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PAR Elhadji Ibrahima THIAM

AFROPHOBIE

Qui pouvait imaginer que l’Afrique du Sud pour lequel l’ensemble du continent s’est mobilisé pour mettre un terme à la ségrégation raciale qui étouffait ses fils, allait se transformer en un véritable enfer pour les communautés africaines sur son sol ?

Elhadji Ibrahima THIAM  |   Publication 31/07/2019

En mi-juillet, deux dates, à deux jours d’intervalles, ont amené le monde à replonger dans l’un des épisodes les plus sombres de notre histoire contemporaine : l’Apartheid. En effet, le 16 juillet, le monde apprenait la disparition du chanteur sud-africain Johnny Clegg à l’âge de 66 ans. Musicien engagé, auteur d’énormes tubes dans les années 1980 parmi lesquels le célèbre « Asimbonanga » dédié à Nelson Mandela, celui qui était appelé le « Zoulou blanc » incarnait, avec ses chansons, la résistance à l’Apartheid, puis la réconciliation. Et le 18 juillet, la planète célébrait la naissance de Madiba qui aurait eu 101 ans. Ces deux événements ont donc remis au goût du jour cette politique de ségrégation raciale officialisée à grand renfort de lois et de règlements, à partir de 1948, par le Parti national Afrikaners et qui ne prit fin officiellement qu’avec les premières élections multiraciales, en 1994, qui portèrent l’Anc et sa figure historique, Nelson Mandela, au pouvoir.

Un quart de siècle plus tard, la Nation Arc-en-ciel peine à se départir des démons de son passé de pays clivant et d’intolérance. Cette fois-ci, les soubresauts n’ont pas pour noms « tensions raciales », mais plutôt « xénophobie » à l’endroit de la diaspora africaine. L’Afrique du Sud est régulièrement le théâtre de violences xénophobes. Ce phénomène revient chaque année, surtout en période électorale, comme lors des élections générales du 8 mai dernier. Et elle fait parfois beaucoup de victimes. C’est le cas des 64 morts de 2015, suite à cette incroyable déclaration du roi Zoulou, Goodwill Zwelithini, qualifiant les communautés étrangères africaines établies dans le pays de « cafards ». Le terme « cafard » rappelle le génocide rwandais. La radio « Mille collines », porte-voix des Hutus, l’utilisait pour nommer les Tutsis dédaigneusement appelés « Ignezi », qui veut dire « cafard » en langue kinyarwanda.

« Les étrangers deviennent un argument de campagne et leur sort est entre les mains des hommes politiques et des chefs traditionnels sud-africains qui peuvent provoquer, en un rien de temps, de véritables chasse-à-l’homme », informait la radio Rfi dans un grand reportage consacré à la xénophobie en Afrique du sud diffusé en fin juin et intitulé « L’enfer des diasporas africaines ». Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, en janvier dernier, lors du lancement de sa campagne électoral, s’était aussi laissé aller lorsqu’il dénonça l’envahissement de son pays par la diaspora africaine. Même s’il était revenu sur ses propos. Toujours est-il que cette « haine » des Sud-Africains envers les migrants du continent est une réalité. Le philosophe Achille Bembé l’appelle « afrophobie ».

Preuve de cette profonde tendance xénophobe qui s’est emparée du pays, un parti politique a participé aux dernières élections générales avec comme idée forte de son programme l’expulsion systématique de tous les étrangers au motif qu’ils s’accaparent du travail des nationaux. Un discours cher aux nationalistes de tout acabit. Mais, même le Front national, devenu Rassemblement national de Marine Le Pen, en France, ou la Ligue du Nord de Matteo Salvini, en Italie, n’expriment pas si ouvertement leur aversion des étrangers.
Qui pouvait imaginer que l’Afrique du Sud, un pays pour lequel l’ensemble du continent s’est mobilisé pour mettre un terme à la ségrégation raciale qui étouffait ses fils, allait se transformer en un véritable enfer pour les communautés africaines vivant sur son sol ?

Peut-être que les Sud-Africains ont la mémoire courte ou peut-être le travail de mémoire qui aurait dû être fait en direction de la jeune génération ne l’a pas été ou pas assez suffisamment. Et pourtant, dans son autobiographie « Un long chemin vers la liberté », Nelson Mandela est largement revenu sur le soutien ô combien important qu’il a obtenu des pays africains lorsque, à partir de 1960, l’Anc a décidé d’abandonner sa stratégie de résistance pacifique pour épouser la lutte armée à travers sa branche militaire Umkhonto We Sizwe (Fer de lance de la nation). Il raconte alors son périple qui le mena, à partir de février 1962, au Botswana qui s’appelait alors Bechuanaland, au Soudan, au Ghana, en Ethiopie, en Egypte, en Tunisie, en Algérie, au Mali, en Guinée, en Sierra Léone, au Liberia, au Maroc et au Sénégal. Et partout, il a eu une oreille attentive et un appui financier ou diplomatique. Par exemple, en Tunisie, Habib Bourguiba remit à Nelson Mandela 5000 dollars. Au Liberia, le président Tubman lui donna 5000 dollars pour l’achat d’armes et 400 dollars comme argent de poche. En Guinée, Sékou Touré lui offrit 5000 dollars. Au Sénégal, Senghor procura à Nelson Mandela et à Walter Sisulu des passeports diplomatiques et leur paya le voyage en avion de Dakar à Londres. Dans son livre, Nelson Mandela dit avoir beaucoup aimé « son bref séjour » à Dakar et écrit ceci : « J’ai été frappé par la grâce et l’élégance des femmes sénégalaises vêtues de robes flottantes et la tête recouverte d’un ruban. Les Sénégalais sont beaux et la société montre comment des éléments très disparates – Français, Africains, [musulmans] – peuvent se mêler pour former une culture unique et distincte ». Les xénophobes sud-africains devraient lire ce passage et y méditer profondément.

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