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Par Mamadou Lamine DIANTE

REVIENS SENGHOR, ILS SONT DEVENUS FOUS

Pour tenter de décrire le spectacle que nous offrent l’école et l’université sénégalaises ces derniers jours, nous empruntons à Philippe Val le titre de son ouvrage tout en choisissant de remplacer Voltaire par le Président Senghor

Mamadou Lamine DIANTE  |   Publication 19/07/2021

Pour tenter de décrire le spectacle que nous offrent l’école et l’université sénégalaises ces derniers jours, nous empruntons à Philippe Val le titre de son ouvrage tout en choisissant de remplacer Voltaire par le Président Senghor. Car, les scènes de violence et de vandalisme perpétrés par nos apprenants actuels ne font que rendre nostalgiques les sénégalais qui ont connu l’école sous Senghor, où le maître était à la fois l’être le plus craint et le plus admiré. Une époque où il fallait d’abord assister à la levée des couleurs, ensuite se mettre en rangs pour entrer en classe, puis débuter les journées de classe par les leçons d’éducation civique et de morale, qui sont présentement rayées des curricula.

Les faits qui se sont déroulés à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) durant cette année académique font froid dans le dos. Après les affrontements entre deux groupes d’étudiants en février, que d’aucuns ont voulu à tort qualifier de conflits interethniques, des perquisitions effectuées dans le campus social par les services de la Direction générale du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD) ont dévoilé un arsenal inquiétant d’armes blanches dans les chambres d’étudiants.

Les élections des représentants de la Faculté des Sciences juridiques et politiques (FSPJ) et de la Faculté des lettres et sciences humaines (FSLH) en juin, ont été émaillées d’actes de vandalisme et de violence inouïs, car ne se limitant plus à des batailles rangées entre étudiants et atteignant le campus pédagogique. Il s’est agi d’agressions physiques sur des professeurs, de micro arraché d’un enseignant qui faisait cours, de menaces de mort proférées contre des autorités universitaires, de voitures caillassées, de facultés saccagées et de dégradation de biens de l’UCAD.

L’université et la violence, c’est une longue histoire et c’est connu. Mais celle-ci a été entretenue et exacerbée par des politiciens véreux à la quête de vivier électoral et les privilèges et autres prébendes liés à la position de représentant des étudiants à l’assemblée de l’université. Ce qui est nouveau, c’est la brutalité qui atterrit dans les lycées et collèges d’enseignement moyen (CEM). En réalité, cette année scolaire a connu de nombreux cas patents de violences et d’agressions physiques et morales. Il s’agit non seulement d’actes de violence entre élèves, notamment des disputes pour petit copain avec usage d’armes blanches entre filles, d’altercations entre élèves ayant abouti à mort d’homme aux Parcelles assainies et à Saint Louis, selon certaines versions ; mais aussi et surtout d’agressions contre des enseignants et d’actes de vandalisme visant des édifices scolaires.

La présente année scolaire a débuté par des histoires de «Flash K», qui sont des vidéos indésirables réalisées à l’insu d’enseignants et balancées dans les réseaux sociaux par des élèves indélicats ; ensuite, ce furent des séquestrations et jets de pierre contre le corps professoral au lycée de Ndiaganiao et au CEM de Bambey Sérère ; l’étranglement d’une professeure de philosophie au lycée de Kébémer ; l’agression d’un surveillant par un élève au lycée de Sangue, pour ne citer que ceux-là.

Les scènes de vandalisme perpétrées par des élèves du CEM de Hann, devenues virales et qui ont sidéré plus d’un sénégalais, en marqueraient le paroxysme. Sur ces images, on voit des élèves vandaliser des salles de classes, déchirer leurs cahiers achetés pourtant par leurs parents, jeter par terre leurs cartables et blouses avant de les piétiner, etc. Une manière inédite de célébrer la fin de l’année scolaire et le début des grandes vacances. De pareils actes auraient eu lieu dans beaucoup d’autres lycées et collèges de Dakar, notamment à Yoff.

Alors que l’émoi était déjà à son comble, des élèves du lycée de Sindia en rajoutèrent, en défonçant la porte de la salle des professeurs et en mettant le feu à l’intérieur. Dans leur honteuse odyssée, ils ne s’arrêtèrent pas en si mauvais chemin : ils incendièrent des cahiers de texte, des fiches de pointage d’absences d’élèves et autres documents administratifs. Une chose est sûre et tous les acteurs avertis en conviennent : quelque chose s’est cassé. Ces actes impardonnables n’en sont que la manifestation et leurs auteurs, les derniers éléments d’une longue chaine de responsabilité. Il s’agit d’abord des parents qui peinent de plus en plus à prendre en main sérieusement l’éducation de leurs enfants.

