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19 juin 2025
LA PRESSE CRIE À SON ÉTOUFFEMENT
"Entre la perte des conventions commerciales et la pression fiscale, l'État sait très bien qu'il nous étouffe." Ce cri d'alarme d'un patron de presse sénégalais dans Le Monde, illustre la profondeur de la crise qui secoue les titres du pays
(SenePlus) - Le nouveau pouvoir, incarné par le président Bassirou Diomaye Faye et son premier ministre Ousmane Sonko, semble entretenir des relations tendues avec la presse, si l'on en croit un article récent du Monde. Plusieurs patrons de médias dénoncent une attitude insensible, voire hostile, des nouvelles autorités à leur égard, alors même que le secteur traversait déjà une crise profonde avant l'alternance politique.
"Le nouveau premier ministre, Ousmane Sonko, a une dent contre des journaux dont il considère qu'ils l'ont accablé quand il était opposant ou qu'ils défendaient le président sortant Macky Sall", confie sous couvert d'anonymat un directeur de quotidien au Monde. Les chagrins des professionnels de la presse sont nombreux : contrôles fiscaux, mises en demeure de paiement, suspension des conventions commerciales et publicitaires avec les structures publiques… Autant de décisions qui mettent en péril la survie économique de nombreux titres.
L'ancien président Macky Sall avait pourtant promis d'effacer l'ardoise fiscale des médias juste avant de quitter le pouvoir, mais cet engagement n'a pas été repris par son successeur. Au contraire, Ousmane Sonko avait lui-même pointé du doigt les impayés des entreprises de presse lors d'une réunion en juin, les assimilant à des détournements de fonds. "Entre la perte des conventions commerciales et la pression fiscale, l'État sait très bien qu'il nous étouffe", résume un patron de presse cité par Le Monde.
Même les médias réputés proches du nouveau pouvoir subissent cette pression, à l'image du quotidien Walf qui a vu ses comptes saisis avant de devoir négocier en urgence un moratoire de paiement. Pour Alassane Samba Diop, directeur du groupe eMedia Invest évoqué par Le Monde, cette situation est d'autant plus regrettable que "chaque alternance politique est aussi parvenue grâce à la presse", qui a notamment contribué à l'ascension d'Ousmane Sonko en relayant ses combats syndicaux puis sa trajectoire d'opposant.
Si les relations presse-pouvoir sont souvent tendues en début de mandat, comme le souligne philosophiquement Cheikh Niasse du groupe Wal Fadjiri, cité par Le Monde, l'ampleur de la crise actuelle inquiète la profession. La Coordination des associations de la presse (CAP) a d'ores et déjà prévenu que des fermetures de titres et des pertes d'emplois étaient inévitables. Cette semaine, deux journaux sportifs, Stades et Sunu Lamb, ont dû suspendre leur parution, faute de rentabilité suffisante.
Pour sortir de cette crise, les patrons de presse appellent à une réforme du secteur profond, qui passe par un dialogue apaisé avec les autorités. Car au-delà du bras de fer avec le pouvoir, la presse sénégalaise doit aussi relever de nombreux défis structurels, du vieillissement de son lecteur à la nécessaire adaptation à l'ère numérique. Un vaste chantier qui nécessite le soutien de l'État, plutôt qu'une asphyxie économique délibérée, si l'on en croit les témoignages du Monde.
LA RÉGULATION DES TÉLÉCOMS A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE VENDREDI
Les parutions de ce vendredi nous livrent les nouvelles perspectives de la régulation des télécommunications et la lutte contre les accidents de la route
Dakar, 9 août (APS) – Les nouvelles perspectives de la régulation des télécommunications et la lutte contre les accidents de la route font partie des sujets en exergue dans la livraison de vendredi de la presse quotidienne.
Plusieurs quotidiens se font l’écho des Journées de concertation sur la régulation des communications électroniques démarrées jeudi à Dakar, sous l’égide de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP).
“Une rencontre de deux jours qui permettra à terme de dégager une feuille de route pour la régulation du secteur des communications électroniques”, explique le quotidien L’As.
Le journal cite le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, dont les propos fixent le cap dans ce domaine. “Il faut, dit-il, asseoir une régulation tarifaire pour concilier l’équilibre du secteur”.
Le directeur général de l’ARTP, Dahirou Thiam, a de son côté “listé les nombreux défis du secteur numérique, avant de s’engager à les adapter au dispositif de régulation”, rapporte L’As. Cela amène Sud Quotidien à dire que l’Etat “cherche la bonne formule” pour la régulation des télécommunications.
