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Par Fadel DIA

PAS EN MON NOM

Nous ne pouvons pas brandir la Téranga d’une main et de l’autre pointer un doigt accusateur contre les étrangers vivant chez nous. Sauf à offrir en victimes expiatoire nos compatriotes devenus boucs émissaires pour Le Pen et Zemmour

Fadel Dia  |   Publication 18/05/2024

Au plus fort des fanfaronnades et des élucubrations de Donald Trump, quand le président américain insultait et menaçait les élites et les minorités de son pays, les Etats pauvres d’Afrique et même ses alliés européens, une partie de l’opinion américaine, intellectuels, artistes, hommes et femmes politiques, défenseurs des droits de l’Homme, avaient répondu à ses dérives verbales par ce slogan devenu vite populaire : «Pas en mon nom !»

C’était une façon de se désolidariser de Trump, de dire qu’il ne parlait qu’en son seul nom et que ses prises de position n’engageaient pas l’ensemble du peuple américain.

C’est une habitude que nous devrions prendre chaque fois qu’un de nos concitoyens s’érige en imprécateur et prétend s’exprimer au nom du « peuple ». L’énergumène qui profère des insanités sur une composante ethnique bien ciblée et à travers des réseaux sociaux complaisants qu’il a transformés en Radio des mille Collines, n’est heureusement pas président de la République et n’a même aucune légitimité à s’exprimer au nom des Sénégalais. Il n’en reste pas moins que ses propos sont dangereux pour de multiples raisons et que quand on ouvre la boite de Pandore on ouvre la porte à tous les démons. Ce sont des propos dangereux parce qu’il donne à croire qu’ils participent à notre nécessaire reconquête nationale et qu’ils s’inscrivent dans les changements promis par les nouveaux dirigeants du pays. Parce qu’il remet en cause ce que Senghor avait appelé « notre commun vouloir de vie commune » et qu’il sape les fondamentaux de notre héritage historique. Parce que ce sont les propos d’un ignorant et que l’ignorance, qui est le pire défaut des hommes, est toujours source de violence et de désordre.

S’il avait fait l’effort de consulter nos archives, et c’est sans doute trop lui demander, fait l’analyse de ce que les Congolais appellent « bisso na bisso », le « nous en nous-mêmes »,il aurait appris que ce qui a fait la différence entre notre pays et plusieurs autres pays africains quand les Européens nous ont imposé des frontières artificielles, c’est que depuis près de trois siécles, des hommes et des femmes issus du patchwork culturel et ethnique de ce qui deviendra le Sénégal ont appris non seulement à vivre ensemble, mais aussi se sont alliés pour combattre les mêmes périls, sans qu’aucun d’entre eux n’ait été sommé de renier ses origines. Cela avait commencé à Saint-Louis et l’un des premiers recensements de la population de la vieille cité, sans doute l’un des premiers recensements nominatifs réalisé au sud du Sahara, y révèle l’existence, au milieu du XVIIIe siècle, d’un incroyable melting pot où se côtoient des gens issus de toutes les ethnies, des Fall, des Diaw, mais aussi des Gomis et des Sène venus du sud, des Anne et des Kane venus de l’est, et même des Sidibé venus de plus loin encore. Plus tard, vers la fin du XIXe siècle et au début du XXe, quand Saint-Louis était au faîte de sa gloire, capitale de l’AOF ou principale métropole du Sénégal, elle a compté un maire puis président du Conseil Colonial né Diarra, un cadi Anne et au sein de sa jeunesse dorée, celle qui se battait pour l’émergence d’un « Jeune Sénégal », certains des premiers rôles étaient tenus par des hommes qui avaient pour patronymes Diouf (Ngalandou) ou Traoré (Thiécouta). Saint-Louis fut la première cité sénégalaise à abriter, à quelques centaines de mètres l’une de l’autre, une église et une mosquée, toutes en dur, toujours debout, la première aura bientôt deux siècles et la seconde a près de cent soixante-dix ans.

C’est toute cette histoire qui explique que, dans les années précédant notre indépendance, les Sénégalais aient préféré donner la majorité de leurs voix à Senghor, sérère et chrétien, plutôt qu’à Lamine Guèye, wolof et musulman.

