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19 juin 2025
IBRAHIMA NDOYE, UN PARCOURS 100 HISTOIRES
Nommé à la tête du Parquet de Dakar, le magistrat connaît les rouages de l'institution pour y avoir servi sous les ordres du Garde des Sceaux. Ses réquisitions controversées dans des dossiers politico-financiers lui avaient valu une certaine notoriété
Ibrahima Ndoye est le nouveau procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, en remplacement du magistrat Abdou Karim Diop envoyé à la Cour d’appel de Tamba comme Avocat général. Il était le premier substitut du procureur quand Ousmane Diagne, Garde des sceaux, ministre de la Justice, était le chef du Parquet de Dakar. Lors du dossier des chantiers de Thiès, il avait requis la relaxe de Bara Tall. A l’époque, cette affaire avait fait beaucoup de bruit après que les juges et le substitut lui-même ont regretté les approximations du rapport de l’Inspection générale d’Etat mené par Mme Nafi Ngom Keïta.
Ousmane Diagne avait pris son contrepied pour demander la condamnation de l’ancien Pdg de Jean Lefebvre Sénégal dont le destin avait été lié à celui de Idrissa Seck dans un dossier à tiroirs qui avait fini par un non-lieu. C’était le fameux dossier, «une affaire, deux réquisitoires», qui avait poussé en son temps l’actuel ministre de la Justice à organiser exceptionnellement une conférence de presse pour apporter des précisions après que ces contradictions internes avaient été rendues publiques par les médias. Lors du procès de M. Tall, Ibrahima Ndoye avait conclu ses réquisitions par une phrase culte : «Quand la politique entre au Tribunal, la Justice sort par la fenêtre.» Evidemment, l’homme d’affaires avait été relaxé.
Sous les ordres d'Ousmane Diagne
Après Dakar, Ibrahima Ndoye avait rejoint Thiès comme procureur de la République. L’arrestation de Cheikh Béthio dans le cadre du double meurtre de Médinatoul Salam l’avait remis en lumière. Ensuite, il a servi à Saint-Louis, puis à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) à la Cour d’appel de Dakar, avant de revenir au Parquet du Tgi hors classe régional de Dakar. Il sera secondé par Moussa Thiam, qui est le nouveau procureur de la République adjoint. Et les deux s’étaient croisés dans ce Parquet sous les ordres de l’actuel ministre de la Justice. Ainsi que Baye Thiam et Saliou Dicko, qui deviennent procureurs de la République près les tribunaux de grande instance respectivement de Saint-Louis et de Pikine-Guédiawaye. Et Cheikh Diakhoumpa rallie le Parquet de Rufisque.
Pôle financier en état de marche
Pour le Pôle financier dont Macky Sall avait placé des hommes avant que Diomaye ne révoque le décret, El Hadji Alioune Badara Sylla en est le nouveau procureur de la République. En outre, Idrissa Diarra est le président du Collège des juges d’instruction financière et Pape Mohamed Diop est choisi comme président de la Chambre de jugement financier.
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ENTRE RIGUEUR REPUBLICAINE ET TACTIQUE POLITICIENNE
Acculée et poussée jusque dans ses derniers retranchements, la presse privée a décidé de se faire davantage entendre. En conférence, ce vendredi, le patronat a annoncé, dès la semaine prochaine, un plan d’actions pour faire comprendre à l’opinion nationale et internationale «la volonté du nouveau régime d’exterminer la presse privée au Sénégal».
Face à la presse, ce vendredi, après une réunion privée tenue plus tôt, le patronat de la presse sénégalaise est revenu sur «les actes hostiles» posés par le nouveau régime et qui ont pour nom l’infirmation de l’effacement fiscal obtenu de l’ancien régime, les poursuites contre les entreprises de presse dont certaines ont vu leurs comptes bloqués, d’autres font l’objet de procédures de saisie. Le Dg d’Africom, éditeur des quotidien Stades et Sunu Lamb qui ne paraissent plus, ajoute qu’en violation de la loi, «l’Etat a résilié tous les contrats publicitaires et conventions signés avec les médias sénégalais». Mamadou Ibra Kane a cité le cas de Excaf Télécom qui a réalisé la plateforme de la Tnt au Sénégal à travers une convention à l’horizon 2033.
«Une situation qui prouve à suffisance que le nouveau régime n’a pas la volonté de négocier avec le secteur de la presse par rapport à la crise que nous traversons actuellement parce que nous avons introduit deux demandes d’audience auprès du président de la République. Il ne nous a pas répondu et, au contraire, dans une autre déclaration, il a dit qu’il attendait les propositions de la presse. C’est dans ce sens que nous avons fait une lettre ouverte depuis le 7 juillet mais on a toujours observé le même mutisme de la part des nouvelles autorités», a déploré M. Kane.
C’est fort de ce constat que les patrons de la presse privée ont élaboré une stratégie contre «les abus de la part des autorités». Excepté le 15 août, jour de l’Assomption, des actions communes seront menées dans tous les médias sénégalais tout au long de la semaine, a-t-il annoncé.
SUR LA GESTION DES INONDATIONS, LE TRAVAIL SCIENTIFIQUE EST MIS DE COTE
Ingénieur en Hydraulique, Boubacar Barry, qui faisait face aux Rédactions du Groupe E-media, ce vendredi, s’est livré à un diagnostique profond de la problématique des inondations.
Ingénieur en Hydraulique, Boubacar Barry, qui faisait face aux Rédactions du Groupe E-media, ce vendredi, s’est livré à un diagnostique profond de la problématique des inondations. Sur l’échec des pouvoirs publics à éradiquer ce phénomène devenu un fléau urbain, l’expert l’a justifié par la politisation du secteur de l’assainissement.