Il s’agit principalement de veiller à l’équilibre du secteur et au respect de la réglementation, soutient Dahirou Thiam dans des propos rapportés par le quotidien Yoor-Yoor, autrement dit, “trouver un équilibre entre les impératifs économiques, sociaux et technologiques”, ajoute le DG de l’ARTP dans les colonnes de Libération.
Les quotidiens s’intéressent par ailleurs à la lutte contre les accidents de la route, un sujet de préoccupation pour le gouvernement qui ne fait pas mystère de son ambition de trouver une solution à ce problème. “La sécurité routière dans le radar de Sonko”, confirme le quotidien 24 Heures.
“Le PM mobilise le gouvernement” contre ce phénomène, relève Libération. “Corruption sur les routes, visites techniques, vétusté des véhicules…, Ousmane Sonko annonce des mesures drastiques”, ajoute la même publication. “Sonko dénonce la corruption et annonce des mesures”, peut-on lire à la une du quotidien Les Echos.
“Les responsabilités seront situées après chaque accident de la circulation”, promet le chef du gouvernement à la une du quotidien Le Soleil. Walfquotidien rapporte que les derniers drames routiers ont poussé les autorités à tenir, jeudi, un conseil interministériel au cours duquel le Premier ministre “a dénoncé la corruption qui mine le secteur du transport routier sans compter, dit-il, la vétusté du parc automobile”.
M. Sonko précise, à la une du quotidien Bès Bi Le Jour, que l’intention du gouvernement n’est pas d’exercer une quelconque pression sur les acteurs concernés, “mais il faut de la fermeté”.
Le Quotidien anticipe sur le prochain ”chamboulement diplomatique” et renseigne que “ces derniers jours”, le ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères “a envoyé des notes de rappel à plus d’une quarantaine de diplomates constitués d’ambassadeurs, de consuls généraux et de premiers ou deuxièmes conseillers”.
”On peut citer, entre autres, les ambassadeurs du Sénégal en Côte d’Ivoire, en Gambie, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, ou les consulats généraux de Marseille, New York, Djeddah, Naples”, ajoute Le Quotidien, qui affiche à ce sujet : “Le grand remplacement à venir”.
Les changements ne concernent pas seulement ce domaine si l’on en croit Vox Populi. ”Après l’administration territoriale, informe ce journal, le chef de l’Etat va chambouler la magistrature” également.
”Par la force du décret, le président de la République secoue le cocotier chaque mercredi et découpe le gâteau à partager, les profils les moins convaincants parviennent à sortir du tri des prédisposés à l’emploi”, commente le quotidien Kritik’.
Le journal estime que ”la principale rupture opérée par le nouveau régime consiste à positionner des combattants qui ont mouillé le maillot durant la période des vaches maigres”. ”On est encore loin de l’épilogue de la rémunération des guerriers qui sont allés au front du combat pour le Projet”, ajoute Kritik’.
Boubacar Camara Kamâh, président du parti “Jengu” et allié du nouveau pouvoir incarné par le duo Bassirou Diomaye Faye-Ousmane Sonko, semble donner des assurances sur cette question.
”Les conditions ne sont pas encore réunies, mais avec de nouvelles lois, on fera des appels à candidatures”, comme promis pendant la campagne électorale pour la présidentielle du 24 mars dernier, assure Boubacar Camara dans les colonnes du quotidien Le Soleil.
M. Camara dit ce qu’il ”pense du gouvernement” sur beaucoup de sujets, dont la reddition des comptes, qui, à ses yeux, ”ne doit pas être analysée en termes de séquence, mais comme une activité permanente”.
Enquête traite de l’agenda diplomatique du président de la République, qui ”devrait prononcer un discours mémorable ce 15 août à Paris”, après la sortie de son Premier ministre sur les tirailleurs sénégalais. Le président de la République va ensuite participer au sommet Chine-Afrique “en début septembre”. Il est ensuite attendu à l’Assemblée des Nations unies du 20 au 27 septembre.
Enquête, à l’appui de cet agenda chargé, affiche ”Diomaye à contre-courant”, une manchette faisant référence à la ”multiplication des déplacements” du chef de l’Etat en France.
