Seneplus.com
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
 
26 juin 2025
FacebookTwitterRSS
Seneplus.com
Opinions
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
PAR Amadou Sarr Diop

LEÇONS D'UNE CRISE, AU-DELÀ DE LA RHÉTORIQUE JURIDIQUE ET PARTISANE DE LATIF COULIBALY

EXCLUSIF SENEPLUS - L'hybridation d'une politique néolibérale et un autoritarisme mal pensé, dans un contexte de morosité, sont les deux déterminants qui ont rendu la clameur populaire aussi profonde et décisive

Amadou Sarr Diop   |   Publication 21/03/2021

Mon propos investit un lieu du discours qui se démarque de la rhétorique juridique partisane. Il approche les évènements actuels comme le résultat d’un nœud de facteurs conjonctifs. La démarche qui le sous-tend s’inscrit dans la mise en variables d’analyse des soubassements économiques, politiques et sociaux d’un mal vivre collectif. La fragmentation sociale, par l’accentuation de la crise et des inégalités sociales, corrélée au chômage endémique des jeunes, toutes composantes incluses, et le spectacle inquiétant d’une démocratie en voie de démantèlement, sont la matrice fondatrice des frustrations qui ont généré les dynamiques contestataires d’une ampleur inédite. Celles-ci se donnent à analyser comme les effets induits des dures réalités d’un marasme économique, social et politique.  L’enjeu étant de montrer que les secousses et les violences qui ont ébranlé notre pays sont le produit d’une crise profonde et multiforme liée à l’incapacité d’un régime politique à réaliser les promesses économiques, sociales et politiques pour lesquelles il a été élu.

Les derniers évènements qui ont secoué le Sénégal ne relèvent pas de l’ordre du factuel et de l’imprévisibilité. Ils sont porteurs d’irréversibilités et s’inscrivent dans cette dialectique du champ politique sénégalais, marqué par la permanente recomposition du rapport des citoyens au pouvoir. Les évènements sociétaux auxquels nous avons assisté relèvent de l’ordre de l’historicité, dans un contexte sociologiquement chargé. Indépendamment de ce que l’on peut désigner comme la pauvreté des catégories sociales marginalisées dans les mécanismes de production des ressources économiques et de la répartition des richesses, le Sénégal connait un autre type de pauvreté qui a atteint les classes moyennes. La précarité a rattrapé les plus âgés de notre société, surtout les retraités, assujettis à assumer des charges familiales pesantes, faute de relève dans un contexte de faillite des politiques de l’emploi des jeunes. Les dynamiques migratoires qui agitent l’actualité relèvent de cette situation de dénuement à laquelle sont confrontés les jeunes dans un contexte de faillite économique et politique de l’État. C’est dans la perspective de changer la situation de manque absolu où se trouvent les candidats à l’émigration que se construisent le goût de l’aventure et l’assomption du risque. Pour les partisans du départ : « partout ailleurs, ce sera mieux qu’ici ».

Au regard de ce tableau synoptique sur les indicateurs de crise, il appert que les événements douloureux de ces derniers jours apparaissent comme un résultat de « quelque chose » qui relèvent de l’analyse sociologique de ce que j’appelle un nœud de facteurs conjonctifs. Les échelles d’action, dans l’hybridation des postures, des comportements (manifestations et scènes de pillage), selon les différents acteurs impliqués, renseignent sur la complexité des facteurs et des logiques en jeu. Dans le cours des temporalités qui se donnent à voir dans ce contexte de crise, ces évènements sont l’aboutissement et la cristallisation d’une crise multiforme, construite dans les travers d’une gouvernance fragilisée par des déficiences multiples. Dans le mode de gouvernance de nos États postcoloniaux, les élites politiques sont vite rattrapées par le syndrome de l’accaparement et de la totalisation des institutions, du fait de la gestion hégémonique partisane des ressources et des dividendes. Ceux sont les tares congénitales qui ont perdu la plupart des régimes en Afrique.  Et pourtant, l’ethos politique de Macky Sall s’est construit en 2000 autour d’un programme de gouvernance aux antipodes de cette logique d’accaparement et de vampirisation du pouvoir. Dans son programme yoonu yoketé, soumis au peuple sénégalais, d’aucuns y entrevoyaient l’émergence d’un paradigme, porteur de rupture et d’avancées majeures. Contre toute attente, la gouvernance de Macky a reproduit les pratiques de la ruse politique ; elle a eu comme stratégie de prédilection la manipulation des institutions judiciaires à des fins de calculs politiques.

