions, des meurtres. Climat politique bi di bax : Sans Dpg, point de dissolution… Il fait chaud dans les cœurs et dans les «keur» que ventilo ak clim’ meunou si dara. Uppukaay waxi noppi. Même quand il souffle un bel air, Baadoolo day niakk. Yallah na Yallah seddal reewmi waay.
Convoqué pour outrage au Premier ministre L’ex-Commissaire Keita retourne à la Dic aujourd’hui
Entendu ce mercredi à la Division des investigations criminelles (Dic), l’exCommissaire de police, Cheikhouna Keita, qui est poursuivi pour des propos jugés outrageant à l’endroit du Pm, a été libéré sur convocation. A la sortie de son face-à-face avec les enquêteurs, il s’est prononcé au micro de Buur News. «J’ai été auditionné pour des déclarations que j’ai faites relativement à la situation entre le président de la République et son Premier ministre et quelques incidents qui se seraient produits là-bas (au palais) et qui sont sur la place publique. Je n’ai fait que commenter. Et que je ne crois pas que cela devrait être interdit», a narré ce fervent opposant du régime. Il retournera ce matin à la Dic.
Affaire Aziz Dabala Les 7 suspects envoyés en prison
Les sept mis en cause qui avaient bénéficié d’un retour de parquet, mardi, dans l’affaire Aziz Dabala, ont été placés sous mandat de dépôt ce mercredi. Il s’agit de El Hadji Mamadou Lamine Diao alias Modou Lo supposé avoir tué le danseur et le jeune Boubacar Gano alias Waly, Assane Diaw, Serigne Sarr, Ababacar Bâ, Oumar Guèye, Fallou Diop et Nabou Lèye. Pour rappel, le parquet avait requis l’ouverture d’une information judiciaire et un mandat de dépôt contre les mis en cause.
Développent de l’éducation de masse et de qualité - ADÉQUA veut faire bouger les lignes
L’Association africaine pour le développement par l’éducation de masse et de qualité (Adéqua) est née. Présidée par Dr Issaga Ndiaye, elle a pour but de «contribuer au bien-être des populations par une éducation de masse et de qualité, adossée à une vision à long terme qui est de voir un Sénégal et une Afrique stables, prospères, bien engagés dans les défis de son époque avec des populations éduquées, informées et exerçant pleinement leurs libertés et devoirs citoyens», indique un communiqué. ADÉQUA, qui est «à but non lucratif, sans obédience religieuse ni politique», a déjà mené, dans le cadre de sa campagne intitulée «Education à la propreté, à l’hygiène et au civisme», le 15 août 2024, une première activité de sensibilisation et de nettoiement dans une démarche participative à la plage de l’Hydrobase, à Saint-Louis. Une deuxième campagne, «Education à la citoyenneté numérique» sera lancée courant septembre, avec un plaidoyer, en direction des pouvoirs publics, pour «l’intégration dans les curricula de la citoyenneté numérique».
Chavirement d’une pirogue à Nabadji Civol Les 4 autres corps retrouvés 72h
Dans la journée du mardi, le corps d'un garçon de 8 ans parmi les 5 disparus, suite au chavirement d’une pirogue à Thioubalel Nabadji, a été retrouvé. Mais il a fallu attendre 72 heures pour voir les 4 autres corps émerger sur les rives du bras, le Diamel à Thiarangal, un village situé à 2 km de Nabadji Civol. D’après nos sources, les corps seront remis aux familles des victimes dans les prochaines heures. Lundi dernier, entre 7 et 8 heures, une pirogue en provenance de Nabadji Civol avec à son bord 13 personnes a heurté l’une des poutres du pont en construction. Les 8 rescapés avaient pu retrouver la rive avant même les premiers secours.