LA CAF CHANGE LES SIFFLETS
Qualification Can 2025 : Sénégal-Burkina et Burundi -Sénégal - La présence d’arbitres marocains sur pratiquement chaque match des Lions a fini par intriguer la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Abdoulaye Boubou THIAM (Envoyé Spécial à Paris) |
Publication 09/08/2024
(PARIS, Sénégal) - La Confédération africaine de football (CAF) a procédé au changement des arbitres devant officier les matches Sénégal-Burkina Faso, le 6 septembre au stade du Président Abdoulaye Wade et Burundi -Sénégal au Lilongwe-Bingu National Stadium du Malawi le 9 septembre. À la place des sifflets marocains dont la présence à chaque «sortie» des Lions depuis quelques temps commençait à intriguer la Fédération sénégalaise de football qui l’a d’ailleurs signifiée dans une lettre, la CAF a choisi des tunisiens et des égyptiens.
La présence d’arbitres marocains sur pratiquement chaque match des Lions a fini par intriguer la Fédération sénégalaise de football (FSF). Le président de la FSF, Me Augustin Senghor, par ailleurs Premier vice-président de la CAF et le ministre Abdoulaye Saydou Sow sont même montés récemment au créneau pour marquer leur étonnement. La suspicion concerne surtout l’arbitre marocain qui était dans le match Sénégal - Côte d’Ivoire comptant pour les huitièmes de finale de la CAN 2023. Il était assistant VAR mais n’a pas vu le penalty sénégalais. Tout récemment encore, c’est ce même arbitre qui a été désigné par la CAF pour le match ô combien important entre le Sénégal et la Mauritanie à Nouatchott comptant pour les qualifications à la coupe du monde United2026. Comme ça ne suffisait pas, il est encore désigné assistant pour siffler la rencontre Sénégal -Burkina Faso le 6 septembre prochain au stade du Président Abdoulaye Wade.
Quatre autres arbitres marocains seront encore désignés pour siffler le match Burundi - Sénégal du 9 septembre prochain à Lilongwe-Bingu National Stadium de Malawi.
Face à la récurrence des arbitres marocains à chaque match des Lions, la FSF finira par adresser à la CAF une lettre pour comprendre la situation.
En réponse, l’instance suprême du football continental procède à un changement. Exit les arbitres marocains. Ils sont remplacés par des sifflets égyptiens et tunisiens.
«Nous vous informons par la présente que pour des raisons d'ordre technique, il a été procéder à un remplacement de M.Hamza EL FARIQ EL FARIQ (Maroc) [Quatrième officiel] initialement désigné pour la rencontre sus-mentionnée (Burundi-Sénégal, LilongweBingu National Stadium au Malawi, NDLR) par Mahmoud Elbana (Égypte) [Quatrième officiel] », informe la CAF dans une note dont Sud Quotidien a obtenu copie.
Sur la deuxième missive dont nous avons reçu copie aussi, il est écrit: « Nous vous informons par la présente que pour des raisons d'ordre technique, il a été procéder au remplacement de M.Jalal JAYED (Maroc) [Arbitre], M.Lahsen AZGAOU (Maroc) [Arbitre Assistant I], M.Zakaria BRINSI (Maroc) [Arbitre Assistant II], M.Kech Chaf Mustapha (Maroc) [Quatrième officiel] initialement désigné pour la rencontre sus-mentionnée (Sénégal-Burkina Faso) par SADOK SELMI (Tunisie) [Arbitre], Khalil HASSANI (Tunisie) [Arbitre Assistant I], Wael HANNACHI (Tunisie) [Arbitre Assistant II], Amir LOUCIF (Tunisie) Quatrième officiel ».
L’attitude des responsables du football sénégalais confirme encore une fois si besoin en était l’importance d’avoir des dirigeants alertes et qui maîtrisent parfaitement les textes. On se souviendra toujours du match rejoué à Polokwane mais aussi de la qualification des Lionceaux au Mondial argentin suite à la suspension pour fraude sur l’âge de jeunes joueurs guinéens à la CAN en Tanzanie.
Par BAMBA NIAKHAL SYLLA
LE CHEMIN DE LA TRANSFORMATION, LE PASTEF A L’EPREUVE DE LA GOUVERNANCE
Si l’espace démocratique autorise l’examen critique des politiques publiques, l’honnêteté intellectuelle exige en retour de considérer les limites de cet exercice dans le contexte d’une gouvernance qui n’a duré que trois mois.
Au moment où les observateurs politiques se livrent à une analyse rétrospective des 100 premiers jours du nouveau régime, sur fond de scepticisme grandissant ou de trompette glorifiant, il parait opportun de verser aux échanges un regard constructif mais sans complaisance, fondé sur des considérations factuelles, qui semblent imprimer quelques orientations de la politique gouvernementale.
Par ailleurs, si l’espace démocratique autorise l’examen critique des politiques publiques, l’honnêteté intellectuelle exige en retour de considérer les limites de cet exercice dans le contexte d’une gouvernance qui n’a duré que trois mois.
