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Par Abdou Khoudoss Niang

UNE DEMOCRATIE SANS UN ETAT DIGNE DE CE NOM ?

La démocratie n’est pas le système idéal de gouvernement de la cité des hommes, selon un politicien anglais qui ajoute que l’on n’a cependant encore rien trouvé de mieux. Et pour cette raison même, elle a toujours été… un idéal.

Abdou Khoudoss Niang  |   Publication 02/07/2021

La démocratie n’est pas le système idéal de gouvernement de la cité des hommes, selon un politicien anglais qui ajoute que l’on n’a cependant encore rien trouvé de mieux. Et pour cette raison même, elle a toujours été… un idéal. Difficile à atteindre, en plus.

Dans les années soixante, aussitôt après l’accession à la souveraineté internationale de la majorité des pays africains colonisés, la démocratie n’est pas très à la mode sur le continent. On y redoute qu’elle ne menace l’unité de nations d’autant plus vulnérables qu’elles sortent d’une longue période historique au cours de laquelle le colonisateur, pour régner sans partage, a dû diviser les populations à outrance.

Le raisonnement méritait une certaine attention même si rien ne pouvait justifier, moralement ou politiquement, le Parti unique et les atteintes répétées aux droits de l’homme. La littérature africaine de l’époque - les romans en particulier - témoigne de cette faillite politique des nouveaux Etats.

La figure maléfique, violemment fustigée ou tournée en dérision par l’auteur, n’y est plus le petit commandant de cercle Toubab, mais le Père-de-la-Nation, fantasque et extravagant, soi-disant infaillible mais surtout d’une insondable stupidité. Ce qu’il faut toutefois rappeler c’est que la division du monde en deux blocs à l’époque de la Guerre froide est en quelque sorte l’assurance-vie des dictatures.

Le camp capitaliste se fait joliment appeler « le monde libre » mais soutient avec une rare fermeté Mobutu, Stroessner, Vargas, les racistes blancs d’Afrique du Sud et on en passe. En face, les Soviétiques ont aussi leurs alliés, qu’ils protègent envers et contre tout. C’est dans ce contexte particulier que, au demeurant, la Françafrique, se met en place et prospère. En vertu d’une division internationale du travail entre puissances occidentales, Paris garde le contrôle de ses anciennes colonies.

Si le chef d’état y est soupçonné de fricoter avec les communistes, comme le Malien Modibo Keita ou le Béninois Mathieu Kerekou, un putsch organisé depuis Paris fait accéder au pouvoir de jeunes officiers qui se disent tourmentés par un pressant désir d’instaurer enfin la démocratie ! La chute du Mur de Berlin, qui consacre l’effondrement du communisme, donne à l’Occident une sensation de toute-puissance. Il a beaucoup moins besoin des tyrans sur lesquels il s’appuyait pour contrer l’ennemi stratégique. Mieux vaut donc desserrer l’étau.

Un des temps forts de ce revirement est pour les francophones le « Discours de la Baule » en 1991. Dans cette station balnéaire, François Mitterrand déclare aux chefs d’Etat réunis – ce qu’un historien français appelle sa « basse-cour francophone » - que dorénavant Paris n’accorderait plus d’aide aux pays où la démocratie et les droits de l’homme seraient bafoués. Après cette mémorable rencontre, les présidents se précipitent chez eux. Ce sont de malins politiciens.

Chacun d’eux sait que les temps ont changé et se dit : mes amis blancs veulent la démocratie, si je ne leur obéis pas je suis cuit… Je vais donc jouer le jeu. Et c’est bien en effet d’un véritable jeu de dupes qu’il s’agit : Mobutu, Bongo et Cie acceptent ce qu’on appelle des « Conférences nationales » et peu à peu tissent leur toile. Quelques journaux sont tolérés, des centaines de partis politiques et syndicats sont autorisés, ce qui revient à étouffer toutes leurs initiatives et revendications par une formidable et dérisoire cacophonie.

