Seneplus.com
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
 
21 juin 2025
FacebookTwitterRSS
Seneplus.com
Opinions
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
par Mohamed Lamine LY

PANDÉMIE DE LA COVID-19, LEÇONS ET PERSPECTIVES

Il faut saluer la gratuité de la prise en charge des cas de Covid-19 par les structures sanitaires. Néanmoins, le contexte du financement de la santé était marqué par la faiblesse des dépenses gouvernementales, des retards de remboursement des dettes

Mohamed Lamine Ly  |   Publication 27/07/2021

C’est le 30 janvier 2020 que l’OMS a déclaré l’épidémie de Covid-19 comme urgence sanitaire de portée internationale et le Sénégal a déclaré son 1er cas le 2 mars.

Il faut se féliciter du fait que les techniciens du ministère de la Santé aient engrangé une expertise avérée en matière de lutte contre les épidémies, édifiée graduellement, depuis plus d’une décennie. Cela nous vaut la prise en charge de multiples alertes, tout au long de l’année, qu’il s’agisse de flambées épisodiques de rougeole, d’épidémies de gastroentérites ou de dengue... 

Il y a surtout eu le tournant de la fièvre à virus Ébola en 2014-2015, qui avait conduit à la mise sur pied du centre des opérations d’urgence sanitaire (COUS).

La bonne gestion de la phase préparatoire de la pandémie de Covid-19 a valu à notre pays de figurer dans le top 5 des pays africains ayant fait preuve d’une grande proactivité à côté du Rwanda, du Ghana, de l’Afrique du Sud et du Kenya.

Il est vrai que l’État sénégalais a très tôt fait preuve d’un fort engagement et accepté de financer le plan de riposte élaboré par les techniciens du Ministère de la Santé et de l’Action sociale. 

Néanmoins, l’expérience d’Ébola nous a montré toutes les difficultés rencontrées par nos systèmes sanitaires à répondre efficacement à ce genre de défis. 

Forces et faiblesses du système de santé

Dans notre pays, la pratique médicale porte encore les stigmates de l’approche coloniale, qui était surtout centrée sur le contrôle des endémies (trypanosomiase, malaria, pian, variole), d’où sa structuration verticale. Après son accession à la souveraineté nationale, notre pays, le Sénégal, a hérité de cette organisation du système, avec prédominance de la composante curative. 

C’est sous ce prisme qu’il faut comprendre l’institutionnalisation progressive des pratiques de planification, découlant, de la Déclaration de la politique de santé et d’action sociale de juin 1989, qui a consacré l’approche programme. Ces orientations qualifiées, à l’époque, de nouvelles se sont matérialisées à travers un premier plan national de développement sanitaire (PNDS), pour la période 1998-2007. Un second PNDS fut élaboré́ pour la période 2009-2018 et celui en cours va s’étendre de 2019 à 2028. 

Il s’en suivra mise en place d’une direction de la planification, la recherche et les statistiques (DPRS) et d’une direction générale de la santé (DGS) en vue du renforcement des activités de suivi-évaluation des activités de planification à travers la pyramide sanitaire et de mise en cohérence de la composante socio-sanitaire, avec le rattachement de l’action sociale au MSAS.

Outre ces acquis réels à consolider, il faut également saluer quelques initiatives louables comme une meilleure disponibilité et accessibilité financière des produits contraceptifs, l’introduction de nouveaux antigènes dans le programme élargi de vaccination et la mise en branle de la couverture sanitaire universelle incluant des initiatives de gratuité telles que la prise en charge des enfants de moins de cinq ans et celle des personnes âgées de plus de 60 ans (plan Sésame).

Malgré tous ces efforts, l’absence d’une politique de santé en conformité avec les objectifs de développement durable (ODD) a été déplorée, la dernière version remontant à la Déclaration de la Politique de Santé et d’Action Sociale évoquée précédemment. Elle se répercute sur les différents piliers du système sanitaire.

Il ressort donc de l’analyse sommaire des points forts et des faiblesses du système de santé sénégalais, en se basant sur les six piliers de l’OMS, une vulnérabilité certaine malgré l’existence de certains acquis indéniables.