Ensuite l’Etat qui, non content d’avoir failli à sa mission régalienne d’éducation citoyenne, est incarné par des dirigeants au comportement incivique. Il s’y ajoute une justice à plusieurs vitesses qui crée une catégorisation des citoyens. Puis l’administration scolaire, coupable de laxisme et le corps professoral qui manque souvent d’observer la distance critique avec les élèves. Enfin, la société sénégalaise qui a tendance à promouvoir des anti-modèles et tend à faire croire que l’école n’est plus cet ascenseur social. Pour tenter d’éradiquer ce fléau dans le système éducatif, les autorités optent pour des sanctions.

A l’université, le Conseil restreint de l’Assemblée de l’UCAD, réuni le 21 juin dernier, a «condamné avec fermeté » ces actes de violences, exprimé sa solidarité à l’endroit des membres de la communauté victimes de ces violences et s’est engagé à traduire les mis en cause devant les juridictions.

Puis, le Conseil de discipline, réuni le vendredi 2 juillet, a prononcé les sanctions. Et, il n’y est pas allé de main morte. Sur 88 apprenants visés par l’instance, un étudiant en Licence 2 à la FSJP est exclu de façon perpétuelle ; 7 autres exclus pour une durée de 5 ans ; 37 potaches pour une durée de 2 ans ; 9 ont été réprimandés ; 21 autres ont bénéficié d’une relaxe et 10 ont été suspendus d’inscription, en attendant leur audition. Dans le moyen secondaire, les différends entre enseignants et potaches sont restés globalement impunis, ou ont fait l’objet de petits arrangements pour satisfaire les différentes parties, pendant que certains acteurs auraient souhaité des sanctions exemplaires à l’encontre des élèves fautifs.

Tout comme, depuis l’épisode du CEM de Hann, des voix se sont élevées pour réclamer des sanctions contre les coupables. Pourtant, tout semble indiquer que ces scènes honteuses ne sont qu’une expression de dépit d’une année scolaire marquée par le pilotage à vue, avec des programmations ; déprogrammations et reprogrammations des dates d’évaluations par la tutelle.

S’il est vrai que nul ne doit cautionner des actes de violence et de vandalisme, encore moins dans le système éducatif, il est tout aussi improductif d’installer l’école et l’université dans une logique permanente de sanction et d’exclusion, au risque de violer la loi 2004-37 qui consacre l’obligation scolaire de 10 ans. En réalité, ce que d’aucuns pourraient qualifier de faiblesse coupable de l’administration n’est que le résultat, au-delà de la suppression de l’éducation civique et de la morale des curricula, de l’édulcoration du règlement intérieur des écoles et de la réduction à leur portion congrue des prérogatives du Conseil de discipline dans les cycles moyen et secondaire.

L’élève a presqu’ainsi tous les droits, mais pratiquement aucun devoir. L’école devient de moins en moins un lieu d’éducation, et de plus en plus un simple espace d’enseignement-apprentissage. Il apparait donc nécessaire d’envisager sérieusement des solutions structurelles, en lieu et place de mesures conjoncturelles, épidermiques. Cela exige le repositionnement du système éducatif dans sa triple mission d’apprentissage, d’éducation et de socialisation ; avec une part belle à accorder à l’éducation à la citoyenneté.

En effet, l’anéantissement des valeurs fondamentales de la citoyenneté, à tous points de vue et à tous les niveaux, est clairement établi. Toutes les concertations effectuées durant les Assises nationales de l’éducation et de la formation, avec des sénégalais de toutes catégories, ont recommandé «la nécessité et l’urgence de la refondation du système». L’ambition étant de transformer le système d’éducation et de formation en un levier puissant de «production du capital humain dont le Sénégal a besoin» et de «restaurer l’école de la République », portée par une « vision inclusive et prospective ».

En effet, les Assises de l’éducation proposent un € citoyen (ne) éduqué €, « enraciné € dans ses valeurs culturelles, collectives, spirituelles, morales, civiques et citoyennes positives de son milieu tout en restant ouvert € au monde». Ainsi, le produit de l’école sénégalaise devra être porteur de valeurs positives fortes, et faire montre de citoyennetés locale, nationale et internationale.

A cet égard, elles soutiennent que « l’Ecole du futur va s’engager dans la logique du triptyque : instruire, socialiser et qualifier », avec comme valeurs fondatrices et mobilisatrices «respect ; foi ; créativité et solidarité». Sanctionner et extirper la gangrène de notre système éducatif est bien, mais se donner les moyens de ne pas la reproduire est encore bien mieux ; car cela préservera la société sénégalaise de ‟l’ivraie” citoyenne.

Mamadou Lamine DIANTE

Président du Mouvement pour une Citoyenneté Engagée – M.C.E Andu nawle

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