Au bout du compte, les dictateurs en place remportent très démocratiquement les élections et tout repart comme avant, avec quelques nouvelles têtes. Mais force est de reconnaître que sans ces transitions, même manipulées, on n’en serait pas à la situation actuelle, nettement meilleure que celle des lendemains d’indépendance. Le système politique est partout plus ouvert, la presse est devenue un vrai pouvoir et les élections, sous haute surveillance internationale – en fait occidentale !- reflètent de mieux en mieux la volonté de la population. Il est désormais difficile de simplement imaginer des potentats quasi déments comme Macias Nguema, Bokassa, Mobutu et Idi Amin Dada. Mais… Il y a un mais… Cette démocratie clefs en main souffre précisément d’être un produit importé. Elle ne tient pas compte des forces qui travaillent en profondeur la société et souvent elle a été davantage un facteur de destruction que de cohésion et de progrès.

Lorsque Mitterrand prononce son discours de la Baule, un certain Juvénal Habyarimana est parmi ses auditeurs les plus attentifs. Il rentre au Rwanda et entre autres nouveautés héritées de l’ouverture démocratique, lance la Radio des Mille Collines et encourage au nom de la liberté d’expression la naissance de partis et organisations racistes dont les sinistres Interahamwe. On connaît la suite : ces « démocrates » mettront en œuvre le génocide au nom du « peuple majoritaire hutu ». Le second exemple est celui de l’ancien président malien, Amadou Toumani Touré. En 1991, il est le chef d’état-major de l’armée malienne. Le dictateur Moussa Traoré doit faire face à un soulèvement populaire. Le général Touré, au lieu de le réprimer, se range du côté des émeutiers et s’empare du pouvoir. Va-t-il s’y accrocher ? Non, il organise des élections auxquelles il ne prend pas part et quitte le Palais au profit d’un civil, l’historien Alpha Oumar Konaré. Pendant que celui-ci dirige le pays, lui se met en réserve de l’armée et s’investit dans diverses actions humanitaires ou de médiation de paix. Au bout de dix ans – les deux mandats de Konaré – il se présente et est élu puis réélu. La Constitution lui interdit de se présenter une troisième fois. Va-t-il violer la Constitution, comme certains dans son entourage l’y incitent ? Non, il ne fera jamais ça : « Je ne resterai pas un jour de plus dans ce palais… »

Le monde entier se dit : quel homme exceptionnel, ce président du Mali ! Il est courtois, à l’écoute, prêt à discuter avec ses adversaires et tellement respectueux des règles démocratiques ! Voilà pourquoi le monde entier a été si choqué par le putsch militaire qui l’a renversé le 22 mars 2012, exactement cinq petites semaines avant le scrutin présidentiel du 29 avril… Mais bien avant sa chute, il ne restait déjà plus rien du Mali, aujourd’hui amputé des deux tiers de son immense territoire, toute sa partie septentrionale, en fait. Que s’est-il donc passé pour qu’en si peu de temps le rêve malien vire au cauchemar absolu ? Rien de spécial, sinon qu’au Mali il y avait une démocratie mais pas d’Etat.

Amadou Toumani Touré, qui était par ailleurs un homme de bonne volonté, n’a jamais été accusé de s’être personnellement enrichi. Mais son entourage et les caciques, civils et militaires, du régime – il avait nommé des dizaines de généraux – étaient corrompus jusqu’à la moelle, s’enrichissant de façon outrancière et illégale. Il a suffi d’une pichenette de la rébellion touareg revenue lourdement armée de Libye pour que le Mali, colosse démocratique aux jambes d’argile s’effondre. L’exemple malien devrait faire réfléchir les autres pays africains.

La démocratie n’est-elle pas un dangereux alibi quand elle ne sert qu’à masquer l’inexistence totale de l’Etat ?

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