La rhétorique politique du camp de Macky Sall sert plus à masquer l’absence de changement et à recycler, dans la maladresse, les anciens militants de Wade et leurs vieilles méthodes de gouvernance, tant décriées à l’époque par le peuple du 23 juin. L’érosion de l’espace démocratique, le flou sur le troisième mandat et les multiples procédés de liquidation, sans état d’âme, d’adversaires potentiels, ont fini par assombrir l’horizon politique au Sénégal. Rapportées dans un contexte de morosité économique, les défiances consécutives à cette forme de gouvernance politiques ont fini par générer le sentiment de défiance, exprimée dans le registre de la violence populaire comme réponse aux dérives d’un pouvoir, aux allures d’une dictature rampante. En définitive, les brutalités constatées durant les évènements, relèvent de la profondeur de la césure entre un pouvoir et son peuple.

Eu égard à ces éléments d’analyse ainsi esquissés, on retient que les raisons qui ont ébranlé le pouvoir de la seconde alternance sont profondes et multifactorielles. Le cas Sonko n'a été que le prétexte de l'explosion induite par un nœud de facteurs conjonctifs. L'hybridation d'une politique néolibérale et un autoritarisme mal pensé, dans un contexte de morosité, sont les deux déterminants qui ont rendu la clameur populaire aussi profonde et décisive. Ceux qui doutaient de la détermination du peuple sénégalais, n'ont pas compris que les grandes césures historiques, dans la vie des peuples, sont fonction de ce que les sociologiques appellent le grand basculement. Celui-ci se donne à voir quand un peuple prend conscience, comme l'enseigne Fanon, qu' « il n'y a pas de destins forclos, il n'y a que des responsabilités désertées ». Ce qu'on a qualifié comme un génie politique chez Macky Sall a été un machiavélisme tropical, oubliant les contours de l'histoire politique du Sénégal et l'identité sociologique du peuple sénégalais qui refuse que les lignes rouges soient franchies, dans le bafouillage de la dignité et de l'honneur. Abdou Diouf en 88, Wade le 23juin 2019, Macky un certain mars 2021, l'histoire retiendra qu'il y a un génie sénégalais qui en a fait un peuple qui sait refuser avec intelligence et dans la fermeté

Que retenir de ces événements, quelles leçons faut-il en tirer ?

Les leçons à retenir de cette folie des ambitions plurielles sont nombreuses. J'en retiens quatre qui me paraissent déterminantes. La première c’est qu’avec ces évènements des derniers jours, on a assisté à un nouveau triomphe de la démocratie, un saut vers une reconfiguration politique qui présume des ruptures profondes. La deuxième augure la fin des partis clos autour d'un leadership fermé. La troisième inaugure l'ère de la politique inclusive où la variable jeune sera un référentiel de gouvernance. La quatrième renseigne sur le déclin de la bureaucratie politique, avec les perspectives d’une gouvernance politique qui présage, dans la conduite du pays, une alternance générationnelle.

En définitive, la grande victoire de la démocratie à travers ces évènements se trouve être l’éclaircie dans le débat et les enjeux du troisième mandat. La stratégie de mettre hors course à des adversaires d’envergure comme Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Karim Wade pour les présidentielles de 2024, s'est retournée contre Macky Sall. La rébellion de ces derniers jours édifie sur un scénario où Macky serait exclu. Le signal est plus qu'un simple indice, il est une quasi-certitude. A l'horizon des possibles, la seule alternative qui s'offre à Macky, c'est de renoncer à un troisième mandat. Le débat du troisième mandat me parait désormais clos, il ne reste que la fabrique de scénarii pour le camp du pouvoir dans l’optique d’un dauphinat, en vue des échéances de 2024. Pour qu'on en finisse enfin avec la ruse et les bavardages inutiles.

