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Par Ibrahima Diakhaté MAKAMA

LA FABULEUSE HISTOIRE DE L’ILE DU DIABLE*

Dans la région de Sedhiou, une île encastrée entre 3 communes que sont : Sedhiou, Diendé et Karantaba suscite plusieurs débats. Rien que l’évocation de son nom donne des indications sur l’étrangeté et le caractère funeste du lieu

Ibrahima Diakhaté Makama  |   Publication 01/09/2021

Dans la région de Sedhiou, une île encastrée entre 3 communes que sont : Sedhiou, Diendé et Karantaba suscite plusieurs débats. Les populations riveraines de l’île la regardent avec terreur. Pour cause, l’île du diable est un lieu hanté. Rien que l’évocation de son nom donne des indications sur l’étrangeté et le caractère funeste du lieu. C’est un endroit où personne ne s’aventure sans véritable motif.

Il reste très ancré dans les consciences populaires des populations qu’un certain diable y a élu domicile après avoir été chassé par le fondateur de Sédhiou. Aux lendemains de batailles épiques entre le fondateur de la ville et le succube, ce dernier sentant sa défaite prochaine, accepta de signer armistice. Dans la clause de l’entente tacite, il était convenu de ne plus revenir à Sédhiou mais qu’en retour, qu’on le laissât tranquille dans l’île où il devrait, à son tour, régner en maitre. Le désormais propriétaire de ce qui deviendra la ville de Sédhiou jugea la proposition juste. Il faudrait dire – pour être exact - qu’en bon visionnaire, il accéda à la requête de l’être maléfique pour éviter qu’après sa mort prochaine le diable ne pût revenir hanter le sommeil des fils de Sédhiou. Car, dans les croyances populaires, il est admis que les djinns, diables ou esprits malfaisants vivent des siècles ; ce qui n’est pas le cas pour le genre humain.

Sous ce rapport, si de son vivant le fondateur de Sédhiou pourrait contenir et repousser les assauts répétés du diable, rien ne garantirait, cependant, une protection après sa mort. C’est donc par souci de permanence de l’entente que le père de Sédhiou eût accepté cet accord. Le gentleman agreement voulût que le désormais maître de la localité intimât l’ordre à ses futurs protégés et à leur descendance de ne plus jamais troubler la quiétude de l’être diabolique désormais propriétaire de la partie insulaire de la ville. En plus, si le démon accepta la présence humaine sur son nouveau territoire, il obtint en retour du créateur de Sédhiou que les lieux soient toujours respectés, que la déférence par rapport à l’environnement y soit une priorité. En d’autres termes, il demanda au fondateur de ce qui deviendra la ville de Sédhiou de dire aux populations qui franchiront les limites iliennes de veiller au maintien de l’ordre et la préservation de l’environnement. Que si elles ne pourraient pas s’empêcher de venir troubler sa quiétude avec des risques encourus, qu’au moins les arbres ne soient pas abattus dans le périmètre insulaire, que les cueillettes suivent un certain ordre, qu’elles pourraient manger les fruits qui s’y trouveraient mais qu’elles ne les emportassent pas avec elles ou pour autre chose, pour éviter un quelconque gaspillage. Certains récits légendaires fustigeront ce pacte avec le succube ennemi du genre humain, d’autres, a contrario, loueront encore sa vision et son pragmatisme.

 Les derniers, pour convaincre, affirment que le fondateur de la ville avait accepté ce compromis dans l’intérêt des populations dans la mesure où les questions environnementales sont en droite ligne de leurs intérêts. Car, en scellant ce pacte, il faisait de la partie îlienne de la capitale du Pakao une sorte de forêt classée. Il faisait montre d’une grande vision en ce sens où la déforestation et le gaspillage des ressources pourraient causer la disparition de certaines espèces et la raréfaction des fruits avec comme dommages collatéraux des famines prolongées et autres faims qu’on entend de par le monde. In fine, d’autres vont jusqu’à avancer que le tombeur du diable voulût que l’île soit l’éternel poumon vert de Sédhiou quel que soit son niveau de développement et d’industrialisation. Tout compte fait, il ne s’agit plus pour les populations de jauger de la pertinence ou non de pacte avec le diable. Ce qui pourrait intéresser plus, c’est la matérialisation du pacte et ses conséquences sur la vie des riverains de l’île. Certains récits à porter crédit ou à ranger dans le chapitre de légendes relatent quantité d’histoires à ce propos. On raconte encore à Sédhiou et environs que plus d’une vingtaine de personnes de Souna Balmadou eurent chaviré et trouvé la mort après avoir coupé des arbres et chargé dans leurs embarcations de fortune des troncs, des branches et des fruits. Les arbres, parait-il, reprirent leurs positions et les fruits tels qu’ils étaient avant abattage. Aussi, raconte-on que, quelques années après les indépendances qu’une équipe de chercheurs avaient, semblait-il, espéré trouver un gisement - pétrolier ou gazier ( ?!).