Toutefois, il est loisible d’affirmer, sur la base de l’examen des déclarations politiques et des productions intellectuelles disponibles, que la rhétorique qui servait de leitmotiv à la vulgarisation du Projet était sans conteste d’inspiration révolutionnaire, au sens de la remise en cause radicale des pratiques de gestion et de gouvernance antérieures. En effet, en prétendant renforcer l’intégration africaine dans la lignée des pères fondateurs du panafricanisme et sortir le pays de l’opacité de la Françafrique et ses instruments d’asservissement et de prédation (présence militaire, domination monétaire, contrats léonins, accaparement des ressources nationales, etc.), le PASTEF annonçait haut et fort les contours de la future politique gouvernementale. Cette intention de remise en cause des rapports internationaux s’accompagnait, sur le flanc intérieur, de la volonté d’instaurer une gouvernance vertueuse, de combattre avec opiniâtreté la corruption endémique et de promouvoir une presse et une justice libres et indépendantes. Le discours était résolument disruptif et trouvait ses sources d’inspiration et son incarnation dans le refus de la servitude de Sankara, la restauration de la conscience historique africaine de Cheikh Anta Diop, et l’exaltation de la grandeur des civilisations négro-africaines, s’inscrivant ainsi dans le sillage des luttes pour une « renaissance » continentale. Derrière le discours, se tenait la promesse d’un avenir radieux, où les richesses nationales seraient abondamment et équitablement redistribuées, à l’image de la prospérité des monarchies arabiques. La puissance du discours, porté par la figure charismatique d’Ousmane Sonko, a fini par convaincre la masse des déshérités et une diaspora nostalgique d’un retour au bercail, convaincue des capacités propres de l’Afrique d’être à l’avant-garde de l’évolution du monde, comme le prédisent les prospectivistes. La trajectoire héroïque de Sonko, émaillée de péripéties invraisemblables, et auréolée d’un zeste de mysticisme religieux, lui conférait une dimension singulière dans le landernau politique. Son discours eut l’effet d’un tsunami, emportant sur son passage toutes les digues de l’ancien régime, au point d’ébranler le « système » dans ses racines les plus profondes. Les mots sont dits : le changement annoncé sera « systémique », « global » et « holistique ». Tous les acteurs sincères et épris de liberté, mus par le désir de progrès, sénégalais et non-sénégalais, ont massivement adhéré au projet patriotique et panafricain promu par le PASTEF, qui surgit dans un contexte continental marqué par l’émergence d’une nouvelle conscience africaine émancipée du complexe colonial. Au Sénégal, l’adhésion populaire était mêlée d’une ferveur messianique, au point où le chanteur troubadour s’interrogeait même sur la sainteté du leader du PASTEF. Le peuple vivait un moment épique de son histoire politique, porté par l’allégresse et le sentiment d’être acteur et témoin d’un moment de basculement rare dans la trajectoire des nations.
L’accession triomphale du PASTEF au pouvoir, plébiscité dès le premier tour de l’élection présidentielle en mars 2024, allait ouvrir une nouvelle ère de gouvernance prometteuse, mais aussi difficultueuse en raison de l’ampleur des défis à relever et des promesses à tenir.
LES PREMIERS PAS MARQUES PAR LA PRUDENCE ET LA DETERMINATION
Dans une large mesure, le redressement du pays envisagé par les nouvelles autorités s’assimile à un double effort d’assainissement de l’espace public national et de redéfinition des rapports internationaux déséquilibrés au détriment des intérêts nationaux.
En plus de la nécessite de disposer d’une vision claire, cette intention induit comme préalable la maitrise des rouages de l’Etat, un ancrage solide dans les institutions et une profonde imprégnation des dossiers par les nouveaux élus. Elle requiert un minimum de temps incompressible auquel ne peut se soustraire les nouvelles autorités, au risque d’un dévoiement susceptible de porter préjudice aux réformes envisagées.
Entre-temps, la mise en oeuvre de certaines promesses de campagne s’est bien engagée dans le vaste spectre de la politique gouvernementale, qu’il s’agisse de la réduction du prix de denrées alimentaires de première nécessité pour soulager la souffrance des ménages, de la distribution plus équitable des intrants agricoles pour soutenir le monde paysan, de la recherche de l’impartialité dans les nominations aux postes de responsabilité pour une gouvernance transparence ou de l’instauration d’un climat politique plus serein et apaisé pour enfin dissiper l’atmosphère délétère imposée par la dérive autoritaire du pouvoir précédent.
