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par Djess Dia Moungouansi

COMMENT MACRON ET OUATTARA ONT SABOTÉ LE PROJET ÉCO DE LA CEDEAO

En dépit de toute vraisemblance, les changements majeurs qui vont accompagner la mise en place de la nouvelle monnaie sont trompeurs

Djess Dia Moungouansi  |   Publication 26/05/2020

«Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va.» Sénèque

Le projet de création d’une monnaie unique Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) est sur les rails depuis le début des années 1980. Dans ce projet, huit pays devraient abandonner le F Cfa et sept autres leur monnaie nationale. Comme toute œuvre humaine, ce projet était en perpétuel ajustement. Lors de la 55e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Commu­nauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en juillet 2019, une approche graduée pour l’adoption de cette monnaie unique «Eco», en commençant par les pays qui atteignent les critères de convergence, était réaffirmée. Sans compter sur les velléités de sabotage de la Françafrique.

Un sabotage en règle du projet initial

Face aux opinions africaines de plus en plus hostiles à la pérennisation d’un des vestiges de la colonisation qu’est le F Cfa, le Président ivoirien Alassane Ouattara réaffirmait, dans une démarche à contre-rebours de toute logique, en février 2019 sur le perron de l’Elysée, son soutien à cette monnaie dans les termes suivants : «Le F Cfa est une monnaie solide, bien gérée et appréciée, (….) je ne comprends pas ce faux débat.» D’où vient-il que ce chantre du statu quo se transforme en grand réformateur ? Dans cette métamorphose, où sont passés l’esprit et à la lettre du projet de 1983 ?

En date du 16 janvier 2020, les ministres des Finances et gouverneurs de Banque centrale de cinq pays anglophones (Nigeria, Ghana, Sierra-Leone, Liberia, Gambie) et de Guinée ont rejeté la nouvelle monnaie commune de l’espace, telle que proposé le 21 janvier 2019 à Abidjan en marge de la rencontre bilatérale entre Alassane Ouattara et Emmanuel Macron.

Ces pays se sont vigoureusement opposés à la décision «unilatérale» de Ouattara, sous les fourches caudines de la France, de renommer le franc Cfa en «Eco» à l’horizon de juillet 2020 sans leur avis.

Par sa puissance économique, le Nigeria tient une place importante dans ce projet initial (le Pib représente environ deux tiers du Pib de la Cedeao (670 milliards $, soit 5 fois celui de tout l’Uemoa, avec ses 130 milliards).

Alors que le projet initial avait comme pierre angulaire la déconnexion monétaire totale avec la France, le 21 décembre 2019 à Abidjan, Ouattara et son homologue Macron ont acté ce qu’ils ont appelé «réforme historique majeure» qui est en réalité un véritable sabotage du projet laborieux initial de 1983.

De toute évidence, l’esprit du projet initial qui visait la rupture totale avec la France a été dévoyé par l’accord d’Abidjan. Il est insultant pour le Nigeria et le Ghana d’être infantilisés par la garantie de la nouvelle monnaie qui continuera à être assurée par la France.

Ensuite, en gardant le régime de parité fixe entre la nouvelle monnaie Eco et l’Euro (1Euro=655.56 Eco), cela prive les pays membres de la zone de manipuler souverainement à leur avantage le taux de change entre la nouvelle monnaie et l’Euro.

En effet, pour des pays en développement ou en quête d’émergence, il est indispensable de maîtriser la politique de change que l’on peut utiliser comme un levier de politique économique. La parité fixe prive ainsi les pays concernés d’un maniement souverain du taux de change, dans le sens de leurs propres intérêts bien définis, qu’il s’agisse d’une politique de monnaie forte ou de monnaie faible.

En maintenant la fixité des parités entre la nouvelle monnaie Eco et l’Euro, on ne voit pas comment les pays membres de la zone Uemoa pourraient éviter d’être à la merci de la politique monétaire européenne qui ne correspond pas du tout aux réalités objectives des pays africains.

Une réforme en trompe-l’œil

En dépit de toute vraisemblance, les changements majeurs qui vont accompagner la mise en place de l’Eco (Changement du nom du F Cfa à l’Eco, fin du dépôt des réserves de change en France, fin de représentants français dans les instances de gouvernance de l’Union) sont trompeurs.

On voit bien qu’avec la garantie accordée par la France pour cette nouvelle monnaie, l’un des grands défauts qui ravivaient toutes les critiques sur le système précédent n’est pas réglé. Il s’agit soit de la «servitude volontaire» (Cf. Nubukpo) ou de «l’état d’esprit de facilité et d’irresponsabilité» (Cf. Diarra) de certains décideurs de la zone franc, qui se reposent sur l’assurance de convertibilité illimitée de leur monnaie pour ne pas chercher à équilibrer leurs balances extérieures ou conduire les réformes nécessaires au parachèvement de leur intégration économique régionale.

Cette nouvelle monnaie ne pourrait être un instrument au service des économies africaines que si cette union monétaire ainsi créée est doublée d’une union économique permettant la création d’un marché commun unifié dans lequel la monnaie pourrait agir comme moteur. Force est de constater que le projet d’intégration régionale de l’Uemoa, fondé en 1994, s’est considérablement essoufflé. Comment peut-on dans ces conditions envisager l’élargissement à d’autres Etats membres de la Cedeao ?

A contre-sens d’une véritable indépendance monétaire des pays membres de la zone vis-à-vis de la France, la mise en place de l’Eco renforcera la dépendance financière envers la France qui se trouvera plus que jamais garante de leurs déficits et soupçonnée de contribuer à nouveau à l’affaiblissement d’une partie de l’Afrique.

Le problème de solvabilité des demandeurs de prêts et du manque de confiance des institutions financières à leur égard ne sera pas du tout résolu par la réforme de la monnaie ni par les éventuelles réserves disponibles. Et pour cause, en 2014 par exemple, le niveau des réserves légales détenues par la Bceao était de 30% supérieur à celui exigé par les traités, ce qui n’a pas entraîné un effet substantiel sur le financement des économies.

Nonobstant toute réflexion superfétatoire, la volonté des pays de l’Afrique de l’Ouest (anglophones et francophones) qui se battent pour leur souveraineté monétaire contraste de la paresse qui inhibe chez les pays de la Cemac (Communauté économique monétaire de l’Afrique centrale) toute volonté d’affranchissement de cette servitude monétaire, sapant en même temps leur fierté.

En donnant un coup d’arrêt à l’ambitieux projet de création d’une monnaie unique de la Cedeao, les Présidents Ouattara et Macron seront manifestement les seuls à tirer leur épingle du jeu. L’un et l’autre vont récolter de cette réforme économique des retombées politiques. En donnant l’impression d’avoir pris à bras-le-corps les revendications toujours plus pressantes et plus exacerbées des opinions africaines qui luttent pour la mise à mort de ce vestige du colonialisme, le Président ivoirien pourra en faire un argument électoral massif lors des futures élections qui se profilent à l’horizon dans son pays. Tout au moins pour ses partisans, puisqu’il ne pourra plus être candidat. Quant au Président Français Emmanuel Macron, en faisant tomber ce symbole anti-français, tout en conservant insidieusement la coopération monétaire franco-africaine, il réalise une double prouesse qui fera monter son image dans l’estime de ses compatriotes. Et l’Afrique dans tout ça ?

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