«Les inondations sont amplifiées par l’effet du changement climatique. Mais il faut reconnaitre qu’elles découlent aussi, en grande partie, de nos pratiques, comme notre modèle d’habitation. Et sur la gestion de ces inondations, c’est l’émotion qui domine au détriment du travail scientifique. Parce que dès que les choses dégénèrent, on crie au Plan Orsec. Or, c’est un travail qui devrait être préparé bien avant l’hivernage. C’est une question de planification. A Dakar, par exemple, le problème, c’est que les gens construisent dans n’importe quelle zone. L’eau n’a plus de voie de ruissellement. C’est comme si la planification urbaine est devenue notre ennemi. Mais il faut aussi dire que c’est à partir des années 2000 que le pays est entré en décadence.»
Les règles à respecter
«Pourtant nous avons toutes les ressources humaines qu’il faut pour régler définitivement la question des inondations. Il y a énormément de Sénégalais qui maitrisent le domaine de l’assainissement. Mais on ne leur donne pas de responsabilités parce que, tout court, ils ne font pas de la politique. Admettons-le ! C’est la politique qui a détruit ce pays. Or, régler la problématique des inondations relève d’une question de volonté, mais aussi de changement. Et ce changement doit commencer par l’établissement de règles claires respectées par tous. Il s’agit là de consigner les zones d’habitation en interdisant le lotissement et la vente de terrain sur l’ensemble de ces parties. Les blancs (pouvoir colonial) avaient séparé le réseau d’assainissement du réseau de collecte des eaux de pluie.»
Par Bamba Niakhal Sylla
LE CHEMIN DE LA TRANSFORMATION
Même si la période de trois mois d’exercice du pouvoir ne suffit pas à mettre en place une politique gouvernementale, encore moins d’évoquer un bilan, elle demeure néanmoins suffisante pour imprimer une orientation et dégager quelques perspectives.
Même si la période de trois mois d’exercice du pouvoir ne suffit pas à mettre en place une politique gouvernementale, encore moins d’évoquer un bilan, elle demeure néanmoins suffisante pour imprimer une orientation et dégager quelques perspectives. La prudence observée par les nouvelles autorités peut donner l’impression d’une gouvernance hésitante, probablement encalminée par l’ampleur des défis à relever. Est-ce le calme qui précède l’orage fécondant du changement ? l’accalmie imposée par le temps de l’imprégnation des dossiers et de la connaissance des méandres de l’Etat, comme déjà évoqué ? La volonté des autorités de se conformer au Projet sera d’autant plus partagée que la vision qui le sous-tend se déclinera dans ses modalités de mise en oeuvre concrète sur les deux axes de la politique nationale et internationale.
La transformation sociale, politique et économique radicale défendue par le PASTEF exige pour sa mise en oeuvre la conjonction d’au moins quatre conditions incontournables : (1) la détermination à toute épreuve, (2) la connaissance des réalités sociales et politiques, (3) la compétence à travers l’expertise et le leadership et enfin (4) le courage, dans un contexte politique national et international périlleux.
1. Si la détermination du pouvoir actuel ne souffre véritablement d’aucune contestation, il importe toutefois qu’elle soit constamment nourrie, entretenue et préservée des forces corruptrices du « système ». Or la perception répandue du système à travers les individus et les lobbies qui le composent est potentiellement trompeuse. Ceux-ci ne sont que la face émergée de l’iceberg.
Par sa nature composite, le système est structurant et se décline tous azimuts. Il se manifeste dans la rigidité des protocoles, dans l’obséquiosité des conseillers présidentiels, dans la flagornerie des courtisans facétieux, du jour comme du soir. Il est tapi dans le décorum et les lambris dorés des palais de la république. Il est dans les pas cadencés de la garde républicaine, qui vous sublime au point de vous déifier. Il est dans les salons feutrés des palaces visités, les sièges douillets des Maybachs présidentiels, les vrombissements stridents des longs cortèges républicains. Il est dans l’hyper présidentialisme de notre constitution monarchisant, héritée de l’ancien colonisateur ; il est encore plus insidieux lorsqu’il se propage dans le corps social telle une métastase, en altérant les repères éducatifs et les bases culturelles, notamment en 1 favorablement la richesse illicite issue de la prévarication ; Toutes choses qui ont la puissance de transformer l’individu, parfois à son corps défendant, en un abject monarque en république bananière. « On ne pense ni aux mêmes choses ni de la même façon selon que l'on vit dans une chaumière ou dans un palais » aimait à répéter Sankara, empruntant à Karl Max cet aphorisme mainte fois vérifié. En être conscient est le premier rempart à dresser pour s’en prémunir, en s’entourant sans doute de rituels protecteurs, en s’aménageant des moments de recueillement et de méditation, des retraites spirituelles régulières, mais aussi à travers la promotion et l’animation d’un espace démocratique propice à la critique, aux échanges et à l’expression libre des idées.
En vérité, le « système » dont il est question est encore plus complexe, car il n’est que l’incarnation locale d’un « Système » plus englobant, conçu et élaboré au niveau international, auquel il est assujetti. Par conséquent, combattre le Système, c’est d’abord l’appréhender dans sa totalité : sa dimension locale et ses ramifications internationales. Pour être efficace, la détermination doit s’inscrire dans une démarche de mobilisation sociale et citoyenne organisée à l’échelle du pays, à l’instar des expériences mondiales de politique de transformation sociale d’envergure. La révolution culturelle et agraire chinoise s’est organisée autour de mouvements de jeunesses, les gardes rouges, qui avaient pour mission de lutter contre les forces réactionnaires et d’accélérer l’aggiornamento culturelle en luttant contre les « quatre vieilleries » : vielles coutumes, vieilles idées, vieilles cultures et vieilles habitudes, considérées comme autant d’obstacles à l’avènement du socialisme populaire.
