Seneplus.com
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
 
25 mai 2025
FacebookTwitterRSS
Seneplus.com
Opinions
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
Texte Collectif

LE TEMPS DU DÉSENCHANTEMENT DÉMOCRATIQUE

Entretenir un amalgame entre le droit constitutionnel à la résistance et l’appel à l’insurrection revient à judiciariser l’espace politique à des fins d’exclusion. Que reste-t-il encore de la démocratie qui n’ait été déjà profané au Sénégal ?

Texte collectif  |   Publication 14/08/2023

Nous vivons mondialement une crise du fait démocratique. Le regain de coups d’états militaires dans la bande sahélienne ces dernières années, ainsi que les crises institutionnelles à répétition dont nous faisons l’expérience, sont le résultat d’assauts contre le principe démocratique dans son essence, ainsi que dans ses modalités de mise en œuvre.

Le temps de la démocratie - politique, judiciaire, institutionnel, populaire -, au Sénégal est celui du désenchantement. Les deux mandats de président Macky Sall ont précipité la déliquescence de l’État de droit et des principes qui fondent la démocratie sénégalaise. Par utilitarisme politique, le régime actuel a désolidarisé le binôme État-nation, transformant la crise politique en une crise de société profonde.  

Une démocratie véritable se mesure à l’aune de la réalisation effective des droits fondamentaux consacrés par la Loi fondamentale. La négation du pacte républicain et du serment national tacite pour faire société constitue la dernière manifestation d’un récit néocolonial qui remonte aux indépendances. Depuis la crise de régime de 1962, le droit a souvent été l’instrument d’une conspiration contre le Peuple. Sans expérimenter une rupture de l’ordre constitutionnel comme au Mali, au Burkina Faso, au Niger, en Guinée…, le temps de la démocratie au Sénégal est parsemé de coups de force institutionnels et de commandes politiques d’interprétation fourbe du droit.

Dans les imaginaires, la quête d’un sens démocratique, volontairement confondue avec la lente fabrique d’un État institutionnel, a fini par faire croire que la démocratie pouvait éclore par décret, loin des conquêtes sociales. Or, le Grand Soir démocratique, comme dans toutes les civilisations humaines dans lesquelles le Peuple a voix au chapitre, procède d’un plébiscite populaire quotidien. Le temps de la démocratie, comme du reste celui de la nation, défie toute idée de finitude. Il se régénère au gré des crises protéiformes ou, à rebours, périclite. Au Sénégal, la démocratie n’est pas le produit d’acquis populaires. La démocratie ne se définit pas seulement par l’existence d’institutions (parlement, exécutif, appareil judiciaire) et par l’organisation d’élections régulières. La démocratie ne saurait être discursive. La sociologie lui imprime sa réalité. 

Les signes du désenchantement démocratique au Sénégal sont légion : une magistrature aux ordres, une administration docile et répressive, des milices privées qui opèrent en toute impunité auprès des forces de défense et de sécurité, des arrestations aux allures de rafles, des barricades fréquentes devant les sièges de partis politiques, l’assignation à résidence surveillée sans base légale du domicile du principal opposant au régime, les atteintes à la libre circulation de l’information par la suspension de l’accès à Internet ou du signal de rares médias insoumis, etc.  La démocratie ne s’accommode pas de la réduction au silence des citoyens par l’imposition d’une terreur institutionnelle à laquelle se sont soumis les corps intermédiaires, les syndicats, une bonne partie des intellectuels, les médias classiques…

Le bilan démocratique du régime de Macky Sall pendant ses deux mandats se résume à l’étouffement des voix politiques et citoyennes discordantes par la répression, l’emprisonnement, la disgrâce, la radiation et la sélection des candidats à l’élection présidentielle (Khalifa Sall, Karim Wade, Ousmane Sonko). Plus que jamais, les réminiscences du parti unique ou dominant affleurent notre temporalité politique quand bien même la relation Etat-individu bascule inexorablement vers le triomphe de la volonté populaire. La démocratie, c’est le temps des peuples libres.

Entretenir un amalgame entre le droit constitutionnel à la résistance à l’oppression et l’appel à l’insurrection revient à judiciariser l’espace politique à des fins d’exclusion. La mobilisation opportuniste d’une sémantique martiale permit à des dictatures d’auto-légitimer des coups d’État institutionnels (Chine, Russie, Corée du Nord …). Le spectre de la peur, brandi par l’État-policier sous la couverture d’un discours régalien, renseigne sur le dessein d’imposer la terreur avec l’onction d’une certaine presse qui a lâchement déchiré sa profession de vérité. Dans l’histoire politique, la lutte contre la nébuleuse terroriste a souvent été le paravent légal des violations des droits et libertés. Le Patriot act nous en fournit un exemple frappant.

La dissolution du parti Pastef, entité constitutionnellement protégée, est révélatrice des dérives autoritaristes d’un régime qui vise, avec le concours d’une certaine magistrature complice, à reconstruire un espace politique monolithique. On assiste à un retour de l’histoire et un changement d’époque. Les conditions de cette dissolution s’inscrivent dans la négation des principaux instruments internationaux, au demeurant constitutionnalisés, de protection des droits humains. Elles matérialisent la violation des libertés d’expression, de réunion pacifique, d’association et de participation démocratique à la conquête du pouvoir politique.