Aussi, les audits initiés dans de nombreux organes de l’Etat devraient mettre en lumière les zones d’ombre de la gouvernance précédente et permettre à la justice de sévir dans les cas d’infractions avérées, en particulier pour les détenteurs de l’autorité publique, conformément aux priorités des nouvelles autorités. Les conclusions des assises de la justice devraient, quant à elles, favoriser une réorganisation plus efficace de la magistrature, en garantissant son indépendance dans le cadre des nouvelles orientations retenues. Cependant, l’existence de nombreux rapports produits sous l’autorité de l’ancien régime par l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), l’Inspection Générale de l’Etat (IGE) et la Cour des Comptes, pointant du doigt une tripotée d’acteurs corrompus, pose la question de leur transmission à la justice pour traitement. Ces rapports émanant de l’ancien pouvoir ne peuvent être soupçonnés de complaisance ou d’être diligentés à des fins politiciennes pour réprimer, comme cela se faisait auparavant, des opposants gênants et récalcitrants. Au plan international, les propos et décisions en direction de la France et des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) cristallisent l’attention, en raison du primat accordé à la souveraineté dans le programme du PASTEF. La rencontre des présidents Diomaye Faye et Macron à Paris, sans reproduire les clichés coutumiers d’allégeance dégradants de nombreux dirigeants africains, n’a pas non plus été l’occasion d’une clarification franche de la rupture prônée par le PASTEF. Le communiqué final commun des deux chefs d’Etat est resté assez convenu, dans la pure tradition de la novlangue diplomatique.
En revanche, en plaçant les pays de l’AES (Mali et Burkina) au bas de la liste de ses premières visites internationales du président, en particulier après celle de Ouattara perçu comme un des piliers de la Françafrique, la présidence sénégalaise semble indiquer par ce choix diplomatique sa distance à l’égard de l’AES. Cela a été plus tard confirmé à Bamako, quand le président Diomaye Faye déclarait que l’adhésion du Sénégal n’était pas à l’ordre du jour. Cette distanciation est-elle destinée à rassurer la France en prévision des prochaines négociations promises sur les contrats déséquilibrés ? ou l’expression d’une politique ancrée dans la continuité ?
Toujours est-il que cette décision reste incomprise par de nombreux Africains qui voyaient dans l’accession au pouvoir du PASTEF, l’opportunité de renforcer le « camp du refus » porté par l’AES ; une organisation qui s’attèle à mettre en oeuvre une politique courageuse de souveraineté et d’intégration authentique, avec des résultats probants qui confortent la perspective d’une Afrique libre, résolument engagée dans la voie du progrès. A l’opposé, la CEDEAO continue de s’enliser dans l’immobilisme, incapable de porter le destin de la communauté en toute indépendance. La déception de nombreux patriotes de l’AES est à la hauteur de l’absence de solidarité attendue des nouvelles autorités sénégalaises, qui avaient pourtant envisagé, quand elles étaient dans l’opposition, la possibilité d’envoyer des troupes sénégalaises pour défendre les pays de l’alliance menacés d’agression par la CEDEAO, en toute vraisemblance sur les injonctions françaises. Aussi, les références fréquentes au sankarisme par le chef du PASTEF, toujours arborant le portrait du guide burkinabé en arrière-plan de ses conférences de presse, laissait supposer une proximité idéologique et de larges convergences d’idées sur le destin commun de l’Afrique. De tout temps et en tout lieu, les modalités de lutte pour la souveraineté se sont accommodées aux contextes nationaux et aux circonstances du moment. A ce titre, on ne peut reprocher au triumvirat de l’AES, acculés de facto, la radicalité de leur posture, qui découle en vérité de l’intransigeance, des menaces et de la farouche adversité manifestées par les forces d’occupation incarnées par la France ; les mêmes menaces qui n’épargneront pas le Sénégal lorsque les autorités du pays décideront réellement d’appliquer leur programme de souveraineté. Sans être une parole sacrée, l’adage ivoirien, entonné dans une chanson bien célèbre, nous alerte en ces termes empreints d’humour: «Ce qui a tué Maclacla tuera Macloclo».