La révolution bourgeoise française a engendré, quant à elle, des clubs politiques, des structures d’incubation d’idées réformistes inspirées des clubs Jacobins, où se distinguera plus tard la figure emblématique de Robespierre.
La révolution bolchevik de 1917 s’est accompagnée d’une campagne d’instruction des adultes portée par des organisations de masses affiliées au parti communiste. A Cuba, la révolution avait pour fer de lance les Comités de Défense de la Révolution (CDR) qui oeuvraient à la promotion des acquis de la révolution dans l’agriculture, l’éducation, la santé, etc. et qui ont à leur actif la percée fulgurante de la méthode d’alphabétisation « Yo, Si Puedo » universellement reconnue pour son efficacité et ses résultats. Cette forme d’organisation inspira plus tard Thomas Sankara lors de son accession au pouvoir. Ces expériences diverses de mobilisation populaire, nonobstant leur efficacité et parfois leurs carences, illustrent l’importance de l’inclusion et de la participation des masses laborieuses et de la jeunesse prédominante dans les processus de développement ambitieux, de changements radicaux à l’échelle des nations.
Dans le contexte spécifique du Sénégal, outre la redéfinition nécessaire des missions des démembrements de l’administration centrale en vecteurs du changement, l’urgence revient au déploiement de la coalition des partis porteurs du Projet sur l’ensemble du territoire national. Dans cette perspective, il serait sans doute indiqué de réfléchir sur des formes d’organisation populaires innovantes, adaptées aux réalités sociales, culturelles et anthropologiques du pays.
2. La connaissance des réalités sociales et politiques est la condition préalable de l’efficacité de l’action politique. Le mimétisme des élites africaines est la tare congénitale qui a pendant longtemps brimé l’esprit d’initiative et de créativité sur le continent. Il s’explique en grande partie par la perte de la confiance en soi voulue et entretenue par l’africanisme européocentriste, fer de lance idéologique du néocolonialisme occidental.
Le dénigrement systématique de toute pensée révolutionnaire africaine, la falsification de l’histoire du continent à coup de publications tendancieuses, de matraquage idéologique, de propagande médiatique et de corruption des élites du continent, ont pendant longtemps exercé une influence négative dans les productions intellectuelles africaines, sciemment orientées vers des problématiques banales et insipides, sans intérêt véritable pour le destin de l’Afrique. On assiste aujourd’hui à un renversement de paradigme avec la prise de conscience massive de la jeunesse africaine acquise à l’influence des penseurs réformistes africains et diasporiques. Les politiques économiques et sociales appliquées sur le continent ne peuvent plus continuer à faire abstraction des réalités locales, en répétant de manière psittacique le catéchisme apocryphe du développement économique. Ces politiques conçues de l’extérieur pour les Africains, avec la complicité des organisations multilatérales, ont contribué au maintien voire à la consolidation de la main mise extérieure sur les ressources du continent.
3. La compétence : si la détermination et la connaissance sont nécessaires à l’action politique, elles ne sont pas pour autant suffisantes. La compétence à travers l’expertise et le leadership, sont le pendant de la détermination dans l’action politique. La compétence existe, à condition de savoir la dénicher, non pas dans la logique perverse de la transhumance, mais plutôt dans une approche purement utilitaire, technique voire technocratique, débarrassée des considérations partisanes. Elle est disponible à l’échelle du pays, dans le continent, en diaspora voir à l’échelle mondiale, à la seule condition qu’elle concoure à la préservation et à la défense des intérêts nationaux et au développement du pays. La compétence peut aussi se trouver dans les camps adverses de l’échiquier politique. Elle peut être sollicitée dans le cadre d’une politique d’ouverture, probablement nécessaire pour relever ensemble les défis immenses du développement.
Le consensus qu’induit cette ouverture est aux antipodes de la pratique dégradante et avilissante de la transhumance politique, car il reposerait sur l’adhésion à un projet et à des principes, et non à l’infame débauchage de personnalités politiques et intellectuelles aux convictions volatiles, promptes à renier leurs idéaux pour des strapontins ministériels ou des positions de sinécure.
4. Enfin, le courage est la véritable locomotive du changement, en particulier dans le contexte africain, où les velléités d’indépendance réelles manifestées dans le passé ont très souvent été réprimée dans le sang par l’ancien maitre colonial, avec la complicité de leurs agents locaux, comme l’illustre le tableau de chasse macabre de la Françafrique : Ruben Um Nyobée, Sylvanus Olympio, Patrice Lumumba, Barthélemy Boganda, Hamani Diori, Thomas Sankara, Mouammar Kadhafi, etc., tous assassinés pour le seul tort d’avoir voulu accéder à une pleine souveraineté de leur pays. Avoir l’ambition de défendre sa souveraineté c’est assurément s’exposé à des manoeuvres de déstabilisation criminelles. Outre la nécessité de se protéger et de renforcer notamment par la diversification du partenariat international, le meilleur rempart à la déstabilisation demeure le soutien massif de la population à la politique gouvernementale. A cet égard, la confédération des pays de l’AES a démontré que l’union des Etats pouvait constituer un puissant bouclier protecteur face aux velléités d’agression.