Amadou Sarr Diop est sociologue, directeur du laboratoire Groupe Interdisciplinaire de Recherche sur l’Éducation et les Savoirs (GIRES) Université Cheikh Anta Diop

asarrdiop@yahoo.fr

Articles les plus lus

adama-dieng.jpeg
L'IMPLOSION DU SOUDAN DOIT ÊTRE STOPPEE À EL-FASHER
Il y a quelques jours, la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) et la Mission ...

mgueye_.jpg
DU QUATRIÈME SOUS-SOL AUX JETS PRIVÉS ET LIMOUSINES
Heureux comme notre Premier ministre, qui a l’occasion de voyager à travers l’Afrique et le monde, ...

capture_decran_2025-06-24_a_23.42.22.png
UN COMITÉ QUI OUBLIE CEUX QUI LISENT ET FONT LIRE
Le vendredi 20 juin 2025, à la Maison de la culture Douta Seck, s’est tenue une cérémonie solennelle. ...

timera_.jpg
LA FIBA DONNE LE FEU VERT A LENA TIMERA
La Fédération sénégalaise de basketball (FSBB) a annoncé hier, mardi 24 juin 2025, une décision ...

capture_decran_2025-06-25_a_22.04.59.png
LES CAUSES D’UN PHENOMENE GENANT QUI PREND DE L’AMPLEUR
Considérés comme un signe de sagesse ou le reflet du temps qui passe (vieillesse), les cheveux blancs ...

Vos articles préférés de la semaine

capture_decran_2022-01-09_a_21.42.15_0.png
LE SÉNÉGAL VA MAL
Entre morosité et rhétorique politicienne Le contexte actuel du Sénégal prouve, au-delà des promesses ...

capture_decran_2025-06-18_a_09.08.32.png
IL FAUT AIDER LE SOLDAT BASSIROU KÉBÉ, DG DE LA SNHM
Les Américains disent que toute politique est locale. Le citoyen juge l’Etat sur la base de ses actions ...

capture_decran_2025-06-15_a_13.56.37.png
LE FOOTBALL M’A DONNÉ DES FRÈRES ET DES SOEURS AUX QUATRE COINS DU MONDE
Du coiffeur de Salah au professeur d’anglais , de Luis Díaz, des tribunes de Munich aux rues de Paris, ...

ap25164684165554.jpg
"LE MONDE SE MOQUE DU DROIT", SELON LE MONDE
(SenePlus) - Dans un éditorial au vitriol publié mardi 17 juin 2025, Le Monde livre une analyse sans ...

latif_coulibaly_sans_detour_b.jpg
ABDOU LATIF COULIBALY RÉVÈLE LE COMPLOT CONTRE SON FRÈRE
L'ancien secrétaire général du gouvernement sous Macky Sall, Abdou Latif Coulibaly, a fait des révélations ...


La Une

Politique

Economie

International

Sports

Football

Media

People

Opinions

Societe

Annonces

Diaspora

Femmes

Développement

Santé

Éducation

PARTENAIRES DE SENEPLUS

APS
Grand-Place
L'As
L'Enquete
L'Observateur
La Gazette
Le Populaire
Le Quotidien
Le Soleil
Le Témoin
Libération
Nouvel Horizon
Réussir
RFM
RTS
Stades
Sud FM
Sud Quotidien
Sunu Lamb
TFM
Waa Sports

À propos de SenePlus

SenePlus.com est un portail d'informations sur le Sénégal. Nous vous fournissons des articles détaillés, critiques, pertinents sur l'actualité au Sénégal.

Coordonnées

Publicité:
pub@seneplus.com
Informations:
info@seneplus.com
Problèmes techniques:
tech@seneplus.com
Copyright © 2025 SenePlus  |  Publicité  |  Soumettre un Article  |  Nous Contacter  |  Mentions légales  |  Conditions d'utilisation  |  Á propos de nous