Effets contradictoires d’un défi sanitaire inhabituel

En effet, malgré leur apparente simplicité, les gestes barrières exigent, dans un laps de temps très court, des changements de comportements touchant aux relations sociales, à la culture et même à la religion.

On a finalement réalisé qu’une communication sur les risques avait des implications socio-anthropologiques, nécessitant l’engagement communautaire et ne saurait se limiter à la simple diffusion de spots radio-télévisés.

Jamais épidémie n’aura suscité autant de rumeurs folles et de théories complotistes découlant de la domination économique et culturelle de nos pays et alimentées par l’interventionnisme de nouvelles fondations, comme celle de Bill & Melinda Gates, prétendument philanthropiques, mais très engagées dans la défense et la promotion des valeurs du libéralisme économique.

En frappant durement les pays industrialisés et en épargnant relativement les pays à revenus faibles, la Covid-19 a brouillé les repères et paradoxalement renforcé le sentiment de fierté des pays africains mis à mal par des siècles de brimades et d’humiliations. Forts de leur expertise dans la lutte contre les épidémies, plusieurs d’entre eux ont, fait preuve, tout au moins au début, de méthode, de rigueur et de savoir-faire, une démarche contrastant avec les tergiversations des leaders des principales puissances occidentales, dont la gestion catastrophique de la pandémie a induit d’énormes coûts financiers et humains.

Cette situation a également ouvert, dans nos pays, de nouveaux espaces à la médecine traditionnelle et aux plantes médicinales, contribuant à magnifier la recherche médico-pharmaceutique locale.

La crainte de la contagion par le SARS-COV2 a drastiquement réduit le taux de fréquentation des structures de soins, avec rupture de la continuité des services. Cela a engendré une prolifération de pathologies Non-Covid dépistées et/ou prises en charge tardivement, avec des risques accrus de complications fatales par manque de suivi.

L’autre hantise omniprésente au cours de cette pandémie est le risque de débordement des capacités des structures de soins, surtout dans nos pays à revenus faibles ayant des systèmes sanitaires fragiles. C’est pour minorer l’impact de cette rupture de la continuité des services et écarter tout risque de dépassement des capacités de prise en charge des cas sur la santé des populations que les sociétés savantes de notre pays ont réfléchi sur la redéfinition des parcours de soins dans les structures sanitaires. Plusieurs experts dans plusieurs disciplines médico-pharmaceutiques ont également adopté des algorithmes de prise en charge depuis le domicile jusqu’à l’hôpital de niveau 3, en fonction de la gravité du tableau clinique.

Jamais auparavant, les enjeux financiers qui agitent le monde médical ne sont apparus de manière aussi flagrante aux yeux de l’opinion se manifestant par une âpre bataille autour de l’arsenal thérapeutique utilisé pour la prise en charge étiologique des cas de Covid-19, que l’OMS s’est avérée impuissante à arbitrer.

Malheureusement, la fabrication du vaccin anti-Covid-19, qui constitue le dernier espoir de juguler cette pandémie dévastatrice a, elle aussi, subi les contrecoups des rivalités géopolitiques entre la Chine, la Russie et les pays occidentaux, mais aussi et surtout des convoitises financières des laboratoires occidentaux.

Que faire pour renforcer la capacité de résilience du système sanitaire ?

La résilience est un concept nouveau, que l’épidémie de la fièvre à virus Ébola survenue en Afrique de l’Ouest (2014-2016), a contribué à davantage populariser, qui traduit la capacité des systèmes de santé à réagir à des chocs externes. De fait, les systèmes de santé des 3 pays les plus atteints à l’époque (Guinée, Libéria et Sierra Leone) avaient des capacités limitées. Les dysfonctionnements touchant plusieurs fonctions du système de santé généralement considérées comme essentielles, avaient alors empêché, la mise sur pied d’une riposte appropriée et rapide face à la flambée. Dans des pays comme le Nigéria et le Sénégal ayant des systèmes sanitaires un peu mieux structurés, l’épidémie avait pu être circonscrite et/ou rapidement maîtrisée. 

Pour ce qui est de la présente pandémie de Covid-19, certains facteurs ont fragilisé la riposte.