La menace d’invasion qui pesait sur le Niger par les troupes de la CEDEAO s’est rapidement dissipée face à la solidarité inconditionnelle des deux autres pays de l’alliance, conformément aux dispositions de la charte du Liptako Gourma. Le discours moins incisif des nouvelles autorités en responsabilité des affaires de l’Etat contraste avec la verve révolutionnaire entretenue durant la phase de conquête du pouvoir. Cela peut aisément se comprendre. Aussi, le rythme des réformes engagées peut paraitre peu soutenu par rapport à l’ampleur des urgences et à l’étendue des défis, pendant que certaines déclarations, particulièrement à l’endroit de l’AES, sont simplement incomprises. Ces préoccupations légitimes ne doivent pas pour autant se traduire en un soupçon de renoncement ou en des invectives désobligeantes, car aucun élément palpable ne conforte l’idée d’un changement de cap.
Au contraire, l’heure est plutôt à la solidarité et à la mobilisation, à la réflexion et à la créativité, pour soutenir les reformes promues par le PASTEF, qui ont suscité l’adhésion de millions de Sénégalais et d’Africains. Le rappel des engagements aux autorités est une exigence démocratique mais aussi un acte patriotique, car la réussite du Projet sera une fierté nationale et continentale. Ce qui peut apparaitre comme des hésitations peut aussi être compris comme le temps de la réflexion et de l’apprivoisement du nouvel environnement du pouvoir. Mais d’ores et déjà, la résistance victorieuse portée contre la folle dérive autocratique de l’ancien régime, avec ce qu’il charriait d’arbitraire, de tyrannique, d’impunité, de mauvaise gouvernance, de népotisme, de clientélisme, somme toute, de mépris du peuple, ouvre des perspectives crédibles vers une gouvernance sobre et intègre de la politique intérieure du pays.
Sur le plan international, la visibilité de la politique gouvernementale se pose, notamment sur les questions de souveraineté économique, militaire et politique, qui ont une incidence majeure sur la politique intérieure de redressement économique et social. Là également les interrogations légitimes ne doivent pas se traduire en un procès en renoncement en tout état de cause prématuré, car le temps des négociations diplomatiques, avec ses exigences de discrétion, s’accommode difficilement des tambours médiatiques.
Une bonne communication gouvernementale sera sans doute nécessaire pour aplanir les incompréhensions, mais aussi pour soutenir la mobilisation et animer la dynamique du changement promu. Pour le reste, le temps nous édifiera.
POURQUOI TOUTES CES INONDATIONS À DAKAR ?
Ingénieur en Hydraulique, Boubacar Barry, qui faisait face aux Rédactions du Groupe E-media, ce vendredi, s’est livré à un diagnostique profond de la problématique des inondations.
Ingénieur en Hydraulique, Boubacar Barry, qui faisait face aux Rédactions du Groupe E-media, ce vendredi, s’est livré à un diagnostique profond de la problématique des inondations. Sur l’échec des pouvoirs publics à éradiquer ce phénomène devenu un fléau urbain, l’expert l’a justifié par la politisation du secteur de l’assainissement.
«Les inondations sont amplifiées par l’effet du changement climatique. Mais il faut reconnaitre qu’elles découlent aussi, en grande partie, de nos pratiques, comme notre modèle d’habitation. Et sur la gestion de ces inondations, c’est l’émotion qui domine au détriment du travail scientifique. Parce que dès que les choses dégénèrent, on crie au Plan Orsec. Or, c’est un travail qui devrait être préparé bien avant l’hivernage. C’est une question de planification.
A Dakar, par exemple, le problème, c’est que les gens construisent dans n’importe quelle zone. L’eau n’a plus de voie de ruissellement. C’est comme si la planification urbaine est devenue notre ennemi. Mais il faut aussi dire que c’est à partir des années 2000 que le pays est entré en décadence.»
REUSSIR LES JOJ, C’EST REUSSIR D’ABORD L’ORGANISATION
El hadji Magatte Seye, ambassadeur du Sénégal en France, Monaco et Andorre, avertit les Sénégalais sur l’importance des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) que notre pays va abriter du 31 octobre au 13 novembre 2026
Recueillis par Abdoulaye Boubou THIAM (Envoyé Spécial) |
Publication 10/08/2024
El Hadji Maguette Seye sonne l’alerte. L’ambassadeur du Sénégal en France, Monaco et Andorre, qui a vécu en amont et aval les Jeux olympiques Paris2024, avertit les Sénégalais sur l’importance des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) que notre pays va abriter du 31 octobre au 13 novembre 2026. A cet effet, le diplomate appelle à un changement de comportement. Parce que selon lui, ce sont 206 pays qui seront au Sénégal avec presque 500 millions de téléspectateurs. Ce qui lui fait dire que le premier défi, c’est d’abord de l’organisation.
Vous avez accueilli la délégation sénégalaise. Qu’est-ce qu’on peut retenir de cette organisation et puis de la participation des sénégalaise aux JO Paris2024 ?