Son passeport diplomatique confisqué Lat Diop n’est pas sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire
L’information a rapidement fait le tour de la toile. Lat Diop, ancien ministre des Sports, a été arrêté, hier, à l’aéroport international Blaise Diagne alors qu’il se rendait en France. D’après Le SoleilDigital qui cite des sources policières, lorsqu’il a présenté un passeport diplomatique dans lequel est mentionné "ministre des Sports", alors qu’il n’occupe plus ce poste, les éléments de la Police des frontières ont confisqué son document de voyage arrivé à expiration. La source ajoute que l’ancien Dg de la Lonase n’est pas sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire sénégalais.
Homme mort électrocuté sur un poteau à Touba Il n’était pas un agent de la Senelec
M. F. est mort par électrocution, à Touba, au quartier Sam Serigne Bara Khourédia, au moment où il effectuait des travaux d’extension du réseau. Les premières informations soutiennent qu’il s’agit d’un agent de la Senelec. Après le constat effectué par les hommes du commissaire principal Diégane Sène, la dépouille de M. F. a été déposée à la morgue de l’hôpital Matlaboul Fawzainy. Ce mercredi, la Senelec a sorti un communiqué pour apporter des précisions. Elle indique que la victime n’intervenait pas pour le compte de l’entreprise. Par ailleurs, la Senelec rappelle que ses agents déployés sur le terrain «respectent scrupuleusement les règles de sécurité». Afin d’éviter tout risque d’accident électrique, souligne le communiqué, Senelec appelle les populations à «faire preuve de la plus grande vigilance et à respecter les consignes de sécurité».
KEEMTAAN GI - LE GLAS DE CETTE GENERATION NE DOIT PAS SONNER !
Combien de temps faudra-t-il pour gommer les douloureuses cicatrices des événements de mars 2021 à février 2024 ? Il faudra indubitablement une longue période pour effacer ces blessures qui restent encore béantes. Des familles portent le deuil pendant que d’autres supportent les traumatismes de leur privation de liberté dans de lugubres cachots après avoir été humiliés à travers d’interminables retours de parquet. Des personnes ont tout perdu et d’autres souffrent dans leur chair et leur âme. Leur séjour carcéral a été ravageur sur leur psychisme. Des familles se sont disloquées, laissant des responsables dans la souffrance et le dénuement. La répression de ces moments les plus terribles de notre histoire politique a été tout simplement monstrueuse et Ignoble. Même la gouvernance du président Senghor aux premières heures de nos indépendances usurpées n’avait pas été aussi répressive et cruelle. Le moins que l’on puisse dire est que ce pays revient de loin après avoir touché le fond. Le paradoxe est que les responsables de ces sévères répressions sont encore là et semblent narguer les victimes. Leurs crimes ne doivent pourtant pas être passés par pertes et profits ou sur l’autel d’une supposée réconciliation nationale. Il faut que, plus jamais, aucun pouvoir ne puisse se permettre de telles cruautés sur des citoyens sans défense et dont le seul tort était de défendre des droits reconnus par la Constitution. Il est révoltant de voir des gens qui ont été au cœur de ce pouvoir tortionnaire sortir de leur hibernation pour déplorer une insécurité qui n’existe que dans leur tête. L’on pourrait bien leur demander s’ils vivaient ces deux dernières années dans ce charmant pays. Quand un pays a traversé des moments aussi sombres que ceux qui se sont écoulés entre 2021 et 2023, l’urgence devrait y être à se retrouver pour relever des défis qui sont nombreux au lieu de se tirer dans les pattes. Les arguties juridiques que nous servent certains contorsionnistes mettant en doute le bienfondé de la suppression d’institutions inutiles et budgétivore sont tout simplement malhonnêtes. La rupture à laquelle nous invitent les nouvelles autorités ne pourrait être une entreprise solitaire. Nous devons tous les accompagner — à condition bien sûr qu’elles le veuillent puisqu’on a l’impression que tout ce qui n’est pas de Pastef ne les intéresse pas — pour la réussite de leur mission qui ne peut se faire ni en sept mois ni en deux ans. Leur échec sonnera le glas d’une génération, celle de cette jeunesse au pouvoir et décomplexée, vent debout contre la dépendance économique ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