Il s’agit de défaillances flagrantes dans le management des ressources humaines, ce qui est désastreux, quand on sait le rôle crucial que jouent les agents de santé dans la gestion des crises émergentes et dans le maintien des services de santé lors de situations de calamité publique durable. L’État a dû procéder à des enrôlements intempestifs de personnels temporaires pour combler les gaps en matière de ressources humaines. Les équipements de protection étaient insuffisants au début et ont été prioritairement affectés aux agents de santé travaillant dans les centres de traitement des épidémies (CTE), centres dédiés à la prise en charge des cas confirmés de Covid-19. Ensuite, il a été déploré le retard de paiement des honoraires des agents recrutés dans les centres de traitement des épidémies, ce qui a contribué à les démotiver. 

Contrairement aux autres crises sanitaires, qui touchaient essentiellement le continent africain, cette pandémie de Covid-19 a davantage atteint les pays développés, compromettant ainsi le soutien habituel des partenaires techniques et financiers (P.T.F), qui renforçait, tant soit peu, la résilience des systèmes de santé africains.

Plusieurs fonctions du système de santé que l’on considère généralement comme essentielles ont connu des reculs. Il en est ainsi des ressources humaines, de l’infrastructure, la logistique, l’information sanitaire, la surveillance, la gouvernance et des systèmes d’approvisionnement en médicaments.

Il faut saluer la gratuité de la prise en charge des cas de Covid-19 par les structures sanitaires. Néanmoins, le contexte du financement de la santé était marqué par la faiblesse des dépenses gouvernementales, des retards de remboursement des dettes dues aux structures et de mise à disposition des subventions. Au même moment, les dépenses privées – qui prenaient principalement la forme de paiements directs des services de santé par l’usager (out-of-pocket payments) – étaient relativement importantes.

Habituellement, l’aide extérieure dans le domaine de la santé est prioritairement orientée vers des pathologies spécifiques, dans le cadre du Fonds Mondial (infection due au virus de l’immunodéficience humaine, paludisme et tuberculose), et dans une moindre mesure, vers la santé reproductive (services de santé de la mère et de l’enfant).

L’incapacité l’État à assurer un financement satisfaisant du système de santé est aggravée par l’allocation inéquitable et l’utilisation inefficiente des ressources dévolues aux différentes structures sanitaires, notamment celles hospitalières. 

Le plan d’investissement récemment élaboré par le gouvernement sénégalais a pour ambition de répondre à cette exigence, de procéder, le plus vite possible à des investissements importants et à et des réformes adéquates dans les systèmes de santé. Faute de quoi, les faiblesses préexistantes des systèmes de santé s’aggraveront. 

Les gouvernements nationaux doivent élaborer et mettre en œuvre des stratégies visant à rendre leurs systèmes de santé plus solides et plus résilients. Les ressources allouées à la santé et aux autres secteurs sociaux sont apparues durant cette pandémie, plus que jamais comme les investissements utiles et non comme des gouffres financiers, que les gouvernements ont toujours cherché à éviter. 

Dans le même ordre d’idées, la lutte contre la Covid-19 a aussi mis en évidence le besoin d’une plus grande flexibilité aussi au plan du capital humain (renforcement de compétences en prise en charge des urgences, réanimation, santé communautaire...), qu’à celui de la réallocation budgétaire.

Il faut impérativement relever de nouveaux défis (extrême contagiosité, confinement...) liés à la nécessité d’une nouvelle approche contre la dépendance (personnes âgées, handicapées et malades mentaux...).

 Au vu des ravages causés par la Covid-19 au niveau de groupes vulnérables, sans protection sociale (travailleurs licenciés, minorités ethniques surtout aux USA...), n’est-il pas temps pour les gouvernements d’accorder la primauté à la couverture sanitaire universelle face aux schémas de médecine individuelle et/ou privée ?

Partout dans le monde, mais plus particulièrement dans les pays à revenus faibles et intermédiaires se pose la question de la souveraineté alimentaire et sur celle dans des secteurs aussi sensibles que les médicaments, les technologies... 

La pandémie de Covid-19 est un révélateur des dysfonctionnements dans la gouvernance des problématiques socio-sanitaires, qui répondent à de nombreux déterminants sociaux. Ces défis embrassent la totalité de la sphère socio-économique, y compris les questions culturelles et environnementales. C’est dire que l’humanité entière est interpelée sur l’urgence et la nécessité d’opérer des ruptures courageuses dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques. À défaut, c’est l’avenir de l’espèce humaine, qui pourrait être en jeu.