Je dois d’abord me réjouir de la participation de nos athlètes, les féliciter, les encourager. On a eu une finaliste, deux demi-finalistes et une quart de finaliste. Je pense que globalement, c’est une participation satisfaisante. On aurait aimé bien sûr avoir une médaille et je pense une réelle chance de médaille d’ailleurs. C’est le lieu de dire qu’il faut davantage qu’’on prépare nos athlètes, qu’on les encadre et les soutienne davantage. Le Sénégal, depuis 1988, n’a pas eu de médaille olympique. Je pense que l’édition de Los Angeles (2028) sera la bonne pour qu’on puisse enfin décrocher une deuxième médaille olympique pour le Sénégal. Globalement, on est satisfaits de la participation de la délégation, vous la presse sportive, les athlètes, l’encadrement. Les instructions et les orientations données par nos autorités ont été suivies. Nous avons eu une participation qui a permis que le Sénégal soit respecté parce que le comportement était exemplaire à tous les niveaux, que ce soit au niveau de l’encadrement des athlètes mais de l’ensemble des accompagnements. Il faut s’en féliciter.
Qu’est-ce qui vous a marqué dans l’organisation de ces JO ?
Je pense que ce sont la préparation exceptionnelle et le niveau de préparation. Ces Jeux, la France les prépare, depuis quasiment huit ans. Toutes les composantes, tous les acteurs étaient mobilisés autour de ces JO. Rien que les aspects liés à la sécurité. Pendant plus de deux ans, les gens ont travaillé nuits et jours sur le plan de sécurisation parce qu’accueillir les JO, c’était un grand défi. Les JO, ce sont 206 fédérations que vous accueillez. 206 fédérations composées de l’ensemble des pays du monde et bien sûr éventuellement avec beaucoup de risques, beaucoup d’expositions. Dans ce contexte particulier que nous vivons aussi, il y avait beaucoup d’enjeux sécuritaires. Je pense que la France a réussi le défi de la sécurisation des Jeux. Il y a un autre défi, c’était le défi de la cérémonie d’ouverture. Je pense que pour la 1ère fois dans l’histoire des JO, nous avons assisté à une cérémonie d’ouverture en plein air. C’était un défi réussi. C’était une belle cérémonie d’ouverture, beaucoup d’aires de compétitions sont implantées un peu partout à Paris. Ce sont des aires de jeux démontables. Ça aussi, c’était un défi à relever et la France l’a réussi. L’autre défi, c’est la participation. Il y a eu un engouement véritablement des populations, des spectateurs. Je crois que finalement au niveau de la billetterie, ce qu’on entend, c’est que ce sont les JO qui ont eu le plus grand nombre de spectateurs. Il faut s’en féliciter globalement et féliciter la France et les autorités françaises pour cette réussite-là. Après la France, c’est notre pays qui doit accueillir le monde.
Quel est le comportement que le Sénégalais doit adopter pour relever d’abord le défi de l’organisation ?
Je pense que c’est déjà un évènement dont on doit se féliciter. Le Sénégal va, au nom de l’Afrique, accueillir les JOJ (Jeux olympiques de la jeunesse, Dakar 2026). C’est le premier évènement olympique que l’Afrique accueille. C’est une opportunité, un honneur mais comme le dit le Président de la République, c’est aussi un défi. C’est un défi parce que la réussite du Sénégal ouvrira certainement la porte à d’autres pays africains pour organiser et accueillir des évènements sportifs mondiaux. On a déjà eu l’Afrique du Sud qui a accueilli une Coupe du monde. Mais, il faut sortir de ce paradigme-là qu’à chaque fois qu’on donne un évènement sportif de dimension mondiale à l’Afrique qu’on dise : enfin. Non, il faut que ce soit une normalité, qu’on inscrive ça dans le cours normal des choses. Pour cela, Dakar a un rôle essentiel à jouer. Ce défi, c’est de réussir les Jeux. Réussir les Jeux, c’est réussir d’abord l’organisation. Il y a l’autre aspect qui sportif, on y reviendra. Mais c’est d’abord l’organisation. Quand vous accueillez 206 fédérations, vous accueillez beaucoup de monde, pas moins de 5 000 athlètes avec leur encadrement mais avec tous les gens qui vont venir pour assister aux Jeux. Donc, nous avons un défi sécuritaire, un défi organisationnel du point de vue de la logistique, du point de vue de la circulation, comment les gens vont se déplacer. Mais surtout du point de vue du comportement global des sénégalais. Il faudrait que tout un chacun s’approprie ces Jeux, que ce soit le Sénégalais de Dakar, de Tamba, le Sénégalais qui se réveille à Thiès ou à Ziguinchor. Que le Sénégalais se dise « pendant 15 jours en 2026, les yeux du monde entier seront braqués sur le Sénégal ». C’est peut-être pas de 500 millions de téléspectateurs qui vont regarder ce qui se passe au Sénégal et pour moi, c’est un moment pour dire « nous devons montrer à la face du monde ce qu’est notre pays, ce grand pays, ce très beau pays, ce merveilleux pays, ce pays qui peut rassembler tout le monde, ce pays qui a des valeurs qu’il souhaite partager avec l’ensemble du monde, ce pays où on cherche à promouvoir le vivre ensemble, la Teranga, ce pays avec sa beauté, la beauté de ses sites mais ce pays où on a une jeunesse engagée, déterminée, entreprenante, ingénieuse. C’est cette image-là que nous devons monter au monde. Pour cela, il faut y travailler.
Les autorités sont déjà engagées ce défi-là. Comment faire que la population suive ?