Dans la lutte pour l’indépendance réelle de l’Afrique, le destin de l’AES se projette de manière inexorable comme élément central de la géostratégie du continent : la réussite de l’alliance sera un puissant catalyseur pour l’émancipation, alors que sa défaite apportera de la fragilité dans la marche vers la liberté des peuples africains. Derrière cet enjeu continental, il y’a la suggestion d’une solidarité à développer, d’une bienveillance à manifester à l’égard de l’AES de la part des pays désireux de conquérir leur indépendance véritable. Ce point de vue est conforté par l’analyse a posteriori des oppositions qui ont prévalu entre les blocs de Monrovia et Casablanca lors de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine, et les conclusions qui en ressortent sur la pertinence des choix stratégiques opérés à l’époque. La sagesse africaine enseigne “ Si tu veux aller vite, marche seul mais si tu veux aller loin, marchons ensemble”. Ce cheminement collectif se fera-t-il avec La CEDEAO qui ne semble pas être en ordre de marche, entravées par ses liens de subordination ou avec l’AES, qui poursuit vaille que vaille son projet de souveraineté ?
A SUIVRE
BAMBA NIAKHAL SYLLA
OLIVIER BOUCAL LANCE LE «GOV’ATHON»
Modernisation de l’administration publique - Le Sénégal semble résolu à améliorer l’efficacité de son administration publique.
Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme du Service public, Olivier Boucal, a procédé hier, jeudi 8 août 2024, au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD), de Diamniadio, au lancement de la première édition de «Gov’Athon», qui vise à développer des solutions technologiques innovantes pour moderniser et améliorer l’efficacité des services publics.
Le Sénégal semble résolu à améliorer l’efficacité de son administration publique. Pour ce faire, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme du Service public, Olivier Boucal, a officiellement lancé, hier jeudi, au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadion, la première édition de ''Gov’Athon''. Un hackathon innovant dédié à l’administration publique, visant à mobiliser de jeunes talents et étudiants des universités publiques ainsi que des établissements privés de renom au Sénégal, pour moderniser et améliorer l’efficacité des services publics.
Le ministre a soutenu que le concept de cette activité, inspiré des compétitions d’innovation destinées à recueillir en une courte période des idées et des solutions pratiques pour les entreprises, appelées hackathons, traduit sa volonté de mutualiser les ressources et de bâtir des intelligences collectives en vue de la prise en charge des préoccupations des usagers de l’administration. En présence de son homologue de l’Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy, et d’autres officiels, le ministre Olivier Boucal a précisé que pour, cette première édition, «il s’agira de voir comment repenser et moderniser la gestion des ressources humaines, faciliter l’accès à la formation professionnelle».
Ainsi, pendant quatre semaines, la créativité et l’innovation seront à l’honneur. Les meilleures idées seront primées et mises en œuvre pour transformer nos services publics. «Il s’agit de promouvoir l’innovation par et pour les citoyens, en permettant à l’administration de s’allier aux citoyens afin d’améliorer la qualité de ses services et de consolider la confiance des citoyens», a expliqué Olivier Boucal.
Enfin, il a conclu que «l’organisation du ‘’Gov’Athon’’, qui correspond parfaitement aux orientations stratégiques du projet de transformation systémique du Sénégal, est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de l’administration.» .
L’ETAT CHERCHE LA BONNE FORMULE DE RÉGULATION DES COMMUNICATIONS ÉLECTRONIQUES
Le ministre de la Communication, des télécommunications et du numérique Alioune Sall a présidé hier, jeudi 8 Août, la cérémonie d’ouverture des journées de concertation sur la régulation des communications
Le Ministre de la Communication, des télécommunications et du numérique Alioune Sall a présidé hier, jeudi 8 Août, la cérémonie d’ouverture des journées de concertation sur la régulation des communications électroniques. Ces concertations constituent une occasion pour l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) et les acteurs de trouver la meilleure formule pour une régulation du secteur des télécommunications.
L’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) a entamé depuis hier, jeudi 8 Août, des journées de concertation sur la régulation des communications électroniques avec l’ensemble des acteurs de l’écosystème pour discuter dans un cadre ouvert et franc des problématiques de régulation et du développement du secteur afin de s’accorder sur des solutions concertées. Ces journées de concertation sur la régulation des communications électroniques témoignent de l’engagement des autorités à œuvrer en collaboration avec tous les acteurs de l’écosystème pour une régulation dynamique et adaptée d’un secteur en constante évolution. « L’utilisation responsable du numérique requiert un encadrement juridique rigoureux et à la mesure de nos aspirations dans un cadre concerté impliquant toutes les parties prenantes. Par ailleurs, mémé si les marchés des télécommunications électroniques sont libéralisés, une régulation appropriée permettrait de garantir les services de qualité à des tarifs soutenables pour les populations », indique le Ministre de la Communication, des télécommunications et du numérique Alioune Sall qui présidait la cérémonie d’ouverture ce cette rencontre.