ASSEMBLEE NATIONALE E GROUPE BENNO POURRAIT REJETER LE TEXTE DE DIOMAYE
L’Assemblée nationale ouvre ce jeudi, conformément à la volonté du président de la République, une session extraordinaire consacrée uniquement au projet de loi portant dissolution du Conseil économique, social et environnement (CESE) et du Haut Conseil des collectivités territoriales(HCCT). Toutefois, le texte ne sera pas examiné ce jeudi puisque, après l’ouverture de la session, le président Amadou Mame Diop va se concerter avec la Conférence des présidents et la Commission des Lois pour déterminer la date de la plénière. Cela dit, les tractations vont continuer pour asseoir une position définitive du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar sur la saisine du président de la République. Lors de la première concertation du groupe de BBY ce mercredi, la tendance générale qui s’est dégagée était au rejet du projet de loi du président Diomaye. Mais bon, on en reparlera après que ce dernier aura usé de tous les moyens coercitifs et financiers à sa disposition pour contraindre ou convaincre des députés de Benno de voter en faveur de son texte
CESE ET HCCT DIOMAYE FAYE EVOQUE LA DISSOLUTION
Le président Bassirou Diomaye Faye a évoqué hier en Conseil des ministres la prochaine dissolution du CESE et du HCCT. Le Chef de l’Etat a tenu à informer le Conseil des ministres avoir convoqué l’Assemblée nationale en session extraordinaire sur un projet de loi portant révision de la Constitution. Ce texte propose la dissolution du Haut Conseil des Collectivités territoriales et du Conseil économique, social et environnemental, deux institutions de la République consacrées par l’article 6 de la Constitution. Selon le Président, cette proposition entre dans le cadre du raffermissement des réformes constitutionnelles, l’amélioration continue du processus de prise de décision des pouvoirs publics et la rationalisation systématique des charges de l’Etat, différents piliers de la doctrine de transformation de la gouvernance publique voulue à travers la mise en œuvre accélérée du PROJET.
EROSION COTIERE
Face à l’accélération inquiétante du phénomène de l’érosion côtière dans plusieurs localités de notre pays, le chef de l’Etat a indiqué que é les actions menées restent insuffisantes pour accroître durablement la résilience devant les risques et menaces qui s’accentuent. Dès lors, il a invité le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique à présenter en Conseil des ministres et à vulgariser la nouvelle Stratégie nationale de Prévention et de lutte contre l’érosion côtière. Cette stratégie incitative et prospective doit être assortie d’un plan d’action d’urgence global et de plans spécifiques ciblés pour les zones les plus menacées. Il convient, d’ores et déjà, d’envisager dans les zones à risques, le relogement adéquat des populations sinistrées ou fortement exposées.
MESURES INDIVIDUELLES
• Monsieur Sékou Oumar SAGNA, Administrateur civil, matricule de solde n°642 560/1, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de l’Environnement et de la Transition écologique, en remplacement de Monsieur Ousmane Diégue Diame FAYE, appelé à d’autres fonctions.
• Monsieur André Almamy Fodé Fossar SOUANE, Commissaire aux enquêtes économiques principal, matricule de solde n°610 931/B, est nommé Inspecteur des Affaires administratives et financières au Ministère de l’Industrie et du Commerce.
DOUBLE MEURTRE DE PIKINEMANDAT DE DEPOT POUR NABOU LEYE ET CIE
Les sept présumés meurtriers du danseur Abdoul Aziz Ba dit Aziz Dabala et de Boubacar Gano alias Wally dans leur appartement sis à Pikine Technopole ont tous été placés sous mandat de dépôt hier. En effet, le juge du premier cabinet d’instruction du tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye a suivi le réquisitoire introductif du procureur et a décidé de requérir à l’endroit de Nabou Leye, Mamadou Lamine Diao, Assane et Ousseynou Diao, Serigne Sarr, Oumar Gueye et Fallou Diouf l’ouverture d’une information judiciaire et le mandat de dépôt. Pour rappel, les présumés meurtriers sont poursuivis pour les délits d’association de malfaiteurs, d’assassinats, d’actes de barbarie, de vol aggravé et de complicité de ces chefs. Ils avaient bénéficié d’un retour de parquet avant hier du fait de l’arrestation de Fallou Diop en cavale depuis l’arrestation de ses complices jusqu’à hier lorsqu’il a été livré par son père.