Dr Mohamed Lamine Ly est spécialisé en santé publique

Pour la version complète, se référer au lien suivant :

https://www.nioxor.com/2021/07/pandemie-de-la-covid-19-lecons-apprises-et-perspectives.html

Articles les plus lus

capture_decran_2025-06-18_a_09.08.32.png
IL FAUT AIDER LE SOLDAT BASSIROU KÉBÉ, DG DE LA SNHM
Les Américains disent que toute politique est locale. Le citoyen juge l’Etat sur la base de ses actions ...

latif_coulibaly_sans_detour_b.jpg
ABDOU LATIF COULIBALY RÉVÈLE LE COMPLOT CONTRE SON FRÈRE
L'ancien secrétaire général du gouvernement sous Macky Sall, Abdou Latif Coulibaly, a fait des révélations ...

mdiaxate.jpg
MOUSTAPHA DIAKHATE ET LES GOUGNAFIERS DE LA REPUBLIQUE
Confucius disait qu’il faut s’entendre sur les mots pour éviter la guerre. Donc entendons-nous bien ...

foncier_senegal.jpg
MACKY ACCABLÉ DANS L’AFFAIRE DU FONCIER PIKINE-GUÉDIAWAYE
Après l’ex-ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall, le dossier explosif du foncier du tribunal ...

whatsapp-image-2024-10-01-at-10.38.35.jpeg
LE SÉNÉGAL ACTIVE UN DISPOSITIF DE SÉCURITÉ POUR SES RESSORTISSANTS EN IRAN ET EN ISRAËL
Face à l’escalade des tensions entre l’Iran et Israël depuis vendredi dernier, les autorités sénégalaises ...

Vos articles préférés de la semaine

capture_decran_2025-06-15_a_13.56.37.png
LE FOOTBALL M’A DONNÉ DES FRÈRES ET DES SOEURS AUX QUATRE COINS DU MONDE
Du coiffeur de Salah au professeur d’anglais , de Luis Díaz, des tribunes de Munich aux rues de Paris, ...

capture_decran_2021-03-24_a_00.50.21.png
LE SILENCE ÉLOQUENT DES UNIVERSITAIRES PÉTITIONNAIRES
Dans son livre de transmission Les Souvenirs viennent à ma rencontre, paru chez Pluriel en 2019, le ...

capture_decran_2025-04-15_a_05.14.23_0_0.png
LE THÉÂTRE DES GOUGNAFIERS D’EN HAUT
Il fallait oser. Oser dire ce que tant de Sénégalais, derrière leurs rideaux ou sur leurs groupes ...

capture_decran_2025-06-14_a_16.08.38.png
LE FMI ATTEND LES CHIFFRES DE SONKO
(SenePlus) - Le Fonds monétaire international (FMI) maintient sa position ferme concernant le Sénégal ...

guerre_iran_israel.jpg
S'ACHEMINE-T-ON VERS UNE GUERRE MONDIALE ?
Le monde est-il en train de s'enliser dans une crise sans précédent avec le conflit entre l'Iran et ...


La Une

Politique

Economie

International

Sports

Football

Media

People

Opinions

Societe

Annonces

Diaspora

Femmes

Développement

Santé

Éducation

PARTENAIRES DE SENEPLUS

APS
Grand-Place
L'As
L'Enquete
L'Observateur
La Gazette
Le Populaire
Le Quotidien
Le Soleil
Le Témoin
Libération
Nouvel Horizon
Réussir
RFM
RTS
Stades
Sud FM
Sud Quotidien
Sunu Lamb
TFM
Waa Sports

À propos de SenePlus

SenePlus.com est un portail d'informations sur le Sénégal. Nous vous fournissons des articles détaillés, critiques, pertinents sur l'actualité au Sénégal.

Coordonnées

Publicité:
pub@seneplus.com
Informations:
info@seneplus.com
Problèmes techniques:
tech@seneplus.com
Copyright © 2025 SenePlus  |  Publicité  |  Soumettre un Article  |  Nous Contacter  |  Mentions légales  |  Conditions d'utilisation  |  Á propos de nous