Je dois d’abord mentionner ce qui est extrêmement rassurant, ce sont les instructions et orientations données par le Président de la République lui-même qui, déjà, engage l’ensemble de son gouvernement, des acteurs à faire un monitoring serré et sérieux de l’ensemble des évènements qui ont mené à 2026. Je pense que tut Sénégalais qui entend cette orientation, cette impulsion venant de la plus haute autorité, doit rassurer. C’est de dire à la tête de cette organisation-là, il y a le Président de la République qui va donner l’impulsion et le suivi nécessaire. Il faut maintenant que chaque sénégalais se dise à son niveau « le Président, quelle que puisse être sa volonté, la volonté des autorités ne pourra pas avec l’ensemble de ses équipes de réussir l’organisation ». Il faut que chaque Sénégalais soit impliqué. Que moi Sénégalais, je me dise « je dois montrer un pays propre, un pays calme, je ne vais pas jeter un mouchoir dans la rue, mon pays doit être propre, non seulement pour les JOJ mais après. Je dois faire de sorte que ceux qui viennent disent que les Sénégalais sont chaleureux, accueillants. Je dois être tolérant, ouvert. Je dois aider ». Mais je pense que c’est un moment aussi parce qu’on parle de Jeux olympiques de la jeunesse de se pencher aux questions liées à la problématique de la jeunesse. Ce sont les questions d’emploi, de formation professionnelle et le Président de la République a pris lui-même la décision d’accueillir à Dakar la 2ème édition du Sommet mondial sur le sport pour le développement durable, un sommet qui sera un moment avec l’ensemble des Chefs d’Etats et de Gouvernements, ceux qui y prendront part, avec l’ensemble des institutions financières et sportives qui accompagnent de se pencher sur les questions d’aider le Sénégal, de l’accompagner dans sa politique pour la formation professionnelle, l’employabilité des jeunes, l’entreprenariat. Donc, c’est un moment extrêmement important pour le Sénégal et les sénégalais.
Sur le plan diplomatique, qu’est-ce que l’organisation des JOJ peut offrir comme opportunités au Sénégal ?
Je pense que le sport de manière général était un excellent vecteur diplomatique. On s’en souvient tous les performances que notre équipe nationale de football a eu à faire par le passé, ont permis au Sénégal de rayonner bien au-delà de l’Afrique, de l’Europe et des continents traditionnellement dans lequel on connaissait le Sénégal. Les JOJ, c’est la même chose. C’est le plus grand évènement diplomatique que le Sénégal va accueillir dans les prochaines années. Ça permettra comme je l’ai dit tantôt, peut-être que les yeux de plus de 500 millions de personnes à travers le monde soient braqués sur le Sénégal. L’ensemble des pays du monde, des journaux, groupes de presse à travers le monde écriront sur Sénégal. Mais, on va accueillir aussi énormément de touristes et je pense que c’est aussi une opportunité pour nous, non seulement de renforcer notre dynamique en matière de politiques touristiques, mais de prendre comme point de départ les JOJ mais de l’impulser davantage. Nous accueillons aussi, il ne faut pas l’oublier, les comités olympiques, ce n’est pas forcément d’Etat mais 206 comités olympiques et donc plus de 193 pays que constituent les Nations unies, nous les accueillons à Dakar. Donc, c’est un évènement sportif. C’est aussi un évènement aussi diplomatique qui permettra au Sénégal de monter encore au monde notre posture et notre position d’équilibre, d’ouverture sur le monde bien que nous restons ancrés dans nos valeurs que le Sénégal qu’il veut partager avec l’ensemble de la communauté humaine.
LE POOL JUDICIAIRE FINANCIER EST FIN PRÊT
Cette juridiction, basée au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, est composée d’un parquet, d’un Collège des juges d’instruction, d'une Chambre de jugement financière et d’une Chambre d’accusation financière
L’une des décisions majeures de la première réunion du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) sous l’ère du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, tenue hier, vendredi 9 août 2024, c’est la nomination des juges du Pool judiciaire financier (PJF), consacrant ainsi l’effectivité de la mise en service de cette juridiction chargée de traquer les crimes financiers au Sénégal. Cet organe, créé pour lutter contre les malversations et la criminalité économique et la délinquance financière, remplace ainsi la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), très critiquée parce n’intégrant pas le système de double degré de juridiction.
Le Pool judiciaire financier est fin prêt ! Cette juridiction, basée au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, est composée d’un parquet, d’un Collège des juges d’instruction, d'une Chambre de jugement financière et d’une Chambre d’accusation financière. Tous ses membres ont été nommés à l’issue de la réunion du Conseil supérieur de la magistrature d’hier, vendredi 9 août 2024. Ainsi, Henriette Diop Tall est désormais la présidente de la Chambre d'accusation financière du Pool judiciaire financier, créé en remplacement de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla, précédemment Avocat général près la Cour suprême, est nommé Procureur de la République financier. Ablaye Diouf, précédemment Délégué du Procureur de la République près le Tribunal d'instance de Rufisque, est nommé Procureur de la République financier adjoint. S’agissant du Collège des juges d’instruction de ce Pool financier logé au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, il est composé de Idrissa Diarra, précédemment Président de Chambre à la Cour d'appel de Thiès, qui est nommé Président du Collège des Juges d’Instruction financier ; Massaer Sarr, précédemment Conseiller à la Cour d'appel de Dakar, qui est nommé Juge d’Instruction financier. Babacar Diop, Juge au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, est également nommé Juge d'Instruction financier ; tout comme Mouhamadou Ndéné Ndir, précédemment Juge au Tribunal du travail hors classe de Dakar, en qualité de Juge d'Instruction financier ; Moustapha Fall, précédemment Juge au Tribunal de grande instance de Kaolack et Madame Nelly Secko Dieng, précédemment Juge au Tribunal de grande instance de Saint-Louis. Concernant la Chambre de jugement financière du PJF au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, elle sera animée par ces juges : Papa Mohamed Diop, précédemment Président de Chambre à la Cour d'appel de Saint-Louis, qui est nommé Président de la Chambre de jugement financière ; Mamadou Yakham Keïta, précédemment Président de Chambre à la Cour d'appel de Thiès, qui est nommé membre ; Mor Lo, précédemment Président du tribunal d’Instance de Mbour, nommé membre ; Ousseynou Sy, précédemment Conseiller à la Cour d'appel de Dakar, nommé membre ; Ngor Diop, précédemment Conseiller à la Cour d'appel de Thiès, nommé membre et Aissétou Kanté Faye, précédemment Conseiller à la Cour d'appel de Dakar, également nommée membre.