RAPPEL D’AMBASSADEURS LE GENERAL CHEIKH GUEYE FAIT SES VALISES !
Il y a trois semaines, le président de la République Bassirou Diomaye Faye a pris la décision de rappeler une quarantaine de diplomates dont 19 ambassadeurs et quelque 15 consuls généraux et conseillers d’ambassades. Il s’agit des postes du Royaume-Uni, des Etats-Unis, de Turquie, d’Arabie Saoudite, de Corée du Sud ainsi que des représentations des Nations-Unies, du Saint-Siège au Vatican etc. Il est vrai que chaque nouveau régime politique provoque des changements au sommet de l’Etat. De même qu’au « pied » de l’Etat à savoir les ambassadeurs et autres consuls. Cela dit, les diplomates passent, les ambassades demeurent ! Mais si la plupart se distinguaient par leur appartenance politique à l’ancien régime « Apr/Benno », il y en a qui n’étaient qu’au service de l’Etat. C’est le cas du général d’armée (2s) Cheikh Guèye, désormais ex-ambassadeur du Sénégal en Turquie qui fait partie des départs « collatéraux ». D’ailleurs, « Le Témoin » quotidien a appris que Son Excellence a presque fini de boucler ses valises pour rentrer au bercail. Sans doute un retour imminent et anticipé puisque le président de la République Bassirou Diomaye Faye n’a pas encore nommé son remplaçant. Ancien chef d’état-major général des Armées (Cemga), Son Excellence Cheikh Guèye a été un vrai soldat de la diplomatie au service de son pays. Et comme il l’a toujours été sous les drapeaux en sa qualité de soldat républicain. En effet, « Le Témoin » est convaincu que l’Ambassadeur Cheikh Gueye part avec le sentiment d’une mission diplomatique bien accomplie en Turquie.
AMENDES DE LA PECHE DR FATOU DIOUF REJETTE TOUT COMPROMIS
Les armateurs de la pêche industrielle vont payer jusqu’au dernier centime les amendes qui leur ont été infligées par les services de pêche. Telle est la précision donnée par le ministre de la Pêches et des Infrastructures maritimes Dr Fatou Diouf. Cette dernière a été claire dans sa mise au point qui fait suite à de nombreuses demandes d’annulation et de paiement par moratoire des amendes prononcées pour des infractions de pêche conformément à l’avis de la Commission consultative des infractions et après examen des différentes requêtes. Le Dr Fatou Diouf a indiqué à l’endroit des acteurs dudit secteur qu’aucune disposition des lois et règlements en vigueur, notamment du Code de la Pêche maritime et de son décret d’application, ne donne de telles prérogatives de paiement par moratoire des amendes au ministre en charge de la Pêche. Par le biais d’une note circulaire, Mme Fatou Diouf rappelle que « les amendes retenues ne sont pas simplement des sanctions financières, mais également une mesure dans le cadre de la bonne gouvernance visant à dissuader toute pratique de pêche violant les dispositions réglementaires et qui porterait préjudice à l’exploitation durable de nos ressources halieutiques ». « En conséquence », toujours selon la note, « nous vous demandons de bien vouloir prendre les dispositions nécessaires afin de vous acquitter des montants des amendes dus dans les délais impartis sous peine de l’application des dispositions de l’article 101 de la loi 2015- 18 portant Code de la pêche maritime. Nous comptons sur votre compréhension et votre coopération pour veiller au respect scrupuleux de la réglementation et des mesures de gestion ».