Nonobstant l’appétit que suscitaient les hydrocarbures, après leur départ, personne n’en parla plus, car - paraîtrait-il - des évènements inexplicables y étaient survenus. On raconte encore que pendant ces recherches qui perturbèrent la paix et la quiétude de l’île, des épidémies avaient surgi brusquement à Sédhiou, à Bakoum et à Sandiniéry faisant plusieurs victimes même parmi les chercheurs. Le reste des sondeurs rentra à Dakar et ne revint plus jamais et, depuis lors, aucune recherche ne s’est plus produite sur le site qui présenterait, selon certains dires, des signes potentiels de gisements d’hydrocarbures. On narre également que ce furent les colons français qui la rebaptisèrent « île du diable » à partir de 1937. Pour cause, des phénomènes surnaturels s’y succédaient dès 1936 date à laquelle les Français avaient décidé d’y ériger une prison du moment qu’elle avait tous les atouts pour être un lieu de réclusion. Car, il serait difficile de s’y évader. Malheureusement, vingt-sept prisonniers qui y travaillaient trouveront la mort ne serait-ce qu’au début de l’implantation du chantier.

L’entêtement du colon à vouloir évacuer les avertissements des populations riveraines de l’île se heurta au carnage qui continuait à chaque fois que des travaux de défrichement y étaient menés. Une légende même précisa qu’à chaque fois que des travailleurs revinrent le lendemain, ils trouvèrent le lieu intact comme si aucun défrichement n’y était fait la veille. Le colon en chef finit par abandonner le projet et donna le fameux nom « île du diable » au dioyé. Faut-il faire foi à ces récits ? De toute manière la quasi-totalité des populations y croit dur comme fer ! Ce qui est à ce jour clair, c’est qu’en plus de l’histoire qui fait de cette île un lieu particulier, il y a également la géographie qui la singularise.

Une géographie singulière

L’île n’est pas la seule à avoir un parrain démoniaque. Une autre localité îlienne en Guyane française porte le même nom avec certaines caractéristiques similaires comme l’hostilité de l’environnement. Pourrait-on établir un certain rapport entre les deux ou subsiste-t-il une simple coïncidence ? Ce qui est à ce jour clair en ce qui concerne l’île sédhiouoise, c’est qu’en plus de l’histoire qui en fait un lieu particulier, il y’a également la géographie qui la singularise. Sa position la place juste au milieu du triangle Sédhiou-Bakoum-Sandiniéri. Si l’on donne foi à certaines confidences occultes, ces trois cités ont bénéficié de plus de douas (prières) et autres protections mystiques que nulle autre localité de la contrée. Avec cette position centrale, l’île concentrerait une certaine force vitale. Cette force vitale p e r m e t - trait, selon c e r t a i n s sages, de renforcer le système immunitaire tant physique que spirituel des personnes.

En réussissant à décupler en sa faveur cette force vitale, on parvient à faire face aux phénomènes qui nous entourent et vivre encore plus et en bonne santé. D’après ces sages, il est certes inscrit dans le patrimoine génétique de chaque individu un système de défense. Tout de même, ce bouclier devrait être renforcé par des pratiques mystiques telles que les grisgris, les eaux bénites, certaines décoctions et potions de racines et d’herbes, pour qui maîtrise les lois de la nature et ses subtilités occultes.

La particularité de l’île du diable c’est aussi l’accès difficile. Mais la pénibilité de la conquête n’est pas sa seule singularité ; elle est également, à vrai dire, une presqu’île. En saison sèche, on peut y accéder à pied. Tout de même, il va falloir patauger dans les eaux boueuses et faire patte blanche pour éviter glissades et autres chûtes qui font légion ici. Pire, dès que les pluies deviennent abondantes vers la fin des mois d’aout et de septembre voire jusqu’en décembre janvier, avant que l’évaporation ne fasse effet, pour y être, ce sera à la nage ou en pirogue – comme l’avait fait l’ancien ambassadeur de France, Bigot, lors de sa fameuse visite. En pareil moment, l’eau arrive jusqu’aux reins pour un homme de taille moyenne. Il fallût donc s’appuyer sur des bâtons pour conquérir la terre de l’île.

A propos de terre, il s’agit plutôt de sable boueux en telle enseigne que même à ce niveau, vos pieds vont être couverts jusqu’aux genoux. A n’importe quelle période de l’année, l’accès est difficile et sollicite des efforts physiques énormes. En plus, la nature est très hostile sur ces lieux où la végétation, les eaux ou le sol n’ont nulle autre pareille. Est-ce du fait de la présence du succube ?

Pour nombre de sédhiouois, il n’y a pas l’ombre d’un doute, semble-t-il ! Au total, si les populations riveraines ne s’aventurent pas dans l’île pour des raisons évoquées ci-dessus, des étrangers - notamment des américains - a contrario s’y rendent de manière régulière et y passent la nuit. Pour quelle raison? Eux seuls ont la réponse.

*Extrait du livre LE BOIS SACRE

Ibrahima Diakhaté Makama est philosophe, écrivain, scénariste

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