Pour le deuxième degré de jugement, à la Chambre d'accusation financière de la Cour d'appel de Dakar, il faudra compter sur les magistrats dont les noms suivent : Mamady Diané, précédemment Président de Chambre et cumulativement Secrétaire général de la Cour d'appel de Ziguinchor, qui est nommé Président de la Chambre d'Accusation financière ; Alioune Sall, précédemment Président de Chambre à la Cour d'appel de Dakar, est nommé membre ; de même que Tahir Ka, précédemment Président de Chambre à la Cour d'appel de Tambacounda, Abdoul Aziz Baro, précédemment Président de Chambre à la Cour d'appel de Tambacounda, Samba Ndiaye, précédemment Juge au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar et Madame Adji Mame Bousso Guèye, précédemment en détachement.
Les juges membres de la Chambre des appels financiers de la Cour d'appel de Dakar sont : Madame Anta Ndiaye Diop, précédemment Président de Chambre à la Cour d'appel de Dakar, qui est nommée Président à la Chambre des appels financiers ; Mamadou Diallo, précédemment Président de Chambre à la Cour d'appel de Tambacounda, est nommé membre. Thierno Niang, précédemment Président de Chambre à la Cour d'appel de Dakar, Madame Fatou Binetou Cissokho, précédemment Président du Tribunal d’instance de Pikine, Monsieur Fall Babacar Sy, précédemment Juge au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar sont aussi nommés membre de cette Chambre.
LE VASTE MOUVEMENT DANS LA MAGISTRATURE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS DU WEEK-END
Les journaux reçus samedi font largement écho du vaste mouvement au sein de la magistrature intervenu la veille lors de la réunion du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) présidée par le président de la République.
Dakar, 10 août (APS) – Les journaux reçus, samedi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS) se font largement écho du vaste mouvement au sein de la magistrature intervenu la veille lors de la réunion du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) présidée par le président de la République.
‘’Diomaye chamboule tout’’, affiche à sa Une le journal Sud Quotidien. ”Le président de la République a présidé (…) la première réunion du CSM sous son magistère. A l’issue de cette rencontre, il a opéré un vaste chamboulement dan les différentes juridictions. Ainsi, au tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Oumar Maham Diallo, Abdou Karim Diop et Mamadou Seck sont affectés à Tambacounda. Quant à Amady Diouf et Ibrahima Bakhoum, ils ont quitté les juridictions de jugement pour rejoindre l’administration centrale”, rapporte Sud.
Au sujet de l’affectation de ces trois juges, Walf Quotidien parle de ”purge magistrale de Diomaye”, notant que ”les bourreaux de Pastef isolés à Tamba”.
”Certains juges semblent ne pas être bien servis dans les changements intervenus dans la magistrature. Oumar Maham Diallo, Abdou Karim Diop et Mamadou Seck, sous les projecteurs depuis les évènements de mars 2021, ont été tous envoyés à Tambacounda. Précédemment doyen des juges d’instruction au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, OumarMaham Diallo devient, à l’issue de la réunion, président de chambre à la Cour d’Appel de Tambacounda”, écrit Walf.
Libération revient également sur les ”grands lignes d’un vaste mouvement”. Le journal écrit que ”pour sa première réunion du Conseil supérieur de la magistrature, on peut dire que le Président Bassirou Diomaye Faye a d’abord réparé une injustice. En effet, à quelque jours de son départ, Macky Sall avait nommé Abdoulaye Ndiaye au poste de premier président de la cour suprême’’. Selon Libération, ”c’est une nomination problématique d’autant que Jean louis Paul Toupane était plus âgé que lui’’.
”Fast Traque’’, dit Bes Bi, soulignant que le ministre de la Justice Ousmane Diagne mise sur ”le duo Ibrahima Ndoye-Moussa Thiam” au parquet de Dakar.
”Le Conseil supérieur de la magistrature (Csm) tant attendu, s’est tenu ce vendredi 9 août. Premier du Président Diomaye Faye, il a été sanctionné par des décisions phares. Et peut-être le dernier, s’il choisit de ne plus y siéger. Même si cette éventualité devient moins évidente au vu de la volonté de certains magistrats. Mais c’est sans grosses surprises pour les départs de hauts magistrats impliqués d’une manière ou d’une autre dans les affaires judiciaires concernant Ousmane Sonko et les hommes de son parti”, écrit le journal.
”Le grand balayage”, commente Enquête. Concernant les affections à Tambacounda, le journal parle de ”sanction déguisée” ou ”une réorganisation nécessaire”. La publication estime que ”le transfert de ces magistrats soulève toutefois des interrogations’’.
L’AS parle de ‘’la revanche des vainqueurs’’ et relève que ”tous les juges impliqués dans le procès de Sonko sont affectés à Tambacounda”.
Un CMS ”entre récompenses, sanctions et bizarreries”, dit L’Observateur. Selon le journal, ”la Cour d’Appel de Dakar a reçu un véritable coup de balai. C’est Abdoulaye Ba, président de Chambre à la cour d’Appel de Thiès qui hérite du poste de Premier président de la cour d’Appel de Dakar”.