L’énergumène qui déverse ses injures contre ceux qu’il appelle « Peuls Fouta », appellation absurde car il n’y a pas qu’un Fouta, ignore aussi, et c’est impardonnable parce qu’il s’agit cette fois d’actualité, que les Sénégalais ont des semelles de vent, qu’ils ont toujours été de grands voyageurs devant l’Eternel et que, pour ne nous en tenir qu’au continent africain il n’y a pas, de Johannesburg à Casablanca,, une seule grande métropole qui n’ait pas sa colonie sénégalaise. Depuis des siècles des gens partis des territoires qui composent le Sénégal d’aujourd’hui sillonnent le monde, à la recherche de la gloire de la richesse ou du mieux-être. Certains d’entre eux avaient réussi à créer des royaumes et des empires à des milliers de kilomètres de leur lieu de naissance, d’autres plus modestes, ont enseigné la bijouterie en filigrane aux Djiboutiens, fait gouter au monde le ceebu jenn quand il n’était pas encore inscrit au patrimoine de l’Unesco, servi de courtiers à Bangkok, participé à l’exploitation de mines d’or ou de pierres précieuses au Congo, à Madagascar ou au Mozambique. Des Sénégalais sont présents dans les souks d’Istanbul, sur les chantiers de Tokyo, ils exercent des métiers à risques sur les plages d’Italie et sur les places de Montmartre, ou se livrent à des activités moins avouables à Manhattan. Avant de découvrir la route du Nicaragua, ils étaient présents en Argentine et au Brésil et comme on ne prête qu’aux riches, un quartier de Harlem porte le nom de Little Sénégal. Il n’est pas exclu qu’il y ait un jour en Chine un « ToubaGuangzhou », si ce n’est déjà fait !

Rappelons enfin que des hommes et femmes, issus de pères sénégalais et musulmans, ont exercé ou exercent d’éminentes responsabilités dans leurs pays d’adoption : vice-président de la République Démocratique du Congo, membre du staff des campagnes électorales de Barak Obama, chef du plus vieux parti politique de Cote d’Ivoire et, à trois reprises au cours des vingt dernières années, ministres de la République française! C’est l’honneur du Sénégal que son premier président ne se soit jamais adressé à la Nation, dans les grandes occasions, sans saluer « les hôtes étrangers qui vivent parmi nous ». La question que nous devrions nous poser ce n’est donc pas de savoir s’il faut expulser ces hôtes, dont certains sont devenus des citoyens à part entière, mais de nous demander à quoi nous devons ce privilège que jamais des Sénégalais n’ont été victimes d’expulsions massives et ciblées dans les pays qui les avaient accueillis et où ils ont fait leurs trous. Nous ne pouvons pas brandir la Téranga d’une main et de l’autre pointer un doigt accusateur contre les étrangers qui vivent chez nous, sauf si on veut offrir en victimes expiatoire nos compatriotes devenus les boucs émissaires sur lesquels Marion Le Pen et Éric Zemmour font reposer tous les malheurs de la France! C’est tout à l’honneur de notre pays que d’avoir toujours su accueillir avec bienveillance des hommes et des femmes fuyant l’injustice, la misère ou la guerre, et même d’avoir offert l’asile à d’autres, moins humbles, aux motifs plus contestables, parmi lesquels deux ont trouvé la paix dans ses cimetières…

Ceux qui distillent la haine et propagent des mensonges et des affabulations doivent d’abord être traduits devant la justice et, pour le moins, bannis des médias. Mais cela ne doit pas empêcher les Sénégalais, citoyens ordinaires ou hommes et femmes qui ont une parcelle de pouvoir, religieux, politique, coutumier, de clamer haut et fort qu’ils ne parlent pas en leur nom. Enfin, il est important que les nouvelles autorités qui nous gouvernent ne commettent pas l’erreur commise par leur prédécesseur qui avait manqué à ses responsabilités de « Gardien de la Constitution » en ne démettant pas de ses fonctions ministérielles un maire qui avait tenté de mettre à mal la cohésion nationale. Il est nécessaire et urgent qu’elles rappellent à tous ceux qui comme l’énergumène dont il est question ici se font une interprétation personnelle des « changements systémiques » qu’elles ont promis, que ceux-ci ne consistent pas seulement à nous défaire de nos mauvaises habitudes mais qu’elles visent aussi à préserver nos vraies valeurs. Parmi celles-ci il y a ce que nous appelons couramment « Téranga », pas celle qui n’est que paroles doucereuses et falbalas, mais celle qui est expression de générosité, de tolérance et de respect de l’autre et qui est une richesse plus précieuse et plus durable que l’or de Kédougou ou le pétrole de Sangomar qui font saliver tant de Sénégalais !

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