Selon lui, la complexité des problématiques liées entre autres à l’intelligence artificielle, l’internet des objets, au big data, au commerce électronique et aux besoins des Fintechs nécessite une régulation collaborative. « J’apprécie cette initiative du Dg de l’Artp qui permettra à tous les acteurs de se prononcer sur les acquis à consolider, les défis à relever et les difficultés à juguler dans le respect des lois et règlements. Même si la régulation a pour objet l’équilibre du secteur et un développement harmonisé au bénéfice de la collectivité, elle reste tributaire d’une politique et d’une réglementation adaptée », a soutenu le Ministre.
Pour sa part, le directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) Dahirou Thiam a relevé que la régulation des communications électroniques est confrontée à de nouveaux défis, notamment en raison de l'évolution rapide des technologies et de l'augmentation des attentes des consommateurs. C’est pourquoi, dit-il, le régulateur doit adapter le dispositif de régulation pour répondre à ces défis, tout en favorisant l'innovation et en assurant une concurrence saine.
Sous ce rapport, il est donc fondamental pour lui, de trouver un équilibre entre les impératifs économiques, sociaux et technologiques pour créer un écosystème résilient et inclusif, au bénéfice de tous. Selon lui, en favorisant un dialogue ouvert et inclusif, l’ARTP s’inscrit dans une dynamique inédite au regard des enjeux avec comme préoccupation la prise en charge des défis et enjeux qui se dressent sur son chemin. « La régulation des communications électroniques, complexes et multidimensionnels, nécessite une approche collaborative entre les régulateurs sectoriels, les opérateurs, les décideurs politiques, les consommateurs et la société civile. J’invite tous les participants, à s’approprier ces journées de concertation pour en faire un succès éclatant au bénéfice du secteur des communications électroniques », a-t-il laissé entendre.
DES KILOMETRES DE FILE D’ATTENTE PRIS EN OTAGE DE PART ET D’AUTRE DE LA FRONTIÈRE SÉNÉGALO-GAMBIENNE
La crise qui sévit depuis plus d’une semaine en zone de frontière entre transporteurs sénégalais et l’administration douanière de la Gambie, au sujet des paiements de balise, persiste dangereusement
La crise qui sévit depuis plus d’une semaine en zone de frontière entre transporteurs sénégalais et l’administration douanière de la Gambie, au sujet des paiements de balise, persiste dangereusement. Hier jeudi, il s’en est fallu de très peu pour que les chauffeurs et apprentis des deux pays en viennent aux mains. Excédés par l’attente pour l’annulation du paiement de la balise, les chauffeurs sénégalais ont fermé le trafic aux gambiens. En représailles à cette décision illégale, ceux de la Gambie ont aussi bouclé leur frontière à la mobilité des véhicules sénégalais.
La tension était très vive hier, jeudi 8 août 2024 à Farafenni, une ville frontalière de la Gambie au Sénégal, près de Keur Ayib. Tout est parti de la décision spontanée des chauffeurs et apprentis sénégalais de fermer le trafic aux usagers de la Gambie. Les policiers gambiens nous ont fait savoir qu’ils ont eux-mêmes effectué le déplacement jusque dans le territoire sénégalais pour sensibiliser ces jeunes à lever le blocus, en vain.
«Il y a une situation qui oppose les camionneurs à nos services de Douane, à propos des balises douanières. Je pense qu’il y a lieu de négocier plutôt que de vouloir forcer la main. Mercredi dernier, vers 18 heures, des groupes de chauffeurs et apprentis sénégalais ont bloqué nos compatriotes au volant de leurs voitures. Et malgré nos interpellations, ils n’ont pas voulu entendre raison», a expliqué M. Ba, l’agent de Police gambien. Et de poursuivre : «dès notre retour, nous avons répliqué, en fermant notre espace au trafic des véhicules sénégalais, à hauteur de Farafenni. Le comportement qu’ils nous ont opposé n’était pas du tout correct, avec des injures en wolof».
Du côté du Sénégal, aucune explication claire. Les jeunes auteurs de ce blocus soutiennent tout simplement que « les autorités gambiennes exagèrent bien souvent et abusent de nous, avec leurs nombreuses tracasseries»
A Farafenni, les jeunes gambiens étaient tout aussi surexcités. Gourdins à la main, ils ne se faisaient pas prier pour éconduire les véhicules immatriculés au Sénégal. Ce n’est que vers 11 heures du matin, que le Commissaire de la Police de Keur Ayib, accompagné de ses hommes et des gendarmes sont entrés en Gambie pour trouver une issue heureuse à cette déconvenue, de concert avec leurs homologues gambiens.