COMMISSAIRE KEÏTA… A LA DIC
Un commissaire de Police à la Division des investigations criminelles. Hier le commissaire de police à la retraite Cheikhouna Keita a été entendu pendant plusieurs heures à la DIC. Cette convocation de l’ancien commissaire de police devenu opposant farouche avait pour but de l’entendre à propos de commentaires qu’il a tenus sur les relations entre le président de la République et son Premier ministre. A sa sortie des locaux de la DIC, l’ancien commissaire de police a révélé aux journalistes présents sur les lieux sa «discussion» entre les enquêteurs et lui. «je suis arrivé ici depuis 15 heures. On me reproche d’avoir fait une déclaration dans une vidéo relativement à la situation à la présidence, notamment entre le président de la République et son Premier ministre. Et quelques incidents qui se sont produits là-bas et qui sont sur la place publique, rapportés par les sites et que j’ai eu à commenter. C’est ce qu’on me demande d’expliquer», a déclaré commissaire Keita devant les journalistes. «Sur ce, je leur ai rétorqué que je n’ai fait que commenter. Ce qui est juste déjà. Et je ne vois en quoi ça devrait être interdit. Maintenant entre moi, ce que je comprends et eux ce qu’ils veulent, il y a une différence. Et eux, ils m’interrogent par rapport à ce qu’ils comprennent et ce qu’ils veulent...J’ai des convictions, j’ai un rôle, je suis un citoyen qui a une responsabilité dans ce pays. J’ai le devoir de parler et commenter ce qui s’y passe», a indiqué le commissaire. « Après ce face-à-face avec les enquêteurs de la DIC, commissaire Keita est prié de repasser ce jeudi dans les locaux de la Dic.
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LE WOLOF, NOUVEAU VECTEUR D'ÉDUCATION AU SÉNÉGAL
Fini le tout-français. Des salles de classe aux maisons d'édition, en passant par les géants du web, c'est tout un pays qui se mobilise pour renouer avec ses racines linguistiques
Dans un élan audacieux visant à révolutionner son système éducatif, le Sénégal s'apprête à faire du wolof et d'autres langues locales les piliers de l'enseignement national. Cette initiative, prévue pour 2029, promet de transformer radicalement le paysage scolaire du pays.
Les autorités misent sur le multilinguisme pour booster les performances des élèves. L'idée ? Permettre aux enfants d'apprendre dans leur langue maternelle, un gage de réussite selon les experts.
Cette révolution linguistique ne se limite pas aux salles de classe. Des maisons d'édition innovantes émergent, produisant des ouvrages en langues locales. Parallèlement, les géants de la technologie s'y mettent : Google Traduction a récemment intégré le wolof et une trentaine d'autres langues africaines.
LE COUP DE POKER PRÉSIDENTIEL À L'ASSEMBLÉE
En convoquant une session extraordinaire pour supprimer le HCCT et le CESE, Diomaye joue une partie d'échecs. L'initiative est perçue par ses détracteurs comme une tentative de consolidation du pouvoir au détriment des équilibres démocratiques
Avant-hier, dans un geste à la fois audacieux et polémique, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a pris un décret convoquant l'Assemblée nationale en session extraordinaire pour examiner un projet de loi modifiant la Constitution. Ce projet vise, ni plus ni moins, la suppression du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Cette initiative, annoncée à travers un communiqué de la présidence, a immédiatement suscité un débat intense dans la sphère politique sénégalaise, divisant les acteurs en partisans enthousiastes et détracteurs farouches.
La convocation de l'Assemblée nationale pour le jeudi 29 août 2024 a surpris de nombreux observateurs, car elle s'inscrit dans une démarche radicale de réformes institutionnelles. La volonté de supprimer deux des plus importantes institutions du pays, le HCCT et le CESE, semble être un coup de maître pour le président Diomaye Faye qui cherche à rationaliser le fonctionnement de l'État en éliminant ce qu'il considère comme des structures obsolètes et budgétivores.
Dans ce contexte, les députés du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY) ont été convoqués en urgence pour une réunion ce mardi 27 août 2024 à 17 h. La convocation, émise par Abdoul Mbow, président du groupe BBY, met en lumière l’importance de l’ordre du jour, soulignant l’obligation pour tous les députés membres d’être présents. Cette rencontre intervient à un moment charnière où la coalition BBY doit définir sa position face à un projet de loi qui pourrait bouleverser l'équilibre des institutions et précipiter une dissolution de l'Assemblée nationale.