Éloignée de la logique historique de la dissolution-absorption (PAI, Bloc des masses sénégalaises), la dissolution décrétée est une entorse à l’idéal d’une société libérale et au pluralisme politique. En effet, l’adoption d’un acte administratif négatif est assujettie au respect du principe dit du contradictoire. L’arbitraire de l’État se loge dans l’occultation des droits de la défense. Le droit à l’information, par le biais de la procédure de la mise en demeure, participe de la démocratie administrative. L’éthique de la transparence exige un rapport préalable du ministre de l’intérieur. Ce moyen ne saurait être inopérant que s’il y avait une décision de justice préalable établissant la véracité des faits reprochés avec toute la rigueur de l’autorité de la force jugée. Ce qui n’est pas le cas à l’évidence. En sus, les autorités exécutèrent la mesure de dissolution sans qu’aucune notification préalable n’ait été adressée, violant manifestement la loi. Tous les actes d’exécution de la mesure, alors même que la décision individuelle n’était pas encore notifiée, constituent une voie de fait de nature à engager la responsabilité de la puissance publique. 

L’épure du droit n’est point de dissoudre pour motif d’insurrection lorsque le crime susmentionné est l’objet d’une instruction judiciaire.

Que reste-t-il encore de la démocratie qui n’ait été déjà profané au Sénégal ?

Gageons que le dêmos, ultime faiseur d’un système républicain, saura entretenir la lueur du réenchantement démocratique

SIGNATAIRES

Abd-El Kader BOYE :
Professeur titulaire de droit privé, Ancien Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop, Ancien Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar 

Mamadou DIOUF :
Professeur d’histoire et d’études africaines, titulaire de la chaire Leiner family, Université Columbia / Etats-Unis

Felwine SARR :
Professeur titulaire, agrégé d’économie, titulaire de la chaire Anne-Marie Bryan, Université Duke / Etats-Unis

François Joseph CABRAL :
Professeur titulaire, agrégé d’économie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar

Abdoul Aziz DIOUF :
Professeur titulaire, agrégé des facultés de droit, Université Cheikh Anta Diop de Dakar

Sidy Alpha NDIAYE :
 Maître de conférences, agrégé des facultés de droit, Université Cheikh Anta Diop de Dakar

El Hadji Samba NDIAYE :
Maître de conférences, agrégé des facultés de droit, Université Cheikh Anta Diop de Dakar

Babacar NIANG :
Maître de conférences, agrégé des facultés de droit, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, avocat au barreau de Paris

Articles les plus lus

capture_decran_2025-05-16_a_04.51.43.png
LA HIÉRARCHISATION VESTIMENTAIRE DANS LES SÉRIES SÉNÉGALAISES
Dans nos salons, sur nos téléphones, nos tablettes ou via nos ordinateurs, les séries sénégalaises ...

capture_decran_2025-05-19_a_15.56.37.png
LE PATRIARCAT TUE
Drame conjugal C’est le commentaire qu’une jeune femme a fait pour déplorer le féminicide d’une ...

capture_decran_2025-05-19_a_19.00.19.png
ULTIMATUM DE SONKO SUR LE FRANC CFA
Dans son entrevue avec la chaîne de télévision publique burkinabè RTB ce lundi 19 mai 2025, Ousmane ...

40746529-34489473.jpg
NDEYE SALY DIOP PLACÉE SOUS CONTRÔLE JUDICIAIRE
L’ancienne ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, Ndèye Saly ...

picture7-1-1080x700.png
L’ALIGNEMENT FARFELU DU SÉNÉGAL DERRIÈRE LES JUNTES
Depuis l’indépendance, le Sénégal s’est forgé une tradition diplomatique exemplaire, bâtie sur ...

Vos articles préférés de la semaine

chantier_constrcution_1.jpg
LE SÉNÉGAL PAIE SA DETTE AU PRIX FORT
(SnePlus) - L'appel de marge de 200 millions de dollars de JPMorgan sur un prêt angolais met en lumière ...

capture_decran_2025-05-16_a_04.51.43.png
LA HIÉRARCHISATION VESTIMENTAIRE DANS LES SÉRIES SÉNÉGALAISES
Dans nos salons, sur nos téléphones, nos tablettes ou via nos ordinateurs, les séries sénégalaises ...

capture_decran_2025-05-12_a_08.41.42.png
TARIQ RAMADAN COMME CHEIKH YERIM, COMME SONKO
Tariq Ramadan est à Dakar dans le cadre de la 13e édition de «Jokkoo», tenue le samedi 10 mai à ...

capture_decran_2025-05-04_a_02.13.12.png
UN DIALOGUE DE FAÇADE ?
Invité du Grand Jury de RFM ce dimanche, l'ancien ministre et politologue Yoro Dia n'a pas mâché ses ...

capture_decran_2025-04-15_a_05.14.23_0.png
DES BOTTES, DES BAÏONNETTES ET DES BÉNÉDICTIONS
Dans la grande foire panafricaine du XXIe siècle, il y a désormais un ticket gagnant : enfiler un treillis, ...


La Une

Politique

Economie

International

Sports

Football

Media

People

Opinions

Societe

Annonces

Diaspora

Femmes

Développement

Santé

Éducation

PARTENAIRES DE SENEPLUS

APS
Grand-Place
L'As
L'Enquete
L'Observateur
La Gazette
Le Populaire
Le Quotidien
Le Soleil
Le Témoin
Libération
Nouvel Horizon
Réussir
RFM
RTS
Stades
Sud FM
Sud Quotidien
Sunu Lamb
TFM
Waa Sports

À propos de SenePlus

SenePlus.com est un portail d'informations sur le Sénégal. Nous vous fournissons des articles détaillés, critiques, pertinents sur l'actualité au Sénégal.

Coordonnées

Publicité:
pub@seneplus.com
Informations:
info@seneplus.com
Problèmes techniques:
tech@seneplus.com
Copyright © 2025 SenePlus  |  Publicité  |  Soumettre un Article  |  Nous Contacter  |  Mentions légales  |  Conditions d'utilisation  |  Á propos de nous