Les discussions ont duré 25 minutes avant qu’un consensus ne soit trouvé pour lever le blocus de part et d’autre de la frontière entre les deux pays. Mais, les chauffeurs sénégalais ont insisté pour le maintien du blocus, malgré la présence des gendarmes et policiers sénégalais qui ont procédé à des interpellations.
Toutefois, les gros porteurs, en nombre très élevé, restent cloués à l’entrée du territoire de la Gambie, en attendant que leur contentieux sur la balise douanière soit réglé. Jusqu’en fin de journée, hier jeudi, un calme précaire régnait en zone de frontière. Cette situation de tension ostensible doit très vite être dépassée, avec une formule mutuellement avantageuse, pour éviter une telle scène de pagaille à l’origine d’un grand préjudice chez les usagers étrangers à ce bras de fer interminable.
LE SUDES/ESR NE LÂCHE PAS LE RECTEUR
Lors de leur sit-in tenu hier, jeudi 8 août, le syndicat est encore monté au créneau pour réclamer un appel à candidatures pour la nomination d’un nouveau recteur
La controverse qui entoure le prolongement du mandat du recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), se poursuit et le Syndicat Unitaire et Démocratique des Enseignants du Sénégal (SUDES/ES) est plus que jamais déterminé à « faire respecter la légalité dans l’université ». Lors de leur sit-in tenu hier, jeudi 8 août, le syndicat est encore monté au créneau pour réclamer un appel à candidatures pour la nomination d’un nouveau recteur. Selon les syndicalistes, le mandat d'Ahmadou Aly Mbaye a pris fin depuis le 22 juillet 2024.
Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal / Enseignement supérieur et de recherche (Sudes/Esr) section Ucad ne lâche pas le recteur Pr Ahmadou Aly Mbaye. Hier, jeudi 8 août, il a organisé un sit-in pour encore dénoncer le maintien en poste du recteur par le Conseil d’administration (CA) de l’Ucad et réclamer un appel à candidature pour la nomination d’un nouveau recteur de l’Ucad. « Le mandat de l’ancien recteur a pris fin le 22 juillet 2024 conformément à la loi n° 2015-26 du 28 décembre 2015 relative aux universités publiques du Sénégal. Son entêtement à demeurer en fonction malgré les rappels à l’ordre du ministre de tutelle et les protestations unanimes de la communauté universitaire constitue une atteinte grave au principe de bonne gouvernance », a fait savoir le secrétaire général du Sudes/Esr Pr Sylvestre Kouakou.
Pour sa part, l’ancien coordonnateur du Saes Dr Yankhoba Seydi embouche la même trompette. « Depuis 17 jours, cette université n’a pas de recteur. Le mandat est terminé depuis le 22 juillet 2024. Ça veut dire que les actes qu’il va prendre ici et là, n’engagent que lui. Personne, que ce soit étudiant, enseignant ou Pats (personnel administratif, technique et de service) ne doit respecter ses décisions qui ne reposent sur absolument rien ni rien de légal », a-t-il déclaré. Cependant, à en croire le Sudes/Esr, « le Conseil d’Administration refuse obstinément de lancer l’appel à candidatures et outrepasse ses prérogatives en actant le maintien de l’ancien recteur en poste jusqu’en 2026 sous le prétexte fallacieux d’une reconduction tacite ». Selon les syndicalistes, « le CA agit en violation complète des articles 2 et 3 du décret 2021-846 du 24 juin 2021 relatif aux modalités de nomination du Recteur dans les universités publiques du Sénégal ».
Les enseignants dénoncent également la démarche du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. « Personnellement, je blâme le ministre de tutelle. Il devait comprendre depuis avril quand le Conseil d’administration n’a pas procédé à l’appel à candidatures, qu’on allait forcément arriver à la carence parce qu’on allait sortir des 90 jours dont le décret parle. La tutelle est blâmable », a souligné Dr Yankhoba Seydi. Il l’appelle ainsi à prendre ses responsabilités « pour faire respecter la légalité à l’Ucad ». En effet, le Sudes/Esr compte intensifier la lutte si dans les prochains jours, rien ne bouge dans leur réclamation. Il donc la « dissolution immédiate de l'actuel Conseil d'Administration de l'Ucad », « la cessation immédiate du mandat illégal de Monsieur Ahmadou Aly Mbaye », « la nomination d'un recteur intérimaire, en attendant une nouvelle désignation légitime » et « la nomination, dans un délai maximal de six mois, d'un nouveau recteur conformément aux textes en vigueur ».
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