Derrière cette initiative se cache une ambition claire pour les sympathisants et militants du nouveau régime : construire des institutions en adéquation avec les idéaux du nouveau régime, des institutions qui seraient plus efficaces, moins coûteuses et mieux adaptées aux réalités socioéconomiques du pays. Cependant, cette volonté de réforme soulève de nombreuses questions sur les véritables motivations du président Faye.
Le champ de bataille de la cohabitation s'annonce
Certains observateurs politiques voient dans cette manœuvre une stratégie plus subtile du chef de l’État.
En effet, le projet de loi, qu'il soit voté ou rejeté, pourrait fournir au président un prétexte pour dissoudre l'Assemblée nationale, dont le mandat de la XIVe législature pourrait être écourté. Une telle dissolution permettrait au président de provoquer des élections législatives anticipées, une initiative qui pourrait redistribuer les cartes politiques en sa faveur, surtout si l'Assemblée refuse de se conformer à ses réformes.
Cette hypothèse n'est pas sans fondement, car de nombreux membres de la mouvance présidentielle ont publiquement réclamé la dissolution de l'Assemblée. Parmi eux, des figures influentes telles que l'ex-Première ministre et haut représentant du président de la République, Aminata Touré ainsi que les députés Guy Marius Sagna et Cheikh Thioro Mbacké, ont exprimé leur soutien à une telle initiative. Pour eux, la suppression du HCCT et du CESE est une étape logique vers une rationalisation des institutions du pays, d'autant plus que cette doléance était une promesse de campagne et une demande populaire.
Réactions en chaîne
Toutefois, cette proposition ne fait pas l'unanimité, loin de là. Les opposants du régime actuel voient dans cette initiative une tentative de consolidation du pouvoir au détriment des équilibres démocratiques. Cheikh Oumar Sy, ancien député et membre de l'opposition, critique ouvertement la démarche du président.
Selon lui, la convocation en session extraordinaire est précipitée et pose des questions sur la transparence et la légitimité du processus.
Ce proche d’Amadou Ba, l'ex-candidat malheureux à la dernière présidentielle, s'interroge également sur le cadre juridique dans lequel cette session extraordinaire se tiendra, évoquant l'absence de modifications nécessaires au règlement intérieur de l'Assemblée nationale. Cette situation soulève des inquiétudes quant à la légitimité du processus législatif en cours et laisse planer un doute sur la conformité de la démarche présidentielle avec les normes constitutionnelles.
Zahra Iyane Thiam, ancienne ministre sous le régime de Macky Sall, ne mâche pas ses mots non plus. Pour elle, la priorité du président et de son Premier ministre ne semble pas être la gestion des urgences socioéconomiques du pays, mais plutôt la consolidation de leur pouvoir politique. Elle dénonce une obsession du régime pour l'élimination des opposants politiques au détriment des véritables priorités nationales telles que la lutte contre l'immigration clandestine ou la gestion des crises économiques.
La convocation d'une session extraordinaire de l'Assemblée nationale pour examiner ce projet de loi a également provoqué des réactions au sein de la majorité parlementaire. Les députés du groupe Benno Bokk Yaakaar (BBY) se trouvent dans une position délicate. D'un côté, voter pour la suppression du HCCT et du Cese pourrait entraîner la perte de nombreux postes et affaiblir leur propre base de pouvoir. De l'autre, refuser ce vote pourrait entraîner la dissolution de l'Assemblée nationale, ouvrant la voie à des élections législatives anticipées. Certains partisans de Pastef sont même allés jusqu’à les railler : ‘’Ils perdent ou ils perdent’’, reprenant ironiquement le slogan de Gbagbo, lors de la présidentielle de 2010 : ‘’On gagne ou on gagne.’’
Cheikh Ibrahima Diallo, analyste politique, décrit cette situation comme un véritable dilemme pour BBY. Selon lui, les élus de cette coalition sont ‘’à la croisée des chemins’’, avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. S'ils votent pour la suppression des institutions, ils risquent de voir partir des centaines de responsables ; s'ils s'y opposent, ils pourraient bien se retrouver sans mandat, avec des élections anticipées à l'horizon.