Le journal revient également sur le portrait du nouveau procureur de la République de Dakar, Ibrahima Ndoye, un natif de la bourgade de Yeumbeul, pur produit de l’école sénégalaise. Il fait partie de la promotion 98 de la faculté des sciences juridiques et politiques.
‘’Magistrat d’expérience jouissant d’une solide réputation d’intégrité professionnelle et morale. Son nom est associé à de grands dossiers comme les chantiers de Thiès , le dossier de Médinatoul Salam avec feu Cheikh Béthio Thiuoune’’, note pour sa part WalfQuotidien.
LE GRAND CHAMBOULEMENT
Et bien, hier, vendredi 9 août 2024, à l’issue du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a procédé à un vaste chamboulement dans le secteur de la justice
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a présidé hier, vendredi 9 août 2024, la première réunion du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) sous son magistère. A l’issue de cette rencontre, il a opéré un vaste chamboulement dans les différentes juridictions. Ainsi, au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Maham Diallo, Abdou Karim Diop et Mamadou Seck sont affectés à Tambacounda. Quant à Amady Diouf et Ibrahima Bakhoum, ils ont quitté les juridictions de jugement pour rejoindre l’administration centrale.
Le Premier ministre Ousmane Sonko avait promis un coup de balai dans la magistrature. Et bien, hier, vendredi 9 août 2024, à l’issue du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a procédé à un vaste chamboulement dans le secteur de la justice.
Il ressort de cette première réunion du CSM sous son magistère que Mamadou Diouf occupe désormais le poste de président du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar. Ibrahima Ndoye, précédemment Avocat général près la Cour d’Appel de Dakar est nommé Procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar. Il remplace à ce poste Abdou Karim Diop nommé Avocat général près la Cour d’Appel de Tambacounda.
Abdoulaye Ba, précédemment président de Chambre de la Cour d’Appel de Thiès, est nommé Premier président de la Cour d’Appel de Dakar. Il remplace à ce poste Amady Diouf affecté à l’administration centrale du ministère de la Justice. Aussi, Souleymane Téliko, précédemment en position de disponibilité, est affecté à l’administration centrale du ministère de la Justice.
Mbacké Fall qui était jusque-là Premier avocat général près la Cour suprême, est nommé Procureur général près la Cour d’Appel de Dakar, succédant ainsi à Ibrahima Bakhoum affecté à l’administration centrale du ministère de la Justice.
MAHAMADOU MANSOUR MBAYE REMPLACE CIRE ALY BA A LA PRESIDENCE DE LA COUR SUPREME
Parmi les décisions majeures prises à l’issue du Conseil supérieur de la magistrature, il y a également la nomination de Mamadou Seck, précédemment Juge au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar (il était juge du 2e cabinet d’instruction) comme avocat général près la Cour d’Appel de Tambacounda. Mahamadou Mansour Mbaye, précédemment Procureur général près la Cour suprême, est désigné Président de cette Juridiction suprême, succédant ainsi à Ciré Aly Ba.
Seynabou Ndiaye Diakhaté précédemment Conseiller à la Cour suprême est nommée Premier avocat général près la Cour suprême. Jean Louis Paul Toupane, Président de Chambre à la Cour suprême, est nommé Procureur général près ladite Cour. Bara Guèye, précédemment Avocat général près la Cour suprême, est nommé Premier Avocat général près ladite Cour. Mouhamadou Moustapha Sèye, précédemment Avocat général près la Cour d’Appel de Dakar, est nommé Avocat général près la Cour suprême.
LE PRESIDENT DU TRIBUNAL D’INSTANCE DE DAKAR, OUSMANE RACINE THIONE PROMU A MBOUR ET LE DOYEN DES JUGES OUMAR MAHAM DIALLO AFFECTE A TAMBA
Oumar Maham Diallo, qui était jusque-là Doyen des Juges d’instruction au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, est désormais Président de Chambre à la Cour d’Appel de Tambacounda. Ousmane Racine Thione, précédemment Président du Tribunal d’instance hors classe de Dakar, est nommé Président du Tribunal de grande instance de Mbour.
En ce qui concerne le Pool judiciaire financier, El Hadj Alioune Abdoulaye Sylla, précédemment Avocat général près la Cour suprême, est nommé Procureur de la République financier.
Il faut dire que le Premier ministre, Ousmane Sonko, lors de la Journée de nettoiement, en juin dernier, s’en était pris aux magistrats en place, avec lesquels il a eu maille à partir pendant trois ans. «Je vous promets que, lorsque nous aurons fini de balayer, vous verrez réellement qui a fait quoi. Si c’est moi, Ousmane Sonko, qui ait fait quelque chose, vous le saurez. Si c’est quelqu’un d’autre, vous le saurez également. Mais avant de pouvoir faire cela, il nous faut absolument balayer les institutions. Nous allons d’abord balayer la Justice, car il me semble très difficile de laisser les mêmes personnes, qui ont provoqué tout cela, continuer à agir comme avant», avait dit Sonko. Auparavant, devant encore ses militants au Grand Théâtre, il avait dit : «Une fois qu’on aura fini de donner un coup de balai (dans la justice) et qu’on aura nommé des magistrats honnêtes, on fera ce qu’il faut avec les dossiers des gens qui ont détourné l'argent du pays». Va-t-on alors vers des convocations et des arrestations après les audits et rapports des corps de contrôle ? L’avenir nous le dira.