Des conséquences politiques risquées
Pour les partisans de l’opposition, la dissolution du HCCT et du Cese, si elle est votée, aurait des conséquences profondes sur la structure institutionnelle du Sénégal. Le HCCT, qui joue un rôle consultatif important dans la gestion des collectivités territoriales, et le Cese, qui regroupe les différents corps sociaux et professionnels, sont des piliers de la démocratie participative au Sénégal. Leur suppression pourrait affaiblir la représentation des corps intermédiaires et réduire les espaces de dialogue entre le gouvernement et les différentes composantes de la société civile.
D’aucuns estiment, comme Cheikh Oumar Sy, que le Cese, bien qu'il ait été politiquement dévoyé, pourrait encore jouer un rôle crucial dans la structuration de la souveraineté économique du pays. Il propose, au lieu d'une suppression pure et simple, de réduire le nombre de ses conseillers et de recentrer ses missions pour accompagner le projet économique du président.
D'autres voix comme celle de Malal Talla alias ‘’Fou Malade’’, s'interrogent sur l'avenir des causes spécifiques défendues par ces institutions, notamment celles liées aux cultures urbaines. Le Cese, par exemple, offre une tribune pour plaider ces causes qui pourraient ne plus avoir de cadre institutionnel dédié, si l'institution venait à disparaître.
Dans un contexte marqué par des crises économiques et sécuritaires croissantes au Sénégal, Bougane Guèye, leader du mouvement Gueum Sa Bopp, a exprimé son inquiétude. Il a appelé à des actions plus urgentes et concrètes pour répondre aux défis qui menacent la stabilité du pays. Dans une publication sur les réseaux sociaux, Bougane Guèye a exprimé son soutien aux initiatives de Babacar Mbaye Ngaraf, président du mouvement Les démocrates réformateurs et du député Moussa Diakhaté, qui plaident pour une enquête approfondie sur la gestion des fonds publics. Le leader de Gueum Sa Bopp a également exhorté l'Assemblée nationale à engager une procédure contre le ministre Cheikh T. Dièye, en raison de soupçons de mauvaise gestion.
Par ailleurs, il a insisté sur la nécessité d'une transparence totale concernant les fonds politiques et a réclamé la déclaration de patrimoine du Premier ministre Ousmane Sonko, estimant que ces mesures sont essentielles pour restaurer la confiance des citoyens et garantir une gouvernance intègre en ces temps de crise.
La décision de supprimer le HCCT et le Cese est perçue par certains comme une opération politique risquée. Elle pourrait, certes, permettre au président Bassirou Diomaye Faye de réaffirmer son autorité et de restructurer les institutions à sa guise, mais elle pourrait aussi provoquer une crise politique majeure, si elle venait à rencontrer une opposition farouche au sein de l'Assemblée nationale.
La convocation en session extraordinaire pour discuter de ce projet de loi place les députés face à un choix difficile : suivre la volonté présidentielle au risque de perdre des soutiens politiques ou s'opposer à cette réforme au péril de leur propre mandat. Quel que soit le choix qui sera fait, les conséquences sur l'équilibre politique du pays seront profondes et durables.
La dissolution du HCCT et du Cese, si elle est adoptée, marquera un tournant dans l'histoire politique du Sénégal. Elle symbolise la volonté du président Diomaye Faye de réformer profondément les institutions du pays, mais elle soulève également des questions sur la manière dont ces réformes sont mises en œuvre.
Le débat est loin d'être clos et les prochains jours seront cruciaux pour déterminer l'avenir de ces deux institutions et, plus largement, pour l'équilibre des pouvoirs au Sénégal.
Alors que le pays s'approche de cette échéance politique majeure, l'attention de tous les acteurs est tournée vers la place Soweto. Le vote à venir pourrait bien redessiner la carte politique du Sénégal et ouvrir un nouveau chapitre dans la gouvernance du pays.